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HISTOIRE
DE
L’IMPRIMERIE
EN FRANCE
AU XVe ET AU XVIe SIÈCLE
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HISTOIRE
DE
L'IMPRIMERIE
EN FRANCE
AU XVe ET AU XVIe SIÈCLE
PAR A. CLAUDIN
LAURÉAT DE L’INSTITUT
TOME DEUXIÈME
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
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HISTOIRE
DE
L'IMPRIMERIE
EN FRANCE
❖«Sx*
XVe SIÈCLE
CHAPITRE XIX
L’IMPRIMERIE À PARIS
ATELIER DE GUILLAUME MAYNIAL
(1487-145°)
Le Missel de Salisbury. — Les Statuts synodaux de Chartres. — Le Rituel de l’église de Chartres.
La nationalité de Maynial.
Guillaume Maynial est un imprimeur très peu connu. 11 existait un Georges
Maynial, associé d’Ulrich Gering en 1480, au Soleil d’ Or de la rue Saint-
Jacques, après le départ des compagnons de ce dernier, Friburger et Crantz.
Guillaume Maynial était probablement un proche parent, le fils ou le neveu
de ce Georges Maynial, comme on peut le conjecturer.
Il a imprimé, le 4 décembre 1487, un Missel à l’usage de l’église de
Salisbury ( Missale ad iisum S arum ) , pour William Caxton, de Londres. Ce livre,
qui porte à la fin la marque de Caxton, est cité par un bibliographe anglais '.
Il a été vu depuis par un autre bibliographe anglais, M. Gordon Duff.
Weale (W. EL J. . Bibliographe liturgica : p. 178. Le seul exemplaire connu de ce Missel
Catalogus Mis s alium ritus lat'mi ab aune mcccclxxv est la propriété de Lord Newton, à Lyme Park,
impressorum; Londini, B. Quaritch, 1886; in-8°, Disiey, comté de Cheshire ^Angleterre .
il.
Z
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Le 15 mars 1 485) (v. st.), Guillaume Maynial a exécuté l’impression des
Statuts synodaux de l’Église de Chartres, dont la copie lui avait été remise par
Maître Jean Rémy, pénitencier de l’évêque [procurante discreto viro magistro Johanne
Remigii ejnsdem domini episcopi pmitentiario et exarata).
Ce petit in-quarto se trouve à la bibliothèque de Chartres. II ne porte pas de
nom d’imprimeur, mais il est composé avec les mêmes caractères que le Rituel
de l’Église de Chartres [Monnaie eccles'ue Camotensis ) signé de Guillaume Maynial.
La première page de texte est reproduite ci-dessous en rouge et noir :
cpiftola. foliüU
pojtujôeDucere (alutie:
dùeuotum ÿq?lauDabi
le fttCctera Inter opéra
carttatte bone bolütatts
ecdeftaûicos itmplices.
ao neceOarto^facerûoti
bue cognitionem rcqub
fitaj inDucere: noutt ille
qutnid)ütgnoîatcûp 0
culDubto ÿ plurimi eoa
Ignari fine qutbue. -nec
faceroatis nome merem
Otur.qut necobboc funt
Æiuerfis poc piecla* a toctie fpernéOi faltem bt
rumetperutfleopuf cômumonbus infoimatit
culû biiuris feu tnturie bû Doctt poûftnt Cibt cômtilas
rif ecctefiaütds majrime eu plebeeDocereetaO quefita
ram aîarum in pac camo* feniï refpôDere. Jgitur ip *
fen-Otocefi Imtibus feu ba* fe ego penitentiarius prelt
büurie got)ésremtgü prêt bat? tametii minus iuffù
biterliceiUn Decret ts mini denter Doctue.0oc tDé opu
mus îHeueréoi i cbnûo pa « fculu quob mmte paruu?
tris t Dfli-Domtni âQilonis nominari opto tanÿ ama
Diltets carnoten epifeopi e* io:i ercerptû miflali: § plu
gregii iuri s btriuÜB Docto* ribus tamen Doctoç. Door
ris litteratiiTimù fua bono mentis refertû. neenon t p
rifica beneficentia penité# aDmintûrationeûicramê*
tiartusplebem Cuâ parare toç. eccleftaOtcoîû pioutp
Domino perfectâ et felici re moDos bfuales infert? cou
migio turta bocationej aD tinetur.üQuo etiâ ipfi? ma
bi.
Le portrait et les armes de Milon d’Iliers, évêque de Chartres, se trouvent
au commencement. Il est dit, à la fin, que ce Manuel ou Rituel, contenant
ATELIER DE GUILLAUME MAYNIAL 3
les Sacrements de l’Eglise ( Manuale continens Ecclesie Sacramentel ) et la manière
de les administrer [et modnm administrandi ea) suivant l’usage du diocèse de
Chartres ( secimdum usum diocesis Camotensis ), a été produit à Paris, au moyen
de lettres tracées ( exaratnm Parisius ) par l’art et l’impression [arte et impressione) de
maître Guillaume Maynial ( magistri Gnilelmi Maynial) , aux frais de maître Jean
Rémy, pénitencier de ladite église de Chartres ( impensa vero magistri Johannis
Remy pcnitenciarii Camotensis ejusdem ecclesie), et terminé heureusement ( finit féli-
citer) l’an du Seigneur mil quatre cent quatre-vingt-dix, et le 2 9 juillet.
Cabula.
pie caftigationütfeffe cotte Decompoto.
ctospec Dnm. CoïoÆmen j&eneDtrttonee.
Dtco bobts quicqutû ôtâtes pe* 3nftrtlrtt0nes ptO CUtattS:
tttts treotf e qt amp ietie et fief feu cutâ ataçgerentib9-
pobfs. ntpepafcaliaUdu# fiptûola. fot.
pa aiieiupa. pottcoîo. Dominica in aûuentu .
DUeceepopuli tutqs fo-eoDem.
Domine benign? eje « De natiuitafe Domtnt.
auDhet per puiusbirtutem fort.
Cacramenti pacem tuâ no* Jn etreunaftone Domtnt.
bie nüctet putgatt aeris Ce fo.pt.
rena trâfqutlttasibt qui De Jn eptppanta Domtnt'.
linquéfes berberasipetâ cô foeoDem.
fttentibus parcas. pet Do* Dominicain feptuagefG
minum. ma.fobtit.
3n Die paca Cceuee. paffto.
fojc.
£Û>anuale gtinf e ecctïe fa * De affenfione Domint. fo.
ccamétaetmoDûaDmini* jrft.
fttanDi ea fcdjbfü ûiocefts 3nDtepentpecotte6. fo.
Camotff: eeacatu? pattftf jrftii.
arte et tpiefftôe rngtt guilli Detrinitate. fo.jcbi.
mapntal.3mpéiaberû ma De facramento altacts.
giftei topâni 6 remppenitê fo.ppiii.
ctarti camotn. etufDé ecctïe De beata maria, fo.jtfit.
finit feltdf. 2Umo ûomini. 20t{Ta pzo Deffunctfs fo.
^•CCCC-nonagefimo. mi.
jt^jc.Jutft. jÔeneDtctioaque. fo.
Irtiiii.
tabula put? opettB tapît DebaptifmomaGculoîuj.
féliciter. fo.rtbt.
Ces trois impressions sont tout ce que nous connaissons de Guillaume
Maynial. Il est à présumer qu’il a imprimé, pendant cet intervalle de trois
4
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
années, d’autres livres qu’il n’a pas signés et que l’on découvrira plus tard.
En attendant, M. Gordon Duff lui attribue l’impression d’un Légendaire de
Salisbury, dont on ne connaît encore que quelques feuillets trouvés dans une
vieille couverture de livre et qui, d’après lui, aurait, de même que le Missel,
été imprimé pour Caxton Voici l’alphabet du gros caractère de i 3 points de
Maynial :
abcDefgbtmwnopqtîfatinjrp*
îeCDdffCfftqj . â b9 9 09 li é t tt9 fl9 tn m?
jtôgpjpq$qvti99-Ht9(îû^ x < *
Nous donnons également ci-dessous l’alphabet du caractère plus petit
employé dans le Manuale diocesis Carnotensis :
& 'C b %
abcoefgi)tlmttopgrzfôfut))cj>$ ctffft:.
âb9p6ee9tft9rmtn9fiôpp/pqqy ytfîvnb
Ces deux types ont passé ensuite chez Jean Higman. On les retrouve,
sauf quelques lettres liées ou signes abréviatifs en plus ou en moins, dans les
Missels imprimés par ce dernier à partir de 1 4^3-
Nous avons tout lieu de croire que Guillaume Maynial était originaire du
même pays que Caxton pour lequel il a travaillé à Paris.
Le prénom de Georges que portait son père ou son oncle, ainsi que le sien,
Guillaume, nous font supposer qu’il était Anglais, comme William Caxton.
The printerSj statïoners and hookhindcrs of London in thefifteenth century by E. Gordon Duff; Aberdeen ,
University Press, 1899; in-8°, p. 15.
CHAPITRE XX
L’IMPRIMERIE À PARIS
ATELIER DE GEORGES MITTELHUS
(l488-I 5OO)
Le premier livre imprimé par Mittelhus. — Date contestée. — Ses débuts réels en 1488.
Ses marques typographiques et ses devises.
Georges Mittelhus, imprimeur à Paris, était originaire de Strasbourg. Le
livre le plus ancien qui porte son nom, est probablement le Spéculum Christia-
nonim , daté du 23 janvier i486 (1487 n. st.) :
33pmiïû rpîanoE
milita bona confinés* ijbumo
De feprem viols capitalibus.
De feptem vtrtutibus bis contrains.
De ocro tabulis eu quibufdâ otôibus cfuotffÏÏmis
Demodo feptepatM ad facramétumeucbartfire»
De effecru facramenti .
De anricbtifto.
£]epo(Trio otônfs pfiiee eum quodâ bono notabilt
Deramis.vij. vidoç capital tfi et eop remedijs*
De contentu mundi cum aille notabilités.
Xene infup rigotem in Pifcufïïone iufttde.mtffrfcoî
diam auté in ciffinitione fentcntic.^ta clemens efto
i ai#s oclictis fleur % tn tuis.Sic aiios iudica.vr ip
reiudicaHcupis.Dumetiimindulges.in alieno oe
licto t ribi mifereHs. Üejctuateconfringit. 5u dis
ciü quod al# s imponis.ipfe po:tabie.5n qua enim
menfura menfus fueHs. remertietur cibi et adficief
IRuilum indices fufpectionis arbinio ante pioba ?
(te iudica»$n ambtguis oei iudicio referas qô noiti
tuo quod rïefcfs.Dtutno committe iudicio
C^e contempru mundi
85 vis e£ derns ntcbil feculi appetas fg requis
métis babebte.fi a ce mundi curas abieceHs
Sbfice a ce dequid impedire bonü^pofltû pôt£fto
moderacus môdo 1 mudus tibi.XDûdi gflam ranq»
motcuus nô afptcias.can^ mouuus ab effectu vite
ifiiusrefegaficutfepultus.TBonbabeascurâoe fe
culo Ǥ> Piffinit9 ab ot terreno ce purga negocio c5
tépne vûés que pofi motte babere nô potes
CIDe elemofina
aBos bsbes bsbeto.ad mîa3.dcquit> tribuiscü
affectu trfbue ptebe mîam fine munere TJbtcbe
elemofinam fine tedfo»ZDaiot fit beniuotéria $ qô
patur. Cale ern tempus tufi qualis ent intério rua.
d^uod affecta bono Pifpéfaf.boc accipir oeus.cQui
aüt cû tedio pat.mercedem perdet. Wô eft mta vbi
non eft beniuoiéria Tflicbli fadas ptoprer Iaudem.
IRicbil ptopter rempotalem opinionem /fed ptopt
Vitam cternam.Sd qui nos perpucat peus.Smem
C^mpfiont paHfius per 6eo:giü mfttelbus.
Ip*cccc*l ïtrn9 menfis ianuarij.Pte.^fii «
M. Proctor conteste cette date et, d’après la comparaison des caractères
avec ceux que Mittelhus a employés plus tard, il croit que l’on doit lire 1 \ <p 6
et qu’il y a omission d’un X dans l’achevé d’imprimer daté m cccc lxxxm.
6
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Nous sommes pleinement de son avis. Les bibliographes citent de Mittelhus
un autre livre, le Tractants de corpore Christi, daté de 1 4$ 4, m^is c’est encore
une erreur. Il faut lire 1 4 5^4 - La date de l’achevé d’imprimer ne laisse subsister
aucun doute :
C££jrpltrit Éractatu» coipoite Tpt.$mpfïUm pa/
rifiue per j6eo:gium mtttdbuf.Snno falutie.ZP.
cccc .Ijc* jcjttfij.menfia nouêtaic me octaua.
2iau0 fummo régi trtcatur vocibus o:te.
cauod iam non ccfïat mercça condigna |aboil0
C’est seulement en 1488 que l’on peut placer, avec quelque certitude, le
commencement de l’exercice de Mittelhus. Il a imprimé à cette date le poème
de Dominico Mancini, De quatuor Virtutibus , et, sauf le nom et l’adresse, il a
copié la formule d’achèvement de l’édition imprimée quatre ans auparavant
par Jean Higman dans l’atelier du Soleil d’Or, en répétant que le livre était
exécuté par l’ouvrage, l’industrie et l’art [opéra, indu stria, arteque) de Georges
Mittelhus, Allemand, dans la royale ville de Pans [in regia urbe Parisioriim ).
Au commencement de son exercice, Mittelhus s’est servi simultanément
de deux sortes de caractères. L’un est du romain de 1 1 points ressemblant
beaucoup à celui du Soufflet Vert (voir t. Ier, p. 13 1); en voici le spécimen :
&BCD8F<3ILNOPGSTV
abcd c fg hi lm n o pqrsftuvx^ =
à b^<Pë î PfafirP 6 pqq q> cp P t(*ü u*z GU
Nous ne connaissons pas de textes entiers imprimés avec ce caractère; c’est
ce qui fait que des lettres manquent dans l’alphabet reproduit ci-dessus.
ATELIER DE GEORGES MITTELHUS
7
L’autre est un caractère de p points qui offre une grande ressemblance
avec celui de Martin Flach à Strasbourg. Mittelhus l’employa pour ses textes
jusqu’en i4p3 environ. Nous en donnons ci-dessous l’alphabet :
B # £ *n
o a -r s % u
aabcbdefgfcij kl m nopqr:f8tuv)cy3
fceto&tBffflpepoflfft*# â to B b9 p ê c9 î
é 0Î B î i9 U9 5 m nôpg£pq5#q$qHr$2£
a° t? t\ f u u $ r9 .;////() C
II se servit du type romain pour quelques titres courants et pour les som-
maires des chapitres du Consolatorittm theologicum de Jean de Tambaco, qu’il
imprima en 1493 :
Prefati'o Fou*
Incipit pfatio in cofolatoriû the
ologicü predariffimi virfrmagif tri
lohânisde Tâbaco: facrarü littcra
rum doctoris.
*Clomârcÿmaplm:quecû<B
fcripta fücad nra3 Coctnna
q fcripta fût : vtp pfolationé
fcriptura# fpem Ipabcam9.
qua fc? fpegaudêtes 1 tribu
lariocob quo:ücüq$ trtftfü
occaffonêa fptriruali gaudioî bnopttnuâ//
to minime oeficiam9.3dcirco pfiderari»
mudi pui9 tribu latiôib9ac mftiplicib9tur//
bationû caufis feu occafiôito :cogitaui te. in
finitie pfolatiôib9ptentis fp licite veUjt://
plicite in fcripturieîqfdâ rédigé rein 15 q//
licûqj ope mfcriptJ.2ldbono:ê tripfoUto//
rie oprimi z ejcimq.acgtïofe ftgiw'e marie
quâ ipfe paradit9fic fecüdau it q> ceû tôt tu s
pfolationie noBgenuit :atœ brilfimi i olpâ//
nie euâgeltfteq ppfeuâgeuîâdi pftantiam
e]rilio religat9: piuine vifiôie z allocutiôie
meruit crebzapfolariôe releuari . Tlecnon
oîm fctôçiquoe p mftae tribulattôee opo:
tuit intrare t regnu ce loç.Bc oem'cg ad pfo
lationéofm ipofm ? pcipueaûtilloç qui pie
Nous ferons observer que, dans les alphabets de types que nous présentons,
nous prenons de préférence nos spécimens dans les livres dont le tirage est
le plus net. Parmi les impressions d’un meme atelier, il arrive parfois que les
lettres paraissent plus lourdes et plus épaisses que dans d’autres, au point d’en
modifier quelque peu l’aspect dans des pages imprimées. Cet effet, qui peut
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
tromper l’œil à première vue, si i on ne prête pas attention a la forme des
lettres qui reste toujours la même, est du a deux causes. Lune peut etre
produite par un encrage plus ou moins chargé; I autre provient de 1 usure
progressive des lettres, dont l’œil s est aplati par suite de tirages trop répétés,
qui ont fatigué le caractère. Tel est le cas avec le Stimulus divini muons de saint
Bonaventure, dont nous reproduisons le titre et la fin :
oîm tamozé cbzifti (t>efu iflâmatru9
port eiufde varias impseflïofotcM
rcctasvltîate emëdat9 uotrcctwi
P ejcmuûm facrepaginc pzofelTozcm
XO agiftaim 3ot>anem quctin cano
uicumtpenitëtiaruï pifienfem*
Mittelhus a adopté d’abord la marque suivante, qui se voit sur le titre d’un
petit traité de grammaire : De quautitate sy liai) arum , sans date :
eftqu1q5.no qzquîqspedes formai# ptineatîf3 tmequiualëter
Cotinctetû qttuoz peaæ îteg rosi üuas (ïllabas catbaleticaa
q equalët pedi.ficut duo oboli equalët Denario.fed no pftftuût
fozmaliî pedë eu no fint p tinue.fîcut nec Duo oboli fozmalfter
pftttuût œnartû.£ftaut caÉlpdetica GUabaq poftcertoa petes
ftc pëæna eft gmullieoç eft pnuroeranda*
m initie De caufts
vtputa vocau ante vocale in Diuerfia Dictionifo* vtamo ilium
vocali poft in Diuerfia Dictiomb?*vt t Uuamo. 3ticôgrua locu//
tione quâdo longa filtaba pomf loco bleuis :feu bleuis loco 1$
getjnipofitiôc claufula^iepta piûcti'ôc Dictionu- Sût ta lia
mfta q licet no f alfificët vertu :tamê q 1 Oerogant e legantie me//
tri cauëda funtXauêdû eftigif ne ponâtut qttuoz fpont» co//
tinue fpccialit in fcâfionz metri Dmûcta.fcj quâdo pea eu Di//
ctioneîminaf.vt fî biceref ♦ Tlobia quidê fatur verünec nifi
potua . Jtc cauendü eft ne in terci’a fede ponaî fpôdeua mît
per meturâ Dictionu velcogêteneceflïtate.vt infoztunatoçtft
mëa âjcia femg » Jte Dict l'onë recta a Dictione revente non lô
geponaa nifi mapmevidena ejepedir e«nec vitra tertiumvel
quartü verfumfaltû in pftructionefaaa0.q.fi cauerepoteft.jc*
fequi nô faciëazvt parqueppter biffidlêtranfitu. Syllabam
qua interdû au rea otfendutur rarogeminea.vt lozicacaftranô
eu pare ludfa.£>icttoné monofillabâ in fineno ponaa m'fîfue//
nntDue.vtne timeaa Unguâ cui9Detractiolaua eft. Tlec poft
Du os pedca fepefitmonoftllaba Dictio.vt. Quifequitur me
noabulatin tenebzis. Sequëamedietaa verfus pët^ametri
femp Debeta Dictione inciperemec bicatur.*îlon leuiternu//
meraretur arenamaris.^tcrionë trilîllabâ in fine pentfcame
trirariflTime ponaa.lpcc talia multa que eau fa bzeuitatia fub
filcntio traître tecraii cauëda funtvtmetrû elegantFfpatsaf,
£jtplidut régulé grSmaticales. 3mp;efle
per£Kozgiûrmttdl?ug*
Cette première marque est formée d’un cœur surmonté d’une croix trilobée,
le tout sur fond noir. Au milieu, le monogramme G. M. en lettres de forme
bizarre amalgamées ensemble, et au bas le nom de Georgius Mittelhus.
Se quântimte fillabaç
Stimulus..
biuini amoria Deuotiflïrn9.» facto
tobane bonauêtuzc editua cozdiu
<£rplirit féliciter
liber qui OiciturStimulua Diuini amozis
Domini *6onauenture.£ardinaU'a Deuoti.
tferaplpici façre rhéologie pzofcflôzie qd//
mtj laudabiliter cozrcctu b .£t panïîua im//
pzdfua 3mpenlÎ0ig Æeozgq iDittcllpuc
Bnno Dominice mcamanbnisïDillefimo
££££ .jeciij OCDenfia 3pzt lie ♦ £ie.wi.
ATELIER DE GEORGES MITTELHUS
9
La même marque figure sur le titre de XExpositio Canonis Al iss œ, d’Odon ,
évêque de Cambrai, opuscule in-quarto daté du 10 décembre 1492.
Mittelhus s est servi de la même planche, dans laquelle il a creusé un espace
simulant une banderolle autour et au-dessus de la croix. Dans ce vide, il a
inséré en gros caractères d’imprimerie cette devise :
Félix /wnestis indiget. — Salve Sancta pareils.
La marque première reparaît dans ce second état sur le titre des Pamdoxa
Cicewnis , in-quarto. Cette édition, nouvellement revue et corrigée avec le plus
grand soin ( imper sninnui cuni diligentia corncta et emendata j , comme l’annonce
Mittelhus, se termine par cette autre devise latine :
Qiii non asuescit virtute diim juyeiiescit
A vitiis iiescit discedere qnaiulo senesàt.
Celui qui n’a pas pris l'habitude d’être vertueux pendant qu’il était jeune ne peut
renoncer aux vices quand il devient vieux.
tahqpzeditiij fôftfoh* fut omîtes ,5>oti emm pofïïdct
reset fructuofae et femptternas : foïiqj; qôeltpropii
umx)iuitia^:contenttratreb9fiU8 â>atis efie putanf.
qô eft nibtïappetûtnU'a r eegent nitbil fibi bcefte fç
tiûtifttcbïl reqrûtjmpîobi autbommes/etauan.q9^
mamincertas et wcafupofitaspofleflïones babent 1
pl’femper appetûtneq^eoçqrçpadbuc rnuent* efteui
q$ baberetteflet faits mon modo non copiofifütet bt
uttee.fed etiaminopes et pauperes ejaftimâdi fût*
£aus beo
Œ.CXiceronïô^d Œ.&zutû ibazadota
parifi* impzefîa jber;£mgmæHttelbuf5*
et rmper fuma eu otligentia couecta et
emenoata féliciter ejcpUcmt»
(E&uinon afuefdt virtute oum tuuenefctf*
4 vitus nefetf bifeedere quando fenefeit*
Mittelhus a employé ensuite une troisième marque entièrement différente
des deux précédentes. Elle est formée de ses initiales G. M. enchevêtrées
h. 2
p>a*adora (Ticeronte.
iMi'niMKeiB s.vrioMiÆ.
O
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
en deux très grosses lettres gothiques tourneures, figurées comme des initiales
d’enlumineurs :
On trouve ce monogramme pour la première fois à la fin d’une édition
latine de l’Imitation, petit in-octavo daté du ier mars 1 4^6 ( l4?7 n* st0 :
©eSmftatîôecrifH
<Bt contemptu munôt tttagtïlrt
0o battis «Scrfon imMiü piftêfj.
<©corgiue.$9ittelfms
tabula.
nos 7 omma noftra oeo cebemue offem/i p:o
omnibus otar** ca.tjc»
f2t{ faeracôiooefaciltnSeftreUnquSda ca.x*
coipua cbilfti -ïfacra fcHpcura majctme tint aie
ftdch neceffarta. ca.jcû
fiâj magna olUgentfa fc bcbeat côicarurus cbzifto
piepararc. ca.jctf*
<Ol totoco:dcaîaüeuotacl?:tfHvnfonê mfacramc
tum affectare oebet. ca-j:ttf.
Î2>c quoîûdam oeuotozum aixJentt Oefid^rio ad coz?
pua cbzî/H. captif*
i %l\ gratis oeuotiome lpumültatt 7 fuijpftua abne^
gattoneacquiritur. ca.jcv*
&l\ neceiïitatea noftras cfaifto aperire-i cîua gFas
poftulare Pfbemua. ca.jcvi.
©c ardcnri arnoze 7 vefyemmt affecta fufciptendi
cbzifhim. ca.pzif.
bomo non fit curiofoa fcmtato: faeraroentbfed
tmmUta ünitaro: cbiifti fubdendo fenfum fuum fas
crc fîdei* ca .jcvltf*
fC£ompIetG cft opufculum/ej:aratü<ç ijàarfftf per
ioeozgiû ÏDittelbua.îlnno oni mitleflmo quadrin
gctcfïmo nonagefïmo fejeto. oie vero pzima martij*
Voici l’alphabet d’un autre caractère de Mittelhus; il s’en est servi dans
les Paradoxa Ciceronis , dont nous donnons le fac-similé à la page
abcodefg bümnop qr 1 sftu vjc P3 .:?*/ flffTft
â b9c9C^p Ô ê zfê fô 1 1 9 Tm m9 n n9ô p,p p q q°q q g> çp q$ f £ tt9 û f>
Les lettres capitales sont en partie les mêmes que celles qui se trouvaient
dans l’atelier de Pierre Le Dru et Etienne Jehannot, imprimeurs associés.
ATELIER DE GEORGES MITTELHUS
Mittelhus n’a rien imprimé en français et n’a pas fait de livres illustrés.
On trouve cependant, dans quelques-uns de ses livres, des petites gravures
sur bois qui sont empruntées au matériel d’autres imprimeurs.
La Descente du Saint-Esprit se trouve dans le Spéculum Christianorum , et la
petite figure de X Adoration des rois Mages est placée au verso du titre du De
Imitatione Cristi de mars 1 4p6 (v. st.). La Descente de croix, que l’on voit à la fin
du Tractatus corporis Christi, avait paru dans La Mer des Hystoires de Le Rouge. La
Descente du Saint- Esprit, ci-dessous représentée, provient d’Etienne Jehannot.
Eauacrum €o w
fcientte ♦üDmmtms facerdo*
ttbwo fumme vttleac neceffarmm.
fëio.$î.<Ê>eoîgto S0itk\\)ufy
ftegtftrum
Quarts elïufio «>dem
jgàuintaeffulïo.
«Scxtaeffulio.
Septimaeffufïo. fo.c.
Sabbato contemplatlo ce qulnqj gladijs glouofe
Virginia. que cû magna mentis oeuottonc oebet ma
bitari. codcm
55ecundus gladiue. .fo.c t.
Kcrtiue gladius. fo.c.ii.
©.uartus gladius fo.ciiij.
fâ. uintua gladius. fo.cv.
tëzatio botta ante miflam fo.cvi.
©ratio bona poil nultam. fo.cvil»
tri^ jRegiflrum
(J Jittm rogo omnee ttiafcrîam iftamlegê
tesîvt ob mîam oeU ataç fuaru falutc ab incepto no
befiftât oonec ad fmS ipfius perueniant ♦ vt oîa iu eo
côtcnta oiligétilTïmc eotdifuo ipiimâti beuote pfuét
ÇDiuiditur aût boc o pufculû in vtgîti capitulai ffi
qlibet capitulo reptunï cxëpla % ptéplatôes ipaî ma
tcriâpcemétia.q omîa tuenics feb) nüerû folfoium.
Ç\Sjcpltctf lauamim confdentie Omni
bus facerdotibus fumme vtile ac nece(Tariu53mp:ef
fumnouiter qp>ariri9 impenlïs bonefli virtéeotgij
m ittdbuf. Snoo falu tis.ZP.ccccc. Die. xjüj. men fis
©ctobîts.
Nous donnons ci -après les titres de deux livres sans date. Le traité de
Nicolas de Lyre, Contra perjidiam Judæorum , porte le nom de Mittelhus au bas
2
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
du titre, et à la fin son monogramme. (Voir p. i o.) Le traité De Phitonicis inulie-
ribns ne porte pas son nom, mais il est imprimé avec les mêmes caractères :
IDtTputatfomagu
ftri .TBicoIap De lyra facre tbeologie
«pfeflbrie ejctmiï oe ozdine mine? cô
tra çfidtâ tudeop. m qua oftcdif per
fcriptiuae facrae abiptstudetsap*
p:obata9*r recep tas dfirn nrm lefum
*P5veç Dettavcp boîe5 fmïïe.-têpufcp
fue Icarnattomô pteriïfle . arg umétf
iubeoç t oppofitum factia folutia et
confumie .
^ractatusürilisz
«ecccllaritta b wamtr»aJo0i
motcilogiîScptjitomciB muliect
bus. Unacu? quooatn pacuotca
ctatulo Docttirimi et acutiflKmt in
facta pagina Docto?is Jotjainiia
begecCo no cancellatif part Renfla
©e pjobattone fptcituum.
Cabula et capitula
pjefentietcactatuB
<£>eorgms $j)ttfdf)uff
Le Liber Cathonis, daté du 20 août
ÎÔ?imum cap<mium\)ttumejc farfo ittcatUatricu ï
fooperatiotic ôemonu poftïttt jjuocan gratibmee:
mut tic acpluttieinlcfioticmtccrc
SKcunDü capïtulüztotrû incantatricc» poflïtit a&iu
tozio ô tabou tjomib 9et infantib 9nocere:ac mojbos
et'f bem mfcrre.’eof&ë ftebth'farc
Certiücapitulum:ptrû bictemuUercs poflïttf fart
ts tjonunûin alias formas ïmmutare.
1500, est, avec le Layacrum Conscient ie
du 20 octobre de la même année, un des derniers livres qui portent son nom :
CXiberCatbcmia cum glofa finit féliciter fmp^ITu^ et biligcterno;
uiflîme caitigatua panYïuo:per 6eoigtum mitfelbnf * Snno.'zc.mille
fimo qwneentcrimoZDenfis 3uguftbï>ie vicefima*
Les petits caractères dont cet imprimeur s’est servi à la fin de son exercice
sont des fontes qui étaient en 1495 chez Jehannot et chez Bocard.
Mittelhus indique sa demeure rue Saint-Jacques, dans fhôtel de Hacque-
ville, à l’enseigne de la Clef cP Argent \ près du Petit Pont {in cedibits Hacque-
yille , Clayis Argenteœ intersignio , in yico S. Jacobi prope Paryum Pontein ).
De 1488 à 1500, Mittelhus a imprimé un grand nombre de petits traités
de théologie et des livres d’écoliers. M. Proctor, dans son Index to early printed
boots, énumère vingt-sept éditions à son nom, soit au Musée Britannique ou
à la Bodiéienne, et il est loin de les avoir indiquées toutes.
Le propriétaire de la maison était, en 1467, non pas libraire, comme la avancé Lottin. Il était
sire Jacques de Hacqueviile, marchand drapier, et, en meme temps marguillier de ia paroisse de Saint-
en 1490, Raoul de Hacqueviile, drapier aussi et Séverin. Renouàrd, Imprimeurs parisiens, p. 1 - 3 .
CHAPITRE XXI
L’IMPRIMERIE À PARIS
ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
(l488-I 5OO)
Les premiers livres de Pigouchet. — Ses livres d'heures illustrés. — Heures à l'usage de Paris.
— Heures de Rouen. — Heures de Lyon. — Grandes Heures à l’usage de Rome imprimées
pour Simon Vostre. — Détail des illustrations. — Heures à l’usage d’Amiens. — Nouvelle
ornementation. — La Danse des Morts représentée dans les cadres de bordure. — Livres de
littérature française et autres imprimés par Pigouchet.
Philippe Pigouchet était un ancien ouvrier de Patelier de Caillaut et Mar-
tineau. 11 est nommé en 1483, avec ses patrons et d’autres collaborateurs, dans
des pièces de vers en acrostiches qui sont placées à la fin du Miroir d’or de
r âme pécheresse . (Voir t. Ier, p. 2^7.) Cinq ans après, en 1488, Pigouchet s’éta-
blit à son propre compte, rue de la Harpe, devant l’église Saint-Côme et
Saint-Damien, dans des locaux qui lui furent loués par le collège de Dain-
vi Ue (/// locagiis Collegïi yul ganter nu ncupati de Dainyille).
Quelques bibliographes ont prétendu que Pigouchet aurait commencé à
imprimer dès i486. A l’appui de cette assertion, on cite de lui des Heures
à la date du 5 janvier i486. L’année commençant alors à Pâques, ce serait
tout au plus à 1487 (n. st.) qu’il faudrait remonter, mais l’erreur est plus
grave. O11 a mal lu les chiffres romains de la fin en prenant pour un V le der-
nier X, de sorte qu’au lieu de m cccc lxxxvi (1 186) il faut lire m cccc lxxxxi
(1491), ainsi que nous avons pu nous en assurer sur l’original. Le 8 jan-
vier 1 4p 1 (v. st.) nous ramène à l’année 1 492 (n. st.), suivant notre manière
actuelle de compter les années d’après le calendrier grégorien.
Pareille inadvertance avait été commise pour d’autres Heures imprimées par
Pierre Le Rouge pour Vincent Commin, dont la véritable date a été ainsi
rétablie. (Voir t. Ier, p. 457-158.)
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Le premier livre que l’on connaisse au nom de Philippe Pigouchet est daté
du i 6 septembre 1488. Ce sont des Heures a l’usage de Rome qu’il imprima
pour le compte du libraire Simon Vostre. «Cette édition, nous dit Brunet,
n’a dans le texte que quelques gravures moyennes et petites, et les bordures
sont de simples ornements en arabesques souvent répétées b»
En 1 4 8ç> , Philippe Pigouchet imprima encore d’autres Heures illustrées de
gravures d’un style très archaïque.
En meme temps qu’il était imprimeur, Pigouchet était libraire de l’Univer-
sité de Paris. Il imprima une édition du Manipulas Cumtorum ou Manuel des
Curés, par Guy de Montrocher, datée du 22 septembre 1489. Sur le titre
du Manipulas Cumtorum, on voit la marque aux armes de France et de la ville
de Paris avec un encadrement portant la devise : Ung Dieu, ung Roy, ungne
Loy, ungne Foy, qui a été employée en même temps par Antoine Caillaut et est
restée définitivement dans l’atelier de ce dernier. (Voir t. Ier, p. 301, 302
et 304). Ici cette marque porte la date de 1485?. On ne la trouve pas avant
1492 dans les livres de Caillaut qui ont une date, et, chez ce dernier, elle
paraît déjà ébréchée dans les filets de l’encadrement.
La plupart des impressions de Caillaut n’étant pas datées, il se pourrait
néanmoins que cette marque eût été en sa possession quelque temps aupa-
ravant, car nous l’avons vue sur des volumes tels que des Heures (voir t. Ier,
p. 313), les Sennones qnattuor Novissimorum et le Traictié des eaux artificielles
' Malgré toutes nos recherches, nous n’avons
pu retrouver ce livre. On doit s’en rapporter à l’au-
torité de Brunet qui le décrit exactement au Ma-
nuel du libraire (t. V, col. 1575, n° 1 4) » d’après
un exemplaire qu’il a vu autrefois à la Bibliothèque
nationale et qui a disparu depuis. Le meme biblio-
graphe en indique un autre exemplaire à la Biblio-
thèque de Parme, qui, d’après lui, aurait 96 feuillets
au lieu de 95 dont se composait celui qu’il a tenu
en mains. Vérification faite, l’exemplaire de Parme
est d’une autre édition. Le titre porte bien l’indi-
cation du xvie jour de septembre, mais la date de
l’année, après le millésime et les centaines, a été
grattée de telle façon qu’il est impossible de la pré-
ciser. De pareilles falsifications ont été opérées sui-
des exemplaires de diverses éditions d’heures dont
les almanachs commencent en 1488, afin de faire
remonter leur impression à cette date. — L’alma-
nach qu’on voit en tète des anciens livres d’heures
fut d’abord dressé pour vingt années à partir de
i488, et reproduit plusieurs années de suite sans
changements, de sorte qu’on ne peut déterminer
meme approximativement la date de l’impression
autrement que par le style des gravures, la nature
et le nombre des sujets qui en composent les bor-
dures. - Les Heures du 16 septembre 1 4 B 8 ,
décrites par Brunet, sont de style archaïque et
dans la toute première manière de Pigouchet.
Celles de la Bibliothèque de Parme, qui con-
tiennent des bordures historiées plus finies et
mieux ouvragées, dénotant de façon certaine la
seconde manière de Pigouchet, ne sauraient être
aussi anciennes. Il ne faut donc voir qu’une simple
coïncidence de jour dans la date du 1 6 septembre
qu’elles portent sur le titre et qui n’est pas suivie
de celle de l’année h laquelle appartient l’édition.
ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
1 5
(voir t. Ier, p. 3 3 i), où elle paraissait en première épreuve exactement comme
dans le Manipulas au nom de Pigouchet. Ce dernier ne s’en est servi, à notre
connaissance, que cette seule fois, et en a adopté ensuite une autre plus per-
sonnelle représentée par un homme et une femme sauvages, postés autour
d’un arbre, qui soutiennent un écusson à ses initiales avec son nom au bas,
marque qu’il n’a pas changée depuis. (Voir p. 26, 45 et 54.)
(T)amp»lu8 cutatotum
CXtfn*
£a.iti.quot requfrütut ab ietunitt facienDum. cüi.
j£a,iiii.quot botta faett ieiunium: cm.
£a.iiii.pimcipale ïjuius quarti ttactafas.Æffc De oiatioe que
eft terfta pars fofiffafioma. cüî.
^a.D.Oemenfucapemtentte, ctiti.
jTa.bt.bfmm bttus poCTit fatiffacete pio alto . ctriü.
attf cuits fiDri.ct De pzcceptis ûecalogt.
t jèvtia pars püttripaUs ïjuius libiéin qua agitur De ac
ttculis fiDei.et l)ie que pertinent aD populi tnfotmatio
nem Diuioituc in quatuoi capitula. cir.
jTa.i.OeattlculisfiDei. _ ci*.
£a. ti.De petitionibus oiationis Dnice. ejeû
jTa.tn.q6 noué çf inet pottiôes ë DeDecêpceptÇlegis. cjrbiii.
£a.tüi.eft oeDotibus beatozum, cjrjcitt.
Celebetttmi btri Domini 0utDonis De monte toctyeriili^
ber qui (^antpuluscuratomm mfcribitunbna cum tabula
eiufDem finit fdiciter.£jcaratufq5 parifii. perpbtltppum pt
gouet)et.8nno Domini ^ÜlefimoquaDnngentefimooctuage
fim onono .bicefimafecunoa Ote fept emtnte.
Le caractère clu Manipulas Curatorum est entièrement neuf et le tirage
d'une netteté et d’une beauté remarquables.
A première vue, ces types ressemblent, à s’y tromper, à ceux du Lotluirius de
1483, imprimé par Caillaut et Martineau, les anciens patrons de Pigouchet;
mais, en y regardant de très près, on trouve des différences dans quelques
lettres capitales qui sont copiées en partie sur les types du même atelier.
D’autres lettres de forme identique ne se différencient que par des points de
détail presque imperceptibles; la majuscule M se termine, dans le Manipulas ,
par une queue recourbée en crochet qui n’existe pas dans la fonte de Caillaut.
6
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Voici l’alphabet de ce premier caractère de Pigouchet, que l’on comparera
avec celui de Caillaut et Martineau (voir fac-similé, t. Ier, p. 298):
a# £ 'B £ if £> ^ 31k £ a? rc d n i> % *d
abcD£f$t)if:lmnopqr;0Hutup3 ffOTCt
â b9 Ô c z ç? u9n9m m9 n n9ô p p p q q qp q> q$ î i> û . : i f /
En 1491, nous voyons Pigouchet se servir d’un petit caractère gothique
dont la ressemblance est parfaite avec celui que Georges Wolff employa pour
l’impression du Bréviaire de Paris, achevé en mai 1492 c^ans 1 atelier du
Soleil d’ Or :
a© ^ ôibj tlïdib ss ^ u a* r z
abcfcdefgbiklmnopqneftuvjcYî ITftfffl
1154. 567890 â b9c(p d9é é e9x îi°rh tu9n n9
ôp#gqqQ>Q>cprrlçfftJt*n?(>ël9 . i* */C
C’est avec ces caractères d’environ 8 points que Pigouchet imprima en 1 49 1
le traité d’Isidore de Séville : De Summo bono. Les folios sont en chiffres arabes :
Jliber.
pmiü/an adfuppliriü tranfeâti&uidâ aüt electi in
fînefuo purganf a Iculbuaquibufdâ peccatia.qui:;
dam vero In ipo ejrttu fqo bilarcfcüt cj: eternoç co;
templatôebonojMÊiuâuie enim quifep In bac vita
fitiuftuaîtn&umejc coipeiftoegrediF ptimcfctt:ne
bignuefupplicto fiMRulluseft eut bomo abfq? pec
cato.necquifcg poteftoe bei fecurueelTefndtciorcO
ettam a beociofie verbisreddêdafit ratio, ^inem
iulto? optimû vocatio trâquilla pmendattvt eje co
îteUiganffctÔy bre pfoîtiû angeloç:e;: quo ab boc
co:po:efine vejratoe buratollunf u^iauoaaütbo
mineeapolïate angeli ejecipiunt monentea. vteia
fînt tpito2to:ea in penie/q fuerut fuaforea in vitiia
Et fi pictas^p befu nette fiddibueflereitibeat'.fîdee
tn,p de lugere vetat.^JUi en» beplomdi funt t mozs
te:quoemiferoe infcrnnecjc bac vita recepit:non
quoeceldtieaula jepi letificandoeincludit. Ibiceft
cni ppiatie mifer atoieafFectue:vt,pvrtoquo<p moz
tuo facrtfici û oeo offemf ndc cft qt5 feriptû eft.£t
moîtuo ne fraudes mifericozdiâ.
5ffdo:i bvOpalenfte epi tractatue oe fum
mobonorfinitfelicitcr.Jmpflusq^aH^
füqibcrq^bilippû pigouebet.
ZD.cccc.pci.
Le 20 octobre 1492, Georges Wolff imprima, pour son confrère et pour
Enguiibert de Marnef, libraire, une édition de Térence.
En sa qualité de libraire de l’Université, Pigouchet vendait des livres de
classe aux écoliers. Nous connaissons de lui un petit livret de grammaire : Les
ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
r7
Principes en françois, portant sa marque et que l’on peut voir à la Bibliothèque
nationale.
Pigouchet s’est ensuite servi de caractères gothiques de bâtarde française
de deux grosseurs différentes, qui tous deux sont d’une grande beauté et
d’une régularité parfaites ( character uitulissimns et jiiciiiidissinms 1 ) , et avec ces
deux corps de caractères, il imprima principalement des livres d’heures pour
différents éditeurs
Le ier décembre x 4 9 1 parurent des Heures a P usage de Paris. Cette nou-
velle publication, d’une exécution remarquable, fut imprimée par Pigouchet
à frais communs avec Geoffroy de Marnef, dans le format petit in-quarto.
Le texte des Heures fut imprimé avec le plus gros caractère de bâtarde tout
fraîchement fondu dont voici l’alphabet :
a0c8efg0î&fmrijnijopqrieftttflpj>j
na°pîi^e9(îgfîi9^ffim9fîô jjppp^qq i
fffîfl V 9 *
Toutes les pages, ainsi que le calendrier qui accompagne le texte, sont
entourées de bordures historiées divisées en petits compartiments renfermant
d’élégantes compositions. Au commencement de chaque office, on a placé des
figures plus grandes que dans le courant du volume. La gravure de plusieurs
de ces grandes figures est tellement fine et les tailles si rapprochées, qu’il ne
paraît pas possible qu’elles aient pu être gravées sur bois. La plupart de ces
illustrations, ainsi que quelques bordures, doivent avoir été gravées en relief,
sur cuivre ou sur quelque autre métal, comme les Heures de Jean Du Pré.
L’exemplaire des Heures de Paris, de décembre 1491, exposé dans les
vitrines de la Bibliothèque Mazarine, est imprimé sur vélin et n’a pas été
colorié, ce qui permet d’en apprécier la gravure. Il est tel qu’il sortit des
presses, merveilleux de tirage et de netteté. Les caractères du texte paraissent
tout neufs, et les traits des grandes gravures sont venus dans toute leur pureté.
Ce sont les qualificatifs que Pigouchet lui- s'ils charactere nitidissimo et jucundissimo. ( La Caille,
meme leur donne à la fin de quelques-unes de ses Histoire de l’ Imprimerie et de la Librairie, page 66;
impressions : Impressum autem fuit opus prefatum Pari- ouvrage cité. )
11 * 3
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Nous donnons comme spécimen une page entière des Heures à l usage de
Paris, dont le sujet principal représente la Visite de sainte Anne a la Vierge :
Malheureusement, les traits s’écraseront légèrement et s’épaissiront un peu
au fur et à mesure des tirages, dans les éditions subséquentes des Heures que
publiera Pigouchet; il deviendra alors difficile de distinguer les sujets qui ont
été réellement gravés sur métal d’avec ia gravure sur bois.
Dans ce premier tirage, particulièrement soigné, on perçoit aisément les
différences; la délicatesse des tailles apparaît comme dans une médaille ou
une monnaie frappée à fleur de coin.
Nous y joignons un fac-similé des bordures de la dernière page, qui
contient l’achevé d’imprimer ainsi formulé : Ces présentes Heures a l’usage de
Paris furent achevées le premier jour de décembre mil quatre cent £ quatre vingt ç et un%e
par Philippes Pigouchet, imprimeur, demeurant en la rue de la Harpe, devant Saint -
ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
'9
Cosme, en l’ostel du Colli'ege de Dinville. Qiii en vouldra avoir, il en trouvera audit
lieu et devant Saint -Yves, a l’enseigne du Pellican, en la rue Saint -.laques.
Süi
£ee piefettfee Çeutee a tufaqe 8e patte f u
vent acfjeueee te premier lourde decemdxe mit
quatre cent? quatre Strtgtj et Sn^e pat p^iftp
pee piqoucfyet tmpitmeuc demeurant et)ia rue
8e fa Çacpe 8euartf fatnt cofnte et) toftet 8u cof
tieqededlnmîte.fàuiet) 5ouf8ia auott if et)
ftouueta au8tf fieu et dernnt f xint jwee a fen
fetgtte 8u pefftcat) et) fa tue faine taquee.
iuejjfperttae
eftttanfltoîial)
lRtltuuntt>i
Le 5 janvier 1492 (n. st.), Pigouchet imprime les Heures de la Vierge selon
l’usage de Rome, dont nous avons parlé au commencement de ce chapitre,
pour Simon Vostre, libraire demeurant à Paris, «en la rue Neufve Nostre-
Dame, devant la grant église ». Il exécute encore d’autres livres d’heures dans
le courant de la même année. Le 1 1 mars 1492 (1493 n* st-)> ü termine l’im-
pression d’ Heures à l’usage de Rouen, pour Pierre Régnault, libraire de l’Univer-
sité de Caen, «demourant audit lieu, à l’enseigne Saint-Pierre en Froide Rue».
Ci-après nous donnons des spécimens des figures un peu archaïques de la
première manière de Pigouchet; elles avaient déjà paru dans les éditions pré-
cédentes de ses Heures. Les traits des figures, qui commencent à s’aplatir,
ressemblent davantage à la gravure sur bois.
3*
i
PHILIPPE PIGOUCHET. - HEURES DE ROUEN (1492)
L’Apparition aux Bergers. Le Massacre des Innocents.
PHILIPPE PIGOUCHET.
HEURES DE ROUEN (,49a)
folia ttBibne.
Ifl tffo tempoxe
)£ecum8entt69 JL
nbect bifcipufte ap*
païutt iffie t'cfu6(T ep ^
pxoBxautt mctebuftta
tett)tffop (rburtctati)
llP^lcoxbie/quia^ieq^ j
berâfeuç tefutteptfje
Inô aebibetât.etbiptt
ete. Æunteetrçmîlbû
ISmuetf un) pxebtcate euâçefm omm ctea Pÿ
tute.i&utctebtbettt etBaptijutuefuerit: m
fafuueettt. ££htt “Seto nô ctebtbetitcôbè P
naBttut. Aligna autê eoequt ctebtberint ^
Çec fequertf.^li) nomïe meo bemonta ctict
ent/ftnçute foquen£ noute/fetpentee \
f ent/et ft moxttfetû qb 6t6erit;not) ete no* J
ce6 tt. £)up eçtoe manue tmponèt (t 6ene L
Ça6e6unt.^tbHequibeit)tefu0pofîq>fo|n
j cutue efï ete affumpt9 eft it) cefïï ef f ebet a /
J) beptrie bei.Jlfft autë ,pfertt pxebicaucttlt| J
^ 536tq5 btîo coopetâte et f etmonè côfttmâ
3 te fequenttôusftgnie. jge o gtatiae. | f
glatit lumïa;
riaîfirmam;
toccli. 7~ -
û) ouëte^entm^ü munett69aboxate eft
Hubtee aût Çetobce tep ft3at9eft (t ote Çie 5j
tofoftma cil tffojBf ççteçâe oëe pitctpef (g
facetbotd (t fcttôaf pptï:f ctf cttaBa? a6 eîf Ip
S6t mjï9 naf cetet. £t tfft btjperflf et. ^It) §£
6etÇfe€ mbe.^)tcenî fcnptü c g .ppÇetâ. P
fBtt u ÔctÇfee texxa tuba nequaq? mtmma
ee î piîctpt6qiuba te ent epiet bup qui ft
teçatpopufü meu tftaef. 3£unc fletobeeljy
cfâSocatÇmaçie btft$ëfet btbtfctt a6 ete |g
tpüe fEeffc^ appatuttete.Æ;f mittëe eof î| fe
IÔetÇfeë bipit.yte (i inhoçate btftçenë be |
pueront cil iuenetttÇ tenticiafe mtcÇfôf J
ete$o tentée aboxë eu. glut cüaubiflef >
te$ë a6tetüt.i£f ecce fîeffa qua libérât î s
oxiëte âtecebeôaf eoe55fq5 bûSeniëe fia* ï
tet fupxa S8t état puet.étbëfee aüt ftef*
fâ ma$t çautfi fût çaubto ma^no^afbe
fEt îtrâtee bomü ïueuerüt puepcû mattct
matre et9 fct ^ctbètes aboxauerût m*&
aptie tÇef aune f ute o6fufetuf et munera
autû/tÇue:(î mtttâ.^f cHfo accepf o î fo*
me ne tÆttët ab Çetobe: pet aftS *5î3 te^
uetft funt tt) tegtoné f u3. H>eo gtde . 1
tta ftftï ejpcuffoxon). f ) eatue Stt qui tm .
pfeuit beftbe ttutt) fuutt)ejo tpfte not) con^ J
ftmbetut cü foquetut mtmtcte fuie ity pox g
1 ta&toxiapam^icütetat. pe. ^
omne6 timent bomtmm) ^
qutam6ufant erue^a8o -
tee manutl tuamnt quta manbucaôte: 8e u
atueeeetBenetiStettt^oxtuaftcut^t V
Ufapeîicûcta tieaôunbanen^fcifetiôuebomuente. \
1 ogaairafttri fP tfri tut fiait noueffe oftuatu;i>) citcuk c
^ mcnfe fic 6enebtcetut Çomo: «
qut timetbommiî.Ôeitebtcat ei6i bomtV t
nue eja fyotpp ^tbeae 6ona Çtetufafè om \
btefiue ‘Site tue JET 1 55tbeae ftfioe f
* fiftOttui) tuoçtpatetp fupectftaef. 0fo^ r
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cutpfattone it) fauta fccufoxurpte^tbe
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Cce pxef ititee Çeutce a iïtfaçe beKou |
et) futent acÇeucee fe .joi . tout be mate. U
#ai) C^tf.£^iCC*quattte.^.rt.^u.|ï
pout ÿ>tettetcgnaufe iTt6xatce befunt^|
uetftte be ^aet).bemoutantaubif fieu a
fettf ritjne fatnet fbtecte et) ftoibe rue.
PHILIPPE PIGOUCHET. — HEURES DE LYON (1495)
PHILIPPE PIGOUCHET. — HEURES DE LYON (,49j)
PHILIPPE PIGOUCHET.
HEURES DE LYON (i 4ç
9l||fMÉÉl>C
S>fîe tefu ppe aboxo k l rture pé*
benfô (r coxonawj fptneâ itj capite
ca5if baôif rffi brie be9 febé bauib pa* il Sucs muli
trie eiue (i regnafiif û) bomo iaco6 ri) eter* plrcentur fti
nurî)(T tegni eiue nô errt finie. JBipitaüt Per terrain,
maria ab angefiL £}uô fief ifîub quonrâ
‘Sirü nô cognofcox' £t tefpôbée angefue
bip if ei.^pirifufTcfûe fupuenief î fe
fue affiflimr O0il6xa0if fiBi.^Jbeoqj (Z
nafcef ep tcfanctü 1)oca6itur frfiue ber.
£t ecce eCÿaÔetÇ cogna fa fua @ rpa cote' ^ Vtfjï fo?
pif fifiû irj fenecfufe fua. p 0rc méfie ef? fe ; OTm
pfue rffi que lîoca? ficrifie.qj nô erif tpof dâ
f r6ife aprtb beû omne ‘BerBQ. ^iprf aufè hÿ
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ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
2 5
Le texte des Heures de Rouen et de celles de Lyon, dont on vient de voir
plusieurs fac-similés, est composé avec une fonte de la petite bâtarde de Jean
Du Pré, que ce dernier avait inaugurée en 1488. (Voir t. Ier, p. 243 .)
Les Heures de Lyon furent imprimées en 1495, par Pigouchet, pour
Toussaint de Montjay, un de ses voisins. On y retrouve les illustrations des
livres précédents et les figures de la légende des Trois Morts et des Trois Vifs}
placées en regard Tune de Pautre. Elles sont reproduites page 23.
Les bordures du Calendrier se composent de sujets qui avaient déjà paru
auparavant, mais il y en a de nouveaux qui sont d’une conception originale.
D’autres bordures représentent des sujets tirés des histoires de l’Ancien
et du Nouveau Testament. La figure de la célébration de la Messe, avec le
haut sur fond noir étoilé, se voit déjà dans les Heures de Paris, de 1 4 9 1 •
Elle reparaîtra souvent isolée dans d’autres publications de Pigouchet.
Pigouchet, qui était l’imprimeur attitré de Simon Vostre, changea ensuite
tout à fait sa manière. Les Heures à l’usage de Rome, du 22 août 1498,
donnent l’échantillon de son nouveau genre d’illustration. Le dessin est moins
archaïque et plus correct; les tètes des personnages sont moins grosses, les
contours moins raides; il y a, dans le burin, de la souplesse et une certaine
grâce calme et tranquille, qui dénote le faire d’un artiste expérimenté, maître
de son outil.
Les grandes planches sont encadrées de colon nettes feuillagées et de vous-
sures flamboyantes. « Le dessin, d’un naturel précieux dans les airs de fête, dans
les gestes, dans les vêtements, attrape des expressions charmantes de piété, de
bonhomie et d’individualité, avec de nombreuses figures adroitement agencées
dans des fonds richement garnis de végétaux et d’édifices. L’effet y est obtenu
d’une manière uniforme, mais suffisante, et sans que l’enluminure intervienne,
au moyen d’un trait net et fort dans les contours, dans les plis, et de hachures
fines distribuées par places dans les fonds. Dans plusieurs de ces scènes, les
qualités de l’art les plus élevées sont déjà atteintes; il suffit de citer en exemple
rassemblée des Apôtres et des Saintes Femmes au milieu de laquelle descend
le Saint-Esprit; plus de seize figures y sont distribuées par groupes avec toute
la variété et tout le savoir requis dans un art encore placide et dévotieux «
Renouvier (Jules . Des gravures sur bris dans les livres de Simon Vostre , libraire d‘ Heures, avec un
avant-propos par Georges Duplessis; Paris, A. Aubry (Lyon, imprimerie L. Perrin), 1862; petit
in-8°, p. 9).
n. • 4
IMPRIMERIE nationale.
26 HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN ERANCE
Voici d’abord le titre de Ces présentes Heures h l usaige de Romme , avec la marque
de l’imprimeur. Un homme et une femme sauvages, dans un portique tout
fleuri, tiennent suspendue à un pin la targe ou écusson au double P qui
forme les initiales de Philippe Pigouchet, dont le nom est inscrit en entiei
dans une banderolle qui se déroule en dessous.
CM»
Les bordures historiées qui entourent ces deux pages ont leur note gaie
et champêtre dans ce milieu sévère.
La grande marge est ornée de rinceaux garnis de personnages en cos-
tumes rustiques. Ce sont des bergers et des bergères qui dansent avec leurs
houlettes, au son de la musette, ou se jouent au milieu des branchages.
ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
27
Vient ensuite la coupe du Saint-Graal ou calice de la légende, portée sous
un dais par deux anges; les bordures nous montrent des scènes champêtres;
des damoiseaux grimpent à l’arbre et une damoiselle reçoit dans son tablier
les fruits que ceux-ci lui jettent; une autre cueille des fleurs. Dans le bas, les
jeunes gens s’amusent à un jeu qui est peut-être celui que Rabelais appelle
Je m'assis.
Ces petites compositions sont ravissantes dans leur simplicité.
Dans le Calendrier qui suit, les compartiments du bas représentent les
occupations de l’année et les signes particuliers aux mois. Les bordures exté-
rieures sont formées de petits compartiments rapportés, contenant des scènes
tirées des histoires de la Bible ou de la vie et du martyre des Saints.
4-
28
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Janvier- Février. — La bordure extérieure est divisée en cinq compartiments,
dont les scènes se rapportent aux principales fêtes de ces mois :
La Circoncision (ier janvier). — L’Épiphanie ( 6 janvier); les trois mages
viennent offrir leurs présents à l’Enfant Jésus. — Saint Sébastien (20 jan-
vier) lié à un arbre et percé de flèches. — Saint Antoine ( 1 7 janvier) résis-
tant aux démons. — Sainte Agnès (21 janvier), vierge et martyre.
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La bordure inférieure nous montre le mois de Janvier symbolisé par le
bourgeois à table; le signe du Verseau s’applique à Février.
Le compartiment d’angle représente Esther, comme pour Mai-Juin.
ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
29
Mars- Avril. — Des cinq compartiments composant la grande marge, le
premier est rempli par des grotesques sur fond criblé-, le dernier renferme un
archange sonnant la trompette du Jugement dernier.
Les trois autres compositions se rattachent à cette partie du Calendrier :
Le pape saint Grégoire (12 mars) agenouillé devant l’autel. — L’Annon-
ciation (25 mars). — Saint Marc écrivant son Evangile (25 avril).
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Le double compartiment du bas représente le mois de Mars, époque de
la taille des arbres; le signe du Bélier se rapporte à Avril.
Dans l’angle, la sibylle phrygienne tient la bannière de la Croix.
3°
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Mai-Juin. — Quatre compartiments sur les cinq de la grande marge sont
réservés aux principales fêtes de ces mois :
Voici saint Jacques (icr mai) avec son aumônière. — Saint Jean Porte-
Latine (6 mai), patron des typographes. — Saint Nicolas, avec les trois enfants
légendaires. Une fête de saint Nicolas se célébrait le c, mai, date de sa trans-
lation à Bari. — Saint Pierre et saint Paul (251 juin).
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ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
3 1
Juillet- Août. — Les petits tableaux de la marge rappellent tous des saints
fêtés pendant ces deux mois :
Sainte Marguerite (20 juillet). — L’Assomption ( 1 5 août). — Sainte Anne
(26 juillet) apprend à lire à la Vierge enfant. — Saint Laurent ( 10 août) sur
son gril. — La décollation de saint Jean-Baptiste (29 août); la tête du saint
est placée par le bourreau sur un plat tjue soutient la danseuse Salomé.
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La bordure inférieure représente, à gauche, pour juillet, un moissonneur
se désaltérant; à droite, pour août, le signe du Lion.
La sibylle phrygienne occupe l’angle droit du bas.
32 HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Septembre-Octobre . — Sur les six compartiments de la marge principale, trois
tableaux renferment les principaux saints de ces mois :
Saint Denis [p octobre), tenant sa crosse de la main gauche et portant sa
tète de la main droite; il est accompagné de deux anges. Saint Luc ( 1 8 oc-
tobre) écrivant son Évangile. — Saint Michel (ip septembre), foulant aux
pieds le démon qu’il combat avec une croix en guise d épée.
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Les sujets du bas sont : à gauche, les semailles pour le mois de Septembre;
à droite, le signe de fa Balance pour Octobre.
L’angle de gauche est occupé par la sibylle Europe, qui tient un glaive.
ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
33
Novembre-Décenibre. — Les principales fêtes de la fin de Tannée sont repré-
sentées dans les cinq compartiments de la grande marge :
La fête des Trépassés (2 novembre) est figurée par la Mort frappant le
pape de sa flèche; un cardinal est déjà terrassé. — Sainte Catherine (25 no-
vembre). — Sainte Colombe (21 novembre), décapitée. — La Nativité de
Jésus (25 décembre). — La lapidation de saint Étienne (2 6 décembre).
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La bordure inférieure nous montre, pour le mois de Novembre, les porcs
conduits à la glandée. A droite, le Sagittaire. Dans Tangle, la sibylle de
Delphes tenant d’une main la couronne d’épines.
h. 5
mrniMERifi nationale.
34
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
La série des grandes figures des Heures imprimées par Pigouchet pour
Vostre se compose ordinairement de quatorze planches qui ont été énu-
mérées par J. Renouvier.
Nous donnons les échantillons de quatre des illustrations qui se trouvent
dans Tédition des Heures à l’usage de Rome, du 22 août 1 4^8 : / Apparition
aux bergers , la Faite en Égypte , lésas crucijiê entre les deux larrons et la Descente du
Saint-Esprit.
Dans la première de ces planches, les bergers regardent au ciel les deux
anges qui leur annoncent la venue du Messie.
Les grandes marges nous montrent les épisodes de divers miracles de la
vie de Jésus-Christ.
ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
3J
La seconde planche représente la Sainte Famille fuyant en Égypte. La
Vierge, tenant sur ses genoux l’Enfant Jésus, est montée sur un âne conduit
par Joseph.
Au second plan, derrière un rocher qui dissimule les saints personnages,
un moissonneur est questionné par les soldats d’Hérode pour savoir si quelque
nouveau-né n’est point caché dans les blés.
Les épisodes du Massacre des Innocents et de la Fuite en Égypte sont
répétés en détail dans la marge extérieure.
L’artiste, sans tenir compte de l’époque du Massacre des Innocents, repro-
duit encore la scène du moissonneur que les sicaires interrogent.
5-
36
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
La composition du Christ en croix est bien traitée. Les Saintes Femmes
sont au premier plan, puis la Vierge les mains jointes; Madeleine agenouillée
entoure de ses bras le pied de la croix.
Les deux larrons, attachés par des cordes, ont les membres rompus. La
foule et les soldats en armes entourent la scène. Au dernier plan, la ville de
Jérusalem profile ses monuments.
Les compartiments des grandes marges nous représentent Jésus les mains
attachées par des cordes : d’abord devant Caïphe, ensuite insulté par ses
bourreaux, et enfin chez Pilate.
Dans P angle de droite, on a placé la sibylle de Tibur.
ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
37
Voici maintenant la Descente du Saint-Esprit représenté sous la forme d’une
colombe rayonnante de lumière et posant ses langues de feu sur la tête des
personnages.
Tous sont assis dans une attitude recueillie. La Vierge occupe le milieu de
la composition; elle tient sur ses genoux un livre ouvert, les mains jointes
et la tête légèrement inclinée.
Quatre des principaux épisodes de la Passion occupent la marge extérieure
et celle du bas de la page : Jésus comparaissant devant Ponce Pilate, Jésus
portant l’instrument de son supplice, les préparatifs du Crucifiement et le
voile de sainte Véronique.
38
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Dans une autre édition des mêmes Heures à P usage de Rome, publiée le
i 6 septembre 1498, on voit, parmi les grandes planches, la Visitation et la
Présentation au Temple , qui sont, ainsi que d’autres, traitées dans le même style
que celles dont nous venons de donner des spécimens.
Voici la scène de la Visitation avec Marie et Élisabeth au premier plan.
Au loin, un vieillard, sans doute Zacharie, est assis au bord de la route.
Les bordures de gauche représentent des épisodes de la vie du Christ : la
Cène ou l’institution du sacrement de l’Eucharistie; Judas recevant le prix
de la trahison de son Maître; Jésus lavant les pieds de ses disciples, et le
Sauveur au Jardin des Oliviers.
ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
39
Quarante jours sétant écoulés depuis la naissance de Jésus, Marie alla au
Temple pour présenter son fils. Elle donna, pour le sacrifice, deux tourte-
relles : c’était l’offrande des pauvres.
L’artiste qui a composé cette scène en a rendu scrupuleusement tous les
détails. La jeune femme qui porte les tourterelles dans son panier tient un
cierge de la main droite. Siméon reconnaît le Sauveur attendu :
O
Diverses scènes de la vie de Jésus occupent les compartiments des grandes
bordures : on y remarque la femme adultère, le miracle de la multiplication
des pains, la résurrection de Lazare et une des scènes de la Passion. Dans
l’angle du bas, la sibylle phrygienne.
4o
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Dans une autre scène, l’artiste a traité un sujet plus mondain. Bethsabée
nue est plongée jusqu’à mi-corps dans la vasque d’une fontaine. Ses servantes
s’empressent autour d’elle. L’une tient un miroir où se reflètent les charmes
de la baigneuse; d’autres lui apportent des fruits. Au fond, le roi David
apparaît à la fenêtre. Là percent d’une façon piquante la recherche du cos-
tume et la gentillesse des physionomies toutes françaises de cette planche :
Comme antithèse à la mondaine Bethsabée, couronnée de perles, la grande
marge nous montre quatre scènes de l’histoire de la chaste Suzanne; la tête
de la jeune fille est ornée du nimbe des saintes. Les deux compartiments du
bas la représentent entre les deux vieillards.
ATELIER DE PHILIPPE P1GOUCHET
4 1
C’est ensuite Lazare le lépreux qui, les cliquettes à la main, vient mendier
son obole dans la maison du mauvais riche, pendant que celui-ci est confor-
tablement installé à table.
Au fond, le dressoir de la salle à manger; les domestiques servent les plats
et versent à boire, sur l’ordre du maître d’hôtel qui se tient à gauche du dres-
soir et dirige le service.
Il n’y a, sur la table, que des couteaux; on ne se servait pas encore de
fourchettes :
Le riche, courroucé, enjoint à Lazare de sortir et le fait chasser par un
garde qui, Pépée au côté, précédé de deux chiens, n’ose trop s’approcher du
lépreux, de crainte de contagion, et le repousse de loin en lui faisant des
deux mains le geste de s’en aller.
Seul, un chien s’avance en ami vers Lazare et lui lèche les ulcères de ses
jambes nues.
Par la fenêtre ouverte, on aperçoit un pauvre tombé d’épuisement.
Cette scène est pleine de vie et de mouvement; c’est une page intéressante
de la vie de famille au moyen âge.
6
n.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
42
La Vie de l'Enfant prodigue se déroule dans deux bordures comprenant huit
petites scènes très joliment ouvragées et disposées avec goût :
Les sacrements de TÉglise : le Baptême, la Confirmation, la Pénitence, le
Mariage, l’Ordination, l’Eucharistie et l’Extrême- Onction, sont figurés par
de petites compositions dont les sujets ressortent sur leur fond criblé :
44
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Des grotesques sur fond criblé servent de motifs d ornementation dans les
bordures latérales et dans les compartiments du bas des pages :
La fantaisie de l’artiste s’est donné pleine carrière. Des personnages fan-
tastiques accompagnent, dans leur chevauchée, des chimères de toute sorte,
le tout brochant sur une flore incomparable : telles sont ces bordures d’une
exquise conception.
ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
45
Pigouchet imprime ensuite des Heures a l’ usage d’Amiens, Voici le spécimen
du titre avec la marque de l’imprimeur, l’adresse et l’enseigne du libraire :
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Ces Heures, qui parurent vers i 500, ont, dans les bordures du Calendrier
que nous reproduisons en entier, quelques-uns des mêmes sujets que l’on
voit dans les Heures précédentes; mais les compartiments du haut et du bas
contiennent des compositions nouvelles pour les occupations et les signes des
divers mois de l’année.
La mise en scène est égayée et avivée par des jeux divers, tels que le colin-
maillard, ta main chaude, le cheval fondu, le jeu de balle à la paume, les
boules de neige, etc., le défilé d’une noce et autres petits sujets traités avec
un sentiment artistique plein d’entrain, de naturel et d’esprit, qui en font
comme autant de petits tableaux de mœurs de l’époque.
Les caractères des Heures d’Amiens sont les mêmes que ceux employés
par Pigouchet pour les Heures à l’usage de Paris, de décembre 1491*
PIGOUCHET. — HEURES A L’USAGE D’AMIENS. — CALENDRIER
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PIGOUCHET. — HEURES A L’USAGE D’AMIENS. — CALENDRIER
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PIGOUCHET. — HEURES A L’USAGE D’AMIENS. — CALENDRIER
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ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET
49
Avec les spécimens suivants, on peut se faire une idée de rornementation
qui a présidé à la confection des livres d’heures imprimés par Pigouchet
pendant une dizaine d’années. Le style de l’illustration est différent de celui
des Heures de Du Pré, de Vérard et des autres éditeurs de ces sortes de livres,
qui ont copié plus ou moins habilement les mêmes figures. Il est un fait
certain, c’est que les Heures de Pigouchet, exécutées pour Simon Vostre,
ont fait de tout temps l’admiration des bibliophiles et des connaisseurs. Elles
portent le cachet artistique de la vieille École française. « Le dessinateur, dit
J. Renouvier, est entré d’emblée dans le plan de l’iconographie gothique;
il place aux premières pages les représentations que le sculpteur mettait aux
marches de l’église, sur les côtés du portail, et il ajoute de son gré des motifs
plus familiers et plus gais, de petits sujets de mœurs dont la gentillesse nous
touche d’autant plus que nous en voyons la tradition fidèlement observée
par les campagnards et par les enfants1.» On n’a rien fait de semblable à
l’étranger; c’est de l’art français par excellence. En tournant ces feuillets, on se
croirait transporté sous les nefs de nos vieilles cathédrales gothiques. On sent
vibrer, dans ces images de la vie du Christ, des Sacrements, des Signes de la
fin du Monde et de la Danse macabre, la foi naïve et robuste de nos pères.
Outre les bordures dont nous avons présenté des échantillons, la plupart
des livres d’heures exécutés pour Simon Vostre dans la seconde manière de
Pigouchet, en contiennent d’autres figurant la Danse macabre des Hommes et
des Femmes . Le cycle complet de la Danse des Morts se compose de soixante-
six sujets ; trente scènes sont contenues dans dix bordures pour la Danse des
Hommes, et trente-six scènes en douze bordures pour la Danse des Femmes.
Ce sont les mêmes personnages qui figurent dans la Danse macabre de Guy
Marchant. Le dessinateur dispose adroitement ses couples dans un petit espace.
Il drape la Mort d’un bout de linge, lui donne pour instruments le pic et la
pelle, plutôt que la faux qui tiendrait trop de place, et il la fait grimacer
comme un singe en présence d’un partenaire merveilleusement signalé par
son costume. C’est un vif dialogue, une mimique piquante qu’ont, avec la
Mort, le Bourgeois, l’Usurier, le Médecin, l’Enfant, la Reine, la Chambrière,
la Mignote, la Femme de village, tous entraînés vers la danse finale.
1 Des gravures sur bois dans les livres de Simon J. Renouvier, excellent juge en la matière, dont
Vostre (p. 8), ouvrage cité. Nous avons emprunté nous adoptons toutes les théories, qui sont on ne
plusieurs des idées émises dans ce chapitre, à peut plus justes.
7
11.
PIGOUCHET. — HEURES A L’USAGE D’AMIENS
Le Baiser de Judas .
L’Ensevelissement de Jésus.
PIGOUCHET. — LIVRES D’HEURES. — DANSE MACABRE DES FEMMES
54
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Philippe Pigouchet n’a pas fait que des livres d heures : il a édité des traites
de théologie, des classiques latins et des livres de littérature française, tels que
Le Blason des faidccs amours; Les Faintises du Monde ; Le Chasteau d amour ; Les Cent
Histoires de Troye, de Christine de Pisan; Les Lunettes des Princes > de Meschmot,
dont nous donnons ci-dessous le fac-similé, et bien d autres ouvrages.
nee funettes bce pnncee auec aucunes Bafabee
et abb jetons nouettemët côpofeee g noBfeJom
me Jefjat) mefcginof fBfcuiet: et) foi) Gluant
géant mat/fre bjfaftef be fa &opne beÿtwnce
GLaemençetapki
£a pa/ïure SSLuetteï
ISXuî pxeBfft* f cet factet
£at te ne feap meiiïeut ttomet
piînce
f0ue 55euf$ Urt Je <Sous iuce
giuopï élue te ccop
£a Vierge pure
que bteu ctea pour no9 famée
cat te nefeap metffeur ttomet
finirent îee tanettee bee pitncee J mpztmeee
abatte parpÇeftppe pigocÇet. $atj mit. ££££*
quatre ^rngtj (T qutnje.ipout fpmot^ofïre £idiaite
bemouranf erçfa rue neuuenoftre bame a fenfet'gne
famcf 31egat) feuangeftpe.
Le caractère avec lequel Pigouchet a imprimé ce dernier livre est la petite
bâtarde de Jean Du Pré (voir alphabet, t. Ier, p. 243), dont il s’est servi pour
des livres d’heures, et qu’il a employé de préférence pour les livres en français.
Parmi ceux-ci, nous signalons tout particulièrement Le Chasteau de Labour ; de
Pierre Gringoire, achevé le 3 1 décembre 1499, pour Simon Vostre, et qui
finit par ce quatrain relatif à la chute du pont Notre-Dame :
Le vendredi de devant la Toussaincts,
Vingt et cinquiesme octobre du matin
Mil cccc. nonante neuf, rien mains
Le noble pont Nostre-Dame print fin.
ATELIER DE PHILIPPE PIGOUCHET ^
Ce volume petit in-octavo est illustré d’une façon remarquable. On y voit le
combat des Vertus et des Vices, compositions empruntées aux livres d’heures
de Simon Vostre. D’autres gravures, d’un excellent dessin, représentent des
artisans travaillant de leur métier. Nous donnerons des fac-similés de ces
gravures, au chapitre des éditeurs, à la fin de ce volume.
Pigouchet s’est encore servi, pour les livres latins, d’une gothique compacte
d’un œil très petit, de 6 points et demi, dont voici l’alphabet :
a:scc TD'fzf&v 3 % 0 ^ <aacR© % ux
abcbdefgbijklmnopqr:eftuvpY5 frfUTd
âb9pôce9x§5gU^I'l,?rfj m9n n9ôi3g,pq4qq(}>(gq3f r<r9£
Hftlüu’frJ? { €L
c ^st avec ccs caiactercs qu il a imprime les Flores beciti Bcniuydi :
b eata maria vfrgine,
ad^uilbelmü abbatemfancti tbeodor
rici.£rroi eft büane métis non modo
bonum putare malü i malum bonum
aut verum falfü/etecôuerfo: fedettam
certa recipere pzo bûbijs/bubia $ ce n
tie.£jc tozta feu coacta licentia non eft
licentia fedviolentia.tüuodcütç autes
ita p lacet vt fi rec te fieri nô pofïït:pl3s
ceat tamé fîeri.eo etias modo quo fas
non efl nimiseft:acpert?oc quiaiam
benenô fit:bonü noneft.Stultus bum
nonloQuitunfapiêsputatur.nagmon
loquiturnôrenfuainopia:f5bumilita;
tis effe euftodia creditur. 3ndoctus fi
prefumat bocere quod nefcit:nid?il i ru
doctius agttur.ferués fpüs 'zvebemës
befideriû :aperiri fola lingua non fuffi=
cit ."Recta facerea inuttlemfe reputare
apud paucos inuenitur./îon oms pa;
cifiri qui bomefticimec omnes amici d
videntur.ljabetvera amicicia nônü^?
obiurgationëradulationé nim&%eui9
reozverecundia apud boies periclitari
condênari apud beu filencioveri ta^
citumitate'z abfcôfïone iulticie. <&uid
tuftius/quid iocüdius:vtquë repzebê
dereintendis plus cômendes. vt pco=
îtijspzocôuialsvtaris nefciusretvoî
lens betral?ere laudes iuuitus.atego
net indignisvifuperarionibus moueot
nec idebitas recipio laudes ."Res plena
equitatea laudebigna: vt be mëdacio
nemo lucref. <üutd magie contra ratio
nemcprationérationeconari tranfeen
dere^t quid magis côtrafidé credere
nolte quiccfd ratione n5 polïït attinge=
rerXDalü fi ppzimas tuü: reputabitur
hbiadiufticiâ.fialienu adgloziâ:nec
flerilisverecûdia grata eft-.nec bumilù
tas p^terveritatèlaudabilis. Huma-
na temeritas audet repzebèdere qô mi
aime côp:el?êdere valet: fie fe t?abent
moîtaliû cozda: quod feim9 cü necefTe
non eft: in neceflïtate nefeimus. /Ji^i l
eycipitur vbi biftinguif nicl?tl.gn alto
non altü faperefed î?umiUb9côfentire:
mlbeocanus:mlrartusapud botes,
gntereft ad banda rerû certitudinê dd
incerta iactet opinio-.quidcp opus eui
densreddat indubitatü.Ciuod autein
certiusptobamus: f?oc ïpiedkamue
fecurius.Soli filfi ire nô fentiüt nec tri
ftantur triftibus:fed Ictâturz eyultant
in rebus pelTimis .tegi apud quende*
fapientê.nô efivir foztis cui nô crefaê
animus in ipfarenrç bifficultate.£go
autem bico ftdeli bommi magis i inter
flagella fldendû. tMj cozdiseft cedere
impoztunitati-.que ad id quod opottet
adducinô patitur. ilemo(vt aitbtüs
ambîofiuslinuitusberte facitetiamfi
bonum eft qôfacit: quia nil?il pzodeft
fpiritus fimozisvbi nô eft fpüs canta:
tis. /îô eft paru pericuUfciëtie furripi
et jelum bozmirenllud ejeeufat ignozât
tia:boc négligent! a inejxufabile facit.
£go plagie côfciêtiemeenullû iudico
accômodatiusmedicamentü p:ob:is
etcôtumelijs.Supbisrefifterc'z bumt
libus baregratiâ:familiareeftbormo,
flon bebet efle par pena: vbi bifpar eft
caufa.gnterbonos bonü eft efle faluté
l?abet inter malos vero i laudé. 3 llud
tante facilitatis efhquâte ifecuritatÇ.
b,oc tante virf utis:quante % biffïcnlta;
t is. i3ec nouü n ec mirum eft bumanu3
ammum:pofie fallivel falere.Cauem
dum et bec et illud:quia vtrobuç péri
culum.
<Tbabes lectot fuauifiime mellii
fluos biui Sernardt ftozes'.tnquibus
optima queque ep operibuseius ftu*
diofifiïme eycerpta retondûtur: ptnde
fi omnia eius fanctifiimivin feripta bo
na funt: l?ec optima eiïeequifiïmo iure
biteris. 3mpzeffum eft autem pzefens
opusfolertiopa t>bilippi pigouebeti
3mpenfis vero cômunibus eiufdem et
Smrâdi gerleri aime vniuerfitatis f>a
rifiënffs libzanozum.anno fa lutta nos
ftre.t o99,ïij. calendas JDecêbzis. Sit
omnipotenti gloiia.
C5floiida melliflui Bernardi pzata
peragrâs. 1?inc tibi nectareas collige
lectotopes.
Ce livre présente cette singularité, qu’il est daté de i opp au heu de 1499
par suite d’une coquille typographique.
56 HISTOIRE DE LTMPRIMERIE EN FRANCE
Dans quelques-unes de ses impressions, Pigouchet, à I exemple de Guy
Marchant et de la plupart de ses confrères, a inséré des planches ayant servi
ailleurs. C est ainsi que dans le dialogue de Jean Gerson, De pafectione cordis,
sans date, mais avec sa marque de Pigouchet, on retrouve, au verso du titie,
la figure du prêtre à l’autel des Heures de Lyon. (Voir fac-similé, p. 2,4.) Une
autre, placée à la fin, représente Louis XII tenant son fit de justice :
Cette petite illustration n’a aucun rapport avec l’ouvrage de Gerson et n’est
mise là que comme remplissage.
Philippe Pigouchet fut un typographe des plus distingués, qui fait honneur
au nom français. Il a travaillé non seulement pour Simon Vostre, mais aussi
pour Enguilbert de Marnef, Toussaint de Montjay, Jean Petit, Durand Ger-
lier, Jean Richard, et pour Pierre Régnault de Caen et Jacques Huguetan
de Lyon. Son exercice s’est prolongé jusqu’en 1512 environ.
Le local du Collège de Dainville, où il avait établi son imprimerie, faisait
face à la rue des Mathurins. L’emplacement de l’atelier de Pigouchet formait
le coin de l’ancienne rue de l’École-de-Médecine, qui a été démoli depuis
pour livrer passage au boulevard Saint-Michel. La femme de Pigouchet se
nommait Jeanne Du Pont ou Ponceau. Il eut d’elle deux filles : l’une fut
mariée à Poncet Le Preux, libraire, rue Saint-Jacques, au Pot d’ Étain, près de
la chapelle Saint-Yves; l’autre à Pierre Attaignant, qui succéda à son beau-
père et fut le premier imprimeur spécial de musique à Paris.
CHAPITRE XXII
L’IMPRIMERIE À PARIS
ATELIER DE PIERRE LE DRU
(i 488-1 ^OO)
Exercice de Pierre Le Dm plus ancien qu’on ne le supposait. — La première édition des G est a
Francorum de Gaguin. — Autres impressions de Pierre Le Dm. — Les Stahilimenta Rhodi. —
Association de Le Dru avec Étienne Jehannot.
On 11e connaît pas de livres imprimés au nom de Pierre Le Dru avant
1494-1495; cependant il est certain qu’ii était imprimeur dès 1488. La
preuve en resuite d un document médit tiré du registre d’écrou du Châtelet.
Le 25 octobre de cette année-là, il était appréhendé au corps et amené
prisonnier par les sergents. Il fut arrêté et mis en prison sur la plainte d’un
ouvrier tondeur de draps qu’il avait battu et blessé, à la tête d’une bande,
près Saint-Innocent, trois mois auparavant. Dans la note qui le concerne, il
est qualifié d’« imprimeur de livres», et son domicile est indiqué rue Saint-
Jacques, près les Mathurins
C’est là effectivement où nous trouvons Pierre Le Dru établi quelques
années plus tard.
H a dû, dans cet intervalle, imprimer des livres qui ne portent pas son
nom et dont l’identification n’a pas encore été faite.
1 « Samedy xxv octobre iiijc im*x et huit. — sieurs navreures et playes en sa personne le xxiiie jour
Pierre Le Dru, imprimeur de livres, demourant de juillet derrain passé iiijc iinTX et huit, Iuy estant
près les Mathurins en la rue S1 Jacques, et Jehan à la place aux Chatz, près Saint Innocent, ledit
Potier, varlet tondeur de draps , demourant en I’ostel Pierre accompaigné de xxv à xxvi de ses complices
de maistre Guillaume de Cerisay, près les Augus- et allyés comme il dit jusques à ce qu il ait nomme
tins, amenés prisonniers par Jehan Lallemant, Fou- sesdiz compaignons et ledit Jehan a la requeste
quet Paris et Guillaume Mesnaige, sergents à verge. dudit Pierre, pour mettre le cas au vray et sur
C’est assavoir ledit Pierre à la requeste dudit Jehan ce ester à droit. » (Archives nationales, Y 5 2 66,
pour ce qu’il est l’un de ceux qui lui ont fait plu- fol. 133 v°.)
11.
5^
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Pierre Le Dru était maître ès arts l. Son premier livre connu : Nyder;
Consolatorium timomtœ conscientiœ, est daté du 3 1 janvier 1 495 (n* st0* ^ ^im-
primait le même ouvrage moins de trois mois après (le 2 4 avril) :
CICantimtfecofolaHonetimozateflfcientfeüiptfTe
fufffdat.B cufufmodl c5p(la«ortc ft qu(fq5 quodfuu
eft rcdpere vctlt md?il aut modlcu aufori manebtt.
CT£Jcaratumqu<ppe efl »?oc opufculum ffîaritttiB
per XDagiftroro i^etrum le 0m . 2Jtvw mUlelimo
cccc.jccv.viceftmaquartaoie SpriUa*
A la fin des Oppositiones Magistri Joannis Juvenis, petit in-quarto à deux
colonnes, daté du 15 mai. Le Dru se qualifie déjà d’imprimeur très expéri-
menté [impressor expertissimus). Le 3 1 septembre 1 4 5? 5 > d terminait hâtivement
la première édition des Gesta Francomm , de Robert Gaguin :
X)e origine et gefïia ffeweoîum
CompenOtnm.-
Sous ce titre on lit les vers suivants :
Mb libmm fmimroberftg^
£uini€nmm.
y .quo qutfqj fut bîfertoz et aura ‘SoraBit
iorafuc cric foitc.bânaücxe foife.fcb omnt
parte nicpiC tef onutt> eut not) odmutmmet egee
^eutpet if) af tenue feftet ftuoi Çonote.
jfyfo ti&t aimf ueîaubt f uxbaftet inertes
£luoe pttue 0aub5$mcae/(p rubete ceflef afeffus;
diminue ce comptue;aut Ser6t examine comte:
^rc f ortie oinaBunt franco^ iffuftria teguirç
& gcfïa et ‘Btrtue.fjie icmj bcfenfne aBifo,
L’édition était pleine de fautes. Gaguin s’en plaignit amèrement dans une
lettre à Laurent Bureau. Sa mauvaise étoile, dit -il, l’a conduit chez un
1 Sur le registre de nominations aux bénéfices
des maîtres ès arts de la Sorbonne, Le Dru est
d’abord inscrit en 1 493 SOLls rectorat de Cor-
neille de Delf, commencé au ier mars (2e rôle) :
«Le Dru. Petrus Le Dm in artibus magister se
nommât ad collationem et omnimodam dïspositionem
epïscopi et capïtuh Belvacensis tant coniimctim quant
divisim . » — Sa seconde inscription est de 14^8 :
« Le Dru. Petrus Le Dru in artibus magister se noini-
nat ad collationem , dïspositionem , etc. , épis copi, decani
et capituli Parisiensis tant conjunctim quant divisim. Item
ad presentationem a b bâtis et conventus Sancti Maglorii
Parisiensis ordinis Sancti Bénédictin tain conjunctim
quant divisim . » (Archives de l’Université.)
ATELIER DE PIERRE LE DRU
59
imprimeur [Ita evenit nt impressorem sinistro sydere adirer) funeste aux lettres [male
de litteris merentem ) et tout à fait insouciant de ses intérêts et de sa réputation
[et sui quidem commodi fameqne apprime incurium)
A la fin de ce volume, de format in-folio, on lit les vers suivants :
Pétri prela Drui mntatis sedibus urgent
Querere nos vario tecta domosque solo .
Ergo [dintiirno ne forte errore yagemnr)
Delige qnem tecum precupis ire donnait.
Les presses de Pierre Le Dru vont très prochainement changer de place. Nous
chercherons un nouvel abri sur un autre sol et dans d’autres maisons. En consé-
quence, pour ne pas te tromper à tout moment, choisis la maison où tu désires aller.
Nous donnons ci-dessous le fac-similé de ce passage :
CÆrôetempfoîettî «tfoqmttm
peftî piefa biupCmutafie febiflue^igent
te nos *5arto tecta bomofq5fofo.
<£tgo(înuturno ne foi te ettoie ^agemut)
i0c querç teewî) pxecupîe ùc bomurç .
Voici l’alphabet des caractères qui ont servi a l’impression du texte :
aBcbScfgÇt'ûfmnjiinopqrtef ? ffffft
aPd?(ïïfï« qÿ? ç a* %
Le 2 7 novembre i495> Le Dru imprimait le Modns legendi abreviaturas in
ntroque jure :
(£oî>u8legenî>im btroqj
iure.ab tjis que olimtumîiitni
nute/cumfupetflue in eopoft
ta fuere:etactt(r(ma nupet Dit
Ugenti aemenbatus.
Le titre est exécuté avec une grosse gothique de i4 points, la meme que
celle des premières lignes de titre du Gaguin.
Ri’berti Gaücjini eyisulæ , craùmes et carnmui; édition d A mit é Boc.ud, 149b, in [
fol. XLiiii.
8.
6 o
HISTOIRE DE LTMPRIMERIE EN FRANCE
Le caractère du texte est exactement le même que celui dont Étienne
Jehannot, qui fut l’associé de Le Dru, se servit à partir d octobre 1 4 9 5 •
(Voir p. 241-243, et alphabet, p. 250.)
Iftonus.U.
giecmuia.ljejetffi.
&ndccinw0.\n&ii(i
SmodedmuB.ljrfif.
f££t{unt fimuI.vti.c.UU.
Cf Suterrticoçt fiuc nouellap conftttuttomim.
Ç'q^rimacoUatio babctti.tü.
ëxatnda.pl.
ICertia.vii.
0uarta.vltt-
Ûàu wto.prfi{*
&ejcta .jdiii.
0eptima.tjc.
0ctmâ.%,
IBona.jrtC
C£tfurctftmul.;rcvtU
C©ectmacollitfio.Sutettttco£fhie nouellaiijconf'
tuttonum/autüber fiue vfue fcudop babct titulos
l mi*
Ç^nHiftitfonum
» . .. ■ * —• “ILBccüdue.ttvt
£jrpUdt lîbcUus bccene modfi fhidendi t \e$Zdi
contentaacabb2ariatax>triufq3 turte tam canomri
çpdullieùnfe ptinme tituloa fiue rubticas eiuCdem
torts 'foarifiue <mp«flua per magtftrum^etrutrt
le bm Srnto bfU2T.C££ir:..rcv.^vi{tfiouembiîa
Le Dru employait plus particulièrement ce caractère pour ses livres de
petit format, comme la Dicta Salutis de saint Bonaventure, dont nous repro-
duisons l’achevé d’imprimer daté du 30 septembre 1 45>7 :
<t Sancti Bortauenture boctoHa ejeirnri be bfeta
fatums vnacum tractatube refûrrectione bommie a
peccato et pîeparattone adgrattamfratfatua emen?
dâtue nupcr et recoçnitus . efî tabula Qaratiiïitne
confecta feUâter finit. /\$arifiue impîdTue per magt
(hum ^etmle&îu. Snrto bmïDiUefimo. ££tC£-
jtcvü.&le vltimamenfla 0eptemb2is.
Pierre Le Dru a travaillé pour l’éditeur Claude Jaumar, son voisin, qui
demeurait alors rue Saint-Jacques, a 1* Image Saint-Claude .
Dans l’achevé d’imprimer de X Anthidotarius animanun , Le Dru dit que ce
volume a été terminé [adimpletus] aux frais de ce marchand avisé [astuti mer-
catoris ), le 15 novembre 1496. II donne en même temps l’adresse de son
atelier, à l’enseigne du Cornet, près des Mathurins [in intersiguio Cornu prope
Matunnos ), qu’il indique ailleurs «devant la maison de Clugny ».
Le titre de X Anthidotarius anima, avec une figure du Christ en croix, est tiré
entièrement en rouge ainsi que la bordure qui l’encadre. Le texte est disposé
ATELIER DE PIERRE LE DRU
6 1
à deux colonnes. Le caractère nous a paru être copié exactement sur celui
dont Pierre Levet se servait dans son second atelier de la Croix d’ Or, établi
au faubourg de Saint-Germain-des-Prés. (Voir alphabet, t. Ier, p. 447*)
cîtum amoîem.nullambefide
ret^folatlonem nullâ admit/
tat vrtcp Délectation* . milium
ciiret f?onorej .millam ttmeat
crudcltatem. €£BUa
^v£reniiïima et tnclita ma*
r^Dommi noflrî 3*fu dprifli
XDaria que eundem creatot*
omnium creatura? i tuo facra
tüïtmo vtero Olgnafutfti pot/
tarecuiua veracilïimumcottf
pua etfâguinëfïïpfi.Bd Ipro
jp meintercedereoignare vt
quicquid in eiua meffabiUfa#
cri fia o ignozamcr négligent
aut accidentalüer omtfi ml*
d?i Digne* tuta fanais piecb
bus indulgere i me ad virant
e ternam perducere . cStul cum
Deopatrivtult.
C «0f o oe fancto rocfoo côtra
motbomepiditnie oicenda.
0& qui es gloitofuslglo
riafancroç.et ornais ad
eotum patrodnia côfugiétib*
f ue pettttonla falutar i pzeflae
cffectu.?cede plepi tue vt infcc
d&ebeatorocfro côfeflbïetuo
quel ri* celebtltatefe Dénota
Œbibet.alanguote epldtmle
quamlfuoeoîpoîe,ptui nota
glotta pafliis iUt libéra i tuo
not (emcfitDeuota.'rtberDftj
CpKtti
C^'Hnimarumjtpi ftdelium.
ButbidotariG falutiferfi quo
tegrotantes adoptatamfani
maté refhrui .et fane (n ipfa
fanitate coferuarf valeât . I?ic
fine fumpfilTe cernés olector
Deuotliïime Oeo cûcti potéti cît
fuie côregnatibua gras âge.
BctCqî DiUgêti adt?ibtta et :a
mfnatfone ipenflsafhiti mer
catotls Claudtt 3Jaumar in
intertigniocoinn ptope mafu
rfnos vbl adimpletus fuit.
Bnno Oomlniceincarnafiôis
XD.cccc.jrcvi.jrv. vero Die me
fisTHouembtia.
€f 31 te liber qui Bntfoidota*
rfue animarum oldmr fuma
ntopere emendatus atqs oUl*
pîecedittb9 mutto cotrectio:
3mp:dTus partffus per magi
flrum ^trûle ©tu p Claur*
dio ^aumarcômoianti tnvb
co fanctt Jacobl ad intçrflü
gniû fanctitClaudii piopema
wrtnoe.
Le Dru a imprimé pour Durand Gerlier, libraire juré de l’Université de
Paris, le traité des Insolubilia de Pierre d’Ailly.
Le titre est en grosse gothique, comme dans le Modiis legendi in utroque jure
et autres livres :
©eqnSturef coticepfuset
ittf olubdtaacuftfftmi tntçrpte
tisOeftibealyaco tcutlibjm
f cientiamm fafïtgttim fifectu
vo abmoôum accômo baf a/ttu*
perq$ fumma cumbtgilanfia
cafïigata.
A la fin, on dit que l’ouvrage fut terminé et achevé ( absolutum peraciumque)
par l’œuvre et l’industrie ( opéra industriaque) de Pierre Le Dru, maître ès arts
libéraux et maître très diligent dans l’art d’impression ( artium libcralium et artis
impressorie diligentissimi magistri).
Le correcteur est ensuite nomme, cest Claude Clerard, maître es arts, qui
6z
HISTOIRE DE LTMPRIMERIE EN FRANCE
a prodigué sa sueur en corrigeant ce livre avec le plus grand soin [nuper alitent
insudatione Claudii Clerardi artium magistn accuratissime emendatum).
€£Sbfolutum/eacmmq5«tfât fa*
opufculum ; tamfrnipUcmm termf *
noium: varlts modia adinukem
conncjtowiîi notloné mlrüimmodü
z argotam z fubtüem/moduqj qoeri
dam folucndarum/quaa poftert in*
folubttea vocanc/p2opo(ltionu$ : pû
ma f route olffldUmumîarreetfa ta*
men Interloîum fenluum aurlbua fe
fepzebentem in pzimis eaptu facile:
complcctêa: opéra induftriane
tri le bjtt % artium Uberaüuj z artie
<mp:eiïo:ie oillgenffflïml maglflri:
impenfle vero ^urandi gerlertiaU
me pariüom^acbademieiuratibt*
bliopole : nuper autem infudatione
claudii £lerardi artium magtftri
accuratiflîme emendatum.
Le Dru imprimait encore beaucoup d’autres livres à l’usage des étudiants,
ainsi que des traités de théologie.
Nous lui attribuons l’impression des Stabilimenta Rhodi , volume in-folio
dont la première page est ornée d’une bordure historiée et à la fin duquel
on trouve les initiales P L que Brunet, l’auteur du Manuel du Libraire , croit
être celles de Pierre Levet.
De son côté, M. Monceaux attribue cette impression à Pierre Le Rouge.
II fait erreur. Les caractères de ce volume ont, en effet, une très grande
ressemblance avec ceux des Expositions des Evangiles , imprimées à Chablis par
Guillaume Le Rouge, en 1 489, types qui ont été employés par Pierre
Le Rouge pour l’impression du Missel de Tout, à Paris, en 1493 (n. st.);
mais, vérification faite, ce ne sont pas les memes. (Voir t. Ier, p. 48 5.)
Les caractères des Stabilimenta Rhodi sont identiques aux fontes que Pierre
Le Dru employa pour les titres de plusieurs de ses livres que nous avons
reproduits ci-dessus (p. 58, 59 et 6 1). Les mêmes caractères se retrouvent
à Provins et ont servi à composer La Réglé des Marchons, premier livre connu
comme étant imprimé dans cette ville par Guillaume Tavernier, à la date du
icr octobre 1 49G
Le volume des Stabilimenta Rhodi est sans date, mais nous avons des élé-
ments suffisants pour le circonscrire dans des limites assez étroites. Les Statuts
des chevaliers de Rhodes, rédigés d’abord dans la langue latine en 148^ à
Rhodes même, furent ensuite traduits en français et confirmés par une bulle
papale donnée à Rome le 4 juillet 1492. Iis furent, en dernier lieu, pro-
mulgués par le grand maître de Rhodes, Pierre d’Aubusson , le 5 août 1493.
ATELIER DE PIERRE LE DRU
63
Ce n'est donc qu’en 1 4p4 au plus tôt ou en 1 495 qu’ils ont pu être imprimés
à Paris. A ce moment, Pierre Le Rouge avait cessé d’imprimer depuis deux
ans, et Guillaume Tavernier n’était pas encore en possession du caractère.
(t <8ïoîbium inbolnmen fïabilimétoî^îRpo bi ozîi miti
tS facrioîbinia pofpifalis fâriitopânia iperofolimifam.
îRafetpefma baubuffonmiferafione Diny
na facto fancfe romane ecclefte fancti abzia
ni biaconna carbinaliaac facte bom* |>ofpi
talia fanctivotjânia iperofolimitani magi^
fïer twnulis pauperüq} ipefu cpzifïicufïoa
<&t noa ba iuliut ptiozea pzecepf otea et ftafrea capitnlu*
generale celebzanf ca iorouer fia et fingulia benerabiltb?
bailmia pxioubua preceptozib? et fratnb? ozbutia nofïri
bbilibet cbfütütie pzefentibua et fufuria ^alufé et bere
beatitubinia affequntioné due ponotem bei becuaozbtV
Inia et birectionem reltgi ofozü nofïroîü côcemere btgtto^
Ifcunfur becentifTtmû cenf en bebet cômumcari et ab noti
ciambebuceretoerûquiabariiabernaculialingttiacômi!
lifonea nofïri # genitalta f olimote btunturnec latine fa
miliarea epifïuntbenrçmiliciepîo cpîifïinomine fancto
etercitio intéti funt ^eceffum fuitbolumen fïabilimew
totûlinguaiatinaebitüinbemaculamlinguâbertetein
quoip interpzetatione nii biff onü bariû et mut atn epifïit
febep oziginalib9 apofïolicta litteria berapetfifïente feu
tenfia funtpfu et collattonatü bt qnilibet particepa legu
munictpaliü et confuefubinü efficiatut Jitubeât igitur
ftàtice nofïri pis bti i recta biam amplecti $ofum itaq*
reriepîefentiûauctoiitatecaptfuIarifunctrfacimuaqua
iter puiufmobi fïabilimentoç.bolunten in gallicanâ Un
quant berfnm et apofîolicta Utteria fumpfütper nofïtû
64
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Les compartiments de la première page et les autres bordures historiées
appartiennent au matériel d’illustration de Guy Marchant. On les retrouve
en partie dans le Compost et Kalendrier des Bergiers et dans le Compost et Kalen-
drier des Bergères de cet imprimeur, auquel Pierre Le Dru les avait empruntes.
La capitale I ornée sur fond noir, placée horizontalement au bas de la
bordure, appartient à Jean Tréperel, imprimeur sur le pont Notre-Dame,
à B Image Saint-Laurent , qui l’employa dans le livre de La Science de bien mourir ,
par Jean Gerson, imprimé le 21 juillet 14^5, et dans d’autres ouvrages.
La bordure de gauche et celle de tête, qui est placée verticalement, sont
tirées d’un livre d’heures au nom de Vérard.
L’existence de ces bois étant ainsi constatée à cette époque, nous attri-
buerons l’impression des Stabilimenta Rhodi à Pierre Le Dru, de préférence
à l’imprimeur provinois Guillaume Tavernier, qui s’est servi, il est vrai, des
mêmes caractères, mais dont les initiales ne correspondent pas à celles pla-
cées à la fin du volume et qui s’appliquent plutôt à Pierre Le Dru.
Après avoir travaillé d’abord seul, Pierre Le Dru s’est associé avec Étienne
Jehan not, maître ès arts comme lui.
Ils ont imprimé ensemble le livre suivant, dont nous reproduisons le titre.
On reconnaîtra encore dans ce fac-similé les caractères des Stabilimenta :
|Deriucwn&u$(muemim quoq* my
mmtmobftùemulcée atoa)l ibell9quë
5Jugaram majrirmam îmitis&letm
ôer intitulât ^mjpffns pariût opéra ep
actiŒmaqj; DiliQUiaMeppmiiepm
not et pétri le D m art magtô# et tn
çilmtittimoipmp((o%.pmcfi paruo
numnrifmatecôparate cupio Demies
inbico fctfjacobi tepeties f Domo qbiî
ante tnatpttrinoa ftta wtfa carmficej
fam(fimaa(pwmaito jp cotge) carnes
beDentem
adressa au sujet de 1 incorrection et de la négligence avec laquelle il avait
imprimé son dernier ouvrage, car il a soin de mettre, à la fin du Libellas Nu-
garum, que lui et son associé sont des imprimeurs très vigilants (vigilantissimi
impressores ), c’est-à-dire attentifs à la correction de leurs livres.
ATELIER DE PIERRE LE DRU 65
Nous attribuons aux presses de Pierre Le Dru la Complainte très piteuse sur la
mort de Charles VIII; le caractère a quelques lettres capitales mélangées :
Æompiai'nfe ftefptfeufe de dame De dois iepotf gtiefueméf me copiante
cbielltenf e fut la tnozf du f europ Jûatpleuts g plats et g lartttce me platdie
(parles pmliefme. <£riet gémir et faire gtatts regret y
53e dots ie potf mô cueur adeul confrafdîe
513e dots te pott mô pif eur cueur éptatote
Oesgransfoutptrspotgnâs tftefaigre*
j®nc il np eut entre frotens et gtec^
J>t granf douleur que celle quete pozte
Æasap ietoîttiieme defconfotfe.
4>t te lamente me deue^dous blafmer
SDefotf gémir mes enfans tous enpotfe.
<fi:ar laitance des creftiens ettmotfe
Ea faulfe mozf la fait r otde pafmcr.
36 elle flora ce piemier tour de map
Clue^eppirus fa donne le beau map.
«Sfquondeuoif faire ioieufe cpere.
5î3ousauons eu poutdiefte cpanf ou lap
jèemtlTemenf tant declerc que delap.
<£5tbas de nou s fefonf tire? arriéré
5CJousauonsbeu la cottfriffablebiete
Ourepofele cozps denottrerop
5D0U8 auons beu le pifettp defarrop
€1 ue mozf a fait en ce pats de ftance.
La figure du catafalque, entouré de prêtres et de pleureuses, est empruntée
aux Heures royales publiées par Vérard le 20 août 1 4p°-
Voici l’alphabet régulier du gros caractère de Le Dru, moins la capitale B,
qui manquait dans le volume d’ou nous avons tiré cet alphabet :
03 515 OJOCîRJjC tojt
abcdcfgbililmnopqnsftubppj ffffjl . '/ /
8b9pfttfl9mm9nn9Ôo9p,pçqqq>q*r£t ït9u &
Le Dru n’a pas imprimé, que nous sachions, de livres illustrés à son nom
avant son association avec Étienne Jehannot. On voit cependant, en tête de
la plupart des livres de théologie que ce dernier imprimait pour le libraire
Jaumar, la figure du Christ en croix que nous reproduisons page 242.
h. 9
îriUMERLE NATIONALE.
66
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Dans le traité de Pierre d’Ailly, De duodecim honoribiis Sancti Joseph , sorti
des presses de Le Dru, se trouvent de petites gravures sur bois1. On y
remarque, entre autres, une Adoration dans la Creche de Bethléem , représentée
en plusieurs compartiments". Cette planche est tirée des Heures royales impri-
mées pour Antoine Vérard. On la retrouve dans les Heures de Nostre Dame,
en vers, que nous attribuons à Jehannot.
Pierre Le Dru a continué d’imprimer après Étienne Jehannot en 1498,
et son exercice s’est prolongé dans le xvie siècle. Quelques livres français
portent son nom, entre autres Le Mistere dn Viel Testament par personnages,
avec figures sur bois, qu’il a imprimé pour Geoffroi de Marnef vers 1500.
Pour plus de détails sur les illustrations de ' Elle est tout à fait dans le style de la planche
cet opuscule, qui n’a que i 6 feuillets, consulter le de la Fuite en Égypte des Heures à la marque de
Catalogue des incunables de Besançon, par A. Castàn, Caillaut, que nous avons reproduite (t. Ier, p. 3 1 7),
(n° 45 » P- 303 0» ouvrage cité. et paraît être de la même main.
CHAPITRE XXIII
L’IMPRIMERIE À PARIS
ATELIER DE WOLFGANG HOPYL
(1489-1 500)
Les débuts de Wolfgang Hopyl. — II change de demeure. — Son association avec Jean Higman.
— Soins méticuleux de correction apportés à ses éditions. — Le Missel d’Utrecht. — La
marque d'Hopyi.
Wolfgang Hopyl, originaire de la Haye, au diocèse d’Utrecht, ou des envi-
rons, s’établit à Paris en 1489, rue Saint-Jacques, a T Image Sainte-Barbe. Le
premier livre de cet imprimeur est un commentaire latin de Jean Buridan sur
la Morale et la Politique d’Aristote, qu’il imprima en deux parties in-folio, le
i 4 juillet 148p. Voici le titre de son second livre :
TRACTATVS CONSEQVENTI A R VM
MAGISTRI MARTINI MAGISTRI.
Hopyl se servit d’abord du petit romain de Gering, comme on le voit dans
ce fac-similé de la fin du Tractants Consequentiamm de Martin Le Maître :
A d fextâ 1 cofir atÔ3 & fr Ad
vii.negaf ans. Ad.pbattonë dr
q> eft,pp6 copulatia. Ad,pbatio
né dr q> I3 in cathegoricis requ i
raf idctitas copule total non tn
inipothcticis.Ethec dcqftione
Finis
Impreirû eft hoc opufculû in ce
leberrimavrbe Parif invico Ici
facobi ad interfignid fcé barba
re pervuolfgangd hopiïl.
Anno M.CCCCLXXXIX
Une fonte de ce caractère était entre les mains de son confrère Jean
Higman (voir t. I", p. 407), avec lequel il s’associa par la suite et auquel il
avait pu l’emprunter.
9-
68
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Le 26 mai i45?°> Hopyl imprime encore, à l’adresse de 1* Image Sainte-
Barbe, l’ouvrage de Gui Jouveneau sur les élégances de la langue latine
( Gaidonis Juvenalis in latin eu linguœ elegantias interprétatif dilucida ), in-quarto.
En octobre 1490, nous le trouvons installé dans une maison beaucoup plus
vaste, derrière la Sorbonne, la maison du Tresteau et de l’ymaige Sainct Georges,
en face de 1* liostel de l’ Estoile. II employa ensuite des caractères gothiques 1 qui
sont les memes que ceux de Jean Higman. (Voir t. Itr, p. 4°p-4IO0
Il avait un plus petit caractère gothique de 8 points dont il se servait soit
isolément, soit concurremment avec le premier, comme dans le Textus abre-
viatus Aristotelis du professeur Bricot, et dont voici le spécimen :
a m s % ? z
abcoefgl?ij lil mnop qrîfs tu vn3
ffflfTft ( ) a b9 ? c* p é e9 £ * » t>9 cî ê gj B ï i9 F ni fi
ô m* ç $ ç # p’ q § q? § ? ? tf f i ï ti &] . t * G
Il a fait encore usage d’un caractère de 1 1 points dans lequel sont intercalées
trois capitales romaines, et qu’il employa même dans le petit in-quarto, comme
dans le Mercurii Trismegisti Liber, daté du 3 1 juillet 1 4<?4 ? en voici l’alphabet :
aBCCB£f 0 B *3 I 7L Æ IR <0 M
S £ B V
abcdt>efgbijhlmnopqr:f0tuvjc?5
. : / * ( ) i C
Hopyl réimprimait la traduction latine de cet ouvrage, par Marsile Ficin,
publiée auparavant à Florence.
Ces caractères, mélangés avec deux ou trois les Libri Remimdï pii eremitœ. (Voir t. Ier, p. 4oi .)
sortes ajoutées aux capitales A et C, se retrouvent La fonte était passée entre les mains de ce dernier
chez Guy Marchant qui s’en sert pour imprimer après la mort de Jean Higman.
ATELIER DE WOLFGANG HOPYL 69
Le titre est suivi
son livre :
d’un appel aux acheteurs, dans lecpiel l’imprimeur vante
Cdbercurq Crtfmegtfti TLibcr oc ibote
date et Sapicntta Bei:'jË>er übarftlium
f tcmum traductuotao Cofrnû Abcdicê
cCu quicuq5 es/qut bec legi0;fiue ©râmaticus:
ft uc 0*ator.feuibbdofopbu0:aut Cbeologue: fct
to.^Ibercurtuo Itrifmegiftif fum : quem ftogulart
mea Doctrinal tbeotogtca:£gyptiï puuezJôarba
rümojc Cbafttam antiqut tbeologiangenti ftupo^e
àttoiuti/adrmratt fuot.e&uare ft me emee/t legeo :
boc ttbt erit commodt : q> paruo erc comparatif :
fumma te legentem voluptate/'Wüttate afftetam.
Cum mca Ooctrtna cutcuttq^ aut medtomter erudi
to:aut oocttflïmo placeat/jbarce oto:ftvcrum rn'ce
rc non pudet/nec pigetXege modo me: % fatcberc
non mcntitum:f zo ü femel legco:rurfum relcgea:ct
cctcris confulcsmt me emant/et legatJôencHalc
Voici l’achevé d’imprimer avec la nouvelle adresse de Wolfgang Hopyl :
c^mpteflum m almaTjbariftop acadcmta:anno Cba
fttptj faluatoîf/regeneratottfq} noftri.mxccc.xcuq.
padte kaf.auguftt:Impîe(fozc vuolffgâgo bopfl m pa
go duu Iacobi % apuo inftgnc fanctî iSco^gif
On cite encore, pour 1495 , les Synonirna de Jean de Garlande et le Liber
Festivalis , faits tous deux pour Nicolas Le Comte, libraire français établi à
Londres, devant le cimetière de l’église Saint-Paul. Le 1 o janvier \/\<y6 (n. st.) ,
Hopyl publie un Traité sur la confession, de son compatriote Wilhelm de Wert :
ti&uatuioz pcccata clamanna anreocum pzovtooicta.
fjomtrioium peccarum contra naruram
(Oamitat in cdtevojc fanguiniatct fooomo:um
pauperum a potentfbus oppteflotum quanoo labo:gntlb*non folutf
^lojc oppacflàzumimercco oetenta labotum
douent funtpcccam aüena.
lubere altfsvt ©are conflits oltert ©are côfefum altert
tnalafaciant vtoamnû inférât a© malefacicnofî
5u(Tto confilmm confcnfue
lauoare raptozem bofpitare furee aut maleficoe
vet altû peccatozë etoefenoere eos
lp>alpo rccurfua
babere partent ©e oolofefructûvel non refïltèqul&o line
bonis ablatis raptnâfacere pertculo facerepoflet
•jMrtiripans mutu0 non obftan*
non reulare et manlfettare rem ablataro quanoo etvbl poflet
■Bon mamfcftano.
CT$**fcns opnfcnlü feclioe tabule port nanfragifi iCÔfelïïôlo pu ta
luce darl9 rrpltcatiufi tam pfelïotl <p pfirCti fum ope neceffarifrmiti
iCômêto et ©me legis canonlb9 a rtiffro ôutUermo ©evuert ot©lnatif
lime côpllato.#artfto?lnScaoemtainvlco fanai 3acobt a© Interfi
gneolui dbeozgtf permeOuolfgangû Ipopyl ©tUgêtlflïmc(©#sbene
iuuâtibus)impfftonefimtü eft . Snno fatutts.jccv.fupw mlUeltmum
quaoiingcnrefirount quarto tous Januartas.
7°
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
En juillet 1496, Hopyl s’associe avec Jean Higman, et ils impriment
ensemble (voir t. Ier, p. 408-411) des ouvrages de philosophie, de mathé-
matiques, de théologie, des missels et autres livres latins auxquels ils donnent
des soins de correction tout particuliers. Hopyl avait pour principe que l’on
vient à bout des plus grands travaux non par la force, la précipitation et la
vitesse matérielles, mais par la réflexion, la sagesse et l’énergie [non yiribus
aut yelocitatibiis aut celeritate corpomm res magna* gennitnr , scd consilio , sententia et
auctoritate ).
En 1 496 et j 4975 il avait pour correcteur un Ecossais, David Laux,
d’Édimbourg, qui est nommé à la fin de deux livres sortis de ses presses :
Clfeae cuae Æluaoriutf partes et artimn Uberaltum pzedpuae at<p bucee cum qulbufoam am inb
culartfe aoiectie:eurarunt vna fozmulie emenbadlTime manpart aP ftuPtpîum vtttttatem ^cannes
IDîgmanue/et Uolgançue IfcopÜius fufe grauifTïmf 0 labozlbus ? impenfie l£arl?ifï/ Snno falufte
pominUquioïamnumeroatqjbarmoruafozmauft 1495 abfolufücprePPiPerunteoPem annoîbie
vlceWmafecunPa?ullft fuoe labozee vbicuntç valebun t femper ftubtofte Petiouentea,£t ipcm quocp
facit ^a«iPjlauxfiîs®zFtannu0£pmbur0enft8:vb^ejcard?dFpoPiU0en0opert0reco0nito?.
Lucas Vautier de Conti, Guillaume Gontier, Jean Grietan et Pierre Grisele
avaient auparavant été ses correcteurs.
Un des principaux labeurs produits par Hopyl est un Missel de l’Eglise
d’Utrecht, qu’il avait fait exécuter par Jean Higman dans son atelier de
/’ Image Suint-Georges. L’impression en fut achevée le 30 novembre 1497 :
C-^Uufquis in fjoc preffo/Diiiù
na Polumme tractas
btrectojte te rogo ifttDe près
C Cnrauit libenfer qita Paluit
btligêfia : PPolffgâgus boptlt?
eyPtctafo ejcêplari bocopusreû
berecattigafn : marte amo?e pa
trtepmotus. UmprdTû îbartft;
inpago Dtut Hacobi/ ab inftgne
Cet geo?gtj per toijânê btgmanü
Hnno t)fufl0.cccc.rrbi/.p?itiie
&F.becemb?is.
Hopyl en a fait entièrement les frais par amour de son pays natal ( maxime
amore patrie vromotus), ainsi qu’il le déclare. La part prise par son associé
Higman dans l’exécution du livre est mentionnée à la fin, ainsi que les
soins apportés à la correction du texte, qui a été établi avec toute la diligence
ATELIER DE WOLFGANG HOPYL
7 1
possible et debarrassé des fautes de l’original, grâce à la libéralité d’Hopyl
( curavit libenter qua yaluit diligentia Wolfgangiis Hopilius ex viciato exemplari hoc opus
reddere castigatum ) .
C^ttale infigntsecriefie ^taiertêfistopftmis eatarteribus
(Ptpatet)eicarattt/l)oct)nocctecae]CCclUt:(pofiSrfa que in cete=
risfolaannotattone catep ob boc nô fmemagno plerücp in t%-
quirêbo laboze) befignata font: tn eo ab plénum befertb Stuc*
abtunctisipriusecclefie côttitutionibus atcpcôfoetubinibus:
fingulifep fettiuitatib? cum fuis p?ofiscetft abecâf ) abiectis/ac
fuu ab locâaj)pofitis:$ titulisinumerisiet mêfibuscôciliatisi
btfemp ab cofttmlesnumecosinumeruscôfimtlisrefpôbeaf:
btfacilecelefoarebolêtibusfingttlaoccureât.îSDeemenbatio*
nebero ac impjeCTione/alüs iubtcanbu berelinquo: ib bnû ta-
menrogo / ne ipfum opus bânent : nifi pRus fingula biligétec
infpiciât/antea g? iubicenf : £â nil tam refonu cui non obmuc
muret egec.femper in alteriusfelici lwo?bono?e.
Ditticboti
filui bucts bultus et nô bibes ilia libêfec
fi) mnibus inuibeas liuibememo tibi
Le Missel d’Utrecht, dont nous venons de reproduire le titre, est un fort
beau livre imprimé en rouge et noir.
72
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Les caractères de ce Missel ne sont point les memes que ceux des autres
missels imprimés par Higman, comme on serait tenté de le croire. Le carac-
tère de Higman est celui de l’imprimeur Guillaume Maynial, qui a exercé à
Paris de 1487 à 1490. (Voir p. 4-) Le gros caractère de 14 points employé
par Hopyl était une fonte neuve qui lui appartenait en propre et dont voici
l’alphabet :
abcûefgl)ï)blmnopqrî0ftw\)]cpj
Les types en sont exactement copiés sur ceux du Psalterium ad usinn Pari-
siensem de 1494-1495, imprimé par Ulrich Gering et Berthold Renbolt.
(Voir fac-similés, t. Ier, p. 100- 102.) La forme des lettres est la même. Il y a
cependant de très légères différences de détail qui les distinguent; ainsi
la capitale D a deux petites barres longitudinales à l’intérieur dans l’alphabet
de Hopyl, tandis qu’il n’y en a qu’une dans la lettre de Gering et Renbolt,
qui a en plus deux autres barres transversales, lesquelles n’existent pas chez
Hopyl. Dans le Psautier de Paris imprimé au Soleil d’ Or de la rue de la
Sorbonne, la queue de la capitale M se termine par un petit crochet que
l’on ne voit pas dans le Missel d’Utrecht. La lettre T majuscule n’est pas tout
à fait la même pour les deux alphabets. II y a encore d’autres nuances presque
imperceptibles dans d’autres lettres et dans les signes abréviatifs que nous ne
signalons pas ici. Nous donnons l’alphabet du petit caractère de 1 2 points
de ce Missel :
Z 28 £ & Æ 31 B # rn K rc m
abc&efçtyijlmnopqnôftut)*?? ff ffflu: i * I
âb^Ô ée9$u* P mm9nn95 pj) p $ 4 # $ q? t ? ifü JS
Wolfgang Hopyl n’a pas imprimé de livres français, que nous sachions.
Il a édité des livres en langue flamande, dont des Heures de la Vierge , petit
in-quarto, et une traduction de La Légende dorée de Jacques de Voragine, dans
ATELIER DE WOLFGANG HOPYL
73
le format in-folio. Pour l’illustration de ce dernier livre, Hopyl emprunta la
grande planche de la Cour céleste, avec tous les saints du Paradis, qui avait
paru pour la première fois dans U Ordinayre des Cres tiens, imprimé par le Petit
Laurens. (Voir fac-similé, p. i 1 c>.) Les Heures flamandes, achevées d’imprimer
le 10 septembre 1500, après que Higman eut cessé sa collaboration avec
Hopyl, sont composées avec les caractères du Missel d’Utrecht, auxquels fut
ajouté le W de l’alphabet flamand, inusité dans le latin :
C SOefc gljettiüen ftfn çtjep?ent te
fat (aer otis beren Ô0 .ccccc*
<£beepnt>t jc*tmcl)bâ â>eptêbeth
i^oppl
Wccft tyoltcb Mbî laitue leuett
iecft U)cltbtlt>i altttt tyo lie ibefert
Un exemplaire enluminé de ce livre imprimé sur vélin fait partie des col-
lections de la Bibliothèque nationale à Paris. Les figures qu’on voit en tête
des Offices paraissent être les mêmes que celles des Heures imprimées par
Gering et Renbolt en 1 499 (n. st.).
Il n’y a point de bordures historiées, mais une simple bande un peu large
sur le côté de la marge extérieure, avec des ornements très simples sur
fond noir.
La Nef des Fol en flamand, sortie des presses de Guy Marchant le
6 juin 1500 (voir t. Ier, p. 402,-404), ci passé jusqu’à présent pour le pre-
mier livre composé dans cette langue à Paris.
M. Proctor vient de découvrir des Heures de la Vierge, en flamand, que
nous 11e connaissions pas, exécutées en 1497 par Higman. La Nef des Fol \
n’occupe plus alors que le second rang, et les Heures imprimées par Hopyl,
le troisième.
M. Henri Stein a consacré à l’imprimeur Hopyl une fort intéressante
monographie, à laquelle nous renvoyons le lecteur1.
Wolfgang Hopyl s’est servi de la marque dont nous donnons ci -après le
fac-similé. Dans l’écusson, que soutiennent deux dogues à oreilles courtes,
au-dessus d’un tronc d’arbre coupé, on voit à droite la cigogne figurant
dans les armoiries de la ville de la Haye et rappelant le lieu de naissance de
1 Henri Stein, L’atelier typographique de Wolfgang Hopyl a Paris; Fontainebleau, E. Bourges, impri-
meur, février 1891; in -4° de 30 pages. Tiré à 100 exemplaires non mis dans le commerce.
SATtOXÀLK»
74 HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
l’imprimeur1. Son monogramme se trouve à gauche. La bordure renferme
ces deux devises : Minière vivit amor. Celât sua furta Venus :
L’atelier de Hopyl était en pleine activité à la fin du xve siècle et con-
tinua de fonctionner jusque dans le premier quart du xvie. Les relations de
cet imprimeur étaient surtout fréquentes avec les libraires étrangers, auprès
desquels il s’était fait une réputation pour l’impression des missels.
1 La Haye a dépendu du diocèse d’Utrecht
jusqu’en i 584. La cigogne se voit souvent sur les
plats dorés de reliures en vélin des éditions de clas-
siques latins, cum notis Variorum, donnés en prix dans
les écoles hollandaises aux xvne et xvme siècles.
La cigogne est encore indiquée dans l’armorial
d’Ablaing comme figurant sur l’écusson d’une petite
localité nommée Zwaag, dans la Hollande du Nord.
2 La première de ces devises est empruntée à
TihuIIe : Celari vult sua furta Venus (livre I , élégie 2 ,
vers 36). — Un autre poète a dit : Minier e vivit
amor. — Jean de La Caille, dans son Histoire de
l’Imprimerie, p .65, ouvrage cité, a mal lu les mots
inscrits dans la bordure et donne le texte suivant :
Sua aurita Venus minière vivit; amor cælat , qui est
inintelligible.
CHAPITRE XXIV
L’IMPRIMERIE À PARIS
ATELIER DE PIERRE LE CARON
(1489-1 500)
Premiers livres imprimés par Le Caron. — Ses changements successifs d’adresses et de marques.
Ses publications populaires. — Sa veuve lui succède.
Pierre Le Caron a imprimé, en 1489, Les Fais Maistre Alain Chartier, notaire
et secrétaire du Roy Charles VI‘. Le titre, reproduit ci-dessous, débute par une
grande initiale historiée, remarquable par son originalité :
76
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
La lettre L est formée de traits de plume à boucles de calligraphe. Par-
devant viennent se greffer deux tètes à visages grotesques, montées I une sur
l’autre et paraissant faire partie d’un même tronc. Au-dessus s élance un
corps de poisson fantastique, dont la queue s’enchevetre en des replis noues
qui se marient et se confondent avec les fioritures de la lettre elle-même, et
dont la tête est armée d’un long bec qui saisit par le cou une tete pour la
séparer de l’autre.
Cette illustration typique a été employée dans plusieurs livres publies au
nom d’Antoine Vérard; elle a été copiée par Guillaume Le Rouge, en tete
de La Danse Macabre qu’il a imprimée à Troyes, en 1491; elle fut ensuite
imitée par les imprimeurs lyonnais.
Sctrontreffait
ÎDeuc} 6antr
gDigueif foxfaft
Refait pamk
3om8xe et Suit
fUme^s eue)
&eokfe8eu<3
èanegrantoemour
HCom coneeue^
Hopaf antouc
£6c0ie}troutiC5
Æeparmiej
i>fop8emout
Strate quepxencj
JLopaf amour
3mouteufepilnceffe
2tf)a8amea8fteSoit
ffiut maf penfet ne ccffe
/fie Boue peut Sereuoir
parreffu) ounorç Boit
£ort) mauuate efcon&tc
Jbicteuff tous mauf8itt
Jbueiffe fe 8ieu 8ee 8tcu£
H Sng mot fane pfue Strt
cueuxrtitgieug
piinccpatfatt topni?
jDtp foi} (epoue}(ice
^ErouuerejefSiôftrtiÿ
£>oit 6ùi) ou mai e|W
<£>} (ueuc teftgteuç
£e pxefmt ( iürc ou quef e(ï traittk See
faie mainte afanj tÇactiu a e(îe/ 3 tnpiîme
fa Biffe 8e pacte par ponnouraBfefJomnu
mainte piètre te catorç expert et} fartBe tm
pte|jtot}5emoutantet}fajgtianf tue Su tan
pfe iomgnnt a fainctt auope faifât fe coing
8e fa rue gefftop fangeutt} .He.B..iour & fep
tembig.Jlaj} mLiüjUiifZiJttnowf
La mention suivante se lit à la fin du volume : Ce présent livre , onqnel est
tmittié des fais Maistre Alain Chartier, a esté imprimé en la ville de Paris par hon-
no arable homme Maistre Piene Le Caron, expert en Part de impression, demonrant en
la grain me du Temple joingnant a S ai acte Avoye , faisant le coing de la me Geffroy
ATELIER DE PIERRE LE CARON
77
Laugeviit, le v' jour de septembre l’an mil ïiif iiij “ et uoenf. Voici l’alphabet de ce
premier caractère de Pierre Le Caron :
a » £ <rlD & $ (5 § 3 jl m Jtt p
K Jb "<£ b T& JLt a 0 c S e f<j 0 i f m nj
tnjopqriôftuBppj Rtâ6Vê(t3ÇH9
fm^rin’Spç^ÿÿtf^îtÇPû* . : / ff fl
II n est pas bien régulier et les lettres paraissent un peu tremblées.
Le Caron imprima avec ces types la traduction des Commentaires de César
par Robert Gaguin, édition faite pour Vérard, sans date ni nom d’impri-
meur. On y retrouve les illustrations appartenant à Jean Bonhomme, dont
s’était servi Levet pour le même livre en 1485 (voir t. Ier, p. 4 1 9-4 2 0’ ma^s
on n’y voit pas la planche de la présentation, par Robert Gaguin, des Com-
mentaires au Roi. (Voir t. Ier, p. 4 18.) Elle est remplacée par une autre plus
lourde d’exécution, placée en tête des Politiques d’Aristote, dans laquelle Nicolas
Oresme est représenté offrant sa traduction au Roi.
L’édition en question n’est pas signée de Le Caron; mais M. R. Proctor,
qui a fait une étude spéciale et approfondie des types usités au xve siècle,
l’attribue à cet imprimeur. Nous avons vu ce livre au Musée Britannique à
Londres, et nous sommes absolument de l’avis du bibliographe. On a donné
déjà (voir t. Ier, p. 423) un fac-similé de l’achevé d’imprimer de cette édition
de César; reproduisons-ie ici de nouveau, afin qu’on puisse plus facilement
le comparer avec les pièces d’identification :
^mpîtmeaparte par ScrafS
fifiaatte armomant fut U pont nojheSomc a
îymagzfainct 3o§ai}leuangdiflc/ouaupa
fais cmmzmiapïktn&ta£iantfatkpiœ îa
cÇapptffcou or} cfjâte fameffe bmefaisnM
uxôîcepiefiSme.
Le Caron imprima avec les mêmes caractères un petit in-quarto sans date,
auquel il n’a pas mis non plus son nom, le Liber super tractatn coroner mysticœ .
C’est le seul livre latin que nous connaissions pour être sorti de ses presses.
Au verso du titre, on voit une image de la Vierge gravée sur bois.
78
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Le Caron quitte la «grant rue du Temple», et, le i 6 décembre i 4 9 3 ’
nous le trouvons établi dans la rue Quincampoix, à l’enseigne de la Croix
Blanche . C’est alors qu’il imprima le Traicté de l’ amour par faicte de Guisgardus et
Sigismonde, fille de Tancredus , petit in-quarto de 20 feuillets, et, le 22 avril
i4ÿ4> L* Aguillon d'amour divine, de saint Bonaventure, dont nous reprodui-
sons ci-dessous le titre avec une nouvelle lettre grotesque :
ton&amotrcirt
urne
Ce dernier ouvrage est mentionné par plusieurs bibliographes sous la date
de 1 47 A- Si cette date était exacte, L' Aguillon d'amour divine serait le pre-
mier livre français qui aurait été imprimé; mais, après examen, cette date,
fautivement exprimée, doit être lue 1494? car le livre est à l’adresse de la
rue Quincampoix, seconde demeure de Pierre Le Caron.
Cÿ f]WP fefeiuffotj 8amowt 8imnc
imprime a pane par pierre fe caroij
Semourant et) fa rue Se quiquâpoie
a fewfeigne fie fa croip fifanc §e ,
fe jp^ii.iour Saurif^ifîccce.pypp,
etçiiu.aptee pafquea*
Le Caron ne paraît pas avoir conservé, rue Quincampoix, la première
fonte de ses caractères. II s’est servi d’un autre type gothique plus régulier,
ATELIER DE PIERRE LE CARON
79
comme on peut facilement en juger par le fac-similé de la première page
de L Aguillon d amour divine que nous donnons ci-dessous :
fuciîîct 9eu$tefme
Ct cÔmcnce fc fuofogue 9c faguiffotj 9amout
tiium/fait pat Ce 9ocfeur ferapÇic famt
naucntatc.&t tranffafe 9e îatii) ci) franco?**
pat 9e 9onne mémoire maiflte jje^an getfotj
S iinftmctioi) 8c fa fcut/ou 9e fa fiffe 9e con
fcffiot) M faqueffeefl a9zeffe ce piofoguerfa
Sicfettanffaaotj,
tvcfcÇimfiïîc 9efirant (ttequetdt patar
a 8ant 9eftt que foies Srape cfpoufe 9e tefuctifl
Souf&ietsap îttcpxim ccftc faBowneufe oeu
ute/9e tcanffater p 9efcttpte faguiffoq ôamour oiwne
6e fatirç ci) f tancoie /nompao 9e mot a mot : ni aïe par
Ceffe mam'ete que ci) Ce foïitakcmcnt Cifant feras pfenl
a tôt) amc corne 9octeur a 9ifctpfe . &t a 9ieu feras ta
piefenfec comme efpoufc rampe famtfiete 9e foi)fib> U
ffoufpiefus.
0fue occis fSonteufement/amerement naute
i 6emqne top innocent cvtft . Cfpoufe pute 9a^
moût 8iuine piefîement oûeiffant auy côtnatt
9emene 9e 9ieu. refilant flertueufement au*) tcmptaï
ciotto 9es ennemps / mifertcoze au<p in9içens/ at9anf
et) c$atite/$i$oteufe a foi) cozps/topeufe et) a9uetfife
atttcmpcc ci) piofpetite/8iCi%enteei) donnes opetaciôs
effeuee ci) contcmpîacioi )/ Qtancfye pat pute effaftete/
effrange au monde/ ttanffoimee ci) ccucifip/ Çum6fc
9e cueut./ innocent et) penfet/ fodze et; padet/ iufte et)
ouutet/mitoetepempCaite 9e famefe été. iSfpeciafe^
met fiancer loin 9 te (i traite a fop pat fpirituef mariage
ceffui qui cft foi) Srap efpoup fans fen9re a autre,
a u
Le Caron imprima avec ces caractères, pour le compte du libraire Antoine
Vérard, Le Mistere de Bien advisc et Mal advisé :
iZp ftntft Ce mtftctc 9 e&ië a9uife(imaf atiaiftÿmpil
me a parts rparfDterre fecatôîPour ant^oine $etaz9
ftôzairedemouranfapartsfut Ce pont noffredame a
ftmage fatnt Qefyax) feudgefifte: £)u au pafats au pze
mter ptffiei 9euant fa cÇapppffe ou fei) c^dte fa meffe
9e meffetgneurs fes pzefrôcne*
Une partie des bois de Pierre Levet est passée chez Le Caron, entre
autres la marque de Vérard, qui se trouvait dans batelier et dont la planche
8o
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
était usée. Pour l’utiliser, Le Caron fit disparaître les initiales qui se trou-
vaient dans le cœur au milieu, et coupa la partie de la bordure du bas qui
contenait le nom Anthoine Vérard, tout en conservant la devise entière de ce
dernier dans le pourtour, comme on peut s’en rendre compte par le fac-
similé ci-après.
La marque de Vérard, ainsi modifiée avec les vides que nous indiquons,
se voit au recto du dernier feuillet de L Aguillon d’ amour divine :
raton
Au verso, on trouve une planche du matériel de Levet, avec le nom de
Pierre Le Caron, en gros caractères, placé au-dessous.
L’ancienne marque de Vérard, avec la suppression du monogramme de cet
éditeur et la coupure que nous venons d’indiquer, dans l’espace de laquelle on
a inséré le nom de Pierre Le Caron en caractères mobiles d’imprimerie, paraît
encore sur le titre d’une édition des Lunettes des Princes , de Jean Meschinot,
ainsi que dans une autre édition des Fais Maistre Alain Chartier, toutes deux
sans date, mais portant l’adresse de la rue Quincampoix, seconde demeure
de Pierre Le Caron.
La lettre historiée à figures grotesques de X Alain Chartier de 1489 passe
4
jpterrele
ATELIER DE PIERRE LE CARON
8 j
chez Vérard. On la retrouve, en 1493 1 dans l’atelier de Jean Morand, impri-
meur rue Saint -Victor, où elle sert d’en -tète aux Croniques de France , ainsi
qu’à d’autres publications de Vérard faites postérieurement.
Le 23 novembre 1495? Le Caron imprime un livret petit in-octavo inti-
tulé Le Blason de toutes armes . Il indique alors son atelier en la me Neufve Sainct
Many (sic) apres L enseigne des Rat Il publie, vers la même époque, la Vie , légende 3
miracles et oraison de Monseigneur saint Rock , glorieux amy de Dieu , avec la figure
de saint Roch et de son chien sur le titre.
laljtc leffé^
StmitacfcGpoiatfot) 8emotifefgntfawt 0
tieupamp8e8ieupoutfe6mettte6 mtetceffioï)
8u qucf Sien a ottrope aSngcÇafcm) Seuotement h
xîil amant Kemc8c contre toute pefîtfcncc.
cepifïiquan8o te (ifieratutya pefïe pet angefuru feu
ftfü x£t pet tffu8 fafutifetüaucie figtiacufa quo8
Ucutt) 1 1) came crefcene Stuue geff ifït » & t pet il fuS
in8efe(funjptetati6o0fequiurri quo8 omette pefïe
fanguenttôuei mpenSifL St mtcÇt et omm6ue it) te
con(t8enti6u0 atq3 fperâfrôue mo;e tue piefafte fuc
cuttae: et a mo^ttfeta pefïe petfeuecan8o cufïoStae
meq$ tan8etu et omîtes i)tc tue ^feettouts feuft mu
nitoe et Sefenfoe auptfio tecumpofï 0oc tpiUun) a8
cefepe conututtï tua fawft([tma pxece factae petue
mce.Hmei), ®. SDetfue. £>utp;ono6te 6eate
pafettocÇe. fct 8tgntftmu6 et meteamut pce
fetuari a pefîe eptSimte, Æ>cemus
0£t9n pot eue fempiterne 8eue patet mifeticot
Siatü et 8eus totinaconfoîationia moxté? pec
cafoRe nofeite : fe8 magie St conuetfatut etStuaÉ
qui Beat ntt) zocÿurt) cortfeffo^ett) tuutt) contra moy/
tadtatie et pefïtfencie pfagari) pattonü ac 8efenJo^
retu no6te mtfettcoj8tfet pteui8t(ït.conce8e4>pictue
St eiue metifie et ptectflue mojf tfetan^ epp8tmie pe
fïert) eua8ere;8ignoeq3 pemtécte ftuctus iij Sta pte
feuti pet tuatij gtatiart) peragete Safeamus. pet
8ominutt)(tc* pafetnofïet, Sue maria
iTçfiritflfaSiefairtttocÇ.gmptimec
a patte pat ptette fe Catoq Semou
tant et) fa tue neufue ji îiint mertp . ou
a fou ouutoitafenttee 8efapo;te 8u
pafate.
Cette impression, de format petit 111-quarto, est sans date, mais elle est
du même temps que Le Blason de toutes armes , car on y fait mention de cette
troisième demeure de Le Caron suivie d’une adresse complémentaire : ou à sou
ouyroir, c’est-à-dire à sa boutique ouverte a Centrée de la Porte du Palais.
NATIO>ALE.
82
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Le Caron a encore imprimé, dans son atelier de la rue Neuve-Saint-Merry,
Le Grant Blason de fatdses amours , composé par frère Guillaume Alexis, religieux
de l’abbaye de Lyre en Normandie et prieur de Busy.
Icpmt
blafons
fait $ compofe par 0ere
(gurtlaume &lertst Kcltgt
eux îe $yre et piteux te&ufy
® fôuiecene 6ute
jb aine Betfiuee
(joçeufeeftoute
TLcfte ftgure
yLçuevpxocutt
dCiittz 8e pîoute
U pfaifiiG conte
% onguee douîoute
iBtcz %opant ic Bwetf contfutc
£Te 6f< afot) 8e fcmffee amours
0ufîemenf monfkant que feefours
S>ont tef$ quoi} net) Sort auotr eu te
jLv ftntïl le grât blafon ce
^aulfen amours jmpztmeu
paris p i Me Caron Crmoiat
en la me fait merrp ou au pa
Im&lupmivepoite
Le Caron ne date plus ses livres après 1495 ; il abandonne la vieille marque
tout à fait usée de Vérard, et en fait graver une nouvelle qui représente un
bois entouré de murailles crénelées, avec les initiales P C au milieu d’un
écusson soutenu par un aigle et un lion; au-dessous, le mot Franboys\
Cette marque servira à distinguer des autres la quatrième série des publica-
tions de Le Caron; il quitte la rue Saint-Merry pour installer son imprimerie
plus près de sa boutique, dans l’île du Palais, rue de la Juivene, à l’enseigne
de la Rose. La rue de la Juivene était alors une des artères principales de
Paris. Située entre le pont Notre-Dame et le Petit Pont, dans la Cité, elle
conduisait, en passant par le marché Palu, à la «grant rue Saint-Jacques».
1 La Caille, dans son Histoire de l’Imprimerie
(p. 6 1 ), ouvrage cité, interprète le mot Franboys par
franc-bois ou bois clos . Ne serait-ce pas une allusion
au parc de Hesdin, le Versailles du xve siècle,
célèbre dans l’Artois et la Picardie, sur la frontière
de laquelle il était situé l Originaire d’Auxi-Ie~Châ-
teau ou des environs, Nicolas Le Caron, le pre-
mier imprimeur d’Amiens, était peut-être un parent
de Pierre Le Caron, de même que Guillaume
Caron ou Le Caron, libraire à Paris, qui s’associa
en i4$9 avec Jean Du Pré pour la publication de
livres liturgiques. Plusieurs Le Caron figurent dans
les listes de maîtres ès arts de la Sorbonne à la
même époque. L’un d’eux était principal du col-
lège de Boncourt en iJ8 i. Tous sont originaires
de Picardie ou d’Artois.
ATELIER DE PIERRE LE CARON
La nouvelle marque de Le Caron orne le titre du Livre de la Chasse du grand
seneschal de Normendie.
le ttiive
ÏDe fa cf}a|Je Su grant fenefcÇaf Ôe
iftojmerrôie. &the8it$du6ot)
cfytt) jouffratftquïfuf au tog foge
Se jfimttftiïtcznotii
On la trouve aussi sur un Grant herbier en français, in-folio avec figures sur
bois de plantes et d’animaux.
ÎC>e£ra(îo;eo
l
La figure ci-dessus représente le castor, animal amphibie autrefois fort
commun dans les fleuves et rivières de France.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
GRANT HERBIER EN FRANÇOIS
IMPRIME PAR PIERRE LE CARON
Spécimen d’une page illustrée
flQoifueüictôoîU
veuceft toute trencjjeecümefeoqfeuffc
mozfe* £t filent aucuns que fe fiiafifc
patenuiequifauoif pouict <\ ffe efioit
fie fi grant$ertu comme effe cft fa mox
fift ainftpout fa 8e(tru£te,£)q fappef*
fe auttement fuccufe , &iît aoift et;
fteupSmfixageup (i moites;(i eqfiofca^
ges,(t a fueiffesfemfifafifes a fueiuee
Se 6o*rac$es/mais cffee ne font pas fi
§efues:(t fi font pfue fermes ^ pfus ai
grès (rôngpeu 8efrencÇeee: (i croiff fa
fiaufteur fiuq fixas: a a ffeur qui a cou
feut fue fe fletmeif. Contre apoftu*
me fantmeup appeffe antrap: que au^
cuneappeffent femaffaintcriftoffe,
foit ferfie ptfee (imifefus/etque oq fa
tenouueffe fouuentîfansfioufite effe fe
garifL j£ffeScwftauffi côtre fioufeur
fie fa mattice fe oq fa mengue ou fe oq
Soif feStq ou effe aura cupt
ÜDrtmamufcata
■)Dfcafa$er6e mufcote/ou
$er fie 8e mufc*2ffe efl ain
fi appeffee pour ce que effe
a ofieur fie mufc.lBt et) efl
ÎD* mufeafa.
fie trois manferee.ïa granfie/fa peû *
te a fa mopenne,<t toutes fes trois ont
cnfemfifeSerftt Ce(fe fierfie croifï et)
fteup fafifonneup, %a granfie a fueifr
fes fongues/ comme fa fongueuc fiune
pautme. a poxfeSnc petite ffeur fem^
fifafife a fetfie que oq appeffe pie fie cou
fomfi; ^poxfeSSne femence quiapoint
tes comme aguiffes,i£ffe eft appeffee
fa granfie pour ce que effeapfufgrant
üerfuque fesautres+â©ufcafafape^
fite a mouft fie fueiffes petites qui ref?
féfifent a piperneffe* C efte §c tfie qu&f
a toutes fes trots manteresaSerfucfi
tre fa fioufeur fies nerfs: (i contre toute
goûte. <i pouxee fa met oq eq foignent^f
fitt metciafoq/qutSauff aup c^ofes fief
fuffitefes .ta granfie mufeate fait cuite
eq$iq puis foit mife fus fes fieupfiou
fans/ou que oq eqface empfajlre auec
greffe fie oure/^puis foit mps fus fes
nerf$ (t autres fieup fioufansuieqolîe
ra fa fioufeur
2>c SÇJtffcfofio
ATELIER DE PIERRE le CARON
8ï
Le Caron a imprime des relations de cérémonies et de fêtes publiques eu
MjjS, telles que l’entrée de Louis XII à Paris:
enfreetm rot
3De 'f tante (cefrijîeftfen Soja Sou^efmeSece no tria fa Garnie
affe Sr potis/flwcqiree ta w«p( lotj Se funluctfite Se patte, j
suffi Se mon^t Se parts/ (t fefouper qui fut foft au patate,
^fafcfefai) (pSiil,fe iunSl.it. tour Se fuiffef.
Il exisic trois éditions de cette pièce historique. Celle qui est probable-
ment ia première débute par ces trois lignes :
ctïceim
ircfcjjiefftetj 3îoç 8 ffrmieeUope Souÿcfme
Se ce mm a f a BonneStffe Gc porto
Elle n’a pas de figure en tête et sou titre contient moins de détails que
les deux autres éditions. Le titre de la troisième est en six lignes.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Le jc ci t du tournoi ou des J amies f dictes h Paris en h rue Saint An t/ml ne huyt
jours apres Pentcce du Roy Loys drmçfesuie de ce nom est sorti tics mêmes presses.
Nous avons constaté F existence de deux éditions.
La première édition de ce pas d'armes, qui eut lieu pies de I hôtel des
Tourne! les, commence au haut de la page par un simple titre de départ en
trois lignes sans ia date; le texte suit immédiatement après :
les toutes
jfétttsapatfo cijfamfatnfonrgotrie fuff fours
(tpice îtiïtm fa Jtof ïojs faujf cfmc face nom
B ^ pour feepae $ toufïcs qui fjupf tours o
pjes fenfret fa JLoçs fa parfois oouÿefme
fa ce non) ï lopfa fronce fut pftmf c$ng fie
aufomtfaettfjce ci) fogranf tue (btirtan*
(Çoinc o(fcj picsfa fou Çofïcf fae (oumeffes/fa fa
fan tout fa fmtfc pïc3 fa fo ng/o fa potote faquef tï
pofcnitffp freinons: a eftafaït)faxufp Çng efui pfn^
famf, Bufqut^ tfàyftciU ftgueees fes ormes fae
fefgneues qu; ofuce fenfupuenttpouî tenir Tefa pas
fondes contre fous fanons; ou fopttip aSuçncm# fa
i^opnofhcfa rdsfauc/Ccffoffouof c
£@onfrf gneur fe confr fa fignp,
^©ojifetgnejtrrc conte fa .(Tîcucee,
Ægonfclgnem: fe maequfe fclgfe fa zfttizup,
^0€(ftepftne fa JDuç ftfgncuc fe
Jfîegne pof feignait fa fo roffe pot
Ætmtffïrefofe fagcfauffff feÉgflrfafanfacourt*
€îfffcnj ff aufaffusfaceuf^fï^ffcufmts ou cf ïopenf
feffaf5eftU3 pensons ouoif Çng fie foaf tfponp/ J^u
0«ef çffoff Çng w fart:au Çouff faquef c(loït pote
faignoflte efeu fa fronce o (rois ffeitcefa fye&n: rte
cgemtnfDûjfa foufaufoucfajqrofJec fafojSufatt tcC
La seconde débute par un titre spécial en quatre lignes, qui porte la date
de LVw/ mil cccc qnattre vingt £ rt Æv é/^Y.
Au-dessous, une gravure sur bois représente le combat à la barrière, à la
suite duquel le seigneur de La Roc lie Pot est proclamé vainqueur.
On \oit, eu (ace, le Roi qui assiste aux joutes dans sa tribune. Dans les
ATELIER DE PIERRE LE CARON
87
loges, à dioite et .1 gauche, se pressent les princes, les seigneurs et les dames
de la cour.
les tourtes
ftfrfre* Patte ci) ta zm faint ont Çofnf %<fourô
npice fentree Bu ro£ ïoçe Bou ÿefme 5e ce nonji
Il ne faut pas chercher des œuvres d’art dans ces naïves figures sur bois
grossoyées à la hâte.
Ce sont toutefois de précieux documents iconographiques dessinés par des
témoins oculaires, qui nous ont conservé fer souvenir de fêtes populaires du
vieux Paris,
Pierre Le Caron, qui avait établi son premier atelier en ville, en dehors
du quartier de l’Université, ne s’adressait pas aux étudiants et aux profes-
seurs, mais plutôt au grand public. Il ne cherchait pas à faire des livres aussi
artistiques et aussi soignés que plusieurs de ses confrères, mais à produire
rapidement, selon les circonstances du moment.
Ces feuilles volantes, véritables gazettes on journaux du temps, qu’il ven-
dait ;ï son « ouvron s du Palais ou aux passants, eurent un succès extraordi-
naire, au point qu’il fut obligé den faire des éditions coup sur coup, comme
nous venons de le constater.
fifi HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Le programme de fa pompe funèbre de Charles V 1 1 1 , sorti des mêmes
presses, comporte trois éditions \ La première est certainement eelfe qui est
intitulée : Ordonnance faim par Messin Pierre il Vf chevalier or a ni mnyer de France
ainsi (pie audit grain escnyer appartient de faire pain P enterrement du corps du bon Roy
Charles hnytiesnte. H y a, an bas dn titre, une petite image d’1111 cercueil recou-
vert d'un drap funèbre avec deux cierges allumés, et entouré de prêtres et
de religieux :
rbônancc
fakte par meffïu ptem fraf* riîetraftet gtfff c|W
pcrSefnnweafofïque êuftît granUfcuptrappartitiiC
5t faire pour fermement BuroipftîuGaq Iflop
Cf)arfe& Çuçfle|me que 8tettdGfrtffc+*£t faSirt w
Saiwncc fcuca auctoîiyK patmflfefgneut fr fa
mrifTt pKmltr rtjamGeffmj- ffeuCetiatif fiiéRoj « ac5
paquet feSif roipft* aufll pat fieconfetf 5c mcfftfÿ
tpmice fcB c^âScffct h b ?. autres qf emît auccfja ru p t
Une autre édition imprimée avec les deux types de Le Carnu se trouve a
la Bibliothèque de Dresde. Elle présente quelques différences dans le titre, et
le bois tpii se voit au bas est brisé a t angle gauche.
La troisième édition commence par ce titre tpi dtp ic peu different du pre-
mier : La Traie ordonnance fiicte par Mess ire Pierre il Vf. L'intitulé de la pièce est
disposé typographiquement en dix lignes, tandis qu’il n’y en a que neuf pour
la première édition. Dans la troisième, la petite image du cercueil est accom-
pagnée de f’écu royal aux armes de France.
Ces pitres rarissimes sijije mmies dans deux- Mn&irine; Tantre, qn| provient dji célèbre biblio-
rccnciis différents que nous avons pu comparer phile Jacques-Auguste de Thon , esl mie des perles
enue en?;. Lhnt est consenè à la Bibliothèque de U hihliothèqjie Sainte- Cenevin e.
ATELIER DE PIERRE LE CARON
89
Le filet tle la première gravure, qui est brise dans fe bas à gauche, donne
ainst la preuve materielle d'un tirage postérieur :
Bonimncc^afrfeisif meflîrt fDfctit 8utfe tÇcaafac
gtanf c feupet 8e fronce ofnff que aufiïf çtanf cfcupce
a pparff tnt 5c faf ce po ue fente rteme nt 8 w tmn& Su §3
3^o^C$arreeÇi{plfcfnteque8ieu afifofffe, £t(a?
8lcfc tuSomidnce feue poMcfotf^e pae rmwfefgm wt
8e fa ^rlmotffc pîemleetfjomôcffati j fteu tenant Bw
21îûp aacompalgiter fcSlt cojpe* &t aufft pot fécond
fcï f Bcmeflciflneate feo t^âfcfffcp au ifcee qttif ntiolt
fi ig
Ces deux petites figures gravées sur bois sont placées au bas du titre :
Les memes bois reparaissent sur Les Epitaphes des fh/^ roys Loys uuyjcsme de cc
nom et de Charles sou avec une semblable marque de détérioration :
$Dle&8eefeu5Mpô lope 5tt*icfme Bcrenott) £
8c C Çacfee foi> 5filk 6c cc nom que Bfeu a6ÿ
fol ffe* &t fa pite u fe to tnpfril itfc 6e Bamc a eft tett
fe futfamoi(6ufeuiop CÇatfteauccfatttn#
pMntt 6e6ftOTec(î«t5*
HISTOIRE DE I/IMPRIMERIE EN FRANCE
90
La relation du Sam du Ruj Lnys rm ciiresrim fait h Reims, reproduite ci- des-
sous, est ornée dhine gravure sur bois :
îïop ï-ope frefc$«f!Éeij folf ardme £*>) mtî quaftte
tem quotf rrôtngt; j pSiÉLIr patâttjout Se mtfp*
Æ f comment feô 6pii$c jiete Se ^fraiif? Sofas tt \fcnt
Unu^îfttt ou fonce commis auétt fuc$f V} faSrts- f ff
fe Se tdme djetfeuq foff^fcqMfpi ^teouefea 6 w;
? tonfoe flufft royaume 8e fronce : g fefquef^ font q«f
tiennent memmtd font moçtt) 6uJlîoptioftssfïre*e^
fefqtufj fmtf qtif tlwwenf pattemeyet) oauftHE «iitfï
que pfueop&tfijq; opue fera Serforc,
Nous poil 110ns le lac simdc de la première édition. L’autre est décrite dans
le Catalogue de LigncroIIes (11* 2558), où Ion trouvera le titre avec la même
gravure, mais la lettre initiale diffère ^ c'est celle de R Entrée du Ro}\
Les impressions populaires de Pierre Le Caron ont une physionomie toute
spéciale, qui sert a les faire reconnaître entre toutes. La première ligne du
titre est toujours disposée en lettres gothiques énormes de 52 points, d'une
forme particulière, qni attirent fceit comme une affiche et qui sont hors de
proportion avec les autres caractères du texte. Cette disposition, imitée ensuite
par les imprimeurs lyonnais, 11e se rencontre pas chez les typographes pari-
siens. Toutes ces pièces sont imprimées avec le second caractère de Le Caron,
exactement copié sur celui de Levet, mais qui présente quelques légères drf-
ATELIER DE PIERRE LE CARON 91
férences, noiammcnt dans la ïeure capitale C, plus large et moins droite
chez Le Caron; la lettre E esi moins hame chez cc dernier, (Voir tome I",
p, 4\ 8,) Voici I alphabet du type de Le Caron :
«flcSefefji fifinrçnrçüpqriGftulïp:^ ff fl ft - : / ^
Le Caron a imprimé le poème du Trmmphe et exaltation des Dames avec une
gravure sur bois icnam presque tome la page du dire ;
r 2 ,
9*
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
La fin du volume donne la dernière adresse de Le Caron eu la me de la
Jnyfrk à r enseigne de la Rose :
tefctteffvte afenÿ
fritte# w/fc/ow **> fi» wmtopafrpe <*#* pmtettpofle*
La nouvelle marque de Le Caron figure A la fin de L’ Abu %é eu court f de
Pierre Michauk. Le line de ce volume débute par une grande Icurc ornée à
boucles ei à visage grotesque, différente de celle des Fai^ d'Alain Chartier :
abu
jeencouït.
CT parfe <t Aurai r
£Di sStraa faporKr&emJfoglètwfafuspîinaiTffraïf au
Cieuauqtitfrftt mfltfAîcqfffmltianf meraioff pourarpar fa
mantffef e lift e Gaiïfa be fa u t rf co f\ e "3nr po ren« en fa mai ^
^raffuemepour/ïuwoi'tmopmon/ïMiii ai ouf fr hoppmaftt
ïnf mi i enofr &e fe& mainafa i ?(i& ère# fC pjfne pafien
«{Tiwfijparti'e/^tiouecçnfafmeisaii repaire àea fmifrcura
qui etj coi i et ont fr contrai rr p qtif p fr« <3i/enr a Blet} feiï
mi que aflmtefo^gnea/^iïuWflfeîîTgar&pr comme (e fua
il r t? qwef triuinp f k i mm ai t fie u auqu ef trouuf tu tn a e*
£0mmmCfA0it£tftit mené a fofpfjat
tîaemaut»(:ffiet|^eut0utf ma'Steftfa ÇStttfte
&r ntop fQ tf/p comme fe fus mene a fofpïtaf pour
fe jj uerto ri &e tnatvfc ru i c ep fa rf cotu pen fe îtf m o$
rampe per&u *tS mue f fifre f o pp Ce& atttrre ê\ a f i rc
■Soutf efïîflf rre pfn fcj mf f u fpp S m riffri i re $rure
tfiïofînefflft quetenap fattaumittiia acF/feSartflttrfttfraff#
fene9oueûfTmtrç be taquet?* fenf peu &e faigeepet/orinftf
<ui &an$«\<£f p<mrtf fr gaifoquifr apmera.
Cçpptftif,
Le liwc est orné de petites figures sur bois dont nous venons de donner
ci-dessus un spécimen.
La marque de Le Caron avec la devise Fmnlmys est placée sur le titre du
Gmm lesta ment de Villon et le Petit, sur les Vigil/es de la mort du feu roy Charles VII >
par Martial d'Auvergne, et sur d'antres livres.
ATIiUËR DE PIERRE LE CARON
93
Le Caron s' est servi, pour Le Triumphe tics Dames et pour U Ahn%è en court ,
de types gothiques de bâtarde differents de ceux qu'il avait employés jus-
qu alors. Voici l'alphabet de ce troisième caractère de 10 points :
atic&efg 0iftntijTtijopqri*(ttt^îp ff (TP
âd?irïdfi£,p44iî * ?f C
Citons, parmi les livrets les plus curieux sortis des presses de Le Caron,
une édition du plus ancien des indicateurs de Paris, sous ce titre que nous
reproduisons tout au long : Les Ruts et Eglises Et Paris, avec la despeace qui si
fait chacun jour; le tour et P eue/ os de ladite ville , avec Peaclas du bois de Vinceanes
et les èpytaphes de la grosse tour dudit bois, qui la fonda, qui la purfst et acheva; et
avec ce, la longueur, la largeur et la hauteur de lu gant église de Paris , avec le hlasoa
de ladite ville et aucuns des cris que ton crie par la ville .
Le Caron a encore imprimé des facéties, teiies que L* Epitaphe de défnnct
n misère Jehan Trôner, chef de îa bande des Enfuis sans soncy, mort rue Saint-
Denis, a Paris.
La marque de Le Caron figure à la fin de ceue pièce.
On doit encore â Le Caron la publication de nouvelles de l'expédition
tlltalie. Parmi cefles-ci, nous citerons: LJ Appui ntement de Rome avec les Lettres
du Roy envoyées h Monsieur de Bourbon, 4 feuillets, et La Bataille qui a esté faicte
a Naples et comment le Roi Penaud a este desconftt, 2 feuillets seulement qui se
trouvent à la Bibliothèque nationale.
HISTOIRE DE i; IMPRIMERIE EN FRANCE
94
L;j veuve de maître Pierre Le Caron } Marion de Mabmnoy, dite la Garonne >
lui succéda vers 1500, k la meme adresse de la rue de la Juivcric, à l'enseigne
de la Rose, et tint également après lui son «onvroir», k la première porte du
Palais. On lui doit une édition de Maistre P km Parhdin hystoriè\ c'est-à-dire
illustré de figures , et une Vie de saint Mathmin .
Un livret sans date, de 8 feuillets petit in-octavo, imprimé en gothique,
intitulé Ndils nouverntlx, porie à la fin cette mention : Imprime a Paris pour
la Cmronne a
M. Henry Havrisse, bibliographe américain, s'est occupé de l'imprimeur
Le Caron dans les Excerpta Gduuduukma3. Il a établi , comme nous et d'après
les memes données , ses différents changements d'adresse, mais il n'a pu
citer, dans f;J chronologie de ces éditions, quunc partie de celles que nous
venons d’indiquer, et qui sont loin de comprendre tout ce qui est sorti de
scs presses. M. Robert Proctor dit qu'on ne connaît encore que fort peu
de livres de Le Caron, tons échelonnés à de longs intervalles, et il suppose
avec raison qu'il a du en imprimer un bien pins grand nombre.
Grâce aux recherches de M. Havrisse, nous savons que l'atelier fondé par
Pierre Le Caron en 1 4B9 a été continué, après sa veuve, par Guillaume
Nyverd et ses descendants, qui se sont succédé pendant une période d'au
moins soixante ans dans le cours du xvie siècle.
Le seul exemplaire connu de cette rarissime
édition, découvert dans la bibliothèque du mar-
quis d’Àix, :ï la Serra, en Savoie, a passé chez
Amlnoise Firmin Diilui, qui la Lit relier, et, à
la vente de cet aniaiciir, le livre est aile prendre
|>[:ice dans Li collection du baron James de Roth
schilil. C'est un petit in qnartn île 30 feuillets, à
lo lignes pr page, imprime avec le troisième
tjpe de petite bâtarde gothique de Le Carun. Le
lexte débine par une initiale S sur fond noir, il 11
même alphabet de lenres ornées que la letire J.
du Sut,: dit P y Lys. (Voir |i. 90.} Au-dessous du
litre, on voil mie figure sur buis i eprêsentani
Patlielin chez le drapier. Il se termine par le libellé
suivant : Cy jim la jarre de Al Sistre Pierre Pathelm,
imprimée a Paris prr Al ad m dû Aîabnmy, Ftjiv de
feu Maistre Pierre Le Car,w, demeurant en la rue
de fa . hiyfriû , tï L enseigne de la Rose, en an Pabys, à
la première prie. — Four pltis amples delà ils biblio-
graphiques, consulter le Catalane de ta bibliothèque
du harem James de Rothschild , rédigé par M. Emile
Ficot (t. I I , n° 1 083 , p. 2ii2; ouvrage cite J. On
y verra 1111 fiic similé il 11 litre et du commencement
du lexte.
IlrvuxET, Alarme/ du Libraire t t. 1 1, ml. i yo.j :
ouvrage cité-
* HakriSSü, Excerpta Calimibimaua ; Bibliogra-
phie de 4oo pièces gmhiqni§i francises, italiennes
et latines du xri5 siècle, non décrites jnsqiMcî.
Paris, Welter, 1 S 3 gr. in-8” (p. xxxvi -xxxvm).
CHAPITRE XXV
L’IMPRIMERIE A PARIS
ATELIER DE GEORCES WOLFF
(j 490-j joo)
Dthuis Je Wolff an So/cif d'Or <u dans la jjjaison de Chdstcaupers. — Ses associations successives.
Son nom dans les bordures d\m livre d'heures eu j ' — Fac-similés de ses signatures.
Georges NÉolff était originaire de Eadeji [Badaisi j). Il travailla d'abord ait
Soleil d* Or de la me de Sorbonne, dans la maison de son compatriote Ulrich
Gering, avec le matériel de batelier que ce derjiier avait mis à sa disposition.
La première impression portant le nom de ’Wolff est une traduction latine
de la Politique et des Économiques d'Aristote, exéentée avec les caractères
romains dti Virgile de 1 478, et qui fut terminée le janvier tiyo (1 4 des
calendes de févner v. st.) pour le compte de Durand Gerlier, libraire,
demeurant rue des Mathurms, à l'enseigne de FEsmile Fanxyeau . Le secojid
bwe, daté du 28 janvier de la meme année (5 des calendes de février), est le
Recueil des Sermons prêches en latin par Robert Cara/zoh deLitio. Ce volume
est exécuté à deux colonnes, avec une petite gothique d’à pane 8 points qm
ne paraît pas avoir appartenu à Gering et qui 11’a été employée, à notre
connaissance, que par Wolff. En voici l’alphabet :
oispan © sîti x
0bt&ef0fcihtmn0p<irjiirt«ip*p>
i &b*ptf0^ïiîtfnpnprâm9fttfïip.pFFt>?flMïtQ'Qî
ft c: * ^
Ce caractère offre beaucoup de ressemblance avec nu de ceux qui ont été
employés quelque temps après par Gering, lors de son association avec Rem
boit, mais les lettres majuscules ou capitales sont différentes.
96
HISTOIRE DE LJ IMPRIMERIE EN FRANCE
An milieu de la première page blanche, ou voit la marque au Pélican dEn-
guilbert de Martiefi Le colophou porte que le livre a etc imprime avec le plus
gn mdsom { acaminssimc) p a r A\vo Iff, à Pans, au S olàl 4 Ch de la rue de Sorbonne :
rarfvoîutï ncttibrrnarutRdoicl
(nr fiipn t gnftutôto- *Jti «lefti ni
<8 pal rfa vitra «(Tettliale pitmfffcû
rortatnr auréola que Dttn ïnoctoit
bus tu qnat^(mP|^oeet>eiai«)i-
bnsftncfcüâ m fcrmotie oefsuu to
petro marim. Cicereftacp poilu-
itmaüld pfalmirte. 2Dagna eftflo
ria eiim :ma^na v I i tp ïr eccfa mi lr
tante mafoi m I cctia irfampbaRlt.
D.oare i ortuenie ni' de i pfo i ferre
poflUm* quoD oe patrie bêre
imla in fini vil a 1>leri* ftnfit. ôf
mipi i'n4- tecfioniopi l'ont Dna t>i"
tfnare f côceoere magie di# ri l u-
nicampaulfcil ipr is^fcw: itacl
fonetf ternart n # rtgum piirpu
rajeuni ÿftt,. fins. Depieceirter
go tort eenvl per ntcrila t*nti far
eti bkitoa eflfcïat roo fua gra . fit
tanuÉ ao yit4 i sauçai ef nà, Jtmen.
F 7 71 *J &
ÜJ^arlflÜni' ac ceteberrinn" pieco
nte j^ntrïs Robertf <Tara30W oc
ïfdivOJtnniffmmomm: ponlifi
cio âqm'Ratfa :opnu oc lar mb^Tan
cioinm apurai uïïme fer &\ oïgiü
'ITOOlLp. parfüfs in (oleaurto
vtri Ib&ontcf lmpteiïum: Mn no
a nataîCjpüano .ïD.ccct. Iftxit.
fituitito lattoas fétu war tau.
OeoOratiflO.
Nous uc savons pas an juste dans quelles conditions Wolff travaillait aie i Soleil
4* Or, soit que ce fût à titre d'aide ou d'associé temporaire, soit qu'il ait simple-
ment loué une partie du local avec le droit de se servir des caractères et des
presses de Gering. Le bail de la maison passé avec la Sorbonne, dont nous
avons donné copie (voir t. Ier, p. tjo-^3 ), fait mention d une galerie sur laquelle
il sera fait un plancher et une cheminée, «afin que de ladicte galerie haulte
011 si misse servir de chambre ou petite salle». C’était peut-être là que \Mff
s'était installé, et en ce cas il prenait la place que Higmau venait de quitter.
Quelque temps après, nous trouvons Wolff travaillant à une autre adresse,
vueBordeile, dans la maison de Pierre de Cliasteai ipers {achïguum wcahuh gaUko
au Chastcau Per s), près du collège de Boncourt [prope çolkgïum Boncv Curial) f
Cel immeuble étaii appelé le ClÛle&u Pers>
Cest-â-dine le Ghîût'ü tu Bà'tfj du tiom dciiu de ses
aiuiens propriétaires, et non de celui c^nne en
seigne. Nous eti avons fa preuve d^pres un acic
d çusaisincmeiil de lamaisoti voisin e t eu fyvn POr^
t|ui en fixe l' e 11 1 |i lacement, et dom voici un exilait:
« Du premier jour d’avril iiiic un11 ei irais. Vénc
rallie et discrète personne Maislrc Pierre Caron t
bachelier en lhcologie, mai s Ere du collège de Bon-
cuiirt fondé a Paris. . . a esté mis en possession t
sauf te us droits, d^ine maison ainsi vpt^ellese ce ni
porie où ptnd pour enseigne le Lyon d'Gr, assise
ATELIER DF. GEORGES WOLFF
97
Il y imprime les SophLwutta Albert! de Saxonht, dont voici le titre en deux lignes
dnn caractère différai r de ceux du Soleil d* Or :
^optûfmata aiterti De ê>an>
onia ttup ÿemeDateJmpieOa*
Louvrage, de former périt i ji -qnarto, est disposé à deux colonnes, comme
les Smuones Rvbeni Cara^üli de Lino > er imprimé avec les mômes caractères.
Il esr daté de 1490, sans indication de mois :
ponÊff$ noitlUfn pl atc rfoertl 10
to cb* eerl I ffeare rrtoetitg qripl!
vcl i l -? fie endetta pce&iit t nid rn
DC us fie «cl ïfietf: utf i nom itî b a
pcrtl io:i1i m l>ac cblijil 6nc rnata
toî c fit ccrtuo^ jbl a que fu pfici
1 1 C 01 cta fi drca iftaa qi tuoifpec k
ea obi ijahom a.f.ïïn pencm roues
t>c pfcm x pthonem pi a il igç afao'
Ifltïff Ti b en q n ito fît di h ntofl c uv»
al iao uuafl fptcice obi igati ou i e ,û
toubital foncm d fil verum.
(ETCôpJetafül frptafmaU'.obUga
tioue b ac i loi ub iïia itj utifîïm i vi
rïJfàatiSlbertf toe&wcorctarurn
nTamli'sêtfacmêtoal a.Opa BO^rf
©eûîffii vuotf ÆaMfi aparjfii a \ *
pm. Bft fîgnü vocabulo jal Itro: au
chafteaii pera jjpccoll Cflïn bouc c u
rle.Enno Tlonatf tfi mo fup lOi UC'
fimflquatcrtpcêl tfimnm*
GT£abul a fopbiTm aJdBI berti oc
©adonis. £1 pdnnopc pjiaparte.
OJabScftotebismo. 1.
omnfeftnijrrrt. ft
ûÉalal fini in arche noc. mû
Ofaaprïtoelfâl touoDcrïm* fin.
Edi vcriîbeft verrt er nôcftmfi
vnuinaci vnfl b.tnrtquahïcmin
cp b fi snif ic ni efft . alïtfnlfïcni eS c t
ccomra.uamenalffiuïfcni ali^li
l ce cift qrr b nonflfftilftcai ef. v*
Ole afi nabote currtt. vi.
Oïa pc pf 1 a f rm ï pai c c. v il.
Jtnfuftî afinpboleoicrf| . vi 1 i .
Olab5TClaftMpcurrft. tjt.
QmuùM>ptfi tio Vf I ci? etozi aï
vera. j.
D^uboîetrfiïl afinfc vtf bolea % ifi
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Ojioïïïï S a J al n £ tft fotf c a et p Wl 0
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flic. ja-
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Ornma botrtb F animal: t ifitoilef
l'IJuto* ,
Eli quoto eudci abi le è f al fJ: t ûl no
nccio cft vemm * % wm i.
Ol a lx^ af: ï fn?afmpair; il .jtai mi
Oleb3viDctft. xjtv.
O I a ji p^ cfl vera: vcl ei^ ^tof ctmi a
cfl vera* Wjvl.
Otepwpde vera vcl ei^ptofeioita
ellfaira. Knvti
Xlifcp iTtoi?:? l'Ttoçt. jcjtjviïû
lUfqîi'IlOïPOilaUapitof. ^ff-
Xlfqp iTtq^fcil acitomelùfî* jl.
tïlcr^ifloiumrcil fcplcjartcairf
bcraica. jrii.
îliîceirto^ pu^tal vÉTlcatfejlll.
Eb vtroq? Ulwrnnrnfki itum è ve
rum. Fl I il .
■Ufqîrtlü9r«î?3vfafinJî* xlfiH.
iCot^foil c a é minoi foîtC ♦ ?\v.
Eot?roctepïefffojtiff. jtîvf*
rct^toiunejreftfahff. jItiï*
zm Di n unctiaacflvera cm ? a ne
Wolff ne tarda pas à revenir an Soleil d' Or. En i 49 1 , il signe, dans cer ate-
lier, deux aunes livres, le Gregoni Papa liber XI Homiluimm er les Ubri Salomouis,
h Parii en Ij rue tfe ia Porte Hordelkj tenant
d'une parc du costc iTicdle pnne aia hoirs de te«
de ChasteauperS et iTantre audit vendeur Maislre
Jehan Dm Hmi)* abonilssant |^r derrière aux murs
du doz de l'église Madame Saiucie Geneviève an
Moiit iie-Parisj en la censive tHeelle église . . . »
f A rch i v es nat i o n a I es . Ertsjtsmetn en es Je Sdhite- Ga\e-
i- lire j S 1 64$), fol. 93 v°.)
HISTOIRE DE ©IMPRIMERIE EN ERANCE
?»
qu'il imprime avec le gros caractère romain de Gering. (Voir les fac-similés*
t. I", p. 96 et $y.)
Le 1 1 mai 1 45?^ (5 des ides), il date encore du Soleil d*Or un Bréviaire de
l'Eglise de Paris* petit in-octavo à deux colonnes, pour lequel il se sert d un
petit caractère gothique nouveau, qui reste dans le matériel de I atelier :
SfanieeMI larfâfujtta cm
cem ff iï ob ti* pafltott? aolen
rj Cflbat maf » us
K& emei ïgcfrif mpfa Du
penefetat rtli*-
/Ciipabm flÊmtlÈ ^triftâfÉT
twUtr ptrSfiDfr «tarima
Æî5 trifhc T afflirta ftilt Qla
bRditta motenmigeiuri
(ÊHnrmerchiti wtebatc très
mcbût cû utdctial natf penaa
inclfti-
l&tiiaert borno quL nofltrrt
cbifni ntatrê Tïflderct in tâte
TappIiciP*
IfSrp petto tue eftlcuW it toj
in fîaflÉÎltpfnbdiEfl.
GLdii fuUrmlci natû moi tété
fcefoUs vârmifiï fpm*
£pa maf forts am oii a me/ps
tircwl rn «folia faevt tedi f u?
gcurn-
^aorttnd^ «itîtÉÜfama?
do trffrt (Ipf erpla«d
Sai maf iffèagaa mjdfui
fige plà^ao ;>tdi tneovalidc*
K ut ruhvuLrtcran i £ trtgnàiG
tl.-piomepalipio n ~ peu au
tuuide.
5 or mette teciï fier* mjriflto
pdolert nonce eg^Ycrcr
nteeiüs Lsttemetplagaere*
eolete*
-f ac tn e plagîvülîitrari cracC
bac incbilari ob amoté FUu*
!m defcnlua in de fodiril*
*3[a c me ciuçe cuftwprl motte
tpi pmimiTÎ?fatim£fa
(Srfi cntp^imnit? fài aie tw
ficturporadiflfif^îtm 7b.
Zva lôi^aîamBtfaflfbitgïafl
diti 0* r>. tli roîetcuf eje ïtftj
coidf b^cijffitûtSfU eau*
IIRte miat pio oobw q9
bnenGCTlnboto îrnrcrm
ap&foi demetfâ titâtiso ma
ns rnsr1 tuaeuL^foctatirnma*
ataj Lu fcoxipa ?atue i>ofo
ria gtadiuaprïirinl&|iYÉm*
(OrmnctK^patei ^?ro
KJ om^a d coctemi FUi tui
moue moîté rupaa-ÊdaraoU
cendirexiDa fsmuïia tulÿtri
bit (ftf ^avi bHdfcte mf is eiuf
aofoïi e coido gladfo * ai maa
ntealn rtobia meduLLit^ trSt
figiùîeî <rucê clauoa en Lan ?
ce* ^bcria c ârfa mf /Ferla oa?
eitt noa goctfta ^£1^ in B
ftadlo titi trtûpb tm ilo feii
citer fïncnâdi*']&er efidé*
ÿu^ta cm«) tmi ftere me U* ^mp/lïï itifûa ad fol? auratff
twi ter Codîr( in pîauctuwfi utcifoiboniei ©pa
dero' mgtfvuoifî^id^ms Suno
^ irgo tfgJn a $clar$ mib* ia j bfi i iReu i gefitt io fciSo fuptfl
ü fî? atu ara foe me U ' piâ '^ülelïir 'fi ^ qj «êLefïm u m
f aevf pot te tf ’fuoiié polTto?
Après l’impression de ce Bréviaire, Georges "Wolff quitte définitivement
l'atelier du Soleil d’Or.
11 travaille ensuite pour Philippe P'gonchct et, le 20 octobre 1492, il
imprime pour ce dernier, demeurant alors rue de la Harpe, près de l’église
Samt -Côme et Saint-Damien, et pour Enguilbevt de Marnef, libraire rue
Saint-Jacques, à l’enseigne du Pélican , près Saint-Yves, une édition des Comé-
dies latines de Terence, avec le commentaire de Guy Jouveneau {a>m cota-
mmtü Guïdonïs Jumuilîs]
^ En 1 4^3, nous trouvons Wblff rue Saint-Jacques, près de la prison de
Saint-Benoît, h l’Image Sainte-Barbe, dans une petite maison occupée précé-
demment par Wolfgang Hopyl.
Le 1 6 avril, d termine à cette adresse l'impression des Éthiques d'Aristote,
ATELIER DE GEORGES WOLFF
99
traduction latine d’Argyroponlos de Byâttice, revue par Gilles de Delft, doc-
teur de Sorbonne :
Pcr orffum foriû Sciboirtcfï: Htqj
linpidTiim per maçtrtrûiÉcoïgiïï ïËluolf lu fnterfïgnto
fi cic Bat üare>2ltmo t?nt JÆ>accc.£cti[*FFl.Oic aplus*
Le 30 mai 1493» il achève, avec les memes caractères de 1 1 points et
dans le même format, pour les frères de Marnef, éditeurs, l’impression d’un
texte latin des Satires de Juvénal, sans commentaire.
Voici l’alphabet des caractères employés alors par \Pblff :
flbcdocfsbi U mn op^nfetuv^yî
# ff <x ITlt Ib93d9é£ïb<>tl9m'ïn*ô,pE4tfq?3îr
tF ü \Pp C ) . ; i
Georges \foIff a fut usage tic la marque suivante, composée de son mono-
gramme surmonte de la croix avec le signe de maître :
Une grande lettre tourneure G, initiale de son prénom, renferme les
lettres W, O, L, F* placées de droite à gauche, en forme de triangle, qui
forment son nom.
00
HISTOIRE DE L'IMPRIMER JE EN FRANCE
Pendant les années i4p4 et U95, Wolff est associé avec Jean-Philippe
de JCreusnach.
Le zo avril iJp4, ils achèvent l'impression de la Snmmnla Pmtpemm de
frère Adam, de l'ordre des Frères mineurs :
üeftapamjjnumeris primo defctiprafuerüt*
El teüïcotecûut pectine mufra dauid.
Eftopetepretium do armas nofeere cunctas;
Quas gerit îHe libei :nulla pudendâ ^anens,
Sumntula pauperib’ bfcuisiftadicatur egents
Plurima canonicidcgmaiamrishabês.
Non uidco quod opus decraorum ltudiofis
Vl ilius ualea r dogma re fore uir is ♦
Noneftiftius folum caputinfpicienduiru
Cumtalx/et nentet tint in honore magis.
De milia doc tus uii débet dicere lege;
Ni to tam penitu s legerit ip fe prius.
Extractus gemino fuit hic ex codice codex*
Pt efens L c h appus multiplicauit op u s*
Matetias qp locis cunctas nonabfcp labore
ApiisbüTeptempet capitelladedit.
Ota natatf repma tut nemoptophera.
Ptefermtqpuemsfepcpoetanouo.
Non ideo fcripnxm fpernas: <j> fît tib i no tus
Sctfptor.opus proprium comprobatatttficé.
ImprefRï Parîfïî In fignofacte Barbare Vici
fcilacobi.Opa G. V Volfdohimfqï de Ctuc^é'
nach. /WdniAl.CCCCtXGIIL Die*XX, Aprïl
Wolff avait alors pour correcteur, dans son imprimerie, Jean Chappus ou
Chapptiis, de Bourges.
A la fin de ce livre, se trouve une longue pièce de vers, ci-dessus repro-
duite en fac-similé, dans laquelle on vante futilité de fourrage et les soins
apportes à sa correction. On y lit ce passage :
P me ns J „ Chappus muhiplicavh opus.
Le mot nntlnplicavk y qui était alors synonyme A' impressir, comme on a pu le
voir a la fin de certains livres sortis de l'atelier de Gtty Marchant (voir t. Ier,
P1 3J?9)? Slgi:ilfi£ que Chappuis, ici présent au tirage du livre, a coopéré
ATELIER DE GEORGES WOLFF
LO
d'une certaine façon à son impression, cfest-â-dirc à ïa multiplication des
exemplaires produits par la typographie. Le livre était imprimé avec 1111 très
beau caractère romain de l t points, dont voici f alphabet :
ABCDEFGHIIMNOPQRSTVXS
abcdcfghiklinnopqisftuxyj
âb9pddcç&^rtnm,nn,ôpipp^q(|qqg?qt^ri i
æffflceff ft
L édition est dédiée par Jean Chappuis à son ancien précepteur et com-
patriote, maître Michel Symon. L'épître dédicatoire, en trois pages, est exé-
cutée avec le petit caractère gothique du Bréviaire de Paris, imprimé par
Wolff dans batelier de Gering. (Voir fac-similé, p. 98.)
L'association paraît avoir été rompue vers la fin de 1 4 5? 5 , car nous voyons
Jean Philippe travailler setd à la même adresse de Sainte- Barbe, en 1496.
En l 497, maître Georges Wolff s'associe avec Thiclmau Kerver, deCoblentz,
qui n était alors que libraire; il lui apporte son type romain, ainsi qu'un
second de même famille, plus petit, de 9 points, dont voici le spécimen :
ABCDEFGHIKLMNOPQRSTVXZ
abcdefgbîhlinnopqrsftuvxyj
àb'Vrptfè* &i mqn n,Ôpippp?qqqtjqKp
f iLït’tfü* ■: i j/OC aeffflCEffft
Les lettres de ces deux alphabets, copiées sur celles d'Ulrich Gering, sont
d'une très grande netteté. Les livres imprimés par 1 association Wolff et Kervcr
avec ccs nouveaux types romains sont remarquables par la régularité de ['im-
pression et la beauté du tirage* Georges Volff paraît avoir gravé, pour son
nouvel associé, les planches composant riüustration d'im livre d'heures a
l'usage de Rome, qui parut au mois d octobre 1498.
La signature G. Wolf sc lit dans les quatre petites bordures du haut qui
accompagnent les sujets suivants entourés de compartiments relatifs a la vie
du Christ et des Saints : B Annonce de la naissance du Messie aux Bergers, la Bi-
se matin n an Temple, la Descente dn Saint-Esprit, E Homme flagellé par le Diable .
t 02
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
La .scène principale de l' Annonce aux Bergen nous montre un groupe de
pasteurs gardant leurs troupeaux. Un ange apparaît an ciel; if soutient une
banderole contenant les premiers mots du cantique de gloire.
Dans un des compartiments de la marge principale, ou remarque le Christ
couronné d'epînes; dans mi angle, la sibylle hellcspontîaque.
Dans la Présentation au Temple, la Vierge est agenouillée, Simeon contemple
le Sauvcui, Joseph se tient dans une respectueuse attitude; plus loin, 1111c
femme porte les deux tourterelles du sacrifice, offrande des pauvres.
Dans la grande marge, entre autres sujets, on voit sainte Véronique pré-
sentant son voile avec la figure du Christ, une Descente de croix. La sibylle
libyque a I angle, et saint Georges, patron de Volff . dans la petite marge.
ATELIER DE GEORGES WOLFF
°3
Voici la Descente du Saint- Esprit. Les disciples de Jésus, rassemblés avec fa
Vierge le jour de la Pentecôte, cinquante jours après la Résurrection, voient
paraître des langues de feu.
Parmi les sujets de la grande marge, on distingue saint Pierre, saint Paul
et saint Laurent avec leurs attributs. Au Las, la sibylle I ici lespon fiaquc.
Terminons par E Homme flagellé par le Diable. Cette gravure est placée,
comme les compositions précédentes, sous une arcature surbaissée de style
flamboyant. Dans les compositions de la grande marge, on remarque Jésus
monté sur un âne. Deux autres scènes nous montrent un homme pleurant
sur le sort que le Christ avait prédit à la ville de dérusalem.
Georges Wolff fut élu procureur de la Nation germanique à l'Université
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
I 04
de Finis en 1490 (n, $t,) r, En 1494. il fut nommé receveur de ceire
association > Par ses fonctions, il était en relations avec scs confrères Pierre
Wagener ou Wagner, dit Cesaris, Simon Boitiger, dit Dolcnrom, et Jean Philippe,
Voici le fac-similé de ses signatures comme procureur et comme receveur :
Bien que son nom soit orthographié le plus souvent Wolf ou Vuolff [t. I",
ph 95-9^), nous avons cru, en dernier lieu, devoir adopter de préférence la
forme Wour, donnée par ses signatures qui font foi,
H ne fuit pas confondre, comme l’ont fait la plupart des bibliographes,
Georges \VbIff, de Baden, imprimeur a Paris, avec Nicolas Wolff, dit Lu pi,
imprimeur a Lyon 2,
Ce dernier, originaire de Lutter, au duché de Brunswick, était imprimeur,
graveur et fondeur de caractères. (Voir 1. Ier, p, 9^, noie 1.)
H Voici le |i ru ccs-i eri>:il île ses deux élections : Maili min uni vîgilia Sauciî Mailiei a|iosioli ei evaii’
& Ekctit Mftgistri Ge^rgii W ilff de B&dew, dteeesxs gclisle super n ori recopions eleciione. Iiatjnt elegii
Spyfl jvi'.i’ W? d 11 in il? \Ih\ striss n n T p 1 1 1 dpi s AiarcMeu i'j i i a $p i ri 1 1 1 s Su n cl i M agi s i r 1 1 ni G eorg i n n i Wo IfF
Gkmt me tenpms pdeniMth* — Anno do Badensem diocesis Spirensis qui fecii recelas ei
niiiii Millesimo t|iiRdiïngcn icsinio ocinagesimo impenses Ml inferins pielui. « 'Arcli ives de bUiii-
110 110 cçmgregata fiiii aji nd SancLnni Malurin uni vers! le. L)v\ e des rccet'mrs de ld Ad/uii gernidiiî<pie ,
Farisins \eneranda Àlemanoriim naiio |ireci|iue de 1 4p4 à 1530, fcb 1
siipei dnolins arliciilis, Priniimi Jnii siqicr n ori pro- ' I. es coiilinnaienrs de Berty uni cnn fondu H
eiEraloriseleciion e am ai Liqni eu min naiion e- Qnoad comme plusieurs ;uilresH Georges ai ce Nicolas.
|i ri m jilacnii toie naiioni ad novi procnraloris Ils oui faii une erreur bien jilns grave en |ilaç;nu
eleciitnieni procedere, Frocessil iLiqne ei elecins Taielier de ^'olft il h Afaistnt des Rats, faisan 1
esi lia Spiriles Sancii n tiiiine réclamante , Magis- le coin seplenlriti i al de la rue du Foin, el en
lcr Gcorgius Wbllï de Baden, dioccsis Spirensi|||> disani que cel imprimeiii claîl eiabli auparavant
^rcliii es de [HDiiiversiié Registre des ciucfasb/us de dans le Cia lire Sjmil Beiitjîi diix 7~fah 7Tvm^iVj
id ger\\\d\\uf\\e ^ des années 147É à i4pz) d'tirgeut* Oesl Nicolas Vaultier, libraire, qui a
loi. 184 ei 1 — & An 110 ab in camatione Jesu demeure aux deux adresse.1! que nous inen lion nous
Clirisii sulraiüris uoslri noingesimo quanti siqira ici, el non U'olfb ' L/epopMe ^VmÏc/il' du Vhwx
Millcsimum quateique ceiiiesiniiuu veneranda Ale Paris; régir 11 cenliale de fUnircrsiié, p. \rj^\
naiïo tnii cou gregaia apud ouvrage ciié.
nmiorum
CHAPITRE XXVI
L’IMPRIMERIF À PARIS
ATELIER DE DENIS MESLIER
(1490-1495)
La première demeure de Denis Mesiier et sa marque. — Ses deux livres d'heures.
Changement d'adresse. — Ses autres publications.
Denis Mesïicr est un libraire- imprimeur dont les productions sont très
rares et fort peu connues. H demeura d'aoord rue de la Harpe, au Pilier Vent
dont il prit l'enseigne pour marque :
Des Heures de ïa Vierge à f usage de Rome f Hom Beata* Mariœ Vïrghùs ad
usiim Romanum') sont le livre le plus ancien, avec date certaine, a son nom.
14
L'IilHtiHE fri [ lÜAiLE-
o 6
HISTOIRE DR L'IMPRIMERIE EN FRANCE
On lit à la fin du volume : Ces présentes Heures fureni achevées le xnf jour élu mois
de février fan m. cccc. un xx et ix pour Denis Mcslkr, date correspondant au
1 3 février 1 4<?o (n. st.J.
Ces heures, de petit format, sont d'un style particulier. Les bordures, for-
mées de fleurs, d'oiseaux et de feuillages, sont gravées sur cuivre en relief. On
y retrouve les illustrations des premiers livres de Jea.n Du Pre, dont nous
avons déjà présenté plusieurs spécimens. (Voir t. Ier, p. 254-257-)
Le livre a pu être imprimé par ce dernier pour le compte de Denis Mes lier,
ou bien encore Du Pré lui a loué son materiel d illustration, comme cela se
faisait alors entre confrères1.
M. Henri Stein cite mi exemplaire de la seconde partie des Qiiresnoues de
Martin Le Maistre {Marùims Magistri), qui porte à la fin la marque de Denis
Meslier. Le volume, imprimé en caractères romains, serait sorti des presses de
Wolfgang Hopyl en octobre t4po2.
La Bibliothèque nationale possède des Heutes à l’usage de Bourges, impri-
mées sur vélin, qui proviennent de la collection de feu Ambroisc-Firmin
Didot, à la fin desquelles on trouve la mention suivante : O, prétextes Heures
à F usage de Bourgh (sic) furent achevées le vu F jour du moys de may par Denis Meslier .
L'année de la publication du livre n’est pas indiquée.
Le calendrier, qui commence en 1488 et va jusqu'en 1508* tic suffit pas
pour en préciser la date. L’almanach, qui se trouve en tête des anciens livres
d'heures, fut d'abord dressé en 1 /88 pour vingt années et reproduit sans
changement pendant assez longtemps, de sorte qu’on ne peut déterminer
d'une façon approximative la date de l'impression autrement que par le style
On ne connaît, jusqu'à présent, qu'un seul ! Dans fexem plaire signalé par M. Stein comme
exemplaire de cette édition qui a été signalée pour se trouvant dans les collections île la Bibliothèque
la première fois dans [a deuxieme partie du Cata- nationale, on lit à la fin de la première partie, au
logue de la bibliuthèqne de lord Ash buruham , lien île l'achevé d'imprimer, mi nom de Hopyl,
vendue aux enchères à Londres, du 6 au 1 1 dé’ oetie m en lion qui lui a été substituée : Jmpressnm
cembre 1 par AI M. Sotheby, Wilkinson ei per Dnraudimi Gerkr}. Henri Stein. L'Alelier type-
Hixfge. Ce précieux volume, annoncé sous le grapfùqne de Wdjgem* tiepyl, h Paris f p. i 6; on
ii4 2023, est dêcrii connue renfermant quinze vrage cilê.) Or ou sait pci tiueinment que Dman d
grandes figures et un grand nombre d'autres petites Gerlier n'a jamais été imprimeur, mais simplement
d'un style remarquable (ef a remarkabie charmer). libraire-éditeur. C'est une preuve de la facilité avec
Il commence par la figure de I h oui me anatomique, laquelle on donnait le titre dJi;n primeur à ceux
au verso dnqtid est place I almanach pour vingt ans, qui n’avaieii t d'antte choit à cette qualification que
de 1 4 S S ?i 1508. Bien que le livre fiît incomplet, celtti de payer les frais d'impression d'un livre. Tel
il a été vendu un prix fort élevé. est le cas, notamment pour Antoine Vérard.
ATELIER DE DENIS MESLIER
°7
des illustrations. Nous croyons néanmoins cj ne l'édition a dû paraître vers
i4ÿi ou 1492.
Les Heures de Bourges, au nom de Denis Mes! 1er, sont d'un style archaïque
peu ordinaire et méritent l’attention des curieux. On y trouve quatorze figures
généralement bien composées, occupant les deux tiers de la page, La dou-
zième planche représente Us Trois Morts et Us Trois Vifs :
La scène, généralement figurée en deux planches se faisant suite et placées
Tune en face de f autre dans la plupart des autres livres d'heures, est ici repro-
duite en une seule composition homogène, gravée sur ïa même planche.
C'est ainsi qu'elle est représentée dans une des éditions en petit format des
plus anciennes Heures éditées par Jean Du Pré, sur laquelle elle semble avoir
été copiée en partie, sauf quelques détails dans la perspective, particuliers
U-
o8
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
à l'artiste qui a dessiné l'illustration des Heures de Bourges. Nous donnons
ci-après les fiic-similés de deux pages décos Heures avec leurs bordures. Lime
d'elles représente U Apparition aux Bergm ;
Les bordures entourant chaque page paraissent avoir été gravées sur cuivre
en relief, tant elles sont bien exécutées, dit Brunet ’. Elles offrent des figures
do religieux, de religieuses et d'autres personnages des deux sexes et aussi
quelques sujets de l'Histoire sainte. Les physionomies des personnages sont
remarquables par leur expression.
Dans l'autre page, le roi H érode, à cheval, à ia tête de ses soldats, le
visage courroucé, ordonne le Massacre des Innocents.
Adamtel du libraire, t. V, col. 1 66 y f 3 3 5 > ouvrage cité.
ATELIER DE DENIS MESLIER
Au fond, on voir la Fuite en Égypte, Dans un chemin creux, la Vierge,
montée sur un âne, tient dans ses bras l’Enfant Jésus, tandis que Joseph,
son mari, suit à pied et porte sur le dos le léger bagage de la famille :
Le 15 novembre 1 49 L Mesliev imprima un volume petit in-quarto, La
Destruction de Jérusalem et la Mort de Pilate f dont voici l’ achevé d'imprimer :
fmffï rt piefcnf fmictit mrifufefrt befftuett
ot) de ifytrufahtt) famoit be ptfafcjmprimc a parie
partKntemcfFierffemourantcrç fa tue be fa 0ctpe a
fen feigne ffu ptffe be noucm&K. laïj
mu,(|uatm<te quatre Smgj etonje*
Aucune autre des éditions de Denis Meslier, que nous avons pu découvrir,
n est datée.
1 ÏO
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Denis Meslier a imprimé le roman de chevalerie de Paris et Vienne, avec
figure sur Lois sur le titre :
Canseflitetine
Le seul exemplaire que nous en connaissons fait partie de la bibliothèque
du Musée Condé, à Chantilly, et provient de la collection de Richard Heber,
bibliophile anglais. La figure d'un chevalier et de sa dame, qui se voit sur le
titre, est répétée au verso. U y a encore d'autres illustrations d'un caractère
naïf placées au milieu du texte imprimé. En voici un spécimen :
fT Comment paria vint veofr vienne ch lapaifoh tî tournent
ellelmcongnettf*
ATELIER DE DENIS ME S LIE R
I ! E
Le volume est à l’adresse de la nie de la Harpe ci à l’enseigne du Pilier
Vert. A la dernière page, Denis Meslicr csi positivement qualifié d’imprimeur ;
C Cf finlft Irftoire ou vaillant * noblcebeualier pi
rfecroe la belle vienne fille ou oaulpbin oeviêno jb
ampiime a parte en fa rue oe la berpea le nfeigneoti
pille vert par ©enir meflter Jmpilmeur*
Mcslier change ensuite de demeure. h s installe rue Sami-Jacqu.es, à 1 en-
soigne des Trois Pigeons. 11 avait conservé la marque du Pilier Vert, qu’il mettait
sur ses livres. Cette marque était encore intacte en novembre U?'. lorsqu’il
imprimait la Destruction de Jérusalem.
Après ccite date, elle esi fêlée dans le sens longitudinal. On la irouve
dans cct état sur le titre de la vie de saint Fabien ei saint Sébastien :
CjEa trie ^aint fabi'en
tt&fnffrtafttoi
-y gbafHenfu t wtg bSme trtfcbîefH
pi en oe lignage oenarbone (51 fut
_ -J ftampbeblodca^ etmapmlÊ cm
.pereur® quiljluy bûiîlcrcnt la feigucu/
rtc oc la pnuereppaignieoc® cbcualter®
et^urtcmanoerenftoufioureadtreOe/
I uê t eu ]p jg t c eflu]p pond t ta n r fe u 1 1 m ê t
lemâreloelacbeualerfe/affinqufl peuft
.conforter te® eme®oee tbicftfcne quil
1 ^ Jlfveoft oeffoillfr c® tourmen® (2t fi corne
jee benoitjet rtefnobk® bommee marccllfen cr marc
frere® eftcienr lugesaeftre oecolleî pour iefu cbilft*
leur® parensvfnorenta euljtpourle® citer oe leur® bS
ptopo® et la vint leur mere lea cbeueulr oefrépuj îles
veltemcnaoctfiVcï et leur môltroirfc® mamelles leur
oifolt Jbaba ^efooulxftlî onquearetle malleurete ne
eouint afcmtne comme amoj> ne pleur fifort afouffrir*
Italie tbetlueie per® me® fftj qultfoft fila mort oc leur
grc Iciquelj feelnenra le®meofêM3ta foiceiele® fup
noie parmp la bataille fils fufrftencoiesenla tbartre
(e tarôprope oeulfeiemourir celtvne madère nouuelle
&e mou riripar la qlle la leu nefTeoe roee fil* clt perou c
oc leur grc en la 4lle-lc® bourreauïjt f ont pdej qull* fi
crcnteroeflTïremeltreperlbeïlamoireft aomoncltce
oevenlrceftooncuouueauplear ettiouuellernaleurete
parquop la ieunefle oe me® filjeit perouc oc leur gr«
pareillement lavlellefle mileruble oe® paretmdt rôtrai
ctef vfurc.lEtiteômela mm olfolîte lepere qui cftoit
andcnfuramcneparfcsfcruCtcuro fon ebief arroufic
oepouore oîfant telles parollc® au rfel^efü^mnu B
mesfilïflllâsala mortocleurgrepourofrc moult oe
cb ica: iCar ccquefauofe appareille pour ma fepultu
re conu i en r il que iemalcureuj:oefpcnüeen la fepultu
re oe me® fil* 0 fllj bâton oc ma vlellelTe.cîfaooublc
lumicrcoe me: entraUk®;pourqBoj> armes vous tant
a:
Fui tête de la première page de texte, on voit une petite figure du martyre
dç saint Sébastien-
I I %
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Voici la fin du livre et l'achevé d’imprimer avec la nouvelle adresse de
Den is Meslicr, rue Saint-Jacques, à l’enseigne des Trois Pigeons :
Be feint ftKMfïien anfttnm
(bic t (l wrc non fz qui ùiocbiUH nornfne fenguf ne?
ruuPtfuDltqufmlnaatuWfum non timuft net ter rené
oignitatfagfadanquenuH ft&aDcddWa régna fcifci
ter penienH-^iSJoïiaftbono^coîonameunioomine
jp l nftftitiîM euro Aipct opéra manu u m tua ritift-
- . mmk
■ nfimitotmnoftrmwfyict omropotene oe*
r^-etiqufa ponDiia piop lit action fa grauat bcatf
fabfanfmartpifatulatqjpontifïcfa fn ter ccfTto gtosio
fatiofirpwi ïaPî>^cbrtftum
£y tint ta vie tje fafnt fabfeni
cl fa fat fabaftfen fmprfmcc 0 parts par oenfa
m eü 1er oeroouranren fa rue fafnt faqura a lcrt
fefane Dca tropo PPtona-i
Denis Meslier a imprimé une pièce en vers intitulée : La Vie er Légende de
saina Futcre en Brie t patron des jardiniers :
CSenfmYfr SfecffegenfcfDe (ami
fiatvtttjtinu
C^oufain/itüfmne fafafet iffruft
5ea perte poutine a %ûia
Üu centre Du fofdf qui fupf
peneftaEutemcnfeiifn;
Renoua fioufonefatfusaffet
J3Du "paiifnic 5e pars &te
ïeefaihcÇnemDeutme appeffet
&t fupute feura fattft tt feureDitfôi
cpoutfanteffcd)o(eDecente
fainrç De paraDtc tongnmfïre
&t feutooeuum £ac ccfï fa faute
©uenoueptufccnparaDte m rtte
Stmefutâ'Soufu entremettre
iBî) ttfanneur De fatrinlte
foc Défaut fa par mettre
foungfafacr Devront quêtante
Cefftu famet flatte eft nomme
ÏDeDieu itonfetfeuretÇctmfte
frefgtoucuÿ et renomme
mme fa fegenD t reri te
tant e/ï De fut gran t f e mérita
ffluepouc feDefcrite Du tout
tante/ï ma faeu eeperi t
IQuÆminttç feauropeaffout
fl^atôamoÿ/ïmpfe enfenbmtent
âiifrtmemenf eij parfecr
tatotfôue fpfiuo pmptdaee f&fltaglM
ft>er Dorotnurçno/fcun},
CpfintfffaÇteeffegfitDe Defaftttf
fiacre en 0tpe*jfmpirinec a parie par De
nie meffter;
ATELIER DE DENIS MESLIER
3
On connaît encore une autre vie de sainte, en prose, sortie des memes
presses : La Vk de Madame sainte Geneviève t patronne de Paris, Cest un format
petit in-quarto comme ceux que nous venons de citer,
La Bibliothèque Mazarine possède une édition du poème De Contmpm
Mmtdi, attribué à saint Bernard, avec ia marque de Denis Mcslier sur le titre,
La planche porte les traces de ia brisure que nous avons signalée plus haut,
Nous reproduisons ci-dessous la première page de texte de ce poème :
ïtffec
Hrtufa ttt g fffii mSSat Éîtfttfe fafutcf
ptuira5ibceiei0i,fjn3mcaffâarcfufcô
ÏDufdafuîittik/bfflfiaqucfiei manfïo
$ebp:oftïfm1mtm(ï fentes ffte ogftîTo
flDue meaSetOanuniSf tunofifatbmScnfo
iTorffteîftiire fonenf et (tctcfiïtfwmcmenfo
ÏDf fi0i grande Ûmûnofiti momt9opmntur
peeqj ffti bontïtifii ccficaregnaparenfur
£0enfi ficctepofpf fjetflafla pfoccrc
0octt« ofïenftttquotnübigfoitflUnWt
# I Jt} «0ue mtmji <ï caufft bit ç eimSï
quie amat p prç mflfîfl ti0 btfigif ifïnnj
^ef? quafi fttozttt} fpernens \ t ftue tuitoïc»?
tëftîmat o0fenfl qff miïbtiettef? atamenü
/ï£oftw) StfcfcftqqutÇioîficntfcfcit
ÏDitatfettenâïîeciiG ÎCmûifafeEcnaitwj
âfîkrtoqj foiie femo omtafie amotie
Sbrcgtm^ reSfufpirflt mente fffiei
jfamq^ fïS'c pfena paraît fîfprtflt amena
'fcixq uoq^ fvû ter if a <arm s œ ni agi a $ita
EfpfaccGrrtfïûmtmDo buty Suite ujtfïo
JQeefi0t /intente tceaffnkÇifiinjreDiture
^Duectfofa0nnturm(ignoqjfft0attpeftUiit
jUccmfl feterte quta fozfSL tme mouette
ünffuetatt) foiftôcuipaccanfîiTiaifftmotde
pet mifKfoitÊ poterie SepefTere motHtfy
jCur caco fefafucqiua flermte tfca patafttt
Jlîuïicfoaiôefï ffenSufocue c|ïp errata fticn b f
ait.
On y remarque une petite lettre ornée, assez originale, sur fond criblé.
Il y a encore d'autres lettres de même genre. En voici le fac-similé :
Le volume 11e renferme pas i alphabet entier; nous 11 "avons pu trouver les
autres lettres parmi les impressions que nous connaissons de Denis Meslier,
ji.
1 5
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
j 1 4
Le caractère dont Mcslier s'est servi pour ce volume est une bâtarde de
i i points. Cest la même que celle du volume de Lu Destruction 4e Jérusalem ,
daté de 149c et de Lu Vie et légende de salue £ Fiacre. En voici I "alphabet :
aÆîDiM© j 0? ï n
aâc&ffefgÇifmiftti rjGpqnefttJÏÏjpj^ ff ff fl
a6*£eMii6flg;pf>!’Q4q’ÿf*â
Nous n'avons pas trouvé une seule lettre B capitale dans ces deux volumes,
maïs on peut voir cette lettre dans une partie de page des Heures a F usage de
Bourges > qui nous paraît être exécutée avec les mêmes types. (Voir p. 109.)
Ce caractère ressemble, à s'y tromper, au deuxième alphabet de bâtarde
de Pierre Le Caron. (Voir fac-similé, p. 91.) Il n y a de différence appréciable
à l'oeil que dans ia lettre majuscule I, qui est differente, et a par-devant un
long trait qui n'existe pas che7 Mcsiier; la capitale C est aussi pins renversée
en arrière die/ ce dernier, et (e plein supérieur un peu plus long en avant.
Il y a encore quelques légères différences presque imperceptibles dans d'autres
lettres et dans les signes abréviatifs.
Nous attribuons à Denis Meshçr j édition du Testament de Villon t dont nous
donnons ci-dessous la fin avec I achevé' ^imprimer :
jTf ftnffïfe çtanf tîfamtrt ma&
ffcr/TmcopBftffoi) ^ûrf coùtdffe/
ctfee fiaffoS ee:i 4 iargo^ tBt fc pef if
t î flamtnf Jmpilme a pmm
Cette édition, dont 011 11e connaissait pas encore ['imprimeur* est composée
avec les caractères dont nous venons d'indiquer les particularités. Elle a passé,
jusqu'à ce jour, pour être la première de Villon; mais, étant donné que
Meslier n'a commencé à exercer quen 1490* elle ne saurait être antérieure
à celle de Pierre Levet, datée de 1 4 8^ 1 . (Voir t. Ier, p. 439-441.)
Cette édition était considérée comme la pins
an tienne par l'abbé Prmiips.mlt., ['éditeur de Villon .
Ou 11 en tonimssair, jusqu'à ces derniers temps,
qu'un seul exemplaire t celui de b Bibliothèque
nationale* dans le recueil ente V 44°4 (Réserve).
Un second exemplaire bit partie de b bibliothèque
Rothschild. H est déenr dans le catalogue rédigé
par M. Émile J^icor (l. Ier* p. 256-2^7, 11 ° ^50 }.
C'est un petit in-quarto de feuillets, dont les
pages les pins pleines colportent 25 lignes.
ATELIER DE DENIS MESLIER n;
Le titre, que nous reproduisons ci-après en fac-similé avec La première
page, débute par une grande initiale L calligraphique, en traits de plume
enchevêtrés, avec muscarons et têtes de dragons fantastiques. Cette lettre a
été copiée, en 1495, par un imprimeur du nom de Guillaume Mignart,
demeurant rue Saint-Martin, qui s*en est servi en téie des Complaintes et
enseignements de François Guérin , marchant de Lyon , et par Étienne Jehan not qui
fa employée pour L! Oreloge de dévotion, de Jean Quentin,
Cprômence fegwttf codtriftV
(Ueffamfr maffïre frfitüfBSiffiî
iérffüt) de moi) fttnftefmeaage
ffiue toutcemca^onftôteii^eiieB
fie du tout fof enroi m faige
/loi) oBfïant mûmfeepemesfues
2 efqueffeafap toutes tfteueo
^üuffjfa maci) ffjtfiauft Ûûn/ftgnp
âe euefque tf eff feignant fes tues
fflSutfüiffemteijtefetegnp
fi©on feignait neff ne mdcucfquc
Sou05 fui ne tien» ftf neft eij fdtge
^iop ne fut dofôandmagc auetque
Je ne fut o fa ij «efne fa eifrtje
fDeu ma Ûurtepetife m\t§z
Æfde frütûe eaue tout Sng efïe
2atgeou cfïtoftmouftmc futacÿc
^cf fut fût t dieu qutf ma efïe
Æf far mnj meSüufüitt*pîend:e
gt, dite que te fe mauf dis
flot) faiefe 0terj fe [ïetenten&ze
&t) xitr) de fui te ne mefdte
Suoicp tout f e ma f que tel] die
Sif ma efïe mifcckoiô
a,it
Parmi les antres impressions de Denis Meslier non encore identifiées jus-
quicij nous citerons Le Débat de deux bous serviteurs', qui a cette grande lettre
du Testament de Villon > et Le Débat du Vieux et du Jeune L Sur le titre de cette
dernière pièce on voit [a figure de Paris et Vienne (voir p, 1 10), légèrement
ébréchée dans le filet du bas, La marque de Meslier, fendillée comme dans
La Vie de saint Fabien , se trouve sur une édition non citée des Rues et Eglises de
Paris arec la despence qîù si fait chacun jour, dont un exemplaire est conservé à
lon/tk pétition CüMallc-Jpemrgoii
fialaûes.
Catalogue Je Li bibliothèque Rothschild, t. 1 1 il ha 2.587, — Idem, l, HT, n° 2588.
6
HISTOIRE DE L IMPRIMERIE EN FRANCE
la Bibliothèque royale de Dresde. Comme son confrère Le ( aron, Meslier a
imprimé des pièces Yoiam.es et des relations du temps que Ton identifiera tôt
on tard. Outre le caractère de bâtarde dom nous avons donne ci-dessus le
spécimen, cet imprimeur a fait usage d’un type gothique d un œil assez large
de i o points j avec lequel il a exécuté le roman de Paris et Vienne et ensuite
La Vie de saint Sebastien, Nous en donnons l’alphabet ci-dessous :
abcDCfGfoitmnopqrzôftuVïpî * : t C
La maison du Pilier Vert, rue de la Harpe, dans laquelle Denis Meslier
avait établi son premier atelier, était près de la rue des Deux- Portes ] . Celle
des Trois Pigeons t rue Saint -Jacques, où il vint en su il e, se trouvait presque
au coin de la rue du Cimetière- Saint -Ben oit, près du collège de Cambrai'.
Il ne nous a pas été possible de fixer d’une manière exacte l’exercice de
cet imprimeur. Nous n’avons que les daies de 1490 et [4pl Slir deux de ses
livres. Il a certainement exercé après 149 U mais nous ne croyons pas qu’il
ait dépassé les années i4p4 ou l4p$- Ses caractères de bâtarde passent, en
1499, chez Nicole de La Barre.
’ Les couiinuatcnrs île Beriy nous dorment les
renseignements suivants : « Ma\sm du Pilier Vcrd,
ayant du, selon foute apparence, foire aussi partie de
pourpris de l'H&el dePürej^ ; elle avait h peuplés au-
tant de profondeur que la Nef d* Argent et le jardin
qui la continuait. . . » Deux notes recueillies par
Berty et perdues dans ses papiers soni ainsi conçues:
k Trois corps d’host'd, deux de va ut et un derrière:
k Pilier l^erd. Le Pilier Vérdf lenant d’une part h
Grégoire, d’autre part a René Perrin, aboutissant
â Gilles de Berty. . . * La NefrPÀvgeut dm a
sa position d’angle d’être bâtie ayant les autres et
détachée du ponrpm de P Hkd de F&re^ ei toutes
les maisons cor. prises enire k rue des Deux Portes
el le cimetière des Juifs, ei ayant leur façade sur
la rue de la Harpe, ont pnur origine [e lotissement
des terrains de l’Jiûtel. ( Tepegrap/Àe histûtiq ue du
Vieirx Paris. Région occidentale de l’Université,
p. 4°4; ouvrage cité.)
La maison des Trais Pige&us v. doil être la
même que celle des Treis Ceukus. Elle s’appelait
la ALaisan aux Trois Coi\kns en 1320, et fa Addisan
du Cn i/tn en 1380. Pour celui qui remontait la
rue, elle était la troisième avant la maison faisant
le coin septentrional de la rue du Ci meliëre- Saint-
Benoît, dans laquelle elle aboutissait. Elle fermait
la limite du collège de Cambrai, leuait vers le nord
à la maison de la Hausse- Gilet A et vers le sud à k
maison de PHbtel de P Etoile ou de la Couture. »
V. Berty. ALaiseus les faxuewx tuiprhueurs t dans
ï1 Annuaire  1 Bibliophile } de L. La cour, auuée
1 86 1 , p. 1181 1 9
CHAPITRE XXVII
L’IMPRIMERIE À PARIS
ATELIER DU PETIT LAURENS
(1490-1 500)
Première1; impressions du Petit Laurens datées. — Ses livres illusirés. — V Ordhiayre des Cresiietts.
■ — La Danse macabre hyslorUe. — La Nef des Folles. — Ses autres publications. — Le Roman
de la Rose. - — Rareté des productions de cet imprimeur. — Sa marque et sa devise.
Le Petit Laurens n'a pas signé de livres avant 1 4 5? 1 > Ü a peut-être com-
mencé un peu auparavant, mais nous n'en avons pas de preuve absolument
certaine. Voici sa marque d'imprimeur, qu'on voit sur le titre de LOrdhuiyre
des Cmtkns, qu’il a exécuté pour François Régnault :
.Æoîûmapre Des aeîtiem
pont jjtmçop icgnwiEt
Le Petit Laurens a publié une édition in-quarto des Chroniques des Rois de
France t datée du icr décembre i^is et il imprima ensuite, le 20 mars 1 4^9 1
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
f f8
(i 4p2i n. .st.), Le Del? m du religieux, er de domine mondain, pièce en vers de
i 2 feuillets. Presque tous les livres qui sont sortis de ses presses sont des
[ivres français, dont plusieurs ont des figures sur bois; mais, de même que
T reperd et plusieurs autres, il ne fes a point datés, de sorte qu d n est pas
possible d’en dresser la chronologie exacte.
Lé Ordinayre des Cresàeus , dont nous venons de donner le titre à la page pre-
cedente, est un livre illustré. La plupart des gravures sont ies memes que celles
qui avaient déjà paru dans U An de bien livre ci de bien mourir, publié par Verard
en i4p2; d'autres en sont des copies ou des réductions, comme celles des
Apôtres reproduite ei-dessous, et du Sacrement de Baptême. (Voir p. 120.)
Lllhistratron la plus remarquable de ce volume est une grande planche,
qui se trouve vers la fin, représentant la Cour céleste. Ce sujet avait déjà été
traité dans I édition de Verard, an chapitre final des Joycs de Paradis; le dessi-
nateur s’en est évidemment inspiré, niais ce 11 est pas une copie servile. La
composition artistique vi le groupement des figures sont differents; les per-
sonnages sont pins nombreux et leurs attitudes ne sont pas les mêmes.
Cette planche, qui peut soutenir la comparaison avec l'original, est signée
d'un monogramme de graveur dans le fut de soubassement des colonnes, ci
droite et à gauche.
La meme planche reparut, en 14991 chez de La Barre, dans La Légende
dorée, puis chez Hopyl, dans le même livre imprime en flamand, à Paris,
ATELIER DU PETIT LAURENS l}1
en 1505, Auparavant, elle était passée à Lyon chez Jean de Vingle, dans
une autre Légende dorce du 20 juillet 1 4 97. Elle reparaît encore en 1529,
chez Josse Bade, dans l 'Encominm Trii/m Alnnarnni. En voici le fac-similé :
20
HISTOIRE DE L’IMFRfMERfE EN FRANCE
Le Périr Laurens a utilisé, pour l'encadrement de ses pages, des bordures
de diverses provenances, tirées notamment des livres d'heures de Du Pré et de
Vérard, et jointes bout à bout, comme on peut le voir dans l'illustration qui
suit représentant le Sacnmenr de Baptême :
On remarque les memes combinaisons d ornementation autour des deux
planches de la Mort et Rêmnrction du Chrétien t
ATELIER DU PETIT LA U R EN S
l 2 T
Ces deux planches reparaîtront» sans leurs bordures» dans deux autres
livres sans date» signes du Peiit Lanreus : La Dame aux Aveugles, de Pierre
Michault, et IJ Introduction an sacrement de Pénitence.
Ce dernier ouvrage est la traduction française de \* Erndkorium penhentiale
que nous avons attribué à Antoine Caillant. (Voir L Ier, p. 320,) On y retrouve
les bois qui illustraient ! édition latine» ainsi que la planche du roi assistant
à la messe qui figure dans Le Livre de honnir meurs, imprimé par Caillant en
1487, (Voir fac similé» L 1er» p. 307.)
A le Petit Laureus po
ressemble exactement
1 11
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Pierre Levet paraît setrc servi le premier. II n en diffère que par une seule
lettre, FI majuscule, qui u’est pas le même, ainsi qu’on peut le constater
d apres le fac-similé suivant de Fadicvé d’imprimer :
■TpySrçfip tmffïptlf? feinte (i îiii*apefec5m^emc(Pffwnfii«
1 1 fcfmgSr,jSffm)mliraccc,foiyarifEffiy.fey^tLjoiitSeffl(ipapg
fintamafioij Sc noff te fcigrEr fuf ptemie ternit cfffumii«cejJ|ÏÉ
fuite efquef^ ans p îoute $aG &ffr pfuegtâC m af qui pour wif efïte Sif o«
pen fe auoic efïf ce a ne {i toute SeuanSifj/crfï quefte f3m anSemfe ffe
5î eu fo ni pi ef q uc (ou e Scfpj i fe $ tt t trf05n afif cm U (t efpa ffe j ; faej fife cÇ q
fetft fc pfue gtanf cpccj Scia Sou foureufe pitié q puifleefhepmûcsinw
tac par cdffenfiqR que piee quefouffemonffeqmtegfuoi cceftefpenf
feup et Sangemip ioute Sa a petSitimj.ïa confîffcrqfiorç Suquefeçcee
a efte caufnnotiucSe fa compofltioi) Se ce piefnif fïute pour fa amfôfttf
t iotj tnio ca ( î oi) ffee (1 m pfee çe n e ♦ & t affi q q ne ceufp qu t fcî oufSto nf
fpjeou efcmifet pittflenf confîfimt ce quifjottCBouc au faincf fiapCefme
ef aufJicnfenStcfq SctifcSeecominanSeiiicneSeSieuaSeeocnutcoSe
mj'fcttcojSc/patfaqueffe conguoiffancei^fe pouttft commet æ purifiée
S e feu te pcc jjc^ p at fai n cf e (t trtf it ce c 3 fefftot) a cta i n fr c (t te ffoufi re t fe&
IJoiri 6fee peinte Smfct e j) ferm c e fpeta n ce b e po uoj t p atueni t a f a f te fi
gfüjieufecapqiçîttpe SeparaSjemopmnanffapSccffiencSicfJoi) ffefoitf
(efa6ertoi/îe(tmife«uquefpeteTif?/tfrttincfcfpcri(foif53neut(t^fotÿ
tcquciefefei) (meeîp^ocfïcufnurtccffeiiipctHmet),
notifflÏTnte w'é
btie ififlbûi c#
culofa.fl-tbi.iff.
©enkt quale
liôfuftcFtfitjcquo
genres effecrpcïi
vfcpadJ^oiilud.
t>af).ttt.3Q?uiaff5t
vocail paucf vero
dccK.ZPaib*ff*C
jÇimftfe FimxnSmcfojSmaiteScef^cfïtcnenouucffeiiimf
0pfïoiie+3mpilmc a patte patfcpefif ïautene;poiîtftan
cope tegnaufffifiïaiuSeinoutSfflHSifpatteeqfattiefaïf
Jaqiieeafptna^cfamtfifawSfp
Parmi les éditions illustrées sorties des presses du Petit Laurcns, nous men-
tionnerons, eu première ligne, une édition petit in-folio de La Danse macabre
hhfrmce, dont le seul exemplaire connu se trouve à la bibliothèque de la ville
de Poitiers. Il est sans date; mais, ainsi que nous l’établirons tout à Fheure, il
est postérieur à l’année 1 4<?4-
On y trouve vingt-deux scènes, comme dans la dernière édition de Lv
Danse Macabre imprimée par Guy Marchant. À première vue, les illustrations
paraissent être les memes; mais, en y regardant de ires prés et eu les com-
parant entre elles, on s’aperçoit que ce sont des planches differentes1, en tout
cas celles du Petit Laurcns sont d’excellentes copies.
Les planches nom pas tout à Elit les memes dimensions. Il y a une diffé-
rence de 5 a 6 millimètres, tant en hauteur qu’en largeur, dans la planche
qui représente l’auteur assis dans une chaise gothique.
Les détails, tout en restant les memes, sont légèrement agrandis dans le
ATELIER DU PETIT LA U lî EN S
dessin de l'édition qui est an nom du Peut Laurens; les différences se per-
çoivent dans les accessoires, tels que les livres posés sur le pupitre ic plus
élevé de droite * qui ne sont pas dessinés de la même minière, et dans la
balustrade supérieure de la chaire et du pupitre faisant face a fauteur, dont
les petits chapiteaux paraissent ici sur fond noir, tandis qu'ils sont ajourés
dans la planche de Guy Marchant. (Voir fac-similé, t. Ier, p. 338.)
Les traits des physionomies de fauteur et de fange qui déroule le ruban
du philactère, au-dessus de la tète et du pupitre de fauteur, ne se ressemblent
pas. Le milieu de cette handcroHc est vidc^ dans 1 édition de Guy Marchant,
elle est remplie par deux vers latins :
Pour la première planche de la Danse, qui représente le Pape et P Empereur,
f écart ifest que de 1 millimètre de hauteur en plus et de 4 en largeur Les
différences sont presque imperceptibles.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
À gauche, la figure grimaçante de la Mort qui entraîne le Pape n est pas
[a meme, ( Voir fac-simiîe, t, I", p. 34°-)
toaÇ* ccr(aqiiï§cttj:^ffft((ftC fffa ^ûmotrqtilSamrijqiioSf^emrpaSefdmaïl,
fywaflt ittfCf ta/Srfmon 3a8o m&L £ïïfuo mante flmoiiwtiamoïltalM moii
tuwïmj $ fe nto ihjoï ô fti p t r* /f £otrï$*f rdt j©u I G fu 6 fï me £ ertu e i )5 eprs <jff ffRa piefïfl n* ■
'j&ifflm f fee fi mif i canSicfon; f fa fl r ne £3tie mit fl f tu tu i8f t ar t Çt c mtf 01 nutif unf
fiamotf jtamoit
©ouequi 0 iues certainement <5f 0oue Ce notj pareif Su monSe
jÔuopquiffarôeainfi ©artferee JDrince t (rigueur g tant rniperiere
£0<ii6 quant, ©ieu fe feef feufeme nf flaiffevfauft fa pomme ©02tonÇe
3$utfee comme S '.ne fecee 3 cm re [ceptce/tymBte Saniece
J&aty pape 0oue commence ree Jeneftous faitay p ae 9c rriere.
iLomme fe pfne Signe feignent jôoue ne pouce pfue feignent»
Gn ce point fionuoiee feree Jemmeyne tout ce fï mamaniett
Su granf mai /F reefî ©eu fonrtcur ÿce fit} a Sanj fauft tous mourir
Æcpape ^empereur
Jfya fauft if que fa Qanfemayne lenefcapÔeuanf qtriidppefTe,
Æe premier qui fuie ©ieu en texte ©e fa moif quanfi me Semenc
0ap en ©ignife fouucraine Srmerme fauft ©e pic ©epefft
G V fcgfi fe comme faint piette Cf ©ttnfinfeuf.ee me fi grartf peine»
Cf c3me autre moif m e 0tenf qu erre ^mrtouaaj> eu gran Scu r m onSajne
Cncaiee mourir ne cniSaffe Cf mode me fauft pour f ouf g âge
£0aisfa mo:f a foqe m aine guerre ÈDueffe ©ece mo:fef©ommaine-
pcuSauff^onneurqaififo^paffe ^eegranencfonfpaeSauanfaige
ai//
Celle de droite ressemble davantage à l'original de Guy Marchant, mais
elle est plus ombrée.
ATELIER DU PETIT LAURENS nj
Tout le reste, les costumes, les attitudes des personnages sont copiés avec
une fidélité scrupuleuse; 011 ne trouve de dissemblances que dans les touffes
de plantes et d’herbes du terrain sur lequel se passe la scène.
Le volume se termine par cet achevé d’ imprimer-. Cyjtuist la Dame macabre
historiée et augmentée de plusieurs noimaulx parsoiuieùges et beaiilx dit £ tant en latin que
en jmnçtys nouvellement ainsi composée et imprimée à Paris par le Petit Laurem :
pen|c to pomt qut famé qaor> veme
Ctque pteicjne ftp poifftmcc mondaine
£)e(aeoay car mort Sir nfoa fonSaine
iDne8rtueatopa fotjffopSarf ÇoiriSfe
acoap comme c0o|etnuifi6fe
2Dne pae mratae (aifit axtuimment
l&e'ôtte.Men prccatti (eutement
aitifimo.’tae to(t fatiBConftiffop.
■^onf (nfctaepap ©tttit) tnjjrmen
i5ommc ©rffait et a petSictop
i5 om me en petit fafc&e certainement
©Br U to nae antîe%ou(oU6tiefmmH
7&e famenSet ne autre ©rnoriop
(Sa te Serras Sng ionr fnfiifmient.
£>cmme ©effatf et a petSiriop.
arteiîouapwfjbsfucmffimcnfc fiffeffo?
Jnpemurrçf odette rpniptnïfiif op«e
fluffue aSIji « poCuif Quitte contins ;cw fumirmnj
Bre moSopmiu nequifc <ue BcBif mm Jtmrçj
ferir fuif ifbîf rira qua8 conStoî mBfcat dns
Æpftm^fa©artfe maca6ie flifïoiter et
angmdfee ©r pfufte. e nonneautjc pat
fowiatgea et BeanCf ©itj/fant ep feffp îf
rnfrartcope nomtrffement ainff compo»
fee6 1 impfftnee a pattapar^e pt fit fa»
reno*
On retrouve, à la fin de cette édition, les vers composés en l’honneur de
l’imprimerie par Jean de Rochechouart, évêque de Saintes. Ces vers semblent
indiquer que le typographe et le dessinateur ont tous deux rivalisé de zèle,
HISTOIRE DE U IMPRIMERIE EN FRANCE
1 16
en Elisant chacun de son mieux, et que personne ne pourra tes dépasser dans
leur art-.
A ne nova si cernis menu libellas t
Jngmium tôtiens exupemhït opus.
Nullus ndhuc pomlt hujus condngm summum;
Ars modo phtra nequk; ars dédit omne muni.
Chaque fois que ta pensée se reportera sur ces livres, produîis de fari nouveau,
cette œuvre dépassera ton imagination.
Personne iTa encore pu atieindre ce dentier degré de perfection; l'art ne peut faire
mieux et a donné tom ce qu’ou pouvait en aitendre.
Le Petit Laurens lia fait que reproduire une édition d n La Dame Mnailm
que Guillaume Le Rouge avait imprimée à Troyes, en 1491? et il s est servi
des memes planches, ainsi que nous avons pu nous en assurer.
Æaûattfêtnacalm
ffJtfltÏQimi
Le 30 mars 14^3 (1492 v. st.)? Guillaume Le Rouge imprimait à Troyes
un autre livre, Les Pastilles et Expositions des Episires et Evangiles > avec figures sur
bois et quelques bordures. O11 voit le Petit Laurens employer la bordure
fleurdelisée sur fond noir des Pastilles , coupée en partie sur l'un des cotés, et
AT F LIE R DU PETIT LAURENS
ï 2 J
l'insérer avec d'autres dans U Ordinaire des Chreslkns nomdlamm hystone. (Voir
p. 120.) La figure de la Résurrection du Chrétien , que Ton voit dans le meme
livre avec une cassure à gauche dans le filet gras (voir p. 121), est encore
empruntée au matériel de Guillatime Le Rouge, de Troyes
Le Petit Laure ns employa > pour le texte français de ce livre, un gros carac-
tère gothique de 14 points, copié sur celui de Vérard et dont voici [‘alphabet:
4D .:*/ fT ff lï
ûfic&ÔcfgÇùfrtiroîitropqrjefÉuSjrjoj
Les vers latins qui précèdent les vers français sont imprimés avec un carac-
tère pins petit, de 12 points, dont nous reproduisons aussi l’alphabet :
aûcffffgÇifmnrtîÿopqoeftwS^ * :
à&1(tïrnrfôp#^<p%r*itü ff ff fi
Le Petit La mens a imprimé pour le libraire Geoffroi de Mai nef La Nef des
Folles ( in quarto.
fiÿ ftmftapîcfcnffiüte inftfufcfancf Srfoffceïm
pûmc npuHtffmenf aporie par p€Üt ^dutem pour
geaffrop Senmmef Mimt Semûurartïgparig njfa
me faînt^cicques a ( m feigne 6u pcfficarj.
C’est le plus beau livre illustré qui soit sorti des presses de ce typographe.
Nous en donnons ci-dessus f achevé d’imprimer.
J Ce bois est intael ei 5:1115 Eirisnres dans Le Débat
an cerjfs et de tmn\ pièce en vers ajoutée à La Danse
Macabre de Troyes( que le Petit Laure ns n'a pas
reproduite dans son édition. On le retrouve encore
dans d'antres publierions du Petit Laurens que
nous avons signalées. (Voirp. 121.) La mutilation
que Ton remarque dans la bordure des PestUks
et la constatation que 110ns venons de faire de bois
irnyens lestés dans l'atelier du Petit L.anrcns nous
bull croire qu'il avait acheté toul on partie du
matériel d'illustration de Guillaume Le Rouge,
après l’impression des Pastilles de 1 4-9 3 j eT nOM
en concluons que La Danse macabre el JSOrdbiayre
des Chrcs tiens sont postérieurs à celle date.
HISTOIRE DE L'IMRRIM EKH1 EN FRANCE
128
Sur la page de turc, ou voit la figure de la nef vagua u 1 à lave nuire sur
une mer tranquille.
Au-dessous de cette figure se trouvem ladresse ei l'enseigne du libraire :
*Tp7 % nef ica foUt&fyl on les cinq Us ûc
JLi-namrerümpüfee félon leuagiUeùe
mofctjtneurfainfî^afbim DesflttaUietv
fie® qui tic piitibiet point DupllefUiecqueB
mljtrpour mectreeu leurs lampes
Voici l'alphabet du caractère avec lequel le texte de ce livre est exécuté :
aGc3brfq$t6ffnt9iit)opqtïdftu9pp^
ff ff (ï . : ^/
C'est le meme type que celui de UOniumyre des Chrcsikns (voir p. 122),
semblable, sauf la capitale I, à la bâtarde dont se servaii Pierre Lcvei
J 4<?4- (Voir alphabet de Lever, t. 1" p. 416.)
avant
ATELIER DU PETIT LAUKENS
29
I ii première nef est celle des Folles d'Eve, conduite par deux démons
déguises en fous. Eve est ;lu pied de l'arbre au fruit défendu servant de mât
il la barque :
lapiemicc* nef BeôfoffesBc Une jfb. i.
r aptmim feffe ttfuie
,1— i-tfDuî feîfiepitfûufE^fibtnînct
JËrçœffc nrf ic me «finie
fccmfanf&aeftfjauft gcwuetnet
Je fmp fut feufeefit fermer
Je cognoiemafïjajifie© r ïoîffce
èm^fofffeftwiefeiimener
toene^nmipterfir SojnoitHeffrft
iDenejfîûmfCf&imoifeffeitt
ftene^ cp ficfienedjemwer
Hmme^ So^ftfïïeputffïee
point ne fee Seufjp^twiSonner
t>n tontine Seufy fteftemmer
Adam s’avance près d'Eve, qui récite des vers appelant la compagnie de
autres folles :
La première folle je suis
Qui doibs sur tomes dominer.
En ccstc nef je nie déduis,
Voulant bas ei liault gouverner;
Je sçav sur toutes discerner;
Je cognois mastz, cordes ei voilles.
Venez folles sans séjourner,
Venez compter de voz nouvelles,
Venez dames ci damoiscllcs,
Venez ci détiens cliciiiincr.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN Y RANCE
1 3 o
An milieu de fa seconde nef, conduite par de jeunes et élégants rameurs,
se trouve debout ime courtisane qui arrange sa chevelure, tenant un peigne
d'une maiu et de l’a Litre un miroir dans lequel elle se contemple. Son com-
pagnon aide à monter en barque la société de jeunes folies à longue che-
velure qni attendent sur le rivage :
Italiens trop estes esbahys,
Trop paresseux de cucur et de pensée.
Ne soiez plus, je vous pry, si oysiz,
VosEre douleur est malmenant passée.
Ordonnez, vous menez du îout la paine.
Doresn avant fuyr oysiveié.
Par cliascun jour la paix on vous ameine.
Osiez courroux ; prenez joyeuselé.
Voiey ma harpe qui présent vous invite,
Vous rcsjouyr ce jofiz temps nouveau.
Aussi le boys verdoiant vous ineiie
Avec, scs Heurs et le chant de J'oyscau.
Il y a dans ces vers une allusion à la conquête du Milanais que Louis XII
venait de faire sans coup féru, et au bon accueil que fui avait témoigné
la population, lors de son entrée à Milan, le 12 octobre i49p>
La troisième nef est celle du sens «de ouyr». Deux femmes font de la
musique Pune jonc de la mandoline; l’autre accompagne de fa harpe; une
troisième, coiffée du bonnet de folle, agite ses grelots, se lève an milieu de
Oii estes vous mortels de coumige !
Gens sours aponchez vous vistemem,
Venez, venez. Saillcz îost de r.aige,
Trop avez demeuré longuement,
Venez tost. Si orrez doulcemem
Le doulx vent de Zépïiire et ses seurs.
Les folles du sens «de odorev» se tiemu
sut dans la tjuauième nef :
HISTOIRE DE L'IMPRIMElilE EN FRANCE
Une troisième, se penchant à (avant de (a barque, appelle ses compagnes
qui cueillent des fleurs sur le rivage et les interpelle en ces termes :
Venez, folles, hastivement
Qui odorez bonnes saveurs
Et portez en habillement
Robbes de diverses couleurs.
Venez, apportez voz oudeurs
Et voat pouldres de violettes.
Venez, venez, mes bonnes seurs,
Saillés toutes de vos chambretes,
Céans vous serez îenuz sécrétés;
Entrez toutes en ce beau lien.
De fleurs serez tontes couvertes.
Dans la cinquième nef, qjii représente le sens «de gouster^, une table est
servie; on vide joyeusement les gobelets en se laissant aller au grc des flots :
O vous chevaliers paresseux
Menant vie sardanapalique,
Levez vous du dormir oyseux
Il est temps que chascun s'aplique
Pour Dieu veuillez avancer,
Vous verrez c.y commencer
Les banccjuctz de lagent gourmande,
Lesquclz on ne pcult appaiscr
De toutes sortes de viandes.
ATELIER DU PETIT LÀURENS
'33
La sixième nef est celle du sens «de toucher». Plusieurs couples d’amou-
iuix comme n ce in leurs ébats en s’embrassa m et en se [minant :
O compagnie amoureuse.
Génie, plaisante ei joyeuse,
Âpprouche toy : je te requiers,
Car pour luxure je te quiers,
Tu es sa cure et pensemem
Très aggréablc entièrement.
A I avant des nefs flotte le pavillon allégorique de chacun e d’elles : la
Luxure est symbolisée par un bouc, la Gourmandise" par un porc, et ainsi
des autres sens, selon Temblcme attribue à chacun d’eux.
Les illustrations de Ln Nef des Fades sont d’nn dessin facile et tout a la feus
soigné s Les moindres détails des costumes sont rendus avec une précision et
une recherche qui charment. L’artiste a fait preuve d’un véritable talent dans
le jeu des physionomies qui caractérisent les passions qu’il a voulu repré-
senter. Ces figures sont des meilleures parmi celles de l’école française du
xvc siècle; elles nous paraissent cire de la meme main que celle qui dessina
les personnages du Compost ci Ktdmdfier des Berger es, publié par Guy Marchant
en \ (Voir fac-similés, t. Itr, p. 38^-387 )
1 Nous avons reproduit ces figures d’jprès l'ad-
mirable exemplaire imprime sur vélin, lègue à fa
1 '"rance par le duc d’Aumale, et faisant acLujgpe-
m^nt partie des richesses ariistiipies du Musée
Coude, à Chantilly. La BibEiodu'Ejiie Nationale ne
possède pas ce livre M. Prnctor en signale nu .antre
exemplaire an Musée BrUamïkjiie 1/tdt'x fs ejrty
prtnteJ fashy n° S 177; ouvrage cité
134 HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Ces gravures om reparu dans une édition ianue imprimée a Paris, pour
le compie du même éditeur de Marnef, par Thielman Kcrver, et datée de
Fan du jubilé j 500, le xu des Ccalendes de mars.
Le Pem Lanrens a imprimé la première éduimi du Dm Tulles des Offices ,
traduii par David Miffant, de Dieppe. Cest un très beau livre, jusqu alors
inconnu, qui se irouve dans la bibliothèque du baron James de Rothschild r.
Un aune exemplaire, ci lé par M. Pructor, figure au Musée Britannique-.
Voici le fac-similé du titre de ce volume, de format petit m -folio1 :
enftipt l e Iture
bulles ûcs offùes-£eB
a Dire Des operations bu
maines:ÿemieufes etbo
nettes, familtafmnéfc de
remet; et félon la trmj?e fè
tète et mfencto De larteur
f ranflate en franroys par
bonnoiab le et ptuDeut bo
me^amDmiffanfwfril
lier et gouuerneur De la
totilebe j^t'eppe : au quel
Iturer&afmn borne pour
ra pienbre biaps enfet'gnemens De bien et bonettemetit bture
en fottete humaine félon bertu moialle-moyetmantla quelle
auerqs foj? pourra paruemr en la gloire etemelle De paradis
qui ettlafmet fouuerainbienouronftfte félicité bumaine.
La grande inuiale S, formée de deux dragons al >1 nichés que Fon voit en
tête, csj une imitation réduite, avec quelques modifications, de la lettre de
Lu Mer des Hystdms de Pierre Le Rouge. (Voir t. V\ p. 480.) Ccne lenre
a été copiée assez exactement, avec 2 millimétrés en moins de hauteur, a
Lyon, par Fimprimeiir Claude Dayne, qui a donné le 15 janvier i/[p 7
v. si.) une antre édition du même livre de Cicéron, Des Offices.
L'édition de Paris est sans date et imprimée «par le Petit Laurcns pour
discrèie personne Jehan Peiit», dont la marque sc irouve au bas du titre. An
verso, on remarque la figure de Fauteur de La Dame Macabre , assis dans
une stalle gothique devant un pupitre. (Voir p. 123.)
1 Çiitdlpgïie KahschiU , i. HI , jC 2556^ ouvrage ckê. 2 Index m mrfy pfmtcA hvh , w" Ht 7^
ouvrage cité.
ÂTHLITIR DU PETIT L AU RENS
■3?
Le Petit Lanrens a imprimé le roman de chevalerie d'Ogkr k Dannoys f
qui! a signé, mais sans y mettre de date :
B ^ f tfuen j it 8c Bku ft Zt f om
fa court œfiefle*£p fîmfîte tom
mon! nomme ogttt fe fiânote
parfant Se e Si fee üit tôt tre et
gume poiieff®q«îfeuttnfem
Bfepfufimte noflfeo piïceepü
rojw^onÉrefeô
Sente* JmptimeapatUpm
le petit faurme,
Le titre commence par une grande lettre sur fond noir dans le style de
celles souvent employées par les imprimeurs lyonnais :
uûgflnicîrïaune
tttari^ujfitfp
BeepeteBe fronce/ fequef auec fripSe Su uop ^atftmupgne^affu fee papeitefjoïô Se rSme
JÊt rnnift fc pape etj fonficgc * fitconquift tno jra (mtfifee mon® f«rnÿin6 m cfamp Se
CotiâffWafîuf^uotr^uittumont top BegppfeBcwmf Btr. , 3g>îüfjpet fouf jaijBefiafiifop
ne Beuanf ÂaorçÆ lu ftam oq foi f fmt Seyant aae*0f f y f couton ne ^p Bengfetme-tef top
Batte/ et cBquiff :pfufteure autres £atflC3teeftfTfe3t!^)giet
Le volume* de format petit in-foiio, est exécuté avec les caractères de
JJ Ordinayre des Gmtitus et de ïJki Nef des Folks ,
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN ER AN CE
* ^6
l.e Petit Laurens a imprimé, en petit in-folio a deux colonnes, Le Songe du
Vergk)\ dont il y a des exemplaires un nom de Jean Ahsot on Alrssot, libraire
à Angers, auparavant associé avec Pierre Lever, imprimeur a Paris (voir t. Ier,
p. 4 15 ), et d antres à celui de Jean Petit, libraire. A la fin de ce volume, on
retrouve la planche représentant I auteur de La Danse Macabre, illustration qui
provenait du materiel de Guillaume Le Rouge, de Troyes, et dont le Petit
Laurens venait de se servir pour son édition hïsnmk . (Voir p. 1 2.3.)
H u exécuté pour Jean Petit une édition du Cominmkr d* Anjou n du Maine
et Le Mkthx de la Passion N os ne Seigneur lesitemi :
C# fonnîurf/üfafûHSÿr nofîrr ftigiïv
trfnniftet bf fatourtbeparabfaaf/îf rmpif
mff apaci&afitpïeftntitpafïtat) par j&piï
t tt Ta u 1 t nû pour jfrftnoia 0fr 0o m mr Jl ej)
prtft fiËiafreüf funnierfrfe br parie: bernons
rant rij fa eue fat n et Jaq uf e ou ptnb po ut t n
frtgnrfrfForjbatgrnÉ
Le une de celte édition, que nous reproduisons ci-après, est orné d'une
superbe gravure tenant presque tonte la page, et qui représente le Christ en
croix. A gauche, 011 voit Jésus amené par les gardes devant Ponce-Pilate,
La scène du milieu nous montre, au premier plan, le Sauveur crucifié; les
saintes Femmes sont à gauche au pied de la croix; de 1 autre côté, les soldats.
La mise au tombeau est figurée dans la perspective de droite. Cette" illustra-
tion est encadrée a droite et à gauche de bordures historiées et ornementées
ATELIER DU PETIT LAURENS
<37
très remarquables tirées de LÏOrdinayrt des Cmtiens et de La Danse macabre
historiée , imprimés auparavant par le Petit Laurens ,
II existe une édition antérieure à celle-ci du Mystère de la Passion. Elle est
datée de i4ÿ° et a été imprimée pour le libraire Antoine Véraid.
Bien que les caractères nous semblent être les mêmes que ceux employés
n. 1 8
iurruiLEi t K iTJn-^ h e.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
138
pour les sommaires de ha Dame macabre historiée (voir p, 124 et 1^7)? Pous
hésitons à attribuer cette édition au Petit Laurens, et nous croyons quelle
est plutôt sortie des presses de Pierre Le Dru et Étienne Jehannot,
Le Petit Laure ns a public une édition illustrée petit in-folio du Ranimant
de !a Rô$e, qu'il n'a ni datée ni signée et dont voici la dernière page :
jfrj fie eftajit eÉ (JïmSte
JD fut font crquefc foifiç
ÿtjDme 9c touffu te frie Bietj
Qstontquenuf maf grcnemetj fteuf
%t toufp qui nufmafneij conceuf
Sine me ronfentp (euffee fl faite
JEequiffcet qurf mtçonuinf faite
mappeffeifSetmuenflrîf
Que f up fai® géant Stfauerianf
jéf fuie trop oufftageup ce Sit
np met if nuf miadit
Que ne pifingne/p maine/iraieuiffe
Uofief^an^ee/ttffeute/d fueiffe®
Qua ut et) fi Çauff Segze m e Si
Que tm ftnoGfemmf t^air
Que mefp««ncenefïpaôfa0fe
pourceque 60P3 {E ag«a0ft
Jfuflc Sue loua mes fi nfteffur®
jCümmeffltirSoiumf Secteurs
jCaimotuf efïoieeij euf^ tenue
Quant panufp iefu Stuenu®
rieffeque pour ètfeaff icÇc
neffof f paejl ritÇe
flufi'euidtnatittîfïflSemte
Qui meutenf apSe mieufy queitufj
put® a fou® fe ® 0aum® 8e foft
itfquefj tantôt® Sien ne fatcfùft
ÏDe® feœ uBaup fut® amouceuy
j£nfrt fæffmfUcsfauoueeup
lÆcnfi gtacee Bip (bieou Scngf
^aiGSemjtforçnemefouumt
Qui font gafïfleif moi le peine
g® augte tic0efle fa iSt fane
Qui tmcqueGfle pitié nufa
Quant f entrer m e nfiifa
3Du fcnfftef queffe ^ai8oi f
ÎDrcefîtt »pa® ne fe gntfloif
ptitou te fuie cean® $enu®
Ucpofïemmf fc® faufp menu®
S® afgte me® moicefj ennemi®
Qui tant meurent atrieie mi®
fEfpectafementtafoufîe
B faut fot| dfappeauSe fouffà
Qui 8e® aman® feerofe® gmfîe
£®ouft etjfdf me® (Jonnegaïf
flin® que oifee m t cemuafle
£>wmot) Sucifencoîfimoumffe
pai geant tofûrite tuetUÿ
JLafTeut 8u fléau toftttfreurp
flrnfî ieue fa tofe Smurilfe
fl tantfutwwp iemefUeiffe
iTefî fa SU nommant Sefa tofe
QufWftvnouï® efï foute encfofe
3hipttmenoiuieffemenla pari®
ATELIER DU PETIT LAURENS
*39
Les figures sur bois de ce livre sont les mêmes que celles de b édition ano-
nyme reconnue pour avoir été imprimée à Lyon par Guillaume Le Roy et
qui ont .servi également aux deux éditions faites à Paris par Jean Du Pré
et Nicolas Des Prez, à la fin du xvc siècle. Le titre de l’ édition du Petit
Lanren.s est imprimé avec la grosse gothique de la première ligne du Mistm
de la Passion :
jEerommantDdarofe
tmpîteeajàarfs
Il en existe deux sortes d’exemplaires. Les uns ne contiennent que ces deux
lignes; dans d'autres on voit, au-dessous* la marque de Jehan Petit. Le texte
est imprimé avec les caractères de U Ordinaire des Crestiens, signé du Petit
Laurens. (Voir fac-similé, p. 122, et alphabet, p. 128.} L’édition anonyme
des Pastilles, qui se trouve à la Bibliothèque Mazanne, est exécutée avec ccs
mêmes caractères :
Cpd»tcc fcmoit6ctff«i?pfaû)6(:pm7f3(c
©nie ft recteur 8e fûUG tes efemene
£ar te ne ïop p îm faite nmf 1 (fiente
©ne Zay mer Steu cr feo a>mmanfimien g
CC iEîr ^ ^ P° fïiÉT çjopofïft'onô
fiée cptffre* $ fuangtffeG Gomiiticaflfcs*
ZJucctiffre ffa? fcflee foJïctmeffrefiefoHfe
frmnee^ fapaflfcijp Ecfuttrtriütj fiennfïre
feignent» f£t (effee aüfjr fies cm crçfqka
fie fagtoieupÇitfSt marie 3rT1primeeeca
parie.
Le Petit Laurens a imprimé, pour François Régnault, Les Dicts des Philo-
sophes, de Guillaume de Tignonville. H a publié la traduction française de
X Erndi tannin peuiteutiale , sous le titre d 'Introduction an sacrement de Pénitence, avec
les memes figures sur bois que celles de I édition latine d’Antoine Caillant.
(Voir t. Lr, p. 322-323,) On cite du Petit Laurens des éditions des Luuetm
des Princes, de Moschino t; du Temple de Mars, de Mo linet; de la Moralité de
P homme pécheur; du Cousin inkr du pays T Anjou et du Maine, et des Cinquante et
nng an-ests dr amant, de Martial d’Auvergne* livres non datés qu’on 11e rencontre
pins. H faut descendre de 1491 à 1499 pour trouver des impressions datées.
O11 mentionne encore d’autres volumes du Petit Laurens qui ont disparu.
i4o HISTOIRE DE LTMPRIMERIE EN FRANCE
Ou ne connaît, jusqu'à présent, que deux livres latins sortis des presses du
Petit Laurens : le traité de Gaguin sur la versification, sans date, qui porte
sur le tiue la marque de lu Croix Blanche, et la Grammaûca Pewtti , datée du
zo décembre i4ÿp> signée du nom de l'imprimeur ainsi humisé : Paivm
Lait rendus .
Le Peiu Laurens s'est servi, pour 1' Àrs versificatoria } d'un caractère gothique
de 10 poinis, le même que celui employé pour les noies marginales de
UOrdhuiyre des Cresrkn s et doni voici l'alphabet :
'BT&tL&Sif ÆlfcJmXimiî
abtdoef$bi]'MmTitîpqrîfcüvj:7î fflflt .:/ÿ( JC
à b *3 6$ £*1 irt f tftpû
Le Petit Laurens ou Laurent, dom le nom étau probablement Laurent
loin coun ei qui devaii celui de Petit à un surnom, a continué à travailler
jusqu'en 1517 environ. Le roman de chevalerie de Godefwy de Bouillon ,
illustré de figures sur bois, qu’if imprima en 1504 pour Jean Peiu, est une
de ses productions les plus remarquables.
Son atelier était snué rue Saim-Jacques, près Saint-Yves, à l'enseigne de
lu Croix Blanche1 . Dans sa marque, que nous avons reproduite au commence-
nt en 1 de ce chapitre (p. 1 J 7), figure un écu supporié par deux licornes. Au
centre, une croix blanche dentelée représente son enseigne sous lorme de
rébus : Lu blanche. Au-dessous de la croix blanche, Fini ti ale L au m i lien
de fleurs. Autour, dans la bordure, on lii cetic devise :
Chascun soit content de ses biens,
Qui n'a sufisancc n'a riens.
1 Rue Saint- Jacques, il y avait trois nuisons a
l'enseigne de Ci Cr*ûx RCïht'h? ; [Tnne était dans Je
liant de la rue, mut h côté de J’êglise Saint Etienne
des- Grès; mie autre, au-dessous de Saint' Benoit,
juste en bce de b maison de LEsctuu Setcil; une
tioisiênie, paroisse Sain t-Séverin , était un vaste
immeiihJe avec façade sur la rue des MatLumns et
se projetant iatêraJem en t sur la rue Sain t-Jaccjnes.
Cer emplacement est celui qui est Je p] n s n ppr odi ê
de J a chape J Je Saint ■ Y vcs.
CHAPITRE XXVIII
L'IMPRIMERIE À PARIS
ATELIER D'ANDRÉ BOCARD
(14^1-1500)
Bocard, libraire ei imprimeur. — Son pays d'origine. — Livres imprimés pour lui et par lui.
Nom d'un de ses correcteurs. — Ses initiales ornées.
André Bocard ou Boucard, libraire juré de ['Université de Paris et impri-
meur, était Poitevin d'origine. Il avait des ouvriers de sa province dans son
atelier, ainsi qn'ii nous l'apprend lin- même à la fin d'un Sailuste imprimé
en i 497 l- Le premier livre qui porte son nom, VExpasiria Gtorgii BmxeUaisis
in snmundds Pétri Hyspaui , est daté du 2c? aont 1 4jn et a été imprimé pour le
libraire Geoffroi de Mai nef, son compatriote
Le 17 novembre i 493 (] 5 des calendes de décembre), Bocard imprime en
in-quarto le texte latin de l'Ecole de Salerne [Kegan m sa ni tans Salami ta nu m)y
avec le commentaire d'Arnankl de Villeneuve:
i ^metî .nftatto compoftmni feu ojdfnatum a ttui
gfftro él do &e t lit a no aara 1 bu fa n omnium mdkcop vlnemïtij
flcmm-i. ^mpwfîim partfîf per mtaglftrani Hndreâ b wardrv.hal'.^e
€£brie*Bîînc i^UefimoqusdrihsÈieriiTio nonagelîmointia*
Ifeocopue optitutfqiwdtïro medidne votatur*
M. Proctor indique trois autres livres sans date : Æsopt fabnl# cum com-
menta; LibrFaati cum commenta , et enfin l'ouvrage d'Albert le Grand, intitulé
r Bocard copie la pièce de vers en disiiques,
bien comme, du Sallnsie de 1 4^ 1 imprimé à la
Sorbonne et commençant par les mots suivants :
jVuuc parut arma vïroitjüe shttut rtx or fris
qu'il applique à l'expédition au delà des monts que
préparait Charles VIII; à l'avant dernier vers,
Bocard remplace le mot Ahmimas par Pktdws :
Anuigerisquc tais Pictjÿvs tutiwaurres f qui
Hqs prime rs libroi anud JultfW liM-
! Cette édition est indiquée dans l 'Index p tarp
prhited betks de Al. Proctor, sous le S 1 55.
4 *
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
De Secretis nmlierum et virant in , sans date. D'après le savant bibliographe, ces
(ivres auraient paru entre août 149 1 et novembre 1493 ■
On voit (a marque de Bocard sur une édition du (ivre illustre ayant pour
titre : L’Art de bien vivre et de bien mourir, à (a date du 1 2 février i4$4 (n- St.),
imprimé avec les caractères de Pierre Le Rouge, dont Jean Maurand ou
Morand, imprimeur, venait de se servir pour Les Croniques de France , imprimées
an compte de VcrarcL
Le jo mars de la meme année, Bocard publie une édition in-folio de
lei Légende dorée, en français, avec figures sur bois, conjüintemejit avec Jean
Du Pré, qui en fît ( impression. La marque de Bocard est placée sur le titre,
côte h côte avec ceüc de Du Pré. (Voir t. L, p. 2Ô9.)
Le 1er mars 1494 (n. st.), un antre imprimeur, Jean Lambert, avait mis
au jour pour André Bocard 1111e édition in-qnarto de VÈgnylhm dammn divine,
de saint Bonaventnre, et, le 12 avril, (e même typographe achevait encore,
pour (e compte de Bocard, une Imitation en français. La marque de ce der-
nier se voit sur (e titre du Tractants de magich nrtibm , in-qnarto de 14 feuillets,
sans date, imprimé par Antoine Caillant.
Le 10 février i4p4ï André Bocard exécute, pour Je compte de Jacques
Bezanceau, marchand libraire demeurant à Poitiers, a 1 enseigne de la Tetc
Noire , le commentaire latin de maître Pierre Tatarct sur la Logique d'Aristote,
suivi de celui sur la Métaphysique, du même :
Itfmctuorura fadle# opua intiroductoitiïfu logfe
ram pfjilolcpfrfâ nîcnon mefëpbëïcâ ,stj1eiUtep0*
rtüïïmc ïiri mBgtftri pfth iatflr<T.oilÉgtntilïrme ta*
fMgafTj tmpiUflpiudiît! viri JacPNbcjflweou rticr
rat ans pi rto LKn*f ôfinnn ta pü ilij ctira tf m a
sjti'tn flndrct bocard. Simo pnimilletlmo.iCjCir C*
ticnj0trïmoqiîarro,&çcui ofcfrfoiianjf»
La meme année, sort des memes [liesses une édition 111-qnarto des Géor-
giqucs de Virgile, texte latin avec commentaire, composé avec un caractère
gothique de 8 points, beaucoup plus petit que les types du texte, le meme
qnc celui du Commentaire de Tataret sur les livres d'Aristote, mentionné
ci ■ dessus.
Le titre, Géorgien Virgilii aun commenta faiii'dïari , est disposé en deux lignes
dun très gros caractère de 24 points, débutant par 1111e lettre ornée de Ja
truie x e en rfy prhmd tmh , nOT Si 5 1 - 3 1 53; ouvrage cite.
ATELIER D'ANDRÉ BOCARD
*4 3
hauteur de ces deux lignes et tirée en rouge. Au-dessous, on voit la marque
de Bocard accompagnée de sa devise également tirée en rouge :
eoigi'ca trirgih'j eu
comentofenultarû
Le texte est exécuté avec un caractère gothique de i t points, dont voici
l’alphabet :
s&mq JLüfel Ré©
1^*1^ B % 33 3 abcDdefgbiiiunopqr*
ôftuvjtyj aBb9pi3cc9ïilJl,,mmqnn0Ôpï>/pp^
f /( J ffflfTft
Le Virgile de Bocard ne porte pas d’indication de mois ni de jour d’achè-
vement, comme plusieurs autres de ses impressions, mais simplement la date
de l’année.
La dernière page, que nous reproduisons ci-après en fac-similé, ne com-
porte qtie Luit lignes de texte, suivies d’un libellé en trois autres lignes.
44
HISTOIRE DE LTMPRIMERTE EN FRANCE
annonçant que (ouvrage a été terminé heureusement à Paris, 1 an du Sei-
gneur 1 4pS- Le nom de Bocard ny figure pas. La marque, qui se trouve
sur le titre, indique positivement que le livre est sorti de ses presses.
ctfcrfMmr pfrDnutnl.qtifj (1 fcrfber^ttic per duo f.fruftrâ eïtfpmrrtr
: Poctrinali cuti» oi'atur. tôciilo 15g a oare ttecet ocia pocula fan $c*qti i
lufï td eft ego qn ï focefï feci carminé pafto mm foîurct b uttotieg: et ego
eudag ïtmenti id i iti uent aie. j© tpfire.lfric cit flpoftropfrj quia loqnfE
qbr«nifmiTo:W eft fed ttbi lUudcantienrcI IjbfUtn btfKûlttommqiii
tnaptt: Kf br* tu pjiult rctubane fbb tcgmfiic fa g;, q nos JjîtiMî litige
georgicomin i buccolka mbot voLutrtu a itbm dicfdoa fepdrauï*
^rattadjiirte tibf cuifubfiHii culmina clf*
iCDarmite ftfperquattu ottftooag^tij dï
«mnimtoîonefûmiltarrtïïmo opoapïeflflniimiliater ftnft*
3JmptcffUinpariïl(( JSmo $ni.ïD *££,££ *pcv*
Voici Faiphabet du petit caractère que Bocard employait simultanément
avec celui du texte (voir l'alphabet à la page précédente) dans le Virgile
paru en 1 4^5 :
6e>3"ftrzD]F]Æifc ÆiaS'Ê t! abtcdffgb
ÜUmnapqrjeftuvTTfJ àb’f n+rmm*fiii*âo°Â()j}iiï
qqpïHlf ffflflft . s{
Le 25 août 1 (8 des calendes de septembre), André Bocard imprime
KExposiiio Hymnontm per ratnm aimï cirai hm 3 in-quarto.
Le 6 septembre de la même année, ii termine, pour Pierre Régnault,
de Caen, une édition des Métamorphoses d'Ovide, avec commentaire, qu'il
dit avoir imprimé avec de très beaux caractères ( opnmis chnraçtenhus ïmpressnsy
Ces caractères sont, pour le texte, le gros caractère du Virgile, ci-dessus
reproduit (p. 143)? et, pour le commentaire, un caractère intermédiaire de
£ points, dont voici le spécimen :
Bïac&iËf emyxAfon&ib&w&'&viz
abÉdECfsfoUfHnînûpqrjtf tuvx y 3 ffflfFJTft
à ? 5 5 f 4 $ n nftô p P ç p p ^ 3 y q $ ^
f r^tîÿfi^tlu*
Bocard travaille tour à tour pour Durand Gerlier, .leau Richart, Jean
Alexandre et Jean Petit, libraires-éditeurs.
Le 20 décembre 14^ 7? d achève l'impression du Sallnste dont nous
ATftlKR D'ANIME BOCARD
avons prié au commencement tic ce chapitre, et le i 3 janvier 1 4 (^3 (ides
de janvier 1497 v. I), moins d’un mois apres, il cji publiait 1111e autre édi-
tion aux frais de demi Alexandre, libraire de î’IJniversitè cl’ Angers, et de Jean
Petit, libraire a Paris.
Le 22 novembre, Bocard imprimait, pour ie compte de Durand Gerlicr,
les Lettres et les Opuscules de Robert Gaguin, dont voici la fin :
<[50e bacuio fiagufnt»
dNrario nfrumbaculo reptaregaguinuift
SZixi peé non pigrio: bleuie nu per erat?
Jtur labo:/moibuo Jfïmul et variabilté et W
lEtlinbué ateruem&rilitiierefenenu
âtcfoletannofafïbùoarentibué arboé
EUtnïti farce me viotata ruât.
finie.
C^piftolaru ctotationu tradatuftp bcvjrgftteo
dfrarieconceptu/necnon epf ’rln tum alio:ü<p
opttlcJbmm t i lBoberf i gaguiiti fini 0. &2uc ofa
©urancUgcrieri biblropoie parifi adlpenla im*
pjHii a funt in v tco lancti jacobiad oiui 'Bfô
nifu tigtiû e côfpectu ecctefi e b eati 4featurini ve
natta bab id , Sruio \cccc rcvtl|. TBoiiÆb.
feomda etvigdïmo, g magFmBndrea bocard.
Ce volume est composé avec les caractères reproduits ci -dessous :
abcodergbijklmnopqTîaftuv^rî fffltffTfl ( ) > \ t * $M
âbb^PÔée^Çîi^fttt r^l^f f t9ÛTÿ ^
Le 28 juin j 5 00 (4 des calendes de juillet), Bocard met au jour divers
traités de saint Àthanase, de Didymc, de Cassiodorc et de saint Cyprien,
sons ce titre général : Uliisniinii morum opmada . Dans un avis au lecteur,
figurant a la fin, Bocard se qualifie de typographe très habile ( aitcaginpiim
so/Sfimiinis) et il sollicite les suffrages du publie pour avoir imprimé ce volume
aussi nettement, après bavoir corrigé avec une exactitude mathématique (r/ni
mm terse aîtpw ml miiiiscîni ctisrignm compressif} . Il nomme en même temps Cypnen
Ben et ( Cyprin nm Bemi) comme ayant été son collecteur (pii cmtigatrices 11 w uns
tipjxisuit) , et il appelle Jean Petit, <pii fit imprimer le volume avec son argent
(pii sno ire imprinmuLi rrndidir), le mcillenr des libraires {hlbliopohmiiu opri 11111 s\
Bocard n’a pas produit par Ini-mémc de livres illustrés. Lu Légende dork ,
jj. 1 p
HISTOIRE DH L'IMP RIMER! E EN FRANCE
146
il 1 nsi que L'Art de htm vtm et de hkn mourir, qui portent sa marque, ne sont pas
sortis de ses presses.
Dans les Métamorphosés d’Ovide, imprimées par Boord pour François
Régnault, de Caen, on trouve une grande gravure sur bois qui représenté
Hercule exterminant les monstres. Cette planche est empruntée au matériel
d’illnstraiion de l’éditeur Antoine Vérard.
On remarque, dans cet Ovide, quelques leu tes ornées d'un style particu-
lier que nous reproduisons ci-dessous :
Les mornes lettres reparaissent trois ans apres, en avec d'autre* de
meme genre, die/. l’imprimeMi Félix Baligault. Elles nous semblent provenir
du matériel de Michel Tholose ou Toulouse, imprimeur, rue des Amandiers,
qui en avau employé quelques-unes auparavant.
Bocard ■ possédait en propre une aune série de lettres ornées, sur fond
crible, dont il s'est servi pour le recueil des Lettres et Opuscules de Gagiiin,
en t.^pS, et qu’on retrouve, à partir de cette époque, dans la plupart de ses
impressions, notamment dans une édition de Tcrence du 22 juin (10 des
calendes de juillet) qui ifcst pas signalée par les bibliographes. Quel
qitefois les memes lettres sont tirées en rouge comme dans les Consiïiuiwucs
Angiitf, de William Lindemvood, in-folio, imprimés en mai 1501,011 beaux
caractères ( houesns chnractmhus ).
Nous donuons ci-contre l’alphabet de ces lettres, dont quelques-unes sont
assez originales.
ATI- LU- R D'AN DH É ÜOCARD
LETTRES ORNÉES D’ANDRÉ ROCARD
■ - j s*
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
André Bocard a imprimé encore beaucoup d autres livres dont nous
n’avons pas fait mention ici, entre autres un Comtumier de Poicton, in-folio,
tpi’il acheva le 10 avril 1500 (v, st.) pour Jean de Mar nef, libraire de Poi-
tiers, Son exereice s’est prolongé fort avant dans le x\T siècle, jusqu’en 1531,
A la fin d’une des productions de son atelier, André Bocard a mis cette
fière devise en l’honneur du livre, multiplié par l’art de 1 imprimerie, qui
durera jusqu’à la fin des siècles ;
S ter liber hic, doncc fin et us formica marinas
Ebibat et totum testa do perambaiet or b cm ,
Que cc livre reste jusqu'à ce que la lourmi ait bu les Hors de la mer et que la tortue
ait fait le tour de la terre.
M, Proctor a remarqué que Bocard et un autre imprimeur parisien, du
nom de Félix Baligault, se sont parfois servis des mêmes caractères, et il s’est
demandé lecpiel des deux a été réellement imprimeur, O11 ne peut dénier
cette qualité à Bocard, qui prend tour à tour les titres de typographe très
habile { calcogmpfi as solertissimas ) , d ’ exc e 1 1 e n t imprimeur ( optim as calcogmph as) ’ ,
et qui insiste sur les qualités de correction de ses éditions2, ce qui dénote
clairement qu’il pratiquait lui-même le métier,
Bocard et Baligault ont pu se pourvoir de matériel chez, les mêmes fon-
deurs de caractères d’imprimerie ou bien se prêter leurs matrices. Ainsi les
petits ca r ac té r es du commentaire des Géorgien Virgiln , de 14515, sont iden-
tiques chez l’un et l’autre. Nous n’y avons trouvé qu’une différence imper-
ceptible dans la lettre b minuscule, dont le jambage d’avant se termine, chez
Bocard, par une queue en forme de crochet qu’on ne voit pas dans les
fontes de Baligault. Les autres caractères ont certainement des lettres sem-
blables, mats cette similitude n’est qu’apparente. En les regardant de près les
unes et les autres, on s’aperçoit de différences sensibles dans plusieurs d’entre
elles. Ainsi, en prenant pour exemple les gros caractères du Virgile et de
N est ainsi qualifie a h fin <|] une édition du Seîto hiiinatiîssune ténor Inee opéra Soins ta onn cew-
Dectrinale d’Alexandre de Villedieu, portant la date mentants et a/iis emn declainationibns , tmn orat'mnbns ,
du 2 y octobre 1300, opéra et diligmitw mégis tri A netreæ Bécart, impeusis
Bocard appelle l’attention du lecteur sur ce vere Johatmis Alexamtn et Jehamns Petit , libranmim
point, à la bu de l’édition de Sallusle imprimée Parisiis , qnam diligenter révisa atqnc hnpressa htibns
pour les libraires Jean Alexandre et Jean Petit : jaimani tpp~!.
AT KL (li R D'ANDRÉ ROCARD
49
l'Ovide imprimas par Bocard, la meme forme pour l'A et le B majuscules se
retrouve chez Baligault] mais d'antres lettres ne sojit pas semblables. Dans
l'alphabet de Rocard, le D a deux barres transversales qui n'existent pas dans
celui de Baligault, où la même lettre a im petit renflement au milieu du
jambage de devant. Dans les impressions de Baligault, TE est d'une forme
differente, arrondie à sa base. Le P a deux barres transversales dans les livres
de Rocard, tandis que cette lettre est un peu plus large et n'a qu'une barre,
avec un petit point an milieu, dans Ses publications de Baligault.
On n' ai ira cjiiÏj comparer les autres alphabets pour percevoir les nuances
qui les distinguent et qui permettront ainsi de ne plus confondre des pro-
ductions typographiques en apparence semblables, mais appartenant à des
presses différentes.
La marque de Bocard, tpic nous avons reproduite ci-dessus (p. 1 4 3 )? repré-
sente l'écu royal de Fiance, soutenu au milieu des étoiles par deux anges.
Au-dessous, deux arbres sortant de terre portent, suspendus à leurs branches,
des cartouches aux armes de l 'Université et de la Ville de Paris. Dans un
cadre qui règne autour, on lit cette devise :
Honneur an Roy et à la Court.
Salut à l'Université
Dont notre bien procède et sourt.
Dieu gart de Paris (a cyté.
Cette marque est souvent tirée eu rouge, comme dans le Virgile de ujp5
et XExyoslùo Hyiunormn d'août J 4 9 C
André Bocard ne donne pas son adresse sur ses livres. On sait, par des
titres ti archivcs, qu'il était propriétaire d'une maison située rue Neiivc-Notre-
Dume-des Champs, et qu'il demeura rue de la B il cherie, au Uou enferré; mais
ces titres sont du x\T siècle et ne remontent pas au delà [. Nous croyons
qua l'époque qui nous occupe il demeurait me Saint-Jacques, mais nous
n'en sommes pas certain. L'adresse de l' enseigne Saint-Denis se ht a la fin du
recueil qui contient les Lettres et divers opuscules, en vers et en prose, de
Gaguin. Voici la traduction du coloplion, dont nous avons donné plus haut
(p. \4$) ^ texte en fac-similé : «Fin des Lettres et Discours, du traité sur la
Voir Reïnouauiî, lui f n i tut it rs j hit v.r/tv rs f p. j j ; ouvrage cité.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
■5°
Conception de la Vierge Marie, ainsi que des épigrammes et des autres opus-
cules de maître Robert Gaguin. Tons ces ouvrages ont été imprimes aux
frais de Durand Gerliei j libraire parisien. Us sont on vente me Saint-Jacques,
a lenseigne de $tüur-Dmh\ en face de 1 'église Saint-Matlmiin. L an du Sci-
gneur le 22 novembre, par maître André Rocard.»
Durand Gerlicr, qui avait fait les frais de l'édition, demeurait, dès
dans le voisinage de Rocard, rue des Mathurins, à renseigne de tEsüiik
Fiiuwui ; mais nous savons aussi que, de i4yj a 1 498, il a donné une autre
adresse me Saint- Jacques [ntl sigiuim Cap'nls Dm DyonisU ) et qu'il est retourné
ejisuite à tEsmlk Fnnveau, près de l'hôtel de Cluny. Il n'y a donc pas lieu
de supposer que l 'enseigne de Saint- Denis était celle de Bocard, bien que
la manière dont elle est libellée puisse prêter a équivoque. L'exemplaire de la
bibliothèque tic Munich ne porte pas lad res se de la rue Saint-Jacques. L'indi-
cation du lieu de vente est supprimée après le nom de Durand Geilier.
CHAPITRE XXIX
L'IMPRIMERIE À PARIS
ATELIER DE JEAN TRÈPEREL
('4<5 1 -I 500)
/.es débuts Je Trëpwcl comme libraire. ’ — Ses publications populaires. — Ses principaux livres
datés el non datés. — Sa marque et sa devise. — Les rues et les églises Je ht ville Je Pétris
avec la despense tjnl se fait par ehaseun jour. — Les relations de Tréperel avec Michel Le Noir.
— Le Crauf Testament de Villon. — Chaudement d'adresse.
Jean Tréperel, libraire et imprimeur, a peut-être été l'éditeur le plus
fécond en pièces et en ouvrages de littérature populaire au xvc siècle.
Etabli sur le pont Noire-Dame, h Limage Smnî-Laumn> il y vendait des
livres d’heures, comme nous (apprend ce humain placé en tète d’une édi-
tion des Hom ml vsnm Komtmnm > imprimée par Jean Du Pré :
Qui aura vouloir d’acheter
Ces heures faictcs eu janvier
Vienne au Palais sans arrester
foui droit au quatrième pylicr
An dessus le pom Nostrc Dame
À TI tarage rie Suint Laureus^
Car les nicrchans diem sur leur âme
Qu'ils feront bon marché aux gens.
I.a plupart des livres de Tréperci 11e sont pas datés, de sorte qu’il est
fort difficile, pour 11e pas dire impossible, d’eu fixer la chronologie d'une
façon suivre. Bornons-nous donc à citer les titres de quelques-uns des livres
qui portent sou nom, car on n’est pas certain qu'il les ait tous imprimés, et
nous croyons qu’il l’exemple de Véravd il s'est adressé le plus souvent à des
confrères, typographes de métier.
HISTOIRE, DE L'IMPRIMERIE EN I- R AN CE
H2
On connaît de lui mie Progxwstkatwa \m\\dle /mur Pan *4ÿ2, qui a pu
paraître d ‘avance, selon l'usage usité pour les almanachs, dans les derniers
mois de i4ÿ i ■ Les bibliographes citent à son nom : La Destmaww dr Jthttsalem
et Ut Mort de Pilate , du 22 février i 4<?i u- sr-)j Lé H'mtaxe du milita u
chf-mfic r Pi me île Pwvewcf- et de Ut belle Magwcfaae > du ] 3 mai i 4 pz y et Le Dé/ta f de
Phownne vt de Ut frnme, par frère Guillaume Alexis, pièce de 6 feuillets seule-
ment, imprimée en 14^3. La meme année, Tréperel publiait, sans indication
de nom, Le Débat de la da 111 r et dr lesctyrr mnnelfawcnr faut, par maître Henri
Baude, petit in-quarto de i i feuillets.
De 1 4 5? 3 a 1 45>8, il fit paraître diverses éditions des Qmunqwts de France
abrégées, dont ou trouvera l'indication dans \c Mauwx! da Libraire, de Brnnct.
Nous donnons le fac-similé de la fin d'une de ces éditions qui porte Irtymir
pour Tnyiei'el ;
$<t<\üûttciï$ne$£e r&peScfrdncc
(f Z fottHem düpaftatfoîj Sefaute noBfc (|e û flWfiitiïW#
cto^traafquifôteSe te$tife pd fa piof pente $ fwifoefte
toüt£cpf(ipfc5efratu:e{î0enctafement 5e toute f àcjjofe
puGfiquc.
|f3mP^lctfPadiaf(rqt)m?HVfmc l'ourffumope fa
pemGie. Ædp rtti f quatre cena quatre par
Jltÿay'&vepertt fî&imre Semaorantfuafe pont rtojlre
Came a fenfngne fmiirt ïûnrene.
Nous connaissons, de Tréperel, Le Traîné des dix cawnittntlxmxas de /a Lttysda 11
uudstre Jehan Jcrmi, suivi de La Science de bivw 1111111 or , par le meme, datée du
21 juin 1 495 ■ Voiei l'alphabet des caractères qui tint servi pour l'impression
de ce volume. Jean Tréperel les a souvent employés au commencement de
sa carrière :
f<C ft a6cffrfg|}ifmrT)nrç opqriô fÉufl çp f
. : ^ / ( ) ff(T(ï
La lettre L majuscule a la boucle du haut ouverte, dans cet alphabet;
d'autres fois clic est fermée, comme dans Les Chroniques de Fraacr et dans
d autres livres. Les deux formes de cette lettre se rencontrent dans La Vie de
Madame saiucte Barbe. (Voir p. i 3 4 ■ )
ATELIER DE JEAN TRÉPEREL
l5 3
Mentionnons encore ; La bmoiste Passion et Résurrection pat le bon maïstre
Gamalkl et Nicfwdenms, son nepveu, m -quarto de 58 feuillets, d'un caractère de
gothique cattee, avec figntes sut bois, daté du 3 J tuai j 4 97 :
C?fûTtatûmo?tetpatnon.ftâu^tû refurmtfSbc
tiûttrcftfgftîeut njûcrfft^mpîlmcca îaarfepat.3!c|&an
ttcpetclDtnnurantfuticpontnoateDainealenfngnf
CàictïaurÉt*iLcûetcnUt(oui;uflpa^ïUnmtlauatte^
cens quatre wnBftyjtttL
Le 3 1 août de !a meme année, Jean Ttéperd fit pat aît te une édition petit
tmquatto de La Vu de Robert le Dyahk 1 ;
queffepouoiÉ penfer pour fa feutre») fopeufefe. pour
mettre (itj a najïre jSfent fiurertoue faiffetofie fetfueif
ÇerfaicdftcSarperfic^parferirofteSe fto0ert fequef fut
etjfaieuneffetantparaeract maufuiw'&eftcftÿatüut;
Eue et a tout maf/fattflce queepfup eu|î aufcwtjratf
foijfiamptï'c /pf«0feCai)qucîftgïpûfj fflftôddoir rt«f
te rtujercozfte ;et futfiepui&râme flftgfjommc faufuat
ge/ffltt&parfcrefimeBftc fic|îe mue afljïwentri pm<3
flrerjlequeiartifliefdtÇomme* ©tpm&futepanfcecÿ
noâfeffepljünaeurff comme tp Sruantaneeoup:
0ertSefqmïfûtt3uem?taue£ fa femmes faintcmÊt et
eut 0ofme renommée et fut pafepap me Se gtaiteeffe
petiercotiffoifoitSe cÇafcnr j 05ne iufhce et tm oit tout
forjpap&epOîftepai'îO. ^eutfiefafemmeflng Beau?
. fifjfequcfefï nomme JAicffaifo (îfüftauec cÇarfemaiV
gftrpfttfi>itï00m/top^uffe& g|ffeapSedcro(fîre et
cçaufcefafüpctefïtcfme, Æar forte cefferif mmoif
guerre anGp fdrajiite p Ée65e|ît«ifûit: cai il ne tes pou
oitapmet: ^M^ttflûfifemenfagranffiümteuref
0Ofinc renomme* frü&pattout fop pape ai'nfi
cfime foi? pere rofletf: car fou&ffeufp îe [quirent faûtfe
titerttmfque&er) fa fit; fie feitreiüure, 3Dieu par fa in
fine pmffmir* nouafiomt ft 0ietj et fi famtemeut Siurc
gueeijfafï'tjfiefto^ourenou0ameepui[fefit auerfee
feutô^oferfa fueeq Cagfoiteetcmeffe auectouo 0e^
noïfîj {<$$$. famfe&fie parafe.
Æÿ firofï fa fîtefie Kofierffr ffpafifc. 3[mp:rme a
pana ffe5arm'ettonr5flO[tfî^a^mtfqucrtte rene qua
tttflingfjjr&ipfept:
L’achevé d’imprimer Jie porte pas de nom dlmpvimcur, mais les types du
Gersoji de \4y 5 sy reconnaissent facilement,
* Nous devons communication de ce volnme à AI. Jacques Hosenthal, libraire a Munich. L'exem
[îlaire * unique jusqu’à présent, est incomplet au commencement.
iLirpiaiii*
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Cette édition de La Vk de Robert le Dyable n'est citée par aucun biblio-
graphe et était restée inconnue. C'est la troisième de ce petit roman de che-
valerie, imprimé pour la première fois à Lyon, fe 7 mai par Pierre
Maréchal et Barnabe Chaussaid, et ensuite à Paris, le 22 avril i4p7> p-ir
Nicole de La Barre. On y remarque des lettres ornées de styles mélangés, sur
fond noir, qui avaient paru déjà eu partie dans le Gerson et dans d'autres
publications; lions les reproduisons ci-après. La plupart de ces lettres sont
copiées d'après celles des Histoires Troyenues , imprimées à Lyon en i4$K>-
Viennent ensuite, parmi les livres datés. Les Dévotes louanges de la Vierge
Mark , par Martial d'Auvergne, avocat au Parlement de Paris, imprimées cil
14538, et La Vie de saincte Barbe et ses miracles > du 18 octobre 1 4pp ■
Æpflmfi h Sie ma &ame faincfeBatflc^ pfufmtts
âemifpmûatfee fiefaSictefdinrtcfTac^cffecieff impîi
mte a JDatispar 3î^flw treperer fifFmite Bemoutant fut
feponf noffreSame a fainet fanrfe cccc
quatre U ÿty.XepEm iourScoctofe
La marque de Trcperel se voit sur le titre d'un livret intitulé : Les Rues et
les Eglises de la ville de Paris , arec la despense qui se fait par chascun /ou r.
ATELIER DE JEAN TR ÈP ER EL
>5Ï
Ccst une pièce des plus curieuses, réimprimée par M. A. Bonnardot à la
suite de ses Eludes sur Gillet Commet, d'après mie édition de la meme époque
imprimée par Pierre Le Caron.
Nous en reproduisons quelques pages, dont l’une contient la nomencla-
ture des vieilles rues du quartier des Halles au xv* siècle ;
ÆesraeseUes califes üelaljiite
lie pane mu la® efpenfe qui fe fait
par (Ijafcmt four
j£te ntee 5e pdrie^f jîmicrcmcl
fcquartittfaefjaffrff
ÿagrant mefûinrt Cerne
ftftw fainct faufueur
fia we5e6eautep<iïte
ÿamtpfwee
fia rue de mont (Joiguctf
fia meCe quirquetonnc
tfarueaufpot)
fiamc Bf mafronfrif
£arueSeinerôetef
£a rue <m figue
^amfîcfagranifrrJüKÎmV
£arue CefapdiMruûnCcrte
fia rut fa [fumfc(ïour
£awrCepefonrt
£amefafat03uûirerie
fia rue Ce fa to ff <mn eu e
£a rue au feutre
£aracCefac0ûrroMMfne
£eefoi(ire fain rfeoppoifnne
fiaxtte fafataCfetterie
fia rue Ce prrrù) 5a ffefii)
fia ta e Se ta 0 aren g e ne
£amefafa[autierïe
fia me fatomegiffene
fiaruc famrf germain frwceïTope
£arurfaefauanCirre&
£aTiiefaie(îaÿ foingtiec
fia me fiwif fiiumf poiree
rueCee ttcommanfareflee
Une autre de ces pages donne les dimensions de Notre-Dame de Pans et se
termine par mie recette" contre [épidémie, toute pleine de sel gaulois, dans
laquelle sont raillés les travers et les qualités clés provinciaux et des étrangers
qui composaient la population flottante du Paris d’alors :
Deux Bourgongnons de conscience,
Et deux Bretons de sapiences
Sans ardure deux Âllcmans,
Sans flaterie deux Normans
20 .
HISTOIRE DE II IMPRIMERIE EN FRANCE
156
Àvecques deux hardie Lombars,
El sans baverie deux Pi cars,
El puis sans orgueil deux François,
Et sans traison deux Àngioys,
Deux Fiamans sans beurre menger
Et en boire ung poi sans larder.
Et pour mettre la chose affin :
Deux preudïiommes de Limosin.
Broyez en ung mortier d'estupes
Et trempez ia dedens vos souppes
Sy aures bonne gaiJimafrée.
âeHfupffafoHgEmirrat
Çeu r<r Çûi 1 ftc n r ic h 0 (lire
ëamc te parie
j3o(frf5amefr parieafoftHÉî
Çf5f/i60ftmrc foiçanfc et cinq ioif
fi ce*
31feirjfr farge (ophiïdoifee
3[tr ti? Éfr 0 au lï ç Biï torfee
3fïc Refonte ont 5c Çmifrçippim,
(orfeefz feïowtfoMÏc fur pfffofi'ÿ
ftcccpfe pouigirerirftfpfômrpe
oue cen fç qui rtc te cropct mie-
5Dtu^6ourgotign5o?c conférence*
<êffcuç Gierotîefefaptencie
^ane arfiure Pc up affemane
âûnef faferie 5euç îmmuwe
^Eucrqueefou^gartfr'efcmlïare
& fane 6au erre Pcup picare
<ët pute fane ciguciïïteuçfraTitope
<=E fanettaifopffc u$ angfope
■JDfit^ffamanefanePfuircmegcr,
feUij0oireïïn0potfanefar5«
& pour mettre fa tOofe affip
3DcnppttiiSf)5mee5f ffmoffy
^mpf^flngmoifterfrdîupef
4*t trempe} faSefleneflo^fouppef
gpaurceéomifgaffiHiafrce
@moifremome?cç(fifM et tfldppetfe
âûttef-paparfepicfcnfîiuie
Jpjap crofffant c t ffemp f a dateur
GJtonfïmif quane 0eufjfauftep parte te ïcmr
âiqnanemoutonefcauorrtucrtfrepîine
pie t) Éte 5eu$ cflienetee piej foueE afane cent
*Demifte p2d ie ta m ortie m 0 rue
dE-fneç.apjceromorne
2t pane fan me fane Êtecfîfl
©tiane miipefanftcflafciiij iourfo îrç
3tufartf m ripe 5e 5te four f up p:cfïe
£<mi me f ropeqqq- datent tt) tefïe
‘STtoie croie quatre pie jaÇfuç.çç,
5Dupûifafmane5epa«ô
ft 0 m Bien t te e m arcjjûft e a f 0 ue etn fp
©aiïcematcÇcnfparfliapffiWe
2mfif iniefee tue efreegfifce fafrfpeufe te
fourfccfo^5cfa5ûfc^iffcaucfijefeiicfo;5u 0ofs
5e13 lïirânee tftee epifaffe e 5c fa gto ffe tour friStf
Boie (i q ni piemierement fa fon5a p qui fa parffft
etaefleua-
<&ppffcit*
#c Bfafor) 5e parie
paifrPfc Semaine
3tmouireiïiç>3erçfter
îftepoeftuto&wigfer
3 ulïice certaine
âdeftccÇaaiïaiiie
parie enfict
Bien qu’il demeurât ;i l’enseigne Stiiur -Laurent , sur le pont Notre-Dame,
Jean Trcpercl avait adopté pour marque i’écu de France, porté par deux
anges, que nous venons de reproduire- Au-dessous, ses initiales I T sont
ATELIER DE JEAN TRËPERFX i$7
retenues par des boucles ou lacs d3 ammtr accostés de deux lions. Autour, dans
la bordure, on lit cette devise :
En provocant ta gram miséricorde,
Otroye nous charité et concorde.
Tréperel a publié une édition des Quinze ;oyes de mariage y à la fin de laquelle
se trouve une figure sur bois qui est une naïve peinture de mœurs nous
donnant l’idée d\m ménage de gens du peuple au xvc siècle. On y voit le
mari, chargé de différents objets, harcelé par sa femme et scs enfants; des
animaux domestiques figurent dans ce groupe :
Sur h liste des livres sans date, au nom de Tréperel, figurent : Le Livre
appelé les Quatre Choses; La Voye de Paradis; Le Livre de Clergie; IJ Horo loge de dévo-
tion> par Jeail Quentin; La Vie de sainte Marguerite; La Vie de saint Fiacre eu
Brie f dont il y a deux éditions; La Vie de sainte Geneviève; Les Pîvmhes communs;
Le Débat de J homme mondain et dn religieux; Le Renoncement d* amour; Les Dit £
d amont et ventes; Les Son hais; et beautés des dames avec ta jille comparée h la vigne.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
*y«
et une infinité d’autres petits livrets populaires et de pièces de poésie fran-
çaise qui se débitaient couramment, et dont le plus grand nombre n’est pas
parvenu jusqu’à nous.
Trépcrel a imprimé Les Minas Propos, rcetieif de dictons populaires. Sur le
titre de ce livret figure ïa marque à PEcu de France .■
®.ea menus PMP“8
L’ achevé d’imprimer des Menus Propos donne toutefois PYmaige Saiuct Emi-
rats pour adresse :
Cp fïneiif fi? s menus piopoe J, m
piimee non wtfFcmen t a pai ïa p a
fjarj Éiepfref bemouttairf futfe pou*
iicfïte trame a fpmaige fald
Tréperel changea plus lard ceite adresse et signa définitivement ses livres
a i* Escn de France , quelque temps après avoir quitté le pont Notre-Dame.
Il ne faut pas chercher des œuvres d’art dans les petites images illustrant les
vies de saints ou de saintes que publiait Tréperel. Les mêmes figures servaient
indifféremment de remplissage pour l’un ou pour l’autre, quel que fût son
genre de martyre.
TrcpcrcI a imprimé une édition de Villon. Sur le titre, on voit la marque
de Michel Le Noir, et l'achevé d'imprimer porte !e nom de Trépere! :
um- S09 mWotea tmif gnns fume
wStciffe, fEe fee BofoSee. fie{a(ut\neton8etpie$it
0 fpcrtffp et mpeet) ( mme
J&owt prier tomme feateuz dit
ffiitat ifempeffc taftide Sofe
î>dr te Gog renomme ft'ffot)
Æïm ncmcngcfi^icttc date
0te£n oir comme tf rcntmïïûp
3]f na U nie ne pamïfot?
SW naitïaifle a fee omis
<&tna maie qut> pou de frflop
SJaiferaïanfojï flpçmr?
Æifimfî fegttmffefkmiîMt
tnûtjïrefrdîicopeSïïïo^, £>ot)
toEiaffr.JVe &<tfîûdtG(t
0tfepefttîe(ïam?[\
a pans pot ^eftaptreperef ffe
mutant fnz tenant nïtdme.
Il avait des relations étroites avec Le Noir, libraire- imprimeur comme lui,
demeurant sur le pont Saint-Michel, Le Noir avait épousé Jeanne Tréperel,
6o
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
fille de son confrère. Souvent les deux typographes se partageaient entre eux
les éditions de leurs livres, et ils imprimaient Pnn pour I autre.
L'édition de Villon, exécutée avec les caractères du Jerson de J 495* cst
ornéede figures sur bois. En rète, on voit le portrait de maître François Villon ,
le bohème de lettres :
commence te ÿront coffctTfep
f tftatriït maffre f rancope ft'Rbp
n\ot)tteniitfmûû$e
jKue toute* mee pontes tea* fleure,
JÜIe^ntüUtfofcncoJtie faigc
jQono6{!antmamfeepdne6eEie5
#efqucÊfeejapfüHtee r ecevtee
âû«6?famaft)t0j0a(jCt
âruefque ifrfï feignant feeruee
ffinif foit te miep ie te regnp
Une autre édition de Villon, datée du 8 juillet \4ÿ7> porte a fa fin cette
mention : Imprime par Jehan Trèperel.
Apres la chute du pont Notre-Dame, en octobre i4pp* Tréperd alla
demeurer temporairement rue de la Tannerie, à renseigne du Cheval Noir
C'est là <pul imprima Le Livre Je bonnes meurs t de frère .Jacques Le Grant :
C Cpfa* te fiurf mfi£«fe6c6ônfcmi:«tôrfOmpifc
par fx&e [arques h granf lîe fotïic faimt awjiiffin
'Jlmptimw parie par Je/Jan trepirrfffmj curant en fa
rueSrfatamcnc enfenf'trfltiç8u^e«afiioir2fliimifrcfc
quatre Sinjj^f îljwruf;
ATELIER DE JEAN TRÉPEREL 161
C'est le seul livre que nous connaissions de lui à cette adresse3. Nous le
trouvons ensuite installé définitivement rue Saint-Jacques, près Saint-Yves,
où il transporte son enseigne de Saint Laurent .
Voici maintenant la Vie et légende de saint Mathuriu de Lavcham > qui est
imprimée avec le caractère de la Mon et Passion de Nostre Seigneur J hesa Christ ,
du 3 [' mai j 4p7 ■
C^ardjaiit*
CE fran mil quatre cens quatre bmgty ,
et neuf queou curtlit pm De fcmfl
CnitouenbicfwtlaWeÊafcte.
Selon la lesoiDe parfaicte
put maittte fcljan le beflte paître
3tuDft lapant ou fcouUitnaitfce
%e trrihoble faint matu tin
Ætpoutce djatcum petein
îEïcufi requict s tmep itenoftte
:&utiomfceftintpicm Lapoftre
€ apjiantDieuDc lûtement
Æïui en la fïnüip Doint fouuemenl ;
(Et tous ceuljc qui en fa mémoire
%a Di'rûtDfeu leur Doit ra glotte: 3Emen
lE^p finit! la bie et tegÆDcDe fart matu
ri fi lançât ipjimec a pfe e ietyâ treptrd
Ce caractère est une gothique de 12 points, dite lettre de somme } que lou
voit plutôt employée par Michel Le Noir, gendre de Tréperel. Nous en
donnons ci-dessous lalphabet :
a»C»« 1 tt £>C41
abcDefg^tlmnopqr^rtuti]t?3 ffltû
âfie'ftin^ftôo9p,ppq^$tÛÿ
Jean Tréperel a publié quelques livres latins : l'Introduction de Jacques
Le Fèvrc d'Étaplcs à la Métaphysique d Aristote, le \ 6 février 1 4 5?4 (n- st.),
1 es Qjifsti unadev gra m monades 7 c 1 tées par M . P t oc t o f | les Gé o rgi q u es d e V 1 rg i 1 e
avec commentaires, le 2 juin i4p5 1 et un texte latin des Méditations de saint
Augustin, in-quarto sans date; mais c'est là une exception, car tous les autres
livres de Tréperel sont des textes français en vers on en prose.
1 Nous ne connaissons pas d’nuire exemplaire de cel ce édition qne celui de la bibi[ti[hêt|Lie du Musée
Coudé, à Chantilly.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
1 61
La Vie de Madame Stnnae Barhe (voir fac-similé, p. 154)» qui est datée du
18 octobre 1499* est dernier livre que .Jean Tréperel ait mis en vente sur
le pont Notre-Dame. Sept jours apres, le pont s'écroulait avec les maisons
bâties dessus et était emporté par les eaux de la Seine1 *.
Le vendredi de devant la Toussante 1 s
Vingi ci diKjuiesmc octobre du malin
Mil cccc nouante neuf rien mains
Le noble poni Nosire Dame prit fin
Selon ce que rapporte Robert Gaguin, témoin oculaire, les habitants du
pont eurent à peine le temps d'emporter leurs effets ' . Comme fa fait observer
avec beaucoup de bon sens M. Harrisse, «on se demande si dans ces condi-
tions Vérard et Tréperel, qui avaient leur principal établissement sur le pont,
eurent le temps de déménager leur matériel d'imprimerie3. » Nous croyons
que batelier de Tréperel situé rue de la Tannerie, ou il se retira aussitôt
après la catastrophe, jusqu'il ce qu'il eut pu chercher mi nouveau local ou
il s établit ensuite â demeure fixe.
Jean Tréperel a fait souche d'imprimeurs. Il eut un fils qui lui succéda,
ainsi que sa veuve. O11 continua dans la maison le même genre de publica-
tions. L’exercice des Tréperel s ‘est prolongé fort avant pendant le xvlc siècle.
Ils ont imprimé des romans de chevalerie, des mystères dramatiques, des
poèmes. Ce sont eux qui ont le plus vulgarisé, par leurs éditions, notre vieille
littérature populaire.
1 Ce quairain se lit à la fin du Chasteau de La-
bour, de Gringore, imprime par Philippe Pigon-
diec pour Simon Vosire. Certains ailleurs donneni
b date du 2^ novembre t mais elle esi inexacie.
3 « Et le pont Neuf tel esi le nom que Gagnin
donne au pont Noire- Dame)t l'an qiialre vingt ei
deux après qu'il avoit esté baiit avec toutes les
maisons qui estoieni édifiées dessus au nombre de
soixante. . . trébucha loin dedans la rivière Saine.
Le licnienanl criminel commanda que ions les
Eiabitans du pmu Neuf vuidasseni promptemeni. . .
si comme chascim effraye de paonr sc hasloit tPcin-
purier ses meubles et ustensiles." {Le s Grandes
Chromâtes de France; Paris t Galiot Du Pré, 1 j ijt
fol. CXLII.)
* Excerpia Cehtmbhùana, p. xlix;. ouvrage cité.
CHAPITRE XXX
L'IMPRIMERIE À PARIS
ATELIER DE MICHEL LE NOIR
(1 >oo)
Les Jejh L1 [ s fje Michel Le Noir. — Ses principales pi ihliea lions. — Ses rapports avec son confrère
Pierre Lever. — Ses mai'cpios et sa devise.
Michel Le Noir, libraire, imprimeur et relieur, était allie avec Jean Tré-
perel dont il avait épousé la fille. Comme ce dernier, il avait commencé par
être libraire. Ensuite il imprima des livres de toutes sortes, français et latins,
partageant des éditions avec T reperd; ils ont imprimé l'un pour l'antre, de
sorte tj ne l'on trouve <j uchpefois la même édition avec les marques de fini
ou de l'autre, et (gtil est difficile de distinguer lequel des deux eu a été le
véritable typographe. Le Noir était établi sur le pont Saim-Miclicf h H Image
Saint-Jean > En 1487, un imprimeur du nom de .binon Carcaiu vendait ou
plutôt faisait vendre, par un libraire établi a cette adresse, les œuvres de
Blindait. Ce libraire devait être Michel Le Noir1.
La Caille a cité” une édition du Cher a Hcr délibère, d’Olivier de La Marche,
qu’il met à pittii de Mitlicl Le Noir, avec la date de 148p. li eu existe une
effectivement, imprimée par ce dernier, mais elle est sans date et, tomme l'a
fait observer Brunet, cette indication est inexacte. Le Noir 11a du imprimer
qu’en 1 4pz plus rôt. Le bibliographe Panxer mentionne une édition du
Doctrinale latin d’Alexandre de Villedieu, a cette dernière date, avec le nom
de Le Noir. Nous connaissons un autre livre, les Âucmîmtes ÂrhrotelU, daté
du 26 septembre 14^3; puis nous avons une bien 11e, de deux années jusqu’au
1 Jl esi tni.iih que Le Noir crxt.fcr^nii le nieller 1111 nommé -Jean Veau, suivant 1111 contiLic passé
[le libraire dès i486. Nous av t>ns eité. tinne J partleeani deux notaires le 2 janvier
pnge 453, .ni d'iapïlie tic.1 .Jean Cm liai 11, mi cl oc 11 ffijerirr c/c r Impriment' et Â' ki Likdh'k, p. 6 \ :
ment établissant que Le Noir prenait pour appremi tnivnige dlé.
2 1 .
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
1 64
23 septembre 145)5, La série des éditions de Michel Le Noir se poursuit
ensuite sans interruption jusqu'en 1500 et au delà,
À ['exemple de Tréperel, Le Noir a publié un grand nombre de livres
auxquels il n'a pas mis de date, et qui doivent non seulement combler la
lacune que nous venons de signaler, mais encore se répartir dans les diverses
années de son exercice; néanmoins nous n’avons aucun clément, pas plus
que pour Tréperel, qui permene d’en établir la classificaJ ion chronologique.
Bornons-nous donc à citer les tines des principaux, tels que ; Le Livre Je
Bitttdoyu, comte de Flandres; La Bille en fraaçoys; Le Livre de Ckrgk; Le Champ
vemwiX de bonne de, appelé Mandevïe, par Jean Dupin ; Les- Demandes d' amour
awc les respanses; Les Louanges de Nostrc Dame; Le Chevalier délibéré; V Histoire des
deux vrays amants Emyatus et la belle Lu cr esse , et La Vie de Marie Magdelene, dont
nous donnons ici le fac-similé de la première page et de la dernière :
âD t>ic |$arie magdalene
tefa
Qftaqtiaîtm*
m
3(nWfUif i
aut&tabixt
t tinte mît
amettlGuenCutnint
rtfft ou enftrnifrtce.
& pactcatcopo c$o
fta font enttntiuea
troUcÇbfcAqutïïe
ftutirtftaffauû'ttp*
(fc btptnitanre\pat
tieütcottUntptariôi
tt parût te^fofre te
<&t tC rtftc
triptepartte efïentti
Surcquettofïrc f ei-.
$neueUfttΔariea
effeu tamtiïïçuvcpî
tittfinetuffevapoit
OftteSa picmicrcp
fie ttefoirftpoiitfo=
fîcc,Ccfï fit) quieft
afrtnfïopbetitaitiutit Sa ftcantit pour raifap'bt continu ad?
car îa c 0 n te mp (a cio tf te ta *$oye tft cc nt iti u tt a u« co n tt rnpta
fior?tefoi;pflpo,©(fartmeparfiefpourfarflifo0tefflp(trffu
td6ftfe.<S£ ûfunt comme cfïcefTctrt ta mniïhirc partie par
ptnifatttt JcBppcfî bfcfe metametti fLartp tt eufteiït moijff te
(tmcrfu)ficü' writapw tt) tt qu.lfrefpftnSif fanfte façtnta
fr$pirfjtert0r?tefetgrteur<Sf fanttotnmetU
teefteut ta partie teconfempfflriûrj prtrtefïcnocfïk cft bide
titmyfle mùunitwtffe\&at tïït piinf gfoufetfienf «q uttfc
X
cefïtefatfiolteteeu.<S(teie6fïü ï) $tit$$ttam% ïff teu3f ffeé
autres te fabou fcetir te ta fami Hati (c,pourcc (|f ?tcta
b tu iïftf îf te fyt\$ cet cfïofeo fti 1 frfa o£F Trcp^fc JDnij QdttteÇ
cfto i t antn qftfefifî mener au m 0 na ftert te ta tien oi fîi ma$
tetftjtepo'mfifcrfou «)ïpeffo^mcnct(rl)if(if9cotffrtftf5ffrc[ï
ft ferla afiaa îte^blÿfyatientïflemazitmaÿfiatene^ie teflet
fetQÏÏeotvtoÿefçtift'fttâfùftfe&ipeutÿfnrftûuueve.
Jfrtttj 03cefcri'mf fee p «ftejcu ïïnect$utet{t(ee meifï fouB) ta
ccum^tüù'be faufrftefttBenoffïe natte ma<ftatient,tapiiât
flflfe tay itnpt tza ff pavtiop ( <£f fo t e pe v apvea i îpût ta re *
tutti P(ï fro 1 tua i 0 u a fee per$e$ eff at t$ , énÿ $Ôtne ten u ci; fera
pourpetunt, {tappttÉàifetifonaipÏÏefaètnùiflemattt maçüa
Ctne^ne nuytfapparut^ne titttt j m t a fup tf fup te fro mp if
(eafsvaytuyymütia^tfet) attaftSeqtfepatbi inrtitinH, £D n§
rttrr te ffanB tt a cfï ienne p arneft}* eff 0 ttmtiteeijfi ÿtfit te fo u
BBrtOttccte ftfàniequit ÿafûiftou^ pet$e$,$ct$(apptittit tu
frtfuf iffic ^oti fbif prté oupt/^ou 'Cff of® if auoff qrtit beuofioi)
a£atienGifttma$$afene,{[itunottfai$i$ltt$ BSflorotf frtfefte
t£f fï c5mc f 9ifïfotf^ttC fbio foyfôBtauqtn t tetmoif ftu fouf
rre ^tiiïùît Ûu fouf ,iua$tiattnt ft apparut a tuytdemtiît ttïïe
ftmejouftenm te teu^ ançea a tepfrC(i a (entftvt, et tuy te'ft
j urc g arbât pittuf ernif: <SfïÉ? 1 tt pt, n rq u 0 p rep u f t & f u f te fa ij
te wteo mer iite not} ))i#ttCô,pûurquop a fïttft<rficctemco piïcs
rcâficpfupfufprc efmtu anutttrepHamebté^fu^mtnreé
a^uofrbÉuonotiûEaop^flp foufïouco ptpebi^u poucfopfhr^
memtnt Situe (un (itirtpene (tient fe'befaifleraypaa'btuât
qu c f u fo pco rcc 3 fin e a b if ut & totetfftnfitfiÿtdf ce efTze
tfpantiueep tuyque ifrcnBw au rieefe. (i fe mift ev rtflpotjt f
fuf te fccfpfïtifte ^iccf a tàtn&ti te fup magtiatentfu f uc
tftttemptt&faBitztauet fc&anÿee ; <Sfcwpoifcrcoocuf^<)
fo « e tt^co tarne te fup a ircfï co 1 ti m e Sïne c 0 fo m 6c ,
C &P fi*** ta fcÿentie te fa 6c no ifïe dfr n ÿÇ a fe ne
Jmp ùmt tapavieipar a? i cÇe f fc no ir.
ATELIER DF MICHEL I.E NOIR ,65
Parmi les livres français, Michel Le Noir a encore imprimé, en 1^7, Le
Duatimtl de Sapience, tic Guy de Royc, et, cil î/jcjp (v. st.), la Vie awcjues
les miracles de Mvuseigitein sainct Martin , archevesejtie de Tours :
C® I&oneuc 3 louège DeDicule pere tout puilTant 1 Dr la
gicdeufeüietge marte; ,j or toute lacourt releQtelle Depa
taDis/cefte patente tote auerqs les miracles De mâfiignr
tact Ê^artfn arcljeuefque De tours. l£n laqlle cite tepn
file benofit co?po du giojfeupra[t/ar(fi;|mpumee a pa
rts par flgjictn'ei le ttoir Demeurât fur le pont (ait Spitfiirl
a lefeigne fainit jfiefjan leuâgtltfle.ïUm mil quatre cens
quatre bingtj et Dfrneuf. ïLequfnjiefme iour De HD uni.
auantpafques.
Une pièce de vers sur le Sam du Roy en mai > 4 y 8 , imprimée avec les
mêmes caractères, a dû sortir des presses de: Le Noir 011 de celles de T reperd :
ftefacre ouroyJKïÏÏ&m
quattee bingt? {C.tbfii.le.rbiffiout DemayjStgmfi
les Dore pers Défiance DoiDuft çt flot tenus rare ou
leurs tonus au oit facceen la Dicte bille Dr îâeins rfia
ftun faifât fô office, et tous les Dut* et ronces DUDit
royaulme De ftâce® lefquelj font qui titnentn uemtt
etransmoyen&uroynoffrefïce<£tlefqurl)fontiltté
nent par le moyen Daultruy afnfï que plus aplaln rp
apfisfira&erclaire
îterop
*^)Hen Doy De tueur louenge tenDje
JOm Dieu mon parfait créateur
Gluant Delfus moy fl fait DeftenDje»
©rate Dont feboy la teneur*
Le Noir imprima encore, sur le pont Saint-Michel , le Chapelet de Virginité,
avec cc môme type gothique qui se trouvait aussi chez, sou beau-père et avec
i66
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
lequel ce dernier avilit imprime, en i 4 97’ Mort, Passitm et Résumai on de
Jésus Christ pur Gmttnlkl et Ntcadettttts ^ ainsi que La Vit et légat de de suint Mnntriu
de Lardunn , livres signés du nom de Trépereb
3 c le tifs $ ttëDjap pour imite rtëo ne le imïïetap>
Æïeiamate autre naurap, £>treftioulrDfcïi bien
boit eût* louer celle t] peut prêtera Ton amp cnotia
ebapelletenuitoneDefleurettcfî tatüDojâtrs côcft
requiert a resampes/ ou ptmet Kutc feefîcâtffjstirrf
font, fuldtc me flo;ibuaçic filkB De tjterfm çatïtff
fe^ mopüefleutettefi. JËnuitomie? mop De p5met£
Dieu roc Doulcewqutde mais a ce faite fortin
mes Dtbiïw faibles & auoemedictOe bfeaiüc Ûre
icf*. laquelle no* Dueille otfrofer fr trôner p fa gta
tcX* pete/leûb/lefeùurefperit,
3mjrçrme futle pont faint
mictjda Ipmagcfitfnrt^^rt
pûr^idjdUnotr
Midid Le Noir a imprimé, sans date, Z.f L/Vc de Or/tltetts, dont il n existe
que son édition, laquelle, malgré les rajeunissements de style faits à la fin
du xvc siècle, nous a conservé un roman français du moyen âge que l'on
croyait perdu if y a peu de temps encore 1 :
tire ftotevent rÆCquet? patfottScmrrpimimStfe
jDeffueqfcreepfllf le fa riwrreSue meTueitteufe ferpentc
qui iroiwa te ^effeubmitj pocteQifiXnt a (a riniece >§>\ fa f>
frfï befluofa gi««te0ayei(i mÊger te ciufla>i#aie pfteGuo fêa
Démontra n ce <3ouf uf te tfïif b e fet} fi t j vef roi i rre |<t cm fi q ue t a
fiente te S)0utert^euo;rrp0e0uo te muaatj bute pim* De
te ffe foirne et br teïïe fai S cm cotn me par & eu aut fa mn a uce
e(loi\> ftamebe ojpQeu&befeeuSitep enfer fan& bemour ante
ou if <3 if ta 9ate e tenefye üfe$te& vc$ne& qw parau üt auoif
Sou gïtet) mouqnout teobicuçi p fa pifeufc compagnie ij
facfîoiffi/îptetujuaforje/pou^quifauoit be/ïrre fôçuetnft
fi ttm&)&(ïaamia&tement{tfare#aefia offri urp fan obouBte
bframffmotj gûefue*
CCpftuetefiurcbc cjpfïeua /iouu£ffmifnt
impjimeapariaparŒteflefteïioir*
En i 500, Le Noir a publié les Prouesses et vaillent as dtt praix Hercules j avec
figures sur Lois, une édition française de Limitation, sous le titre cl * Éternelle
Cttttsol t tri on , et un ree 1 1 e 1 1 d c t ra i t é s d c . J e r $0 n co n t en a n t La Mendicité spirituelle }
Les Ai éditait tins de Penne et le CtmsoLttif de tristesse,
' L'exemplaire unique de ce livre létemmevu découvert a etc acquis pi la BiMioiliL-que uaiinnale.
Il est dans mit recueil qui poue actuellement la cote pT, -jiy-.Jai, in 4U (Résene
ATELIER DE MICHEL LE NOIR 167
La figure sur bois d’un personnage méditant, qu’on voit sur te titre de ce
dernier ouvrage, a été copiée plus d’une fois par d ‘autres imprimeurs |
ÿjt mend tctte f pir ttuelle*
iLeômedittatîoô be lame
jLeconfolanf oe triftelïe*
(fj mon$4t m#t©f par foy rt ctrf a«erfpcva*cr|pft
(n* rre tou fi once rr? appcflfmu ri atten Sfli fa tn iffcncotfa «f
fapïfel>eHcu,4Lfar fc aïfi ft fa 13 if tîuopera fce fictive p for
ffe armurro &c pactcwïl par fefij ftte» fe* $riE taupe
èure efafpwô Çoîùmeûc aSuerfitc fturepu ra® itou % et
fouefÿ ftotei s afafl rttnmr fu ae opiiee ifouenp manire
bncfuifrift flotiwB ftqu MpoCfift
quifetip toute prrfuc fa c^cuamt fitouefrernfane n\î
fuft frappe tout au fon<J te fogcoipe tepuio
quro tepe bem afalorôï et puante tottw i eft taujne
toutefuopre fi bouffi foupft fflmâe (U i f ureuf loutre fre
afîurrfLtr^ tonif on eftott LÏarme te pacience que tou ftoure
i f fs uoitïieueç infant, ^irnçnauottbonnetoutte queuta
uoy e | l f ma fo ut ro ftef if a fait amft q ni î ftip a pl r u J&tn ol ft
et frite foi tifte tou ijee fut ^netreefîeKt patate, 2luieffr
frtioue toûtf bien eç loutee uoj aSuerfitejj te prpi Jfr fi^ et
te fatn et e fper if t 3t m en t
C Æp fîuifî tetffofafîfte frifïefe friflufat bp
jmpiimr apat l'e par Œ)k «ïrf te noir fiGiatee
lurer^famuerpi rte parie temoiuftt furft
ptefaÊcf^ it ÇeffatP Gfr if tter ctte p ^ tfeurïe r.
Le caractère de bâtarde avec lequel ces deux derniers livres sont imprimés
est le même que celui de La Vie de Mam Mttgddme, dont nous avons donne
des spéeimens page l 6/\. E11 voici l’alphabet :
a 75 & -& & <$ as # 1 c m n 0 p ân* 5> ^ &
afîcfîfccftjljififmrTjfiijopqrteffwSïjppj fFffP
ftffnPÜo’fïjjpt}^ ci i s |( ) C
Le %l\ août 1 4j>4, Le Noir a publié un traité latin sur le Calendrier, qifil
dit être sorti de ses presses établies sur le pont Saint-Michel. Les livres latins
portant son notn sont moins nombreux que les livres français et sont géné-
ralement des ouvrages d enseignement et de littérature classique.
6$
HISTOIRE DH ■ IMPRIMERIE EN FRANCE
Le nom de Michel Le Noir figure encore comme imprimeur, à la date du
2 octobre 1 à la fin d'un traité latin sur la pureté, fa continence et la
chasteté des prêtres :
^EOpflfttilü qtf i >t rtiuntf fa cdcLitcnttaft c^lUia
rcrftfeT&otû iîiîliulaf fclidffrfihic.-Éfflratü partit*
qj^rr rtiicb^Cl^nliJrüTncomnicuanKrupîapontËm
fatîi rttfcf/srfbaplrttcrfisniti lancff bfosiua oran
Ufte-iH feen n& îçm> fcb itunrtaDCtcbrfv *Eik .) do
nûjiï ÏDrfaiMuînaffrtïmow.
Le Noir a publié deux éditions du Flormts atm cowwaito. La première fe
22 septembre i 4p$
Jlorctuo cum
commence:
La seconde a été imprimée le 30 novembre 1 4^5? au faubourg de Saint-
Germain -des-Prés, par Pierre Lever, Raoul Couturier et Jean Hardouin,
imprimeurs associés, pour le compte de Michel Le Noir.
Il est à remarquer que les petits caractères de commentaire du Fforerm de
1 495 t C]ÜI est signé de Michel Le Noir comme imprimeur, sont exactement
les mêmes que ceux de 1 édition de 14^5), imprimée par Lever et ses asso-
ciés, et que la disposition typographique des deux éditions est semblable.
Ce n est pas tout : une édition des Falmlœ Esopi, faisant partie, comme le
Ffarems, des Aucrores Ocro f était sortie du même atelier deux mois auparavant
(le 18 septembre), et e était encore Pierre Levet qui lavait imprimée, avec
ATELIER DE MICHEL LE NOIR
1 6y
les meme* caractères, «aux frais de Thonnete homme Michel Le Noir» {mm
expemis honcsù vm Mk/mdis N'igri).
On n’a qu’à comparer les deux fac-similcs ci-joints pour s'assurer de i’iden-
ntè d'origine des deux éditions du Flora us que nous venons de mentionner.
Edition de i^ÿ)> au. nom de Le Noir.
gtoi » iwit ftttcitcr*
<F |fimh«npanfî»P<fiBlA«leiiii»(*n*fit cémoiantem fripa
ponton tutti tnteba élis ao Uitoflgmun fmm. 'ÿoba nuta et, jti^c Hftc
© le vt iü£rï*mcflfc fcptébite.Snn* o«mwi.;£D*«a,non8ÿ{fi™*v*
Edition di* i an nom de Levet et de ees associes;
<£fÏ0î*H£lqf* fini t felidtON
<T£^i3tliein>Mopua ©uburbtja faiml &enamibe pîatia Sruiq
bSI IMll tfinuhcttr. jd*. 6 ic pcnul I imalflouibil a. per l&etrtt tout . Ipa?
fllftrô ÏUd nlpbunt coufturtar 1 1 Jo bannon ba idonFn fcrioa «n m «pi*
lia bondi I Tin XDkl)aella tenoiredmMantta fnpï: p *ttmn SanctfïDi
te in interftgnto funrtt ÿa^ liïteoaangt I * i
précédemment j Le Noir avait public le poème De Comcmpm minuit, faisant
partie du même recueil. Voici les fac-similés du commencement et de la fin :
€>ieflo?et*Hber Uipitat) bonacept*
S>empejtttut?cP Documtofccut?
fyft Ifbe ilract %e plutfb? rbocicat?
HUtte Üo^tus;q? üm fl ïfi receptu#
et b)£Utttt tzxt9 iapât^tii e replet*
Coite# flojesnon oifts feD ttieliojee
btrgultte bommi i toitnbene cultie
J Ci\xi lion matedmut feruatiDo: DanDoqg rntfeunt
IStno cfl Hpbcifliû bBr ÜM.qtf ninidt m trea rw&.|n piüftd
actorohott W quo ■ mtoiDït tn t ot o $t cfFu rutftbJt-.ibor
E wnoiatloncm ipUuoUbil .ce ptaufau i laiioncaillt* oc no
mini tlo niû: onUfnoo quart Ubcrfldictuïbr.iCtiInfqqiKni £
mcpaitia bui* ,pbcimj fcnicnila Httcralla eûifta.Jrtt Ubeivotat^boc
nomfnc fia «tuo incboi rua a » vida fbeen&a ftp f ac idoa icipit qui
rcccc olcif flûîetua ab tflT£ni:qifba/,.bonoç opr fi eftirtcptiwab r *
JEtlpfcïibfTtion 43lirua f3 bitulÆ fiais i ai Jwiifbonli o»rÊctniitlt:qi£
tôt n* repte tua vit tut actoi I pfuia H confiocrtocmultipllclta;.
ton rt jpll^l tatc ItbioprtrcnicriapUJoç-cogresiiU poifota et latiaabJc
lion Commet * et tâctaf ôp t nôoia i$ viiUotii tj poiutirpin UiTlrgul
tia Bfii*flCtiUnracrar£riptnta:iit ra^no tanone.ilnoïbj alfiarctlacf
cl ce lie llbita-d libri pht oiri viisnluccôcationejiq* fïcui Inviifful;
nuiriürtnct rcrnanEca ^ fpillierlnfrrüt ncleaailonM mfibufl cpterio
rtbua.tia firniUt i r I n tac rb Itbil n t cclc (ït a uemf taitf 1 1 i {ruant ur » q
tpdinlfrmihd ino^urabiUiffcrtSt bdtciailo^f.b«imêta et km
tenti u I p1' y I i bwîfi *qqtbj mfblitibî tnt crfnaf « auamE ti ffibea £ Jt bo
I Ici . £t bimnF tilù vit suit i*nï t boic cu|m .ppter lab aies fc té? »no
r& tf<Ri d 1 n Ttn{£ uni no fotS iuucm ni ty- fcrficpi $ o£a Te pi cm et aies
ut poiloicm parte m ^pofncniuccirta atipliartoncrrii ; inilittoiifm
et e^pofi,f 'onon I pfo çlT ic iov lib joç efdeftc .vt pat Et « bt i Mcrarimo
qnl tintta tempe b ia munflt tu pantbrw dtii tttirtnle ptoptci tranf
litlotkin umTcicHa^nonl tcflamcnil-ct illoium plnriunilibïMuiTi*
te t c tkm bc tant : lusulliro u^ul fci e ta c vol umtni I tbio njmfcriî
lit pofl ciiK conncrfionem ab fluon; çp bomlnle ctflfl non mffldat
ao Ipfonim e wiptE&cnflonero* SI ml lût r potCl Pid b* ^nc to owtoît
3! n qns «auti tmnt qui pura mente nttebunt
ff'i bene gaubebunt quia gau bL fine caeebunt
H T.uindectmijEt vUlmÜ lîgnüciitfpofa vlncntca motlenfui.ibttU
lefurgit eû omnibuailtjibttioiiuie^futriif tfriita piindptomüdi vf^
<$ tûc Tctlictca adiudic îJndEfelendüeH^&npIcxeftiüdieifiiJptrii
fnalc lïuc parti cala rt** tftui Ttin moitia aititulo+'i atiud cft generulc
qbcriitnbiellla trcmcda^amAiivaUk^qlip^iïli^Dcivmictludicart
tiu oa t mml uoa 1 ftcutin P« tfltK.T3>üUe oflent bic ti {i tw boc tudi
cio ^ ci bifntlatla tbclofüia rcmlttfiF£t qi Kjct^ £ pUmi0lGf*£5ftru{*
tca fü ma frit pott bet.a t j^n^bUa lur '3ji[erit potl bec [%
4tquol viu£tmatt£E^rcfLti0Êtpoll]lfltCTiô[cSctlbetCrtlaboït0l{miî
dt ri fürff i t >otl bec» j£ltio ^ +ùurttr bi] Xbo ni ta lua nf «i Ja LiübunS
[bi^fmali^ icp»bl rcrurtaiif ].i ^ruQâ&lf TJîpi tuo Êtuta oiutct ter
roii atqi]^ tCboLotcHifti* twi. OrUantcfiip icdû tcira tmare mfttrâ
b ht btc ^pc rare ] i.appoptn^ 1 1 mitua > tu a ti$ ch tôt tomvétl bd
m¥ botwie jï(ÿ.rcd pbïbit (e twfcffdii at£p],p a[vtd£dû plcnr]
id <ft perkt te £!£ 1 1 a] tdnftteEntl] ^ nô ï a 1 1 dd.nfi altdd tUte bit]c o^ do
(Up. [qd né t f maf ]L vtdcaF A qtf tdé Tctaf in beita te btuina.ÎTi qnl] bd
tat c eaudibht 4 nitcbl Jal^cb "mentE pura £t^audfbbi ben< qz
<t ai a] • tpdï fup.rcarEbût fine] d^burablît instcmlL fâxvi gandià
qcbi^ tribOdt 4 1 rtriua ï mue vint et t cgnat 1 n ft mlûfeculo ç * omen*
^tnwbc ç^tcmptiittiédt cum commcnlb ♦
JmpiEffyrtt: parifijif>ti ïDtc ^ le noir libtahâ
cortuiwiant em fupta pôt£ fetl mkbaeUu admlcifti
siniumfttiyobauntfl awiifltUHÇïBJin® bfif.mit«cccc
it|L^^vt§*
îWfUNin^ »+rwj7.+ Lt.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
170
Ce sont les petits caractères du Floretus qui ont servi pour le commentaire;
les gros caractères employés pour le texte du poème en différem : ils sont
semblables a ceux d antres livres signés de Michel Le Noir comme imprimeur.
Disons en passam que les memes lettres, dites de somme \ sc trouvent simulta-
nément à Provins chez l'imprimeur Guillaume Taveinier, qui a imprimé avec
ces lypes Le Débat du via et de ternie, pièce en vers, et à Rouen cire/. Jean
Le Bourgeois*
On lit, à la fin du De Cmuempm uiuiuli , que le volume a été imprimé à
Paris, par Michel Le Noir, libraire, demeurant sur le pont Saim -Michel,
a renseigne de Saint Jean t Evangéliste [Iiiipressniu Parisii per Mkhnelem Le Noir,
libvaiiuin camiiimautein supin pou rem S au ai Michaelis, ad iiitevsïgniiun Saucti Jo/iuuuis
Evangéliste ).
Le Noir a imprime une édition du texte hui n des Epîtrcs d'Ovide, avec le
commentaire de Sabinus, suivi d'autres petits poèmes du même auteur :
Epiftola s O VI D 1 1 neenon SABINI vetuftu
Poetæ Re fpôfiones ad Epi Ro 1 as Ou id i f v rtacu m
DIRIS in Ibihoc emeridatifÏÏmo librohabes le
étor mi caudidi fii me Vûi e Val e Félix fis*
ADLECTOREM
Hæctïbi multiplia queimprefTa eftçrepapirus
Aurei Nafomscarrnuiauatishabet
Le tJtrc est orné dune gravure sur bois représentant le poète Ovide com-
posant ses vers qu’il dicic a deux secrétaires.
AT Kl ER DK. MICHEL LE NOIR
■71
Au-dessous, on lit une adresse an lecteur en deux vers latins, dont nous
donnons la traduction :
aij Ll;CTi:illl.
Ces feuilles de papier, imprimées avec un airain multiple, comicnncm les vers dores
du poèie Ovide.
L'airain multiple est une métaphore qui signifie que le livre a etc imprime
au moyen dune mniiitnde de letircs de meta!, c est-à dire avec des caraacres
typographiques.
An verso du titre, mie gravure tient tonte la page. Elle a pour sujet nn per-
sonnage assis an milieu de son cabinet d étude ci donnant une explication
à un jeune homme debout à la gauche du savant :
Dans le fond, sur une planche, on voit des livres avec leurs couvermres à
fermoirs garnis de clous.
O
11 est dii, à la fin, que Le Noir imprima ce livre sur le pont Saint-Michel
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
L J 2.
[Michael Le Noir impmsit supra ponte in Sancù Mïchaclis ), le troisième joar du mois
de janvier 1499(1500 n. st. ).
Cette impression est exécutée avec des caractères romains tic deux gros-
seurs que nous n'avions pas vus encore chez Michel Le Noir.
Le texte des Épîtres est imprimé avec le pins gros caractère, dont 011 voit
un spécimen d'après Je titre. Les réponses de Sahinus et les petits poemes
sont composés avec un caractère plus petit. La dernière page, avec I achevé
d'imprimer, reproduite ci-dessous, est établie avec ec dernier caractère :
P ü blîi Ouidij Nafom's fu I moe
monenfïspottae darilïîrni liber
tnlbim fœUdterexplicit.
Habes ml candide le&orele&tflima
elc&ilïïmi poetæ caimina emetlda =
tilïïma . Bme val t Michael le noi r
iraprelTct: fuprapontemfanftiMi^
chicl ta. A nno d ni . M. C C CC. XCIX.
Vicelinu tertia die menfis lanuarij.
Le 13 mars 1 498 Le Noir avait publié une édition du poème de Batista
Spaguoli, dit le Mmtoumi, sur les Misères de ce temps ( Calamiumnn nosni tem-
poris opus divinum)) imprimée avec le gros caractère romain de l'Ovide :
Cal a mita mm noftrî temporis op* diutrm.
Parifiis impreïïum per michaelè Icnoir. A nno
natiuitatis domûii Millefimo Nonagefimo
otfhauoDie dedma tertia Menfis marri j.
A la fin de cette édition, il est dit positivement que c'est Michel Le Noir
qui l'a imprimée [miprmit Michael Le Noir).
Les mêmes caractères se retrouvent dans une édition de l'Èncidc de Vir-
gile, que Pierre Levet imprime cinq semaines après pour Jeun Petit. (Voir fac-
similé, t. lw, p. 44p, et alphabet, t. Ier, p. 450.)
Des caractères semblables, celui de 1 1 points et le plus petit de p points,
sont employés presque en meme temps dans latelier de Michel Totilotisc,
imprimeur, me des Amandiers.
La date ilu 13 mars doit être exacte, dérogation an tompnt français et probablement
car le volume est daté de l'année de la Naiivitê, pour rendre hommage A l'auteur, qui était Italien,
testa dire du jour de Noël le 25 décembre), par et pour lequel 011 a suivi le eomput île son pays.
ATELIER DE MICHEL LE NOIR
l73
Que déduire de lotit cela, sinon que Le Noir faisait imprimer par Pierre
Lever ses livres latins, quand il ne pouvait le faire lui-même, et que ce der-
nier mettait quelquefois* par complaisance, son nom et sa qualité d'impri-
meur, comme il l'avait fait auparavant pour Vérard. Le Noir ne paraît pas
avoir fait imprimer ses livres français par Levei.
Quant à l'identité" des caractères que l'on trouve dans certaines impressions
de Levei et de Le Noir, elle peut s'expliquer, si l'on rejette notre conclusion,
par le (ait qu'il y avaii déjà a Paris et à Lyon des fondeurs de lettres d'im-
primerie qui vendaient â l'un et â l'antre des fontes de caractères on louaient
un matériel pour un temps déterminé.
Il se faisait aussi, des cette époque, entre ces deux grands centres typo-
graphiques, un irafif de bois gravés et de lenres historiées1. La lettre histo-
riée N, qui commence le texie du Ffomus de septembre i4<?5* provient de
Martin Havart, imprimeur lyonnais, qui s'en servait dés 1492. La même
lettre avait été utilisée quelques mois auparavant dans le Jerson, imprimé le
21 juillet précédent, par Tréperel, beau-pére de Le Noir, qui la repassa â
son gendre.
Michel l.e Noir était Parisien d'origine. Sa marque sc composait de l'ini-
tiale M de son prénom, se détachant en blanc sur fond noir, dans un écu
héraldique cniouré de lambrequins et surmonté d'un casque couronné, au
sommei duquel se profile une tête de nègre, par allusion a son nom, inscrit
à côté, en toutes leitres.
Dans la bordure, on lit ce quatrain que Le Noir avait pris pour devise :
C'est mon désir
De Dieu servir
Pour acquérir
Son doiik plaisir.
Nous avons déjà donné cette marque (p. 168). Il a fait ensuite usage
d'une autre de dimensions beaucoup plus grandes, sans devise, avec son
1 C'esi ainsi que Ion voil Pierre Le Caron
employer* Hans les Vigilks de Charles Vil, un des
bois du Térence imprime â Lyon en *4 93 P^r
Tredisel. La grande pian die de lu Cûur céleste qui
se ironve dans IdOrdhiâj're des Cr es tiens, livre im-
primé par le Petii Lanrens à Paris, passe â Lyon
diez Pierre de Vjngle en i ^97 et revieni a Paris
en 1 499 et en 1505. Une pariie des lelires fleu-
ries du Jerson et du Behert le Dyahle, imprimés par
Tréperel, proviennent des alefiers lyonnais.
HISTOIRE DE ^IMPRIMERIE EN FRANCE
Lexcrcicc de Michel Le Noir, qui fit souche d'imprimeurs et de libraires,
s’est prolongé dans le x\T siècle, II mourut le 29 septembre 1 5 20
’ Il fut enierrë A Saint-Benoît. La Caille [Ht j
Mire de i'fatprhwrie et de U Likekk, p, 64, ouvrage
cite donne son épitaphe : «Cy dessous gist liono-
râble homme Michel Le Noir, en son vivant libraire
ei bourgeois de Paris, qui trespassa le xxixr jour
de septembre Mil vc.xx, lequel ensemble Jeanne
Treppérel ont fonde en leglise de céans tons les
samedis de Tan a perpétuité une messe basse du jour
avec mémoire des trépassez; que les margnillicrs de
lad. église sont tenus fini e dire à six heures dn matin
ei faire tinter [une des cloches de ladite église. Lt
à la lin le prestre dira De prefttttdts , Ittçlhtd De us
vettke et fiddnunft\ aspergera de Terni béniste sur la
fosse dudit défunt. Et pour assigner ladite fonda
tion qui est autorisée par Messieurs les chanoines
et chapitre de ladite église, oui donné plusieurs
biens plus à plein déclarez es titres sur ce faits. Et
^il estoit que ladile renie fùsi rachetée, lesdits mar
gnilliers ou successeurs seront tennz convertir les-
dits deniers en nue antre rente tellement que ladite
messe puisse avoir cours à tonsjours. Priez Dieu
pour eux et pour tons les trespassez. «
CHAPITRE XXXI
L’IMPRIMERIE À PARIS
ATELIER DE GILLET COUTEAU ET JEAN MÉNARD
('-R 2.-1 5 00 )
Couteau cl Mc uartl lcrmiiitml un livre1 illustre commence par Pierre Le Rouge ei travaillent
pour VcrariE — La Danse macabre historiée. — - Les Figures du Vieil Tesuwteut et du Nouvel,
imprimées par Gillet Couteau seul. — - La marque Je la famille Couteau.
Gillet Couteau et Jean Ménard ont continué, en juillet 1 l’impression
de L'Art de bien mourir , commencée par Pierre Le Ronge. Ce sont eux (pu ,
selon toute probabilité, oui imprimé la fin de l’ouvrage, ainsi que L'Art de bien
vivre, pour le compte d’Antoine Vcrard, libraire-éditeur :
fijf> fittift te ftaicte t>ee txw
me Scrtfn: ef3e pinça*
foire. Jmpiime a parie pat
tôittet couffeau et Jeÿap
menait) (atj Se çt ace mit
tpi offre jCeno nouante ef
&enp te ÇipRuttkfmeiom
^ tt mope Ôe tutRef/poar
3tnf6oirte Set arb matx&fc
tifoam Qememantapa?
vtsfnete pont rtoffre *
meattfeiçne faintjeÿat)
fenançefiftt.
On trouvera, dans le chapitre consacré à Vérard, les spécimens des illus-
trations de cet ouvrage, ainsi que ceux de la partie imprimée par Le Ronge.
Couteau Ci Ménard ont imprime La Danse macabre des Hommes, une des
pins belles productions de l’art français an xvc siècle. Les illustrations, large-
ment dessinées, different de celles de La Danse Macabre de Guy Marchant.
HISTOIRE DE L' IMPRIME RIE EN FRANCE
L'édition de Contenu et Ménard débute comme i autre par le portrait de
l 'acteur, ou auteur, faisant appel au public. En voici le fac-similé:
JPacteuc 45t}cemiioeccÇafcunpeutftre.
©mSe/ïree Bie efemeffe ©ut Ceconuient ainfi ©tm/ee
/2Jtt a&ey ©oefrifte notaBCe. Jibatge eft re^uP 6ietj fi mire
îôout Êiei; fintt Bie moitette. moitCe Biffait anatte et.
J£a Qance maca&e fa peffe. Soie fes pfue grdô cdtnencet,
©uecÇaftm; a Lancet apzent. IZat iC nefi mtf que méat ne fcece
& fiotntne ef femme efi mfuteCCe, iZtft pif eu fecÇofep panf et,
$Ç)oz(ncfpat$w peftf ne gratté. ^outefifoz^ie Qunematim,
ÀTELTER DE COUTEAU ET MÉNARD
77
Puis sc déroulent les divers tableaux de la danse finale, depuis les pins hauts
jusqu'aux plus humbles degrés de l'échelle sociale. Ces scènes diverses sont
accompagnées de pièces de vers appropriées aux différents sujets.
La légende figurée des Trois Morts et des Trois Vifs clôt la série des figures
de la Danse Maçalm .
L'exemplaire de lu Bibliothèque nationale, qui faisait partie de la Biblio-
thèque du roi Charles VIH? an château de Blois , est imprimé sur vélin, et
les gravures sont délicatement peintes en miniature par Antoine Vérard.
À la suite des épreuves en noir, nous donnons des spécimens coloriés de
quatre de ces planches; la comparaison permettra de juger ie travail du gra~
veur et d’apprécier le talent dn miniaturiste.
LA DANSE MACABRE HISTORIÉE.
Édition de couteau et ailnaiid.
{ï4?2.)
Lt Pape et l 'Empereur.
23
j i .
HLE )±T1CNJLI.
LA DANSE MACABRE HISTORIÉE
LA -DANSE MACABRE HISTORIÉE
LA DANSE MACABRE HISTORIÉE
LA DANSE MACABRE HISTORIEE
Lr Abhè et /r Ben//}. (Voir p. tÜo.'.i
!/ A sn vlê^ ue i r L Bt > u rgu ns . ; Voir \% i S o , .
Hxmpluive imprimé sur vélin cl irunutuié provonaiu du difucnn de Hloi>.
JîiMioihà|ut Narioifeiic.
Les pages intermédiaires sont blanches
VrSPm
Les pages intermédiaires sont blanches
Le Chartreux et h Sergent,
LA DANSE MACABRE HISTORIÉE
Le A-'lédean et V Amoureux,
LA DANSE MACABRE HISTORIÉE
Le Cure et le Ln&mirettr.
Le Ckre et VHsrmke*
Les pages intermédiaires sont blanches
Les pages intermédiaires sont blanches
LA DANSE MACABRE HISTORIEE
1 86
HISTOIRE DE LTMRRIMERIE EN FRANCE
L 'épilogue représente l'auteur assis dans sa chaire. Il vient de terminer son
livre qu’il a fermé et déposé à côté de lui sur sa tahle d’écrivain.
$j)oue:qm et; cefïepotfratrfure
Sî)ee$ banftieftat $iuere
JôErtfpî *lHe 6 un mine nature
Ce ttefî fore que SianBe a%ce
Je Ce monffreiquc Te emtere
Jèiapiee fie rop roncortnej
'(Tffî fecce Sotte bnf et perurre
■iïTue efïaeifonf a tfere bomtee
$actmv
JRiepnefîSdmeq Btertp penfe
jZefi toiitïïnffîfjofetrSfitoiee
jCfîafrni) Ce Soit-par cefîe banfe
ISomreSone q hvrî ft finira
%{etene$(a Siei) en mémoire
Car fidrneef fe m me eCCe amonefle
battoir bp para b fs fa effet rc
(îSttretqtcff qeecieuf;c faitfefte
Jbon p faif pert/er foie ef main
dFpppftfpr pp cfï pîofirâffc
^efeff0up;qui mourra bernait;
itartf rteff rict; pfue %ata&Ce
âüueOe mourtrme moine efitôCe
âDue Ste bomme.ct; fapateotf
4 feuf-pour quop nefi pas faBCe
foî m croit mfqttee it reçoit
£Haie attcrle fbrtf a qui net; djauff
Comme fit ne fttft paraSie
;$ïe enfer, flefaetf; auront cijauCt
Jpee fturee que firent iabte
£ee faine: fe mdftrêtrn b'eaup brs
Ürqmfej Sotte qui cp paff ee
<Qt faictee bee ftiêe.pfue net; bte
Su? fait Sauff meuff ee tuf p affef
B.iit
ATELIER DE COUTEAU ET MËNART
1 87
De la main droite, il tient un large philacière quun ange a déroulé et
soutient de l'autre bout. Lenteur montre du doigt au lecteur, sur ce tableau,
la moralité qu'on devra retirer de son oeuvre. A ses pieds gît le squelette d'un
roi dont la couronne traîne plus loin à terre. Au-dessous, ces vers :
Vous t|ui en cestc portraicturc
Vccz danser estas divers
Pensez rjuc humaine nature
Ce n'est fors tjue viande à vers.
Je le monstre qui gis envers
Si ay je esté rov couronnez
Tels scrés vous, bons ei pervers,
fous csias sont à vers donnes.
S'adressant ensuite à la foule, l'auteur, dans une longue tirade, expose la
fragilité de la vie humaine et la nécessité de se préparer à la mort.
Voici l'alphabet du caractère que Couteau et Menait ont employé et qui
est, à quelques signes près, semblable à celui de La Mec des Hystoiixs de l 4 88-
1^89, imprimée par Pierre Le Rouge.
Üî Ç afîc9fft>ef 00i fm
nopqtî eftu $ p y $ i./*i âêeïçlp tît
À la suite des vers français de l'auteur, on trouve les quatre premiers vers
latins de la pièce composée par Simon Rocamadour, secrétaire de Louis de
Rochechotiart, évêque de Saintes, en l'honneur de l'art typographique, et
qui avait paru pour la première fois dans la Rhétorique de Guillaume Tardif,
imprimée au Soufflet Ven. (Voir t. Ier, p. 153.)
À rtc nova jnrssos si rem is meme libellas
ïngaùum tanças exitperahit opus.
Nul lus ndhuc potuir luijus contiagm summum;
An modo plaça acquit; ars dédit anme suiiin.
En reproduisant ces vers, les imprimeurs de La Danse Macabre déclaraient
qu'ils avaient réalisé le dernier degré de perfection dans leur art.
24.
i88
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
L’achevé d'imprimer, qui termine le volume, indique les additions qui
ont été faites à l’œuvre primitive et donne les noms des imprimeurs : Cy finist
la Dame Macabre, historiée et augmentée de plusieurs noumaix personnages et beaux dits,
et les Trois Man et Trois Vifs ensemble, nouvellement ainsi composée et imprimée h
Paris par Gillet Coustian et Jehan Menare, l'an de grâce mil quatre cens quatre rings
n dott^e, le xxvri Jour de jning.
j?al:(tpoJqttop pzcHu fi qzatplaifiv
£)dme aBufrpfatt) <*■ piefumptim
n; rr fault mi dN. ou nai| &fplaifïr
<g rtut e,ot0ucil;0uare (t b ifcenfîoq
jbift) tmCmtmfe efi ton affection
JDucpïfe tum ftt plvri qrât enmc
be Siuvc en bou6 te en cefle code $ic
q fel tnÔSaV a Ca moztbéfcr maitte
ceft 65e cfjof ? SrSuirc ri) Sic cettaïe
Jp.a^ tu f ces 6fct) : fi tu nés ifenfWle
&uccrfct)ofefottc-%>oi:clpof[i£ic
J&cauoirfa tus foi; aife enfteretht
£5 fa pire n<xtt Sa fus pàmfXemêt
$e£ae: pour fût elfanqe ambition
<£f te tauife.ou ftt rl autrement
Jfyommcbeffmtefa perdition
SeSflSmp futott Sic ou moif cgotftr
tÿoiftrbeefjêup tuas bif action
apmc ftt mieux îfc ton cotpe Ce Vèfit
fèout fou awemefftr a Qûnation
CuirSiurrSitg peu et) triBalatiot)
ap: ri mort ton a me foit maie
kîoize ri cimCpq'bimî befuie
0* fixe ne peut et) ceflcSie humaine
Jbi ne leffe t erre:cmorr et Semaine
etnerep nme:q f o ut fiC r|ï pofftfîfe
etSrxce et) peine $ ru fa6e* frrritîfe
<grt feeuütbieu toufiot» paciêmêt
fceff Se afemin<\ conduit feuremêt
Zlpzeettefpae fournira fatuafterj
1 1| Sa autreihtil Sa a Bünemi t
^ommeSffait efa prrbt'ftop
fCniSefucpfoufioute auorc Soiftt
Sauotrparborj fanefauffatiot)
et toute trnpÉ etj Bfattc fit moSÿefit
\buis a ce ionr faits operation
Jôaff et fr fempl ni befectation
tÛtquebutoutCacffarfoit a (fouir
I&rnfr ftt potf qf fa if fe quoi; Seule
etrjptêcftiefttj puiffanc r môbaim
fycSaeoy.catmoit SiPtetfoubame
$ne fleure a top auecfôiad 6o:t6fr
fi ftelacop c3rae cflofe inuiftBSe
qttr pao naîtra r- Soyfiraucunemêt
Arbitra bieuiprccaut feulement
Rinfimcuttae toft fai il côtmction
Sorti fu frra« par Nu in niqrmrnf
jÇjommc b effait (t a prrbtftoij
jfydme et) péril f ai fies cettainemêt
<pue fétu nm autre S ou foir 6iefr?tf
Se t amenbernautre bruofton
JT-U te'^euasSnq tour fuSitemlt
domine Se ffatt et a pcxSitiot)
$tte ftoua pffoficenTmte ftMCoî
jnqemun; foctfe epaperaBit opue
mtfPabflucpofuit ff’pttûftrr fiJintE
arlmÔ pfura nrqftarl^bif 5e fuuÿ
â)tr fuit iftuft opue quob cottbtfoî
inÿicatÿmus
jZp fimfl tabücemataBze fîiftoziee
et augmentée bc pfufirttre rtouue
aup prrfortrtaÇre qBeaup bt te. <gf
fre Croie more rt trois %>if f cnfêBle
nouuellerht ainfi côpofeeetimpn
mee a pariepat fôiltetcoufHattet
Jeïjai) inerntt, )San ’Se efraer mtf
quatre c?e quatre Sin$epbou$e Ce
ppSi tourbe Jutttg
ATELIER DE COUTEAU ET MÉNÀRT
1 89
VEguyllon de ayante diyine et La j Danse Macabre historiée sont les Jeux seuls
[ivres illustrés que l'on connaisse jusqu'à présent pour être signés des impri-
meurs Gillet Couteau et Jean Ménart, mais ils suffisent pour établir leur répu-
tation d'habiieté.
Nous croyons qu'on peut leur attribuer une partie des livres édités par
Vérard pendant [année i4<?2> jusqu'au moment ou ce dernier emprunte les
presses de Jean Morand, en 1 4 p 3 ? et dépose dans cet atelier le matériel typo-
graphique dont il était propriétaire et avec lequel d faisait établir ses éditions.
Couteau a imprimé ensuite, seul, Les Figures du Vie'd Testaient et du Nouvel t
Le livre n'a pas de date. Le titre est en lettres calligraphiques, et l'initiale de
début, en traits de plume entrelacés s'appuyant sur des têtes de fantaisie, est
tout à fait dans le style des titres des livres de Vérard pour lequel Couteau
l'a très probablement imprimé :
Les figures sont disposées en compartiments avec des légendes au-dessous,
exactement comme dans les éditions xylographiques de la Bible des Pauvres,
dont elles sont des copies on des imitations.
9°
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Nous donnons ci-dessous un spécimen des illustrations du nouveau livre
de Gillet Couteau, avec les légendes qui les accompagnent :
jCtùmw\ît(§ifotâ. pÇiftfïifnj
jupccftpfb ïs* CWriipit fcmat/
fa quamobo (ï rampai çtifa fit
(htijûc (lapa totàtïi) fpufcunme
wtijaboî<rtjCmsafcep(d; $t\ô
ï(l ;a£mtun)!rçq«0t[Jtf foüitut
battue. EipIfqîflîUujTjDdfiba
fBta i fTu ft fli mi t f fa ffirn) (W
cwtaee^/fûfteïtjftuiif mDffli mit
<0t quofigariDtflrae.pc.^ufcÿ
tartj^Bi XApitufo.
£0ÉpKparaaftô(îtii^9ptfcen) gtS
bertj Sr&cgfutfixf fotttmj tt eraf îè
nas £t| . enftï pi frie (ri6a® Dfeflua
et tri Bue nortfflaerf oiauiffortae
ab bwrrimJttj beunj fuum&e 9>etit
Ut pffcie et Dipif . iz famaat &f fri
fiufafionemeûû&pmîmmj QLtpm
frutt me.TDf Bcafcetafetf cfama?
ai p eiuaiï&ipiSofertjtnea^ff^0
ntptan&owpifafj,
La page que nous reproduisons représente, à gauche, Samson enlevant
les portes de la ville de Gaza; a droite, .louas sortant de la gueule de la
baleine, et, au milieu, le Christ sortant du tombeau.
atelier de couteau et mënart
'9
Le volume se termine par ces mauvais vers français à la fin desquels l’im-
primeur est nommé.
Cy finis: ccstuy présent livre
Intitulé des deux Tesiamens.
Le regard qui monstre que vivre
De voit Jésus, puis par lormens
CrueL, horribles et véliémens,
Endurant comme un aigneau*
Monrroii en croix par ferremens.
Imprimé par GiNci Couteau.
Au-dessous on voit la marque de Gillet Couteau qui est suivie du nom
de l’imprimeur et de cette mention : Imprime h Paris.
pr cfent fïute
jntituîciïeG teflamcne
& rejart/ qui monfîrc que Attire
yQeuoit ieftte/puie pat foimen#
(jCritfftÇoirilîfec et fleücffieite
0nD«ranÉ comme S5ujî aiqnecu
flfioawoitei) ctotjt pavfzvmmm
3mp:tmcpar<©tfl?c( couteau*
<mMicûutmu
0mp:tmcapart'ô-
L’i ni pression de ce livre est t'cnaiiienicnt postérieure de plusieurs années
a La Danse Macabre historiée, Gillet Couteau avait alors son atelier en la me
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
l9±
Garnier Sainct Ladre, près (a fan isc parte Sainct Mania. C est aujourd'hui la rue
Grenier-Saint-La/.are. Il a imprime à cette adresse, dans le formai In-octavo,
Le CJmtean de Labauc, de Pierre Gringore, sans y mettre de date. Les antres
livres que ['on connaît encore de lui ne sont pas datés pour la plupart. Son
exercice s‘est prolongé fort avant dans le xvi* siècle. En 150 <g et peut-être
auparavant, il transporta son atelier en /a me es Petits Champs, près la chapelle
Sainct Jnfian , et, comme son confrère Pierre Le Caron, il avait un «ouvroir^
c'est-à-dire une boutique an Palays .
Le caractère dont Couteau et Ménart se sont servis pour U Èguyllm de
Crainte divine et La Danse Macabre historiée , nous a paru être exactement copié
sim celui de La Mer des Hymires, imprimée par Pierre Le Rouge. (Voir alphabet
tome I£r, p. 471) La plupart des lettres sont identiques. Nous avons cepen-
dant remarqué que la lettre capitale C n'est pas toujours la même, 011 du
moins qu'011 trouve dans le caractère de Le Rouge deux majuscules C, dont
Tu 11e ne paraît pas chez Couteau et Ménart- cette de t ni ère reparaît toutefois
plus tard dans les Figures dn Vieil Testament et dn Nouvel, imprimées par Gillet
Couteau seul. Nous avons en outre observé que la ca juta le P a, au milieu,
deux petites barres transversales qui 11 ‘existent pas dans le type de Le Rouge.
Couteau et Ménart ont Ci it usage de quelques lettres abréviatives et de signes
de ponctuation en plus. O11 ne retrouve juas chez eux [es petites lettres abré-
viatives diies supérieures en terme d'imprimerie et que nous avons relevées dans
La Mer des Hystuires. (Voir alphabet de Le Rouge, t. 1er, ju 47 1 ■)
Les légères différences que nous venons d'indiquer pou iront servir à faire
reconnaître certaines impressions que Couteau et Ménart jfont pas signées-
mais, hâtons-nous de le dire, la règle n'est pas absolue.
Le bibliographe allemand Haut indique, sous [c \C 1 J 8 J o de son Reper-
turiutt! bibliagraphicmn } une édition du Coasolatorinm tïimmmv conscimt'nv du moine
Nydcr au nom de Ménatt, qui l 'aurait imprimée pour Pierre Le Dm. 11 y a
erreur évidente. Le livre a été imprimé par J. Mocrart, dont la marque se voit
sur le titre et dont le nom aura été mal lu.
CHAPITRE XXXII
L’IMPRIMERIF. À PARIS
ATELIER DE FÉLIX B ALI G A U LT
{j 4p2 J 5°°)
Ikdigaull t libraire cl imprimeur. — Ses principales pttM'tcalimis. — Ses lettres initiales ornées.
Sa marque ei ses différentes devises. — ■ Ses adresses.
Félix Baligaiiit, Champenoig d’origine, errait établi libraire et imprimeur
à Paris à la fin de i 492 ou au commencement de 1493* A-t-ü été réelle-
ment imprimeur? Cela peut paraître douteux de prime abord, comme fa
suggéré M. Robert Proctov, bibliographe anglais d’n ne grande perspicacité,
des observations duquel nous avons à tenir compte. En conséquence, exami-
nons de près la question.
Nous voyons effectivement Félix Baliganlt employer quelquefois les carac-
tères des autres irn ni me tirs. Plusieurs de ses livres sont imprimés avec les
caractères d’André Bocard et de Jean Lambert, et il se sert parfois de lettres
ornées employées par Bocard et spéciales à un autre imprimeur du nom de
Michel Toulouse.
Le 18 juin 1493 , Félix Baliganlt achève mie édition in-quarto du Manipulas
Cumtomm , de Guy de Moimocher; le 25 octobre, il imprime un volume petit
in-octavo, intitulé : Midus kgvudi hi mroque jure, dont nous donnons ci-dessous
l'achevé d'imprimer :
{[ £jrptici t îltttllüP botfne moduin fhtô?nd( et
legè* TCAtiioi/^ sc abb?r*e rtriB î lutte ta}
cenonlct rp £luili£ ;m le contl i ica fit trié® Hue JËtu
bîtcaû idciitmie per* ,i« bolligautt pjrilîue
tmpulfuf
Le 17 novembre Baliganlt public, dans le format in-quarto, une éduion
du texte latin de 1* Ecole de Salem e [Reghuen Sanitutis Salaiiuanuin ) , avec le
commentaire d’ArnauId de Villeneuve.
11. ^5
ii14-f.iijc.iiu: ic.cj0%cjlé .
9 4
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Baïigauit s’est servi pour ce livre d’un petit caractère d environ p points,
ressemblant tout à fait a un des types de Rocard. Le signe des crochets [],
que l’on voit dans ï’alphabct donne ci-dessous, n’a etc usité par Bafigault que
plus tard, comme nous l’indiquerons plus ioin.
£ lfc> £ H 2P Tft
sbcd&efgbtf tmnopfltifBiuïjfj
fl if ira fl *
Le 20 août 1 4<?4, «lLl coucher du soleil [sole vera Âugusâ clrnidam ncesimnm ) ,
il termine l’impression du Tmaatus Comeqnetttmrum de Martin Le Maître.
L’achevé d’imprimer porte à la fin cette mention que Félix Baïigauit, bour-
geois de Paris, a imprimé ce volume avec un caractère admirable1 [Félix
Bnligauh civh Petmi/tits uùro ameter [sic] examvït) :
Sacre pagne ac ummlfe pÇfe #
fefloîtogturifTMmagtfîîf miurinf
magifiri InTcrabfoatEtiomlnalift
via confcqc ™tf fe fkto (mpofirtia c
quan.^clit pallgatilt duièpaTffiri
Jn monte fancte gmoudHtî Inter?
fignto fane rt ftepb^ro pria côcurtË
te cauTa mtrorareci erc ejütmiïrâ
no f nm«ife t arationfe-
dr ïgetil dïmo nonagrftmo quur*
t o foie, venu gttguftf claudèterice
fïmam.
Voici l’alphabet de ce caractère si vanté par son imprimeur. H est d’environ
un point plus fort que le premier:
0bcDd(fgbiplirtngp<jr:0f£uV]Cf3 tfffft
âbçd:>d£eqgini*Finnn',op
nüir’frr**
André Bocard, son confrère, en avait une fonte en i 496. (Voir p. \l\4-)
En i 4 5> 5 î Baligauit public les Sophïmata de maître Albert de Saxe, et
déclare positivement, à la fin, que cette impression est son oeuvre, qu’il en
L'imprimeur a «it-erre aussi voulu dire qu’il se servait tFiuie fume Lrillame et toute neuve.
ATELIER DE FÉLIX BÀUGAULT
*95
a fait les frais [hnpressum est Pamii hoc opuscuium opéra a ïuipema uiaghm Fdkis
Baliganh). Il prend soin d'indiquer en meme temps sa demeure dans une
maison neuve, prés du collège de Reims [lu œdibits e regwue damas collégiale
Reuieusis uuper aimmicth), ayant pour enseigne {'Image Salut- Ètkuue [yniugiue
divi Stcphani an unis ) .
Voici le fac-similé de l'achevé d'imprimer des Sophïsuuica :
3m parfont cft parUÜj bod opufoitij
fophifmaiu >■; obltgor uiRâ ac mfoUiM
Un UtterctifTlrm Tinmflgifhi ait*
ri m rüïomü opj ac Lpcnfe.ZDqgiftri
fdlri&bïUe4oL((pîiy0 rt tjacttfïïmf
c meiuteru;)3n üedibufl ercgionc bâ
mue roUrgiitc Stmcnftflflup fôftru
tfteptnitgijnc «lui ftfpbqni oaiatio.
auno üb frHtn aii(mc tmïfü millet
mo ^dnnçctcfïmû iKmtgtfia4nta,
Sur le titre du livre, on voit la marque de Baliganlt entourée de bordures
sur fond criblé :
La lettre ornée de début est empruntée au matériel de Michel Toulouse,
un de ses confrères et voisins, de la rue des Amandiers.
Le 2 aoht l 4^6 ( quarto nouas sextiles) , Baiigault publie les Spumium Bri/ouis,
accompagnés des dou/e décades de Jean de Garlandc.
96
H1ST01K b DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Il dit ii voir crû usent , c’est-à-dire imprimé c, l’ouvrage à Paris {transcrtps'n Ptifhih
Bt/tx Balligan/r) :
I^tdunifpnonfmabîtontenpcrtoit tKwdcdmDccir
& lobânfo De galtondia^ tofli&nitttz tonedt (ïifet
pfft partftfs f dfjrbflllfgauïtvfr "îfpfcsiüTfm^fii pflnto
coüfflifremttiflcquari .oitiGfctfffes. Snnoanatatl
faluJff w À fbnicfln drtgcotcflmo aoiwecflmo fçcto*
Le livre est imprimé avec le second caractère de Bpigault, celui qu’il qua-
lifiait d’admirable en «ont i 4^4 (voir p. ic?4)> et qif|| après deux ans d’usage,
commentait déjà à s’alourdir. Lj 18 mai i4p7, cct imp||llieiir rnet au jour
une édition de la Vira Citnsft de Ludolphe le Chartreux, en un volume
grand in-folio a deux colonnes. Sur le titre on voit la marque de Baliganlt
tirée en rouge au milieu d’un double cadre composé de bordures de gro-
tesques et de petites images de sainteté tirées de livres d'heures. 11 est dit,
dans fe libellé final, tpie l’ouvrage vient d être revu ( nu per n me J et très soigneu-
sement corrigé par maître Bertrand Etienne (; B terra t oins Stepho tt t ) , processeur
de théologie en l’Université de Paris, et qu’il a été imprimé en cette ville par
maître Félix Baligault, imprimeur très exact [ne eüam per ntagtsrrattt Frf i cent
Bail gnu h T } tnpressorent fi delisst um ni i Inde ta t ut pressant ) .
À la fin de l'ouvrage du moine franciscain Nicolas de Orbelhs sur les
quatre livres des Sentences ( Egiegia saqEmtüssttnt docntr'ts uuigistn Nkiwlai de
QvheUis in quant or Set t tendant tu l'thros expostno') , il est déc bavé explicitement que
le livre a été imprimé fidèlement et très correctement (Jtde/ker nique cutatdatis -
situe) par le travail [opéra, littéralement «l’reuvrc») de Félix Baligault, aux
(rais [ttttputs'ts) de Jean Richard, libraire, le t 2 des calendes doctobre (20 sep-
tembre) i4p8‘.
f £03gfltri nicijoUl îMibcÜkjopuapîfrtarffflmumtaquaMirt U*
bcoefer*cnflannn fidcltcr r ÿmrtttfTum hjfi l&a
nllji pirtl[Këÿ
motaiwls. arino tvjmini 2JDU lelTtti î i drlrt^-etil «■fimonon-afiiïCï^
mootttuo wcinio.^wd^moCaîcs .
Le 8 novembre 145)5? Baligault achevait, pour le compte du libraire Simon
Vosue, l'impression d'un énorme volume in-folio à deux colonnes, le Cutlw-
Ikott t on grand dictionnaire latin de Jean Balbi, de Gènes, édition revue,
l^niurrijfjif mit employé pour luiy^cjjiV clés
les premiers temps de Timpriinerie parisienne. Les
cvi’t^mpîies du Stick {F Or Je h rue Sami-Jiiapifs
terni i lièrent leur êdiiiüii de Ij LegaiFa enr?ti de
.laques de Vm;igine pjr celte Kumnle : Pwfïhvt
TiïAMxORfvTA /^in’jiW jur /V/m Viniii 1 1 CÀ rciiit'^ sic,,
Udiîlmi nu G a il \g et Michûx 1 Frilnwgw Ljyivx^nV
jivL uupjtwjt ( Vnir fïiu-^i ni tlo , I. JtT, p. 8 i .
ATELIER DE EÉLIX BAL1GAULT
l97
corrigée et augmentée par Maître Pierre Gilles. Nous donnons ci-dessons la
fin de ce livre avec son achevé d'imprimer.
Z ante 0
dupdMPio quo boefotpm mtcbiadmofrim neceïtorfom avo
bie btimilltE r œpofr o f rurreo et oomfrU mtUnqua ntum ptt*
catoies fraUesmetanquantum oomlniluftl mEfcquaietiuap
me prr eatû w pbitor a to : La men a teo pier es po itlgere velu ia
vtveftrerum pweum tnicruentu omnium mtotum a oeo per*
(cptapercatomm tetris.^ leiramapofro|(ram:adlerrâ ely
flam J.qctra tflïoncm pofr^ad paiWifivitJeHcct g^udiav a
vobifrum valeam pcrutnfre-.'pbt régnât Ejcamuîfim'oomtmi®
notier Ldiio rbnrtua Tîcifïliue benedirluoaïi ruma nomit fie
cdtur orone je mi: ceiefttom :tcrr£ ftrltim in femoiuin Xui eIÎ
bonoïtf glouA.v l ma gnn udo et ma gnlficE ni ta: v irtuo et pote
Itaoirefltmm et imperium InfrcuU fr eu lojum<î|men
fële rnaiius appoflta dt catbotlron fratrie lobantilo UmtiÉlïa
otdintàpicdùarotum oillt fnierwlUgaium perpirilàtem ùo
ariuevirom ejrfmium magiïtmmpeiriiin eeLdlumquino ou
jett in dignum Me labo ilbu 9 finguio 0 quo tp eodlas immoue
ro lïngulue pagelUff oilig^ier rerognofrere cl addiiioncearu
U$ £ji tua ingenif o (Tùina profer La e adueritre: Jnferuilq j ad
dlrioncafuasflngulfem loctepioutroiigniumtireLndlraijlt-
'ïP iop tt«a tfiuli 0 labo « fe cognofcat luuenré lEtistu* qui tnjc
ta erummatltam «rnorglofemaia eonnrjca^ împjeflum pa
tilïiepermagiflrum IkembaïLgauiL riuem parifienftm 1 mô
tetonrteeenouef£9<lûiterirsnEOLuiftepbflnt concurtftc cou
famfrocaraetereexarauitarino Immrnfe réparai lonlo mille?
frmo qtiadringentdlmo n onagefim 0 nono foie t?cjo nouEtn?
tttlffdudcntt ottauam cum ejtpenfla bonefhvirl Simoniavo
tire :ommoîanria iparinuolnvieo nouo beaiemarie ad lafer
lïdnt^uiiobannie euan gélifia
Cesi dans ce livre cjtie Ion remarque les emprunts de lettres ornées que
Baliganlt a faits an matériel de Rocard. On y voit aussi des initiales qui pro-
viennent du matériel d autres confrères* et l'on y retrouve les grandes lettres
qui avaient déjà passé dans l'Ovide imprimé parBocard en 1 (voir p. 1 4&) i
d'autres lettres sont empruntées au matériel de Michel Toulouse, voisin de
Baliganli, qui lui avait déjà prêt é l'initiale placée en tété des Sophïsmata
d'Albert !e Saxon. Voici quelques initiales qui n'avaient pas passé dans TOvide
de 1496 sorti des presses de Bocard, mais qui sont de même style et appar-
tiennent évidemment aux mêmes alphabets :
©dictera
itlain fomat JE* efflcttur nomen Joî cf>abel 4-irte maolft rroeba
bïlon«.Ji» brtrlontail» crtus : vWpilnt ep« Sentie Indee
epftlttrt»cnlt ïliflnani.
fZûtlrufli^.cmJ'yiuSIs^rûî.pe.
■üfemenfa» omnipotent! &e©
t patri et fïïlo et fplrli uüaneto grattorum
jrcrrrimue^onesjauinortrum œibo
3 Ikon tic muliloct blticrftB trariouiU ejc
liuri&aatîOHiumaLqjeoniefttimt Jw*
Wceipermultaunnojum cutrlculaûimfl
jhefimotmeentefimo oauagefîmofqttot
I pOmlnl nonte marri] ad flnem vfqj per?
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
l98
II y a encore d’autres livres sur lesquels on peut voir qu’ils ont été imprimés
par Baligault, pour le compte d'autres libraires, tels que Nicolas Vautier et
Durand Gcrlier, Jean Petit, Claude Jaumar, Thomas Julien et Gilles de
Gouvmont. M. Procto r, dans son Index to eurly printed boaks (iT S 266), attribue
meme à Baligault des Heures à ! usage d'Orléans, qu’il aurait imprimées le
\/\ août ijoo pour Antoine Vérard.
II est donc évident, pour nous, que Baligault a été réellement imprimeur.
II est qualifié de «marchant imprimeur de livres» dans l’acte d'acquisition
de la maison de l'Image Saint- Etienne (voir p. 207), ce qui veut dire qu’il
était à la lois libraire et imprimeur. H a pu avoir en sa possession des fontes
semblables a celles d’autres imprimeurs avec lesquels il entretenait des rela-
tions suivies, tels qu’ André Bocard et Jean Lambert. Ceux-ci ont même pu,
ainsi que d'autres, exécuter pour lui des impressions quand il était surchargé
douvragt, mais il déclare formellement avoir imprimé lui-même des livres
pour le compte d'autres libraires, et i[ se qualifie A'impressor fidelissmius, terme
qui ne paraît prêter à aucune ambiguïté d’interprétation relativement a son
métier de typographe. Baligault a fait usage d’un caractère gothique d'en-
viron 13 points qui, de prime abord, ressemble, à s’y tromper, à celui de
Bocard. II y a cependant des différences dans les C et D majuscules ainsi qtie
dans l'E. Les capitales H et P ont, an milieu de la lettre, lui trait transversal
avec un point qui n’existe pas chez Bocard.
Voici l’alphabet du caractère de Baligault :
S % m
abcdoefgbi Imnopqrïratuvjcyï
Félix Baligault a employé ces gros caractères pour le texte du poème
De Conmnptu Mundi . Le commentaire est imprimé avec le petit caractère de
p points dont nous avons donné le spécimen (p. yp4). Le signe des cro-
chets que nous avens reproduit dans cet alphabet sc rencontre fréquemment
dans le De Cmmnptu Mundi . Cette impression, d’un format petit in-quarto,
11’est pas datée; mais, d’après certaine disposition de la marque de Baligault
(voir p 203), elle 11’est pas postérieure a l’année 14^4.
ATELIER DE EEL1X BALIGAULT
99
Baligault a employé quelquefois une bâtarde gothique de i i points, qui
est très belle. Elle est copiée sur celle îles Heures a C usage de Faits, imprimées
par Pigonchet en i 471. H n'y a de différence que dans les dimensions de
quelques lettres. Voir l'alphabet de Pigouchet (p. 17) que l'on comparera
avec celui de Baligault ci-dessous reproduit :
& & & ^ £ f ^ $) p & K §> &
&3É ûfic0ff3Çtfmtt?nr)opqri6f(uS^j»3
ïi?Fmïft9fl u?(5 p J? Æ <f *î gjÿrft i f
flfTfî >tisï
C'est le meme type que celui dont se servait en meme temps Jean Lam-
bert. 11 ne se distingue de la fonte de ee dernier que par une seule lettre,
le G majuscule ? qui a lieux barres longitudinales au milieu chez Baligault,
tandis qu'on n’en voit qu'une seule dans la fonte de Lambert.
Parmi les livres qu'il a imprimés avec ce caractère, nous citerons le poème
De p nitrate Conceprianis, de Robert Gaguin, Les Yves dévotes fana tiges de la Vierge,
tle Martial d’À u vergue et Le Fis d* amour divine*
En 1500, Baligault se sert d’un caractère romain de 1 1 points avec lequel
il imprime le Compendium Memamndomm P Unit, de Robert de La Vallée, de
Rouen , chanoine de Chartres, et une édition du Rcgimeu Sa ni taris de FEcole
de Salem e. Voici (alphabet île ce caractère :
ABCDEFGHILMNOPCLRSTV
abcdcfghiklmnopqrsftuvîtyj 6t £F fl (T tl
3b*cfiï 1 t’mm’ft n’üpjîpijqij gtjqj P£ü çt . 1 t 5 f ( )
Baligault a publié ntic quantité de livres latins â l'usage des étudiants :
des grammaires et des diction naïves, des ouvrages de philosophie scolas-
tique, quelques traités de théologie, des poèmes latins. Ses publications les
plus importantes sont la Vira Christ! de Lndolphc le Chartreux, en 1 497*
et le Catholïcm 3 ou Dictionnaire latin de Balbi (de Gènes) en 1 477 ,
M. Gordon Duff, de Manchester, bibliographe anglais des plus dignes de
200
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
fni, cite de Baligault des Heures à l'usage de Salisbury que nous n avons pas
vues et dont il y aurait eu plusieurs éditions1-
Baligault a imprime les Tm d votes louenges de la glorieuse Vierge Marie, compo-
sées par Maniai d* Auvergne , procureur en Parlement, qui furent achevées le i 3 sep-
tembre i4p4, pour Je libraire Simon Vostre :
flpDieu immortel 6e pifieSute fowtfe
fc.ap tneffecirç 6c fa Sic morte ffe
iPiefane fil) (biwetame icfaucfc
ÎDcfljûmme mort/onequee ne fut moittcffc
parç> a tfgueut tire a fa coiffeffc
patîttgtepoâfaigctncnt wffwme
fetnoifk fort faïtcfjumfifcpuaffe
£Jut tefrcpt>âpourttHt6uo^aS6uc> tJHm£
CparaSie pfaifantpafcifi'que
prife parpimofite
Pieci eu fe p crfe p u6i q ue
Portant parfaire purife
porte piefîant pwcfarite
pifei me pio0a(ique pu re
pafme préférant ptoSite
pourpoureâ perfjeuca paip pjoaue -
ÇÆTp fmiffent tiefSeuotee fouies Se fa gfo
n'eufe Bicigcmairt/câpofeee pai maifîre mar
ciaf Sauu etgne ptoeweur ci) paefement qui fu
c'eut arfjeuccâ fc piii-ioiit Se fepfemCie >^if*
ccecajuattre S]i]gf5et^nH-pour|imot)Sofîtc
fiSim'rc Scmoitm^ a pacte erç famé Tieuucno^
fîte frime a fmfcigitc faiirt lefjaij feuangefifle
Sur Je titre, 011 voit la marque avec le nom de Félix Baligault clans un
encadrement à colonnes de feuilles d'acanthe; an verso, une gravure d'une
grande finesse représente P Arbre tle J esse -
Baligault a imprimé un autre livre français, Le Las d'amour divine, qui est
sans date- C'est une moralité mystique dont les personnages sont : Charité,
Jésus-CIirist, Justice, Vérité, Bonne Inspiration, les Filles de S1011 et les
Pécheurs- L'impression est de la meme époque que celle des Dévorés louanges
et forme 1111 livret petit in-quarto de 16 feuillets comportant 30 lignes a la
page pleine. Le seul exemplaire connu fait partie de la bibliothèque du baron
1 Phe P t'huer y, S (aie tuer s mut Beekh'mder ï ef University Press), 1 in- 8" (p- tes
Ltmdm fjikl Weshmmter lu lhe jhftwuth Gentury, l>y li\ res, destines exclusif einent au marche anglais, 11e
E. Cohdon Duff" Priva te ly printed Aberdeen; se trouvent pas dans nos bibliothèques françaises-
ATELIER DE FELIX RALIGAULT
2.0 I
James de Rothschild1. Nons en reproduisons la fin en fac-similé avec son
achève d'imprimer :
0c Eop pfusÇaufe hx trfm'fc
èortt foU ttofîte tope infime
0ap toutcccp pat egariCe
£Jo m 61 et) q u e fou fi ou ts tÇ mt et fopc
0c ne») fuis pom f poutfdf faffee
£t0aie jap fane fi») iope fat fopc
iBi futûüufae fîainome faffee
Cp fine fe fmrc fin fa b Samouta
ïïfumc 0mpiimea paris par ^feftp
fiaffigauft.
Le Las cV amour divine CJ les Trh dévotes louanges de la glorieuse Vierge Marie
sont les deux seules productions en français que nous connaissions au nom
de Félix Baligault.
Comme spécimen des impressions en caractère romain de Baligault, repro
d u i so n s le commencement du texte du Compendium M emorandoni m PU u iï :
f^obem tte Dalle f^otbo
tïngenfis ad fequens Nai tu dis hlftoi ff COrtipendi um piefatio,
Liniano ad im egmm tefro p edaio volumineReue*
lende inchiirto paici ; Regnaiecai no réfis pontifex
digniflïme El bonaiumdifciplinaiüpiincepsagno
uipiedaiam efle de plinfonolbocum ingénu laude
memoiiafn, Viginritnillia fïquidemfiudilioniï
dignartjm Taciius hiUoiicus ait : Iprumexleftïoneduoiummil
lium voluminum; ab qmfinsauOoi ibus ftudiofe fui de complet
xum, Nec veiei es eihniri modo plmi'im natm dis dofti inc tu
men cfTe confenfium ; fed anguflinus quoq* & alu caiholicidoâos
ics. Giaueenim de eius efoquemia luliti teiommttsteaimos
nium : pi iTIoi utn doqueni ia memoi ans, Cicetonis inquii fluen
ta /giauitasfionfoms/aaimen Q,tiinlilian: fnaniias pliniY, Nos
minibus appropi iai is qne<£ defignal , gi andia no tengide, detnif
fa non atténuai eexpiimens , SenPitn congmutn apiumq^decoil
in omnibus obfei uans * Nil oie eti 1 orationis : lia vl omnfa fua
uitei ;dirt i i b m e/ & gi au i I ti :pi o tn a I crie condil ionc dixe i il ; Opère
m axitn i p i edi tel udif o f d e gante / ne ce Œai io/fei l i I i vai io/difei i o.
Ces petits caraaères, dont nous venons de donner t alphabet (p 199'*
sont des mêmes Jypes que ceux employés par Michel Le Noir, au mois de
janvier j 500 (n, sJ,),pour le commentaire des Épîtres d'Ovide, (Voir p, J 72,)
Ils se trouvaient ansst chez, l'imprimeur Michel Toulouse, qui était en relations
1 On en trouve la description détaillée chus le Catalogue des (mes de ta bibliothèque de feu /VL le bat un
James de Rothschild , rédigé par M. Emile Picot, i. 111 , p. 430-4 J 1 » 110 “62a; ouvrage cilé.
202
HISTOIRE DE I IMPRIMERIE EN FRANCE
avec Rallgault, et qui avait déjà mis à la disposition de ce dernier scs lettres
ornées spéciales, comme nous lavons die pins haut. (Voir p. 135 et 197.)
On trouve ci- dessous le fac-similé de la fin du Compendium , avec l'achevé
d'imprimer, édité pour le compte de Durand GerHer, libraire de I "Université :
obdiffufam &iulïriMâ perte muhiiudinê:diffici"Ie nimiumefï.'alii
rumfahê fdcrtliam facullalibus profuudius mcûbcnies ; aul me
moi i ca mete ( ortfei uai e : aut preclai à atiquà fcril cmiâ quam rto*
laïc vclirl ^aul cûmcmoiiâ fügciil ■. qur volumiuis pieiefumm
que If. Pei hocaütnolbù breniaiiû: facile aic^ iu piôpiufeledas
&comtnodinîmas pceplioucs leneie poilu ntîad cafq; oblilas piô
pteiedù et (n hac profedo collcétiond q plinii piecepiiones ma
niferta picb eni comoda : Il mus nofti 1 climai is & pi opi uquoi il ac*
colis : fiuc llüdiofam meni cm ad phificarü i cium im cllcÆionem:
Kpiofuuda uaiüie fcrmâda mtâeiia: formai poiTuni : fiue opiis
mam humanicorpoits valii ncîiuêfeitiaie: copiofius in Iioccotle*
diesue ail ingeie^mcamodicii aie nifus (unit Nec füluj que ad
hominüincüfumiï afcm : queeos moiboium gcneiafufeilenf que
tollant : queep leniani : Sed eiia inaiioualium animamiû: eoium
piecipuequehomiuibus cômodaiefciül. Inuenics equidem ad
boum ^cquornmïOLiiom canuin ac leliquoiumdorridlicoi um ani=
mantium patîïoiiescorfeienies mediciuas. A udiui a fide pioba
iis vii fs Alphonfum anagorum piouidumiegem: eumqui Caio
Ii legia fiancoium fepiimi pueiùia » mieft iebu£ geftis fioiebat ?
duo.s uicdicine expeitos & ingeniofos doâcucs : £ equia vuii pio
canibtis alicium amplo ftipendio conduxifTe^vi quifeÿ folticims
pio fua paife feulai emi : que hcibequciemcdiaquis mededi
dus.^bertiaium ipTaium egiitudinibus fmgula iui conueuiieui.
B os autem uc dubu es bciliai um ipfamm nedicinas : ejt plinianis
codicibushaufifle . Tiafhime? libiumm edicinemire vtilitatia ex
£il i Hc ; qui tliefaui us paupcium appel Utm
SiquTS aul em pulauerlt memona ma g n opei e digrtu vn aliquid
me in picfeuiebieuiaiio îcliquifle: quoda pliniûtiadetm poie*
1 it ad integium volumen in piompiuiefugeie : Cum fupeCus no
taia.'ex quotoIibioiquotocpcapiteeKcei pi afiDi:oidinate deferi
pfei im.
FiualispiefeTitis compeudii niemo
îandoi um plinii conclu fi ot
ïmpieflumpai ifii pei feliccmbaligault impenfa magfflii du*
randi gei Jiei aime vmuei fitatis libi ai ii. Anno. M.VtC1
Baligault a imprime, avec ces caractères, une édition du Regimen Sanhans
de Magnums, médecin de Milan, suivie du traité sur les Vins {De Finis),
d’Amauld de Villeneuve, et du Régime pour l’hygiène des gens âgés et des
v 1 e d I ard s {De Régi mine se n um e! senior mu ) , du même auteur.
Ces trots ouvrages portent les noms de Claude daumar et de Thomas
.liilian, éditeurs, mais ne sont pas datés. Comme ces libraires ne s’associèrent
qu‘en 1500, i’im pression doit être de la même année que le Compendium
Memommion-im P/inii cité ci-dessus.
ATFJLILK DE FELIX BALIGALLT
203
On remarque, dans le Regimen S animas > des lettres ornées de divers styles.
Les unes, sur fond noir, ressemblent asse7. aux lettres de Bocard; d’antres,
sur fond blanc, sont particulières à Baiigault. En voici des spécimens :
Lettres sur fond noir.
Lettres sur fond Urine*
Le 30 octobre 1499, Baiigault a imprime pour Gilles de Gourmont, qui
n’était encore que libraire, l'ouvrage du professeur André Limos, de Valence,
intitulé : Ditbia ïu hisoktbïlikm * Il nous paraît donc bien établi que Baiigault
avait des presses lui appartenant et n’était pas un simple libraire.
26.
t
HISTOIRE DF L'IMPRIMERIE EN FRANCE
zo4
Baligault avait pour marque un arbre (baliveau), auquel est accroche, par
une courroie, un cartouche au milieu duquel est gravé le prénom latin de
Félix en lettres gothiques. Deux singes, placés au pied de 1 arbre devant des
arbustes en fleur, semblent jouer avec des fruits qui tombent. Dans le bas
du cadre, le nam de l'imprimeur figure en entier : Félix Baligault,
H s est servi de cette marque jnsqtfen 1 4p4- C'est celle que Ion voit sur
ses premiers livres et qui se trouve sur les titres des poèmes de Gagnin et de
Martial d'Auvergne, ainsi que sur Le Las df amour divine, que nous venons
de citer, II la modifia après cette date en enlevant son nom et f encadrement,
pour ne laisser subsister que le baliveau et les deux singes, avec son prénom
an milieu, comme on a pu déjà le voir sur le titre de TAibert de Saxe en 1 4^5 -
(Voir p , tp5-J Au bas, ['imprimeur ajotita tour à tour lune ou l'autre des
devises suivantes, faisant allusion à son prénom :
F dix qnem facimit aliéna perica/a canwm ,
Es: Félix faustus , ad si t farta na secanda ,
Heureux celui que les fautes d'autrui ont rendu circonspect. Félix est chanceux.
Que la fonune lui soit favorable
Félix qnem facimit edkaa periaila au nam.
List fomnmtns Félix , d'msqac beatns ,
Henrcux celui que les faînes d autrui ont rendu circonspect. Félix est fortuné et
le riche est heureux.
I
ATELIER DE FELIX BALIGAULT
105
Baligault varie les mauvais distiques qu'il imprime au bas de sa marque,
faisant toujours des jeux de mots plus ou moins heureux sur le mot Félix :
Félix quein faciunt aliéna pericula cautum .
Felici monuments die felicia Félix
Pmsit : er hec vieil dant minenm nichil.
Heureux celui que les fautes des autres ont rendu circonspect. Ces livres ont été
imprimes heureusement, un jour heureux, par Félix (l'homme heureux), et ils ne pré-
sentent ou ne contiennent aucune faute.
L'idée première de ces devises est tirée du Spéculum Stultomm , poème sati-
rique de la fin du xuc siècle, composé par Wireker, moine de Cantorbéry.
On ie constate sous cette forme dans la péroraison de l'ouvrage :
Est felix igitur aliéna perlai la cautum.
Quem f aduut
D'autres fois, l'imprimeur s'adresse ainsi aux acheteurs :
SI qîîicquam Félix pressent , illud emas.
Felici mouîîjueuta die felicia Felix .
Si Fciix imprime quoi que cc soit, adiètc-k. Félix imprime des (ivres qui te ren
dront heureux en un jour heureux.
Parodiant ie premier vers de Lucrèce, il dit encore:
Félix qui potnit verniu coguoscere causas.
Felici gmtes qui nbi press il agis.
Heureux celui qui a pu connaître les causes premières des choses. Remercie Félix
qui a imprimé ce livre pour ton bonheur.
Puis il s'adresse aux jeunes gens, qui lui doivent une profonde recom
naissance, pour avoir imprimé des livres à leur usage :
Ingratus ne sis juvcîîÏs quia pectore loto
Felici gmtes qui nbi pressit optts.
Jeune homme ne sois pas ingrat, mais remercie de tout coeur Félix qui a imprimé
pour toi cet ouvrage.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
20 6
Les Synoninia Btifonis> imprimés par Baliganlt en et dont lions avons
fait mention plus haut, sont accompagnés de ces vers :
Sedufm; nbmnsum Fdix opns ali dit in qiw
Nomùiïi disenssd plurimn aube prirent.
Le soigneux Félix a public un ouvrage profond dans lequel les mots domciix soin
complètement éclaircis.
Prodiit in liicem Fe/ice prémunît libellm
Qjicuî scripsit Brkonis ingeniosa marins.
Ce peiii livre a éié mis en lumière par la presse de Félix* La main ingénieuse de
Brito Ta écrii.
Il existe d’autres pièces de vers do meme genre, et des meilleures, dans
lesquelles cet imprimeur vantard ne se ménage guère les complimoius; mais
il passe les bornes lorsque, dans la préface de ce meme livre des Synonymes
latins, il se fait dire que lui Félix, imprimeur des plus diligents, qui, de sa
tête altière frappe la voûte étoilée, a pris soin de faire imprimer ce livre avec
ses meilleurs caractères ( Fdix ille impmsor diügairissimns snbl'uui feneus sidéra yernee
.mis opinais amictaihus imprimai Au ni airavü
Après des déclarations aussi emphatiques de la part d un homme bouffi
d’orgueil, qui se fait passer pour un prédestiné de la fortune et du bonheur,
il n’y a plus qu’à tirer Féchelle*
A partir de l’année Mpj » l'encadrement à feuilles d’acanthe de la marque
de Baligault est remplacé par une bordure de grotesques sur fond criblé qu’il
varia de temps à autre* Sa marque esi quelquefois tirée en rouge, comme
dans îa Vim Christi de Ludolphc le Chartreux* Pour ce dernier livre, deux
rangs de bordures sont disposés l’un sur l’antre* Celles de côté représentent
des histoires de la Bible on de la vie des Saints- elles soin urées de t uelques
livres d’heures que nous ne connaissons pas, peut-être des Heures à I usage
de l’Eglise de Sahsbnry, citées par M* Gordon Duff et que nous n’avons pas
rencontrées* 'Voir p* 200*) Des bot du res de même style figurent sur le titre
des Noéls imprimés par Guerson de Villelongue, un des voisins de Baliganli*
Les bordures représentant des grotesques sur fond ctlblé, qu’on voit dans
les mitres livres de Baligault, sont d’un dessin meilleur* il employa des enca-
ATELIER DE FELIX BALÏGAULT
zoy
dremenis de ce genre pour y insérer la marque et l’ adresse du libraire pari-
sien Jean Richard, pour ic compie duquel il imprima plusieurs livres.
La bordure du bas de cette marque, qui ne manque pas d’originalité, est
celle que Baligault a le plus fréquemmcm employée :
Baligault demeura dabortl rue Saint-Jacques, a la Corne de Cerj\ prés du
College de Beauvais c. Le 2 6 mars \4p4 (n. si.), tl acheta une maison faisant
le coin de la rue des Sept-Voies et de celle des Amandiers
1 Ses premiers livres sont signés : Ad Be/wreeusé
Cùüegm iij vet ad lii/erurniu (sic) Cm tu Cend îrt rîco
Sanrti JacdL (Rekouard, Imprimeur j et Kbrauss
pârhiews* p. ouvrage cite.)
L’emplacement de la maison est déterminé
exactement par Tactc suivant : « Félix Baligault,
marchant imprimeur de livres, a esté ce joui- mis
en possession et saisine sauf tons droiz d’une mai
sou contenant deux corps d’nstel, l’un devant,
J’auU e derrière, court ou metlleu et jardin a costé,
cave, chambres, greniers et appartenances, ainssi
qu’ilz se comportent et extendent de toutes pars
assis i Paris, prés et au-desstts du Mont Saint-
Hilaire, h l’opposite du Collège de Reims, tenant
d’une part et faisant l:itn des coings de la rue des
Sept Voyes et des Amandiers, dautre à fostel ou
pend pour enseigne la Chkhface} aboutissant par
derrière a Maistre Jehan Perîer en nostre ceusive
etseigneurie . . . Chargée envers nous de quarante-
deux solz six deniers parisis et de neuf livres parisis
rachetables après xjj ans pour JJJt’* xut I. t., etc.
26 Mars i4?3 avant Pasqties. ». (Archives natio
11 aies j EwsâisiuftMnts de Sainte- Cxii/mTc., S* t64p*
5l+ partie, foh 29.)
208 HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
À partir de cette époque, Baliganlt donne son adresse à la Montagne
Sainte-Geneviève, a ITmage Saint-Étienne, on dans jine nouvelle bâtisse por-
ta jit la meme enseigne aux environs du Collège de Reims (lu œdihns e regioue
do nuis Collégiaux Reniais] s un per constat cth * . - ymagine dm Stephatii ordinatis .
Il trouve encore moyen, en indiquant sa maison dans le voisinage dn Col-
lège de Reims [in confina Colle fii Rcmemis), de dire une fois de plus qu’il est
un homme favorise par la bonne chance (rit mispicatisshiius).
Le nom de Baliganlt est orthographié, dans ses impressions, tantôt avec
jm L, tantôt avec deux. Il était Champenois d origine, comme nous l’apprend
une note inédite de Mercier de Saint-Léger : « Il ajoute a son nom Campanm ,
il la fin d'un volume in-quarto contenant les Su muni læ Pétri Hispmn ami Georgii
Bruxellois interprétation? et midi noue Thonier Br ica/ , édition dont j’ai une notice
particulière et a la fin de laquelle on lit : Rvisiis inipressnm anno 14/7 die
fi augmtn * Cette date est évidemment fautive. Mercier de Saint-Léger croyait
qifion devait lire 15 17, nous pensons que c'est plutôt 1 497, car Baliganlt
cessa d exercer vers 1 503. Sa marque passa chez. .Jean Lambert, qui se l'ap-
propria A partir de cette dernière année. (Voir fac-similés, p. 233 et 234*)
C'est a tort que Lottin et Silvestre le citent comme exerçant encore en 131 o.
Il est certain qu'en 1306 il était mort, peu l- erre meme plus tôt.
Les doyen et maîtres de la Faculté de théologie de Paris, qui avaient une
rente annuelle et perpétuelle de 4 livres parisis à prendre sur l'immeuble de
la rue des Scpt-Voiea, s'opposèrent, le lundi 15 février 1506 (v. st.), a la
vente «aux criées. . . des deux maisons qui furent et appamtidrcnt a feu
Félix BaligauÉ »• L'adjudication eut lieu néanmoins le 6 mars suivant1.
La femme de Baliganlt se nommait Perret te*. Elle figure dans des actes du
7 octobre i4j? L du 24 décembre de la môme année, et dans un autre daté
dn 9 mars 1498 (v. st. L En même temps qu'il était imprimeur et libraire,
Baliganlt exerçait le métier de relieur. Au dos de l'acre du 24 décembre 1 4p4?
il est qualifié de « relieur de livres ». L'imprimeur Berthold Renboli et Durand
Cerlier, libraire-éditeur, furent ses exécuteurs testamentaires \
Archives n:iti onnfes , canon S 8 60, liasse ]. > Renou^hd, Imprimeurs et fibromes porhktu.
Archivé» n a rion a [es, iùhùw, p. i 4 i ouvrage cité.
CHAPITRE XXXIII
L’IMPRIMERIE Â PARIS
ATELIER DE JEAN MORAND
(i4;>2-i;oo)
Le premier livre connu au nom de Jean Morand. — - Cet imprimenr e.xdcuie pour Vérard
Les Cr uniques de France. — Impression d’un Missel et d un Rituel de Paris. — Ch auge ment
d’adresse de sou atelier. — Il travaille pour Jean Petit, Durand Gerlîer, de Paris, et Pierre
Régnault, de Caen. — Habileté typographique de Jean Morand.
Jean Morand, Maurand on Mourand (ce nom est orthographié de trois
manières) était établi imprimeur rue Saint-Victor, à Paris, en 1493. II a pu
commencer lui peu plus tôt, car lions avons vu des Heures latines à l'usage
de Rome ne portant pas son nom, il est vrai, mais qui sont imprimées avec
scs premiers caractères pour Jean de Coulonce et datées du 2 juillet 1492.
Le premier livre qu’il ait signé est, à notre connaissance, un livre d’heures
au même usage, du il février 1492 (i4j? 3 n* st * } 1 , qu'il a imprimé pour
Geoffroi de Marnef :
Ætep:ffctitE6Çcurc6(tfufaigchc ro
me furent parie prtt'Jeflarj
moianth fepiûiotttbe feflimet.ffaÿ inif
CC fL Æ À tt ip p. rt p ïi. pou t ff rop Çe
marnef ft&jaitt/b montât mrôff fieueg
fartât rue füintjflque&a feitfeignebti
Il y aurait, paraît-il, deux tirages de cette même édition; l'un 11'a aucune
indication, et l’espace que devrait occuper Tachcvc d'imprimer au folio E 8
1 Ce livre a êlê récemment acquis par la Biblio
lheque ualionale. — Rrmiei Manuel du Libraire %
l. V, col. 1687, n” 239 hh } ouvrage cite), â la
Nôtke sur les Heures getfnqucs Imprimées a Paris t
indique ces Heures a la date du / février, d’apres
un catalogue de vente publique dans lequel on a
pris un X pour un V, par suite d’une mauvaise lec
ture des chiffres romains.
X LO
HISTOIRE DE L’ IMPRIMERIE EN FRANCE
est resté en blanc. Dans l’antre, on trouve au meme endroit la date avec les
noms de l’imprimeur et du libraire
Les grandes figures, au nombre de dix- sept, représentent les sujets habi-
tuels des livres d’heures. Nous donnons ci -après, comme specimen du style
particulier des grandes planches, celle qui représente Us Trois Mom .
Les illustrations, qui encadrent les pages formées de bordures a comparti-
ments s’ajustant bout à bout, se composent de sujets tirés de l’Histoire Sainte
ou de figures de saints personnages,
La bordure du fond, à gauche, plus étroite que la bordure latérale, 11e
contient que des ornements en manière d’arabesques. Elle présente une par-
ticularité dans l’ encoignure du bas : on voit un pélican dans son nid avec
1 Les deux tirages de ce livre sont décrits solis les lih'; 202.J et 202 J du Cnialogue de la bibliothèque
de ford Aslibnniham, vendue à Londres, du 6 an 1 ^ décembre 1 897.
ATEL1KK DE JEAN MORAND
2 I L
scs petits; loiscau se perce les flancs, scion la légende populaire» pour nourrir
de son sang sa progéniture.
Le pélican ici représenté figurait l'enseigne ei la marque de Geoffroi
de Marncf, libraire- éditeur, rue Saint-Jacques près de Saint-Yves, pour le
compte duquel cette édition des Heures était imprimée.
Dans le dernier compartiment de droite des petites gravures qui forment
cadre, au-dessus de la tête de l'enfant, on distingue juj monogramme com-
posé des lettres A L, qui pourrait bien être la marque ou signature de l’artiste.
Morand est surtout connu par Les Croît) ques de France* dites aussi Chroniques
de Saint- Denis* en trois volumes in-folio, qu'il exécuta pour Antoine Vérard.
L'ouvrage, imprimé à deux colonnes, avec les gros caractères de bâtarde
de Pierre Le Rouge qui étaient devenus la propriété de Vérard, est illustré
d'une quantité de figures sur bois d allure plutôt naïve» qui sont placées au
milieu du texte et dont voici des échantillons :
Une pendaison. La mort de saint Louis.
Plusieurs de ces figures sont répétées dans le cours de cet ouvrage. On y
remarque, en outre, de grandes illustrations occupant toute la page. Nous en
reproduisons les principales dans le chapitre xli, spécialement consacré à
Vérard. Dans ces trois volumes, ou revoit quelques-unes des bordures histo-
riées de La Mtr des Lfysroives.
Hn tête du premier volume reparaît la grande lettre Là têtes grotesques
de V Alain Chartier, imprime eu \ par Le Caron. (Voir p. ÿ y)
2 I 2
HISTOIRE DE L'IMPK 1MER IF EN FRANCE
Le deuxième volume se termine par un achevé d’imprimer portant la date
du y juillet 1 4p3 •
Au Las de la page, on a fait figurer la seconde marque d’Antoine Vcrard :
Æp finirent (te fait} et geffee
Surop^cfSapqui fi ftt fin Su fccSS
Softitn Sce rconique& Seftance.
&t au tieie Sofumecflfutuaflf
fenfvûuêt îm fait; rfgcffce Su top
Æfiacfre fc qtiff fift atfuc SuStt eop
JeQai) et Scsauttcs tope enfuiuSt
iufqure au top fFope prre Se Pêliur
fes.Sm'mfuiuarif régnant au tout
Sup. £9tf. £££ ;£. q ua f rc8 1 n gj(?
feeje.
Jtnprtrue aparté p3e0a,?,f,<,u
rafi8Scttiourïififet}fttru||aiftfStc
fotpo’^ftffSorneSeîarSftfïjatreSe
ttiourdfapacCa frittage fatf^cffao
feuSgrftfïe fut fc portf ncrSaittr ou
au para ttt au pinte tptftet Scunnttii
cgaüteffc ou on rfiartfcfa mcffe9e
meffieure fcs pteftSene.^at) Sc gra
fe.^.rffr.tttt.pp.jr.ptii f?c.tjee.tour
9c iutffef.
ATELIER DE JEAN MORAND
1 1 3
Le dernier volume est de la fin d’août, meme année. A purin de ce moment,
Morand parmi avoir travaillé spécialement pour Vérard ci prend la place de
Couteau et Ménard, ipn avaiem continué pour ce libraire L'An de /dm numrh t
commencé par Le Rouge.
En 1 4p6? Jean Morand exécute* pour le compte d'Antoine Vérard, un
Missel de TÉglise de Paris, de format in-folio a deux colonnes, en feu r es de
forme, imprimé en rouge et noir, contenant quelques figures sur Rois en tête
des offices. Nous en donnons ci-dessous deux spécimens :
C*est d'après ce texte que Simon Vostrc donna, l'année suivante, une autre
édition du Missel de Pans tpnl fn imprimer dans l'atelier du Sithil d Or de1
la rue de la Sorbonne, chez. Gcrmg et Renboli, ei à laquelle il ajouta un plus
grand nombre de figures.
Vérard et Vosue disent, chacun de son côté* que leur édition est supé-
rieure, quant au texte, à toutes celles qui avaiem été laites avant eux.
Les deux grandes planches du Père Eternel et de la Crucifixion* que fou
voii au Canon de la Messe dans le Missel parisien édité par Vérard* se
retrouvent* un an apres, dans [‘édition publiée par Simon Vosue* tpn les
avau empruntées à Morand. Elles passent ensuite chez d'autres imprimeurs.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
i I ^
Nous reproduisons le libellé final du Missel imprime par Morand, dont la
formule a été copiée en panie par Simon Vosire ;
D la«D c D ci ommpo tenus intc
mecafe gmttrtcia et nirgims ;f ottuftp
curteceleaîs.-ïctûffcôpletûejctatnout
Ut acte tpjeflfojtaefims bocmiPfelc/fe*
cSDûufummngmsecclefieîSattfienfts
3np;eclarabrbepariflana.g3ertol)an*
nemmojatiD.üpefanctûpuonêînt)!'
co Gwcft tacobicôi chanté. Crpêftsbo*
neltibiti 3intyOMÏ necarb Ub*arti.^ti
pjaponfênoftceDffe mintetfignio fan
ctnobâm0euâgeuaecômo^tt8.ia?e&
tci^ccclcftcntuf accômooû . 3!nteri0ce
tecaiUubbwwnepcelUtiqp ofôcta que in
cetenoïbla annotattoeC aftp ob boc nô
finemagno plerîupin qcqturmbo labo
t»)befîgnaf a fût: in eo ab longü befcci*
br »c.3Hwo bffi mtllefimo quabîittgé*
tefimo nonagefimo fejcto.bîe neco nui*
mafifptcmbjis.
Jc;ii] Morand a encore imprime pour Vérard un Rituel de l’Église de Paris
( Mamude sectüidnm ustm cccksic Paris! émis) > volume in-cjuario à deux colonnes ,
pâme en lann, partie eu français, avec les memes lenres de forme en ronge
et noir, sans aucune illustration.
L’achevé d'imprimé est en rouge et daté du j i août J 4^7 :
CjmpjeffUm îSarfCïusperMânê mouranb
cSmojantf mbico fetî lacobiî borno î quapf*
bef P?o infignio pmago fancft jSicolaipjo Zn
tbonio berarb libjario mo:am tenente fupja
pontcmnoflcebomtnc aDfignûfanctt Joban
niscuangcUttc. itrmobomini.fl0.CCCC.
jccbif.&iebero mmfisauguftt pt).
Morand avait établi d’abord son atelier rue Saint-VicJor, comme il l'in-
difjue â la fin des Croniqut s de France. Sur le Missel de Paris de 1 son
ATELIER DE JEAN MORAND
adresse esc rue faim-Jacques. Dans le Rituel de i ép7y il dit qui! demeure
en cette rue dans la maison où pend pour enseigne F Image de Smnt-Nicolas
{commarans in vira Sancti Jacobi in dan/a in qna pende t pro insignio Ymctgo Sancti
Ni col ai). La maison de V Image Saint Nicolas était située en face de la maison
de lé Lanterne , qui touchait aux charniers de Saint-Benoît.
Morand travaille aussi pour d autres éditeurs que Vérard. Le 27 mai 1 49*?*
il terminait, pour le compte de Jean Petit et de Durand Gerlier, libraires de
la rue Saint-Jacques, un volume in-folio intitulé : Les Pastilles et Expositions des
Êpistres et Èva agi lies dominicales } avec celles ch' fis tes solennelles } ensemble aussi des cinq
festes de la glorieuse et rds sacrée Vierge Mark et aussi la Passion de Nome Sauveur et
rédempteur J mt s-Christ y translatées de latin en français. Nous en donnons ici l’achevé
d'imprimer :
^pjTnif[?tfieepofïiïfteet eppofïftfa
flre fpiffresprnangïftfo florm'mcaflfee.
^tueccr ÉTee 5e a ftfU 0 fou
te ffinee. $ fa pafpofj $ wfnitectiS te nU
feïgneur. & teçtincq fefïee
te fa gfoîteufeïiergematLe 31ttip^tneee
a parie par^jepaçmotiranSSemüürftf
afa me fain t faq ace, fv. pp$ii> io ut Se
mcp. cpif.ttmprîtï.jDoiir JpÇùt) petit
et butûnü gerfîf t fiBiairte Semonrane
ûufltt parie er> fttirefaintM^uee*
Le traducteur était Pierre Desrey, de Troyes. On voii dans ce livre deux
types différents. Le plus gros, de 16 points, est représenté par cei alphabet :
ûsècaï ff a crû
aPcûefgïjïtelmtiopqnsftuPrp}!?
â b H tH 6 êt e? <t ï t? r m m?ft tt?ô p,p g p?
q?$ oûtff £t?ûu?(6cfi? .\*i
C’est exactement ie même que la letue de forme du Missel et du Rituel
de Paris* Le titre* que nous reproduisons à la page suivante, est tout entier
composé avec ce caractère.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
La figure de /' Annonciation qu'on voit ici, ainsi que cl' autres illustrations
du diurne, provenaient du materiel de Guillaume Le Rouge, qui avait
imprime une édition du même ouvrage à Troyes en î/Jp2 (v- sc.).
ATELIER DE JEAN MORAND
zl7
LLiiffe type employé dans les Pastilles est une bâtarde française de i 2 points,
avec la capitale À évasée an sommet. C'est le premier caractère de Morand,
celui dont il s'était servi pour ses deux premiers livres d'heures :
» % -E
ff (f fî : 3 £ e* <r ï f9 tfi tn9 fî ? o9 p {) ^ <j r r9 p t9
f ü / () #
En tète dJ 11 11 dictionnaire latin -fia nçai s , Cnthoih ai m pnrvu m > 1 m j >r 1 m é p o 1 1 r
Jean Petit, Morand Jait servir un bois de son Missel de Paris de 1 49^, la Celé-
hmtum de la Messe :
Dans f espace vide du bas, en forme de passe-partout, l'imprimeur a dis-
posé les lettres typographiques du titre en deux lignes.
Dans E achevé d'imprimer, daté du dernier jour de février 145V (v. st.
il est dit que ce dictionnaire des termes familiers le plus fréquemment en
j.. *8
2lG
HISTOIRE DE L'IMPRIMER IF EN FRANCE
usage a été extrait non seulement du grand ouvrage de Jean Balbi de Gênes,
mais aussi d'aunes auteurs, et soigneusement corrigé :
Zinïafale.parua mules/ fciifcj ne. 3n babflonc tn\ aitnedî
cuLijc/peiUe mouche, rincendt. vbf piincepe fiente ftidee tuî*
Zfn^darlû tiï. canopeum fîf.Éiacuil vLlimatn
ad cas amendas joiicti» ca cum. id eft vUdfe/
jfnjfber tris, gingembre . qne* t coarlpff penuL.
dam fpedes aromaiis n joslnusna num. Ideftiduajy
îlosfadjfus mayus qulda vcl ïlutduo/vluabk/fbif puin=
mentis fûni
Zùarifa.bcc ^aniü nlt.îbec 5I Zticara rle.fucrddpfcdfpKls
jama nle.ftgcs tel b* rba per* ce quedam
udfi UoIlnm.'WOift entre les
bkî.î coiripilur B ocabtilar lus familiarisée
XLnaniü mj.ldem n ufdicue cjr ftimms ^anuenti ac
31 na ma nie. Dici'mr effâ biTco>z* Tp>apLa IBtig. ncciion <ppltn f*
d(a.î lune p:oDtitffui . $ nucni mto allie auctotlbus efeerptus
fur dlâ pluralllei 3 lîanla 01 uni * Diligenter cmendatue/ ejrara*
jp il J a malaberoa.-: Ut eft ctbe tufqj Tpariiluopcr ^obanncm
rocUlum. motiraiid cômo:aniê Indco Tan
jod factice l. le ckr etc qui f afi c 1 f $ ao 0 bfrfti mi e 1 fi gnïo Un cti
tourner le firmament par ou îe TFlkolai (înil fdfdler.Snno Do
{ddldtsplanclifsfonHcuïS mitif mtlUlïmo quaDi'igcntdE
tours mononagefimofcpilmo. *liia
Zona ut* courole ceinture Die menfis fcbiuarli
dngulum
jonarfusa um.adîonam ptrii
tiens vd îorta&facfens De cou
rolc/ou fatfanf couroks.
Xonclla k.Dlmlnmtuum. petU
te cdniurc
îorufrafftüçH.t.fTattio 30ns
CicôpottUura îona -rfraugo/
xcl fracilo
Xonula le plminuf fuum De
3<>na
Xoiobabel apd btbieos eje iri
bus Integrtenominibua Dicfiur
dTecompoflium.îO iHe.ro ma
ÿffter/tobd piopîle babitonfâ
îonai.eteffïcltur nomen 30:0
babeUJfle meglflcrOc babfïo
Le 7 septembre i4p7^ Morand avait imprimé avec grand labeur ( lahoriosis
sittte) un volume in-quarto ijptitiifc : Jnmpmatio Gcoigù Bmxellmsis in Su mm nias
Mngisni Pmi Hppani mm cum Àîaghtn Tiunm Bcicot question} /ms :
CflE 1 ri ua tSeie i bplpa n 1 tona U 10
tiiintdpîtif Ofoigio bij bQni{po=
Cf 1 n ncio ç Dm riml n rf 1 10 qnp^u^
inclina nottiia fcciitt& ibro bep.ifi
nnh laccialnp ; toi nceqmityfibr.
nttalm stim lo^eiucl . mintns
Kifciifi cmii bue: litibc^iofi (Time
tutu BiiigmuïTnnf lanttcnm Jq-.
I anntiS? nH iQiiipnfcftl Dma
pan Cto^n m ni sco Demi o . 1 10 EItf fa
lima oniiD f tpi imp î fionttftffims
fupfa milLinû c|uob;mgFnlmiiii].
ünmüp tri 1 0 fl dl Uq.
Le livre est composé avec une petite lettre de somme que nous n’avons
Mie que cette seule fois die/. Morand et qui passa ensuite dans batelier
ATELIER DE JEAN MORAND
i[9
d’Antoine Chappiel. Nous donnerons Palphabet de ce caractère dans le cha-
pitre des Petits ateliers j lorsqu'il sera question de ['imprimeur Chappiel.
Le 20 décembre i4ÿ^ Jean Morand achevait, pour Pierre Régnault,
libraire de ITJniversité de Caen* un traité du Comput ou calendrier {Cam-
pants' at.m commenta). Le texte du livre est eu latin et ['achevé d’imprimer
en français.
Voici le fac-similé de la dernière page de ce livre :
C ïïâec Pceden* tabula valet ad fdendu que Utterafu tabulai
(n pdmo oïdme.^ti fecmido quto nmnerua outcud. '^uicrtlo 4
Ira Dnicaltet'jfti quarts lu quomenfe ci quota mêfls erlttfepiua
çeffina.^fn quimolnquo menfe cl quoiamenfie erft quadrage
fima. ^Afcrto lu qnomenfett quota menflo crunt rogations
ÿn vlilmo ln quo menfe et qitoia mentis erlt pentbccoftco.iElïï
edueneudu eft cp p;o ImdUgentladurdemtabuU prefupponit
p tabulam preccdaiiem pofliû lu fuo loco in pfïil opéré ln quoÿ
to antio drcularisfumuo.f. qiiotbabemuG^ToanreonumeTo
crquamlramomcalembabemu^Tüdndeopï redpercvbl cft
lllz rtumema anrena ln ferilda llnea/ei Ire ad Iram omcalcm fe s
qaemcmpïedKmmnnmemmaureum/Tüelndc piocedere per
Oîditiemfcdmpredlciafefta ©eddtadueneudLÏtfnoanon oe
b émus acdpere lïam ofiicalem fi Dire a e ponamr polt pre di ctu
ttumerG anreti ln anno non bitfeptlll. £t lu on no bmenïlf non De
bemusacdperelfamDmcalemflîmedlateJ'equaiur predlctwn
numermn aurdï/fed oebemus recurrcre ad Iram onlcalem fltaî
ln fecüdo loco polt predlau numéro ai ireu. 0 (millier efl aduer
rendd in vno 45 anno blflejtilll p feptua^eflma cr qnadrage*
flma fi (pfa requlrat oebemuo manere fupra priori titrera^ pio
allfefeft(e.f.p3fcbe.pentbecü.etrogaîf0ufbus Debemuo afeen
dereadruperloiemlfam pfedlcte^oïle/quelltteraerli onicalte
pTo0d(rtfs.f*lh'svlttemobllibus dEiprolra labularf not£
dunvcft qz funrouo alpbabeca olnerfam ffgnffïcatfonem baben
tfaqtïaD Dlfferoulamflïoriipoltqtiëlï If^eramprlml alphabet
rl p oniï vn uc pun ctuo et f i mtlr anre quel; tram f ecundl alpbab e
ti ponltur Idem punrtuo valotautem KrurarumDictoriï alpba*
betoîum fupertua Mctije efte
CC Itiber comp ctf ctim comm eti to finit f dltfter*
C E Y finllt le eompoft nouuell ement fmp^ (m e a *p erle par
3Jeban moi aud imprimeur oemonraurenla ruefafnctj^
queo/|fcour pierre argnauli libwlreDclnmnerlbe Decaen
^cccc^vlilOkc.jticdourDe Decembte,
L'imprimeur orthographie son nom Morand , ainsi que dans son premier
livre, et non Aianrand ou Mamand> comme il l’a fait dans d’autres. Ces: à
cette première forme que nous nous sommes arrêté.
Le nom du libraire est imprimé Àrg/untlr, au lieu de Reguanh .
1 La forme barbare du mot Cm put est empotns.
Jean Balbi nous donne, dans son CdtfaHc$ii, une
singulière raison pour expliquer cette aliénation :
Attiiqin dkehdiit Cmpttltts skttt exigu Amvdtk qnod
ms dhher réunis pr opter vàcts ebsomiitwiu. Le bon reli-
gieux croyait que pttti dans Compilais t blcssaii les
oreilles pudiques t et t]ne, pour éviter celte conson
nance ilèshonnéie, on devait dire Cmputus.
22.0
HISTOIRE DE L’ IMPRIMERIE EN FRANCE
Le commentaire du Comparus est imprime avec le peur ai ni aère gothique
de p points à forme un pat arrondie que voici :
abcrtfcEfgblMmiiQpqrïûfttivjcr 3 ■:*/£)<£ fffTft
5b*îc,,pîjÊ nflôpp^qc)qqfq?^r^fruTp
Cette fonte est hi même que celle employée par Jean Morand pour le
Carhoticon parvum .
Pour le texte, f imprimeur s’est servi d’un gros caractère de 13 points,
différent de celui de ses Missels, et que nous reproduisons ci-dessous :
M 'C 2D abcficfgbiUlmnopor^ftüï?:??
â bVï c th i fi tfovvp pM ÿ <p w
ffff - ; * /
Ou trouve trace d’itu dernier volume qui serait sorti des presses de Jean
Morand. Ce soin des Postillcs et Expositions des Épines et Évangiles domi-
nicales, en latin, de format In-quarto, cj 1 1 T I a achevé d'imprimer le 23 jan-
vier J 500 (v. st.). Il orthographie encore sou nom Morand et non Ajourna d
ou Mauvand 3 ej se qualifie de maître très habile dans Fart d'impression ( aras
imfimsork pmnssiiniis Maghrer Johannes Morand).
Sans compter les livres qu'il a faits pour Vcrard dans une période de
quatre années, de 1 4 5? 3 à 1 4 et auxquels il n’a pas mis son propre nom,
Morand dut imprimer, pour des libraires parisiens, d’antres ouvrages qu’il
jf aurait pas signés ou qui ne seraient p;is parvenus à notre connaissance.
CHAPITRE XXXIV
L’IMPRIMERIE À PARIS
ATELIER DE JEAN LAM13ERT
('4î?3-i 500)
Le premier livre ibuc de Jean Lambert Le Chevalier délibéré et ses illu.sirm tous. — LI Imitation
en franoib. — La Nef des Lof du monde. — Autres [ivres .sortis des mêmes presses. — Les
deux marques île Jean I amheri. — Ressemblante de ses types avec ceux de Baligaull,
Jean Lambert, imprimeur et ii braire, a commencé d imprimer en 9 3 ,
Son premier livre connu est Le Mardi loge (sic) des fanlces largues tenu au
mupk de daugier, petit ouvrage en prose et en vers de Guillaume Alexis,
moine de l’abbaye de Lyre en Normandie, qui est daté du 9 juillet 1493.
Lambert a imprimé en in-quarto, la meme année, Le Chevalier délibère,
d'Olivier de la Marche, orné de figures sur bois presque au trait et à peine
ombrées, qui sont d’un dessin très remarquable, J^e caractère du texte esi très
régulier et a la pins grande ressemblance avec la bâtarde de Pierre LeNet,
employée dans le P km de Cmcats et les Cent Nortnlh nouvelles, imprimées en
i/j 86 pour Vérard. Il n'y a guère de différence que dans la 1 etire capitale C,
qui est beaucoup plus large chez. Jean Lambert,
Voici l'alphabet de ces caractères :
B & £ t>&f £13/2 flD p 4D tt £ C
fl6r55cf00ijtfmiî)rtnüpqneffii^vp3 flTfffï
Spêliifmfîoo^^q^tï atiG
Les illustrations du Chevalier délibéré avaient paru auparavant, clans ji ne édi
tion du même livre publiée par Antoine Vérard, le 8 août 1488, Plusieurs
des memes bois repassèrent dans L Arbre des batailles , d' Honoré Bonor, que
publia Vérard le 8 juin J 493* on on les trouve mélangés avec d’antres gra-
\ lires d'un style tout différent et d’une facture moins soignée.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Voici des spécimens du texte et des figures de I édition du Chevalier délibéré,
imprimée par Jean Lambert :
C fjfe étuaudk fe était} ternit} C loteme tiflitfautt que fe tienne
Etant ptnfet tt, fouuenit fromcffebouMcmootufoi
jQui me fifî ÎMrmee pefetirj SfyttjQoitant fo:t q ue ie retienne
Sons Boufoit partit au 6ufit> &Cclue iee Pie«e m fo»tikme
ÏPee peines quif me fauftfouffric Sawntnt Soi
et Staff au point Su ioutfaiffit ouuritqui fur 8e tentai
f opmnt 8eïomg Bnsfietmite Zertkffut ùe/îc île fauoic
gfupe Sefa maifot) petite f«w« Se mitait
ATELIER DE JEAN LAMBERT
Z13
La planche intitulée Accident rappelle exactement la figure du Serf et du
Seigneur, que l'on voit dans La Mer des Histoires de 1488. (Voir fac-similé dans
I ouvrage de M. H. Monceaux sur ïes Le Ronge, lome page 164.) Dans
les deux planches, le serf est vêtu des memes haillons et manie le meme
bâton noueux en forme de massue. Sur la figure de gauche, le cheval galope
de semblable allure que celui du seigneur de Lu Aîer des Histoires ; c’est, à 11e
pas s'y tromper, le meme coup de crayon. Les illustrations du Chevalier délibéré
peuvent donc, avec quelque vraisemblance, être attribuées à f'ariiste cpii a tra-
vaillé pour Pierre Le Rouge, si ce ïfest à Pierre Le Rouge lui-même.
mont ï« freftfje memote
a farteut freWifit ttee mt
riertstrefpaffo^f pat tmzfafc
pturre Soit ceixÉ^qui ont tfU
S^cw^ïtïpar&Bifcou par m
beitL Æt commettre fa tietœ
partie Oc refaire
Mfkte Jmptime a patte pat ffdja i|
îamôtit ttafjrnifq«attecnj3i)ttatïe
Sm0$(Tfi£3e
L’achevé d’imprimer, que nous reproduisons, se trouve à la dernière page
et est suivi de la marque de Jean Lamben : un cœur appuyé sur une grande
lettre A avec monogramme au dessus, surmonté d’une croix de la Résur-
rection entre deux coquilles et deux bourdons de pèlerin, sur fond noir.
Autour, le nom et la devise de fimprimeui : Jehan Lambert a espoir en Dieu.
Le 1 6 novembre, Lambert publie une traduction Landaise de IJ Imitation,
Z 24 HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
in -quarto avec figures .sur Lois. Au verso du titre, on volt [a figure du Christ
portant sa croix, copiée sur celle de Péclitiou de Toulouse (1488), mais dont
le dessin et (es tailles sont mieux traités :
La même planche de Lambert passe à Rouen, en i4<?8> dans une autre
édition fie Lï ïmhatwn imprimée par Le Bourgeois. Cette figure repasse a
Pans, en 1499* dans le Kalcndrkr des Bergères imprimé par Guy Marchant.
Les petites figures qui accompagnent le texte de U hnhemeni de Lambert ne
présentent pas grand intérêt et sont loin de valoir les illustrations du Cheyalkr
dêlibm\ L une d elles, la Manne dans k désert, se retrouvera dans le matériel de
Guy Marchant 1 . Le 3 1 décembre 1 4p3 , Lambert publie un ouvrage français
du prédicateur Obvier Maillard et donne son adresse rue Sain t-Sé vérin, h lu
Corne de Daim. Il emploie un autre bois pour sa marque dont la devise reste
Ou lu y U h uotajmnenr | h fin du Cio a a nu puans Sdcrtiiiienà , de Luppî Rehdlo, imprimé le
j S dcctndjMj l JpS pour Jeau Périr.
ATELIER DK JI:.AN LAMBERT
la même, nuis 011 son nom est orthographie Lwiben, au lieu de Lambert. Le
fond est pointillé et Ton distingue les lettres J et B dans le monogramme de
fa hampe, en place des signes eniifus cj i i on y voyait auparavant :
fLlatQnfouTtiU$çwtfŸmbantz frefîiewote&a
(actes et fm'rtcOj mifîmBfîe fameflta fa paffiS ffrrto
flrcB^oufefaufw«t(iredcmpCeHtttfmtrfî rteceffairta
(eue ffuHPtf ceflfeôquiLGfUütrmrttC fruffttti ouprfa#
Ûirte mefle compose par fc Crût petc teuetenbfttt? oft
met mamtarf oefo^eÇcc frcrce mineure apeftee &
foBfetuamc
Le L’ mars i 4 5^4 ■ivant Patpies ( i 4 9 3 v* st.), Lambert imprime UEsgniHon
d'amour divine, de saint Bnnasemure, pour Bocard, dont la manpic ligure
sur le titre. Le i i avril paraît le livre intitulé De ïmiumnm Christi ;
CÆÿfùrifï fcfiuttSc tmifatîbrtccÇnfîi
&t St rortfempf ummibi. TEtanfïau St
tutti) crçfcdtttüie.Æf impti'ntc aporie
par Mai) XamSerf .X* pfi tout ïïawrif
:ccc .quaftrf hg$ tf q uaf 015e
C’était une nom elle édition de la tradnennn Ira niaise de limitation ,
publiée (juebjues mois auparavant. Ceue édition ne comporte pas autant
d'illustrations (jtie la précédenie.
22 6 HISTOIR li DE IMPRIMERIE EN FRANCE
Il n'y a cj ne la grande figure du Christ portant sa croix, placée derrière
le tiire, et une figure du Christ devant Dieu le Père :
Sur le titre, on voit la marque aux armes de France, de l'Université et de
la ville de Paris :
£e filtre freff' lufattt , limiiaffon te
noftre feignent ibeûinïû eftmparfairf
tofemiemèt tefe miferablemontie nome
en lafittfee imtf aridité crrlH(<gt de eott
fentpfi» mudi et feeommettfe^Quiftqtii
htr me non abtdat intmebûs
ATELIER Dli JEAN LAMBERT
227
Cette marque appartient à André Bocard, qui était libraire dés i^jji
avant de devenir imprimeur.
Jean Lamben a jmprjmé Le Mal récompensé de fanant t pièce en vers de
8 feuillets petit in-quarto, datée de O87, avec la marque d’imprimeur à la
fin. Cette date est celle de la composition du poème et non celle de l'im-
pression du volume.
Une autre pièce de 6 feuillets, uuittilée Les Commun damas de Dkn er du
Dyaldc , porte la première marque de Jean Lambert, celle qu’il employait
avant 1 4ÿ4>
Nous connaissons encore L* Examen de conscience, par Jean Quentin, qui est
imprime avec les caractères de bâtarde de Lambert; mais ce livre ifest pas
signe et n’a pas de date.
En i4î?7i Jiotis trouvons un volume illustré : La Nef do Joly du monde, de
Sébastien Brandt, traduite du latin en vers français par Pierre Rivière, Poi-
tevin, petit in-folio a deux colonnes, imprimé pour Jean Philippe Manstcner
et GeofFroi de Mar nef, libraires de Paris.
Jusqu’alors on avait attribue sans examen cette impression a Jean Phi-
lippe, mais 011 a confondu Jean Philippe dit Mansrener , i'uu des libraires poul-
ie compte desquels le livre a été imprime, avec Jean Philippe de Kren/.uach ,
imprimeur, associé de Georges Wolffi
Jean Philippe n’a jamais employé ces caractères, qui sont identiques à
ceux dont Jean Lambert s’est servi dans Le Chevalier délibère et les autres livres
français qu’il a signés, comme on peut les comparer avec ce fac-similé :
Cf fïmft fa nef ffre frfÿ ff« monffc.pic
mierement wmpôftf crçafemat) parmafe
ffte §eGafïirt!) m ont Eotfewtee ffioij.Con
fmitiuemcrtt flafemai) et) faf iij rcfftge* pat
maipeiacquEsfot^Kfiuewertoinee fîe
pfuficurc Efeffee conanSances dominons
par feffit fôant* Ct fte nomid ftrmfTfltofïe
fatùj «j ïtdMwpe ^imprimée pour maÿtic
tegaij p5i'Kppes.St9arç ©coffwp
U mamef ftlfrcntr? T paris* ipm
On trouvera, à la page suivante, le fac-similé du titre de cette édition,
qui est suivi clTui dizain a la fin duquel est placée (adresse du Pélican r oii se
vendait le livre.
2ÿ.
228
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Nous reproduisons également le titre de l'exemplaire royal de ce meme
livre, imprimé sur vélin* qui est exposé clans les vitrines de la galerie Maza-
rine, à la Bibliothèque nationale :
T7g nef oes folj ou monde
<£ j^ommee moitcfj qui &efire^ feouotr /lütanf tes ttwufy et ’üicett to mouSmufl
gomment ci) peut et) ce monfte Gierç Biute S 9ene$ f toueetnefairtea foffafnô
iEtmuf folffenapptocÇej Senej Seoir ÏDuffrt fïure nomme &» fof5 ta tief
ÆtSifitec cepiefetit ioieup fimrc S&i Boue Boufeÿ Boue erç frouuere$ incànt$
% Cûu&eftaç QûnneSoctwtiïftutc Bu pefftcarç djeuy geofftap 5e rrwrmf*
La planche a été miniaturée par Antoine Vérard, qui a fait disparaître le
nom et l’adresse de son confrère.
Nous donnons ci-après des spécimens des illustrations de ce livre.
LA NEF DES FOIS DU MONDE
hDITION' l’A'Rl.'îjKNN]-' ni-. M9“
Titre miu'ittîm'i.
Fxt.mp!arr<.' inijjrrn^J SLr r vélin.
Bibliothèque Nation nie.
* : f
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J dr «:c t*. ,h
iv P ' ■' «> L iV#TK MlO
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' .fîpfom f» ^ tomtlb^K
» * - & r^hfiSLt k*ofc£ ^**r. * W9***
'<&< Km . . i* ■ ^ V
' ♦ * a* - \ $-i |» v à »f ' ■ : 1 ** *■% t* *tud - Tl
VTOÎfcfc i-. -4
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i '■;■ , UÜriPt k
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i 4 V- i ÎJ ,
nef t»csfoljt»u monde
Les pages intermédiaires sont blanches
ATELIER DE JEAN LAMBERT
“9
LA N LF DES FOLZ DU MONDE
IMPRIMEE POUR JEAN PHILIPPE MANSTF.NF.R 1;T GEOFFUOJ DF. M VRNLF
*#|
Le Foi avœriàeux.
Les Foil tvcadicans-
LUI
CODc fa ttcf fa piemfe é part
jDtaipefhuattaatp
£}ui 6e feaflicnepoint ne ffepatt
Hu$>pauuie® ni pnumeu^
$î eft foi Seftrc amcu®
faut ff e |c3 fiienc fan® compas
Seuque fiu fïet] nefoffî pm
CiT efVip pauute fof quf amaflé
ÏDai æ Satgetrt fa gro fjc mafle
ÏDe (ee fîten® ne pienf point foufas
ÆQaie quant Samaflét ejl (ï fa®
ÆDwïfe meurt iî nempoite rien®
ptelmm Æt fai^e (eeftefoi® et Bien®
^ivU] % fe® nepueujp ou feeenfan®
£Dut et) font aptes ttïanipfjans
*£t faceuljp fftens [btttüur ou mij>f
*£tj pi etmem plïuffc et 6c8uft
^£3Le - menfffcaiiB font et) gcant nomfîie Owwiedû
ÏDe fa catfjecuc tf ffu «profite
i£t ÊmtfoffÊeon6ieuii)
JJcrç ISeuf^fiftsISne paîciat>
fâ) me® camcnce et
j£t& fof5 6e cotpf SeffiUfej
Speuffenf p fiiffeuts enfauc nourrie
£ait eftuSe eft feue fecourïr
^ntrefenïrc^ fiiuett Teuy
$ n ffeue^ie auftremenf tente
fliÿtus fêu r mifete en ftetenfr
Si nji et feu c m au fôfte chance
([Xeemopne' ont ccffemefcÇattce
Æf cfere auffî pont feui» tueurs foins
JLefque^ ont quafï coffres pfant®
ÏDe gratte rfcçeflee et auotc
^outeffofa fcc poum^Sofc
vaiMl.jq.
ornafno
pslie*
JUbartf.
Ciflugricfe
teprct m*
>pwcTr]tt^
230
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
LA NEF DES FOI, Z DU MONDE
IMPRIMÉ); POUR J PAN PfULIPPK MANSTPNril PT GPOITROI 1>P MARNPF
l4 97
SA ûnntitatrs et Çfüumpn'uttevrs.
fo fïo
Bfeïi frient
Pomc fe Soute cmtamimt
2t (es fkffee Scrtuj mtner
j. ^ais^^anfïÿfriÿeepaBneaaait
ÏDu monSe tte fie fiif pioaum
*{?* Æt) <dioit tamatsaHtuîj flieq
^onfifdrç car Su ftajcenefïrierç
/ïe femtffatfferticnt fie fa twtfit
âDui (iop0tatt$mient fee Sriütfe
Srtmfiu puis qutT? ont Bot) rat
/le tepeuEt efface^ fieitiafeur
ite/î que SSetfuÿ foufïowt ifmvcnt
que a) 6ia) fart tf tte frnipfotet
fl^operj fiu quef acquerront cjtacc
3De fiieu et Su citîî^fkaa
ÎDei, fuBfunnateutô rafUmpnfafmte
rifiefracteura
AufutAertrs d Coureurs Ae uttyt.
hK
Sepm écrira fe friifiamours
iBt toutes tiupfjoj fimers tours
Sptes fétwtt {oust oîrnenfcÿ
s Bt par tefTe rigu eut
ÊCÏut^ nautont fut euE^itiemEfce ne attw
Æ&ut uerç fait naure tucque et] fïrj
iDoici îf pfuc que Sutni couteau fi uj
ÎDefa fee Surs perij que fuit Sauce
ifwfeî fiorwques ceflt méfiante
iSt ne foiej Se fee arcrofie
SDous nawre3 ^niais fee fftfcro
auBafieute toueureSfr|fof
mens ri coutmre tte mipt.
b»
LÂm NEF DES FOLS DU AL ONDE
édition i>AUis\ks\i. nr. is\ÿ?
Fin de lu tahk
avec le monepamme d’ Aannm \ emvd fmn? vu mi mat me.
Exemplaire imprime sur vélin.
rHib{îothttji±e NalioLinlç.
Les pages intermédiaires sont blanches
ÎDc& îmqme ou pfatïicmans crj mgement
fucidfct fjpitü
%ÏC0 fo^aËfiommrtfîf ï ri) pas*# (priu.
ÏDefcflafriatofpiritucî fpS*
£>e (brie Saine et mfufffeufc tarfarior)
£>Cfc JUCUTG I 1 ■ ^ fpSt
3Dee fof; fuppnmcj r f(?fr ï*
ÏDea cfjeuafuxe ge::8atmC6 fmfee ou pra
(idw f frftiu
ï^£0 f o iïte feg&i lotm ri m cf^çicre p .
ÏD esqueu^ Sribenfîere ri ^rÇmce: Sc Æ
etcijmaifoq
ÏDc fc^efliuc arrogant oifftcque
ÏDU conte npnemcutgîpauuceff *,^ü*
ÏDe ceftip qut itc Scuft perfeucEer ci) Blctj
E Mmpnmm ou mefprifemcnt W fa
motU^m %£S*
ÏDu geant conCempu^utent fe fficu (ypBüt
ÎDeo SlapScmce centre isfuctift i^Biït.
ÏDc fa pfapc ri mSigmulot) Sc Slcu lÿpip*
t)i fa foffe ou faric nentiufariofl *
5Df ïjüttnmt petedmea
ÎDc fa cautffati^ See ptfftesou^Qri
furiiïri ”s fljJPpk
ÎDe fa grartSe SanpifiranccS^aunf
furiffd
ÎDœ Bfi rricre ri (riiemf ms B fpppfr
ÎDc fa Saute cfpertmcc Sauoù: ri fueceSec
fudffcl """"Ml ,
3Dc mrç oefauri fee fafitcft SimencÇeeri
Mte , -
Êffatflu: Se fee 6tCtte rtfwteqxwte
furiffri
ÏDuS^eSe pareffe fpn*Sûu
©eefoftmfiScfce
ÎDefafof catSofalue tncfaariotjri Sefem
|^£8^(fritSair^
cee etefeumeuj? Sc ouri ** ■ -**ÇC$*
^ScfafeutôriSawocapoitewâ pcS^
ÏDæ fauffai ta ri ftauSutatpf pst jkSu-
ÏDc cefup qut taffe Ecrite :ts^^a{t>.
ÏDt retirer aucun Sien fatfant Sc Sien fait
2DcfafimL(lîoi)Se6onnc«ocmîtcs ^rtf.
ÎDufapcrScfapLcuc^s^^^feL^ riri
ÏDu Scfpufmtcnt Sc fotj infortune ait.
ÏDc fa Sriractioq Ses Siens dut*
ÏDc fumnoSctce fapSeSifcriotSefurpLt^
ScScfataSfc r t&
ÏDcô fof3 Seffigurc^ ri fanin ou pieuartc
SijfunufccS<|tur€ J SS — i l cfii*
î>cfa^i:at?c8cfciipdonS0ommi ptuSent
fuetffri -§■ a eBüf.
ÏDcfacomttt! TSaiLoqourecommcnScïdoi)
ConcSaaorç c* Becfut «ueïqucABofiiJuc
furiffri ! = ^"n- — ^ qr*
£)SL€rtioi) Sc Sctuptc 6fafm& Sa fu^ qp*
JLa tefponcc Sc Bcrtuî a Softîfti qptu
ÎDc fa ttef farine ou toque forfaKe eyirri
^cfaucffoaaffcm ^antajuc s^cjpïï*
ÏDc fa jmguiantc Sauctle nouueffii^ fof^
aSStftoq. qp5^
Les pages intermédiaires sont blanches
ATELIER DE JEAN LAMBERT
LA NEF DES FOEZ DU MONDE
IMPRIMÉE POUR JLAN PHILIPPE MAN5TENER LT GEOFFROt DE MARNE 1
tfy?
De î’estiuie 'mutile,
XXII
Le Loi injuste.
CEetëfMmiifiTc,
C JDui ne Beuft e?petm feftufle
310 tus court mu cfetfoirç fieu pufFÉfeque
î£t nanuffefolTidtufFe
Sutcquee foqueffe iffappft'cqir
ÏDe fa f utffc efï Sngfoftaf iqui
i£t fai! Senic fut: faite eterj
JOoac Soie quif na fait meut} fiittf
^I^ainfenanf fFironseq 1103 Secs
ÏDee efïufîtansrtiafapete
*Dut ont fee tofiee a granf mt
j&t amafjenf foute fa Cette
Cappuaone me aupcoufïeÿ
ont fur feues tefwa ffmiecj
Sf cwftof effet Éfietf ftmtm
m foilfcffafs font ûtfaens
jCat a ce f emps qutfj lïcwcoïeftf effre
EL fefîufftr meut acaoifire
et
bebies
oo*v*
Æetfjdfrçr,
CC^ui fuit inûifïûe et greuance
iTonfte taiforç et qufe
gt rpa ce force fl puiflauce
famme pfaiij Sumifife
X>at fa mamialfe iniquité
'/la faffefMomSeau compofe
&t ffe Èterç faite ne fFifpofe
^of cnieFfefarj et ruafirj
jÊ(l df qui foufiouts efï erccfïf)
fFefïtttnffre pac fa put'flance
§cô fu00pf5 qui ne font roipfance
iSt opprime fee innoems
£t fart fanstaifotj a fFoi) fUte
par eçfoifione tioi) pateiffee
C £D mge etige fee omffee
^gnterte a ce que fotj U flt'f
$eûineSeul^e|frrmauftî:£
ÏDe 0teu ne faiiff pae que fe m jïe 1
£413 1 nod
110 efl q tml
tit fagiiiaa
« là «sofa
rnonem iia
vir quffi-fiu
datent no-cj
arnica fro
^pusrbioiü
mi-
Bap Un, v*
JEccIe^j,
HISTOIRE DE L'IMPR IMERI1: EN ER ANGE
Outre les livres Lançais, Jean Lambert a itussi imprimé un certain nombre
de livres latins; mais ils sont prestpic tons sans date.
Il a employé cjtickpiefoi.s un gros caractère de lettres de forme dont nous
donnons ci-dessous l'alphabet :
£>p£l2fti§'ÏS£>je
abfDçfsftcImnopqrîfetttl)]cj,J
ÉEffftq? â b’ S’ ittnôçpp p9
ï (C » S tf- # • * *
C'est avec ce type cjtt’il a imprimé le poème latin de Béroalde sur la Pas
sion du Clirist, édition non citée par les bibliographes :
Carmen pw Kppf î&woMW «
We Sommité pafiïonis.
Sur le titre, on voit sa seconde marque sur fond criblé, qui avait déjà
parti en décembre 1493, à la fin du livre d‘Olivier Maillard.
ATELIER DE JEAN LAMBERT
233
Nous donnons un fac-similé de l’achevé d'imprimer qui se trouve à la der-
nière page :
jZâmmpWppi&mmibt fcfr&o
mime pafftottfe riegStifîimo flillo coi
tum&tptïitibmntm lamberfumfct
IfgenftDrimcJmpie JTum felitffcrfimh
Le caractère de Ixi carde de Jean Lambert reparaît dans quelques impres-
sions qui portent la marque de Félix Ealigault, notamment dans le petit
poème De puritate Concept w nis > de Robert Caguin, dans les Louenges de la glo-
rieuse Vierge Marie t de Martial d'Auvergne, et dans le Las d\mwi/r divine (voir fac-
similés, p. 200), datées de 1 491- Fcs deux fontes ne se différencient que
par une lettre, la capitale G, qui a une seule barre longitudinale, au lieu de
deux qu’on trome dans la fonte de Jîaligault. Ce dernier, qui était libraire
et imprimeur, s’ est -H servi de temps à autre des presses de Lambert, comme
Rocard, ou a-t-il eu cil sa possession une loitte des mornes caractères' L’mte
ou l’antre de ces hypothèses est également admissible. Ce qu’il y a de cer-
tain, c’est que Lambert avait des relations avec Ealigaulr.
CinKtfiWIÏtfit^amfuiwptfraffp^ bcmfïiate;
ff fia» bat wgi fl 1 1 cm* rrtsaren t ea pue effntl
rntenïiatfta i f o;n senba.-rt <y fcomi nuâ m tï pc(ta
rc bfi* aDfdh:. jflti'm'tat Bj&iïip;3ïr5f bfHtüEÜ
I nft. q ut tf rmtrü rui ijti iiuiftuam.fêt flïnf ti bis
durtiftm i&platë item mftaiIêtemenfrintUMm
ïO?iï)[tircnlio?^atittia:to»nmus re* appomr*t ta
ïé rfmebmm quQb effet gratitRibeo et populo, tôt
flfpjelattteiepmit hferitfflmabominimflfietre
ttfTetimt.
(frptï 1 ît qüiba Mb ftl nff te tut if tu (ttone c t(\ t Û aüfc;
1 A ifs cttf $ p et nomtnû p ci rü b etrtanbi ittm tf fmo
fouemratibtis pjelatiff regmftanite bi r&otrcus
fn gadiropfttpfLLintJfputitutn r parte fpft?üp?e
Utotum rwi f CTtiff partfi é p<r ro tjan em
UmfreEtttmp^ffojem mtynofaiirti ibi obi anteti
rrâbitiiûcncûicnrtJemffimtijflntS afc mterOsmui
béate piref itis marie. ïrrw fc fii mtl I ?fïm o
îeûm o tmto^eûflû perojuttit ûtetfl w >
Jptfoffuô Sfîï Betiv3$i/n5aitf ne
m «gifftfi târtoîSe cugtrme.
Nous le voyons plus tard prendre la marque de ce dernier et y ajouter sort
nom au-dessous, tout en conservant le mot fï/ix.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
^3 4
Les caractères du Liheths Domïni Bertrand? sont les mêmes qjie ceux dont
se servait Antoine Chappiel, imprimeur, qui exerçait à Paris en 1500; ces
caractères avaient etc employés auparavant par Jean Morand, en septembre
14^7* pour l’impression des Snmmnltu Pétri Hyspa?n. Jean Lambert continue
soji exercice, soit comme imprimeur, soit comme libraire, après 1 500.
finit tffohîtomi*
wbtmiim . Jmflicnum pcrlltue pw Zfto*
mSTtcre almanfe rtBtfoîtte.tfmotétf t'n vi
fo ttndntf sdtnobiltoarmdiWitF. fn bo*
trw TObca fa ïiûatpûto.StiriÆbMniX. w>
ôt otéhEs
Uemmûâtuc pa *
rïtïusafoftanne
Xambfrc.. rtfrknti InvitoBtuneUeabb
ÛJirgiiifaul flMiJ,
II figure, en qualité de libraire, a la fin d’une édition petit in-octavo du
Rmlmormm dnhiornm, de Jean de La Pierre, avec la marque de Baligault
qu’il avait définitivement adoptée. Lambert demeurait alors au Clos Bri 1 non n
i? / Image Smnt-CJandt\ Le livre, imprimé me des Carmes, h la Maison Range,
par Thomas Kees, de Wesel, est daté, en apparence, du 1 3 juin 1 500. Cette
date ne peut être la vraie, car l’imprimeur Kees ne fut locataire de la Maison
Ronge qu’à partir de J 5 r 1 \ On doit dont: lire | j 11 , le 2 juin , en tenant
compte d’un espace laissé entre les chiffres romains dont la disposition typo-
graphique est mauvaise.
\nir R R no U A KD, fmprhntifrs parhiï‘n.tJ |i. iyr\ ouvrage cilù.
CHAPITRE XXXV
L’IMPRIMERIE Â PARIS
ATELIER DE JEAN PHILIPPE
1 500}
Les artrécédenls de Jean Philippe. — ■ Son association avec Georges WolfE — Séparation des
deux associés; Jean Philippe travaille seul. — Ses relations avec Kerver. — Changement de
demeure. — Sa marque. — La première édition des Adages d'Erasme.— Nom d'un correcteur
de Iaielter de Philippe.
L'Allemand Jean Philippe, qui .se fixa « Pans oii il devint imprimeur,
faisait partie, dès *483, de la Société des étudiants de la Nation germa-
nique1 et, comme tel, était en relations avec Simon Bôttigcr dit Doleatovls ,
Pierre Wagener cl\i Ccwris, et Georges Wolff, imprimeurs de ce pays établis
dans la capitale,
Philippe travailla d'abord dans l'aielier de Simon Ëottiger au collège de
Narbonne x En 1 4p4i *1 s associe avec \\bIiT qui avait alors son atelier rite
Saint-Jacques, a [ enseigne de Ssrhdc-Bœrhe, près de Saint-Benoît,
Nous avons déjà donné (p, 100) le spécimen d'an des livres imprimés par
Jean Philippe et WolfF. Le volume est exécute en très beaux caractères romains
qui étaient la propriéic de ce dernier et qui passèrent ensuite dans l'atelier de
Thielman Kerver,
A partir de i45?é, Jean Philippe travailla seul pendant quelque temps à la
meme adresse.
Il exécute un volume petit in-quarto a deux colonnes contenant la Vie de
saint Thomas de Cantorbéry, les Actes de son martyre et an Traité sur les
c Voici son inscription d; ms le registre des pro-
cureurs de J ü N ai ion d'Allemagne : J Amitiés Rhî-
lwpî diocesh Ah ignuthtpiws amis bursa valet vt j,
(Archives nationales, II 2 j 58, foi. Rfj r‘
C’c.'ît ce qui paraît rcsulicr d'une mention qui
se [il k la fin de l'opuscule intitulé : Régulé de eriui-
ùssliiie et rleterke dict amine farine j imprimé h. Paris
dans tel nieller : Dl scip vins sculpsit, pcindgat s eu h.-)
(ponr sculpte R tu lippus* (Voir t, I'X p, 290,
noie t .
30.
HISTOIRE DE 1/IMPRiMKRlH EN FRANCE
libertés de l’Église gallicane- nous donnons cl- dessous le titre de cet ouvrage
en fac-similé :
ta ftp*oceffü0Ïmttrt €f)omc eau
marùnfiômartpdsfupet: Ltbotatecc
défia dira
La première partie du volume fut achevée le 27 mars fj.95 n- st0>
et la seconde le 2 avril su i vain :
JËjeplitil quadnpcriîta bfftoiiacô*
tiiifapaffionéfdfli'initbomc martprf
arcbi'prefulïe aumiaricn etpamatiff
antflie vna cum ptocdTu flufdé friper
caïeftalîïca libertate, que ip:efia fuit
iPan'flus prrmagiftruin ^obanncm
phi 1 1 pp v? mots tm 1 n n'co fctî^cobi
3d m t H gm'utfi Tcté ba rba re, ppl eta
&nno oni-dfeillcfïrnû^driiiffctctïrno
nonagdïmoqumto - vtoflmafeptima
m enflé Partir
JÊjcpïïdt qufft lïbdlue oe frmfdicrt
onc eecfiafhca/factuepbnm petrum
bertrâdi/t lit côTiüo puemétibus çlztl
regro franae ^botenus iti gallieo per
ipmDepurarumej: parte ipoç ptetoç
reatat^^mpieniLepgnrg permfffm
3Jobem phili'ppi'akm«nùu5nvicofcrt
featàüd interflffnium fancre barbare
^nopftlmillelîmo quadrigételîmo
ttouagcfimGqumto*fcda Sp^li'6
Les deux sortes de caraciéies a^ec lesquels ce livre est imprime apparte-
naient a Wolfgang Hopyl auquel Jean Philippe les avait cm pituites, ci dont
(atelier ciatt dans la maison voisine, a renseigne de S ni ut- Georges.
Mopyl publiait à ses frais, a la fin de l’année 1 \^j> le .Missel d’Uireclit,
et presque aussitôt après Jean Philippe recevait ia commande d nn Bréviaire '
du meme diocèse. II en acheva l’impression ie 6 octobre 1 1(98, pour le compte
de Jacques Guillaume Rot tige r { 'un jieusis uc su mprihus J r trahi Gttilk/mi Dolmrov i.v ) ,
bourgeois de Rotterdam, probable 111 eut un jurent de Simon lîottiger, l'im-
primeur du college de Narbonne, son ancien patron.
Les bibliographes eiieni de Pbilip|>e une édition de Térenee (7 \reurhfs siuv
wmmairo , qiul aurait imprimée. Nous 11’avons jias vti ce livre.
Ln 1 4fr, il imprime deux éditions des Heures à l’usage de Rome, pour
Thiclman Kervcr, qui nctaii encore que libraire sur le pont Saint-Michel,
a lenseigne de ln Licorne , l’ titre le 15 juilfel, lantrc le 20 décembre. La
meme année, Jean Philippe avait imprimé des Heures a l’usage de Salislmry
Ct Yofiime, de foriiiat pciii in -nciavu, im- pari ie de J;i hlblk>Lhè--c| tie de S. A. R. Charles- Louis
prinu- a den\ colonnes en ronqe et noir, est décrit de Bourbon -''comte de Vitbfruncn h pnr Anatole
dans Jd Bthlbthçqtiû ItOu-gujuc on Dt 'Striplwu des fores ÀlÉs; Paris, npo^npliie À. lleiimiver, iS’S;
de liturgie tmymtès aux .vrc et .viv: siirk. j, faisant in-8D, n" 238 lis , p. jt>8.
ATELIER DE JEAN PHILIPPE
z37
[Hom seaimlîim usum Stirnni)y pour Kerver et Jean Richard de Rouen, qui
seraient partagé les Irais de l'édition.
Le i 6 janvier 1 4^7 | J 49^ n, Jean Philippe achève des Heures a
l'usage de Saintes, imprimées aux frais de Jacques Be/anceau, libraire demeu-
rant à Poitiers, devant le Palais, à renseigne de ta Tire Noms
gïlhtüirâcf
1 <JLleiÉTTrcru(i
üerirtar.i?
^i i fil ti imtifîto aciettt
0ifï iu&icio i cfîfpertu 'Bnigemii flfüitu
cui paierai! ofiuâimî me fïBerce ei jp
l eÇCTe a pmie ittfn ni? pl if ip f me facia f
refefîiatftiut>io£, Î5:efîair eobëtiflo no»
fîro icfu ç pq q 1 1 i ^Sii i i I cl remuai it> fac w
fa fmi fo£,2f rît. fl>af nofïa ££ te mat ia
"Se/anflo eufropioan,
L) ÿ'f ie Ji cm fa tS ^eti ire ?9ibe(e ma c
ni «nonnqua ecuomutit tmtjîineï
t>icfof?ni(ai \ ? htkit,2ltf3. affiLMDHi
,p noSie 01? enl iopi.ïi&.£)( bi^ni, ÊDifl,
Otî:)pe fepileme be9 fü£> iûcfïa?&:iï
rtrenfapictrtiî/q^flrbteit) Ocahcii
fropumntririfliu aiqj pflfifaiGfïorcoie
fflfrtrtïfïi'.epnubi pepuffl fnil tifii fuppft
cartffrçipfa^eP mierreffitmc rutinifi
fupme fiuiB* ubiunçi,per.b,
Jteepje/?! es IJeuree a fUfa^ebe pain
fec fgrëi arÿeuetep ft^ai^e Jejïtf pfjis
ftppefr.?rôi,iourbr jfîaniuer, Æaij
COtXqmm -^,(t^ii. pour^tav
^e0nafeaufi0iaifc bemoutni a pqi>
chere ben âl frpafataa feigne te fa te
noire.
Sur le titre, on voir la marque de Kerver, Le matériel d'illustration appar-
tenait k ce dernier; if en avait fait les irais pour les Heures a l’usage de
Rome et pour celles de Salislxirv.
Le caractère, très beau, était également la propriété de Kerver.
En 149^, Philippe imprime, avec (es caractères romains qu'il avait encore
a sa disposition > l' Achïihh de Staee, petit in-quarto, pour Alexandre Alite,
de Milan, qui vint s établir libraire a Paris, prcci sèment dans cette meme
petite maison de / ’ Image Salure-Bar k, Celui-ci ne craignait pas de signer ainsi
cette édition, qu’il disait être imprimée à Paris par lait admirable et l' acti-
vité de (ui, Alexandre Aliate de Mihm : Impmsa Pansus mim arre ac dïtïpmrïa
HISTOIRE DF L'IMPRIMERIE EN FRANCE
238
Almmdri A Date de MedwUnw . La marque de Jean Philippe, qui se trouve an
verso du dernier feuillet, et les caractères employés, prouvent qn'il en était
réellement l'imprimeur.
En 1 4^8 1 Georges WolfF, son ancien associé, travaille à sa plat e pour
Kervcr dont il complète le matériel d'illustration de livres d'heures, et s'as-
socie avec ce dernier.
Le bibliographe Hain cite, d'après Pan/ci, 1111e édition de Téreitce, qtte
Jean Philippe aurait imprimée seul (indnsmn Jonnnis PinDppï) en 1 499*
Le 5 novembre 1 500, rl imprime f F.mh indion nnn/mle À fisc/. nii Mein ni, pe 1 1 1
in-quarto ;t deux colonnes sur le turc duquel se voit sa marque. Nous repro-
duisons ci- dessous la fin de cet opuscule avec son achevé d' imprimer :
nona bittïnftuitn i ûha vt\ m anirrnl is tr c Ô fqunnlui ni nü qt u rtaoirC ifliT ICbii.
fti rtts aF.^i lut ma “imai. «fïeiôiediï GOndlic piimi. ^im^enanaim ak ftr
3^3 fl nffiailll ?n3 C’SdüçomânfBaf Fnbii .ÿûnribntiô.jfu'ine nainrahe
jâa.qi iiiafrptemacitiiimHCdluiaideo ^^i^.TiiüinsiuruiAlrtllsn^isfo
Jti^liându bdn t^iTcn-rr-L-u-trc ln tlc-f flnoratnlf.
hnft.ïbfopisnd#. C-Tfnia.'PfçpmaiogiiifiocinStyjïnrel
|crtb nF t>i tn retenu ali fi i finguLans.
([Or un .ïtrniau •
rafie .ppiif bmi fil maffi id.
d anima . mûajiuftiba tnfis nflrui a|
Oi^^orcLirtflTitbftiDinqQofUm- (Inrmapmmpia.
11 ouemnr wmira Vrôtr ût&pn ma d f i i F 1 1 nrife* tqfurâlib' humer*
Tf qm pi irn^m^ifft m raie non pwTunr^ fil ^nnmeraif-
mtrinsrafrafirïiinf paiïiamoi mnri i«: ^^rpnmd vtra$riraa«onTiim3 pnre
fui piinirjncmfrqjTi'rigmifl marie reimjimalrdrn leaq- .lia.
tinoornnmmqïramtazücrfeniraptuo? Ocuiu-t trû i di nj fli im piitf 9Titit£
ttmuietpaim vmitrctf.
tnmumhi ftrum. CEflüiu. pmi^omuttiEf fü fi'affUMfrto
picfuppoflio.
(X iPtü ma .vmim r f p ari ifïfl alifl fif r f 3
n VUT Jllflçtl I £ 3 n3iWJ|f9.
CTPndfiinta-vrrû ligur lüf figuf a=
u.
<ribuod«trnd. ffïrCfsimaEibrianrialift
„ , flr pnnq pain ijilmfiua optrai mû
ITÆiplifttfnibf rfdion nal ardlr m rrtmr na nn af mm,
mÆia 6t morne mtianoptinfefoagiii dEfumdfertia. vtrujMiftrtl quatruct
taquimofd&nnoflm milti riiritf quuigf ^cnci 3 lonraç..
icfimsuuintuwiiftnifli Uudû: {[Ufnmiiqnjrn.TiTni Cflufdnaiuraiis
uiffl ausufts franfti h T?0t t^ufhamflï: p) odntf 9 mcmfïrfl uitflidar mSfli ni i .
mît
Jean Philippe a employé pour cette impression un tout petit caractère
gothique de 6 points et demi, dont nous donnons ci- dessous l'alphabet :
n <£ c? t: fi ou?
aMdÿcrÿftiFhltnnapqiiariiivjfT’j
]l avait quitté la rue Sain t-.lacq nés pour s'établir dans un nouvel atelier,
rue îai nt-MarccI, a I enseigne de la Trinité (in vin dhd Matcclli ne doino epte
indiatfnr Divine/ Tri ni ins) t
C'est là qu'il publia la première édition des Adages d'Érasme, auquel il
avait probablement été recommandé par Guillaume Bottiger, de Rotterdam,
ATELIER DE JEAN PHILIPPE
239
i éditeur dji Bréviaire dTJjrtcht. Erasme ci air ci lors a Paris. Jean Philippe
avait pour correcteur rrn nomme Augustin-Vincent Caminade, qui revit les
epremes avec 1111 soin tout part ici il ici' Augttsàtta Vittccfitia Cattthtarla o meutlh
vitnlic/itarc)
Le livre, accompagné d'une préface de Fausro Audrelini, poète royal, fut
lerminc le 1 5 juin 1 500 dans l'atelier de Jean Philippe qui y appona tous
ses soins (/;; îttagism Jo/umuh Philip pi afftchui atjmqmdan mm industrie mm sttmpm
nitidissimis jhnmriis esr cmaculaikmw imprcsstfs). Nous donnons ci dessous le fine
en fac-similé
f>efrdcr# ll3m fini Aotcrdami vctèii mari'me^ inih
gnium paroemiariî id cfl adagiowm col Icttanea ; opu es
qum iiotiiJ tum adomneud firipiurc ud (cm otite ge*
nuuiiofiuttâdiï mrrgnitndü$ mirü m modü côduribilc*
jjdquod ftadcmü mtd ligeti e a do ïdte te 0 opri m 1; fi bu *
f u fmo di t>c! (ci ii et litte mo vcflra 0 e 1 0 î a tfoi icqu orid ia*
nam afludterie alpergeiuSapïït: ergo a but Mm rarü
tbefaurü tantiUoiwmiUo vende votre redimire :muito
p te fiait tû>:a pïop ed ié acccptu ri: fi bec b oui c ôfulu cri rie.
SJakre-
Dt jobus inlocis libcllvis hi c ptofl jt 3 J n magifti i lohiTus p h itippi ofïi
iina£uiitf qmdc aim induflri^tum fumpiu m'i ïdiffimis foimu'is
incmacn1aiiiïi'itifimprcfTi(s:lnnij diui KAjrcdliad dinine niniiâ^
us f igmm^riudô in nia diui I a cobf id P dlfonl qu«m nùcmi noi > En:
Les exemplaires étaient eu vente, rue Saint-Marcel, à renseigne de ht Tri
iùîcf chez, l'imprimeur, et rue Samt-Jactpics, | l’enseigne du Pc/iaw t c’est-
a-dire à la librairie des frères de Mar nef.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
zio
Le nom du correcteur, Augustin-Vincent Qimmade, se lit clans l ‘achevé
d’imprimer reproduit ci-dessous, tj ni donne bien 1 année de l'impression, mais
sans aucune indication de mois :
Impi efTumhotOpUS PânfiIfîÈîin Via dftiï Manedli'Vac
domo que rndicafurDitifna TWnii as; Attgufhta Vincent
tio Caminado 3 mëd i's uinditarore: M l&hlne Ph iîippo
Alamano d%OTdiïimoimprdIorfAiînoM Vc
On trouve* dans ce volume, des passages imprimés en grec. Nous donnons
ici l’alphabet de ces caractères dans lesquels il iTy a pas de majuscules :
crâvzeiHenc^juHfoigpo-ïru^xû3
Le livre es: imprimé en entier, a raison de 38 lignes par page pleine, avec
tin petit caractère romain irès élégant qui ressemble exactement aux types de
Wblff et Kcrver (voir p. 1 o 1), mais qui est pins petit et ne comporte pas tout
à fait les memes abréviations. En voici falphabei :
ABCDJEFGHILMNOPQ^RSTVX
abi defghiMinnopqisfrujiVï
à b’c’p d ïç 1 ff mm’rï n*G p pp qq 9 1 ■ ü
II ne faut pas confondre, comme on le fait généralement, l'imprimeur Jean
Philippe, qui était originaire de Kretiznacli an diocèse de Mayence, avec un
autre Jean Philippe dit Mamiam, libraire, qui a édité, en 1497, La Nef des
fol^ du momie , à frais communs avec Geoffroi de Marti ef.
II y avait, à Paris, deux autres imprimeurs du nom de Philippe: fnn,
Laurent Philippe, avait son atelier, en 145)3, me Galande; l’autre, Gaspard
Philippe, qui débute en 1499, demeurait rue Saint- Jacques, à i’hôtellcrie
du Grand S ai uî -Antoine t a côté du couvent des Jacobins, qu’il quitta ensuite
pour aller s’établir aux Trois Pijons, dernière adresse de Denis Meslier.
L’Allemand Jean Philippe, de Kreuznach, a commué à exercer le métier
d’imprimeur jusqifen 1519.
CHAPITRE XXXVI
L'IMPRIMERIE À PARIS
ATELIER D'ÉTIENNE JEHANNOT
04? 5-J07)
La marque d’Étienne Jehannot . — Ses premières impressions connues. — Scs livres d’heures
illustrés. — Association avec Guillaume Guerson de Villelongut?. — Antre association
d’Étienne Jehannot avec Pierre Le Dru.
Etienne Jehannot, établi me Saint-Jacques, était originaire de l'Anjou
[Andegavensts diocesis). Sa marque portait un écu aux trois coquilles de saint
Jacques, accosté de saint Michel et de saint Jacques de Compostelle :
Cette marque ne figure point dans les Marques typographiques de Silvestre;
elle n'avait pas encore été identifiée.
Le premier livre connu qui porte le nom d’Etienne Jehannot est le traité
d'Isidore de Séville, De summo bono, dont il y a deux éditions, l'une datée du
i i août 14 pour le compte de Geoffroî de Marnef, l'autre du 27 du même
mois pour Jean Petit.
ji.
3 1
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
2 .42
Nous avons tout lien de croire que Jehannot a débuté beaucoup plus tôt
et qu'il a imprimé pour Vérard des livres d'heures non signes.
II imprima ensuite, pour le libraire Claude J au mur, le Speaihm finalb retri-
but'wnïs , ou Miroir du Jugement dernier, composé par Pierre Rcgnauldet ou
Regnauldean [Peints Reguta/tlents)^ de l’ordre des Frères Mineurs :
Ce volume est daté du 27 octobre 1 4^ 5 ■ L’éditeur demeurait tout h côté
de l’imprimeur, dans la meme rue, à l'enseigne dn Coq , avant le couvent des
Maihurins {ad iimmgnium yidgm'mr du Coq ointe Matlumnos)
CT f finit fpeaiïum flflfltfcmtrtbutf onia cé$
poflttij per rcucrendfi m
Kegijialctett fAcretl^otogic pioftirown
Oj Jitilfq) fratriï mf nos.
tifiua Tp>er jehanot \ artib*
maximum ^inpentla Étsudif Jaumar
Smio loflreralta '-'Mefimç i^itadrln
0«füenmonopa0îfim« quinte .bievero
WTü.mcnfïo ÊctobUs.1.
Jehannot a imprimé aussi la môme année, mais sans indication de mois,
les Sermons latins de saint Bonavcmure sur la Mort, sous le titre desquels
on voit une petite gravure appropriée au sujet : ta Mon emmenant le Pape , que
1 On trouve cette adresse de Jaumar, en octobre i , à ta fin du Sthnnks divhn amons Denùnt
Bândventuræ, II demeura ensuite devant h C&nmm d'Qr, à l'enseigne Saint Claude, prés des Mathurins.
ATELIER D’ETIENNE JEHANNOT
243
Ion trouve souvent clans les livres de Jciliannot, et cpn avait déjà paru dans
des Heures h l’usage de Rome , imprimées en 1-2 pour Jean de Coulonce :
$omo«ee garnît T&waum
turc iDc motte
If&a foiûinsité
lis tvcrq "jttaurfiiDS £d ftandtâoa
IffftSKÏ
Tpolne tamLanetaftm iiwmmemalBtttwriï*
THof .cUtarrttPiJcnLiiiifta peroia ffooil
£klU«r aflargota u Petl nqtio&utia cenaütf
Dat petrttâ aMbufi^efftp 3 opta
EïOJfCaM iSftniril LoptDno lima attmiiu
XDitua ut rtiiiïum nomen baher et opua-
^nt 3fnntHircfacra(id3 Mtmtloa mont
Tflonnnf ce PtipUtf dartot rctatSatiw
£toc4lrtiiti qui ttilgar cpiai bcnclbnc (pfte
U?ttud minci ftivffeiüj nrtï luce louât.
ScstlBoflaufinmre &e marre
^Lnlunr^irinuf jjmptf* Bnn$ DOrtjinf
.TDxctt^wiiagdïnia quinig.
Jehannot a quelquefois inséré clans ses livres des figures qui avaient fait
partie du matériel d'illustration de Vcrard, comme la stiiv;mtc :
Cette planche a double scène représentant, dans le compartiment supé
rieur, quatre Vertus symbolisées : la Miséricorde, la Justice, la Paix et la Raison ,
3 1 ■
z44
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
et, dam celui du bas, la Salutation angélique, avau déjà paru ailleurs dans des
Heures de Nmir&Danie, en vers, imprimées pour Ve rai d ; en <495^ elle se Jrou-
vait dans laidicr de Guillaume Mignart, imprimeur, rue Sanu-Maniu, tpu
I ' a r c p ro d 1 1 i i c c le j ■ r i è r c le t i ne cl 1 1 livre des Emdgnemens de Guérin .
Enennc JchannoL a imprime, tant pour son compjc que pour celui d ‘autres
lihraires, des livres d'heures illusircs. Les grandes figures placées eu tctc des
offices principaux sont exaacmeut copiées sur celles de Pigouchet (voir p. i p
et j8], sans les bordures historiées epu les accompagnent d'ordinaire.
Nous donnons ci-dessous des spécimens du Martyre- de salut Imn Emc-Lanuc ,
patron des imprimeurs, et de (n Visite de sainte Aune h la Vierge:
Les fmuies a les entourages du calendrier sont differents. Ils soin d’un
O D
sjyîe nuermédiairc entre la première et la seconde manière des Heures de
PigouchcJ c:j de Simon Vostre. La Mort n’y esj représentée que par la scène
oii elle entraîne le Pape, comme ou la vu précédemment.
LIVRES D’HEURES D'ÉTIENNE JEHANNOT
3^1 fuü qutfP nomîtft maria facta
®| cof>ti im pfaw> aS pœ/ïff oi anffu*
fria.;0ueetff pffo<^tfoi/aut<( fiSia&
c^foÿ^fafrt<»atiOH?lMfa pûa^
twriiûi/nufEaftetpwçimioi $fït$cffta
gcûSSnariot^Di mater esrinSc fi
Si <p ïpetee rwfim flouât ration &oo 5ïtf
to ouetetetteffteri* mAtxtstz,
" gençacrtpfiÜH iSttetafopfoitiStoui&o
micÇifuGfiWtl'Çeffta^p^ciï bnfriiipet
qriâautftfffi H^fÉbe ffoç. ÿetmanafiKcr
fw/bioiu^ntfïl^fwtlf^^ofa
| mutoi^/fr^ona iatoGi {tfafome emmlt
atomafÆiÇL^t ikniëf côltogctft ie/ïh
G£u$ tj fltfomaria iaco6it J©ÎÛH
llffmrtriafaforrtegciïtttiri® tuema
twj&oice ai tefutttttifre tnc fomlriari
mi cXcçrif fitt ttrû i gfbtia aiïùxaftmi
frtenotit0j}e/5taprf<Hlfmiiurie tcfu
fdtatif et eîttü îWefJïfo fufufti ! m ni à
pct^ifftSwcteSaftam^£l«i *btW* u
£z& pwfentee Rentra a fafdge fcc 3ïfr
me furent acfleucreft^f- foue&ecwufl
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
2 46
Lu marque du titre des Hore Beeite Aîark Virgiuis, reproduite à [a page pré-
cédente, est celle de Pierre Régnault, pour lequel ces lieu res furent achevées
le 3 1 août i4p^ Au-dessous du titre, les lettres M E s'appliquent à Maître
Etienne Jehannor.
D’au 1res livres d’heures de Jehan not sont d’un style different. Dans les
bordures fleuries des grandes marges se dressent les silhouettes de person-
nages qui semblent converser entre eux. On voit ce genre d ornementation
dans les Heures h V usage de B aïeux, dont nous reproduisons la dernière page
avec son encadrement; le livre fut achevé d’ imprimer le 3 1 octobre 1 4 9 7? Polir
le meme Pierre Regnauh, libraire de rUmvcrsitc de Caen, de mu ma ut au élit
lieu U l'enseigne Salua Pierre eu Froide Rue :
O
;&tcrtiflïmc domine icfupfcrc
ftntm Vignette fup rwmiferâ
pct^cxotufiemiTctitotÇietiiej
qutBue cefpeÿiflf p«etil]*)afrto/mattati} |
trw£bafcn5 i ïj conuiuiofifafrone irç 11) cm
cia paf#ufo, <&tfacfîemafrmgnagra;
fia Üf tuiij pe tro Signe fïtanj/cu; mai ia
magflafenaperfrifo amoie tebifiÿatrtftt
OUI) fatronc irj feeufa (cmfaitm te $ibç
affjn 3ïmcij,patct no/ter, 3U« maria
(T *Cea pwfrnt ce fîciu eô afu fat&t Se^ïSa
im^fusèt OfÇeiieeefc^rnirioHt Socfo
fct,£ à &$£££££, quatre
pont JNettetcgmiuFf ^ifraire tefuni'f
uerfite&e£^Æemouraiif mibitftma
ftnfe l'SSne famrt picm ci) froide nie
M, Proctor cite encore a l’actif d’Étienne Jehannot des Heures h P usage e/e
Rouen t sans date, imprimées encore pour Pierre Régnault1, et dont il existe
lut fax te tarty prhut'J hds , n° H > 4 j ; ouvrage cite.
ATELIER D'ÉTIENNE JEHANNOT
i4j
un exemplaire sur vélin à la Bibliothèque Bodléienne d’Oxfovd, qui possède
aussi les Heures de Bakitx, que nous venons de citer, imprimées sur vélin.
Etienne .Jehannot imprima pendant quelque temps en société avec un étu-
diant du nom de Guillaume Guerson de Villdonguc, originaire du Vclay, qui
serait établi libraire à Paris, dans le quartier Sainte- Geneviève, en face du
collège de Reims, an coin de la rue des Amandiers et de la rue des Scpt-
Voies, en dm ml de wadtrc Je/mu de Fonte. On connaît un opuscule de saint
Thomas d'Aquin, composé de 28 feuillets petit in-octavo, intitulé : Conje r-
sknude seu de nioda canJJtendi et de puntate conscient! et > qui porte les noms d’Etienne
.Jehannot et de Guillaume Guerson de Vdlelongue. On y trouve la gravure
de la Mort emmenant le Papz> particulièrement employée par Étienne Jehannot.
Le Ciuifessionak n'est pas daté.
Nous connaissons un antre volume, U Ordinaire en Jrançoys selon V ordre dt
Gystmux , qui doit dater des premiers temps de cette association temporaire :
A la fin de l’ouvrage, on lit le coloplion suivant, imprimé en ronge :
ttatttta fattyetinïe eij (rof ^e^our tm rcftgfcufee bnfttt aifexeotf
Æjpjftauç £«quef fut fait <1 Cfttmaulç paçfKte'ÿïStt»)
piiettftaMî lieu te cfmuaufto fatj (ï>if qpâ£
tre^kn^i^qnittîe l£t [tfipiiffli? jtatÇJflïtH w irijâftot ttwifivtwarff
temouraïi1 patie. 3o©<
Les lettres J G, qn’on remarque à la suite, sont les initiales de Jehannot
et celles de Guerson.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Le volume en question est un peut in-quarto, avec phun- chant note,
imprimé en rouge et noir r. On voit au commencement une gravure sur Fois
représentant le Couronnement de la Vierge, que Ion retrouve dans les livres
d'heures imprimes par Jehannot, La bordure de droite a été, par megarde,
placée la tête en bas; elle nous paraît avoir appartenu à ['ancien matériel
d’illustration de Jean Du Pré et être gravée sur cuivre en relief.
ŒJDSmwi* #1) ffoif fait?- *ce f mm pot touefru?
tout Se Hoef aikf j»e #clïmf iwmfctô ffe.a.effctiie jati • 0
pÇanu* aût‘(2l2|eioutÙree/îincaPauî>£Sc&mc3tario^&e
ta ndtiuitc jgînmf purtpa. li îSirgo ^ 0 Sic ftSefie
iout&e :: *«05 a î aubc&Æup Otttt î ‘üefjwts. ;£>au8« amus
C 3nioMC^^^ôAiCâüDtanat^nofiw,ftîifpieo*j9oMeitû<:<«
Venir d eut recours aux presses do Jehan not et lui fit imprimer un livre
dlieures cité par M. Proctor comme se trouvant dans les collections du Musée
Britannique”, Nous croyons pouvoir attribuer à Jehannot des Heures de
Nosrre-Dume en vers, qui ont été imprimées, sans date, pour Anitiinc VérartL
Ce livre se trouve à la liitdioihccjLic cantonale
de Fribourg, en Suisse, sous la cote Z ] jpt>.
Index te early yr'mtcd l\h <ks, ]iw 8 ^ 5 1 , p. ^ p8 ;
ouvrage cité.
ÀTLLlÿ® DETIENNE JEHANNOT
En tête de ces Heures, figure la grande initiale L dentelée que Ton voit
sur le titre de L Otslïssss'sre de Cystes/n x\ (Voir p. 247.) Parmi les illustrations
les plus remarquables du livre, 011 trouve la planche des quatre Vertus : la
Miséricorde, la Justice, la Paix en la Raison, qui reparaît dans d autres livres
de Jehannot. (Voir p. 24 3 )
Nous n’hésitons pas a mettre a l'actif de cei imprimeur, bien qu’il ne
l’ait pas signé de son nom, un très beau livre d'heures a l'usage de Rome,
imprime le 10 aout 149^ il11 de Vérarcl , dans lequel reparaît la grande
planche du Omron/uzz/em de ist Vierge t\ c U Ordinaire de Cpcessszx^ a\cc les mêmes
bordures que eedles d'autres livres d'heures signes de Jehan non
Le volume, de format petit in-quarto, disposé a deux colonnes, comme les
premières Heures illustrées de mai i|§8 sorties de l'atelier de Jean Du Pré
(voir t. Pt p. 2 4 o ) c est imprimé a\ec le caractère des autres livres d'heures
signés d 'Etienne Jehannot. L'alphabet de ce caractère, qui est celui cl tint
cet imprimeur s'est le plus souvent servi dans scs ou\ rages, est inséré a la
page 55? de ce volume, an chapitre de l’atelier de Pierre Le Dru, avec lequel
Jehannot a du, selon nous, s’associer a diverses reprises.
À la fin de sa courte collaboration avec Gucrsou de Villelmigue, Etienne
Jehannot s’assoeia de nouveau avec Pierre Le Dru, maître ès arts comme" lui.
Ils avaient déjà eu tics rapports ensemble, car nous \oyons, en 1495, Pierre
Le Dm se servir, pour le" Css/z/pez/di/z/n de origine et polis Fnss/wrssm t de ce même
caractère qui paraît avoir appartenu plus spécialement à Jehannot.
Jehannot et Le Dru publient ensemble le livre de Maxi/niuni Nngtr, en
tête duquel ils mettent cette réclame originale avec leur adresse :
Hune si ps/rvo munis uns te an n puriste en pis t veusdan in rira Sus /ai Jsstvl/s repaies, s/t
s f on nt qi/s/shsnz s su re Mutfturinsss si ru ///xts /ssrnijke/n ssin/ssiznus ! i/n/nuns/ pas cor pore)
carnes mideme/n .
Si tu désires acheter t e livre a bon marche t tu le trouveras rue Saint-Jacques* dans
une ccminc maison siiuée devant les Mat!uirinst comiguc au bouclier qui vend les
meilleures viandes pour la nourriture du corps lui main.
' Les Heures Je NJj0>e-Ddme se i rom eut t.i
BihliotJièipic Sain le- Geneviève. \ l y en a un exem
plaire sur vélin h la BiUiuiluipie nationale. L^m
pression esi anièriture ;i en avons J:i
preuve mnièneLle par h leme L de Ll(?ri/iiuiïC Je
(ystNiix, qui est êbrêdice dans le hamt i.tmlis
tjtCelle esi intncie d.ins tes Maires Je A rmkë
imprimées pour Ànloine Yèiard.
cil'IiWbtlt «-
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
L1 etablissement en question était la grande boucherie du quartier, dite
Boucherie Av Sdint- Rendu, dans la maison de la Longue Alice, en face du couvent
des Mathurins \
Àu-dessoits de cette annonce, dont nous avons déjà donné le fac-similé
(p. 64), ou voit la marque d’Étienne Jeliaunot.
Le livre est imprimé avec 1111 caractère gothique de 1 1 points, dont nous
reproduisons ci-dessous l’alphabet :
21 £ E> e jf <
ü0tb0cf^6tfTnirjrtijopqrieft«^çpj ff (TP
Voici i’alphabet tlnn petit caractère de 8 points, dont Jehannot s'est servi
dans Vfmloms, du 25 août 1 4?5 , et dans les premiers livres que l’on connaît
a son nom :
obe txUffl ftlnt nopfl r:&ftu vif j ffffrt
Étienne Jehannot a travaillé pour divers éditeurs parisiens, tels que Durand
Gerlier, Jean Petit et Denis Roce. Outre des livres en latin, il a imprimé
quelques volumes de théologie en français. Parmi ces derniers, nous citerons
V Orologe de dévotion, de maître Jean Quentin, docteur en théologie et péni-
tencier de l 'Église de Paris, ouvrage orné de figures sur bois, et le Traité du
sacrement de Mariage par Raoul de Mont/îquet.
Jehannot a exécuté pour Vérard des livres d’heures, comme 11011s venons
de le constater.
C’est Jehannot qui a dû imprimer les Petites Heures royales de Vérard, dont
nous aurons à parler plus loin. II a encore imprimé, pour le compte de ce
dernier, Le Roman de la Rose, dans le format petit in-folio, livre qu’il n’a pas
signé, mais qui est composé avec ses caractères et en tetc duquel ou trouve
l’initiale L à milieu dentelé de V Ordinaire de Cysteaax. (Voir p. 247*)
Elle mit la propriété, depuis mi demi-siede en avait été le titulaire. ("Voir Birl/ethi de la Sm'iûU
au moi nst de la famille Petit. Oudin Petit t bouclier -, historique dû Pans et de File- de- France i Paris t 1896,
mort peu avant ] 488 t père de Icdiceur Jean Petit t in- S^, p. 133 etsniv.)
ATELIER D'ÉTIENNE JEHANNOT
*5'
Ccuc édiiion, ornée de figures sur Lois dom on irouvera des spécimens
aux pages suivantes, csi la première (pii ait éié lahe à Paris :
«gtommatifûelatofe
impnmespana
Un ceriain nombre de ces illustrations soin des compositions nouvelles
fa ii es expressément pour le livre; d’autres sont empr innées aux Cent Nouvelles
nouvelles et à des publicaiions amérieures de Vérard. Elles ne doiseni pas
èirc confondues avec les bois d'origine lyonnaise que ion voii dans d’au ires
éditions du xvc siècle, sorties des presses parisiennes.
tf&TOIRl' DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
LE ROMAN DE LA ROSE
l’REMIÈHK ÈlïrTJON JI.I.USTftÈE FAITE X. J>ARIS
ETIENNE JEHANNOT, I Aï l>lï IM ! CR , ANTOINE YLRARD, ÉDITEUR
Le Songe iie Rttatcm
/33mfeeg£e8tenf ^ etjfonge
font q faGfee c menfongee
^aie0îipeufttef3fongeefongiet
©mue font mie menfongte*:
Sin0fontflp«00tfi)flppflrflnt
erç puteflteijtrouuer garant
5cmg acte «t Renomme macioffee
Æïd ne pas fongeea foflee
HmcoistfctiptfaSiAon
Æltii fl8utnf flurop ripiot)
©uiccnqueectii8eTiequi8ie
Æïuece foit SSne mnfar8ie
£>e croire quefongea8titengne
iStqui SSouffoapour fofmet) tiengne
Carenfooitmop ajuefumee
fflue fange foie fïgmfïtmce
toce6ieneauygeneef6eôenttupe
©uefeepfufïeutefongeneparnuifj
flgotift 8e djofee cotiuertemene
££ue orç % oit pui e appert emenf
£Iu2mgttefmearç8emorçrage
j©u point quamoure pient fe peage
Œ>eeieuneegem/routfSteme(faic
ÎDnenupf comme icfoufoie
j£t me8o:mope mouff fbnwït
^iSSepSngfongeerçmorç Soîmnnt
©ni mouft fûtfiefa nSuifnr
Comme SSotieoireî Ueuifer
Carerç«8titfanfmouftme pfeut
j^flieefj/bngeonc^enmenwt
©ni a8uenu 8ti toutne foie
Comme fîfïoite fe reçoit
®iSS eueif ce fongerimopet
JûcmrSojciieur® pfusjbitefgaper
flmoiM'efemepriecfcammartfïe
Ctfe imf3 ou nuffe 8eman8e
CommnTfUSSurifquecerommrtne
ATl'LIKR D'K'IIKMNI: JKHANNOT
LF ROA1AN Pli LA ROSI,
MRE.MIF.HF, ÉfMTIO.Y ii.i,ljstrée faite a kakis
ÉTIENNE. JEHANNOT, IMPRIMEUR, ANTOINE. YL-RÀUD, Û>]tT.LR
\'\lhni?f Ciïtivoittii' et Av/tr-ke,
j Cf mefttfanteff tam\ mnwfe
jS){ (rirrôfott femme ouftrageup
fljjoafr fauott eicrj pafôtïf pourftaue
jOfq tefpmagefcnttfïure
£fltf€tnMttiiwc§of?%iî(am
ÎDe Scfpif et 0e Soufeur pfeme
ijt femrneq Ciei) petit fceuft
Jïjonneur effouf ce IjffeÉeuft
jTfcuuoifife
^“Vofifoupe eftott couuoitifc
£e(ï ceffe q fco gene atifi
fcc mïSre et Se rime Sonner
j£( Sec giaira auobe amener
j£e|tceffeq0aiffea tSfurc
p(te parfagranfarSure
ÏDairair confie (t ariaGfa:
KoGer/foffir/p Parafer
JEf païfawffefe mefconfer
jCefî ceffe aufft q (ce frt-^eure
JfaiÉ/flE caufe fee6arafeure
££ut maittflfote g feula ffanefft e
Ont au$> Sarfetj £ auy p uceffee
XmreSioitjp (Jerite^ folfuee
Car moufi cmurteep moult cto (fues
Muoit fee m aine iceffepmage
jjfeft Sîoit if tou ftoure enrage
jCouuûitife Se fauftup piffhe
£ouuoptife ne fret mtenSjc
-foie if faufrup trop aaoctytt
? Couuoitifca uxutruj^ trop cijier
2 âuaiicc
Ï^Tneaufrepmagcp ru(ï aflîfb
a cofti Se rauuoitife
âuarfee efïoit appeffee
JmSeefïo?t/fafe etfomffee
fEt fi cftoit maigre $ rijrftue
iEf auffi SerSc comme nue
^ant efîoit fort Setoufbur ce
HISTOIRE DE L'IMPJÏIMERIE EN FRANCE
Le Roman de la Rose lie parte p;js le nom de .Jehamiai et n';i pus de diiie.
Nous ;i(fons pouvoir Ici fixer jtl'^prcs I état mil i crie I de la grande lettre L ini
tlaic du titre.
En tête de U Ordinaire de Cystmnx > cette lettre est ébtfehée dans le haut, ei
la pointe qui la termine dans le bas commence à se désagréger. Les fibres
du bois papillotait à l'extrémité de cette pointe (voir fac-similé, p. 2.- [5), ci ici ne
in 1 acte dans Le Roman de la Rose, nîi la brèche dn haut est nn peu moins
accentuée \ D'après cette constatation, il devient évident que Le Roman de la
Rose parut très peu de temps avant IL Ordinaire de Cysteanx, date de 14^5 01
ponant le nom d’Etienne Jeliannot.
Le caractère dn Roman de la Rose nous parai 1 être le même que celui des
Nagtv Maxi minai, que Jehan 110 1 imprima en commun avec Pierre Le Dru,
et dont nous venons de donner falpfiabet {p. 248). Non seulement tontes
les feitres de cet alphabet y figurent, mais 011 en voit encore d an 1res de
même corps qui sont mêlées d'autres sortes et que Ion retrouve dans les deux
édii 1011s des Grandes Heures wyalcs imprimées pour Vérard en î^po. Voici l’ai
pliabet complet des lettres qui figurent dans Le Roman de la Rose :
6^000,0 3î£X
aGcSrfgfliflfmrijinjOpqueftiiBp j b ff ffft
âC(îtr93o9pp^qû */C
La présence de I iniiialc L, spéciale a Jeliannot, lettre dont nous avons
suivi les dégradations successives et qui se retrmnc avec des signes iden-
tiques dans Le Roman de la Rose, justifie notre attnhniion a cet 1 111 primeur,
dont Vérard était nn des clients.
Etienne Jehannoi a imprimé aussi des pièces de poésie française qu’il iha
pas signées comme imprimeur. Nous nierons en première ligne Le Delai r dn
1 .'exemplaire de la Bibliothèque nationale ,
qui est sur vélin, a son titre admirablement refait
en fac-similé par Pilinski; mais tel artisre :r repro-
duit la lertre L île debur dans .sa forme régulière.
Lu cherchant à faire une œuvre d’art, il ji supprime,
sans s'en douter, un pnim de repère nécessaire à
lu rectinsririitioii de I âge di livre. C'est d'après
l'exemplaire sur papier île la BihliLirhêqnc Saiuie-
Genevièie, qui e^r intact et ilanl son ancinine
reliure, que nous avons donne notre liic-similé.
ATELIER D'ÉTIENNE JEHANNOT
2U
Laboureur, du Presrrv et du (gendarme t put par M autre Robert Gaguïu t Cette pièce,
de 8 feuillets seulement, fait partie de la bibliothèque incomparable de feu
M. le baron James de Rothschild et I exemplaire passe jusqu'à présent pour
être unique.
Dans cette impression, la lettre initiale L de début, la meme tpie celle de
V Ordinaire de Cystennx et du Roman de la Rose, est intacte et n’est pas ébréchée
comme dans ces deux livres; ce qui indique quelle a paru avant 1495 , en
meme temps que les Heures de Nostre Dame en vers. (Voir fac-similé, p. 247 )
e5r3af&ufa3ontenrî>np:c(ïrc^ïo
<5 e u bd me fa tt p ttrft? at|trc
JRoGcrf tjdgnip
Ce petit poème, élégamment écrit, comme du reste tout ce qui est sorti de
la plume de Gagtiiu, tant en latin que 11 français, était resté inconnu avant
que M. Emile Picot, le savant rédacteur <1 11 Catalogue Rothschild, eu eut
signalé l’existence.
Le Débat sc compose de trente-neuf strophes de huit vers. Chaque page
contient trois huitains. La pièce commence ainsi :
LE LABOUREUR.
Fier, inhumain et irop cruel gendarme.
Ceo or en droit tpi a loy je Imc et cric. . .
Le labourent et le piètre sc plaignent des mauvais traitements que les
gens de guerre leur font subir. Le gendarme leur répond qu’il est encore
' Gttfakgiie des fîires firrndiu la blblistheque dû jeu AI. le bd? su darses de Rothschild > rédige par M. ïimile
Picot, de l'Institut (t. Irr, nû ^jo, p. 270 l ouvrage cite).
HISTOIRE DF L'IMPRIMERIE EN FRANCE
le plus malheureux de ions, puisqu'il lui fam vivre de privations, toujours
exposé aux rigueurs de ses chefs et à la mon. Il ajoute que s'il se permel
parfois de pressurer les paysans et les prêtres, les nos et les autres ont mérité
cette punition par leurs péchés. Ils n'ont en somme pas a se plaindre- ci le
gendarme ajoute qu’ils seraient autrement rançonnés s'ils avaient affaire aux
Anglais, leurs ennemis :
Pis vous scroii sc AngJois venoient en place.
Nous citerons ensuite un poème en vers de dix syllabes, dont le titre est
aussi en vers :
La füidccii :r 1 ray 5 ou H les (ours
Di r cculx qui suivent le train d'amours.
C'est aussi mi peut in-quarto. Il se compose de 56 feuillets non chiffrés,
dont le texte est disposé à deux colonnes.
Le turc débute par la mémo lettre L en traits calligraphiques, dentelée a
l'intérieur; mais cette initiale présente les signes d'nn tirage postérieur aux
aunes impressions que lions \ étions de citer :
% fan frète É cap forç rtfre fours
5Dï qui fm'umt ft trfW) &amours
L'extrémité de la poulie inléricinc de cette grande lettre, qui commençait
visiblement a sc désagréger dans A' Ordinaire en fmnçoy.s selon tordre de Cystcaux,
a été coupée ci a ni si raccourcie. La brèche du haut de la même lettre se
voit encore ici. L'impression de La Fautatc d'amours est donc postérieure à
1 date de l'Ordinaire de Cïieanx.
ATELIER D'ÉTIENNE JEHANNOT
2Ï7
Le icxte de ce livre à peine connu commence par le huîtain suivant que
nous reproduisons eu fac-similé :
C/)o6fee (i tçffieute flamboie $mt ifj mat tflane
f^u i § e fircj fa uoittz liait) bomourç
% i ft } ti t iu rc et en ttn$ rj fc e i e
<6t pmtt tertfltçîoüe congnoi'fltte ft$(ont6
par fa ûartif qui fut freeue Sarncme
^Torn m e füü rej qtt ant CSd u re j retou t u
ftXiintee cîj a tant a J&ane qua
&toibr bail ont cp Ce tueur fétu
Le poème finit par un sixain de l 'acmir (l'auteur), suivi de cette formule :
Cy fine la Fauketê d’ amours :
£adtnr
OJÎarcffeqm fe ma fait cfWn'pic
&lcu fui «nu oit ï firâf « t bf fit*
<£ f ûto* teufp tj pmon f Sieu pont effr *
Peut ffwut feut Soif ËSjir non rffe
^Sneut^i'cfoitc te fîu© feu te t unrmï©
i St et) fo fitj fre iopc^Sepntoïie
3tmei)
jCpfinefa faufede bamout©
Le volume est exécuté avec deux sortes de caracicres. Le litre ci les hui-
tains qui précédent les divisions du poème sont composés avec le caractère du
texte des Nuga* Maximiam (alphabet, p. 250); 011 y voit la marque d’Eiienne
Jehannoi et du Roman de la Rose (alphabei, p. 254), imprimé par ce der-
nier pour Vcrard. Le texte du poème esi composé avec le plus petit carac-
tère des livres d'heures de Jehan 11 ot et de L* Ordinaire en français selon tordre de
Cyseeaux (alphabet, p. 59).
L’identification de l'impression de ce petit in-quarto, quoiqu’elle ne porie
pas de signature, 11c peut faire aucun doute. Elle est certainement d’Etienne
Jehannot, soit qu’il l’ait faite seul, soit qu’il l'aii produite en société avec
Pierre Le Dru.
Comme nous le laissons pressentir au commencemem de ce chapitre,
nous avons tout lien de croire que Jehannot a commencé avant les dates
indiquées sur les livres qu’011 connaît de lui. Selon toute apparence, il au-
rait travaillé par intervalles avec Pierre Le Dru* Les illustrations qui lui soni
particulières ei que l'on voit dans des livres signés de lui, comme la Mon
n.
33
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
M
entraînant le Pape (voir Etc- sim ilés, p. z43 et 245), k Couronnement de la Vierge
(voir fac-similé, p. 248), ainsi que d’autres, paraissent déjà dans des Heures
de format in-octavo imprimées pour le libraire Vérard. Ces Heures, que nous
appellerons les Petites Mêmes roj files > p; 1 rce quelles a. fn re n t com m e 11 c ées p a r
le commandement du Roy notre Sire*, comme l'indique la suscriptîon, ont
dii paraître avant d’autres Heures de plus grand format, petit in-quarto, géné-
ralement connues sous la désignation de Grandes Heures de Verardt publiées
vers 1 4po par le meme éditeur, et qui furent également commandées par fe
roi Charles Vflf. .On revoit encore les mêmes illustrations de Jehamnot dans
des Heures ;î l’usage de Rome imprimées pour Jean de Coidonce, libraire
sur le Pont Notre-Dame, à F en.# igné des Chantres t et qui sont datées du
2 juillet l492 \
Nous avons reconnu les caractères d’Étienne Jehannot et de Pierre Le Dru
dans 1111e édition in-folio du Mistere de U Passion, datée de 149°* qui <1 été
imprimée pour Vérard. Ce livre, dont un exemplaire, imprimé sur vélin et
décoré de miniatures dans les marges, est exposé dans îes vitrines de la Biblio-
thèque nationale, ne porte pas de nom d’imprimeur, Bien qu’on ne connaisse
pas de livres signés de ces deux typographes avant i4$4-l4p5 t d est néan-
moins certain, d apres une mention du registre d’écrou du Châtelet, dont
nous avons donné le texte, que Pierre Le Dru était « imprimeur de livres *
rue Saint-Jacques, des *488. (Voir p. 57.) H serait doue fort possible que ce
dernier, sou seul, soit en collaboration avec Jehannot, au travaillé pour Vérard,
et que fini ou l’autre, peut-être même tous les deux, qui avaient fes mêmes
fontes de caractères, aient imprimé â la même époque Le Mistere de la Passion
et les deux éditions des Heures royales .
Dans cette hypothèse, Vcrard les aurait tenus, pour ainsi dire, en charte
privée pendant quelques années, avant de les autoriser a mettre leurs noms
sur les livres qu’ils un primaient. Nous reproduisons ci-après fa première page
du Mistm de la Passion, avec sa superbe bordure peinte cil miniature dans
1 atelier de Vérard.
Parmi les impressions qui peuvent être attribuées à Etienne Jehannot,
nous citerous 1111 Credo en vers latins, petit in-quarto de 8 feuillets â 3 2 ligues
Nous avons attribué cetle impression â Jean planches soil â Jehannot, soie h Vérard, comme il
Morand <pii a pu, â ses débuts, avant d’avoir un l’avait fait pour les bordures sur cuivre ayant déjà
matériel d'illustration personnel, emprunter ces servi dans les Heures de Jean D11 F ré.
Les pages intermédiaires sont blanches
HH* w f Oguc i api tc£ au m i fini &e
ÏÊ) ifpor)ccfurtift-V^HHMMM
HV>c t6 uwj coe o f ■ icf üttj
âtSlktiiom pncffani fefjetcmef*
^^WlÆeflnanf er)tï&ne fupemef^
ajLtegme fait par amont fertt^te.
21 pccnecotp£f5af|"i0fc ci rttott^^fc
^c&enefe Rentre matetntf^H
"Se fa *Ûéecge ttefepceff^i e
<£t paciJopecfcrcet paientc^^^
2îmonfïtefai)opeei fafcnie u «■■
^eparurnée fa^aufi cugfocic *£*■
pa i quo j? pcefrnt e fl no ftee e ntcnie-—
^fiiminntonfttatUEtiitùtnït ® ®
jgefcefaie0t$neo0e mcmotie éess
■a^ûi'apouttt que ne poiconefacrt-
Ile bit c c()o fc fa fut aicc K-idK *d
^arte 0c aie 6n i eef btfttrlbue. •'
3 r n ou^ t fl a t ou a n e te ffatrerf^^
^emanÈti beeneue üofuniaitt, ^3
jDne ÿeuüt noicefoci >ftanbue CE
itarnoftttenicnictefafieeCfl^fii
èfï &e teauteer iffafe aebue
Œ^auft piaufiia&rcpaucicofïce amc.
^one pouc bitc mouise "ïktf’ne e s?
Æfjaf tut) &* 10 t£,rtl en 1 f af ut
^e 6oî)iteeuc faScnoifte 6ame cs&j
2fite macia gtatcapretifl borttiicue-ftf.
^Tffie c6 U} eato f act u itj e fî ^~ gr *
■■ff ac ceo qnaicc moi} que \ay pi ce
PPJ feront eniertbu* ri compiie
iDuattefacjbtbieunteietcirfcu? ^
J£c pîtmie rfi/î be fi geani pcée bsh--*
^nc tonoangercqueeefpue.
epccbe:ct faïence* feeepi nly-ËL.
ilefl Üettfucn ù (iefgfoiieuy,tis*=r 1
-fifj Se bien fatnl cl fnmintup-e **
engm&iecij&iucnceffcnfe r I-MIESZ 1
^equcffeomatecicfjpenr^ çg^^g
Ht peuen i ^toic bonepouefe ffljwuftf-
^cÿfaieen&euoiefefcnce
feront mo t non e notifie- CB3D
iDng factbefc^aeifte fop£êe ^.ge- j
j£ïjiee ÿomttie ne fefaucoit iomp:en0:e
j|£f fî eae o que n oue f ifl a tf te gg^Ei
iÛucm^nticfattic&emaetï
a^oufü&imtiofhrffSaii pîcntee «s
£ac quant abanj ^Sotifuf mefpim&ifc
(ginofîretime engatget ou *ûertb?e
2fu bpaflfe pat coufpe iJiratne^H^M
'©arttrie^ fnpne p farte geaee attende
£)t bée n ne ufî Sont n fa rttaitj te nfc c
l£i pouc icoueptcnfrtc cÇacc j)umain£-
|!TCe licce mot notant fc ticcefait
foauiq fe fait trefpaefait B£?39
^Duêfee fai'aî>e icfuattenoiet
j£ax Dfpuco quif fnt fornme faêf
^e^i mt cl île irteccte affect ^ ^^36
<£ï)foq fait npeut qucfquenole-
iLpafcaij ^apeaifiofequc noie ses
Jjee faieetnp rteeiicne
ttïai efeee nfieme bègue ment. "tsc±fcii
01 eql)anrie peu etc beuote
jC^afcmi bc noue faSte fote-
jlotcige ■Seciiteiifemcnt E.7. ^
jTJÎSfpieequauneonOc icanfitoiit-
^fatfact matnlc ocii uce irt>TTclOieg 3
iJ.ïfne fif^cqctfcniie — W
3!f Soufiïl nionlei e^faÿfoice km
^cancit) euuicfc mcmoi'ci -*yi£ga
2tn liofm bi fa bctic .
0icecp noaee^ ceccie es£
0rj no/î re Oêcie a ici tocête- 1
pat te qnaci mot 0/î qui efîeftre
01 t ic q ne f f a fn fî lu n 1 1
Pc ut foi) êmmcnfe infinité Œî
0npouono itjp Oae ca n grioéfl te tütsa
HHceo quatre face inc fldnaûrcal^iSi
Ji geane fibigneafcfonafirca
pat tiaiee 6îef3 tuotj tntenbnéïjssi
Houe fecoiit Beaucoup pcopiaBrcft-
noue cctenorteuenoia6rc£|i*^
par £at+3 1 fetemenf entenbne-
pou etc fopone pcompee t tcn&u3- ÇSJ
<£t toueBcniuofceccnbne
2toupercpi£fenipiopo£
0i fceiceciciceKpébu
paccefuequauoneatrenbuf
2ïi q n ce i on e par et e q uai re m o^Œ3
Eflariopet) fa maiice^^a
antqae be et 0 quatre ffiofee'
ui fût eq me (fSefme enrfof^
aui une menreoct-
pac fiiitiilfe p:o(e(la^ioi)
Les pages intermédiaires sont blanches
AT EL® R DT Tl EN NE JEHANNOT
259
par page, dont ie texte est imprimé avec les caractères de U Ordinaire de Cysteaux
et du Misère de la Passion. Nous donnons ci-dessous ic fac-similé de ia première
page de ce livret :
cp-tfnwpt* ecteco*
mueopfe
fftvrnifitanti
jDetaœttaet confiant!
fwmniuttj bçwrç
auimutt} tflritrç
3irç(îatfïb<tu«me
piofatüfe
JmFIbeqmpftiwe bwe
3i(pmitct ïijmbwô
tynatfom piofttnmue
toeaufeitj Ünütt} cofamus
pctjtcta trimtafe
IDct/bnarwrtî C^fwwj
jSWrt} U itewttï tf 'Stuuttj
ImmoiÉaferrç tntpaflumirç
Ættîrimue et confit r^ut
ftxtrâ er$o ne tutflonur
j&nuûb fmm® ïtuxÿinetüt
jèuaftcnt&e <g5aftctrç
jbaftettj cttîrtitmo cfcmntt}
^fifùmjqiu coctmum)
£>tmptx ÇaÊiïfiiÉECHi^
j£uû[$tçcüttj/tm feaittj
<£t fmtti fpmfuô
i&ftmaitfim qpflDwipofaîfÊ
wimmfurrç
^pcflêpct'Scwtt) fênfimj
iftmio &ii6ttatffôtfie
pwcamut çcÿo'St Wte
'tDnjîpienoetomi
)Df fafûmtm (LCttatoieirç
tiaifiiôfibd
SfppïOftattlt
irçbeolSmÉaa
JStprüÊfctfui:
pTuratifaç
beowr^tioi)
petfonacuMji
Ættdtmua etftnitate$
ûj temitate et ftmita
tetiji») lînitflte tfemâ*
ottimpotmtïa tt
mmmfltatetUma
%
Lu titre, placé a la fui, comme dans certaines impressions anciennes, est
imprimé avec les gros caractères employés pour les titres des Nngm Maximmni
(voir fac-similé, p, 64)1 de V Ordinaire de Cysteaux (voir fac-similé, p, 247) et
du Roman de la Rose (voir fac-similé, p, 25 1) :
CâsymboiumtiaûCccÉmapottûiû
tumoc/mfmnottriiefuctjziftt'fccuri-
ïmmu âqaScgiptïusEpmtJiUCfetto
netncieganter metefeeqî compofttü
atQterpofitum,
Le nom d’Éticnnc .Ici khi : un ne se rencontre plus sur aucLm livre après
1 4p7- Nous croyons neanmoins qu’il a pu continuer à travailler encore au
moins l’année suivante. Le beau livre d’heures imprimé pour Vérard, le
33-
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
2A0
10 août que nous avons cite (voir p. ^4p) et t[ul est exécuté avec les
caractères et le matériel d’illustration de Jehannot, Rien que non signé, peut
en fournir la preuve. Ses caractères passèrent entre les mains tic Le Dru,
qui reprit la marque de l'écusson aux trois coquilles. (Voir fac-similé, p. 24 1.)
Étienne Jehannut était maître ès arts. Nous avons retrouvé ses inscriptions
en 14^3 et i 4p4> dans les archivas de la Sorbonne1.
IE 11e faut pas confondre, comme font fait la plupart des bibliographes j
Étienne Jehan not avec Jean Jehannot ou Janot, qui n’exerça que beaucoup
plus tard, au x\T siècle. Ce dernier n'était pas même son fils, car Étienne
Jehannot, en sa qualité de maître es arts, assimilé aux ecclésiastiques, n'était
pas marié.
1 Jehan uni est inscrit dans le registre des no
in matin ns aux: bénéfices des maîtres ê.s arts, sous Je
rectorat de Corneille de Delft, qui commença Je
J " mars 1 f\ ÿ 3 : Stephanus Maanet h? arfétts Magtsier
se tretnimU ad collationent et presentationient et otwth
niadatn dispesttione? | revertardi in Christo patrk et
dêinint Dottrirri Andegavensis episeopi et tetirr^ capitule
tara cenjnnctim quant divisirn. — Idem se netninat ad
celfaîianerr? et presentationetn et xnnitnodatn dispos?} louent
Métis et tônvmm Sanct? Florent}} }??xia Sahttttrttnt ,
or dans Sanct i Benedicti , dtecesis Ândcgavmsis. Ar-
chives de l'Université. Registre 4j> fol. 5 r°. ) — En
i4p4> il est inscrit sons le rectorat de Je.in Ànis,
an 4 mars: Magisier Stéphane s Jelaniiôt arthnn Ala-
gister Andegavensis diocesis se tiennent ad coUatienetn
et mtiintodant dispasiti&tem eptseept , decatri et capital?
Camotentis, etc., et allait s et contîntes Saneti Pétri
de Valk Cjirsdem ïFtacesis. (Memes archives.)
CHAPITRE XXXVII
L’IMPRIMERIE Â PARIS
ATELIER D’ANTOINE DENIDEL
(i4pj-ijoo)
La première impression de Denidel. — Emplacement de sou atelier. — Sou édition des ËpÎLres
d'Horace, — Ses deux associations avec Nicole de JL«t Barre ei Roberi de Gonrmom. —
Sa marque, — Sou changement dadresse, — Fin de son exercice,
La première impression connue d’Antoine Denidel est datée du i 4 aoiît
i4p$- C'est une pièce de vers iatins de 6 feuillets seulement, de format petit
in-quarto : un épithalamc de Jason du Maynesur le mariage de Maximilien,
roi des Romains, avec Rlanclic-Marie, veuve de Philibert de Savoie [Jusani s
May ni equilis Roman} ad Max'tmiiiiumw Romuiumnii regtw in equs te Augustin Bit a/rfter
Mari# ruiptiis Epithahnninui).
Nous reproduisons la fin du discours qui accompagne ce petit poème :
qttoconq^m^ntumtnqtj^unq^reru cuaitü infequl,ppomift
JÊ I aneba pfozs i ufliaugufta vi otb^aditi iratida : ( ta a ic £efû r<
quâ m ar ime a mâdadn te vnü om fl ca ritati ez a iTectm? babenafl te
laf flm'ttS te folo pende e inlUtuii : vt nie biï vnrç il I i graue aut mo
ïertiïfafurü fiU quod bfoina ma (citas tua (mperaueritt Wton mi?
nojcm tue incolumitatis^é vite .ppacraiioneni ba bitura
Bctmn^aririus per magtftTÜSnujnium Dcnideh B(c j;(lïR
Ëufiufti <a nno a rwtali cbtilïia no ZD ^ccco jec ^
L'opuscule en question, dont il existe un exemplaire à la Bibliothèque
Sainte-Geneviève, se termine par la formule uctiim au lien d "empressnm, avec
le nom de Denidel (Aceum Paris! us per mugisrnim Aatonium Daiidd) , et la date
[dk xïiii Augtisn anno a vatiilï Christiane m , cccc , azt),
Denidel demeurait près du collège de Coquerct 1 [prope adlegiirm de Coquem)y
Le collège de Co<fuerett GxpitreS on Cou-
eprerfrt c rnlr une maison scolaire fondée t:n i4> S
par Nicoliis Coquerei, de Montreuil -siir-TVlert qui
mon r ni en i £jf>S. Le collège de Giqncret Int réuni
À Sjinle Rarfjct en i^Sit par Simon du Gast ou
du Guas[t recieur de iTJiiiversiié,
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
161
à renseigne; de in Chaire { iu intersignio Carhêértv)\ comme il ['indique à I;i En
de l? ouvrage suivant De emertiouihm caiholkh apostali , et d’atitief livres.
Ègjcptfde opiisirtictuoiffi
mum d ol mnum . *it u l tn i _ De alfar?
tfanibua caitobclo «poftolf inquo jp
pùtti a a podoti { que cgnclufiomœ aj»
pcrtarmiO cum fuis prob&tftMiibtis
eprrictfc efuftfon ^oiuerriaUKfaad
dtteia cotitfncimiTn ctrijimieicalh'çes
tuî penna^llrtmijaf obum hipiin Ta
atôlïtmô Dociifïimü Jmpii Tû E bac
aima par iftomm miner rfirare opeFtt et
DiUff Ma iiragiftrf Srubonft wnfecl #
pecoitefitfl&equoqiierrt En- JJnierif?
gnio taibfdrccommoianris quodftnii
tum eJÏ -jc£££ Die ftpienibiia arme 'alu?
rtsfcomfirt- Zfraxc’frjcfjcvü’
À la fin d une édîiiou latine des Êpîtres d’Horace qu'il publie Je 28 octobre
i45?8, il indique son adresse d une autre manière en disant que la maison de
Maître Denideî est presque voisine des Ecoles de Décret [Magisur A n thon ins
Denideî cnjns e<k$ Jenne e régi 0 ne Scindant m Dccreti ürvatc snnt). II fait valoir en
même temps les soins qu'il a apportés à la correction dn texte auquel il a
ajouté plusieurs vers omis dans les éditions qui ont précédé fa sienne, laquelle
est enrichie de sommaires rendant en quelque sorte la moelle [medvlld] de
chaque épître. Cet avis final se termine par une réclame en vers :
fl^aujoaccmatl lis qjpiütamagi lier Entfroniiis Des
n fd el euf u g edca ferme crcgione le bol arum Deere fûua?
te funirfriu boial iicpHlolas parifïï (DijfâÉif piettrifTa cgi*.
gai l'ortc) cur aiifl impi I m«id as ■ fionuï I a car mit In 1 piifcte
impie lïïom'biio 0 m i Ja rero I 1 fgeno -bieue r<ç i aptafcrlpi fo
ne g a miter ens . q tifo j et med ullam cul uf<B ip fftoj e: et per^
ranaj adqua fcUDiiyrco0norccrcdt.^vï.ociobil0t3>iftD
ana bal i fa I uai oji s ■ zpit cccc jec 'rttf*
Eb [cci oiem ^c^afircon*
ffe 0 c opu s ££hti itim mercare n unt ifm a le pauco >
JDojlbue viiliusjfglmnsefîenicbtb
j&ueiibetdtmire graimatteepilîolaplma:
^ltüaccmu rejlquiovatfbus auie feras,
ïïrgumeni a bîfui tpeei ee ao - meta tenoje:
0uc faeflem mmâ djju at> vumfma vlûm*
me
Denidel dit, dans cette réclame, qu’il vendra pour peu d’argent cet excel-
lent ouvrage Hoc opus eximinm ni e rente numismate pan co} qui 11’a pas son pareil
à lire, comme étude de mœurs ( Alu ri h ns n ri Uns legim ns esse n ichil ) .
C’est p.Ti- erreur que ks cou ri u Luire lli-.s de O 'T\pegmi>lùc hhteeique du vieux Paris oui lÜl qii’ïl tlemeii-
rjù .i l’ enseigne Je U Caihèdrulr et oui écrit adii uum Vukl^ ïihi lieu tic Nidd un Dcvùtfrf.
ATELIER D’ANTOINE DENIDEL
263
Une édition petit 111-quano des Satires de Arce, sans date, porte su marque.
Le Ier décembre suivant, d imprime, pour le compte du lihraire Durand
Gerlicr£une édition des Odes d'Horace, revue par Jean Chappnis de Bourges.
Ou dit, à la fin, que I édition est duc aux soins de Maître Antoine Denidel,
demeurant eu vue des Ecoles de Décret [a ira maglsui Antiwnït Druide! i tapîtes -
sons , eu jus kahîUtiîO est ferme t œnspectu Schalamm Decret i Parisieiisu urhis £ jeheï fine
causant umta sunt\ La rue CI 1 art 1ère, où se trouvait le college de Coqneret,
faisait suite à celle de Saint-Jean de-Beauvais, oîi étaient les Écoles de Décret-
la me du Mout-Sanit-HiSaire séparait ces deux rues \
Denidel s'associe avec de La Barre, maître es arts comme lui ci bourgeois
de Paris {lu artihus ni agis fer ac avis Mmr). Ils impriment, au collège de Go-
queret, le poème de [‘évêque Thibault, intitulé : Physiolagas cirai duudeciia uni
nutüum a aimas allégories expos iras; Sur le litre, un voit la première marque de.
Nicole de La Barre. (Voir fac-similé, p. 300.) Denidel a imprimé, avec son
associée un ouvrage de Bernard Lauret, président au Parlement de Toulouse.
SB 1 ccd ïfiil 1 lïïm 1 vtri ulq jïur 1 0 docîoi 10
egregfi Düi b erna rdi 1 3 ur eti p„£ï mi pi efidm ^
1 1 0 1 u fupitma p aria m cl 1 1 ur i aXbol ofc qti <
imi Carufliriquibufliudejc rectiUrifl poteft
manue m p louas /krï/ottlïn/ mcnjqccômu
m /al louis Impoucrem/ipiuni felï/fter
f \ ISotifà frcquéi er ïurntor moDct 1101c
’ J^onbus/lcrKOS/api Diftrigi splcriï*
q 3 fudi/ anal ë peu a II b us 1 u di ah *fi uc ma g 1
ftr a 1 1 b * : 1 gï njr v 191 1 à 1 1 rïud w i uc fUga r e eu*
raunorïe.p «fnbus an ?quàdo boe Tu lia
li/Uù f/ïlkci iponer/ msn 00 fn pfov
ti a 0 1 lcri coi um fi u c m/ 1 u qa ômuui ïtion fa
iq^offcuratriuini indien-
fflpr fmii */ (î prcfuppoucdû q l ui ifdftf ôctf
funi Diftm/1/in auicnquomoiopoi-epi-d
fl/./oHa-j/ir/a pim/ïpiumiuncio-/nouii-
D/ mdi cjtlra ii\ pcor. ^ftinTdiao lamc^
/kfhLftl/amaioi eft^/dl/niioî lôpoiali i
1 - Iblïk-ücmaïo-îob/di- Jdcoükii impa*
loi qUcgcsnôbcDignâffa/ros/anon/e im\
lari isuicnvÉtlen-apud ,ppilf-cpik>Çp/*;$i
la* vï. mncio c.clerki ociiidi î./^ûù/un^
Dû ■ di f 1 cum - n up - 0 ua dc r c vn 3 m nfdïrio
nôp/bel aliamimpedirc ^tï Dlcto-c-nouil-
Deiudi-i'un/iad-côluha Dlmiiia -C£bettftU£
311
Dole 5a;-0car^ .DÏ/(1qffi/p‘l‘lu/ifl.qm po-
mplgnO‘î£ûDnBmm0pû&<frâ/iT/u<îTipyï
fistvfminatJil piradump ï f tf folu-mrimo
fl0u/rovirüiuiou/ncaf alcre T.con-m mia
îrcpupilbcgcniï ewêçfi/ind-ipflnpiju:
/ipium (f-ôiuic- BufTOvIiraimor/ftpaup
mi bj vud/ fe a lai vrrû o/ b cal ali ÿ bonis ip
fuis pupiRi^rn /oqf fi/ m l-K.fi pupill^.flf.è
lui eb4[0ueroanstirrt/ia filpfiida de p/ctjur
a oeài/£a et vcudil fane repaui 1% fi-n/i ibus
ta p f pi'/ q cj: tr uci 1 b9 Dcbmi ur aï i mem a % eje
r edds I f bus vi a c m * T * modn . ff . ?bi p u pi t ^ c du
*tbi î.I.impcraioi.infi'fF.aDir/bcl.g S/d
pctopcvnoicrtaroi reliquii alûu/nradrquf^
bu5pupil[r3vrq5qtioporuci]|fTcul ad pub/r>
taicmadqtf lèp4 iïeuf paatioialimcuk-Dr
coq^Dcboc Lft/arusm l.m da.fT.co.||.;i d;
bu c f bf p I eue 1 ra 1 1 aui ma 1 en i m ban c »
^[lErplidi ira/uiMODcalfntôns /d:iv
per 00m 1 n u 303 r 1 boli 1 m I cgn do/ 101/3
fl5mPîfCTUmPflr|fî110 in/dlcgiobc /oque*
vei pcr3inboummD/nideïrtlHi/bo!aum De
barra m arnbus ma^ilïrosc
1 « Celle pelile nie, qui existe eiicnie mijoiir-
H£[ini, in^is à Tcini d£im|ia^se, se dirige du nord an
snd£ ayant pour poîm de dopai t [e carrefour Saint
ffi1aire,oti se vovaii aniretbis le Puits C^eriaîn, ci
l>onr nboniisKint ia me de Reims, sur laquelle sc
prohlenl les Lxatimenis récemment annexée J finsii-
intion Saillie Barbe el an lycée Lonis-le Grand. «
Tu psg ru plu r iùasnqae. dit vieux PurisJ j>ar À. J^ertv,
cnntinnée par Tisserand el Platon, région /en-
I r.il e de ^Université, p. ouvrage cilé.)
2 64
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Ce livre, qui tranche la question des cas particuliers dcans lesquels le juge
séculier peut mettre la main impunément sur les personnes ecclésiastiques
sans crainte d’excommunication, se termine par le traité De Atïmmàs , du
jurisconsulte Bartholde. La marque de Nicole de La Barre est placée au
verso du dernier feuillet. Le volume, de format petit in-octavo, se trouve
a la Bibliothèque Mazarine; c’est le seul exemplaire que nous en ayons pu
trouver jnsqu a présent. Denidcl et de La Barre ont encore imprime le recueil
des Sophïsmatu de Buridun, petit in-quarto. La dernière page contient la fm
de ha table disposée à deux colonnes, et l’achevé d’imprimer :
flScpiû caprin coeboctf toref Coifüij?p5e®*c4ifoifalfc je
ftgntfkaiifsdptac&jm S£$o Ole® Ifum £Î>
afinuocraff V * â 8 copafatîa cfaïfa
Ifc et vo j: baff baptifa t t t Soi to a feti jîpônê Tcripiâ in pa*
JBcftjjpofïtio iti rifle efTcDubOm jtiif*
Jnptâic mes Écrbo cafta* ftft Soiicofedciveldiflfartusftrf*
æjü eoafïn*¥el lu nô ce bo t pm i parieic é pïaiôi oubi*'jriirt
JltapôidTefra/bochEô vr affrueppontE,ppot>ubia tv
itu nftovirii laUa fi* Ters/bÔ îCa rndebte iK$aif ne pvi*
cRafmuô ¥«. tCupficlcaiticmaquS
fl Sept t m û ca p . £ 8 men fura p ïj Soi i eOTult comcd ci c jrvfK
#ppô repmâda c ertcfcmf falfo Soues maledicû pl^iont pt?
Irtuffa.ppovoca fia cftocra L> Soitte optât maïüpbmmt y.%
W f f * 8 v oca It Fuea pi H 1 5à kef Yi fl- So pbifina la Docti/Ttbijrtd à 1
Ifcccppü/füticfl fedji aïiÊjipc : nouilTïme p mgrot Shubcnro uc-
i^iqiioiotoiêpotcroittouon nfdcUlHUolaûtjebfimnaiïfb*
fed ci tii* tnagf o o pa rifi9 iprdfa fdicitcr
erpliciunr
Ces trois impressions ne sont pas daiées. Voici 1 alphabet du caractère ;nec
lequel elles sont eomposées. C'est te meme que échu qui servit ;i J execution
des [premiers livres d'Antoine Denidcl :
Si Ift B % $1 ï r
abcdoefgbiMmnopqrifetüvjevî
ff fl rr a $ â b9 s t* ? c\ à c* i & x g & $ e
t9 t] P * . / * ( ) f 1F
L’association de Denidel avec de La Barre doit avoir cessé dans les pre-
miers mois de i4p 7, car nous voyons ce dernier établi rue de la Harpe,
devant l'Erat <k France } le 2. avril 1497, date a laquelle il publie la VU du
(art Idc Kahn le Dyahle; puis il modifie sa marque.
ATELIER D ‘ANTOINE DENIDEL
Antoine Dcnidel s’associe ensuite avec Robert de Gourmont- Ils impriment
ensemble le poème latin du pseucîo Pindare sur la guerre de Troie :
JDuftfüâDitKU fiiftoiici poeft cfauffïrm pïflaro ft
fi, c l)iin5 in Soif o rgrcgia flcffi iroimii fraftiufic
nouie opfimiG carartcti% fimaq$ ta(ïig<Ki«t
frfigmtct mfôata fcficircr
Xïïartj pon0e miflû pcfifrftûia ftipcrSi
^afïiaqueimfftte miccif furtrta gt ate
Htqjariinui&forfea ^crotRcd^iSif otto,
Jlof ranf um qj Æ f ro flrifei fi o f u 1 1 ti ^5 troÇï 6 o 6
cjpangticeitiÇumafteoffiBue atfu«
iConfiricGat ertirt) jïiimni (erttnitia régie
fDettuferant epquo ÛifiûiSipfrtoïe pngna«
SqrfrigetflttükGtff Mb cfarue HcÇiffee:
$Suîg ôcw6Çoô(nifti(tiwrtfeti0miiiffïe
Enfonccf tnagmptofe« uniiGuffe pefa|gurrj
Jrifeftait) rfgiGpf(tcrt)it) pïewî0i(*mLfLt;
^pfimieqîsrüui^arttrGiu^roiiwîü iîioîGo:
PdroqiionSmirjCfJrçfcG foreinin fempotEi fii'fa
gfmpficifuô tapftffruff fofaCia uate:
îMcg inuiRiq^ fempont norfiô
affiïîmô impfcttK fiacifluB auras.
poft^nulTa fries ammmfl me rose friidlïflf
/îuffaqj frotôant patios fofafia ftcfua
Cflfîtdpcf framwi^geniffufqjfffufue atrj&c
pu ftiperoff regniqj Mm mi(m$iïiGQMtt
Cette impression fut achevée le 15 des calendes de mars 1498, date cor-
respondant au 1 5 février l 4pp (n. St- ) :
Ijomeri Çi(ïon(uf(*nffïmifrü9«rfio epameteis
Sftfi6uô pçn! üri§au8(ri0otti trô irijïif ufiotit
fifiifuiparrÉSifits impjrffa .fl fumpeifius pwpii
tôflcoprra inSuflrïflqj^ufÇoniiifriiîcfimirti
flueimigiftrinrcrio coftmi gourmont pioptcof
fegiû frccoqumf comoi^ffil Hnm> a Cfjrifto ria
îo*^*jüTÉCiriC4üû[pp*p5ui\[pfi'fi((fc»T0d5
tîiiinii bafe*
34
jDuq ffomi foifima f fefia^r*
*66
HISTOIRE DE ^IMPRIMERIE EN FRANCE
Sur le titre se trouve la marque de Denidel, qui, dés la première page
de texte, avenir Je lecteur que le iivrc est imprimé avec de nouveaux et
excellents caractères {novis opùmïsqne caracrerihis) et que la correction ne laissera
rien à désirer {limaqtie ctisngaàore diligenter aueudata ) .
Nous donnons ci-dessous l'alphabet de ce nouveau caractère; c'est une
bâtarde française de 12 points:
a6c&5cfgÇififm^ttf;Ofï^rî6/'ttiî;pu5 ♦ * i ( ) ff ff ft
Les Principes en fmnçoys # dont nous avons vu un exemplaire à la Bibliothèque
Sainte -Geneviève, sont imprimés avec ces memes caractères. Ce petit livret
de grammaire, composé de 4 feuillets seulement, de format petit in-quarto,
se vendait dans les dépendances du collège de Trégnier, a Paris. Sur le titre
figure la marque d'Antoine Denidel.
Parmi les autres impressions exécutées avec ces mêmes caractères, citons
le poème de Fausto Àndrelini, intitulé Lirni. La marque de Robert de Gour-
mont, tirée en ronge, se trouve sur le titre, et le college de T réguler ou
Triguct est indique comme le lien où se vendaient les exemplaires {ventiles
repenti unir in collegio Trigncd).
Dans 1111e édition sans date de l'Ecole de Salerne {Rcgimen Sanïtath Salenii) ,
Denidel donne encore, conjointement avec Robert de Gourmont, son adresse
an collège de Trignet {/// collegio Tngueti).
Ce collège était situé an carrefour formé par les rues Frememeï et Saiiu-
.lean-de-Latran , à l’intersection des rues Chartiére et Saint-Jean-de-Beauvais,
en face de la rue du Mont-Saint-Hilaire. Son emplacement était donc en
vue des Ecoles de Décret et tout près dit collège de Coqueret, comme l'indi-
quait Antoine Denidel.
A la fin du commentaire de Guy .louveneau ( Guidotm Juvenn/is) sur les élé-
gances latines de Valla, qu'il a imprimé pour Jean Petit, le 8 octobre 14^7,
Denidel lait suivre son adresse de ce mauvais jeu de mots sur son nom :
Defecans Nisn. Delictum Denidel
Syllüba notijicttf lucc dicta triplex .
ATELIER D’ANTOINE DENIDEL 267
La marque de Denidel porte une targe avec ses initiales À D retenues par
des lacs d'amour. Saint Nicolas et sainte Catherine soutiennent cette targe
surmontée de (écusson barré de Bourbon. Le tout sur fond étoilé.
Le cadre est orné de fleurs et do grotesques sur fond criblé; au bas est
inscrit le nom de l’imprimeur M titre] Anthoine Denidel :
1^00 catberin a vtrostüti3bïturcrnicolatj0
n^cîp^alQCoquiTimuiâcba^ermc
Cette marque est parfois tirée en rouge. D’autres fois, elle est accom-
pagnée de ces deux vers latins :
H os Cathmiui vïros tutabitnr et Nicolatts
Hoc impmsa loco qni simnlachm gérait.
Antoine Denidel a donné une troisième adresse, h la Corne de Cerf> au Mont
Saint-Hilaire près le collège de Coqueret, en 1500 :
CËpptfdunr rpf Ilote ojitatlffimc majrïmo arrffïrfo ad vri*
ïiritcmtumrnû rtudiorosrorîîpoffie.lmp^clTtq^ Tftmifiua
9flnoDomfafI|2[lïdlm0*£iC££X'lfrer aniDonrtim t>enfs
dd in rtlfr; maglftrumd^oprtoUeslü dc coqueret in Jn
mflgnlo ttrnîuterut coromoïentem.
Sur le titre, on trouve la marque de Robert de Gourmont, son associé.
La Corne de Cerf resta ensuite la demeure et l’enseigne des de Gourmont.
iC
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
*<58
Le ip décembre, Denidel publie le Tractants Consequmùorum de Martin
Le Maître, dont nous reproduisons l’achevc d’imprimer, copié sur celui de
l'édition donnée par Baligault six ans auparavant, en 1 4p4- (Voir p. ip<b)
^ectt iwflfiiear naturalto plflr p
f effet ie anilfiinlfi^aÿOrt mattlni
magiQo muet* &iija^ii<nntnahu
toia rpnkùofrfie fiTi'isimpoUrae $
4040 ■jOntl|onïua BeniBrl in aiib
bo^magiftfciwtnnn traie patifo
cti fi : in mon 1 1 Tan t ti lf pia rii icijfl
rcrftgniQ n^ncteftm piittiâtoiff
tutti» cjmîtn totaftetet^arûs
tilt annotinmenrcrcpataijomB-
SO-tCsC üfiCnC p^linn lofe Hftotc
ctmtHis rUu&lUDerimam Ttanatn
Les fontes de Denidel ressemblent à celles de Bocard et de Baligault, avec
quelques différences, cependant. H a employé ce caractère de t4 points ;
afiCCBÊfefeîIlt^ IR
a * S % ® ï
abcdoefgbtlmnopqrïfstuçjcys
fffKTlttg âb9pôéti9ffinm9n9ôg,ppq
yqi’rpPPefüqcè&b’Vft* . : / *
Un autre caractère plus petit diffère très peu de celui de ses premiers
livres et se reconnaît à la lettre M capitale, qui esc différente. (Voir p. 260.)
a36ÊBefjS!&5ï,4foTB©@Hbiâ
IR 0 £ îl 3E
abrdoefgbifhlmnopfirirstuvjryî
fffurfitp . 3 v> e ?e> se^tg bip rt*
m W’fi tfôppj) H<Sçprn?fiïiîii*(l! tï*Q
Le Tractants Consequentiurum est imprimé avec 1111e petite lettre de somme
dont mie fonte se trouvait en 1497 chez Jean Morand. (Voir p. 218.)
Denidel n’a guère imprimé que des traités de théologie, des grammaires
ou des livres pédagogiques. Sou nom 11e paraît plus après 1501.
CHAPITRE XXXVIII
L'IMPRIMERIE À PARIS
— aWlIM-M lètt
I1 4P7’1 î°°)
Les débuts de Thiehnan Kerver à Paris comme libraire. — 5on association avec Georges WolfF
avec lequel il Rétablit ixn primeur.— Il se spécialise dans les livres d’heures illustres. — Beauté
de ses caractères et de ses illustrations. — Emplacement exact de son atelier. — Impression
du Compendium de Francorum gesttsf de Robert Gaguin. — 'Habileté de Kerver.
Thlelman Kerver, libraire et imprimeur, était originaire de Coblentz
{Couflnentiuns). Il débuta à Paris comme libraire, sur le pont Saint- Michel, à
1’enseigne de la Licorne t et commença par publier des livres d’heures, dont
il fit ensuite sa spécialité.
Kerver eitt recours À Jean Philippe pour imprimer ses premiers livres
d'heures, mais les caractères et [‘important matériel d'ilfnstration étaient sa
propriété. Ses planches, qui sont des pins remarquables, suffisent seules à
établir sa réputation artistique.
En i4p7, Kerver publiait deux éditions des Heures | l’usage de Rome;
l’une est datée du 15 juillet, l’autre du 20 décembre.
On connaît encore des Heures de la Vierge ù l’usage de [‘Église de Sahs-
bnry, en Angleterre [Hm beats Mark Virgiuis scotudum muni S arum v , qui ont
été imprimées la meme année [ruina Domini uùllesïmo quadringeutesi in o uoiiagesimo
sepruno), sans indication de mois et de quantième d’achèvement-, elles portent
sur le titre la marque de THelman Kerver.
O11 trouve, à la fin, une mention qui indique que l’édition fut imprimée
pour Jean Richard, marchand libraire à Rouen [pro Joanne Ricardo tuerai tore
libmvio Rorhatuagi), qui en partagea les exemplaires avec Kerver. Cette édition
est décrite dans le Manuel du Libraire de Brunet (t. V, col. 1613, 11 0 160),
d‘après lu Bibliotheca Spenariana (IV, 3 t2).
2^0
HISTOIRE DE L/ IMPRIMERIE EN ERANCE
En 145)8, Kerver s'associe avec Georges \VoIff, cjui complète son materiel
d'illustration et lui apporte de nouveaux caractères. Kerver s établit alors défi-
nitivemem imprimeur.
Parmi les livres qui sont sortis des presses de Kerver, citons en première
ligne des Heures a l'usage de Rome, datées du 28 octobre 1 4p$-
loflfe K eue ftj a&ïufaifiirti ttiïwifl 'nfert&e.
omfneui» obî ahbutijtti foiïfl pa-
(rf iî fifioef fpm(ui/anfto lit ei al i ipn'nripio
e t iumc (î femp p ït) ferufia feni fa £ m t. fi fa fm*
■ <Bpc rppupd ftüC mt a ïtwmfu te utea &i
f a tt] fle lf\ «f f . . p eçpugmmerfif mt a 1 i*
11 tftifôfe mea: etent n# pat ut 1 m ( mï iM 1 ip: a &oj? j*
fujmriJ faQikawxitt perfafOK^pai’onçtfwei tmf
On remarque, dans ces pages, les élégantes bordures signées de G. Wblff.
Nous avons reproduit, dans le chapitre consacré à l'atelier de ce dernier
imprimeur (p. 101-103), quatre d'entre elles, qui représentent les sujets sui-
vants : l’ Annonce du Messie aux Bergers f la Présentation an Temple } la Descente du
Saint-Esprit et P Homme flagellé par le Diable.
Nous donnons ci-dessus la page du Couronnement de la Vierge.
ATELIER DE TH 1 El, MAN KERVER
27
On trouve, ci-dessous, Se titre de ccttc édition à la marque de Kerver, et,
à côté, la dernière page avec lachevé d'imprimer.
Dans la bordure à compartiments du titre, on voit le Christ, saint Michel,
saint Jean-Baptiste, les apôtres Pierre et Paul, saint Sébastien; au bas, des
religieuses en prière et la sibylle delpbic|uc.
dtttinamira
rtjquoodttftp
tôuamtrrë#!
1 ruttttittflitt}
IWifiniwanniiKe ? owifonBbcpikjiîutB ^jne |[
^ €>iûi/b(jû!iicurcpcricfi)fran£:ove
| €fcaifûi) o bien fr fife nj f ra ne oî e
£m bou; z arhV fe« be ta fov. *
©wiforça touy fce^me^fraticove
geupouiifoneûpMrrpowtf^aMi^m
®wh/oij a bien ft ptrccij *
Bai j oiaifone a n afkifsi^neut <r%np eij fan :
j| pAie (rcfteuolro crj
emftpt pfraufrtite et, fmomamcSm eait
oiat/orjejj^nmfope
JlTOfrinq 6rfft tt oMtfoite a Hnt Ÿ pçtE (t (,
...-tgnctmrfurifltrjfranfo « 1
€>wi(bn bee tro^e xo ps fte/b* uofc ,
€KoijTo^ (IEB cinq fait» qui „ te ml imctlm*
ncâ^iE ftB"n<r pouwuf5 quiftepwtStn te
©Mufoi) Smaiat & fcfiioifl. JDwiitto
«fi ef ferre.
Kffitytfatm
C«e pkfrmee (fan te a fU/aigeb* mmmt fu*
JftWjraaBfe. ççSi il iourbûcfc6tr. &m Æjff.
MJLJUiui.çç
Pwifebmwwwnj Pane/uïfEp^/,ûmf^if0ef
ofcnfnsnctifaftw^ lî
La marge principale de la dernière page est occupée par saint Nicolas,
avec les enfants légendaires; Dieu remettant à Moïse les tables de la Loi; le
Saint-Esprit descendait sur la Vierge et les disciples de Jésus, et enfin f agneau
de l’Apocalypse. Ait bas, à droite, la sibylle tiburtine occupe le comparti-
ment d’angle.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
ï72
Voici les pages du calendrier; les mois s’y trouvent deux par deux,
Janvier-Février. — Le Seigneur dans sa gloire est placé au commencement
de i’an nce comme pour la bénir, Au-dessous, saint Étienne avec ses attributs
de diacre; viennent ensuite saint Antoine marqué du tau, sainte Agnès, et
enfin saint Sébastien dont le corps est transpercé de flèches,
flürttf-e-ifïïïne çi
*
c e fymtat)
f £fpj>p0am'e
$ e/aufucur
<1 efiKiai)
G earnabw
c çfiuiffautfte
be/afumii)
c efaroij
f efrmiii]
fi ofcflç
ci e tfio*
fi ernarcef
c 0 anffjomc
i> epiifee
c efomeç
f efffia|flaif
fi 0 afinw
a c^utrttid
Ë ernietadanc fç
c «fiaflife
bcpoE
c 0 pofi'rarpe
f eiuEîci)
g ©afinrs
a eîüftri
6 c fifaifr
c crni(catj
b 0 Éhffiibe
fi e aurrtû)
ci
fi «amant
c eficftnc
b ©fafomoij
f vfc oftar*
fi «/cMtn'ij
fie iwffm.
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Mars-Ami Les principales scènes de la Passion, qui combe l'un de ces
deux mois, occupent les cinq compartiments de la grande marge : la Flagel-
lation; Jésus couronné d'épines est salué ironiquement comme roi des Juifs;
il comparaît devam Ponce Pilate; le Christ portant sa croix; an bas de la
marge, le Sauveur crucifié.
ATELIER DE THIELMAN K ER VER
273
Mai-Juin, — Pour la fête de flnvention de la Croix, on u répété la même
composition qifau mois précédent: : 3e Crucifiement; viennent ensuite : saint
Jean l’Evangéliste portant une des coupes de la colère divine dont parle
TApocalypse- l'archange Michel; saint Jean-Baptiste tenant un agneau avec
nimbe crucifère, et les apôtres saint Pierre et saint Paul :
T^ift ;juinga,ç»ip,
UHir&ftine^çç,
6 ejflaqara
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f cfo^e,
g c 0cmar&t
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6 caugupûj
c
befiarre
e e fefîp .. ...
ÎQo^(J30am6^
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JmlUt-Aoiii . — Le premier des cinq compartiments de la marge principale
est occupé par sainte" Marguerite; ensuite on voit sainte Madeleine tenant le
vase a parfums qui lui servit à lensevelissemcnt du Christ; au-dessous, saint
Jacques en pèlerin; ensuite vient saint Christophe portant sur ses épaules
rEnfant Jésus, et enfin saint Laurent tenant le gril de son martyre,
il 35
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Septembre- Octobre, — La Résurrection du Christ occupe la partie supérieure
de la marge ; le compartiment d'au-dessous représente la Vierge tenant sur
ses genoux l'Enfant Jésus; l'archange saint Michel terrassant !e démon vient
ensuite; puis saint François portant les stigmates dti Crucifiement de Jésus;
la place du bas est occupée par l'évangéliste saint Luc.
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Novembre- Décembre, ■ — On trouve en tête la descente du Saint-Esprit sur
la Vierge et sur les Apôtres, peut-être par allusion a. la fête de tons les saints-,
sainte Cécile portant la palme du martyre est placée au-dessous; un saint
évêque vient ensuite; puis sainte Catherine d'Alexandrie, portant le glaive
et la couronne royale; enfin, saint Nicolas,
ATELIER DE THIELMAN KERVER
27ï
Les grandes illustrations quon voit en tête des offices et les bordures qui
les accompagnent, rappellent le style des Heures de Pigouchet. Ce sont les
mêmes sujets, quelquefois copiés l'un sur l'autre, mais iraités d'une autre
façon avec des variantes qui en fout une œuvre differente. On eu peut juger
par les spécimens suivants du texte et des pages illustrées :
©jûtfoi) a ndfl rr feignent
ïSefutfiTfanf îirtotfruç frtû>
p^ai cur Mff" ipa tear bu fou
^réboigiictfUfqaeropufespo: *
lies &e(brjrflafteftji<*6 amena aue*t
ojmpo pafaiefre piifonntere qfl
luoiipiisrapriuc^ffcttr^fiwï bee
ïtomtrernUbumSi^ (rqttt ferme
ittcnbowt fa *fanw cj) iWc fop
1r mqute Bferçrf/ioupqutmtiap
ru (i Gai fre ta f jtnr te crorç? par fa
’q mffe tu ae eu Site oire &e fi granf tnn cmÿ: eij (bu
ueni nre be fa qutfFe: p par faqueffe le fu e (ïgne fui
,be foy# fe iottr que te api t$e:et que tu ^ame
q;iiefe toaBfe qui mauoif fo# ci) fa pûfRflîtm) .
jfefuefaii foie fat) ‘Safl'af partant tes annee/ef
te fa fjureema^uref impïtnie m mot) ume. pjo'-
mettant r|ï te foute ma îtr foi) (et ai te ur et fo^af
rffamptoi) tenant ta fop ei lestommantemenetfi)
renonrani aupifare bu mate et a (eapâpee: maie
fae m op méfiant et (b p0fe louraigr apm^e rtj
ou6 t)î fa piomeff e (t fe fermet £>r fitefi f e que ie taj>
fait et tnr fit te 10 ingt ei a bpete^t fa if a fia me a^a
$aqforçennempftpmifei>erem3te 3°^^ te
,;U partir réfrefo^:ia^|aitre qui ma rftmante ~iy
tefoteîfpntafopci faisant ta (ainrte&ocftine.
i^lapfuiui fe mKJeetj^ranbeiir&outue^iapquiè
t em^etrpefeeatfer^emenebefa r^uir/cf np ali
Ipae rr/i(ïr: attfjT uajpiefaii aup tenta rioiiebuûif
1 fat 05 fanet? abur rfa t e a uqf i a uoft rettone e aine
uiij
Les marges de fa page de {'Oraiswi à Nosm Seigueur contiennent ['Enseve-
lissement du Christ et Dieu créant les oiseaux et les animaux.
L aune page représente une grande gravure de la Nativité : l'Enfant Jésus
est couché dans les plis du manteau de la Vierge. Lt Baiser de Judas occupe
un des compartiments de la grande marge.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
ij6
La composition représentant F Adoration des Mages est remarquable par ses
détails. La marge principale contient des scènes de l'Ancien et du Nouveau
Testament : saint Jean l'Évangéliste; Samson emportant les portes de Gaza;
la Résurrection de Jésus et le prophète Jouas, Dans la petite marge sc trouve
saint Georges; dans l'angle, la sibylle libyqne.
D&Ortiininofii
fVcnnfrurtïllogtmn mj
fTwe tfl tomi n u e i rfu e cwttj bt/cip u t
Jffafwiefrane foiiemm) tetoorç^fôï eraf
o%tu e ïtj q u ë ïn t\ oï u K ipfe p b\ fc i pu ff th i e
rf au të ç mba s qui n abe&a t eu nj focti mj; qi
j fuqtienfcïwfuo ccnnenefmiffuccwnjbi/npufie
1 ruïe Jubag^ofNrtiaccgpifrd roffeitotia pon
L'autre page nous montre te Baiser de Judas; au dernier plan, Jésus sur la
montagne des Oliviers, Dans la grande marge, on distingue saint Jean-Baptiste
et la Visitation; dans l'angle, la sibylle cimmérienne,
Kerver n'a pas seulement imprimé des livres d'heures pour son propre
compte, il en a fait plusieurs pour des confrères de Paris et du dehors.
ATELIER DE THIELMAN KERVER
Voici des Heures de ïa Vierge â l'usage de Chalon-sur-Saône, qui! a
imprimées en pour Hugues Pageot, libraire à Dijon' :
Ces Heures rappellent tout a fart la manière de celles que ie libraire-
éditeur Simon Vostrc faisait exécuter â la même époque.
r Hugues ou i Jngnenin Pageot, d'abord relieur
en i438< ensuite libraire â partir île h Di»
jon, en la paroisse Notre-Dame, courait les foires,
où il vendait ses livres. En i J 8 S , il adresse requête
aux nmvenr el esclievins de Dijon en modérai ion
d'impôt : « Supplie 1res Iinmhlemenl Hugnenin
Paigeot, pouvre relyenr de livres deniourant en fa
paroiclie Notre-Dame, qull vous plaise lui mo-
dérer Ij somme de deux francs à laquelle de l'im-
post que on lieve pour l'ayde de xl ni. fr. ouctroyé
an Roy nostre Seigneur il a esté imposé. » On lui
fit remise île trois gros, le 7 mai 1 4 ® S. [Archives
municipales de Dijon, L 6651 — Hngiienin
Pageot, libraire de h paroisse Notre Dame en
i4<po, lion marié, rr est la moitié du lems hors
de reste ville ès foires pour ses affaires ». [Archives
municipales de Dijon, L669. — Dans [es re
quêtes en diminution d'impôts, de 1 4 9 1 ^ 1 4 9 4 ^
figure encore Hugues Pageot, noyant «aucune
pratique sinon de vendre îles livres, ce qui n' est pas
suffisant pour J'enti etenement de son mesnaige».
Archives municipales de Dijon, L 6jo ) — En
i45?C 011 lui accorde une réduction «attendu
qu'il est veuf». Archives municipales de Dijon,
L 6-4. Depuis, Hugues Pageot paraît avoir
réussi dans ses affaires, car snn nom ne fignre pins
dans les demandes de ce genre, et il fail imprimer
â Paris, puni snn compte, les Heures de la Vierge à
l'usage de Cliaion citées ci dessus, qui parurent au
mots d'octobre 1 4 9 9 ■
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Nous donnons ci-dessous des fac-similés des Heures h l’ttsaige de Paris, que
Kerver imprima l'année suivante pour Guillaume Eustace :
£ea pfcitfeff fleures û fufaîgefcc parie fu
|teuf acflmeeo fe.pp.iourfceimitçî
|£€££C,par(ïn:flirfmafe«rui:cpour^uif j
ïfoumeeuftace tenant fa Boutique b ebe ne ta j
Mrantjafreïw pafaiebu co/ïcbefa tÇapeflfe ;
|be meffei^rieurs fes picfibite eu fut fëe grüe j
fbegfcîtm to/ïrbe fa conciergerie a fytna\$t[
Ifainct^cflapfeunnçfriï/fo
O11 trouvera dajis le Manuel du Libraire , de Brujiet (t. V, col. 1 6 \ 5- 1 628),
la liste des éditions des diverses Heures connues pour être sorties des presses
de Kerver. C’est surtout pendant les vingt premières années du xvjc siècle
qu'il a le plus produit.
Les Heures à l'usage de Rome de 1497, ainsi que d'autres, donnent
l'adresse de Kerver sur le pont Saint-Michel, û renseigne de la Licorne .
£p fine fa tafifr te cca pzcfmtce fleures
LinpzÎTtieca P arCflîtfmâ Renier pour 0if
feùrmatfë fîcgope banourtmtfur fepoirt
fainÉ Êl^icflû fa fcufritjLic be 61 £1 to me.
Gilles ou Gillet Remucle, Liégeois, aurait repris la boutique de Kerver sur
le pont Saint-Michel, comme l'indique ce fac-similé.
ATELIER DE TH1ELMÀN KERVER
279
Des Heures i\u même usage, non cttccs par Brunet, furent achevées en
sepiembre Ces Heures sont d’une richesse supérieure encore aux pré-
cédentes, On en Jrouve^ ci-aprés^ plusieurs fac-similés,
Jte pjcfmtce ffcurea a fiifaûjc te K3me
fumitacftetieetf k .çcSûtour te 2&epf cm 6 w
Æ3 par ŒCfJicf
twt ty ganter &&taïtt b ernoimwt a Parts
tt) ùt rue beu ma f urine teuwttfofïcftetfït
^upaucom^bcâCT6orîCoiifiirfcp3tfairîf
® cfltcfa &t\{à$nttcüx Ætcom* ,
Dans ccj achevé d’imprimer, Kerver
des Mathurins, an coin de !a rue de
C’ëtaii la maison du Pht d’Êrdfa, rue îles
Mathurins. Kerver, qui n’en était alors que loca-
taire, en devint plus tard propriétaire, Tl lacheia
t,ooo livrer tournois payée* compiani à Robert
Le Riclte, siiivam acte en date du 4 février 1510
(11. st.;, dont voici un exilait : «Par devani Loys
Berthelemy ei Jaques Delaimay, itotaires du Ruy
nostre dit seigneur, de par In y establis 011 Cliastellet
de Pari*, Ftit jirésem en sa persiimie Roberi Le
Riche, filz île fcit Michel Le Rklie, en sim vivant
garde de la Mon noyé ik Paris et Je feue Am-
broise ChenardjSa fem me , jn issam ei lisant île ses
drois si coin me il ilisuii, lequel affernta par vëriié
1 1 1 1 c de soti propre héritage qui lui estoii et advenu
et es ch en |*ii le trespas et snccessiim il ml ict fèn
Michel Le Riche, son père, et par partage et di-
vision fais en ire In y ei scs coh critiers dndici défunt,
a hty competoit ei a|i|iarienoit, compère ei appar-
lient justement et paisiblement ei non h antre, mie
ni aison , cour, corps d’ostel, derrière lieux apparte-
nances ainsi que sort, sc comporie et exieuil, assis
à Paris en la rue du Palais 1I11 Terme, anlirement
dicie la nie des Mathurins, 011 pend i enseigne du
Phi d'Étem, devam et â l’opposite de fostel de
Cl u n y, te n ai 1 1 J une part et faisant le coin de la me
de Sorbonne, et d an ire partei aboutissant par der-
rière en partie au colliege de Sorbimne ou demeure
â présent maistre iMichel RouUanger, et en aulire
part aboutissant à une peiiie maison apparienant
and ict colliege de Sorbonne 1111 demeure le poriier
dudit Sorbonne en la censive de Sain t-Renoît le
Besionrnë it Paris, chargée iTtin denier tottrnois de
donne l’adresse de son imprimerie^ rue
Sorbonne, en face l’hôtel de Clutiyh
cens par an sans aulires charges, laquelle maison,
enur, lieux et appartenances ainsi comme sort, se
coin [lotte et exiend de ioiiics |ttrs liault ei bas
devaitt et derrière, en loing, en le tons et parfons
aitssi a|i|iarienans audit Rnberi Le Ricfie
dit est. — Icellny Roberi Le Riche de son bun
gré, lionne vu Ion k , propre niiiiivem en t ei certaine
scieitce, saits force, erreur, cnntraincie on aidciiue
décevante, sur ce bien ailvïsë, conseille, ponrven
ei délibéré, si comme il disoit, recogmii et cou
fessa en la présence ei par devant lesdits noiaircs,
comme en droit jngemen 1 , pir devant 11 11 ns, avoir
vendu, cédé, transporte ci délaissé ei par la teneur
de ces présemes leitrcs vend, cède, iransporte ei
délaisse des mainmmii à tonsjnrs, promis ei prn
met garantir de livrer et défendre à ses propres
enutz ei ikspens envers et comrc tous de Unis
troubles, ilebies, lettres , obligations, ypoihecqnes,
dons, douaires, engagemcos, ventes, eschanges,
cessions, transporte et de ions autres desionrbiei^
et einpeschemeos qnelzconques à Tielman Ker
ver, marchant libraire de l'Université de Paris et
imprimeur de livres, bonrgois de Paris h ce pré-
sent acheteur pour lu y, scs hoirs et aianscaitse pour
en jotr, par ledict achcicnr sesdicts hoirs ei aians
caitse comme de sa clmse, vray ei loyal aopiest,
— - Cesie vente fâicte moyennant la e de
mille livres tournois ijtte ledici Roberi Le Riche
en cuiJëfsj jxittr ce avoir eu ei recen dndici Tiel
man Kerver, et qiti payée, rom pi ée et n i>m lirëe In y
a esié présens lesdicis 11 maires en cinq cens qua
ran te cscus dor au snleil et le surplus cit mon noyé
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
2S0
Cette composition nous montre Reihsabée au bain, David semble conce-
voir le projet cl envoyer Uric au danger, comme paraît l'indiquer, au dernier
plan, la bataille où ce dernier trouva la mort :
Trois épisodes de la vie de la Vierge sont d'une exécution remarquable-
Voici d'abord la Présentation au Temple, quarante jours après la naissance
de l'Enfant Jésus- Simeon est heureux de contempler le Messie.
dnnt i[ se ri 11 L pour contant, liien pave et a^réê
et en ipiicta et en ipiicie fi toujours sans rappel
ieilici acheteur, sesdicts hoirs et a va ns cause 1- c ions
mures -1 < 1 1 1 i en appartient, et en ce faisant, ledict
Robert Le Riche, vendeur, céda et transporta et
délaissa, enk- ci transporte and in Tielinan Kerver,
ndiciciir pour Jny, ses hoirs ei a vans cause, imis
[es drois et de propriété ei île saisine, seigneurie,
possession, noms, raisons, aérions réelles, persnr
ne[les et possessoii es , mixtes, directes, [c\écs ex-
presses etanhres <ln> s qiielz.cnnqiies 1 1 1 ii 1 a voit. . .
sur ladlcie maison ... Le roaritv ipun jmir de le
vrier mi[ cinq cens et non i". « (Archives nationales,
Censier de Sdhn -Benoit, fol- 1 io-i 1 1
ATELIER DE THIELMAN KERVER
pi
Hérode ordonna d'égorger tons les enfants mâles de la contrée, pensant,
par ce moyen, atteindre Jésus, Mais un ange apparui en songe a Joseph et
lui ordonna de fuir en Egypte avec fa mcre et l'enfant.
La Descente du Saint-Esprit est une des planches les mieux réussies des
Hcnres de Kcrver, tant au point de vue de fa disposition des personnages que
de fa finesse des tailles,
La Vierge est an milieu des disciples rassemblés pour la fête de fa Pente-
côte, Le Saint-Esprit descend du Clef et s’arrête, sous forme de langues de
feu, au-dessus des assistants.
Toutes ces pfanches sont entourées de marges finement illustrées, dont les
sujets principaux sont tirés de TEcriture sainte,
n. 36
mtiujliije ltiOilJ '• ,
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
282
Le Triomphe de la Mon est une composition qui peut rivaliser avec ies illus-
trations precedentes. L'arcature7 de style flamboyant, est ornée d'une sta-
tuaire de squelettes en harmonie avec le sujet principal ■
La Mort saisit un riche seigneur qu'elle terrasse, et brandit une longue
flèche acérée pour le transpercer.
Au second plan, le pauvre .lob7 sur son fnmier7 semble attendre sa fin
avec résignation.
Pour cette dernière gravure, le dessinateur s’est visiblement inspiré, mais
en les simplifiant, de la plupart des planches relatives aux Trois Morts et aux
Trois Vifs 1er minant presque lomes les Danses macabres éditées par plusieurs
libraires de la fin du xvc siècle
ATELIER DE THIELMÀN KERVER
28 3
Patnn les livres mitres que les Heures qui sont sotns d es presses de Kerver,
011 remarque 1111c édition du Compendium ou abrégé de l'Histoire de France,
par Robert Gagnin. Le titre et les légendes sont imprimés en petits caractères
dans une grande gravure sur bois tenant toute la page.
36,
204
HISTOIRE DE LTMPRÏMER1E EN FRANCE
Dans cette planche sont représentes les insignes des rois de France, avec
lecti fleurdelisé et couronné, au sommet de la colonne de Foi et de Justice,
flanquée à gauche de saint Denis portant sa tête, à droite de saint Remi
tenant la sainte Ampoule; autour sont placées les armoiries des donz.e pairies
de France. À ht dernière page, on lit des vers de Josse Bade, relatant, entre
antres faits, la chute du pont Saint-Michel :
kododBaiîijAft^lÎjdeopcrishuiüsaccdïîonc
attp augroento Ad kétoré; cul faluté di'dbCarmcn*
Candide ne dubftesi ufta çra repon ere kâor/
CuJrius acmulro diD'usex/topus.
Aeceflere eteitf m/quas gallia poflîtkf/vrbeff
Cun daqj gatlorum ftib dttfone loca*
Han di o i cm comité primçua ab origine duûfî
Atqjalia in proprifs plurima itmftalods.
Vrtdea'mufcpfibt. rifh eu fiinereCarli
Oftaui:& rocofuneris oFIïdo.
Mœftaqj Pa rrhf Gis magrtf difruprio ponds:
Ad uenmfcp duds caulâtp iulhad*
Qufnadeo regum dartfïîma gefta duorutru
Quorum ma ç /pocensicala rerra/ruft.
Ergoagedum reducem lodoicum galîia rege5
Vïûoi emMubrisconrpi'ce ïçtaîolf*
Cofifpïttrenforcs fpecïm en qj lutetia morum:
Et normannetui perlegeiura fori*
dddfrionfbus Lfbn'qj vni'us a«eflîondocupletatu:& non fëgnf accucfrione a mm#
disteiruydmprefïïtdiL'gens acpituschaltogi aphusThidmanus keiuer/nindyto
pari ifïoi fi gym nafio fmp élis optf m oru bibïiop olarum Dura ndf gci leriï 1 oân is
panu . Anno grç que iublkus vodr a n acaïi chi iflfacio. JV1. quingê cefïm o*Ad idus
ianurfes* Deogratiç.
O.anes tartharum côpb'eationcs furtt temç.
ATELIER DE THIELMÀN KERVER
185
Ce livre, qui fut achevé le 1" janvier de Tannée du Jubile 1500', esc
imprimé avec les beaux caracicrcs romains que Georges Volff avait apportés
à Thidman Kerver.
Kerver s'est servi de deux sortes de caractères gothiques pour scs différents
livres d'heures.
Le pins gros est une bâtarde de 12 points, dont voici l'alphabet :
S C fc> £
tt6ct>efeÇiftf»ntjnt)opqrï6ftu^?y>j
a 69?(tCi*rpnm9nn93ppp£pp^q ptpqîr ïfpe fft901&
C )
L'autre, pins petit, de 10 points, a une très grande ressemblance avec celui
d'Éticnnc Jchannot, dont il 11e diffère que par des nuances presque imper-
ceptibles :
aflcDrf(S0tfrfmrijru)cpqiieftu^çj>j ff ff (ï * : r1 * '
5 iS b9£tT 1 iTrîi m9fï ri9ü ji p,pfj Hçptyvji f tp£Et ï£
Kerver a travaillé pour son compatriote Hans, de Coblentz, pour Jean
Petit, pour Durand Geriier et pour Gillet Rcmaclc. Lu 1 J 99 , il emploie
la formule suivante : «Imprimé par lait et l'industrie de Thiclman Kerver,
Allemand» [hupressinn nvre nîqut hulusnid T/ùeluuuuii K errer T'enfouis). Il se qua-
lifie de 4Ay pogr a p h e d i ( i gen t et lubilc» ( di/ig tas ne pci v 'rus ch nlcagrnph as) £ à I a
fin de l'édition du Compendium de Gagnin que nous venons de citer; il se
décerne ensuite le titre du * plus habile des imprimeurs» et indique son pays
d'origine a la fin d'une edi 1 ion de Virgile : «Thiclman Kerver, de Coblentz,
le pins habile des imprimeurs, a imprimé ee livre et Ta achevé dans la célébré
Université de Paris» ( Qaaprcsslr péri dssi mus calcogmphovuiu I hkhuanuu.s Kerver
Cmiflurntïnas absolmqae in laclym Parisiomui ncndcuiin).
£ Kerver a date te livre selon le cornant romain c£e;>t- à- dire du premier de ce mois. La chute du
commerçant à la fête de Noê'l{*f AW/; CAïj/âtw’ £ pont Saint-Michel ( qui avait eu lieu le 2} oclohre
le 25 décembre, et du jour des ides de janvier, i4<?9 t était un événement tout récent.
286
HISTOIRE DE U IMPRIMERIE EN FRANCE
Thielimm Kifver ctait marié avec Yolande Bonhomme, qui descendait
d'une des plus ancienne familles de libraires parisiens. Il eut d'elle plusieurs
enfants, qui tous se firent typographes et sc distinguèrent dans leur métier
au cours du xvic siècle1.
Thielman Kcrver mourus sans doute vers
1 5 n4 ou i 5 2 5. Sa veuve imprima en 1 5 2 5 = Il fit
plusieurs fondations, dil La C: lï [le. Oesi fny qui
a fait faire la grande vllre qui est sur h porte de
legfise île Saint- Benoist, du cosid lies ClHniers,
en 1525, où Ton voil cette marque T + K sou-
tenue de licornes. t!i]e esi remarquable pour estrg
une des p[us belles viircs de Paris. » [Histoire de
fffmprhïierk } p. 76; ouvrage cilé). — EtmcH cure
de ia paroisse Saini- Benoîl, dit que cHciaii & la
grande vilre de ta chapelle des Fouis, on il y a
pour marque T + K. » , Chrou&hgk hlsterlqwe de Mes-
sieurs les Curés de Sniut- Benoit; Paris, G. Desprez,
1 75 2, in- 1 2, p. 4 S’)' — " ^ a ^ii fr're aussi celle
qui esl au-dessus du mais ire -a 11 tel de féglise des
RR. PP. Mathuri us, où Ton voil lamesme marque,
comme aussi sur plusieurs autres ornements quHiï
a dormez à ces deux églises, dans Tune desquelles
il a été enterre. * {Histoire de Fh Priâtes' ie< pt 76 ;
ouvrage cité. J
CHAPITRE XXXIX
L1MPRIMERÏ1 À PARIS
ATELIER DE NICOLE DE LA BARRE
(' 497"' 5°°)
Antécédents universitaires de Nicole de La Barrer — Son association avec Denidel. — La Vk
du terrible Robert Je DyahJe, — La Légende dorée eu funçoi.s. - — La Vk de r ah te te Reg ne. —
La Dawse Macabre , — Marques de Ntcole de La Barre. — Ses différentes demeitres.
L’ imprimeur Nicole de La Barre, originaire de Soïssons on des environs
[dioccsb Suessioiïf/isis)7 etatt maître es arts1 * * * * * * * IX.
Avant de sc faire imprimeur, il avait etc régent, c’esniridire professeur
enseignant en l'Université de Paris2,
Son premier livre conmt, avec date certaine est La Vk du terrible Robert k
Dyable y petit in-qnarto de 2 6 feuillets, date du 2 avril 1497-
1 Nous relevons les inscriptions suivantes de
Nicole de La Barre dans le livre des nominations
att* bénéfices des maîtres es arts de Sorbonne pen-
dant les années qntsuivent : t4ÿz. « Rnwhv maiua
An 11 11 rtiuî uenageriiid seemidi die p'kua tnciiris Manié
ju reetevia ni agistri Aiiehaefu Patiyen De Barra.
Mu, Nicholans de Barra, in artibns magister, dio-
cesis Suessionensis se nomittnt ad tolhtionem , etc. H
dominornm, episcopi Snessioncnsis H decani et ca-
pituli eedesie CîitKedrîilïs singnlor unique canon i-
cornm ejnsdem diocesis et ad collationem H etc.,
episcopt Carnotensis neenon domini decani et capi-
tuli singuloinmque canon icorum , ejusdem eedesie
cathedralis. » - aSef tiir wtnina mwiiia
tenu 11 in reetoria discreti vin Cotveüi de Delf... aime
IX vu ii i 1 11 iJlesti 1 c ^wadringew Am n l1 n onageshno ter do die
p-iuui ineiub' Aîardit Dr Barra. N icnians île Barra
îirtinni magister, diocesis Sttessionensis ad collatio-
nem Rev. in Christo Patrts et domini abbatis Saiu ti
Medardi Suessionensis ordtnis Saitcti Benedicti. m
1 ^ Rendus mi il/ia nouiiafftirniu venerabi/is et
rcientipei t\t agir fri Jdranwis Boire niiï aime Uiibn-sitaik
Pai isieusiï rectûris aimi iXiiiiiii miY/cmn; qnadviugeu
teduii imiagejiim scgtiim Æcï secmde iiihijL ALirdi
De Bahra. Nicolaus île Barra in artibns magister
se nominat ad collationem, etc., decant ec capi-
tuli Meldensis et ad collationem episcopi* decatti
et capimli Lattdimcnsis. ?■ Aicbives de TUm
vers i té.
' Cette qualité lui est donnée sons le rectorat
de Robert Cornet, nommé le 4 niats ■ 4^4 :
«Df La Barre, Nicolaus de la Barre in mibus
magister, recels ad collationem, etc., decani et
capitnli singnlorttmque canonicorum eedesie col-
legîate SHancti Frambandi de Stlvanecto et epi-
scopiHdecatttH capitnlt stngnlorttnu|iie canonicorum
ecclcsie cathcdralis Morinensis. » — Archives de
TUni versitë.
288
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Nicole de La Barre demeurait, à cette date, rue de la Harpe, devant l'Escu
de France .
La Vit du terrible Robert le Dyahk, imprimée par de La Barre, est un livre
dont il n'en existe pins aucun exemplaire dans les bibliothèques publiques
de France; le seul que lions ayons pu découvrir de cette édition se trouve en
Autriche, à la Bibliothèque impériale de Vienne.
Nous en reproduisons ci-dessous le titre ainsi que la dernière page :
ÏDufrob
roGerf
ûcroifar ef epaufeet ta forç cffrtfït'cnne * Æar fane reflenf
menoif guerreaup (arrime/ ef feefofïrutfW .tarif tic
fccpouoifrçmcr^qfScfquitfiofffcm^fujgrfltÇofificut^
Ëûnncrcnamccn)foi)Stu5tparfoutforjpa^e:mHftt:5m£
fotjpete Uoffcrt;ratfo?Gc«iï>ïcfqui^tfatattcmSttuf^s
eijfa^GcfcHtsioure.îDicii par foij m finie puifpkeno^
Go m t fi 0ï ci) et fi fain et émît 8 iurt t[ et) fa fi rç Gc noj f o u t s
K03 ameepttiffent auet feeftute Sofer fa fus et] fa gfot'rc
ctcrncffcauccfoueGnioitjfam^ et faincfesGeparaGie ,
ppiffl fa 8ic GetRoffat k BçaGfcJmpimtcea
P atie par^ija ifï re>Tlïco fr ffe ta fia tre Gono ti r â 1 cif fa tue
GefaÇarpcfouant ïeftu Gc^tancr ^eBmgtGcu^icfme
tour Gu tnoçe Gc autifïaq tntfquaftc cens quattcSingfî
Gtpfrpf,
La gravure sur bois du titre est répétée au verso. Le texte finit au recto
du dernier feuillet; il est suivi de ['achevé d'imprimer. La marque de Nicole
de La Barre, renfermant son monogramme et sa devise, est placée au verso de
ce feuillet.
Bru net cite de lui Le Salve Regïna eu fmnçoys fait à la louange de la glorieuse
Vierge Àfarie , pièce en vers de 6 feuillets in-quarto, sans date, avec une grande
ATELIER DE NICOLE DE LA BARRE 289
figure sur Bois de V 'Annonciation au verso du titre et la marque de Nicole
de La Barre a la fin. (. Manuel du Libraire , tA, col. 100.)
Nous trouvons de Lu Barre associe avec Antoine Denidel, maître es arts
comme lui , a une époque qui n’est pas indiquée d’une façon précise, mais
qui pourrait bien être celle de ses débuts, dès 1496? avant son établissement
dans la rue de la Harpe.
Les deux associés impriment, au college de Coqueret, le poème composé
au moyen âge" par un évêque du nom de Thibault, sous l’intitulé suivant :
Physinlagns yenerabilis Theahaldi dotions et episcopi varia merromin lege canrexms deliten-
tisqne énergie complexns cïrca dnodecini aninialium nain ras allegarice expari ras.
Sur le titre de ce livret 011 voit la marque de Nicole de La Barre l'achevé
d'imprimer, qui est au nom des deux confrères associés, est ainsi formulé* :
Impressvm Parisim in Collegia de Coq item per Andin ni n ni Déni de/ et Nkboimnn de Barra
in ardhtts magistros .
Nous connaissons deux autres produits de cetie association. L'un est le
recueil des Saphisnu.au Bn ridant , petit in-quarto, sur le titre duquel on trouve
bi même marque de Nicole de La Barre, et qui se termine par ce colophon
placé à la fin de la table : Sapldsmatu doakumi B uri dm à novisshne per Magistrn.ni
Ant/wninnt Denidel et Nic&iaum de Barra in artihus magistrat PamiiLs in pressa féliciter
expi ici n nt . (Voir fac-similé, p. 2 6t\.) L’autre est un volume petit in-octavo,
traitant de questions spéciales de droit civil et ecclésiastique, qui commence
par un ouvrage de" Bernard Lauret, premier président an Parlement de Tou-
louse, intitulé : Excel le a ri ssi ni i utrinsqnc fi ris doc ta ris egrrgri viri Donnai Bernard/
La tiret i priai i presi demis in suprema parlement} caria Eh alose exinriri casas in qui h ns
jndex seadur/s patesr inan ns in persan fis clericomin sine ment excamninnicaiioins impanax
ineipiient féliciter, et se termine par le chapitre De AU mentis , du jurisconsulte
Barthole. (Voir iac-simiiés, p. 26}.)
L’achevé d'imprimer de ce volume indique le cniic+gc de Coqucret comme
lieu d’impression f I in pressant Paris tas in Collegia de Caqueter per Anr/ioninni Denidel
et Nicltalattnt de Barra ht arri/ms mugis iras).
Le 6 septembre 1/199, Maître Nicole de La Barre achevait l’impression de
La Légende durer en français, volume petit in-Iolio à deux colonnes de 4 3 lignes
par page pleine, composé de 304 feuillets chiffrés. Les caractères avec les
quels ce livre est imprimé sont des fontes qui avaient dé"jâ servi â Denis
Meslicr. (Voir alphabet, p. 114*}
37
u.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
2ÿO
Nous donnons ci-dessous le fac-similé du titre de La Légende dorée sortie
des presses de Nicole de La Barre, avec i ‘initiale historiée qui représente Ève
tenant la pomme de Tarbre du frujt défendu :
légende Bo:ee
en Jfrancois nou
uellemét imprimée a Parte*
Au verso du tjtre7 on remarque la grande planche de la Cour céleste et des
S nuits du Paradis, que nous avons signalée dans U Ordinaire des Chresùms imprimé
par le Petit Laurens à Paris. (Voir fac-similé, p. j ip. )
Le bojs de cette planche passait de mani en main, li revenait de Lyon, où
il avait figuré dans une édition de J^a Légende dorée imprimée le 20 juillet
1 4^7 par Jean de Vingie, lypographe originaite de Picardie, établi dans ccttc
ville. L’édition de Nicole de La Barre contient une quantité de petites figures
de saints et de saintes qui proviennent d’une édition antérieure faîte à Paris
en mai 1 /\ÿ6. Ce matériel d ‘illustrât ton avait été loué oit piété pour un temps
déterminé. Après avoir utilisé ces Lois dans (édition lyonnaise, Jean de Vingfe
les avait renvuyés a Paris, où i( (es avait empruntés; ds reparaissaient dans
l'édition donnée trois ans après par de La Barre.
ATELIER DE NICOLE DE LA BARRE
LA LÉGENDE DORÉE EN FRANÇOIS
IMPRIMÉE LE 6 S EPTUJVl lî K E 1 4^9 rAR ^lcOLL 1>F. LA DARRE POUR SIMON VQSTRE
Première page.
0e Gx^uenf Se tiaflrcfei gneurï
cSmence fil fegenD* Doiee ü> fean
ctrçs*i£tpîemtci:cmenf DcfoiïucMt henoftee
feignent,
jouent De tiofhe feiÿ
gneu t tft fait pat qua
tcefepmaLiesa ftgniÿ
fi^r qfjfaMfquafcc a&
uenetuife, ce(iaffauoie
ci) cfiait/ctjtuort/ et)
p?fre;fitf)mgrtu?f i£t
Defa8ermceeftpmaG
neefta patne finie :pouete que fa gfoicrDes
faite q lu fe uc fera 85ne e a a 0 reniée D nu ? c 0 e
ne fauffiia iatuaieft pouce 4 fcj3mt> 1 tefpôf
bu ptuiec 8imiïclje 8c faDuent a ppfe t fe gfo ^
ci a p? i q co nfi€f q uatee 6e c s p ru ft fï gu ifi'ec
fes 8e u 3f f i f 5 aD ueneui ?s 1£b u trffo i e frgfi
fe ne fa it tu eu no q fo îs De D eup ;ce (laffa u o it
trçcÇdt/aau iugaueut:fi<Smcifc(tei)fDffi
ce 8kc(Up f ?ps : pont te Sa eftee que fa irune
8efa8uentefl partie De io^pactie 8e pfrue,
iTat poue faSuenemen t e t) tfyait fa icune e (t
Dicte Se ioçe;pou 'faeaifot)Defa6enue Dufu
gemgkTaieuuee(lD£cfeDepfeut*c£ïfpouecw
fï e c^o fe D cm 5 [l tet frg fife d) 3fc au cutj c§àn t
Deioçcfignifiantfa8ucttt8e tutfeticoîSecf
Se epuffa(iot):(i auffç tfâte fermant Depfrue
pour .aD uene mît Dr fa tcteiSfe tufïice f£t et)
faDuertfm?tct)d}mtpeu& eftee Eeuejtcoçft
cfîo fes , jCrflafJauo it fa t o nue u a6 fe te 8 u 6e
nk/faueceffiee&efa6euuc(ife«iDufftt&icef
Fe-iacouueua8feee&u6mtctpeutPccpieÿ
mieretuenf 8e fa partie ï>e f05mequifutpie
imecemenfEaiucu njfauaturepfcDefffluâ
Se tongnoç|fauce Diurne : cae aaoneques if
cÇeut erçtuauuaifesecreuts De ç8ofafric/ct
poucce fut If ccnttamt De 8iee*$ice enfumiÿ
nefes^euf^4(ïc*i^tp^t@apie«6tntfafo^ç6
mauEant erçfaqueffe tffutSaTcu 8tn8 pouÿ
mt comme tf euftpacauanf ceçe* jfntft pas
nufqui cotmtian5epfnaq«ifacompfi(feuf *
2a enD toit e (t fe uffrm eut rnfeigtie / tuais if
neft pas Sefiure 8upec0e/ne a$)ca fret) fak
tepae aufcunegtaee:ffpûuccef«fifjftatnt
8e Dite if^a6iet)qm cotum3&e / mais if nça
p er fo u ne q ui acotu p fiffe , Æt a Doncija fe fifj
De8ieu6inf£onurufl8femlf quauf f^omme
eut e^e Samcu Deignoiattec (iDe impui|fau£
ce :tar fif f up 6 enu auant pat a & u ? tu ce q u e
fÇomtueeup&ipquifeupeufafutpfestueÿf
cftrs:(ipouecene fuf ifpasagreaBfea fa me
Î>eefrte*5eca&em3t efFe client nDue p Sa pfie
8u temps:car if Sinf et) fapfanfe Du temps »
88 1 fapo ftee Dit a'up gafat ' fs au qu af ne fm e
cfjipLUflcftîenucpfante DurêpsaSïtfaittÉ
augü Pfq 8if 4 mouft De g?s 8tëf * pourquoi
u e6 int iefu cti p au3t * po ue et 4 fa p faute 8u
tîp s ncftoçf pas 6emie p fa t^perance De ec£
fu ç par q ui fes t e mps fbti t fait j *iSt qu 3t fa
p tarife fut 6e n ue : if S int ce fu p q n o ? ftefin ca
Du temps , iSt nousDefiuce Du temps nous
fortunes a Satie a teffe pDutafï ete ou ifn^a
nu f tîp s eecetu f t effe eft ait? Sue 8e fap ÿ
tic De fa pfajjeef De fa tuafaSieSniuetfefie ,
po u cce q uc q uâf fa mafa8f e e [îo çt 6 u iu ec fef
fe eeftoit c^ofe côueuafi fe 8e ç mettre meDcct
ti e 6 niu e tfe ffc/8oti f faint £) u gu (lit) 8tt 4 fe
geanf m^iee SftaDonc fa çr8t tuafaDie q geÿ
fait p f o ut fe tu ou8e îc8 me feg fife De nio nftzc
et) feptî anciennes q font efiâtees et) fa&u£t
8euaffanatiuifei£tm5jïtefemuftipfietu?Ê
8e fa mafaD ie: j a c f* afaitj if ceq uie et fe êe m e
De Du tu e D rci i) ;(ta uff^ au3t fa 8 u it Du f i fj De
DieuetjcÇaiteflionsfgnoianSiiaucugfejeÉ
oSft'gej au;p p ai n es gDucaÛiesifageu s aup
DiaSfes fie 3 De mauuaifes co ufhunes^ enue
foppet et) fenefaes iz tÇaffe; De no(he paçsstf
pouece auto us mefliec De Docfeue De reDetu ÿ
pfeu t/ De D efiu teut/ De fo u fï taçe ur/ 8e enfti
tu iu eu r/ft De fa u fu eut: a po uecc 4 u 0? e (ft5s
ignore (tuions mefliec Defïeeeufcignej : ef
pource Sifousuous et) fa Bmiere antienne*
£D fageffe q ç(fe^ Çois De fa SoueÇe 8u Çauft
Dieu*$ite Senej uo^enfeignet fa6o^e 8c fai
ge fjr*tu ais petit pio u fitaft cefa fe n c fuffî8s
enfetgue3 De fopf fe nous ne fuflîonspoinf
3-
V
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
LA LÉGENDE DORÉE EN FRANÇOIS
IMPRIMÉE LE 6 SEPTEMBRE I | '} p PAR NICOLE DE LA BARRE POUR El MON VOSTRE
Dernière pnge eriw l'rfchevé a imprimer,
ÎDefamcre ©friKtffefue* ^fue#Tet,cwfltfî
aouflcrfafatntfeDtfmcfrsOfeÿijffei; fluoçt
f i fe feua Srtg granf o:age De pfuçe d8e fient
qmmouftt<DU0fafceouutters/efefrefeSfl
m et f re fl f er <e eij oiaifo t} n tnrfl Unît fa p fuçe
ceffaou&ïf djâp/p cjjcoçt furfo?
0 emifroq * par fein £ affoft Sne força fa fa tn £
cfe M^efûuOédrifmcnffefeiiagtflrifNm
pefle 8e Sent quf fa nef granDemft8e0afo|?t
(ïfee SnDes fifojtfafftnenorçentquefanef
a 0ici) peu eflott couuerfe, lois effe fS8t£ fes
marne au aefep) <equer5t fa^De De noffre fri
gneue : (t fauta flfafîpeflc fi ut pa ffee* £0 ouft
8autres mitaefrs fana nom0ic ftfl nofïtefcf
gtieu t po ur famoitr 8e fa fam 1 f e/ fai} (Te 8 e fy
q uift et} et fl fîeeft p fatn 1 0 1 Sce f us p 8r 0 jen B
p fus De q mut 8 i n g f 5 ans: (t efTc f te fp afffl fe
froifïefme (out 8e j^uÈct/puis f«ï eufeecee
au motif Dtparfs wfti® oppeffe mon tpafc et
mafntenâf Dit fe mont (atnrfe gcneuicfuei
fegfitfefatnt piètre p (aintpauf: fa^ffe c3e0ie
tft au gmîctmîf fc roç (bçs taDis appeffr cfb
«ça fifl fatrefftetrcmft Scfafiicrgepûurqf
omoutufifl graeeflmaïfî pi îfônitmM fotj
f rcfpaffi menf/d aptes aDuinlieuf moufif De
0 eaufp mieaefes * Hu frpuf 63e 8e ta farnefe
Stcrge fut apoife 8ng feunc Çôme q eflorçf fï
m aftiDe 0 e fa pictre 3 fes firçsuauorëf nuffe
cfpeiSceSefa 8fe/erç ^r5s pfeursdDoufcuts
fe omenerîf eij rei}rât farç&c De fa Siergc/fliS
fofî aptes feue oiaifS faicfefa p iettefep)rçf|ïf
p fufau (frç faiijef torçcup c5e flf ncufloncqs
eu mafaDic.&ng auf re ij&me rçSlnt qui Sou
fm( (ers 0 cfo ngnoç t au 0 im en tÇe/ fïfc»> p m
gnçfnoflref ^neur:cfldffurç fifftsmafns
fî confrairï es q uif n e po uoçt 0e fongn et aup
flattes i ours/tf faj repemçfl (i ceu3ea au pe
cÇte dS(utaufom0efluDefa8t£eae:{tfffeeqs
pfoura S^ffa d ptta Ècuofctïif/fe feij&emafi)
ii tourna fout fa fy fouant noflte (ef antur
et fa Si erge, Sptrs fe f eefpflffemcnf De fa fle?
notfleSierge ma Dam e faïete gmeui efue
afpguce S ne iflmpe a foij fepuCeteeif faqurffe
f^u^ffe fbui8ogt comme feaue cp) fontaine .
^Ceoçs 0e8te Serf us t fatfoif nojfeefctgfU
taifefeuçar&oçtfouftours % (§ntfft point
itflp p ef (ffo tt: fif uç ffe Tes m a fa Des guaei ffo if
flfn (1 0 um f f fa Stctge tôt poteffem £ nt q p fa s
(jaBonDammcnt oeuurc es ornes pot fes mw
rifeftefpfatueffrment*Sufepufeee De fafitef
ge 8 tnf Sfi g $0 m me q uf 8e fong f îp s uouoi f
p a 1 fe n e S eu me fes tfetQ c^an te renf ou
tom mujj De fa m eff ttJ\ ffurntu a fatittf} tuanj
fu p er fe eu u uj f uuuj .iC eflfl0 ici ;fîte Dieu eu £
fumme fa face fut foi) fetuffeut * Jfpflifflef
8 eit p ai fa grâce 8e & f eu ef De foi nef e <Ü5ene
ufefue.
H faneur et fouenge De fteu fepecefoi !
puiffa id/Se fa Siergi S^arie/ef 8etoufe fa
corn t cefe flieffe De paeaDis/ oef! oc^eueeDe
(mpitmee o padsceflcpiefmte fegcnDcej)
fe9to^s,paematftcc JHicofe8effl0arce 8cÿ
mourantei) fo iuc8eCa$flrpe8euâfrefru8e
fr5ce pour fe8(t Defa 8am/ef pour ^mojj
Soflee H0iaire8emouranf eqffltucncufue
nûflreSameîflfeflfcfgne faintJeÇflqfeuagc
fifle *ïm)mtfquflfrectns quatre Srngt^ et
Dtfpneuf/ Xeffptrfme iom^t Sepum^
ATELIER DE NICOLE DE LA BARRE
293
Cette édition de La Légende dorée a été faite par Maître Nicole de La Barre, de
compte à demi avec I éditeur parisien Simon Vostre. La marque d'imprimeiiT,
avec la devise Bénédicité et uolïte maUAkm : hcc dixit Dominas, occupe le verso
du dernier feuillet :
Ce livre, ia plus importante production de Nicole de La Barre, est d'une
rareté extraordinaire. Depuis des années, nous !e cherchions vainement dans
tontes les bibliothèques de l'Europe, lorsque lions avons fini par le découvrir
chez un de nos amis qui a bien voulu le céder, par notre entremise, à la
Bibliothèque nationale oîi il ne courra pins le risque de disparaître, comme
c'est le cas pour certains livres raies dont la trace est suivie quelque temps
et qui finissent par s'égarer dans les collections privées.
Le 2 octobre 1499, Nicole de La Barre imprimait pour Alexandre Aliate,
de Milan, alors installé devant le collège de La Marche, à Paris, un petit
livre in-quarto, !' Ekgtmtuimm precepta , dont voici l'achevé d'imprimer:
C EleçaMl a i fl cçplfl ozatlonü t>e lûtf n là oia rion ibu b q: tta t et5
pon^iDi'e ‘Ticcnon^kccpiadcpnuaiiimi^miiiwuTn biojitcr
Heurêiitio t>c va Lia vi «Lioiunitidïe collecta felïcïlci fimuni*
pjcItiJmlPaïiriuepcrlHlcolaijm De barra manibuoHUgilïrü: jp
Hlejràüio alyaie DeZDeoïolano. Cômoràlc ante collegïfl ït)ai ebe
3nn j oonu ni tri i lïdîmc q uao; pigé i ef;ujo u ona gefi mortono * 0 ic
wi o fecunuamenfïo
Le caractère, différent de celai de La Légende dorée, provenait des fontes
de Denidel, l'ancien associé de Nicole de La Barre. (Voir alphabet, p. 264.}
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
^94
Le 3 o avril j 500, Nicole de La Barre imprime, a son nom seul et à
] adresse de la rue de la Harpe, La Vie S aï ne te Régné 3 vierge et m art ire.
Le dire, en deux lignes, est suivi d'une petite figure gravée sur bois à gros
traits, qui nous montre la sainte tenant la palme du martyre :
Le verso du dernier Iciniiet est occupe par deux petnes figures sur bois,
dom l une, reproduite ci-dessous en fac-similé, représente le martyre de
sainte Lnce :
C'est une copie du meme sujet que !’on trouve dans l'édition de La Légende
datée ; imprimée par Jean Du Pré en 148p. (Voir t. Pr, p. 2yo. )
ATELIER DE NICOLE DE LA BARRE
295
La Vie Smucre Régné est un petit in-quarto de 13 feuillets, dont chaque
page contient trois stro plies de onze vers; ii se termine par un achevé d’im-
primer donnant le nom de fauteur. Maître Jean Piquelin, chapelain de la
sainte chapelle du Palais royal, a Paris V Le caractère nous a paru être celui
de Denis Mes lier, un peu usé, comme dans le livre précédent. La pièce de
vers finale, en rimes entre- croisées et reilou Liées, à laquelle se mêlent des
rébus, est d'une facture assez originale. En voici le fac-similé :
3fttejHma0feno0fe
ÆJuiiatttcfafteBifu
6e CMp« et
H iejue ftfj De Dieu fe
fia d k anufft foiee mm
/ïuf 6fc[me iwe ni foefje im
iZtfaomftHvLÏfcwta
Ski mc£e tegne tu fauc et
|D 1 ur tant S teege et pu<*f!e
jetepr; wtttpttoft fes
ffîue fa cjjaic/fa 6ga0re/£f fe
£>ont fur mo^ meme Dont fuis
Ætemdfeioçertfbu
ïafucÉubomu tcûfup
Je ttims atoç criant $ef
jHouS a moutonner te
6amc
pete
#e mttj 6e facteur fîf Bo? pfoift
SÛut fa fegen 6e a fait g mettre®
^Craituerce patcegcâfcoupfet
pienant feepimerc^ feawe
finit fa fegê6e mo&anK
fainctc RegneBiergettmatfite
compojee par tnaf|fee Jeflat) pi*
quefirç/ cfjapeffaii) 6e fa f ainct e
cgipetTe6upafate^çaf apariff
0t impiimee par roaijtr nfeafe
6 e fa Oacre 6attourant eq faoie
6efa Çetpeaparie Jarç mif cinq
cens/ fe 6cuûn:umt 6aurffi
Ces caractères sont fes mêmes que ceux: du texte de La Légende dorée , qui
provenaient du matériel de Denis Meslier.
’ Cetie cdiiïon rarissime* dont Ees bibliographes
ne font pas mention, faii partie de la §ibliotlux[iic
du baron James de Rothschild. Elle est minutieux
sement décrite par Aï. hmife Picot > membre de
riiisLimt, dans le Catalogue des livres composant
cette collection (t. br, p. aSj’-iSS).
1 96
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Les mauvais vers de la fin sont acrostiches. En prenant la première lettre
de chacun, on trouve le nom de Johannes Piqueli.n :
Inestimable noble dame
Où n‘a tache ne vimpère (
Humble espouse de corps ci d£àme
A Jésus filz de Dieu le Père.
Noble ancellc soies moy mère.
Nul blasme n£as ne niche immonde,
El là où est d oui leur amère
Saincie Régné lu lave ci monde.
Pour tant vierge cJ pucclle monde
le Je pryc rompi iost les inis£
Que la chair, le dyable eJ le monde
Vom sur moy mectrc dont suis mis
Eternelle joye et soumis.
Là sus lu donne à les suppôts,
le viens à Joy criani lieimis,
N£onblie à moy donner repos.
Le 23 juillet 1500, de La Barre achève l'impression d£unc Dame Macabre
avec quelques petites figures sur bois, dont voici un spécimen :
fljCpfincia oâce matab^autsqa
ksirfct3De0rrop5mo^ctDC0trops
toifo ïmpîtmcca patt'Bpat^aüfre
fàkùiC te ta barre temoutat en ta rue
De Ut)erpr oeuâtlrftu te france.Han
imita, tte tout bcïufHfl
A la fin, on voit la marque de Tréperel pour le compte ducjuel 1 ouvrage
dut être imprimé ou qui en avait partagé les frais avec de La Barre.
ATELIER DE NICOLE DE LA BARRE
z97
Le livre est exécuté avec un caractère gothique de forme lui peu carrée,
dont se servaient Tréperei et Michel Le Noir, sou gendre, (Voir alphabet,
p. 161.) Outre les petites gravures intercalées daus le texte, on eu remarque
une grande, représentant le Jugement dernier, qui occupe toute la page et que
nous reproduisons ci-dessous en fac-similé -,
Cette composition du Jugement dernier a été exactement copiée quelques
années apres à Rouen, dans une édition in-quarto des Pastilles et E^ositnms
des Ephtres et EvangHh dominiadles , qui paraît être soriic des presses de Laurent
Hostingue, Le seul exemplaire que Ton connaisse de La D<um Macabre de Nicole
de La Barre se trouve â Londres, au Musée Britannique.
Les aimes livres que de La Barre a imprimés jusqu’en 1500 11e sont pas
datés, à deux ou trois exceptions près- Ce sont des ouvrages latins, généra-
lement de petits livres de théologie, de poésie latine, de dialectique ou de
grammaire à l’usage des étudiants.
jjhujjii au m -r Jl'H-W-
HISTOIRE DE L'IMPRIMEftlE EN FRANCE
On voit quelquefois, an commencement ou à la fin des éditions de Nicole
de La Barre, de petites figures sur Lois de diverses provenances, qui n ont pas
toujours rapport au sujet du livre. C’est ainsi que I on rencontre la scène de
lu Viskatim sur les Régulez Dccimarum d'André l’Espagnol, sans date :
Parmi les livres de théologie qui sont sortis de ses presses, nous citerons
les Exempt et sacrée Sa'tptnrce, datés du 20 novembre 1500* un Psalterium eu ut
Itymtiïs, de la meme année, et ie Spéculum Cumtotvm f on Miroir des Curés,
suivi de la manière de se bien confesser, par Arthur Fillon, grand vicaire du
cardinal d’Àmboisc et curé de Sainï-Macloii de Rouen. Le volume se ter-
mine par cette admonestation en français adressée aux pécheurs endurcis :
itttedïiG efcefHerio qui]iLe; crftfbvrtoi'rt autant
pend a loeil. ÏLalflf j lafflO fartdtequf ûuc$
ffmpeïojo:durrBîpfcbej.lHattfn4tîpJt/3 8 ce
ma lu a f al rt pr nî\ ence. fa i ckj f à r q ttait fo y n m
cfptnlleurüàgerDeertrertïrrifüenim&amnqî:
ce b frik U ur e pjrn rç k tbtmi n ls g loi rr ot pas
radia ftltu ngtia l a t>oint a tcuo, ^nieit>
fîMja
La plupart de ces livres sont imprimes avec les memes caractères que ceux
employés par Denidcl, 1 ancien associé de Nicole de La Barre.
ATELIER DE NICOLE DF LA BARRE
*99
De La Barre sest servi d'un caractère de bâtarde de i z points, dont voici
l’alphabet, reconnaissable à la majuscule M d'une forme particulière :
£B Uv S ^
a9c8efgÇifm tijnrçopqrifcttiSipy};
Cbffpaffft , d 0V p iK il efl g* î t* m* il n- 3 j3 ,p p
q q g> ÿ £ P : ï f
C'est avec ce.s caractères qu'il a imprimé le poème d'Henri de Settimeilo
ou de Septmeules sur la Mauvaise Fortune :
$ tt xi fiCtriiittoSurtiîE gjpflupewrij
tîqmm cofcflfojfunflrçafgj pjjifofopfiifl tprç
nrcfdmUn),
Q&omrôofofa fcGrf fttt
ingemifaftp$,
jfacttôtfut f iiiîa if! gur pifus
Spamaf*
£é fïe tfoitum gucrat^ rut nefcioVgutt»
petfiSa tnrc#fjisr«tp{fl pjto Bia pari,
<Qît ftu& oppaotoits fü etc faatfj faffufa iïufgu
ÎDeSe *UG agnofaf pfafea (üta turauj*
40e mftfïrdt: /uGfanrtàrtf fîftiffwe ofe;
SX monfhm monfïtoj Srîeauofue ego,
fioma ganfipÇ^ftn? maftuq^aiejjtoiï
ÎDemeMiftcane inopîtt futftamaurt
Coïtait a Irt^a mftji mufta acama rojïrurç
jfi)î mit<6 «fini fin$Ü : ef liïe catmtj*
^urGa mofenSiiu ; gtep futm ; contfo fctnpÉt
jjij mca fccuntici SSociGus alfa (citant*
m : pmKrf najo^fi mufa imiwme'i a
Les imprimeurs de Poitiers, Bouyer et Bouchet, se sont servis, vers la
même époque, (Finie fonte des mêmes caractères.
38.
300
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Il n y ;i pas dantre titre a cet opuscule que le titre de départ se trouvant
en icte de la première page reproduite en fac-similé à la page précédente.
Cette impression est sans date^ le nom de Nicole de La Barre n'y figure pas,
mais, au dernier feuillet, on voit .sa marque avec son monogramme et la
devise : Bcnedklte et no! ire makdiœre . Hec dieu Dinnhius :
Cette marque, qui représente Adam et Eve dans le Paradis, est celle que
de La Barre employa tout d abord et pendant son association avec Denidcl.
Il la fit ensuite graver de nouveau sur le meme modèle, en ("agrandissant
de 7 millimètres en hauteur et en largeur et il la modifia quelque peti en
ajoutant des arbres dans le fond de la perspective et en mettant son nom,
M. Nicole de La Barre, au bas de la bordure. Cette marque de second état
est celle que Ton voit à la fin de La Légende dorée et du S dire Régi un eu jrauçop.
Nous lavons reproduite plus haut. (Voir p. 273.)
Apres avoir imprimé La Danse Macabre t il change de demeure et va rue
Saini -Jacques, on nous le retrouvons établi an Graut Saumon, en face de la
chapelle Saint-Yves. Il s "installe ensuite un peu plus liant, du meme côte de
la rue, a l'enseigne de la Fleur de Lh1 couronnée [suh coronaro U lia). Cette maison
doit eue celle marquée, sur le plan de Lcnoir, à côte de F Ecrevisse, presque
en face de la Ro.se Blanche couronnée.
A partir de ce moment, de La Barre adopte une autre marque, qu"il
emploie, soit simple, soit plus complète, en Fen cadrant au bas avec son nom
ATELIER DE NICOLE DE LA BARRE 301
en eitJier sur une bande; les autres côtés du cadre sont feuillagé^ et le mono-
gramme de l’imprimeur, souienn par un ange barri, sy irouve répété ;
II changea plus tard ceite marque en une autre sur laquelle figure son
enseigne de la Fleur de Lis couronnée , avec deux cœurs dans des nuages, aux
monogrammes de Jésus et de Marie :
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
302.
Dans le bas, une barre avec son nom latinise en De Barra au milieu d'1111
cœur traversé par une flèche; an-dessus du cœur, deux têtes de mort, et au-
dessous, deux os de tibias; deux anges avec îm écu barré déroulent autour un
philactère sur lequel on lit cette devise lugubre : Mors omnibus eqna «la Mort
est égale pour tous». Dans la banderollc dn bas, la majuscule M, désignant
son grade de maître ès arts, est suivie de la lettre N, initiale de son prénom
Nicole, et se termine par son nom De La Barre, en toutes lettres.
À droite et à gauche de cette marque, on trouve quelquefois ajoutées ces
sentences latines ■.
Proad lnncf procul este severi;
Duttt fata siuunt, rivite kri.
Loin d’ici, tenez- vous loin, gens moroses. Tant que la destinée le permet, vivez
joyeux.
Non habemm hic civirareru permanent au
Sed jimmuu ïnqnirimus [Pau lus apostolus).
Nous n'avons pas ici h cité éternelle, mais nous sommes en quctc de la cite future
(l'Apôtre saint Paul).
L'exercice de Nicole de La Barre se prolonge au xvT siècle durant une
vingtaine d'années environ. C'est pendant cette période qu'il a le plus pro-
duit. On connaît de lui des Heures à P mage de La u grès, qu'il a imprimées sans
figures pour Martin Alexandre, libraire, son voisin, demeurant k l'enseigne
de la Croix de Bois, près de Saint -Yves. 11 s'associa temporairement avec Gaspard
Philippe pour une édition du Chasteau de Labour de Gringore, avec illustra-
tions. Les bois de ce livre appartenaient au libraire Simon Vostre, qui l'avait
fait imprimer pour la première fois par Philippe Pigouchet, en i4pp- Enfin
011 cite encore, parmi les principales productions de Nicole de La Barre, une
édition de La Mer des Cm niques et du Mi rouer hïstofml de France, par Gaguin,
in-folio illustré de figures sur bois; on y retrouve des planches de Histoire de
la destruction de Trope la Grant, imprimée par Jean Bonhomme, en 1484.
Nicole de La Barre mourut en 1522 et fut inhumé dans l'église Saim-
Hifaire, près des fonts baptismaux.
CHAPITRE XL
L’IMPRIMERIE À PARIS
LES PETITS ATELIERS
(j 45?o-j 500)
Germain Bineaut. — Jean de Coulonce* — Rohîn Chalot* — Michel Toulouse* — Laurent
Philippe* - — Jacques Mourait. — Guillaume Du Bois* — Pierre Poulfîdc* — Guillaume
Migiicirl* — Guillaume Gnerson de Villelougue. — Jean Driarl. — Bapliste Rourguel* —
Nicolas Higmau. — Alexandre Âlîate de Milan* — Antoine Chappîel* — Jean Poitevin.
— Nicolas Desprez. — Robert Gourmoni. — Gaspard Philippe. — Jacques Mérausse*
Narcisse Brun* — Ateliers anonymes.
Dans les dix dernières années du xvc siècle, à partir de 1 4<?o, °ïl vou sc
créer à Paris plusieurs petits ateliers qui succèdent à d antres précédemment
établis ou qui opèrent modestement avec un caractère ayant déjà servi. Au
nombre de ceux-ci, nous plaçons en première ligne Germain Binkaut 011
Beneaut, imprimeur, à l'enseigne du Saumon, devant le Palais. Le caractère
de bâtarde française de Pasqtiier et Jean Bonhomme passa entre ses mains
après que ce dernier eut cessé d'imprimer, le 30 juillet i/\$o.
Le 4 octohre suivant, Bineaut faisait paraître L Amant rendu Corddkr eu obser-
vance damoim y composé en rime française, par Martial d'Auvergne :
3mp:fmca parte au faufmoq
Suant ù pafthpe par
Bineaut Üi&iaire eHmpiinwue
£e iiîi tour frxfofce Lai) jüJïE <E€€C
flffpJMtp
ôp ffnc filmant renîu rorîtffer
ttj ft0fmianct Samour$
D'après une indication du premier catalogue du duc de La Vallière, citée
par Brunet, Germain Bineaut se serait associé temporairement avec Pierre
HTSTOIRE DE L4MPRÏMER1E EN FRANCE
304
Levet pour une édition de format in-quarto des Cro niques abrégées des Ro/s de
France, (Voir t, 1er, p. 44 i )
Le 20 décembre de la meme année, Rinçant achevait une édition de la
farce de Maistre Pierre Patheiin t avec les mêmes caractères :
«EjppRctf mcufï:e pferre pat Çefftj
J-mprmc a par te au faumû ScuÆt fe
pafote pargermaï fî^n&ïutîprtntcuc
fe pp me tour EcSeûtmBrfc
fat ) ttttf uil c mi pp et
On trouve* dans ce livre, des figures sur bois; ce sont les mêmes illustra-
tions que celles de ledmog que Pierre Lever avait publiée Tannée précédente
en même temps que le Grant Testament de Villon ;
8ee
PaÉÇefirç
’Pietj ca 'fffetj
ta Ecfontfne efl eBV 6ten faute
Ce Ëerÿkv
Cee
paffcRrç
Deacrfî trop
Srappier
l>a 9oue ne ffaue&
comment & trop efï enc^erp
trefïout éc Biiiaif efl péri
trfi puer par ra grant fio iSurc
F Amant rendu Corde/ ter f le Patheiin et Les Cm niques de France abrégées — nous
ifavons pas vu ce dernier livre — sont, jusqu'à présent, tout cc que Ton
connaît de cet imprimeur, 11 avait son atelier rue de la Calandre. Sou fils.
LES PETITS ATKLIEÉS
305
Guillaume Brg/iaiilx » 011 « Bîneaulx * , cj 11 1 figure sur le registre Hècion du
Châtelet en 1488-1^89, est qualifie de ■< vendeur de livres imprimez» et aussi
d’n imprimeiirn , Il travaillau avec son père, chez lequel il demeurait §
Jean Dr: Couloncl, « demourant à Paris sur le pont Nostrc-Dame, a l'en-
seigne des Chiintm s'intitule plus tard ■< Imprimeur, libraire et marchant,
demoiir;uit en la rue Saint-Jacques, a l'enseigne des Chaums»\ il publie, à la
date du 2 juillet 1492, des Heures h /' usage de Romwe . doni nous reproduisons
ci-dessous le fac-similé de l'achevé d'imprimer :
ïZcGpwfentte feuits (tûifaçc br 2fvô
mt furent dcfleueca fe Snifîcnie tont 6c
init&Lfiût) be grâce (Çiï quatre cctit^
tre^înçff^etSüijucpout *31^ 6c ccufïSce
ft6:mrebcmaut3f avaria fiisfcpSt ntt
bamca ttnfeignt 6côc^3trc^
Il est dit, la fin, que ie livre ;t etc imprime pour Jean de Coiiloucc, ce
qui petit prêter à double entente- Toutefois il est certain que Jean de C011-
lonce monta plus tard un -atelier typographique ei qu'il imprima plusieurs livres
d'heures, tant pour lui-même que pour des confrères 2.
hh Giiilljimne Bigtjeaulx, \eiideur de Jivre$f|e
im jirêssid n , deiiiüiimii I n I: |dace Mauliert» -avail
L'I é |rr('té mie |i rtru 1 1 L'rtr idis Je Z sc |i Itrin lirtr i
avec «Maihic" Fa rai, clerc libraire, <1 trn ki n r-ini en
l;t roc Sainl - Vlctdr ». Tu us deux f'nrenl nam tnt?
I ■ ri s< ■ n n iers |ur Oilm Raheau H serge m a verge. CVsi
assavoir ledit Mathieu a hi reijtiesie ilmlit Guillaume
|i :irctr i| ntr le |ircmier jimr de may devraiu [lassé
iceJJuv Maihieii lui liailla un cdii|i ik (Ligne jusqnes
a |i|aîe cl grain eftusidii de sang lui tri-tHin l en la ne
Saint ■ Vlclti r au mokn duquel coup il en tin huit
jdtirs au li i co ni me il (fit, e L ledit Guillaume ;i la
reqneste (liulii Mathieu [lotir mettre k tas au vray.
El sur ce ester a droit hh, (Archives nationales,
Y 3 z 66 , fii], vB.) — « GnilLutiii e Bigtiaulx, veu
(leur de livrer ini|i ri ni ezH déni oui an I en l os tel de
sim jiére en la rue de la Calandre », fitt -arrête nue
seconde fois le dimanche 28 nnvem lire i/f88. Le
6 janvier soiMiil, w Binemilx, iin|iri-
lueur, demouran t dans Ja me de La Gillandre »H esi
arrêté avec « Maistre Jeliag Hoii|i|iinejn , escullier,
déni (i uran l en la rue il 11 Kding », d «Ollivier de
B111 ■es, escdlier, démolira ni en bdile riiedu L'ning
Tous trois a\ aient Clé « amenez |irisd n 11 iei^s par le
gnel à dix heures île nuyl |iarce(|iie envirdii ladite
heure, ilz liirenl imm ez jirês l'égJise lies Cmdeliers,
rauldaiis sans rlarle; led. Ollivier de Bures garni
iTune dague ( 1 1 1 i y est cunlre les cri 1 il (irddii-
n a nces». Arclii\ es n jiki unies, Y^zdé, fui. it}t>.)
Brunet cite an nu ni ik .1 ejui de Cmildii ce un
CititiUïttthr izi" AVnmizr 1I11 z^ avril ipj.On cuu-
serve, fêtai de fr-agmcins, a La Hildiodi eijue naiiu-
nak-, ciui| livres d'h cures i{$l a ini|> rimes :A l'usage
de Qi-aim-s ku\ âliiidiis, ihmt rime ; caïeu -
drier de 1503 â 1 520), d'Auxerre, de l'uiliers ei
de Jldiirges. Ces de rn if ici Heures, du z^ a\ril
1 3 o4 (n. st.' jidrien t Ibiiressc' de .Jean de Coiilon 1 e
3\ ec le nom du Ijhraire Giiillaume Ui'siu. LHêtah lis-
semeiii de Jean de CouJiiucc cdiu me imprimeur esi
prdbablemeni anterieur a ces djies el du il
1er aux dernières aimées du \vf siècle. Il avait une
marque jiarhidie : 11 ti écussim 1 1 or lam naiis |iigcims
place (levain un jialmier et smileiiii |>ar
deux cerfs ailés.
3?
n.
HISTOIRE DE L'IMPRIMEIUE EN FRANCE
306
Les bordures de ces Homes, composées de fleurs et de grotesques-, ont etc
empru niées k d'antres imprimeurs, La plupart d'entre elles, gravées sur enivre,
proviennent de livres d'heures que Du Pré exécuta pour Verard.
04&\xa mabîufoujjrçi meutt) tnt
tcniïc Ôotrînc afï afHUumrôîï
tnt f ejfrnaCfoiîa patdStctit
?atà,3iff\\mpta efL pfa&nm
I^^I>mititi6tcçfrtaaif fccoien) ïtmftte
j^^^îbufus cp bofnÛJ9foitJ'tu^m2 et
pimn^ît fcC^ciJÛtj f îtmauj't oîüety tetv
te; q ucfttômouefr'ftnOarafa fcfttetua
cçfuuc: afcctifofLr ce<ÿ[rca<trrrmiit
q n<\V> csbcbgîe cil pua fcfo (put |epify
ju^ecufa^tmcty&^ffupfa c(ï ,pfafm9
^<giitfîÿuoiefJio (afniij j ne f ac et 19
J Sû tutc tua j ufiïca m c jOc? e ç p
ojc rie$mcrtrçaun0£pcrCL'peti6rt tm'e meï
f)m ûfi'cni ifnnxpcft rtburrfujmc cÉfo:
f^firriît awimà mety p noi; ,ppo(ijcrïît
beiï anfeton(pccfrij fmnffccc cm'jjj buis
djumitft tneet brTe fu/erpf oj efï 01c mcc.
ïtiet maf^mnicisffîci's p ù) yitatc tua
ifp9c lOfoe; tfcftïtane faaif iraGo i (zcofi
te6o: 11 oî frj o Eue q tf i Son u } rfîQrïi e $ oi
f 0« îatiQ ne mp\ \ i{i\ et fvtptr m im i co e \ n c
^befpeçitocijfii6me9Cïfîa patu' (Lffô
L/3 ErU tma$ finit tmerfîftî
jA^J cûpftuitateïacgÉf\ertnfî(îi m/qtii
" tate pfefîîa trie opmrifïi omm'a pttiî cotû
fl)îtfgû|ÎJogriyjtft tuan) autttiftia&itû
ïbïg n a fa fe fueQomime nos b c9 fafu ta
ris ut (î auerte it an) fuarç anoCîffJJjm
q5 îetemtJtt? itafceti6iio0i$ aut
ïtî tn an) a gmrrationc iV) çfcnerafioïtej,
|Oe9fupuetfu6!üiiirf[Ca0ie noo <7"fcÉÏ6
î 1 ara frf a 1 f eQ (îcn 5 eu oBi'a Eric m latn
L'une dos bordures ro produites ci -dessus est rocou n;feftblo notamment a
la devise Espoir en Dieu, en lettres gothiques ornées, quon lit dajis une bande
latérale à la gravure de ht Vkuanon, Les deux dernières lettres sont a moitié
O
brisées dans les Heures éditées par Jean de Coiilonce.
Quant au caractère, qui paraît être une fonte neuve, c’est le même que
celui dont Jean Morand sest servi, sept mois après, dans des Heurts a h usage
sic Rome qu’il imprima pour Geoflroi de Mar nef, (Voir p. 20^-2 jo.) Ces
types se trouvaient aussi chez Pierre Le Dm et Etienne Jehannot, qui s en
sont servis notamment pour fi impression des Nuga- Àitmmuun, sans date,
(Voir alphabet, p. 250.)
LES PETITS ATELIERS
3ov
La plupart tics figures placées en ictc des offices, dont nous donnons des
spécimens, paraissent avoir éié gravées aussi en relief et se retrouvent 'dans
des livres d’heures signés d'Etienne JcliannoL
9]uitfiirç fmcti mà$dï\ ftttôiïjpÿà
!| ficm €5foita tï6ï Somïife*
B! piiWïpte rraf e cr $rxjt et Ue$tî mt
KI& dmtt) et fferra €Vû t IjhÆj j;, fjoc
tirtpjû apn$ 5ejl,âDi a p ifitt) facta
fîît(ï fine ipfo f dctiï ï rtiVÇ 1 ffî j j 0$ f actfî 1
j itjipp^itacratcÉ^itacratftnp ÇommS
1 etùiçiytmtfaieûmtct tmtàutm ito
On ne doit pas confondre Jean de Couloncc avec Jean de Coulante on
de Cowlancc, dit maître Hans, de Coblemz, établi libraire rue tle la Harpe,
n l'enseigne de t As ne rayé.
Robin Chalot a public tles Heures datées du 2 juillet 1 Notis u’avons
pu retrouver ce livre, bien cjuTI existe, il a été signalé au xvii[c siècle par
Fournier, tjut dit tjuc ces Heures « furent imprimées avec des ornements gtitves
délicatement en buis1». A cette épotpic, on ne savait pas tpic ces bordures
1 Dhwaai'm Mtr /Wiçine a As ptvgrh Je tua de graver mm bw , par Foukmelfl le jeune, graveur et
fuikleur tïe caractères d'imprimerie. Paris, de l'imprimerie de J. Harbuu , 1 75 S; in 8', p. 59.
HISTOIRE DH L'IMPRIMERTE EN FRANCE
308
étaient en cuivre, comme on eu a en depuis la preuve certaine, et 011 en
attribuait les finesses à la taille dit bois. D apres la description de Brunet et
la date, tjui est la même que celle du livre d'heures de Jean de Cotdonce,
nous sommes porte a croire que c'cst un tirage de la meme édition fait au
nom de Chalot, qui n était peut-être que libraire. H demeurait rue Neuve-
Notre-Dame, à l'enseigne de Stihn-Yres, prés de la cathédrale, ci nous ne le
citons que pour mémoire.
Michel Toulousj-: ou Tholozï:, imprimeur, étaii établi an Clos Brnneau,
h fa Corne de Cerf [in tmers'igmo Cornu ûm).
Sou premier livre est un petit volume in-quarto de 30 feuillets, intitule
Gnns krem Inmnnwuntn } qui commence sans autre titre qu'un sommaire suivi
immédiatement du texte débutant par une lettre ornée :
£âïus bleues iRifuÉfotm fclfctt ïctptÏÏt
rubiica Di'ui
dituri'nqimtuorptcî.TPumoponïtuM'nuo
catiodiumf nomi5 pa quâ De* veneiartib]
TJu nofeofif Becizdo pomf Dcicri'pfio ipc*
ri'alfflCulmio^prqetappetlatm] ta^cau
fia efficice ibj impera for cefar Eeicio pom
f eu] prte liberDiri^i'f ibjrupidilegïï l'uuftutj^tjar
toponif qda rub pti'ciitarl ad mgrü pîojrime fe^juta
ibj ictpït ,pfoemfû :Bn£el* are iRôcôtirtwafwr CH a ru*
brCcaqKdn'ftuafibDebîfkriadprort ,lii >fF.üefta
tu bo'Ëlâ eu iït priitcfpiû nicbilatite fe babejc pt ad
quod cotinuef‘§‘ Diïcipuï]' i proemioDigeftorniee I.
projds ûc vab, fîg. Ttpôfoîtie porcua
jmpmfoM
© iuidif l'rt tre 0 P tes pi i rtc fpa I ce totü boc pzobe mi iï
v fq5 ad fîné I ice t iboee p 1 aect i Dfuidat i qu i <$ IFtâ pti
mo pom 1 111 q m b* De bet ve rfa r / i pe ia tor Bec n do p 0
nit $ lit iuffif n fa rt u5 il lud a d 1 p I etu t ZTocib nos aD ftu
Diü ejtljortaf.oftédédofructuoquj fcquiïf ejcaflïduo
Itudio &cdà ibj jÊUioç Zczch ibj Büma itaque
5tc:ü pm a oimd if f Duas p tco q: pïimo pon it bictuni
BccudoponittrcOca^Becdaibj Btwtfqî £rboc
in tédit p ro f« ftéta t forte e t su bei n a tfone rei p ab I ïcc
duo fü t n eceflaria v td e [j kgreo *i a rma boc Die it vfcp
ad‘§> €Uto# vtrâcp d^idif in pteapmobicittf îpe
ratoa pfcctc Te babui'MVca a rma 1 ci'rca fcpeaBectï
DoDocfuü oïctumpiobat abcfFccfuBccD^ibj£t bd
licoa/^teî feda fo bd m id if iH â pmo erem p a'fira t qua
tfter fe babui'tcirca arma SecüdoarcaiuraBecum
daib/dncffvcîopoptiljJËtbocntlocofummcvfcpad
ai
L'achevé d’imprimer, 1111 peu plus explicite que le etimmenecmem du
volume, donne le nom de l'auteur des Cmns brexts, Jérôme Ciair ou Clary,
LES PETITS ATELIERS
3°9
professeur de droit civil et canon. H porte la date du 15 novembre 1482, an
Clos Brun eau, à ["enseigne de In Corue de Cerf;
£ af ue bizut e j?util zq a b z%c z \ [ëîi fîi'ô vfr 0 Dfto foi'cro
n 7m 0 cl arfo vn'uftp m rte pf ê nbte pf te ri fu p q ruo r H
bjoe^nflitutibnü fcliciierplidût j? mfcbaelem 1 feo
lou«?mpîdï<ttem ^ndautrobrurwltolïti interfl
gnioconm caukumozâtf ftnnofalurteiiéÊtCÊ
ortuagdïmo leeitmdo Ncpv nouêbrw
Biejj que cette date soir exprimée eu tomes lettres, nous sommes d'avis
quon doit lire mnagtshno au lieu de omuigeshno .
Cette impression, que nous avons soigneusement examinée, ne nous a pas
semblé aussi ancienne.
En tête des chapitres on trouve des lettres ornées en traits calligraphiques
à boucles gravées sur bois.
Les premières lettres ornées qui ont paru dans des livres imprimés à Paris
ne datent que de i486. D'autre part, on ne connaît aucun livre de Michel
Toulouse portant une date antérieure a j45?8. Une aussi grosse lacune dans
son exercice serait incompréhensible.
Il a publié des livres non datés, mais en si petit nombre, qu'ils sont insuf-
fisants pour remplir seize années. Il semble plus rationnel tic faire remonter
son exercice à cinq on six années au delà, c est à-dire vers
Nous avons la preuve certaine qu'il demeurait au Clos Brunean avant 1 4p6.
Le 30 décembre de cette annee-fà, Michel Toulouse entrait en jouissance
d'une maison sise rue des Amandiers, n l' Image Saint- Jenn t qu'il avait prise à
bail de Jean Favercau, et il y transportait sou atelier1.
Par un autre acte, Michel Toulouse, «libraire et imprimeur», est autorise
1 K Michel Thnloze .1 eslè ce jonrdiiv par nmis
mis en possession et saisine, sauf, elc., i finie mai-
son, rouit derrière, estalde, galerie, rillier, ap-
partenances et appt ni la lues assiz en l:i rue îles
Amandiers où est pour enseigne contre le mur
Y Y nu jvv Siihte- Ji'knt tenant d'une part A Denis
Hondis, d'aitl re A Pierre Le Nnrmjnt, aboutissant
par derrière A la vesve feu Jehan Gobelin en
notre eensive cl seigneurie. Chargée du tens tpie
le tolège de l'Ave Maria acquitte. Chargée envers
ledit tolège en tpu rente- h ni t solz loiirnois el envers
les Cordelières île Sami Mart eau on xl. s. p. île
rente. Ce bail tait atisdites charges par imtistre
Jehan pjvereju, mnvennant ot parmy te que ledit
preneur sera lenu dnresenavant dut un an aux
quatre termes à Paris amiistumez Ij somme de
six livres lotirnuis ci tpie ledit Fa\erean tiendra
la cave et tme chambre nmlii liostel justpie s à
trtivs jus. lit eu laissant ladite chambre el eue
par ledit Faverean, leilit preneur sera lenu envers
Inv en autres six livres tournois comme il nous
est apparu par unes lettres ilaclces du pemiltime
jour de décembre mil iiijc nu11 et seze. Signées :
Dr. Rivons et Lelièvre, notaires. » f Archives 11a
rionales, S* i 64 p. Yn.^iisbnnnents Je Snnttr- Or^iT/m-,
liif. 4 p rIH et vHH.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
3 to
à construire devant (;j dite maison «deux establics saillans sur rue* oultre les
alignemctis sur rue» l- Nous connaissons de lui une ;ui ire impression faite au
Clos Bruneau avec les memes caractères- Elle n'a pas de date- Voici (es fac-
similés de la première et de la dernière p;igc de ce volume :
f latjettifuû iiîffrtrt foîitf cbabirfn Wrfufi&h!
rtsbaratoffegufltemîrt^btitug^ceprftota
fltîitmafalutc-itnpajHf
planta fo] tiVituDin e.qui t>c
pbiloropbïa £ba ♦fccenunr*
ibanc&itcjcerûtfcmita^ que
!ad viem virturfo peidurir,
mcbrtaïbitranteopKftStk
ulidTe It« moitaJiümonu
jmfta ^ vûtutl ammumo:
uarcnmmpbiô-^uapîopf
âmücariflTuncnâü(pduili5
puênirïî co[umê luriaiafad
uêrrÉa bâc wucïfarû qûatuo: femftâ Jrânim paucte
abfcïucre vcJuiiquooml Iwmane «dicton» pafïïb;
ed pa rtc me lioïc g rc fP m atura ret* na fs ti5 me mas
rEapiaditum L cüOctovrta]ûre;adoopc^nauare-=
m^noftroe juuenîtee fr enalfe mot*udco ne .tuoium
ritezemur immtmozçs bencnci fwmMm wleeadc*
L m-ViiHUWr;ilVIU «4 . 71 .
tua eJaqctïe toutti cowiff] iiibet.nam mgeuq ace*bi
tas mclul)quod quinJfan* piecipit immn velufm
Ifma - te mpaiie <p fpac io ïartb^ppjüa m éw 0 acuité)
vtitâ mcsjlîcdl emêdaret ni fçieba^]tuwzci)at>=
fn » îii nrtttuTâ ad KAmncoD ïettani effe* nec iocu la J J
uoîie vltarj potfe- neminE coftattgEim tint foiudaa»
par are * bia mi 1ÏÏ1 ad caufi ij me coeffi t* bec °™5,fw=
titfima IMvih vtfalufh* mquismemona noftri &
tnatime tmratu ra fl bone arrf e f amâ queii mua*c cte
ram aurai ceïeicsvoïâtÆnûlDelettabibuocticai
posa teneifa «unt**uta mewillte^loïia tamen vi*
uâte ï^îjfb m&£ m aient Ddoie ♦tcjeie poteitr q une
C^uâcenttemanib* iïtreiatcîitamcio
adbtimeâfœÊIiffonêitecrte m^m ffitardü gutllot
ïBMHrqtiotfcfwtetoî twmputpectoîaïuf*
ID&lamcumrd>* nan carttura fuis
Êtfampuma vtfeevana^ajlminarcîiim
CSfpfce*? tacftataUa motte cadunt
&dü a mudaniï medicamma pottdene rtb^
C^tiefum [ugufaeseÉfefttturafocci
Tfnudfriül tÆîecurfa tertatem
paucûKompc(tat+
Seitifta trfuafis mcnftratur recta lïbelUl
CÜwttbf fedpaucte ternira rectapatet
JLüior ai r b c n t ce- cagio va] i tare pe r auras
Cumula cûnobiataîcica fepemauent
©iffieiJeÊcunctaapauciowuicêlinguao
JucJfta fedvirtuônobijitata piemet
(0pta to f r det e f i m c ] ibett* biner fatum q uartua: r i
a^pmgf50un^cbabutû côpafîrHÉgomteriuitatfl
o«umdü*impî£lPin clauftrabïtmellj parifippetmï
caclemtoulcufe tnfrrterffgnte cornu cemp
C est un ouvrage de Guillaume Chabot de Langrcs, maître es arts eji Sor-
bo mie2, précédé d'une épître cà son Frère -Jean Ghabut, bachelier eji droit
civil et canon.
Le texte débuie par l'initiale historiée reproduite ci-dessjjs.
4 wj.es jour et an dessus $17. [ly août >497]
fin permis â maistre Michel Thouloiiüe, libraire
et imprimeur, en sa maison assise en J:i me des
Àmendiers, on pend ponr enseigne contre Je
mur CYuuge Ssmb Jehan t tenant des deux coustez
a Denis Bondis, aboutissant par derrière -a la ves\e
feu Jehan Gobelin , de faire deux estaldies saiJhns
sur me, cunit-nant chacun sept pià de long on
enripon , de sept -a huit ponkes de saillj e oultre les
alignemens sur rue ou environ. » {Àrdiires natio
n-iies. Ensmsmnttenis Je Samtc- Geneviève, S* 1649 c
partie, fol. 1 00.)
Guillaume Chahut ( Chahtmt ), du diocèse de
]. angles {Jh>t'es)s Lhigwensis), inscrit en 1^92 an
registre de muninaiions aux bénéfices des maîtres
es arts. JÀrchn esde rUnii ersité, fol- 23 1
L ES PI T1TS ATELIERS
3 1 1
Cette meme lente Q passe ensuite: chez Félix Baiigault, §i)rairc-imprirneur,
ei reparaît da né une édition in-folio du Caihoikon, imprimée par ce dernier
pour Simon Vostre en 1 499*
Sur le litre on voil la marqud de Michel Toulouse : un écusson avec son
monogramme, surmomc d’une petite croix blanche et entouré de dragons et
de serpents fantastiques.
Autour on lit, dans nu cadre, ceue devise lamie par laquelle l'imprimeur
assure de sa reconnaissance éi erne Me Jli lui liante Ville de Paris pour sa bonne
hospital né : Jpdîi<t urhs Purhhi i/i tfemum uuuiït htmts hosptdts.
£ffiîraçrtietfanirn
quatuor mç
Il a donné eetie marque, très réduite, sans la devise, avec cetie différence
que la croix est noire au lieu d'être blanche. (Voir Silvlstul, Mtmpm typo-
grtiphujitcSj uü 911. )
Les premières impressions de Michel Toulouse sont exécutées avec des
caractères gothiques de 1 o points, qui ne sont pas interlignés et qui paraissent
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANGE
3.2
lourds et mi| alignés. Il les a délaissés par la suite et a adopté définitivement
le caractère romain.
On trouve ci-dessous l'alphabet des caractères gothiques employés par
Michel Toulouse au commencement de sou exercice :
£#£©£■£# JD 3 JL ^ IR (© lf> fâ. IR 0 Z ^
abcdacfgbtf Imnopqrzeftuvj^j
f relui* . i * / ? ( )
Michel Toulouse s'est servi, dans les Casas brèves Imtinitumiun et dans la
Semita diwmtntm quatuor riant m , des iuitlales ornées eu gros traits de plume
d'une forme particulière, dont nous donnons ici des spécimens :
Le caractère romain que Michel ‘J oui ope a employé pour la composition
du texte de ses livres est une fojue de 13 points, la meme que celle avec
laquelle Pierre Levet avait imprimé, en 1498, pour Jean Petit, une édition
1 n -quarto de U Enéide de Virgile et dont nous avons déjà donné l'alphabet.
(Voir t. Itr, p. 450.)
C’esi encore avec les memes caractères que Michel Le Noir imprima un
Ovide et un poème du Ma maman. (Voir fac-similés, p. 170 et 1-2.)
LES PETITS ATELIEKS
3 1 3
Pour les notes et les commentaires de ses livres, Michel Toulouse employa
concurremment un caractère romain plus petit, dont les capitales sont quel-
quefois mélangées avec celles du corps supérieur. On trouvera un exemple
de ce mélange dans le fac-similé ci-dessous reproduit :
IbROPERTU POETE PRECLAR1
flïmutndegïarum ipus nuper rûnçfcdula ope
ta eaibgatum optas quidetnprocnl dubiointer
poetas çlegiographos non mcdiocrem locutn
obtinens.
Et tant! dncrcs duxcrttcffc meos,
Dïfrite ventura iam nüc fentire feneétatn
Cæltbts ad curas necvaeetidla via.
Qdf mthi detrattü eft vros accedat ad annos
Proie mea paulutn fie iauet efTefenem,
Et bene habet nimg mater lugubria fumpfi
Venir in exequias cota caterua meas,
Cam gorata eft fientes me furgite teftes
Dum p redum vi tæ grata rependit humus
Morïbus & codumpatuttifi dtgna merendo
Gui us honorât i s oiïa vehantur aquts.
H^aratumpaThjfi'ïs opéra Mfrhaelistholowinvïco
ainigdalofimicommoranris diui iphanniseuangelifteeh
figie ipfiLiS edes indiçante ptdioniïii Joce vicimi beati ta
cobf îcolcntts cttius edes diiii martini imago perfïgnat,
Anno dnï mi Hefimo qu ad ri n gen te f imo nonagefimo no :
nodta vero fexta. menffe Dccembrls,
K adoptait en même temps une nouvelle marque, qui est copiée sur celle
de Pigouchet.
Un homme et une femme sauvages sont placés a droite et à gauche d'un
pin, À la maîtresse branche de cet arbre est accroché un cartouche avec le
monogramme M T sur fond crible.
Au bas, le nom de l'imprimeur : Mtcmr.L Tiïoloze,
On trouve encore cette marque sur (c ntre d’une édition des Satires de
Perse, sans date, imprimée avec les deux sortes de caractères romains que nous
ü, 4°
3i4 HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
venons cl ut dit] lier. Nous reproduisons ci-dessous le Jac-simiié de la dernière
page tic ce livre :
Pro menfura p roi ogïpe titans
Nota duplex efle carmen lambcum reéfti
viddicet & daudum Rcétum hab«ïn fedib*
paribusfcilicet fecunda quarta Si fexta iambü
ïmobilirerjnfeîtiatamê fade pirrichium qm'
confiât duabv brcuibusadrmuitcurn vltima
fit anceps in omm fere carminé > Taïi carmme
fambeo per fi ns in prologofuo vfu s non d>.
Qaudum veto fîcct infccunda Si quarts fe
diEns habeat etiam lambum tamen in fexta fé
per J p in3 eu m au t trccb eumf eu in vl t ima i nd i f
îerens fit vt audifti) Inuenteiî vtpatetin hoc
perfii prologo fi diligenter exarninetur bitic
eft q> voluni multi carmen finale corrigiloco
de melos nedlar ponentesiprimam de mélos
mditifernttem ignorantes, Aduene tamen q»
fn fecunda fede tribracus ïambo equipolcs n5
nunqpoteRvtinbocverfu Necibicipicfi & j
hoc picafi^ doontjn fedibusautem imperib9
prima Wdelicertertia Si qufma vitra iambum
i n ue nit u r al i qu and o fpo nd eus vt ibi in pr im o
loco Necfonte Si fie deahïs.aJïqLando anape
Ûus. vt hic Mcmini vt pn'mus pes ë anapeft9
Si fit coïïiTi'o memin vt lté hic hdiconidas eft
anapcflus fn primo Item bichedere & cetera
J xaralum partïiÏjrJs per midi aeîmtto admira fti vkoflr
mfgdiiorum coromcrantedM laaimfaeulgctüU effigie
ipftus edes indicante.
En décembre 1 4ppr Michel Toulouse paraît s être associé avec le libraire
éditeur Denis Roce.
Leurs deux noms figurent A la fin du Properce, de cette manière : Exaru-
nuii 1 Parhhih (Imprimé a Paris) opéra (par 1 olÉivre) Michneiis Thalo^e (de Michel
1 holozc) /'// vïco Aniigdniornm commoranns (demeurant dans la rue des Aman-
diers), divi Jounnis Evangéliste effigie i psi us eües indicé ute [Y image de saint Jean
f Evangéliste indique sa maison), et Dioimn Roce (et de Denis Roce) vicnm
Beu fi Jucîéi iucoleuris ( habitant la rue Saint-Jacques), enjus aies Divi Muni ni
iiiuigo penignaf dont la maison se reconnaît a Limage de saint Martin),
Un autre livre sans date, intitulé : Liber Lucü A nu ci S encre de fmuinln lumen œ
Le moi exaraîîim signifie litiérnlemenc « trace »> c'est- h- dire produit > exéciiié h Initie de lettres
d ei ritnre ou de caracicres d'imprimerie.
LES PETITS ATELIERS
3 1 5
vitre vel de quattuor virtutibus cardinalibus , est composé avec les mêmes caractères,
pour Denis Roce (pro Dyonisio Roce). Bien qu’il ne porte pas de nom de typo-
graphe, il nous a paru être sorti des mêmes presses :
INCLPIT LIBER LVCII ANNEI
Senece de formula honeftç vitç vel de quats
tuor virtutibus cardinalibus.
Vattuor virtutü fpcdes:
multorum fapientum fen
tentiïsdtffinitg funt.'quû
bus ani’mus huma nus cô
ptus:ad honeftatem vit g
poffïtaccedere.
pro générait notîcia prefctis [ibn:ifta funt tenëda : que
coïter circa initia librommdicuntur. Vnde fciendumqg
ïtoticiaprefentis ïibrimoralipMe fupponitur. Ettitui , , ,
huiusîibriefl Liber LucciiAnnei*Senecçde formula ho
neftçvit? vel de quattuor virtutibus carduialibus. Sed in P
tentlo eft vdle tradere librum de quattuor virtutibus çu* cofideradn.
dlnalibus. Sed vtilitas e(bq> cognitis h is rruttuole ho*
neftiffime qj vnufquif® fuam vitam regere point. Sed de
caufis eft notandum.Vnde caufa materialis ptj ex Tequen
tibus.Caufa autem effidens non multuni curanaa eft vl t
fra pâte bit de ofFicio prudentîs. Non te moueat dicentis
autorftas.Se c. Dicirar tamen caufa efficrens venerabilis
feneca.Sedcaufa ffnaJis eft vt ea noticiahabitaui ftatum
prefentis vitf moribus gratiflïmis et virtutibus fupremis
exomare po(ÏÏmus:& tandem poft hac vitam ratione vir
lutum 8e perearum mérita vitam fempftemam confequï
mereamur. Quattuor virtutum. K c-Ifte^ber jntiti da*
turlfber Senecç de formula honeflg vitf :de cui fublecto
vtiïitate K caufis vifumeft.Vult ergo : $ tatum quattuor
virtutes cardina!es.*per fentencias philojophoriun fapien
turndcfcripte funtîquamra virtutum aff uentiahomoad
omatus ad honeftatem vitg K humane felicitatis gloriam
poîerit peruenîre. .
Quoiqu’il soit dit, à la fin du Pvoperce, que le livre a été imprimé par
l’œuvre (opéra) commune de Michel Toulouse et de Denis Roce, nous ne
pensons pas que ce dernier ait été réellement imprimeur. Selon nous, Roce
n’a fait que commanditer f atelier de Michel Toulouse; ce dernrer se trouvait
dans une position gênée, car nous savons qu’il avait fait un emprunt d’ar-
gent à un de ses voisins, Guillaume Guerson de Villelongue Sa situation
1 La somme due par Toulouse à son confrère
Guerson de Villeîongue se trouvait comprise dans
les créances de la succession de ce dernier, liquidée
par acte du 31 janvier 1503 (n- st.). (Archives
nationales, Ce? isier de Sdh? te - Ge?ievieve y S 1 6 ^ o ,
fol. l 73 . Voir aussi Ph. Renouard, Guillaume Guer-
son rie Villelûugae , article inséré dans le Bulletin du
Bibliophile du 1 j avril 1897, p. 220.)
4o.
v6
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
empira au point que sa maison fut vendue par autorité de justice . Denis
Roce devait eue le véritable proprietaire du materiel de I' imprimerie, car
en i 505 , quelques années plus tard, après que Michel Toulouse eut été ainsi
dépossédé, nous voyons un autre imprimeur de Paris, Nicolas Des Prés, de
Troycs en Champagne [Cninpnuns Treeemis) , chtv. lequel passent les carac-
tères romains de Michel Toulouse, s’intituler l'imprimeur de Denis Roce.
On cite encore de Michel Toulouse une édition du poème de Henri de
Scpimeules, De malts Fortnmms.
En somme, c'est un typographe qui a peu produit.
Un imprimeur du nom de Laurent Phiuppk ëiait établi rue Gala 11 de, en
(ace de l'église Saint-Biaise. H a imprimé, le dixiesme jour de jnl/et (sic) mil me
tjmitre rings et tre^e, des Heures a /’ nsaige de Ranime f de format petit 111-quano ou
grand in-octavo.
C'est un volume composé de $6 feuillets non chiffrés, à 23 lignes par
page pleine, qui esi décrit dans le Manuel du Libraire de Brunet (t. V,
col. 1664}.
Un exemplaire de cet ouvrage, imprime sur vélin, avec figures coloriées et
capitales rehaussées d'01, se trou vau dans la célèbre collection Didot, aujour-
d'hui dispersée
L’exemplaire que nous avons vu, et d'après lequel nous reproduisons les
deux pages de fac-similés qui suivent, fut partie des collections du Musée
Britannique. H n'est pas colorié, ce qui permet d'éiudier plus facilement l’or-
ncnicntation des bordures, qui esr différente de celle des livres d’heures de
« Maistre Françoys Gèiuenl , gr;nn vicaire de
i’ègiise de Paris, a ce jourd’IiUY este mis en pos-
session el saisine, sauf", eic., d’une grande maison,
ctinri derrière, estable, gallerie, cclicr, liaali cl
bas, t(i ng et lé , un est pour enseigne contre le ni nr
YYükigç Saurc'I JehffîK qui fin el appartint :i ni aistre
-leli nu FavcrCïin, el depuis â Michel Tlioloze, im-
primeur de livres, le tout entretenant, les lieux
comme il se compdiieni avecques lem« apparte-
nances qudzcu tiques, tain do présent que d ancien
nelé, assise à Paris en la me des Amandiers on
mon 1 Sai acte - Geneviève, icnan \ d’un e part aux
héritiers leu Denis Fondis, el d’aiure à Pierre
Nom mit on à ses ayaus cause, aboutissant par der-
rière h la veufve de feu Jehan Galopin, adjugée
par decret andici mais ire François Qéinenl, et
laquelle ;ivoit esté ni isc en criée dès le lundi vu"- jour
d’av rill ail mil V et cinq après l'asqncs, :i la rcqi teste
dudict nuisire Jelian Favere.iu pdiir ïuy conserver
douze livres lotirnois de rente, eic. , et jiuur estre
|\tîè de xxvtt livres unze sols tournois d arrérages
escli ues au jour de Fsisques v* cinq , etc. , lesquelles
coin ni enccrent au jour de k T rin iiè oudit an v* el
cinq et finirent h ce jour v* et six Comme
nous est apparu |ur ledici décret dauc du ix* sep-
tembre ve huit, u Archives nationales, hnsYiYme-
menîsde Sâmtû-Oenûvilye } 5 i 6 j o, pal lie, loi. 72
el 73.)
LUS PETITS ATELIERS
3 17
Pigouchet, de ./cliannot et de Keïvcr. Les bordures étroites de fond sont
ornées d'animaux on de simples b.inderolles ;
m
que maniéré queecfoif.
$>co aft fâcfü rapbaelê
3nge De Dieu qui es ma garfe
£ô mis parla grâce Diurne
feefenD mop.gouumtecf garbe
T&e perïjic qui en enfer mapne
îtffmque Deuauf Dieuuigttem?f
£0e pieCentc a mon fauneme't
Jmpïimees a paris furent res|
ptefentes heures a lufatge De Kômc
pariEaurés Philippe Demouian feu
la rue DegalanDeDeuâtraincfhtai
fe le Dtjtiefme iour De mllef mil errr.
quatre Dfogjef treje
nfi j
Les bordures de [a marge latérale, qui sont plus larges, se composent de
têtes de saints personnages ou de groupes d’hommes et de femmes des diffé-
rentes classes de la société, vêtus des costumes pittoresques du temps, dans
diverses attitudes de la prière, et disposés avec art et symétrie.
Des branches d’arbres, entrelacées avec des oiseaux et des fleurs au milieu
desquelles se déroulent des devises, complètent l’ornementation des marges
et sont agrémentées de petites scènes, telles que celle d’un enfiint qui bat de
verges un chien.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
3 1 8
Ces illustrations avaient déjà paru dans des livres d'heures imprimés pour
Verard, avant qn’il efn publié ses Hnms Repaies *
\1>3,
6ft9tecuiEummarccelÉîDmm9te(u!
■§>pon(à Détins fcoum^iop^efa^
moiaculuut&fisfemj ©eitmbia|
mJmorwtemm.îMttoiis Mberna
cui«m.Bomm9tccum.£(iplrtu eft î
l|{yjte confltm.Bommns tecu;.SoetaWr|
go et mater onetilium set genutlît
tem Beum eîBerti m boiem qui an *
j gel o mm c tan f c ro u cep f 1 1 s ÆB ns te
rum#>eraBirgo et ma ter que ft'ituj^
Bef getim'ftùBerum Beu tfbap tjoiej
qui p nobisin tenafus eR; Bomin9
iectÉfoera birgo et mater que filiuî|
Bef geuuftttbem Oei.muierû fiomR
uem qui p uo bis mterütnas Cpmeo
ms fancf ifitmi m temptorecepius ê|
e ft ,o o m ! n 9 (cm .ÿ>era ü trgo t mater
quefilium Bet genmfttBerum Beuj
efbeç, bomtnéqm pro nobis refus ||
Bomtn9tecû^erabfrgo et mater q
film Bei genuittitierum Oeû etberü
bominÉ qui pio nobis fpmfs mena
tus ett oo minus fecum^Dera birgo
3?
Les Jjois sont fatigués par des tirages antérieurs. Le caractère* en lettres de
forme, n'est pas particulier à Laurent Philippe. C'est un caractère d'emprunt
un peu mélangé, qui nous a paru être identique il celui dont Pierre Le Ronge
s était servi, en avril de la même année, pour le Missel de Tonl. (Voir alpha-
bet, t. 1er, p, 48 6.) On le retrouve ensuite en partie dans I atelier du Petit
Laurens, imprimeur rue Saint-Jacques, a ht Croix Blanche, et les lettres capi-
tales reparaissent sur le titre du Livre Tulles des Offices (voir fac-similé, p, 134)1
imprimé par ce dernier.
LES PETITS ATELIERS
3*9
Laurent Philippe a encore imprimé une édition du Qicatemarim de saint
Thomas, dont voici le fac-similé du titre :
^Cdfi Scoqumodpita Si^nlf
ftm «rç cuif i 0ct fi t rtuof Bî ucrc Bofë
tî ac qwcnfîtme fut ftfmtj ffeffôerart
tip«uCiffi((îmutf) ermtftrtj jce
6 cnô,j3 Mci pit f efirffrr.
C'est un livret petit in-octavo de i 2 feuillets non chiffres à 24 ligues par
page, sans date, dont nous reproduisons la première et la dernière page :
aïO u) pf t î ùrfuft e Born rffïfl'muc
iftro be^StrfafiBue p;imo tracta
6itur et freaflite cBftqwnta fins
ûjfixtîiVfltfur.
<2 1 pjtmo quaffuoi furtt iîirfufw pit
cïpafee Btbefaef*
pjuBétta. foitünbo tueront ta çiüfUtia
iQuatuornos ebwet piubtntiafij.
Pictmta fecofttîpf3tia h'Iponcte fyfu:
tapiowbmef btt£wa fufp<nbet? .1. ji&i
ftuffa tmi'tfetec
âwotMOJt fit quefbrtituffo nos tnfïm
ifiSibeGfttt.
31n pïofpeitc ttjfup6t'3 nd et t'gt.trçaBur
fie a& pmanût) Beau. tnmrœ if fart nonfu
wjtte <? l'ocwibïiButti* 5h'taw)
;Guaftuoï fimf que fem permuta nos
amonct
^tcuinciflccc fuperffua itfïrtn$ere befU
bertaaBifGrifieaB/ftnCTeet Bfanfritiatf
tarer ce te.
i£! uat tf uo£ iwfltcîa ttoe c 8o«t %,
$ontffe fiitwe atanuHf n3 fet ■ e foflitc
btjitt £ ^îmcutqj 1 ue fuurt) frifltte&c.
ami Bifattio ptnttrie ttiatioimuri afi
cu^ Sept écart et a t urt a . ïpefft c
i&uaUutttjitfit que Wccunbüirepe&
tût p<t&itae feftfwfl bïuiftarf trnnvim.
t mi née ftiEt ta fi c^jcrffrne pof enlia.
iDuaittuoi funiquepaLtrctrcafïfÊft^p
rttrareèeBft 3Üp^u«rj arftëue rtwmmo
HBue coupole âi/lcufretpfattî (wB tuflo
tftinew et (Spcfrntw afete
j&uat t hûî ftml que fïfrue rit ta ptitrt}
piocurart beBcf. 9j, ÿ'Pfr1*} a uttttî et
bew) totaTittroâfbtvemnufro tvttiflatiç
fuo ,p pofje 0cna(i rmtfàtk pfàjptv&a re
i&uail ho* font cona'fût ^poite faïto
Plia. &trMrtjaBti^aii3£^(Mfetesic0lïnt
ta n orj act eptaie 3pfep? cottcutfi'nf bt mitf
frrt^ctfSoe beficafoepfoBjiirtate appetore
iDuafrmaiîiiGBeari 1 garni be aquiuw
cppAcit fefrcitcr 3;tipcr ffimf pah(ï?
per fourni liutt} p piîr " ^
Cet opusenie est composé avec un petit caractère gothique de 10 points,
mciangè de capitales d’autres sortes, dont voici 1 alphabet :
aBfb6(f$|ifttii!înt)0pqrîf®fu^jpp5 fFOf* *
Ce sont eu majeure partie des types de latelier de Pierre Le Dru et
Étienne .lehannot. (Voir alphabet, p. 59.) Les lignes du titre, qui sont com-
posées avec d'antres caractères d'un corps supérieur, paraissent appartenir au
second type de bâtarde de Pierre Le Caron. (Voir alphabet, p. t?i.)
Les Heures h tnsaige de Romme et le Qimtemnrhts sont, jusqu'à présent, les
seules impressions que nous connaissons de Laurent Philippe.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
32.0
Jacques Moi:hart} libraire et imprimeur, ci ait de Tournai ou des environs
( Tornacensis dwcms\t II est inscrit parmi les étudiants de la nation de Picardie
et fut reçu bachelier sous la procure de Jean de Middelbonrg, commencée
le 8 mars 1481 (11 su)1- Silvestrc fixe son exercice de 1493 à l/ip5> d'après
les livres datés qifil a vus; mais Moerart a du imprimer quelques années
encore- Du Verdier" cite de lui un recueil de petits poèmes latins com-
posés par Valerand de Varennes, auquel il assigne la daie de 1501 :
i) ikeoptimelecfoi m ÿoc\ ftd
le aut tugeffofequfttnraiDmc,
primo*
5De toimxtknü conf litfu tarmm*
5D e berne Dd pmïîvfl armât
jDepii factcrimemideUoicrationÊ
camm
jDÉpiedacaetmfiOfnt fbeofo(pfïpa
rmtfi itadtafe catmett*
r “nales^abcto), Jimbrts m&etm
ittptafrtfpttome tbm in intctfÏQnio
lagene*
iÇiotrfc ce/Uïttiife p:oütttirHue eU
JDomfa ficgefïae moribue equ a fuie
Cu piobne ee/t u tutti rie picfectue te tbï
^cùtgnEïaccqjfoinutîCrciuta pzobant
^uabae pîûbwi:quo fit Dedtutoi etae
^tparabifiacfe Hcpotimbcni#
C3fl f fcto:em tîttàûïàfon
ùelibîtimpjelTione
©twfuozejcicrafcentettainDtcfiomenfee
ptti fiie Ubimie eû UbniSU not te
^«Dnm imiïiteftuafrieteriDetuttrum
pettigœam; IcctojpioteeuifafeDaie
C3ItnpKlTu9 ttt bit Ubet magna aimftM alan
fia pjomagîltto33fobo Moerart paritïi me#
tante appc interfignium lagune itïpwo fanett
'Jacobtab oppotito eccletfeta ktipnonia*
Le premier de ces poèmes a pour sujet la bataille de Fornoue, livrée en
1498 par Charles V J II ; le second est relatif k l'Hôicd-Dieu de Paris-
On trouve cr-dessoiis l'alphabet des caractères employés dans ce volume :
abc&efgbhmuopqnsftin)^? fftttt
àb^jrf^il^nimflttn^ôp^pqij^ÿ^^iïu9 , : ^/C
Archives tU {'Université, Registr e de h Naticn
Je Picardie f fol, i 44 v°<
Bibliothèques françaises Je La Crcuxdu Maître
et i>u Verdier, édition de RigoJey de Juvigny;
Paris, S:iilLnnt et Nyon , libraires; Alichel Lambert,
imprimeur, i 773 ; in 4°; t- V I, p, 233.
LES PETITS ATELIERS
Mercier de Saint-Léger, dans une note inédite, cite un livret petit in-octavo
gothitjuc de 1 2 feuillets non chiffrés, intitule Alphnbemm Sacmîouuii; cest une
tourte instruction pour les prêtres qui vont dire la Messe, avec les prières
quTIs prononcent en revêtant chaque ornement. Sur le titre, une gravure sur
fond criblé représente un arbre- une bouteille est suspendue aux branches avec
le monogramme À M; dans le bas, 011 lit : M. Ia. Mokuàrt. Autour est inscrite
la légende suivante : Dieu soit h mon cominençhemmt ah tua fin. Le mot anumm-
cheinein rappelle la prononciation de l'idiome picard de 1 "Artois et du Nord.
Une autre marque paraît sur le titre d'une édition de la Vira Chiisti, de
saint Bonavemure, également sans date. Cette marque pins pente, sans la
légende, se trouve sur le titre des poèmes de Vaierand de Va rennes.
La marque la plus grande paraît être celle qui a été employée par Moerart
dans les premières années de son exercice.
Mercier de Saint-Léger possédait une édition de l'Héroïde d'Ovide, Sappho
ad PhiWimii (petit in-quarto de 10 feuillets, y compris un feuillet blanc), à la
fin de laquelle 011 lisait cet achevé dbmpnmcr : Impression per uiagisman Jacobum
Moerart, prima die uiensis Juuiï^ sans indication d'année.
Jacques Moerart demeurait rue S ai lit -Jacques, à l'enseigne de ta Bouteille
[in vïco Sauctï Jaeobi apud iiuersiguium /agent1) , vis-à-vis de la chapelle Saint- Yves
[ex opposite ecdesk S a ut à Y rouis). Il ne faut pas confondre Moerart avec Morhart
u.
HISTOIRE DE ^IMPRIMERIE EN FPANCE
ou Morrhy de Kempen, imprimeur à Paris au xvic siècle. Moerart employa ce
petit caractère cj u i est mic fojuc d’Etienne Jehan jiot. (Voir alphabet, p. 250.}
abfbdffgbiktmrLQpqTisLtutijrn
â b’p tf 1 1 ii9 Pirt nr>n rc^ôpfl p,p ij (J q^t £ f t* É A
VC.’.i*n ) fffffl
Gui Han me du Bois {de Bosco), qui se donne comme imprimeur très expé-
rimente {iiuprcssor peritissimns) , demeurait en j 4 94* auprès du puits Sainte-
Geneviève ( npud païen m Be/rrissh/re Gemmfc camnwmns), On ne eon naît de lin
cjti ime seule impression, les Qitesàones sur Aristote de maître Thomas Bricot,
revues par
Louis Bouchin et achevées le
$tta mtHttfàuj tozfi fi'ftrtpoffa
uo^flngotrfia rnoutf utfafie c\f/
(ïio-( frtLunjomnis borfnuGct
ÛifciphflfifeppeÿtîticoaTiifffri
ïlrguifut nd quia (ïomnie Doc
timfiat ep> jkÿifïmf 1 cogn itiont t tmcSef iffa ej>
quo /arfrfi^firf^pi^tflertd«smft5ESefno;
éj|JîJmûfc9turÿufafi«itctiîçjî afiajÏEpftcfrEf
ficcrit^pccip fcCirH
|Vq«ttnc^>ft3o]0Î)oi:tcîfl(t 8i|itij)ftafiEfejP »îc^
ifïéti cognitâe* ^Confirmfltucpîïoqt fj ale ûotfti
nart 6ifc^firxu fintt ej? fi cÿ
Dlrif citcûfîâci 5 ta u fe f inane/mo t mafia au f fo &
rf5OCn53fnotuc(îïn«cfi3cffï^ffe;(ïj aDm>
ffcïi ftEffecrtud fuffïcifle iteffect? af ofitoto; igitur
ftûJocnJreijcimrafiflnotiriû^âfli^faïfcMqt
pîîo cognitio ^ Docetucpumanofit ej> jtep rtfi tofr
gntt^^crciajicpiïcifûfittracgaftiicfj ofe bou
tria {t D ifcip fia fi'ctet e p p»tï t i cogn i f de: a u f rrgo
rff :t Ep pF^fïticogni to e il erf et ri w a/au t fen fittu a*
jüorjpïimûqîiaceffet ;pcefpirj [finifiîij) noftciïe
îfeffecfmia* jHet fcDwh 1ES pria qi muftoi£ [5oFttj
jî&nue noticiaeîtcffectmaa {le q0;tiî nd 0ém? m>4
deme f^fitmae- fcddqi muftû^fjénuie notii?
ttae ï te fTecti aae ït u 1 1 1 ua 0 De q Sue t il nd f)frn? n 04
driûef^fid«aenrcrdd^repûff«rn?ï5tf)3i)rarti
fiwenafhte- ÜCurç fetcio:qj
fUfiftfoii afepad" fJÉrnue notidûeîtefftcduû&ji De
« ü
1 2 juillet de ladite année :
on £ &friE Q>fs l'ffa Demdfïrafrnefif a fof crfoîf; h6
tft a piio ci (j S S qnarfa p i 1 cipaf <! tijci £ q> affq ua bt
fïnttio Data p a&SifûmÊtilnâ e(î bcmd/itafijfie de
juo dtffîto tffa fi De qua ;pCEÎ>if piima ^pfoirio 6mt
e (t b emon fftaflif te $ b febâtt) jpttodonè negaï afie
qr tafia paflla norj poiiiotifjcad De d$é in&nifi p
^ppEnenriâietafiqiîperDcmûnfttdcj (\ SDquin
rdpddpafi&jfiïeftquamdDi^nidacaTfadsdDe
moijfltraûifis Et qaomoDo noij*
fiùiis fi3uT^nS^dtûf(upcr0uab«sfj6dep>a
ffedoiP artafcricojiîanfïûtefta «taiffffimatMrt;;
mafde pwfEctoftuDtofieîEfjpiEfecfi^ Ôpflfetfciô
|>ftneceffadû«t») * DEfigefldfptm ^iDafacunj
pet DifcretiïS^mûgifhtî js,ubouicnh)
Ef a cmdfpe ^m^irfjÎ3^panf^|ift<è«iffEnné
De Qofio ap»D pufewn) CeatifïmiE ©ehou ftcôt
motante^ï^mp! rffoiÉpeddfjîmfl-Snno Damtni
iQifftnmoqnaaîtgttiteftmoriorïageffmaqiiiitfç
btebuoDectma menjïs iafü-
Le volume, de format petit in-quarto, est composé avec un gros caractère,
de bâtarde, dont les lettres capitales ont la meme forme que celles employées
LES PETITS ATELIERS
323
par Le Caron dans LAgulllon (sic) d’amour divine (voir alphabet, p. yi) et aussi
par Jean Lambert dans Le Chevalier délibéré . (Voir alphabet p. 221.)
fifmnjnijüpqriôftuftpp}
Pierre Poulliàc 011 Poullhac était établi imprimeur prés les Bernardins (prope
Bernardiim) f aux environs de la place Maubert. Son premier livre, intitulé
Tractatns corporïs Christi7 est daté du 4 mars i4<?4 (v. st.). Il porte sur le titre la
première marque du libraire Denis Roce représemant .lason et Médée avec
la devise Par avis. (Voir SilvIstue, Marques typographiques t 1T 5? 1 1 .)
La même année Poulliac imprima, pour Roce, un Guide des Curés et des
Confesseurs ( Jnterrègatïones cnrawmm et doctrine? quitus qulllber confesser debet inter-
rogare snnm confites te in ) , eu 8 feuillets petit in-octavo, et X Anthldotmlmn anime
dont le titre porte une nouvelle marque avec la devise À P menant :
lntbtdotart?antme.
CJ ÉTmflWilneüra fuoeftnilïbrraitnonoï
* - mater bffi rro/M Icfit fempet fît omota*
XDarts qn t rmtdï cre oorof n um ne ffintn l
ûtciem cim crealarartim
f Jt t no fflcTUtunno ^tero
elffna failli patate cul*
VCTaÉilïïmmneoiiwtra CSnfmarlïjrplriaelinr
güm( rum|)fl.adlpm jj Sntftdotaria faluitfirfi
me intertedn-e oignavi quûttegroràfrt adopia
qtJlcqtJtdlnelaç incfftN tamrattltaitmreltitof-rt
ü fàeriftcio l&ncrarttrnet fane m ipfa LsiUtate tàttr
gl*Bcnlfr aot ateUtéra Ut («ri^akant^itfirÈfîim
omilï mfî}E Elgnelur tuto pflnt cemens t l«tot De
ranehttptrdbufllndolfle uctiltïmc Deocâctipottn
te rt me fldTitam etemaj tt <um fuis cdngregami?
çcrdud ere* £lai cum o*o b9 grattai gt
(T Octo rûcbo ([ ÿmptf Ru.îi
coriramotbnmfpidimie prt Tf&etrü potiUiac. pio
fleftido, E>v>nil$ Rôle ma*
O£tjequip?gl$îi0l^r nente in ricofjrtrti llato
gïoila fanctottimet biadlrlerflBuinïïifaneti
tuntftead rttujpatrocl tttartlnt. annoonum.
nlaeonfug^tibuBfiiepe «etrev, ©ie.*u. menlte
tit' ,, , âJutjretpirfraa ÿnlft, >>> ■■■
effettü concédé plebl me
'Otftjterfe dente beatoro
i Yr> t en t riîbte tao qn t in
«lu aeEeEnftate ie ocuos
tas rrbtbet a lan guoic es
pidlmfe qnam i mo eoi£e
j tut nemtois gloiUpaf
pi us tard il y ajouta cette autre, devenue proverbiale : Ton t rient a point h
qnï peut attendre.
3^4
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN ERANCE
L adresse de Denis Roce ci ait alors rue Saint- Jacques, à l'enseigne de Sainf-
Mùrim [tul iutersignhnn Sancû Martini
La fonte de Poulliac est la même que celle avec laquelle Pierre Le Dru a
imprime nue autre édition du même livre, datée du 1 6 novembre 1
pour le libraire Claude Jaumai\ (Voir fac-similé, p. 6t.)
La plupart des autres livres imprimés par Pierre Poulliac sont de peins
traités de théologie sans daie d'tmpressiou.
Nous reproduisons ci-dessous la première ci la dernière, page d'un opuscule
sur la Misère des bons curés du temps \Epistola de miserai cumtonnn sa: plelm-
nannn ), a la fui duquel cet imprimeur donne son adresse, et qui se termine
par une pente figure sur bois représentant saint Nicolas, évêque de Myre.
Le titre, placé à la fin, porie la première marque de Dents Roce avec la devise
Par avis, qui fixe ainsi fa date de l'impression avant juillet t^9> :
\ lfbifCXiOïlBt)tTTilfcrl4 Ccrûtûipm
feu tHebanointu
ffujHel
"ZÿiEci
k £curum cft rcpertfcrlptuna teftOEfl fati
1 ' cofil Ecrc.ÎTwatïfS^cro cft ad al is|qt
Zi?<lconrCTttréiHrotfrKideiftt!^e^irapa
^ftoiaüWèlptetîda (ama rtfltme lobâneajvetotiatn e*
pmb tnifl me tris pie iiilfPt ScJ a tncqrrid/ 3Stem
PifficüÈ reqtjjrifî^ Jnlff ftSmo pg,
ftoititullr » |^e!“ anoofficio vLctnLoï,^Uj£admoctnm
crucifié eftTiûbiaoibjifl fti£ttbp ludrfs* Jta q
tldiecriKtfïgifO ïdf %ço atteQâte)pl£bonpaparro a
dpiânist £ïn5 ait oicit, Ifli tft cifeipnl* permogi
ftrfUîieefrnmtf fbperoirmfatUfimeEfecutifïmti et
vos perfequ tuî# À fermoti ï me® feruauerit -r 7 dhû
fcmabütt£t?rirtfl in rüa etema ad b tptefk bei feâct
cruct0£p,pbiiü patienter faflinïa q[Mebaii*Ut cadf
dta fciîm po Cl ujriftü locû tertio* tribulation® acies
faitlter vincitüTiiô folnm ln Êteroagloiia poftjep ra
erit pîirrt^: qiidSeueo U, officlQ imo irtkidkaïuto
7ixiP9 el moituos. : i jrpo fedebit iudejc pocdpo?0i
ii5fiirceperûlfdieati9ril9ei?)0bn(n, Eüidtpdroce
laboitepiemlo il errante é{?0 ait. amenemé bieb
7ûbuî* 790 qui femti eltio me rcJebifiu fnp fedea
iadi&n eff tntodedn trib^ifra^ 'ÿbalïoïio Uaglori
atn dnfdf 2 igmotnimâ e#rtm* «uftdero. -libère
l ibi î ôfenUo % petit? oiffitadeoi %tiif ai ad côfenti
eru « terttffr tdnàl adPiiïhadendn opptobtl®» £go
pafcoi iii0nlfîimfl iiintt39ÎfeftatoüteûftiltinaK et
Jctü elfc f \ni& ütad^piûncB pafeendûte iudujrero
ectaôfcribetidntui ppxobiU(quc roUPÏtaffi'1 «b
liOcÉipC'ît] goaliqo litHrtfcariorrcffg'pi cOpia
tma alias ccctblïUaG poîtare PEmtttclC n etfloî
noie î reuerStia qri nô ego fj plures Pc te affirmant
c s üifijmifl non falri fa fcpl S artib? UbcraUb* imo
intottnafacreferiptnreqLtt ImodofceiepCTtt© fe
mittia: néergoteceiel tnvvith eccFelnm5piot mi
Teriao obfn iarimôfnpponC f - fah itère tdlâle ab
olbiis <nria*£pedlî£ ûip eSdeUbi®l7ot eft etedfoy
<atbc^ ' lotart î iu iurna reuerêtiapabeJiÆiti^! vt
muLti pclôicainpïfoinui rtioç tcnebzte ambulât :s
pefafuafuc earbonc^Ttifira v jdcât vidCdo recogno
tqlS recognofeendû üeffeant ceflên Aù eâfit^ 'tur ton
filEdopenlleatpenfrffldoptirlficStur ?nrificaUmî1
tlpnaTteBt£ttâdÏ4d etfeftâ mgndiciâ t>oc eft cter
t»3 rJkitat£ ad au 3 creatlfui imentât ipnçÈautepo
mina noCUo Ibeiucbri^tOaïe.
CXattGpeo*
<£5mP*cffimi parianiïper^etüim T^uUbitf
comrrtoîant™ ptopeBemardirioa.
Cest un petit livra singulier et fon rare, composé de" b feuillets seule-
mene Nous ne l'avons trouvé qu'à la bibliothèque de la ville de Rouen, dans
la collection Leber. Cei amaieur avait accompagné son exemplaire de cette
noie curieuse : * Alors, que de tribulations éprouvait un pauvre curé . Le plai-
gnant ne compte pas moins de neuf diables déchaînés contre lui, et de là
neuf chapitres de lamentations dont la naïveté rappelle les Qiiïn^e Joies de
LES PETITS ATELIERS
3^5
Mariage 3 antre facétie du vieux temps. Le troisième démon qui conspire contre
Je repos d'un curé à portion congrue, c'est sa servante, infidèle, paresseuse,
acariâtre, et pourtant reine du presbytère, dans laquelle il trouve amant de
sujets de tentation qu'il a de cheveux a la tête : Per ijimm hahes tôt tenu ni ouum
stimuler quantum in cap) ta gens cap) Uns '. »
Guillaume Mignart, imprimeur demeurant rue Saint-Martin, imprima Les
Complaintes et emcignemem de Fmuçoys Guérin , datées du 2 3, septembre J 49) :
ïo t) Soit ptr&îerf)fl(îeGiifç rt foute
m m aine auffreô mau fç aSuenfr
j£omtnt itt} aç te fouu cnit/
djofelaçffitqittfrtepfaife/
piita forte quif ne Defpfaffe
^out it mrt$fou03cotixctfütj
j©t îtt frtwfp fl motj intentiof}/
âfiorjjtorç iaç cfaipt eijtefiure
£mÇitr)qutptu(z fflurontfçtt/
B u fceffue l cfî tompilne/
&t au 6effou05 acfïcpjlne;
B fantmctai'eefa (anUt&t/
^wppfieffl Çauffe maifiitfft/
ÎDcfoïjftruflntfluofrmcmoirc
jEtwtre fotjfifyte roçfiegfoirc
(DCp fee fforfrineeef en
feigjumme fofrflcoçe guérit? Sou r
gope tÇangeur et marchant foefyütj
motif tStiffeî <tpt ouffftaBfce 0 tott
tteperfonneequfojtf aufeune 6t//
tm pour ewfç gflr&et Se ( fictif c et;
m tntiieitt t£ t auffi parfe &e pfap^
eure are efftfetuee fefquef5 feront
trop fattguee a ratompfer pour Cdu
fcScSncfuctc jjmpjime apatiej]
©uiffaume mfgnarf jjmprimtur
fremourimf et? fa tut famt marfit?/
rcçyîiouc&cfcpfcmetc/ lat} tnlf
quntn ccne quatre Efagij (tg uïje/
Le titre tlébute par une grajule initiale de fantaisie fort originale, qui est
copiée sur une lettre semblable de Denis Meslrer. (Voir p. J 1 5.) On retrouve
une pareille lettre chez. Etienne .Jehan not, et elle passe plus tard dans le
1 Caubgitc lies iivrt's wtprhitès* liunliscl'lU , estampes, dessins <ri caries à jouer composant h hil>l[othti[iie
Je M. C Lebfk, mec tks nui es pji le collecteur; liris, Tédientr, 1839, t. 1CI, |>- > 3 -j b n" 3*5*
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
326
matériel de Vérard. Outre quelques différences dans les tailles, que Ton per-
cevra en comparant attentivement ces deux Rois, celui de Mignart se distin-
guera de prime abord par une brèche dans le bas du côté droit, à la partie
inférieure du corps du dragon.
Les caractères de Mignart sont dune ressemblance frappante avec ceux
employés par Le Caron dans son second atelier de la rue Neuve-Saint-Mcrry.
(Voir alphabet, p. jn.)
Voici I alphabet des types de Mignart :
3CÎ)
«0c&8efg(Hfmii?nffQpqr*fetufiçtî
ffffft :/C
ostttï
Guillaume Gueuson de Villelonglse, étudiant à Paris, est connu comme
imprimeur par un mince livret petit in-octavo intitulé Hurologe de in Passion :
ht fapafftoÿ nofïvt /ligueur tôtorift
mû 0 eu w. biffa ufa nt UitÇ r 0a fru rç 4 pi ti z
GIS (ÏF0oïûra£e$fl îfefapaflïan
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Beeerarfamene et Bauflft fïaçefftrrt
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ponrtfiorç meffa if et bcfoËçpfftinrt
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^ûipiime.'parmai/lcegMÎÔ'aumc guecfbq Sc
ïiffcfôÿiic flu&râf a parie be montât ti} fofïcf
&c maîftrcicfai) Bc fonte faua rtiï U eofftgt be
Kein* pire fa in U c ge neui efu e
On lit à la fin : Si fnist V Orologe de la P fission, nouvellement imprimé par
Maistre Guillaume Gnerson rie ViHdongut , studianî à Paris, demoumm en Pastel de
LES PETITS ATELIERS
327
Maistre Jehan de Foute , devant le college de Reias pris S ai acte Geueyitfve > Le seul
exemplaire connu de ceue pièce est passé du cabinet ( Ig ongne dans i;t biblio-
thèque du Musée Condé, a Chantilly, ou il se trouve actuellement.
Depuis on a trouvé deux autres pièces de Guersou. L'une, de 4 feuillets
seulement, périt in-octavo, de /8 I/gnes à la page, est intitulée : Dévote contem-
plation exitaut (s/c) a la crainte de Dieu , moult utile et propice a ung chacun pêcheur
w nia ut penser de sou s<dut3 laquelle chantent les filles rendues a Paris par dévot km . Le
recio d// premier feuillet est occupé par une figure sur bois représentant le
roi David dans ["attitude de la prière, avec sa harpe à côté de lui. Au-dessus,
un ange descendu du ciel pour le châtier tient dans ses mains une épée, u/i
javelot et une verge; au-dessous, on lit le nom de l’imprimeur : Magistcr
Guillermus de Villaloimu Le tout est entouré de fragments de bordures. Le
titre ci-dessus rapporté est imprimé au verso.
Le cantique composé pour les Filles pénitentes de Paris, dites Pénitentes de
Saint- Afagloi rc , ordre fonde eu i 4pi par Jean Tisserai! , cordelier, compie dix
couplets de hiut vers, dont le premier commence ainsi :
Fille qui vives en del/ci,
Vous errés /rop vilamemen/,
Las vous offensés Jc?n Chrisi
Qiu pour vous a mis tom son sang,
F/ vous a /rop ayméc.
Mais il rendra son jugement,
El lors scrcs dampncc.
L’acl/evè d'imprimer commence au bas de ht septième pttge et se co/i-
t unie en I/t/ut de la h/utième : Ci finir la deivre eu u te ni pl a tin u mm relie me ut com-
posée a Paris 3 a lu requeste des Filles rendues, imprimée par Maistre Guillaume Guersou
de Villeluague 3 de mourant devant le ad! tige de Reins, eu lostel qui fait le coing du
caste Sa i acte Geueyiefye , et la ou les t tourna. La page est remplie par h///t petits
Lois empruntés a des v/es de saints, à des pronost/cations u par un fragment
de bordure.
L'autre pièce, qui n’a également que /\ feuillets composés en gros carac-
tères, commence par ce titre : S* ensuivent les Noël ç très exce/eas et contemplatifs
lesquels chantent les filles rendues par dévotion .
A la fin de ces Noëls, on mentionne qu’ils ont été Nourrie me in imprime i
par Maistre Guillaume Guersou de Villelonguc , demeurant de tant le coliege de Reins
3*8
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
près Saincte Genetiefve> et on ajouie que là on les trouvera avec plusieurs bons livres
nouveau Ix, tant eu latin ejue eu jrançoyx, en diverses scimces et facultés :
0%<aiuet les noetj frefejrcclms
etfontttiiplatifjtee qi? ratent
les filles renoues/ par fi mot ton
îîefafrtfafansconfwtre
fie tiers tour en grant lumière
pÉfirtiOîs ûefontonbel onouei
Puis môta laius au rfei o «oel*
ÊtfalWia lamamîieftrt
chantons ÿôqstousâu tmiûre
îmftiî Dicuemanucion 9\
ftifltiiffettf les noelj freCîmot?
ctioieultles qlj cljantcttf les fil
les ttmvs *a paris par îeuotfo»
^îouuelemfttmpumes p mai^
fereguilfe guerfon oe Plüelôgue
ïemourâf Eeuâtlecoliege üerems
pies Camrfegeneutefuegf laon
les trou uera mec piufieursbôs
fiiatee uouueauljrtauteulatin
que en francoj?sen aiuerfesictÿ
enceset facultés
La Demie contemplation et les Noefç sont composés avec un gros caractère
gothique de 1 3 points, dont les lettres majuscules paraissent empruntées au
matériel de Pierre Le Dru. (Voir alphabet, p. 65.)
Bien que toutes les lettres ne soient pas représentées dans ces quelques
pages, nous en donnons néanmoins l’alphabet :
abc0ffBt)i(ttînopqnsffuPjtf>3
âpë(tpqSc9C?îtl& temffffû
XJ H oro! ope de ht Passion est imprimée avec le petit caractère de bâtarde de
1 o points dont se servaient Pierre Le Dru et Etienne Jehannot (voir alphabet ,
p. 59), mais il paraît un peu iatigné.
Aucune de ces impressions ne porte de date, et les bibliographes qui, les
premiers, ont constaté leur existence, l’ont fixée approximativement vers 1520.
Elles sont beaucoup plus anciennes, car elles appartiennent aux dernières
années du xvc siècle, comme nous allons le démontrée.
LES PETITS ATELIERS
3*9
On vient Je découvrir en Angleterre une quatrième impression de Guerson
de Villelonguc. C'est un opuscule de 28 lemilets en lutin, ayant pour titre :
Cmifessmiak seu de modo amfiteudi et de pmi ù de amsàent'm, par saint Thomas
d'Aquin, portant les ntims de Guillaume Guerson de Villclcuigue et d'Étienne
Jchannot comme imprimeurs. Cette association de Guerson avec Jehannot
était un fait ignoré dans ITiistoiic de la typographie parisienne. On sait que
le nom de Jchannot, maître es arts, ne paraît pas sur des livres avant 1475 ,
Lien qu'il semble avoir commencé plus tôt. On 11e trouve pins aucune impres-
sion à son nom après 14 £7*
Le Coufessionah est, par conséquent, antérieur a i4?7 ot n'est pas posté-
rieur a cette date, par la raison que le materiel de Jehannot passa entre les
mains de Pierre Le Dru, qui lin succéda.
Ce volume contient une petite gravure sur bois qui a pour sujet la Mort
emmenant le Pape , que l'on voit eu tête du Sermo St mai Bommnime de Morte,
imprimé par Jehannot en 1 5 ? et qui reparaît dans des Heures a P mage de
Rome que le meme Jehannot acheva le 21 août i4<?7, p0lir Ie libraire Pierre
Rcgnault. (Voir fac-similés, p. 243 et z4y)
Enfin nous ajouterons à I actif de Guerson de Villelongne un volume petit
in-quarto, U Ordinaire en fnmçoys selon tordre de Cysteaux, imprimé en rouge et
noir avec musique notée, qui porte sur le titre les initiales des deux associés
et, à la fin, la date de 1 4pS ■ Nous avons déjà mentionné ce livre au chapitre
de l'atelier d'Etienne Jehannot et nous en avons donné des fac-similés.
(Voir p. 247 et 248. )
Tel est le bilan typographique actuellement connu de Guillaume Guerson
de Villelonguc.
La maison qu'habitait Guerson était au coin de la rue des Amandiers (au-
jourd'hui rue La pl ace) et de la rue des Sept- Voyes (aujourd'hui me Valette)
Elle était contiguë au collège tic Fortct, du côté de Sainte-Geneviève. Plus
tard, la maison de Guerson, occupée par Thomas Richard, imprimeur, porta
l'enseigne de Ut Bible tPOr , et, eu 1588, une seconde enseigne des Pots a
Moyueuux . Jacques Nicole y exerçait tomme libraire. L'immeuble qui faisait
l'antre coin de la rue des Amandiers était une maison neuve à l'enseigne
Saint-Étienne, appartenant à P heureux Félix Baligault, imprimeiir-Iihraire et
bourgeois de Paris.
Guillaume Guerson érait probablement originaire de Villelonguc, qui fait
11. 4^
IHyilH>±.E >. >T ll.J’.lUt.
HISTOIRE DE I/IMPRIMERIE EN FRANCE
33°
aujourd'hui |;utlc du département de fAvcyroiu cest 1111 écart de M com-
mune de Cuba nés. Un acte du cçnsicr de Sainte-Geneviève, découvert aux
Archives nationales par M. Pli. Rcnonard, établit qu'il avait des frère*,, des
sœurs et autres parents habitant le diocèse du Pny, qui réglèrent par procu-
ration les affaires de sa succession le 3 1 janvier 1 503 (1502 v. st.). Le 5 août
précédent, Guerson s était rendu acquéreur, par devant notaire, d'une rente
de 4^ s°h à prendre sur la maison qu'il habitait et sur une ferme et des terres
situées en h paroisse de Savrgny, an bailliage de Meitm
Jean Drlart, imprimenr demeurant rtie Saint-Jacques, a l'enseigne des
Trois PitceHcs~t fait paraître, en mai 14^8, une édition de L Istoïvc de la destruc-
tion de Tnye ta Grant, avec les memes figures que celles de la première édi-
tion de ce Mystère publiée en 1484 p;ir Jean Bonhomme.
Cffmi^fifïoiteïicfûbeflturfio^
beftopcfagmntmifeparpatfonnûi^
ÿmpapiTrtïifÏPf iacque&tnitet t icecie
etjfoi'jçfâffmpnmcpapûwfeetiFfùf
tne iüupbmop pût 'JfÇa» bdart 'Jm
pîimrurbPmcutûnfafiïrüÊ feint 31<ic
queeatenfeiçfntôctKQiepuctffte
f£ü$mtquatttcîn& qu fifre 'tungfj (T
Cette édition paraît avoir été imprimée, au moins en partie, potir Vérard.
Sa marque se trouve à la fin de quelques exemplaires, dont certains que nous
avons vus sont des livres de grand luxe, tirés sur vélin, avec lenrs figures
peintes et enluminées dans l'atelier de cet éditeur.
1 « Maistre Guillaume GiiersmiJ libraire, a esiê
cejmir mis ni possessimi cl saisine, île quarante h n il
*ota de renie payabfes aux quaire lermes, elc. . . H
I j n I sur une maison assise an doislre ancien Je
Saillie Geneviève, lenani dune purl au cvnieiiere
ni ix Cleixz.s el d’anire el abontissaai i par derrière à
J'nsiel de Mercy en noflrc ceusive el seigneurie,
dnrgêe île xyiij s. p. île cens et renie ikju mehe-
lable, connue sur la ferme el terres Je la Grandie
du Boys en la parro ise de Savigny ou bailli âge
de Mdcim. Geste vente laite par Girarl Pican,
ImucEier, Emurgnys de Pari, nusdites charges, etc.
indien naul fa siim me de ireule-ciuq livres loiirmu-s
qiul en a eues el receues comme il en est aparu
par img brevtl fâil el passé le ix1 11 jour ilauusi mi E vHL
ei deux paidevaui Crozon el Rigaudemi, notaires. »
Ç À rdi i ves n ai i on a I es , Fusai sinemeni s dû Sdtnte Gene-
viève, S 1650, 1 rr partie, fol . 52 r°.
ï.^maisou des Trois Putme//es\ rue Sain i-Jaci| lies ,
paroisse Je Sain!- Séverin , ceusive de Noire- Dame,
êta il al te 11 aille à la maison du Hednhie, dH après un
lilre Je i4°5- Un :i|||re titre de i442 l'indique
comme aboi il issu ni a « Tlioslel du Petit S<ndmon j
Jourdain ».
LES PETITS ATELIERS
33
Le caractère de Je.m Drijirt est imité, à s’y méprendre, de eclui de La Mer
des Hptoim de Pierre Le Ronge, iidopié de préférence par l 'éditeur Vénird.
En voici i'alphabci pour faciliter la comparaison :
P j© 2> & io
aSebefgQiùftntynvopcitifetufŸS
ff If (î d p ? (î P m 3 o9 jî
Etablissons les différences caractéristiques que nous avons notées entre les
deux alphabeis :
Da ns l'alphabet de Jean Driurt, la Icnre D majuscule a nue barre longini-
d in ale au milieu; dans le iype de Le Rouge, il y a jiji trait ïransversai ondule
Le G il une double barre transversale ei un point au milieu qu'on ne trouve
pas chez Le Rouge; PH n'a presque pas de tac et a également un poini qui
jj existe pas dans Pamre caractère. Le J a une barre qui le double; PM est
différente avec une boucle ait milieu; PN forme mi coude saillant dans le
premier jambage,
Dans les minuscules* le d est coudé stir la gauche er ne forme pas de boucle
comme dans La Mer iks Hystoim\ (Voir alphabet de Le Rouge, t. I-, p. 471.)
Les sommaires et renvois placés en marge sont imprimés avec un caractère
de petite bâtarde de p poinis, dont nous présentons aussi l’alphabet; mais la
plupart des capitales manquent. Nous ifen avons pas trouvé plus de irois
en examinant avec soin le volume, TA, le C et PL.
31 £ t
rtGib&cfgflirmrçfiÿopQrifflfulïpn
ff ff fl à f (i ï F P S o* p p p*.p $$ u * C
Ulsnnre de U destruction de Troyc est le seul livre que Jean Driart ait signé.
Nous reproduisons ci-aprcs quelques échantillons du icxie et des gravures.
Les planches, sauf la première qui nous paraît avoir été nés habilement
copiée, ne foui pas double emploi avec celles que nous avons déjà données.
(Voir 1. Y\ p. 182-189.)
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
L’ISTOTRE DE LA DESTRUCTION DE TROYE LA GRANT
ÉDITION IMPRIMÉE PAR JEAN DRIÀRT
(8 mai j 49 ^ )
ajl) faffant p armp
SitefauDe
pfameDetofiteef
Deffeuts
SPerpwarifif&c
fauenùe
3&au6efin ^Defruf t& eoufeurs
Jûour enfttûBfitt meG Doufeure
^ufïqttecucurqmfcfoufae
'ïÊbimfï oj ferme# rf eïjpfturs
parfaire De mefannifpe
•^Ttou ua^ tïu 0 fi eu mouff 5 e fi cf a5 fe
® ouff fouef flmrfff mouff fauoianf
#fom0;eDuft<far0ietïOfa6fe
^m£|îaifBefef flietj ffeutanf
JDncfniauoifDeffouBj coumitf
"ÎEouf enmnmne De ffeureef e#
|0>uu<ïfoij grari eup murmuran t
&tp(u.Gt(evqueîeGfepfp(<mcte6
ffflrBri^ïitefierffetonnefe
Ctfanter mefoDteufWnenf
l&tbifoitïïnMSanfonnett
SD t ef ce mo u ff fo uf rtuemenf
3epîmefefmomf(Wrtf
âoprfaDoufreafmortie
iûueiouBftapfofafemenf
jîa Doufmr De ma mafabie
31 £ nejumepomf a eflfe jjar&e
JfrafoijaÉîifiteafafaroij
Jfreauffî aujcfliefli# queflfe jjatbe
<£ï at 0 m t enbt 0 a fa rflanco u
^ftafoif cequefeDoufpfou
<ÏJc r§f tamffmfî a femeiffer
:}D o ut apjuen D fe au feu ue fteflfj
Æfcflbira pbemereuriffer
fei enf enbp quefFepatfotf
SDe farflie que beuanf nomo Ée
que €ij rijanfanf effebifoif
©eufif ûvBï€ Dieu f e boiitf io ïe
<tni0epfaifanfftiqui^etDpie
LES PETITS ATELIERS
L’ISTOIRE DE LA DESTRUCTION DE TROYE LA GRANT
ÉDITION IMPRIMÉE PAR JP.AN DRIART
' 8 ni;ii 1
gfonr fougrnfemgft ce qm
SlSTOIRi DE L'IMPRIMERIE UN 1-lïANCE
^ A
}_yT
De Bure ci d'autres bibliophiles ont cité une édition du Mystère de la Prmïem \
au nom de Jean Drian, datée du 7 mai 148 6> Brunet prouve l'inanité de ccitc
attribution : iQ t:u établissant la fausseté d'une souscription jointe a l' exem-
plaire incomplet du duc de La Vaüière; 2° en déclarant l'impossibilité de cene
date qui ne peut s’accorder avec celle mentionnée dans l'intitulé du livre;
3“ en prouvant que Dr km ne commenta à exercer comme imprimeur que
douze ans après. À ces arguments péremptoires nous avons ajouté | Onglet
débuts de /' Imprimerie à Poitiers, p. 78-77 ) la comparaison des caractères» qui
ne ressemblent en aucune façon à ceux de cct imprimeur, et qui sont plutôt
ceux des premiers imprimeurs de Poitiers. (Voir fie -si mile, dans les Monu-
ments typographiques de Poitiers , pi. LXIX.
Baptiste Bourgui-Tü imprime L Exemplaire de Confession, petit in-quarto, dont
le seul exemplaire cou nu est a la Bibliothèque de ls Arsenal
§1 exemplaire oeconfeflion.
Sa marque, qui représente saint Jean baptisant Jésus dans le Jourdain, avec
le nom de Baptiste Bourg net au bas, et ces mois à lemour : Ecce film meus
LES PETITS ATELIERS
335
dïhmts \ lient prevue (ouïe I;i page de titre. Le livre est composé ;ivec une
bâtarde française ét 12 points, ressemblant aux types de Pierre Le Caron et
de Guillaume Mignart, avec lesquels on pourrait l;i confondre :
Tk yemp faire fie confr/fïo
t?ee r onfii cion e que boit a uo it fe pmi tmt erç ro trfeflrorç
premier tflapittt
£>ur« quêta conft/fiona facramftafra îfiui
p en t mouft bt péri 1 5 ro ntre f e fo fut fiea atne 0
tôt fieô riSfefft one romc fir reu fp qui fe rôfef>
fît a caufe freo cao îriffm fee £ e/ir&jee <j p fioi uît r/ïre fin 3
(t rruefaj (t rcmefir cfiuenaBfe np e/l pao afiiott/lr p firfauft
fiu râfrffewr ou pem tît tôt fiifetu «ffe fit) ij 1 crue ignoré
œnefoitauÿamre fiait fut rôpofetï faiteepetitet
Bric f fraicteniime feyf pfaire fie cSffiïi 3 SLzfl a Uit ij et) ce
fïup petit fumt pourra trouuerfepfelfeurfaïïoietf fa ma
mm fic/ïufii er U fn gne mit par fefl f 1 f po ur ra^gnoi fUc fa
fiioitfeîoiefit £frffi5 p fafiitffrtftt fite pmitëa ^ a fui fefië
&r5( c5fe(frr^ pourcc ijrr/lm fiurrt e/lfû&c fut fr fait fie c5
feffi 1 5 jSttiierr mÈt(iau5t t ou t or u ure eft neceffi te fie fauo 1 r 3
cc/ï ^ cîfrfliS.iDîl rSfrJfio fcïrrj fSctiï au gw/finii firfcriBiï
fi c . JÈ5 fr/Ji 0 e/l certiffi ma ro tà facetfio te pc t3^ fit rfarati 0 •
31 gregon i. iCôfcffio rfî pc(3£ fietectio. £ ?/l a fiitfe
que c? fr fft5 ne/l a ut 1 r c Ça fr fi n5 trefeert ai ne fi rcfarac 1 3 b e
fo? frff pecÇcj firuït fa pccffine.# ce ;ppo 0 bifoi t fie pfafmr
fïeHptfoccupem^facif fifti ïc3frffi3e.{îfH3|t^afiBi. JQfKe
mi ni firlo qui Bon9 (te. Jtî 3Di$n c3fi tr0o: aauerfrt me Fi u
fltcffl mtô firio^c <Qaia auartf ^ue 4ft flioq fait mentoire
a famé 1 r tceuue ^ fe penitît fioi t rfïcr gamp fie quaTî cfjo
fesn ïa p^mirrer/lpttS^ recogitatiû. £rfï afiirr que fie
ttft t)f $ittm 1 fieuflf fr p; /îre if fiait par g r3 fie fieuoci or) rf
c3 tri ci or) foncer it pc nfer qwp pe cÇf} ï)f a f 0 1 6 fi tû m 1 a c3*
tcefa^oufîtf et c3m©rmflfirfiim. Ætfiüittffifirraffa
fieuj? feo pfacra fea (rauawfÿa toutro fea peines ^f a pP
ÎDrcycSmuntcaaot)*
mnît profiter a fa faùtatib fiefaij amr 15 f c3e if r/l erç itrf
fefmÉÎcefiejpc3mumcartor).ïa porte fie fegfifett mtfmrÿ
tnîtfiepatafiiôfup rfi cfofrtï fermera cSmunicanafirc
fbpaufÿ r|te/îi£tf [tmsfmeato9 feafacremîafienoflre me
refaïcttegfifr fup font fi ffbua^tnefioitpoït e/lre mfecre
et) trrrr Bmai /k£e/l feÿpSr. fiu f rytr fi tffM rfcrip<H3icp it
îunf faire fa fnj fie ccprtt fiuret (t (raiefr m fupfiât ÇuBfe
meut a to 9 ceufÿ qui fe fi ront que fi fs f reuu et rÇ 0 fe qui n e
foi 1 03ne ou 0i ë fiiefr a fi n/ltuctio») it enfeignrmf ( fica fim
pfee tôfeffmte ou pmttîa qf^n rmrSueiffët pae Bfofmtt
neSi(uprtrrmaiafioufcrmë(|itfB3nisrtmëtSuriff^t coi
nger[tamëfierffafiefauftea.eaMrfapfaitrrjB5iie inters
ti5[ttïîfou/ïena(fafopbefiiruitfafopcatÇ£>fique fir/irSt
queûpirsrrfiepiîirSiefingfÇafurjpuiflreparuenir rqfa
tope eternefft au ropaumefieparabia^mo)*
fini/l fryrmpfaûelNonftfJftoiÎH:.
des
En examinant de pics les lettres de l'alphabet ci-dessous, on trouvera
différences caracttTistkjues dans les majuscules B, C, L M et S :
32&CÏE) &f <5 ®3\ 1 m fi S> p Æî » * ^ to
aÛcfirfgÇifmnrjopqriffffuS^p3 ffffR * : ^ /
3^5 05Î rt g9T i^f^iîi ni9 il n93 0^ f
le B ;i un trait oblit|iic dans le milieu, tandis tpi il y en a deux die/:
Le Caron et cliez Mignart. Le C est plus droit et les branches en sont moins
336
HISTOIRE DE ^IMPRIMERIE EN FRANCE
longues; il a une barre par derrière, an lieu davoir ni| trait par devant; l'M,
dont il y a deux sortes, iTa point de traits an milieu des jambages et est diffe-
rente de forme, et l'S, un peu plus compliquée, a un trait transversal qui va
de gauche à droite eu formant une boucle. (Voir alphabets, p 91 et 3 23.)
C'est avec ces memes caractères qu'a été imprimé LeMysûre tk rincanumm,
représenté a Rouen en 1474* pendant les fêtes de Noël; livre fort précieux
dont on n'avait pu, jusqu a présent, déterminer ["imprimeur.
Le livre commence par un titre cm tête duquel se profile mie grande ini-
tiale à boucles avec profil humain d'une forme tonte particulière :
bfmptofr3]c/ÏKÇufi
Un second ntre, au verso, indique la position des «cstablies assises eu la
partie septentrionale tTiceluy (le Neuf Mardùe)y depuis Phostei de ta Hache
couronnée jusqttes en 1 Jho s tel ou peut ['enseigne de f* Ange ».
Æn fuit finromadot) rt naf iuitt ht mfitt
fûwfurur <t rebmipfmi ûfucÇitfî * Jûqmtft fut
ITMmftw pot pfbmurigreavnfï qu t ty ayita cfi
rfcripfï-ûi) mtfc cfccfpyinh tes ftfùü te tiotf
ta Çiffie et dit te ttj tebtmtc neuf ma»
BttftoiU fe$ effaBfrea afli/ee O) fa partie
ftfpTrtntmafebinfUp tepuie ftjofid ht fa Ijadjfc
mtmtm
te famfe (otite t>ecfatï erç fa frrj ht cc
cobiciffr . G) tm fea qîaBftfe beafîypiopÇçta
efîoid mteem^e^hiunfcBptMa et par
tira bitffup tinifmarcÇir.
U apres ces données, M. Pierre Le Verdier, bibliophile roucumiis dlstm-
gné, qui a produit une excellente édition de cette œuvre dramatique pour
LES PETITS ATELIERS
337
la Société des Bibliophiles normands , il a cm pouvoir conclure que le volume
avait dû paraître avant i 4 5? S h En cejte annéc-ia, on commença à Rouen la
construction du Parloir aux Marchands, sur le terrain du Marche Neuf ou
Marché aux Herbes, qui disparut tout à fait en
Ce renseignement a sa valeur; néanmoins il se pourrait que 1 "imprimeur
eût reproduit cette indication d après le manuscrit qui lui servait de copie.
Il naura probablement pas pensé a rectifier ce" détail de topographie locale,
quhm Roucnnais seul pouvait connaître.
Voici la reproduction de ( ordre des mnMh*sy cTest-à due des décors :
0imi/afen? *
iÉornme
fènfuit foibre rômntf effoient
faiefre fr b rflafifi^*
ptmktxtnent^m oiintf-
J>ara6is abonné cfimt if tfi faffufbk au fmt
ftUSmgtnmfimiF
Ha maifinj ùpj pas., m itofire dame
^>oi) oratoire*
ta maifoï} 5e efî^aBe^nî montaigne
îkfagie&rfrmeoÿ
Xe tempfe fafo: not
te 6emeure bee pmeflte
ïofîcf 6e grrfbt) (m8e
le fieu &iipeupfir pajtftj
te fieu 6u pcupfe ire iutfjj
TU ftm 6e rofepÇ et fte &cu$> toufïrag
ta fiacre ee éeitfe
lie fieu ou fno reçoit (e iBuf
te tÇamp au$> pliure corne ta four afrit
te tfjaficQu 6e (ira) pieuofibe fpUc
ttetnpîapoffu}
%a maifïuj&efiBrfe
te fogia bce ptiucen 6e fa fruagogue
te t ieu ou fet) reçoit fe triflut
ta cflamBie 6e femposur
tetyiôfnebmtuÿ
ta fontaine 5t romtne
te rapitofe
i&n fer fait e*} marne» 5une gratt&f gueuft fc
ctoant et omirent quant Befoing a? efî
31 e fimBe tes perce fait en tnattim 6e rjjartre»
et ne/îoierit %eu& ft notj au 6e|fuo Ou faufj 6u
coipot
Xco pfarre 6re pzopljeteo *t) biuere ficup flow
be$ oiitm .
1 Mystère Je ^hwiiâtîm et Nativité Je A flstre
l Sntnteur et FêJmftteitr Jésus -Christ, re pré se me à
Rouen en i4/4> public il apres un imprime tin
JL
XV siédet ;uec introduction t noies et glossaire par
Pierre Le Vekuif.h; Rouen, imprimerie tTEspÊ-
rance OtgmarJ t 1883-1886, 3 vul. in-8^.
43
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
338
Le texte du Mystère de T Incarnation commence au recto du deuxieme feuillet,
par une courte allocution aux spectateurs pour réclamer leur indulgence :
3n flfùâ arboiefm
fme pfiairbap f à *
cttbolû et #pt>âtü
totif tâattaiptu*
te/Dîaf fiche balaâ
30ebaJaa<} jn iob
bf dûib beftfbitbr
buefiJio rîarhufra
laaabiabé
larb eburf^ bt ma^
tebîrœt iTtfa bitte
birit, inqumuhbi
Pii?artna*etbroi«
tu toile ïtMmto
tfo pphtiûmt.
pour refeuet Bumaine créature
iDes oie en fera et be fa ri)arfrt oBfcure
£Du fe auoit feeu te mauuaie ange affront
%e fit j be bien par fa tarife pure
B amifie.nolïrepiopie nafwce
4 Soufu pienbie (t fiiap f)5me fop faire
Bt buneSterge if a fait fs» } faaaire
puis et) tjl ne, et) ttefpoure repaire
#inft aime noua fe bemonfïreto «a
,5> ifpfaif a biew.rc pour ce mieufjp parfaite
./Bous Sous prions fous quif Sous pfaifï: faire
3|ufques a ce que a ri) eue noua aurons.
#ff») bennup fuir noua nous tairons
prefent bes fteuy.Sous fea poucj côgnoifïie
par tefmtef que beffus Sopc^ eflre.
/5ous requérons Sniuerfefement
% fous fri gneure begtife ou aufrewent
Bt au c5mut).6ief a toute perfonne
,5>e cômeffons fauffe que ot> nous parbonne
Bt cÇacut) bteu bcpriebflumBfe tueur
£3ue par fa grâce if noua fait abiufeur
iDonc î&afaatt) fe piopBcfc gentil
Cbmencera fe premier, etefïât
£3ui efiub e/ï btf eu fture ioB.
î&afaatpjppÇete
£& riefur (teffa e$> tacoB.
3|e ne fuie pas Scttu be fa racine
3Du Bot) iacoB patriarche trefbtgne
SDoncbefcmbia cefupqueirbirap»
Æf fouteffoiafa maiefieBimm
Bn cefï Beure fort mot) tueur enfumine
Bt mSnunee bu fout ce qua b ire ap
£>e trois efïas bifraefbeutfap
JÜa pas granf fempa . et ei) propBeft pîp.
0)ais maintenant au quart me befertntne
Bt berrcniet.be cefup par fer ap
^tanf fmtmentet me p atteler ap
#uflt fe Sueifbe bteu a ce mencftne
Hefperit faint me betnonfîrc et befïgne
premièrement, que refi ejîatSenbra
ÎDebens granf tempa et Beaucoup atfenbw
pour ce par mop cfï bitef reuefe
tfaguGimts t epl£ ab bt
cttiliu b on affilé birit
a foie fi lit lEali factTfiri
p fvre rtheat arguai ?fu$
ftimlï tïbioütt^bfr
fjjdloiiâ a (artrotgtftti
ri tvé mtauil iÿlüpo
ftutmifaef& fmfctlte
Ifïpff* Cwtf ftWptortbt
palet
pauîue burgMo rfo 4
qtuquagftria bnubatfr
me rômrEue fff * qui ab
bitiôe ibp magtOrôitf
tfrolaB be tirât (of 0 b»
mrfuftrrrftripfî opo
fuit attirant. Æirrapzo
pbitiae bataSbirit nu*
mm. riitfi&uaffiso: ;p
pbefiebaloâ bibétum
(picot quoffuo: Oafua
ppliffrtitfri, ^uotûpn
mur liteflf tü. ftilj ab
1 bubâbC $ ab bafion?
leçie a batiom le
ffi&btoj an ffÿ que pot
rebeft foré ^miOSoma
mie# tfi n% f babuiflet
STnti’ a If 1 pi^icf o bt
o^ablepuo quobabue
tût «gÈ îriufiue. 0nai;
fuaboel fïnatio flib rpô
SfquüLfl&Uf quibî ün*
fû. qrbtfimûdTrrnebat
eli crtremielepotib^be
ipfobinc*10ibebo rù ftb
ttôtnobo. 3nfufbo:efi
fro rtô ^>pe, <^l qt î
âatu miflma a faulio
ablïôbi a erffm4 âba
i5oït>aclfn ^pljcfta bi
nf+0üi nowitboffrrnS
attiflïmi. q, b ,30a 4 bii
rtur^fCiHiU^lritiii0 i
nouitborfriaâ fiûïtm
au
Il y avau quatre établies : Nazareth, HUrusalem , Betliléejn et Rom me; cha-
cune d’elles se subdivisait en un certain nombre de compartiments ou loges
appropriés aux différentes scènes, et ces subdivisions étaient au nombre de
LES PETITS ATELIERS
339
vingt-denx ■ au total, vingi-deux décors différents que Ion avau construits.
Le theatre pouvait avoir 60 mènes de long. Sur chacune de ces loges était
attaché un écriteau qui en indiquait le nom :
Àffin ffennuy fuirt nous nous laizons.
Présent des lieux : vous les povez eongnoistre
Par Inscrite] que dessus voyez estre,
La première journée de la représentai ion finissait par ce remerciement aux
spectateurs :
Seigneurs et toute l'assemble^,
Nous vous mercions humblement,
Cy linons pour ccste journée,
Seigneurs et toute /assemblée.
Demain sera à fin menée
La matière parfaictemcnt.
Seigneurs et toute /assemblée,
Nous vous mercions Immblemem.
La deuxième journée se terminait par le prologue final dont nous donnons
ci-dessous le fac-similé :
ÏU piofoguf
'ÎDitipe ittfi pim&w auiur) (oiifatf
Bt repos auffy teftfafit}
Itni prfrnt fl affirj
ÆÜue tn gra s a ppr fïta ne fopoq ;
fjJumGfement nau^ rem rrtürç
'Sous fei$ nuire re fûjûn)
ÏDfgfifr ou autri bicfmte
£>u idmut? auflp fimior)
ÏDauoir rrptffmlütiûtj
faiett ùp par Gemgntte
ÆuppfÉitëO) (jumifitr
kwe fa pourmpacttf
ÏDe noua /ott par îoub fuppoKrt
j£t fora fartant mairfïr
ÏDeftf&ontfaiiûttiitte
Bft ûimnmtnttemonfîttf.
Gppftçit
L'Exemplaire de Omfkshm, seul livre connu au nom de Bourguet if étant
pas daté, il serait imprudent, quant a présent, d'admeure sans réserves la daie
43'
34ü
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
assignée par M. P. Le Verdier à l’impression du Mystère de t Incarnation . II est
toutefois à peu prés certain pour nous que cet imprimeur exerçait vers i 495
ou j 4ÿ6y car on connaît, a la Bibliothèque nationale, deux pièces imprimées
avec les caractères du Mystère de /' Incarnation et en tète desquelles on voit J a
meme letire ornée à profil humain, qui a subi de légères retouches.
Ce sont des pièces de circonstance qui tenaient alors heu de gazettes ou
de journaux, et qui s'imprimaient aussitôt la nouvelle connue. La première
expédition d’Italie, pendant laquelle ces événements se sont passés, ayant eu
lieu en i/}p5 , c’est vers cette époque cpie nous plaçons F exercice de Baptiste
Bourguet, a défaut d’autres renseignements plus précis.
L’une de ces pièces est intitulée /’ Entrée du Roy nos ne Sire h Ranime :
Le I >as du litre est occupé par une figure représentant deux preux cheva-
liers combattant l’un contre l’aurre et rompant une lance. Ceite illustration
est une copie exacte d’un des bois du roman de Pans et Vienne , imprimé a
Paris par Denis Meslicr, rue de la Harpe, à l’enseigne du Pilier Vert .
LES PETITS ATELIEKS
3 4’
Lùmurc pièce a pour titre : Les Le! ms nouvelles envoyées de Napphs fie par le Roy
nosftè Sire h Monseigneur de Bourbon > et datées du ix* jour de Àfay t avecqites les gens
d* armes pour retourner en France . Ce titre, que nous reproduisons, est encadré
de bordures rapponccs et de grotesques dans te style de ceux dont ['impri-
meur FéÜx Baligault entourait sa marque :
Il n'est pas absolu mem ceriain que ce Bourguei ait imprimé plutôt à Paris
qu’à Rouen Mysthe de F hicarnaiïon > bien que tes petits caractères employés
en marge de ce livre, dont nous donnons ici l’alphabet, aient une cenaine
affinité avec les types roucnnais :
rc sit)
âpdc**îi9rl*;fim*firt*fl (tfft*
ütt ffLra
Nous faisons, en conséquence, tomes réserves pour le lien d'impression,
au cas où de nouvelles recherches nous fixeraient sur ce point.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
342
Nicolas Hicman a imprimé pour Simon Vostre des Heures de t a Vierge a
l'usage de Rome, Brunet ( Manne! du Libraire > t V, col, 1575), n° 25) <pie
ce livre contient 18 vignettes sur Fois, mais pas de bordures, U almanach
commence en i 495 et, sur cct indice insuffisant, on fait remonter F exercice
de cet imprimeur à cette année-là. Il serait possible que Nicolas Higman n ait
commencé que quelques années plus tard, car nous trouvons l'indication
& Heures h l* usage d* Orléans imprimées vers 1507 pour le compte de Vostre,
Toutefois nous ne pouvons nous dispenser d'enregistrer le nom de Nicolas
Higman parmi les imprimeurs de la fin du xvc siècle.
En i4p7,un 1 mp ri menr-îi braire italien, Alexandre Allai l, de Milan, publie
à Pans fAchilléide de Stace:
Gloriamec d jri ranro fub frite labori
Naprocul oebaîfos in nubila condere difcosi
EtlIqui'dâtuuïarepaUtneifpargeTe crihis
Ludtis erat/r quïefc^ mihi nec mai or in iftfs
Sudonappolmeo §fïla fonanria plectro
Qjiü quarereiprifcorqj uirâ mirarer honores
Qjiinetiamfuccos/at^auKilianriamorbis
Grauuna:quo ninu9 ftarei medicainie langui
Qjdd fadarfooosiqdhi'antia usinera claudao
Quefeirocohibéda lues," que cedercf herbis
loontrmo nrtufqj fecre fub pec tore fifctr
luftltïeiqtia peliaris dard ra o :renda
Genribus ; tq$ iuos fo lires plaça* : bi mebres*
Marteau s armo ru comités elementa rneorum
Et nionmà5ir memlffe iuuabfcit cetera matai
Aurafllefcpuppis corrensadlirrora itcn if,
FinisJaus deo/Ct uirgjhf main.
Staïf PapM AdiÜleïs Impreffa Pariïïïs
mira arte ac dïtigentia Akaandr ilia te
demediolano.AnnodàilVlGCCG No
nageÛfiio leptimow
On lit, à la fin, que le livre a été imprimé à Paris, par Tan admirable et
l'activité d'Alexandre Àliate, de Milan,
LES PETITS ATELIERS
3^3
Malgré cette déclaration, il n'est pas sûr qu Aliate ait exercé la typogra-
phie* à moins toutefois qu'il n'ait loué ic matériel d autres imprimeurs. Les
caractères du S lace sont ceux de Jean Philippe et de Georges \FoIff, et la
marque de Jean Philippe, a la Trinité, enseigne de son second atelier, se
trouve a la fin. Celte édition de Stace, ia première qui ait été faite en France,
fut aussitôt copiée â Poitiers par les imprimeurs Bouyer et Bouchet.
Le titre est imprimé en petites majuscules romaines de j 2 points :
STATIVS IN ACHILLHIDOS
Au-dessous du titre se trouve la marque d'Aliate reproduite ci-dessous :
Les exemplaires ne sont pas tous semblables. Plusieurs, comme celui de la
bibliothèque de Dijon, qui a servi pont nos fac-sim ilés, n'ont que la marque
d'Aliate et celle de Jean Philippe â la fin J. Celui du duc de La Vallière,
1 JJ v a certains livres lalins de la rareté desquels nement cherché dans les gratules bibliothèques de
on ne se doute guère j parce tpdils ne soni pas cotés Paris. Silvestre, qui n'en avaii pas vu d'exemplaire,
comme lels dans les manuels courants de biblio n'a pu donner dans son recueil des Marques tyyif-
graphie et dans les caialognes. Le Siace d£ÀIinte gnsphtques la première marque d£Àliate, différente
est du nombre. Vendn, en 1782. 13 livres 4 sois, des deux antres. Nous 11 avons trouvé ce livre en
somme élevée pour Pcpoqne, ei acquis par le lilir Lire France qu'à Dijon, où il figure dans le Catalogne
Tilliard, il n£a pas reparn depuis. Nous Pavons vai- des incunables rédigé par Mllc Peüechet.
344
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
décrit par de Bure 1 et que la plupart des bibliographes citent d'après lui, pot-
tait l'adresse d'AItate, rue Saint -Jacques, a l'enseigne de t Image S aime- Barbe.
Aliate publia ensuite les Règles de grammaire f Régulai grammaticah) d'An-
toine Mancineili. Nous reproduisons ci-dessous le titre de cet ouvrage avec
la marque d'Aliate, tirée en rouge. Elle est différente de celle du Stace. On y
voit en haut i'aigle de Milan et, dans le cadre, cette devise, faisant allusion aux
auteurs d'Italie qu 'Aliate a ['intention de publier : À frmnbns connu cognoscms
eos « Vous les connaîtrez d après les fruits quds produiront».
Tint <mii cetantintlli cpff oms
feu îlîegttUcottftmrtiottte*
'ŒitulL
1^cifc»n^^wcrba[[.[.
“IjU.
ÿnflmrjrt.lUi.
fiertuidiatf.*.
Saptfiatf.tJ.
ifeartftfaaritffl.
EUUiüiart.k.
Jnimeatlua rf-r-
ftttnp&rahiu M.çU
^àfKïlahàah.^.
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O M £) G D ’
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La préface de Mancuielli est datée de Mp2- O est la date de la compo-
sition du livre et non celle de l'impression, comme l'ont cm ia plupart des
bibliographes. Àhate n'était pas encore a Paris, et Hopyl occupait alors la
maison de Y e n sc i gn e S ai me- Barbe. Les ca r acte re s sont ceux de P i er r e Le D r y .
1 Catalegitt | livres de la hihtiothèfjue de Jeu Ai. h duc de Lei VaUiere} première partie , par Guillan me
de Bure dis aînë; Caris, GLiillanme de Birre fils amë, 17S2, in- S" t. PWi" 2^,
LES PETITS ATELIERS 34j
Les Régula grumiiuiucaks donnent (a seconde adresse d'Aliate devant le col-
lège de Navarre {ewte mllegium Navarræ), on il était installé en i .. y S .
Le 14 mais i 4pb (li. st.), Aliatc publie le poème en vers latins élégiaques,
de son compatriote frère Bonvicîno de Ripa, sur la Vie des maîtres et des éco-
liers [De Vitu sdiolastiai), La marque d'Aliate, tirée en rouge, figure sur ïe titre.
Le livre a été imprimé par Guy Marchant, qui en a cité des exemplaires avec
sa marque en remplacement de celle d'Aliate, et qui à changé l'achevé d*im-
primer en le mettant à son nom avec l'adresse de son atelier du Champ Gail-
lard. Un exemplaire ainsi modifié est signalé par Brunet ( Manuel du Libraire,
t. IV, col 1312), comme se trouvant à la Bibliothèque nationale.
On croit que cette édition est la première de ce livre qui ait été imprimée
en France* Elle contient, de plus que l'édition originale de Milan, la prose
de quelques miracles dont le récit est intercalé dans le texte à titre d exemple.
Les imprimeurs de Poitiers, Bouyer et Bouchet, en firent aussi une édition
immédiatement aptes, d'aptes ce meme texte '.
Le 1 6 février i4pp (n. st.), Àliate fit paraître les Lettres latines de Gaspa-
11110 de Betgame, ouvrage qui avait servi de texte au premier livre imprimé à
Paris. Pour les Lettres de Gasparmo, Âhate répète la formule mira une impresse.
Cil ajoutant ucsmnmu cura «et avec le plus grand soin», au lieu de uc diligeutia
qu'il avait mis à la fin du Stace de i4p 7-
Or il 11e paraît pas avoir dit la vérité, à moins qu'011 admette qu'il ait pu
composer typographiquement son volume dans l'atelier d'un confrère, car les
caractères sont encore ceux de Guy Marchant, et au vetso du titte 011 voit
la grande planche de la Nef de la Vie humaine qui fait partie des illustrations
du Compost et Kalendrier des Bergim , imprimé parce dentier. (Voir t. Ier, p. 370.)
A la fin du livre, Aliatc précise sa demeure devant le Collège de Navarre,
aux Boucheries Sainte-Geneviève ( apmt Lunios).
La meme année, il publie les Ehgantiarum pmtpm d'Agostino Data, volume
in-quarto imprimé par Nicole de La Barre. Cette fois îi 11'y a pas d'équi-
voque, l'impriment véritable est nommé. (Voir fiic-similé, p. 2^3.)
Le 3 mars i4pp (l5°° n- st )> Aliate fait paraître, dans le meme format,
les Centons latins a l'imitation de Virgile, par Proba Falconia.
* Celle êiiifljNÉj était restée inconnue. Nous y. ^ïxvjii, de h Bibltegrophie). On en truiivern îles
[a\on$ décrite Jaus les Origines d débuts de (ht- fac-similés aux n*“ i 44 et i4j des M&unueuis de
jïïhvme b Pdtùers (p. i i tj-i 20, et 11* XXXV JH, F imprimerie à FÂtii'ts.
].. U
Jurais m.E n>f(D.ViU.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
34 6
La marque tTAIiate qui figure sur le titre n est plus tout à fait la même
qu auparavant* Le dessin en est modifié; ou n’y voit plus l'aigle de Milan,
mais la devise : A jruitïhm wrnin cvgnosceiis eoss subsiste toujours :
|â*obe paierie p:elta
tfetnçenfl femfnepwdoriftïmfî Centonfl cpmt
vetcrwpariter u nouiteftamcnrifeÉfï non omü)
pKc^uatame/imitoiaccUi^na/ntûjmttïTimc
nupcrrecognimm*
H a changé de iocal pour aller s établir «au Mont Saînctc Gcnevicfvc»,
devant le collège de la Marche, h l’Ynutpe Sahict Loys :
Jmpîimepour SIe£andre3lrat* Demeurant
au mont faincle €.. enemefiie/a limage faiact
Xoye oeuâtïctoIlcgetJda^lfoarcbe.4fo<ccc
ïLeu04«ir &e-abarff.
Le livre est imprimé avec les caractères de Guy Marchant.
Bouyer et Bouchet, imprimeurs de Poitiers, se servirent encore de l'édition
des oeuvres de la femme-poète, donnée par Htafien Àliate, pour en publier
une autre à leur tour
Citons encore le traité De arte hem vivendi et heue movkudi , petit in-quarto
imprimé pour le compte d'Àliate le 20 octobre 1501, au Mont-Saiut-Hilaire,
à renseigne Snhite-Caihemiey qui est celle de l'imprimeur Denidel.
Cette impression poitevine, qui avait échappé
n nos recherches lorsque nous avons public notre
ouvrage sur tes Origines et dékns de f imprimerie
et Poitiers, a été découverte par M. Robert Protlor.
Elle est indiquée, sons le n° 87 J 1 , dans Y index te
eerty yrinted Beek s (ouvrage cité).
LES PETITS ATELIERS
3 47
Afratç a publié d'aiitres livres que nous n indiquons pas ici. Ce sont géné-
ralemejit tics opuscules ou des ouvrages de peu d'importance. Bien qu'il ait
mis son nom et son adresse en français sur des livres dont le texte est en latin,
H n a pas publié de livres fi ançais, Il a quelquefois signé de son seul prénom
d'Alexandre* aussi l'a-oon parfois confondu avec Martin Alexandre, libtaire,
rue Saint-Jacques, h la Croix de Bois, et avec Jean Alexandre, libraire de EUrii-
versité d'Angers. Son exercice, soit comme imprimeur, soit comme libraire,
a duré jusqifen 1505 environ. Il a changé une quatrième fois de domicile
pour s'installer au Mont-Saint-Hilairc, aux Lionceaux prés du collège des
Italiens {su h Leuuailis aurcis c regioue Collegii Italomm iu Monte Diri Hilavïi).
Revenons aux imprimeurs français.
Antoine Chappjel a imprimé pour Germain Hardomii un livre cl ‘heures
daté du 5 octobre, sans indication d'année :
^enfuit bafmiL câtitarm m Çrurce
pîcfcntee pumir^mmL
fc-fafmbuer»
jZee quatre ruancf fes* ffa pa ffj 0 p*
fixa ç entee lie nofïre b ante fane rien trqumt t
2fuec frs (feutre br fa aoi$ et bufaûuf ^ petit
paraffrmeuL
#ce petfttôbefaconaptioçnofïrf borne
fèect feft^feanîmcect ^etamea ; et fee otaifone
tcquiifeer.
SioftÉeff a. ïjjkp fea uEWtee ctupTecorta*
g)Uffra$ee acouftumea be mettre cri feutre.
Hkmïïnc ffïwpafim piotefïafioç be frtfop cotjfo
ftqttc beuotiou tr ijîncjufiere*
jîèejqp t p fea uùme tt) franco ye*
$c$Qifo$cbefa pa ((io^nofhe feignent J\efut
cÇiifï «ntenaflkppinûfSeurec auecfriewaifoÿ
b e «offre f ci gneut tefucl? jifi «tfompo fcc par mat
fît 3! efSa# quatrtiç) bottait et) tÇcofogte»
jSPjtwjfof) be faiiut roefb
fZce piefettteÇeiireeaftifaigcbctÆomme
Dnf^tiuÇeui^j(Êev^jotirb£^>tfo^e^par2(n
tÇoirnietÇ^piefmipiJrneatbsmourantaparia
et) fa tue fainct 3Ji efSa# be 6eamtaiea fenfagne
be# eoiigiiî#tpo«rOenita^ parbçwf £ffraire
Le Calendrier commence en 1497, mais il rfest pas sûr qtfon puisse faire
remonter l'exercice de Chappiel à cette année- la , doutant plus que c'est vers
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
34*
1300 seulement que Germain Hardouin .scetaDïit T et ce n’est guère qu'à partir
de 1503 que l'on cilc des livres au nom de ce dernier et avec une date. De
plus, l'adresse de la rue Saint- lcaii-de-Latr;m, a l’enseigne des Congms (sic),
c’csi- a-dire des Couds, où Simon de Col in es s'établit plus tard, est la seconde
adresse d’Antoine ChappieL
Le volume dont notis venons de reproduire la dernière page est exécuté
avec les types qui avaient été employés pour les Mat m h rasage de Rome, im-
primées le 1 2 février 1493 (m st.), par Jean Morand, pour Geoffmi de Marnef
(voir p. 2op) , et pour d’autres Heures de Jean de Contante du 2 juillet 14^2.
(Voir p. 303-30^.)
Ge n’est qu’a partir de 1300 que l'on trouve, a la fin des Sermons de
saint Augustin, 1111e date aux livres dt: Chappiel :
H(Tmtdaptnii3(agjnqaaJï e
A- J mutibl bol ulttï * art 1 t g 0 Itiül &ti na «col avcl ptt te
tf t il j jûDi : $ fa iEia iftobdtfr tram irai cm at mojtrm fui
al’ttoa ttflOlîoitcfnilû tia I Ibeta mea pente Infetnti cl
biitointiiltealligArl: rtlïcut perbiirctemr bigttrtla quQ
aguBamnatmf ao ttlttlinâ pfrtBrtflilattoneiii frrù ctu
bittf: 'cb ârtf ïcal ctficum Qui ttim pattt t
p^e:p^lati: tt bmfafa id^ré tltu lamtoUnteet ttgnogl
let offcTrf a fa Ifia I r ttit 110 ac toute toitfojBm. 3mm
tBtatfiflasrfltef oppjo&iUa
b f jfl ttïlpu tta t Sfpu ti (ÿfnffl
to^onâctrttapbte rs St: arü
Otite pettBtt: Fatle *ela ti : ti e f wdTu patifÏBa pci ait
ftibue rptflf art; ctuti tlsBte tbonlurnr^appith^imtfÜJ?
affliguitfUtEltBarCiitftla? cteBblf teiimatliïrçatBlBtfi
ttotita bepnt tttl : fri 1 1 et att t tel tut bnl utrfUaft s pjfiü (
topotatltolanua buluttg Inbltotdilatüb/ccmojafte
ti> i£u tominepra (fa» tecta ânobiitrtüleao.ÆjC^Æfft
A n loi ne Chappiel a imprimé pour Germain Hardouin un livre d'heures,
a\ec illustrations et bordures, remarquable par son format bizarre* étroit et
ires allongé comme un almanach ou agenda. C'est ta seul de ce genre que
nous connaissions. Bien que , par sa date, il appartienne aux premières années
du .\vic siècle, nous n'avons pas cru devoir ta séparer de la notice consacrée
ici a ce petit atelier, d'autant plus que Chappiel a débuté tout au commen-
cement du xmc siècle, et que cette curiosité lypograplnquc constitue sa prin-
cipale production. On trouvera ci-après des spécimens tic ce livre tS 'lien res.
Les illustrations sont, avec quelques variantes, des copies dt: celles des heures
imprimées par Pigoucher et Kcrver. Ou remarque, dans les hardi ira, des
histoires de ïa Bible, I* Arbre de Jessc, la Foire eu Egypte > Ui Décollation de sai.itt Jmn-
Baptiste, etc., des scènes rustiques et tic chasse et quelques-uns des sujets de
La Dame Macabre. La table se termine par des bordures h tranches coupées
figurant une croix.
LES PETTTS ATELIERS
3^9
HEURES A L’USAGE DE ROME
i>#|ruEES rourc <hi i.lt maiiduuin, liuhmul* sur i.f. pont au change
ATKL1KR TVANTOÏNE CHAPPU.L, AU COLLl-CK 1>K TRIGURT
■^^efiSfoic atti 0 tjetü
JsWbrme/tt. w
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Lu Présentation tiu Temple.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
HEURES A L'USAGE DE ROME
IMPRIMEES POUK GILLET IIARIWUIN, LIBRAIRE, SUR I.Ei PONT AU CHANGE
ATLL1EEI D*ANJJ ’OINli CÊlÀPPiEL , AU COLLEGE DI- TRIGÜ'ET
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twepontifto'rtbipiï ÿofriant ttin‘* ggîgS,
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cmcïftrt ÇofriaTta.mmqmb (ituey mn&«&
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itfcttoÿfuri^tfleatttfluterçfe* IgfegSrtj.
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b pete^firtefCrttefaaeBacfepfltïfqp ' |ggjM
6 et<(oitcrtogrtutt(efuï&t bifapuCie
R fïtiott bt frortnita nvte^tfpÔbCo xt f
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K gacfiÿtempfoquüümnee iu&eUcT a««Ppq
& HemutttefPjoccHCtotocutu6fH3m
R clJtf^uifmeittteiTOffa^tttmo
g gofoequiflu&ienïfqui&focutwefïl
W tp fie- &ct $ t f fiüC q ut bip eâ ÊffO [KJï^
U ec a utenj cuirç bi Jfet Stt ne o
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Ptiwibofe Ja Riche et de Lfiyire.
P <ige de texte.
LES PETtTS ATELIERS
3J1
HEURES A L'USAGE DE ROME
JMIWMÉES POUR GILLL'C HARDOU1N, LIbK.AlKE, SU lï I.E PONT A U CHANGE
àti:lij:r dantoini: chappu-i, au collège de trigult
^enfuit fojibjLC bu fermer tô
] tertuee petites pcefentee.
& pirnteremettf,
£efp Certifier
Æes quatree euangtCee
£a paffPrt
JEeejJeuïee&enofttebafrte fane rf
eirç requérir. tiuetfeefîeureabe fa
J ctoip etbu fainctefpenr pareîffc;
ÿÏÏüebeo ment.
fie&Qîttnebt fdfttrfe êatBe
^efeptpfeaufroeeettefrttfiee£fee
otaL'jbttetequffee
fies 3 igf £ee a ,tp > p(e rt ufmce et. fp.
ft cotte.
^u ffra ge e rt coufhtffl ee b e m ettte
epffcutee-.auecpfufteure beuotiffe
tatlterç Eatp que et) franco pe.
ÊCmeotatfo^abt'eurfpcre,
fats fept 0 w i forte f a itt et grego ire,
£}6ferro. ^taBat. 4g>T|}ueeft*
Sue regitterefoturçi
^rtuLofautntegra,
SD wjb tj b e faitttt toc f>
Tahk tivec bordures, firaufril Iti croix.
«SS8E
jPa^-gga»*.
8 pop. ICe nutte ffagïtït bêuoia l ov
ba etota . lEua per ptreata bufeiffo
na. ITÏofiiecortcebae^ettLattjper
fJfecufa.© 5ettfgtta.it>0emgtta.£>
0erti'gtta> :QuefoCaLttmûEfltapers
roattfifh'. W.fDia ppno Bie fa rtrta
bti gem'tvip. ifito?. fiMbignieffirta:
tnar pp m l (fiofl f 6* c pti'ftt. iDp nt*c
tt ceb e #1 0 0 fa m ufoe titoe ^
fimmsbrïebeue perpétua m?
ULSftcojpotfs faitfrarr gau?
bereffgfojiofa Brate tnarp femp
| ÎLrgLttiefrtterceflïbrte a p^efefltffi
1 BerarfriLfh'ttaetetertta prrfruf Ce
j cfai|&erc^L(luMjborttïimrtj#
©e fflrtcta gttiouefa.iïrt.
fe flp a n citta bei ttoe po ttbe*
repjeffoeeporteraetfefloe mopa
rtBueepue curpfeetjSetfe'Brpareat
itefuppfPeumiwifloBfe.fcfue. iî)ia
pp ttoBis 6mA îirgo gerteuefa*
îf^rq. ÎE>tbigmefficmmurppmif|ï
0 m' B ua'cfj u'jlï# £)*e m u a
/T^riffifflebeue miferere peettf
J jjAJxp'BuaetLrtterrfbeteBeata 5ïe
1 J girte gettouefa faftite* moitié etcot
S potis tto 0fe ttt6ue ac Bette Siuere (ï f^iîp^
$ fleure tu oji co ttcebt. pet bOttuttmrç
(TCee ppfrmee ffruree a Eafaige
&e Nomme furent acljeueee fe.jpijj
pur be^âuter. $ary mif cinq cens p
llquattre parampomecpappLeCim
Ipumeur bemourant fl parie en ta
ruefaittet iefai) be fatrS au coîfege
br triguef.
Fin avec fychçvâ d'imprimer.
HISTOIRE DK L’IM PRIMERllt EN FRANCE
3 5 2
Le 10 octobre i 500, Antoine Cliappiel terminait l’impression du Processus
judkïarïm > ouvrage de Nicolas de Paierme, pour le compte du libraire Claude
J au mai', demeurant alors è FÈcu de France > près de Samt-Benoîi [ad iuter-
si gui a ni senti Franck prope Sa uct u ni Beuedkuun ). Sur le litre, tiré entièrement en
rouge, on remarque une assez bonne petite figure sur bois.
Quippiel a encore imprimé, pour le meme éditeur, le Spéculum Ecchic du
cardinal Hugues de Sanu-Cher La gravure sur bots du Processus judiciari us se
voit sur le titre du Spéculum Fcc ksi e , mais elle est urée eu noir :
JSpeculüecdefte
t ma ntm fpeculo amttotum.
f ÎDOmfaf (?n(îcm|a fmt
tai Dfal fs tfpl m a & bl i mW
trociatae amatÜïïmBfl qui
ffjrfUi nm ri riffïtl ntrr l bl (ne
Jm Ipli Crllcii rr-
IDi numrra OjWnffl (tarifa
ficai fle ton b of ail n 'ueftl b)
Bubjinpilma.
apoltoUatorpb^
JnbBiiMjûp
armai m a & rl ü l poffi fl flm t
a Mtnrf* Ib'bl a* Wabnl U ffrrt
armature cü toi (ha tanruu
talta fï&ttl fii antla. trpifpin
tfatolrraflrFptriellaa ftp
totftfiu rtltfbttôln&ar* mit
t£i paOtonia. fûjltmiierga
torOImlttujuo tnb al f Giret*
bov tü ami 1 ru a qtio râpai tf
çltm .Rgnlfrnne fatal rmflj
p rr fit» f ni I rtb un or> ïDr bai
apafitolueab epbrbaaNiEi a.
Ctf al d la I ai I a aUumirr; me
tttefmi a E H I O rooptoiiû qun
bilabâl luDtf Catférflibnf::
ttaXure^Lr. â^ait]^bl<
0ppljt((b nob iê içp t i a riï
qui trcmUiL 5>rtàbGtorftl
tnÉI Ù flao nglf ra*pu* a fur
fnbOqj ab tcojiûtf torftteaU
tos fi fai rt& oa I nt» ulf tri fiâ i
(pi 4 flCa pfOuenli rnUÛf
Etorfïï.t ft mm e& rafr OTr bz
Gîtant. ÎD 1 ttoi blcft apCb an
laomanoa.^fù. âpc tuf tal
ai fai tf nimaB,^oi rvflTtat
torttÊ toqua mufti brrobeff
m.Luif.jtf itCntiù bf3
ttii i tl qno Carme a inb al t
tÛ wjriÿtatotl tfngnCâ.0rr
b&flgalfïiahiflufHrfa ral*
boa tan 1 flattai a Ldi et fr rfi a
Rriftftta. t. bedi an a mal o. t
cpnart boiiBî Detjm otslf
(I tdffrililutKi la <1 salu 16#
borç*** l?CMP)rtglafipjfCf
tai EUgtUajqaapftarnacrj
ï«H 1 ib m 3pab. hr* Caartat
torittailium qaa fai i tüoa In
bultnrcftmanLpTilDf qui In
li aapttftrarrprrqanti ftyi t
tabo btrignaf qna tôttvt ab
nnCa bi brUami ît Ijnt clrii
apaftcfu&fti^liDbo fbliT*
tmatiia Lprt4 acarrfllatia
Tiïti mgttlpalaafrpçrGmtat
hnimquo ligaiaa fmiitf?
a I nüf la nepjf b mtaa bnb f *
tMIL£ôpbfbrritl rl Dgaoï
rnm oim.0alnhim brOftfl
tum quo fotttDoa fnbnliur
(ftF iap)<ni^lirUjur flja*
rlu blaioniquab (jafrir buo
bïûrEjiipmtmrinquf
Le volume 11 est pus tkuê, mais il est de la meme époque que le P massa s.
A la fin, Chitppicl se dit habile dans Fart d'impression partis iiupmsurk périras) :
jHhttlaabbfO*
prridTim fcdtftc tm* ram rpttalo ütftbbtf ctftqtf naj>
(itpmMa tUubli Ifa^fb'^i^Startaîm^ia^fl^
tu pahftfft dtma^ndfti taira team lombLab ütKrÛffnfü
frrnftanrff pjæj# tstuttnn buttofctpoi.
Cbappicl demeurait alors rue Saint-Jean-de-Latran T au eollège de Triguet.
Cette adresse est indiquée1 sur d'autres livres.
Le petit caractère gothique do 8 points, dit lettre de somme , avec lequel sont
exécutés les Semâmes Saucti Augustin i , le Processus judiciarins et le Spéculum
Ecdesic, esi semblable a celui dont Jean Morand s’est servi en septembre 149-
LES PETITS ATELIERS
353
pour imprimer les Summuhz Ferri Hyspani avec le comme maire de Georges
de Bruxelles (Voir p, 21 8,) En voici ialphabei ;
abc a e f g b t & I m ncpiiE^t&tGtoï^
ttbïetoa^îP^&'S ! £ b* fl d° ÿ g J N1» fii m* ü p p ,p p*
Jean Poitevin, demeurant eu la rue Netfjve Nosrre Daim* a publié en i4j>^
plusieurs livres d’heures. Nous donnons ci-dessous le litre de l’un deux ;
Les uns et les autres sont datés respectivement du 1 5 mai, du 1 juillet, du
1 5 août et du 1 5 octobre.
11,
45
3J4
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
On connaît aussi de lui mie édition des Heures d l'usage de Rome, du 8 mars
i4pp (v. st.), a la fin desquelles il esi qualifié simplement de libraire. D'autres
éditions, décrites par Brunei {Manuel An Libraire, i. V, col. i 666- 1 66y) , soni
sans daie. Poitevin s’est servi du matériel d'illustration d'Étienne Jebannoi ci
paraît avoir eu à sa disposition des fontes de Pierre Le Caron. M. Proctor1
cite encore de Jean Poitevin des Heures dn 20 février 1499 (n. st.), qu'il
croit être à l'usage du Mans, et lui auribue des Heures h l'usage de l'Église de
Salisbury, dont il n'a pu préciser la date, l'exemplaire qu'il a vu étant incom-
plci. Le même bibliographe met à l’actif de Poitevin un livre imprimé pour
Jean Petit, intitule Mimrica elucidativa, daté du 22 mars 1500 (11. st.), ainsi
que sept antres impressions diverses, Jean Poitevin avait pris pour marque
l'homme et la femme sauvages, qifil avait copiée, à I exemple de Michel
Toulouse, sur celle de Philippe Pigouchct, en y subsùtuam ses initiales.
Nicolas Disiez, imprimeur, passe pour avoir exécuté, pour le compie de
Jean Périt, un Roman de la Rose, in-folio à deux colonnes avec figures. L’édiiion
que nous avons examinée attentivement est composée avec le second carac-
tère de Le Caron, celui de VAgaillon A* amour divine, dont Poitevin s'était servi.
(Voir alphabet, p. p 1 .) Bien que lasuscripiion finale soii ainsi conçue : Imprimé
nouvellement h Paris par Nicolas Despre Imprimeur, de mourant en la me S ai net Es tien ne
a Renseigne du Miroiter, nous avons lieu de douter de la véracité de cette asser-
tion, car il existe des exemplaires de la même édition dans lesquels la marque
de Jean Peiit est remplacée par celle de Pierre Le Caron , ainsi que Brunet
l'a constaté {Manuel du Libraire, t. III, col. 1 173). II ne serait pas impossible,
toutefois, que Nicolas Desprez, qui a certainement éié imprimeur de métier,
au commencé a travailler avec le matériel de Le Caron, qu'il aurait loué on
emprunté, et qu’il ail paye ceue locaiion en exemplaires du Roman de la Rose,
imprimés au nom de ce dernier.
Cette édition, qui ne porte pas de date, doit avoir été exécutée de i4p8
à 1 500. Les illustrations en sont les mêmes que celles d’une édition sans date,
imprimée par Jean Pctii, que nous avons attribuée aux presses du Petit
Laurens (Voir lac-similé, p. 138) et qui l'a quelque peu précédée, comme
l'indique letat matériel de la dernière planche ébréchée dans les filets de cadre.
index U' car [y prhited /vAj n™ 8^69-8^6; livre cite.
LES PETITS ATELIERS
355
Les; memes figures avaient déjà été utilisées dans une édition du Roman
de la R(xw imprimée par Jean Du Pré après t 4^3 - Les fx>is, gravés à Lyon,
provenaient du matériel de l'imprimeur Guillaume Le Roy-
Æfyf te efïorgitet efïen&te iOui tes amans festofes garbe
fut tout cequciefoifis ^ouftei)fairto*ceflonneçatoe
afs be tarif f ws U ïgi e 6 fcij f is Bms q ne b tfec m e re muaffe
SU uone ' ues n uf m af gte ne m e rç feeut jDumon$ueifmco;beinouraffe
ïebüu^qufnufmafneijconceut pargcanffofiiicftcueiflf?
flûte me confort etfeuffi* a fatee Xa ffeur bu fléau rofïcr fft urp
£t qutf feef quffimeomiintfaice Ht'ttf i icus fa cofr^eimeif fi
5 i m ap peffe if be corn; fiant B t a nt f ut i 0 ut e t i e mefue iffe
ÆSue&if fafe fifwnt befauertaut
fuis trop ouftrageut^ ce bief
i np m et ifmtf contce&it jCefï f iq &u r 0 mm ant Oc fa Lofe
iO ue ne pt eiottte ef ma nie et cuctïïe ÜD u fart &am ours e(l fout entfo fe
Utoffew BjflitcjJescf ffeuract fueiffe
âSuanteflftÇftuftbeÿteme Si
£Due ieus (t nofifi ment cjieiü
£2uemefpecanceneftpasfa0fe
powtce quefïpq etagreaflfe
^ uffe Sets tous mes flienfaicteurs
ft *m me faite b ot lie nt &e flteure
£Tac morne efloieerçeufÿi enus
Æïuant pare;:fp iefui : & etienne
6 i 1 id}i q ne p 0 ïtc S 0 te affiche
lfticÿef fe nefEot* pas firidSe
fl u bieuû amo urs et a émus
££îui mentent apbe pfus que nnfj
puis a fous (es flacons &e f oft
Xcfq uefj lama fs b ie u ne f 02 dfofE
TDes fecouts aup fins amourcu#
^Ênftefcô ffaiftece fauouteiip 0 mpume noutieÊfetnatf a pacis pat
l*ettbfgcace&ipfotsouEmÿf Jicofas besmej 0mpjimeur bemou
^afs&eraffotjnemefoiiuint tanterçfanie famrt ejlifijnertfenfeiÿne
gîtant gafïa et) mopb e peine pu mitoucr
^auf^cericÿeffe faSifainc
£Qui oKcqutabe pitié nufa
Æïuant fenftee metefufa
TDufeHfetet queffegaeboft
TDe e^(ïuf*pasne fc gc tb 0 f t
par ou ie fuis céans Scnus
Kcpojlcmenî les fauf3 menus
afgte m es m ortdj enne mis
iÔui tant meurent attiete mis
fperiaf m ent i af ou fie
fltoutfof)cfjappcflubefou«e
Panzer cite un Tércnce en latin , avec préface de Jossc Bade, imprimé par
Nicolas Desprez [de Pmtis) en 1483. If y a erreur évidente : Jossc Bade, alors
ix Lyon, n'a rien écrit avant 1492- Ne serait-ce pas une édition de 1 4 9 ^
4î-
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
avec date falsifiée, ou plutôt une autre de 1508 existant réellement au nom
de Nicolas Desprez, avec un millésime altéré oli mal lu l
Hain décrit sommairement, sous le iT ^^66^ de son Repertofmm hïblïo-
graphiatm , une édition du Misûre de U Passion* au nom de Nicolas Desprez, à
laquelle il donne la date de 14^8. Cette date se 1 apporte à ta dernière repré-
sentation de la pièce qui eut lieu à Paris. On voit un exemplaire de ce livre à
la Bibliothèque nationale; il en existe un autre à la Bibliothèque de Dresde.
OLemtftere oelapalïïon oe
noûccfdgncucicïu^^ttnouuEUmmttmpîtmccapariff
À 11 bas du titre se trouve une gravure qui nous paraît être sur cuivre en
raison de la finesse des tailles. Elle représente une crucifixion encadrée dans
des bordures de grotesques.
LES PETITS ATELIERS
3^7
Le caractère du Mlstere de la Passinu est un type cîe io points, cjtie l'on
retrouve chez le Petit Laurcns et dont voici l'alphabet :
21
a0ïl>eftî0rftfmrt]nijflpqrîefeiiîpp3
dl(ilfï3o^p^p3
Au verso du titre, nnc grande gravure sur bois représente deux moines
assis. Au recto du 2e feuillet commence le Prologue capital ♦
An 6e feuillet verso, on lit ces lignes : Cy commence k mis tire de la Passion de
Nome Sauveur J es unis t nvecques les additions et corrections falotes jtar très éloquent et
scientifique docteur malsm Jehan Al Ici tel t lequel mlstere fit pi ne a Anglcrs mmlt trinm-
/diantemenr et demi de me ut a Paris Pau mil quattre cens quattre vingt ^ et dix- huit.
Au dessous de ce libellé, une remarcpiablc petite gravure sur cuivre repré-
sentant la Fuite eu Fgyqite remplit le bas de la colonne ;
<C JZy ttmnw nci fc tniflm 6c fapafe
fïo 6c fjuucur lefgmfï aucrije
frGd&brtiûFi&ft «iretftoire füûto pdr
txî fefoq it c f /Vi'mtiftqu ç ào et c g c ma (
flre iVGÔij ttii'djef, Ærqgrfmifkrcfgf
N>gc ri angle i mcaft t rtu m plfàn frrtWt
vt fterni'cTEmcai a parie mtf quaf£
(re rené queffre Sing^ U 6ïp^aiï
Au recto du 206e et dernier feuillet, on lit l’achevé d’imprimer qui est
ainsi formulé : A tanneur et à lu louange de Nosrre Seigneur Jesuctist et de la amrt de
3>8
HISTOIRE DR p IMPRIMERIE EN FRANCE
Paradis n,«,féc imprimée il Paris reste présente Passion pour Nicolas Després, imprimeur,
ilmioiimnt deranr le petit hnys Snintt Esticnue des Gm à l’enseigne du Miroiter :
cruriffa mtnf te fi fiia
.Sus gdfTiitïe
Cftonflre j fyjue rp fot* et Safffflna
Kcmffffe teft* pi* ce* afupe
temttt t rtffap i e tu
SïuSfog
^Eipuf U for; â&ti t
^arrjïArifûrme
J,t ne pute
i£ ffc * fl fi grauS* que refi rotÿf
Stframue
Æaufl (fauffmaTcflfluroiïne cûurirtge
£feue foi t
Gfratt informe
3ïfflfli'eç mtfUct
£Ân'pfc
coîpeffîfaîiom fouf ertfifT
& ftmcntimfnfflïei) ftrmt
iDui' fera ranfcfî confirme
JS* fou g noe (Yaufp et fignafrUTG
3teco6
34&i'e« gaffons nifqtkttj «tour
tfa" f* e teint que fofti ty gtace
Cpiofüfltteffttar
pojfe qiïttueneeu tompeef efpflfc
£>c rc tair e et) 6i c f par e ft rfpf.
Æfl pafîïoi) te iY furÇufl
SïportoeijTeTOi&flfioij
prtrfomp^ffl'otj
Put f/bno me i ff er me fou c tf
ctuott sfoire
C21 ftmnrtic ef a fa foworge te rioffrc
f( fgneiï r iY fat fftfi et te fa tout! te para
W e a e flee in i pi Pnee a parte ec fl e pie fm*
(* paffio^pout Tïiïrofaa befpi^o impitf
freur temoncanf teuauf f e petit flupa
f^inrt cf ïrë ne tee gree a f enfef 0 ne àn tnt
rouer
Il est fort probable que cette œuvre dramatique a etc imprimée aussitôt
ou peu de temps après la représentation. En fixant cette impression à i 4pp ou
1500, nous ne pensons pas nous écarter trop de (a vérité.
li existe une édition du Miroir de la Rédemption humaine, avec des figures
sur bois, qui porte à la fin cette mention : Imprime a Paris par Nicolas Despre \
demourant devant le petit huys Soi net Estieuuc des G fis, pour Jehan Petit, marchant
libraire, demo 11mm eu la grant nie Saluer Jacques, a P enseigne du U on il Argent.
Ce livre, de format m- folio, que nous n’avons pas vu, mais qui est décrit
itvec soin par Brunet ( Manuel du Libraire t. V, col. 482), contient la meme
traduction que les éditions lyonnaises et peut-être aussi les mêmes bois,
comme c'est le cas pour Le Roman de In Rose.
L’impression est de la fin du xvc siècle, car on y trouve [adresse du Lion
d! Argent, que Jean Petit quitta exactement le 14 avril 1 5 00 pour s'établir de
l’autre côté de la me, au Lion d Or.
Panzer ( Annales typagrnphki , t. II, p. 335, n° 6 1 4 ) indique, d'après Mail»
taire, une édition latine de Laetance et de i' Apologétique de TenuIIien, avec
les notes de Gilles de Delft, que Nicolas Desprez aurair imprimée, dans le
format in-quarto, pour le libraire Jean Petit, en 1500.
LES PETITS ATELIERS
3*9
En Voilà ;issez, ce nous semble, pour admettre Nicolas Desprez parmi les
impuni eu i s pansions de la fin du xvc siècle; mais il appartient plutôt au
siècle suivant, et nous ne pouvons nous dispenser de donner dès à présent
quelques renseignements succincts sur sa personne et sur ses travaux.
Nicolas Desprez a travaillé pour le libraire Durand Gerlier. Il a imprimé
pour ce dernier une édition des Cent Nonve/hs nouvelle- :
(Escentnomtel
le ô nouudles*
fat «fl* câiptttte itf
tecrfûtispowr Dciii^ceiîtoutcecomîWiiJSïii£6.
La grande initiale historiée d'un homme à bonnet de fou, embrassant une
femme en cornette, figurée sur le titre, est copiée sur une lettre semblable
dont Claude Dayne, imprimeur à Lyon, s’est servi le premier en i/\py.
Nicolas Desprez était de Troyes en Champagne ^Twce/tsis Componus),
comme il le déclare lui meme à la fin du livre intitulé : EhgamUmim imdulln
Jacohï Vimphdivgi , qui a été revu et corrigé par Nicolas Dupuis [de Pnteo)>
de Troyes, dit Bonm-Espèrance ( Bottæ Spà ) , son compatriote. II s’intitule impri-
meur attitré de Denis Roce, libraire bien mentant {ji défis cakogmphus honesn vin
Bhnim Roce lùblïopole haie main), à la fin du livre que nous venons de citer.
Les caractères romains de Michel Toulouse, imprimeur rue des Amandiers,
HISTOIRE DE L IMPRIMERIE EN FRANCE
360
dont Denis Roce était copropriétaire (voir p. 3 1 4^3 1 5 )» étaient passés dans
[atelier de Desprez, après que Michel Toulouse fut exproprié. (Voir p. 316.}
L’exercice de Nicolas Desprez s* est continué pendant les vingt premières
années du xvtc siècle. Il avait pour femme Jeanne Pouiliac, fille de l’impri-
meur de ce nom. II a demeuré successivement rue Samt-Éticnne-des-Gres,
devant la petite porte de l'église {devant k petit hnys S aï net Estknne des Gre^y et
rue des Porées, près de ['hôtel de Citiny et du jardin de la Sorbonne {in vico
Oient m apud magnum kortum e regione Chmïad ).
Robert Gourmont a d’abord été associé avec Antoine Denidel. Sa marque,
quelquefois tirée en rouge, représente les armoiries des Gourmont, origi-
naires de Saint Germain -de-Varreville, près de Valognes :
On voit ccttc marque ainsi tirée sur la Làvia de Fausto Andrclmi, qui se
vendait au collège de Triguet {m collegio Trigued) , et sur d autres livres.
Le 23 février 1^99 (n. st. ), Gourmont imprime avec Denidel fe poème
intitulé Moments in I Ibidem > que nous avons déjà cité parmi les travaux de ce
dernier. (Voir fac-similé, p. 265.) Ce livre est imprimé avec des types de
bâtarde {nom optimisque caractenbm J dont nous avons donné f alphabet (voir
p. 2 66) et qui restèrent sa propriété.
Robert Gourmont imprime ensuite seul, rue Saint-Jcan-dc-Latran, a la
Corne de Dahn, et se sert d'un petit caractère gothique employé aussi par
LES PETITS ATELIERS
36 1
Denidel (voir p. 268} et dont Antoine Chappiei avait aussi une fonte. (Voir
alphabet, p. 353.)
([<£fl)Lmr fllpljûbftum tiui'nl amodia fcFfUuaiicmf
mritrid mtjrum.fl tornrrabili auoMramagtftfot fi
ctiïïi'ïtie bftf^îrfrOjPiufo Æarrburîrn ctmtpofitu;
sc nûu iflïiti r per qa«i 6 a ml ratrem in is tn lit 0 ju*
furnma UfUgrmfa rtcifom ai<p to*r«riünr. jtnpjfifc
fum |Ôa iü( pet ïffobrrtuiü gourme n<
Robert Gourmont est la Lige des de Gourmont qui furent imprimeurs,
libraires ou graveurs au xvT siècle1.
Gaspard Philippe, imprimeur, aurait commencé à imprimer à la fin de
1^95?, d'après M. Proctor, qui clic de lui un poème du Mamouan terminé
avant le 30 novembre de cette année-là. Philippe a imprimé, en 6 feuillets
petit in-quarto, pour son confrère Nicole de La Barre, le poème d'Ovide,
De Nucüj dont nous reproduisons ci-dessous la dernière page en fac-similé :
Sïmeruivideorque noce m: imparité flammi
Et liccat mitera: dedecus efle fond*
Si neccurvrar:ncccurcxci(far habette:
Pardte;fiecæptum perfïaatts ifer.
PVBLriOVIDII
NASONISDE
NVCE LU
BELLVS
FINIT
DEO
GRA
TI
AS
*
GOpuTculum hoc nafoaisdermce
exoratum: ac fedu j 0 ejaidem nôpir
in cura emEdatum ftmuî parrhi Ci] re
E ntcolaLle b arrâf^
Sur le titre de cette pièce, qui est sans date, 011 voii la marque d'Antoine
Dcnidcl, qui avait pariagé les frais d'impression avec de La Barre.
1 Pour Mis de détails sur les île Gourmont, çois Ier, par Angusie Jîei^akiï; deuxieme édition:
ïmprîm enrs et graveurs, voir Geûfrây Tory, peintre Paris, librairie Truss (imprimerie Jonaiist), t S 6 5 p
cl graveur, premier imprimeur royal, réfbrmaieur in-SH% p. 34^330; el Renoltard, hyntman jwvl-
de ['or biographe et de la typographie smis Fran siens, p. 137 t6o; mm rtge cité.
46
11.
2
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Gaspard Philippe a imprimé le poème de Mancinns, De Pussïone C/irlsti .
Le livre sc termine par le mot Amen f formé avec des initiales sur fond criblé
d'une forme particulière. Philippe donne son adresse rue Saint-Jacques, a
l'hôteiierie du Grmtd Saint-Antoine > près des Jacobins (/// dïvmorïo vwgnls bentï
Anthôiùi seattidtim Jncopltas). Voici le commencement cj la fin de ce poème :
Domimcî Mancini de pafTïone dominî
noftri lefu Chrïfl;i Liber mdpj't.
Propofi'tio.
lOn hoimUudes:tiedottiafada viro$r
iPromë niic mditonmlto maiorarfeire
CôcepiiNâ geftadeirç e; vrtgine ma (te
Natus homoitemsdemifil ad i mas:
In medium infolita cupio memorarecamena:
Necleriti reram gdtarum tota canmdaefb
Sed morsiSt caufe mortfs relcrmrur inique
Qijam voluil chnftus prototo pcnderemimdof
In crace;iudctpiJato prtlidc terre,
crlnuocatio virginis:3£ EuaTigdiftarum.
Ilrgofaueeeptisquefofââilïia noftris:
Cu \9 opé fupple y. fmfhat* né o v a caui I :
McrogococUesnatonnyftcria ctiius
Aggredi or: Vires mihidcl côatib9eqs;
Det mentemftabi'lem duros p a-ferre labore s:
Euadam vt voti composiquo Icnberepoiïim
Quodmibr corde fedel:quodtota moite volulo:
Scnbcrefil mihi fasrnon vllonumine lefo
Quicqtud diumonuper caielaâus amore
Spinrusadmonuirnonhecaudacia culpo
Nec data tint vitio que fer ibam tarmrna vates*
SU labor biefupens gratus:populil(pfütums
Vtilis vt capri primum moaulaminemufe^
Admlttanl îenîïm chrifti lubeuTUisamorem.
Et vos ofidei gluccntitTîma noftrc
Lumrna: lobanncs-.ScLuca-tu quoijmatce:
Mathei fotij:d ce brilla vera loqtiuri:
Bleduces vato vettigia veftrafcquuto:
Verfibüs vt polïit conftringcrequi cqttid vbûp
SparfiftisvarMsconcofdi mente libeUls:
A ferre ti e fi m îapfus:ne fard n a cami s
Obfïftai lanftisgetimus que peâore votis.
Drcitfeod primum caulas quibus Irrmiagtns etc
In farinus tanturti:iantum quoqjlapfa furotem:
Vl chrîflo imeritam conquireret vndi mortetn.
C De caulis in genere:quibus principes Saceraos
tum moli/ Morlem in chriftum futu mediiai i
s.
TeJaudant actes virfcitumfacra virago:
Militiez omni s te lacer ordo colit
Tu radios phebr vinds:tu cornus phebcs:
Lucifcro preftas:& luper aftra micas:
Spletidtdi o r gemixi i stfuluo quoq i pulc h ri or aura:
Vt rcs confetti non queat vlla tibi ■
Glati or es rmjlfco:^ poflet fmgier artei
Mec potes angufta maxrma menl e capf.
Déficient vatum mentes &£ totapoefis:
Sf pergant laudes vcl le referre tuas:
Ü veinant tandem poIEm le cemeie coram:
Etquem coni emploi poft mea faftafruar:
lui erea noftros virgo fanai fïima greflus
Dirige: nam duras obfidet battis iter.
Mon fi ne te tu i i per i o I difrri mi na mundi
TendimUk'c noftras fufdpe virgo prêtes.
Inflarcnimmunduslertureonuallisopacet
Qucmodicum inten'us vtpuio lucisbabei-
Imerius mu I ti Jaquei te n dun tur ah b ofte;
MarorBCcgreUu tenditurartedolus-
Nos regedum vaUisfituascrramus opacas:
Et rege cum tiifti s exitu s ans crit .
Finis.
Btaratü parhifiisper Gafpardu philtppe
manérê inregiôc &nÆ facobi indi'uerrorio
mfïgnîs bcati Anthotii] fecundü lacopitas.
Brunet ( Manuel du LïlmùrtJ i. Il, col. 205) cil c une édition in qtutrro du
Ktdendrïer et Compost des Bergers au nom de Gaspard Philippe, que nous n avons
pas vue. Le mémo imprimeur a public en 1500 le Traité, composé en buin,
sur Famonr des livres, ou Philohiblou ? par Richard de Bury.
Sa première marque avec cette devise ■. Odernnt petcore tnnii formidiue pœna\
sc trouve en tète du poème de Fausto Àndrelini sur la captivité de Ludovic
Cette devise peut se traduire ainsi : }-<i frayeur du ckâtmieui arrête les mklemis.
LHS PKTITS ATliLïKRS 363
Sforza {De aiptivitme Ludovià Sforçeu), ci sur le litre d’une édition in-quarto
sans date des pénis poèmes de Virgile :
Puhïij vïrgilîj maronisopufcula:
& moraiti carmina.
Gaspard Philippe changea sa marque ei prit l'enseigne des Deux Dauphins
couronnés J nie Saint-Jacques, ou il s établir ensuite :
Il a donné aussi pour adresse les Trois P y geo us y rue Saiiu -Jacques. Ccst là
qu’il a exécnié, pour Nicole de La Barre, nue édiiion du Chusieau de Labour,
46.
HISTOIRE DR L'IMPRIMER ÏE EN FRANCE
364
par Pierre Gringoirc, sans date, mais après 14991 e-ar on y revoit les memes
illustrations que celles de la première édition imprimée par Pigouchet pour
Simon Vostre.
Les premiers caractères de Gaspard Philippe sont des types romains. Les
pins gros sont les memes que eenx avec lesquels Pierre Lever a imprime pour
Jean Petit, le 23 mai 1498, l'Enéide de Virgile. (Voir alphabet, r. Ier, p. 450.)
Les antres, plus petits, sont semblables à ceux dont Baligault sc servait en
1 500. (Voir alphabet, p. 199.)
Gaspard Philippe a fait ensuite usage de types gothiques. Son exercice,
qui a commencé à l'extrême limite du xvc siècle, appartient plutôt an xvie. La
n 0111 en cl attire des productions de cet imprimeur est donc en dehors de notre
cadre acmel. Il quitta Paris pour aller s'établir à Bordeaux vers 1516'.
Jean Méiuussi-, que La Caille et Lottin appellent par erreur Mèratdi, aurait
commencé en 1 499* d après M. Renouard. Son nom et sa marque figurent
sur le livre suivant qui porte la date du 22 mars 1 500 (v. st.) :
Connotations fme
Tipottatl onte aôai gantants omni um Deere
talmm fecündnm olpfrabetïc^
dtwmA
Cum gratta ori
3 pa befeendtt in anmi * tome
jett iticctme.fl fc en du in vira:
qg .fo.mca .oamnaniri a .
SÉpuamoituua eiïp:oommV
bua <®ium ad rnfficicnMaJn.
ic.dï bapiifrnp.caJïiaiotCB.
liiq.titn.jcEq» (Eipaiadifïiav
n ua tan i nm tnmo: te rjïi oper
tatH.ibtdern.
abagmem cructe
vel b ea te Virginia
y vmiirriiisrâctiïii
pei terrain vel iter
Fptnafc ponerc fbb
ÊTranl -itmra Tenté 1 1 a pjo^ be
tciM&rrgo-m noucttis ïseof
imjdLOîdiîîfltg^fi canon ici.
û£!tadn1ü fieri tre
bercollatio. i vbï
ï maiOMinmeruoibt
maioi jetnfl pieru*
rmttir.be ekenene
a.eedeJïa ncfti a li.f.ti.vi.
ïonaa peauio ve[ aigento
no poj|fteteii.be fco.ck
ri .ca.cferùli4tttülaj.
s%m$-
(£3JmpicfïiiTn poi iTina an*
tig tbîithîmUenms quingeir^
1du110Dif-H4.n1 cnfip a^qrs
njin belIbtnJït.
Ce petit volume a été imprimé tu Rcfkm.su t e'est-a-dire eu l'hotcl de Reau-
rmurd, où Guy Marchant avait une annexe de son atelier du Champ Gaillard.
Pour plus de dotai b sur l'imprimeur Gaspard Philippe ^ voir Les Offgîms et les débuts de /' Lnpnmcne à
Berdejitx . par A. Ciaudin; Rordeanx, i S^t/nvS0.
LES PETITS ATELIERS
365
H n’est donc pis bien certain que Jean Merausse ait etc réellement impri-
meut. L;i meme marque de Merausse se voit sur le dire d’nnc édition sam
date dn Recueil des Proverbes communs, de .Jean de La Vcsprie, accom-
pagnée d’une traduction latine en vers léonins ( Pmytrhia communia n orner
aucm) , par Gilles de Noyer! iÆgidius Nuariemis). Merausse donne alors une
antre adresse rue Saint -Jacques, aux Deux Cochers, prés de Saint-Benoît [in yïco
dhi Jacohi Coinniomm ex régime Saucti Benedicn , sub iutmignio PiiUorum gallinaceonim
gailice des Cocher/,}.
Jean Merausse donne encore son adresse dans ce disiique :
Hec Jacnfm postant venalui vko
Osmitant putios hic uhi signa duos.
Enfin, pour clore cette liste, nous citerons le nom d’un Alsacien, ancien
étudiant de l’Université de Paris, Narcisse Brun '.
Ce dernier ne nous est connu que par des Heures de la Vierge, a l’usage
de Rome, en portugais1 * 3, datées du 1er février 1500 (v. st.). Marie Hopyl,
fille de Wolfgang Hopyl, imprimeur, était sa femme.
1 Narcisse Brun êlaû dn dioc èse de Slrasbonrg.
Jl fin reçu bachelier en i4ÿ2 * * * * * *) Simon Botliger
( DAt'dteriï) , d' Allen siein , que ■■<$!§ cou naissons
déjà co ni n te Imprimeur à Paris, éiam receveur de
la naiion d'Allemagne. Voici 5011 inscription : Nar-
ciscus Hiwn Ai a ai s Argettiimnsis eujus Imrsu vûbr
s. 4- ( Archives liai ion aies, Registre Art myrfttrs Ae
id rurhrr A* Aiiriihignr , H 2588, fol. 13 J v(H.)
Noits avons relevé, tln.11 ^ les regisires universitaires,
qiielcjnes noms d'étudiants étrangers (|i li prirem
leur? grades à Paris et s'établirent ensuite impri-
meurs : Eu 1 4 ^ 1 < Pierre J .oslcin , c| ni devint en
1 4 B 3 l'associe d'Erbanl Raidolt d’Aitgsbourg, im-
primeur a Ven ise. Archives iiniicmaks, H 2 5 88 H
fol. y ). -En îjtf^s.iean Am erbacli H impri meitr à
Baie à parlir de t486, et doni le nom esi quelque
peu estrcipié, est reçu licencié (fol. 9); EHiard
^uslierg, du diocèse de B'tle , pins tard correcteur
daus l’atelier de Scirboune, élan! receveur (lui. 9
En i466, Lambert Pabaari, reçu bachelier
(fui. 17 v°), cl ayant obienct permis d'enseigner
(inscril parmi les mciprrrrti's , fol. 43, s’établii impri
lueur eu ,4 75 V,l, uce d'Espagne. Ce dernier,
qui élaii du diocèse de Cologne (, lixesis CrFiiinr-
sh), se lit recevoir ensuite maître ês ails. Un fils
de rimprinieur Jean Fjjst, de Mayence, est admis
parmi les bacheliers en 1 4y 11 (fid. 49 r°).
Ce livre est indicpiê par Brunei AF 11 nul Au
Librjrn\ t. V, col. tfj“, n " 3 50) d’iprês le raialogne
des livres de -Joseph PaclincA 1 '1<L partie, n” 127),
veine taiie à Bruxelles en 1860. Il est ainsi décrit :
« Horas de uossa Sels cira segundci ccistume Roman o
cci n as Horas do Spiritci San cto. » (À la fin Tres-
tadn teido de latin en lingnnajen purluges, visto ei
emendado fior reverendo frei dcilian, darci Pcmr
luges docior . . . Frie 1 eu Ptiris empremido psr
mettre Nar chétif Brun, Flatteur, d mu dtes Ue rurs Ae
j?vrretu\ Eru ArSener Ae mil et qnhAinrhit umts ( 1 500),
volume in S" gotliic[iie composé ck 1 27 feuillets
ornés de grandes ei de pelites figures. Touies les
pages sci 11 1 entourées de bordures, de clauses des
nions, de sujets bibliques, elr. , gravés sur bois. Ce
[irecieux volume est achiellemenl clans la biblio-
thèque du duc d'Àreuberg, à Bruxelles. O11 n'en
cou n ail jusqu'à préseni aucun exemplaire d:tns les
liiblicilbèques de Porlugal.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
^66
Petits Ateliers anonymes. — Nous avons encore à mentionner trois ou
quaire ateliers anonymes sur lesquels la lumière n est pas encore faite.
L'un cl eux a produit le livre suivant, qui est daté tin 5 juillet \i\7& :
bere itttellcctû* et multofotciusafTer
tïôes «us veras in omï fenfu peruer
tm mime bnt+fi cm aliquod f ecerït
pïçdictCMÛ piefertim fciëter vel etiï
fKignojlti j craffa et fupina non (o*
lum coiam bominopeceare mortaH''
ter iudicabuntL'fed etià apud Intel''
1 igentes mal ign 1 et in uid i au t iniufti
appa rebut* In punits igitur mente
ipfius eje omîbus bicts ei'us qn affcT
tio non eft ambigua inudligcnt* fi eï
aflerti'oeiusnô eftambigua/fedfen
fum habens tantümodo FalCrni non
eftncrëaialia bictaeius reairrnv*
cum veropatueri't matiifeftefenfum
eiuseêerroficu non caui lofe/ nôper
auctoutates male Intel lectas/nô per
afïeroones ûubias bcquibuseft hVL
ftim bifputart/ non per rônes Fanta
fHcas non intelligibles etintrinca^
tas/nô per bicta iïlüiü quos h'cicü eft
negare/fed per fcripturasautêt/cas
bencot fane intellectas/aut per rôeS
apertas/euidëtes/ irréfragables ftu
deant repiobare etfimdare foltiiL
fmecotraria veriwtcm* becautem
omia amoie fatiant vcri'tatts et od to
h [fi'tatfe vt ira rancore vel odio per
fonepapt bemici nullatenus moue
antur* Di* Gmnnftarëq?boc
opuS innpcresiarbitrabarbeuetîa
ctatulü be bercticB nos fctürosi qui
fractcrefli'nwtionêmcâ inlongüali^
quâtulü efl <pten fus quë fi omnes bit
fieultates nüc miebi Ce papa beretP
coeiufip complicibus occurrctestt^
bi Cifferêdaserponerc/opoiteretex
tendere in immenfuj * fane cü opéra
proliVa pluribus binofeant* ingrata
mode rnis * fit bicpiimus fermo no^
fïerbebemieis eôfumptus.nûcaût
beniuolentie tue gracias a go.\p per-'
Fonaminducns rrcitanti&votis me>
is J nûc abeuiando J nû c f a ! fas fe ntt n
tias récita ndo et paoeteferat y ter aile
gandoJ mic ad rônes *pbabilesrridë
do/ nücargumentatiôes fopbifticas
foluendo/nütventatcsabfcjpbatio
mbus referendo*et quant ü adomîa
aha bîftcndm ftuduifti.Iftum autë
modû vtilem reputaui*qificnccad
pbandüJmcad repobandü aJi'quid
p cfcriptojüamoj et cdm tue perfo^
ne quemcuncp mouebit i fed omïbua
Jegeuti'busmateria&aVogitadi. pu
toenT q? cum ifta fuerint bfmulgata
tum ppter raritatë i tum ppter vti
litatë vin littcrati et inteHigêtesCje
lumveritatiset bonitôisbabentes
que vera funt rônibus manifeflis et
teftimoniis feripturarû apertis>fa^
tagentcofirmarei et que fal& funt/
repîobareftudebunt-tumctiafvte''
flimo) eü mtntë tua ceperis aperi re
be picdictisop«afacicsmanifefta et
pjedara/ pbna veritate iefma/ ad
ommü vtilttatê fideliü etbei omTpo
tends bonoiê * Cui fitglozia lauset
ïmperiu infeculafeculoçamtnj
Girplidtlil?errepttmus pîimepar-'
tis byalogojp be creditoîibüs/faiito^
ribuset receptoribus bercticoç*ïm
pîdïits p A R I S IV S • Âmo
bnT*i*Jl*/vfr*&ië ïulîii/feliciter j
Ce: ouvrage, du moine franciscain Guillaume Ockam, es: intitule : Bhilo
gonrm iihfi septem tuhrrwï haetkos et Tmcrütm de dogmanhus Johmuiis Papœ XXII .
Il forme un gros volume in-folio à deux colonnes de 40 lignes par page,
divisé en deux parties. Il ify a aucune indication à la fin, mais la première
LES PETITS ATELIERS
367
partie se termine par la mention du lien d’impression ei de la date : Impremis
ParisiüS aima Domhu j ^ t éf dk y Juin finit fdichtT.
Le meme atelier a produit une édition du Traité de procédure [Ordo jmli-
cUmus) de Nicolas de Pilerme, surnommé l’aigle du droit { Aqmlti jinis).
C'est un petit in-folio de 48 feuillets à deux colonnes de /jo lignes par
page, sans chiffres, réclames ni signatures, en tout semblable à YOcktun et daté
claont 1 1\7& \
ptffënëfeonrjjupânoHnitani piacti
«d mî paocEdeodliinigrctâ firm
m a rie et î*e piano/ $ e t cïï ftre
pttu iudicial(+ in omnibus ferme eu
riie obferua ti çfueta qrftirit parifigt
impttir*i+ CCCO
IxÆvi.menfeaugufto*
Les caractères avec lesquels YOcLim et le Ptimrnùuuuis sont imprimés ont
été copiés sur ceux de César et Stoll et de l’atelier du Souffler Ven de la rue
Saint- Jacques. Leur ressemblance est telle, à première vue, qu’elle a trompé
tons les bibliographes qui ont attribué XOclam aux presses de César et Stoll.
On ne cite pas le Panvrnùttums, qui a échappé aux recherches et dont un
exemplaire existe à la Bibliothèque nationale, oit nous l’avons découvert.
M. Proctor, mieux cavisé, n'est pas tombé dans les errements communs. Il a
reconnu, comme 110ns, que ces types pavaient qu'une ressemblance super-
ficielle de coup d'œil avec ceux des ateliers précités et qu’ils appartenaient à
un atelier distinct. En effet, si on les examine de prés et qu'on les compare
avec l’alphabet de César et Stoll, ainsi qu’avec celui du Soufflet Ven (voir alpha-
bets, t. Ier, p, 131), 011 y trouvera certaines différences de détail-
Nous donnons ci-dessous l’alphabet complet des lettres qtion trouve chez
l'imprimeur du volume &Qckam :
ABCDeFGHIfebMNOPQaRSTV
abcDdf fgbiMmnopqns&ftuvjcyj iz}&
â b? c9 9 1 tP b° bs ï iViq m? n n* 6 cfp q fiP ï 5
- i * i ff ff ft
On voit figurer, da ils ce livre, des chiffres arabes d'une forme toute parti-
culière, que nous avons reproduits en même temps.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
368
IJ existe deux autres volumes petit in-quarto imprimés avec les mêmes types.
L'luj, qui est intitule Secrera Aristote fis* a été signalé par M. Procter c, ci est sans
Jieu ni date. II présente cotte pamcntariié, qu’il y a des signatures placées en
dehors de la marge, dans le has, vers le fond des cahiers.
Le premier livre sorti des presses parisiennes dans lequel on ait mis des
points de repères appelés signatures est XQpus Resùmnomini de François do
Platça, qtii a été achevé le 4 janvier J 47” (Voir t. I" p. 76.) O11 jfa songé
a mettre ces signes que vers le milieu du volume, car les premiers cahiers en
sont dépourvus. \JOckam et le Panormhmms > datés de i n ont pas de signa-
tures; les Serrera Arlsrordls, qui en ont, sont d'une impression postérieure.
Les memes caractères paraissent plus lourds dans les Sécréta Àmnnclh; l’en-
crage n’est pas le même, et l'on voit tout de suite que cette impression a été
produite par une main moins habile.
(£,ÏNCÏpï*r Ld*r
füanllt>tf1iapbiloropbtmcllcntirrîmj|
OMÏNO fuo excellenti^
fimo intultu rtligioiS xpïane
| Itr ennui lïïmc guidoni vrre bt
va ncta ouitatis topo lis gl o
riofb pontifia pbilrppus fuo
ïuv matins clerittf? feipiü et fidele î>euotio
tiôiaobfrquiü/qu liü lunareteris;ftHJi5 ëlu
ndiom fdis radms lucidité te lunrfnlgëti'
Ozftâtü ingenii vridaritudo/veretp lue plu
diras *üfto$ titra mare modemos in Iràtu'
ra couperait1 $ barbares $ laiînor Inec ë ali
qilis fane métis qui buie fnie valeat refraga
ri* qi tfi Urgitcï grâç a quo bona cürta Jpce
dütditipla fuis fmgulrs bona biflribu it/ tl
bi foh vide1 f(ïa# et grïïç plenitudinr côtu^
liffe mte nanqr reperiüt* frtôçgrë vniuerfe
Noe pudiciriaj ab>*bc felititasJ jfaa< côfidë
tu/i jcob lôg^imit^/ moyfi tolerâtiaoofue
ftabrlitasibelie fcuotioibelrçeiprrrertio/ ba*
tu d bc ign itasJ fenfus falom on ê / db pa cië >
HaKaÜ Jas tïÈ nielis/ ilayt fecüditas^peifeue
rentia lerernrV/cum cetera fanctoç virtutv
bus in tuapleiuTTime bïtant fctitate adbiir
II en est
de même pour l’autre livre, qm commence par cet intitulé en deux
Lignes : Tracuihw ntilh de Cmifissime composites a domino Bmumntuvn . L'édition a
index t.< fwr/y prhiwJ hvlts, \V* 79 1 : duu^c
LES PETITS ATEL1EHS
169
été mentionnée par le P. Lairc, qui l'a attribuée a Pierre César dit Gw/e,
Ce bibliographe avait remarejué ces signatures placées en dehors de la marge
comme dans les Sécréta Ârhwrdïs t et croyair à tort que c était là le premier
exemple de signatures dans un livre imprime à Paris1 * * *.
Voici le fac-similé des deux premières pages du Tmcmtns tut lis Je Confes-
$uuk% par saint Bonavcnture, dont le texte commence au verso du premier
feuillet. La seconde page, qui est placée au recto du deuxième, présente dans
la marge du fond, an bas, à gauche, la signatures. Le chiffre est en forme
de Z, exactement comme dans le volume d "Ockam , dont nous avons repro-
duit I alphabet et les signes de numération à la page 367.
{flatta tus vtihs br cofeiïiûrtc com
pofitus a domino bonautnturac
QVoniam lunctamcntu ctîatttia ver
tutunionimTqr gcatir fpÜaJis ton-'
folationis pimcipnim efl cofcitnae
puriUliac taudis muttditiatad quam ; tin ci
paliteretpictipurptr puram'uc réintégra
et pjtfettâ corf fîionem pcccato? acn dliW*
Nob 3 ergoqui vocati fum? ad ftatü geatie
et ad acquiridtac virtutts et vitâda vicia de
fuflf icienticonfefTcone et modo confi tend eut
becet viros ad ftatum perfettilis eltetostü
fumma Oïlintia et fol ici tu Ole continua p»
rttcriômoitalibus p rtcipalitereftcurâdi
Efl igitur primo vïdenduni q cofefTiobebet
cflepura quia peccata defeent fimp ntet bi
ciabr^buplmtateet emifatiorW finit bo*
mo crédit ea elfe mamfefta toià beo/ net
bcntblci v?rba falliataaut coopérante vel
minuêtia pteatu fficut fat lût multi magnas
bydoiias et logas Ôicêtes an$ peccatü ejtpfi
cèt vt pétilla oiidàt fe minus culpabîles bt
pccoiquod quidê peccatu in line v îbcuim
fllûç luperti locp tonclud&6bimittenda funt
igitur fuperflua et «reufatoua vtrbaffed pu
rt bit peccata tua et fimpliciur teactufa. Si
militer no débet bîtiquotf sadtatin infamiaj
abcuiusiautquodpofiitpttbcre côfeiïouoc
ca fi >nt tu fbationis contra aliquc/aut mate
fia rr: conte mn êdic1 fed calice r expl ice nxpcta l
fi pot fieric1 qjtôfelfoj nuHomôpolïit Intel h
gereperfona eu qua prctafti/n? faite wnerit
in noticiâ complice in ptteatoc finit h bnfi'
fii petto oetalïone petcldiidi peccauent no
brbes eû noralarre, fed fuftitit tibibictrecfui
1 3 cômittendipectatu tuida perfonecafiqua
tn funtpttâ qnopntaliqn côfitmlme ma
n if citation? altenus perfoneM in ce ffus et a
tiqua qm fièrent inter coiugatosc ConfrfTio
bebet eê vetajita t p nul ta falfitasbita^ftien
telnet aliquod 6ubiü affirme1 i fed oerta vt
certa/bubia vt bubia fupjt bittdac et tdeo qn
eonf r :refnon bicas meâ tulpamrli feci taie
qui&aut fi bedi materiâ tufbatbfôtaltc h bic
fi mpl 1 ctttr+f e ci fi c et fie et appetiti J fie er fie*
babui voluntatê bdibtratâ faciendi taïepec
wtû et notomjfi<quia no potuu vel qi ncfd
Les caractères de LAristote, du saim Bonaventuie, de YOckum et du Nicolas
de Palcrme, que nous avons examinés et compares, nous ont paru être les
mêmes que ceux qui ont servi aux premières impressions signées et datées
d'Angers : la Rhziorka nom de Cicéron , datée du 5 février 1 477 ( 1 47^ v. st .},
1 «Habei signainms in iuteriori marginc ad
Prn lihello lu>t videncur lJarisins I y ]>o -
graphi exœguaise primnui nsiim signatnrarum ^
11.
Laite Frtinçois-Xa\Her foéex lifovrmn ab irr-
1 vffttf tvpi'çTüjfiùa dd dtutttm tjoü (t. 1crt [i. io^t
44 t ouvrit cite.
4?
37°
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
et le Manipulas Curamum de Guy de Mon nocher, du septembre, même
année. Il y a, dans le matériel d’Angers, quelques lettres mélangées d’autres
sortes dans les lettres ordinaires du corps, mais la provenance des types nous
a paru suffisamment établie. Voici l’alpbabet des lettres capitales du premier
livre imprimé à Angers. On n’aura qu a les comparer avec l’alphabet de YQckmn
(voir p. 3 6j) pour en établir l'idemi fixation comme nous Pavons fait :
KBCDEF0MHMH
O p a R S T V
Seule, la lettre S, quoique semblable en apparence, est un peu plus
ramassée sur elle-même dans le type employé à Angers. Cette lettre, dont le
poinçon a pu être perdu ou remplacé r, ne change rien à notre théorie.
1 JJ est pen probable que les premiers impri-
meurs |iarisiens se soient servis de poinçons d’acier,
comme on en emploie de nos jours, pour frapper
les matrices necessaires â la fonte des caractères.
Un professionnel, Al. E. Desormes, directeur
technique de l’École Gittenberg, tjnt a examine
attentivement les différents livres imprimés â la Sor-
bunne, est d’avis que les caractères ont été obtenus
à l’aide d’un système qui n’est qn’un essai de
stéréotypage. En supposai! t, dit-H, qne Geritig et ses
compagnons se soient servis de poinçons d’acier, il
est évident qtte tout en ayant en plusieurs matrices
de la meme lettre pour accélérer la fonte, tontes les
lettres eussent été sem blali les, puisqu’elles auraient
été fiajijiëes par un type unique Ai. Desormes a
observe que plusieurs lettres des types du premier
atelier de Sorbonne étaient dissemblables, présen-
tant une fouie de divergences qui ne pouvaient
prûvcn ir qne d’une gra vitre multiple ayant fou ni i
pour la ni élue lettre des ni atrices différentes. D’aprcs
M. Am h relise- Firm in Didot, il se pourrait qne les
premières matrices eussent été en plomb et obte-
nues l’aide d'uu poinçon en bots gravé que l’on
enfonçait dans le plomb fondu au moment où il
était sur ïe point de se solidifier. Il dit s’être servi
de ce procédé et en avoir obtenu de tels résultats,
que, selon luf nos pères pouvaient bien s’en con-
tenter, puisqu’une matrice en plumb peut donner
de soixante à quatre vingts lettres. (Voir Nmens tie
typographie f a l’usage des écoles professionnelles,
précédées d’un avant-propos sur l’origine de fini-
iiierie, par E. Desormes; Paris, Ecole profes-
sionnelle Gnten berg, \ S S S ; in- 8°, p. i ^ .) — On
se sert encore d’un procède à peu prés analogue a
l’I mp ri inerte nationale. Les poinçons de caractères
trop compliques oit trop nombreux, tels que le
chinois t les hiéroglyphes; mexicains, etc., sont d’abord
gravés sur un bois dur. On prend ensuite une
empreinte en gntta-percha à l’aide de laquelle on
obtient par la galvanoplastie un autre poinçon de
cutvre. Ce poinçon galvanopiastique sert a frapper
itne matrice en plomb dans laquelle on ne peut
fondre qu’un très petit ne ni lire d’exemplaires. On
obtient plus rapidement le même résultat en gra-
vant directement sur cuivre le poinçon, parce qtte
le nombre des opérations se trouve ainsi diminué.
(Voir Confèrences faites les 2 y jnillet et i y août tpoo
par M. À. CtiRtSTtAM, directeur de f Imprimerie
nationale; Paris, Imprimerie nationale, i poo;in-4°,
p. i24'i2$>) — Nous croyons que les premiers
poinçons exécutés A Paris ont pu être gravés sur
bois on meme sur enivre, mais non sur acier. C’est
ce qui explique la disparition rapide de certains
types, tandis qu’à partir d’une époque déterminée
on en voit apparaître d’antres dont les fontes se
renouvellent, passent d’un imprimeur a l’antre ou
sont employées simultanément dans divers ateliers
de Paris et de la province.
LES PETITS ATELIERS
371
L Ockam est date du 5 juillet 1476, ie A Hcolans Pmonuitaum d'août de la
meme année, et le premier livre connu pour avoir été imprimé a Angers,
la Rheionca noya Marà Tu lin Cicéron isr est du 5 février 1477 (1476 v. st . } ,
c'est-a-dire six mois après.
L 'Ockam est imprimé, ainsi tpie fe Nia; fa us Pummnitanns , avec des carac-
tères qui paraissent tout neufs. Le tirage, d'une netteté et dune régularité
qui dénotent un imprimeur expérimenté, est excellent dans ccs deux volumes
et 11e le cède en rien aux premières impressions des ouvriers français de
l'atelier du Soufflet Ven . (Voir t. I", p. 152.)
Les caractères du livre des Sécréta Àmtotelk et dti T nictntns un lis de Confessions
de saint Bonaventurc paraissent très fatigués; l'encrage est différent, l'impres-
sion est lourde et pâteuse, le repérage défectueux; la composition laisse à
désirer; les lignes sont inégales et mal justifiées. Tons ccs défauts se répètent
exactement pareils dans les premiers livres imprimés à Angers.
La présence des signatures, dont l'introduction dans les livres imprimés a
Paris ne date que du commencement de 1477 dans |*|uvrage intitule : Opus
restitution uni , usumruui et excommunication ma Frutecisci île Plate a (voir t. Ier, p. y 6)
et dont I usage régulier dans l'atelier de Gering 11'a été suivi qua partir de
1478, pour 11 'être adopté ensuite au Soufflet Ven qu'en i47p5 époque a laquelle
on les ajoutait an composteur (voir t. I", p. 170), nous fournit de~ indices qui
reculent la date de ces deux volumes vers 1480 et nous permettent d'en attri-
buer l'impression a Angers plutôt qu'a Paris. L'iro primeur de Paris ne s'est pas
nommé. O11 a tout lieu de croire que ce n'est pas le même qui est allé opérer
a Angers, oii son materiel finit par s'échouer. L'atelier d'Angers était exploite
par deux typographes associés, dom l'un se nommait .Jean de La Tour et
i antre Morel. Nous ne connaissons pas le prénom de ce dernier. Ils s'in-
titulent simplement imprimeurs [impressom] dans leur premier livre; dans le
seeond, ayant acquis sans doute un peu plus d'habileté, ils disent que
le volume a été terminé, autrement dit mené à bonne fin, par des maîtres
industrieux dans [art d'impression ( coin pl dm per InAmuiosos i mpmsnrk a ni s mugis-
nos). De La Tour devient pins tard libraire imprimeur de l'Université d'An-
gers. Quant a Morel, il disparaît.
A la fin du chapitre vi du tome Ier {p. idj?), nous avons parlé Incidem-
ment d'une édition de la Grammaire, des Elégances et de la Rhétorique de
47-
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
372
Guillaume Tardif, que fe P- Laire, bibliographe du xvuF siècle, avait attribuée
à César et Stoll, en raison d’une certaine ressemblance des lettres capitales
avec celles du Soufflet Vert \ En voici deux pages *.
Suttlermi tardwi anicmtfis cloqucntie
bcrteditenduB^vnciccompcridium ï
Oroo bnfaecompendiu
/^Y'dmpÊdiumboi tr<ababttpar &* pitma
I ! grammanriï /facturai tkpctâi teroart*'
V-A. toncâJqmbiJDflomiciiciaboicdirfduç fci
miac5fumm^urcompcndiorifl*maraicabrrfui( *
(Siâmatita du as babet partes prima grimai i ce $c>
ncralia/boc eftlittcwâpwmiiiaciorrfcarû^ei ditn
otii qiia omi a dirûtor ac tuutl^mnit fpwiee frccu
tm «cidcticla in vniucrfnm coplatimrfîcciîda dit
tioniû fpcocrum atcidcna i Uaro oïdiae a facilioitbire
magrfiç n«dTan*a ad et rtna proccderntt tituba ptrfi
citBttü da vt/o c Spêdü pare dicnûnû vfu q nidf ma
riitie ïKcciïanartf a< fcimdiffmfui lorintatéidcgâciiî
barbant vuandâ alpbabcnca fampmfrtgtuTcr'
m a u te rtxtoncâ afcdlwa'Dcciiflïmifl vvr« traditâ /
obfcruatam^vfiMiBnccdranl côrintf* Cornai tarium
verefotoccomttèdiacôditum/ fertu commua/ fatthai
tdtroiicrfia xt cartncia nâ frnftra cMwrit aurpi ohm*
fcdr»octHni vcrâjnouam/lcitu vt diffiaWcopiobai#
OTatraoOcnditetœcmcndat \ Nancvtvmitn
yrtl c / gratû tocdVtanttû tauufl I i me ittuoco fptnUI v
Grnfdc tardif k mita ftifia grâmottea
prima btoua compcndii pare *
Srammaii ce ei latinum qui d faut* vndc nomi*
Utinapimndadifdds^ltt
tnrütua^a ac d<difcaidapiefertim litterarû
pionntKiaciû*qtitd lttKra*quid dictiû*vrmdt
(te* que litttre w dioeonio fpeoee j
b t*
6
rimante ertlatim îfapnlta fctcrntfl/fciéciâ
rû fundamentum /interprre Mnamctimutf «
Latimimefl cornante liriflUflTiim idecoia*
ta ; emio ac ini erpi re » quot renoue fïurfcnp
to fïuc piomîciaciôe barbanfmua/ m dictionu veroeô
teptu frtoeci fini» viciât* Denominamrgrammamea
grima* lia* a* remota «fpllaba* ce* nodita* $rëmaeni
gr«e littera efUaUnc*qrgramatiea1itteraioa/bocdï
doctos facile reddi r et fine ea litteratuf nemo euadit*
Latimïalaciovbiroma eft toqua fuit inuèrü dicnar
p ronitoeïo octo ?âct babere* vt fit* p icu i fa* I eiv
ta*Ditoncta*vtnli«*^ulcia*equalia*côfoimata*paufa
ta* que et cetera oepiommciflcione inrbetoticatercia
bu te tôpenoi i parte fuo t n ul o feripta oocc mes hâbfr
rvctbic oi fcrtc p icdoc cre*'tuucuea wfc cre inci pi entea
illaperdiftere illifa affodiercpNWcmmïïmaxime
monco ai<& 01 o* pronu cukio nâqj Cuifi inicio bona vo
cratur atep parant /que eque imo fanlius ÿ ma la or
Fc i tur) et aiff icil [lé cttif darer et tarbarü a 1 atirto ma nf
Fdhflimeoifcenui Littera a Itneauiatunquibua
lîncift 11 itère côiïant* veï quafilegiterfl/^lcgeninter
piebcat* Li i tera eft vox fe i aiem fignihcando Irtdtuf
du t pi omi nci anda - *
7^-B*C*D*g;F-0*H*J*Îï*L*M*N-O*P*
Q*B*S*T *V * * K* ï* H *fono filia pio
nûcia < wn c ftfrcrût* a- oi 1a htatu i b* a pcetote afpitau!
todiuidueficj)ioruîitatitr*ba*nialeverofiC'acbe fine
bacA*ira^ nolurerajfedafpiratioifliwta&icttureta
metnfrcia pioiumaputatDr*a*p30*e*malepiomîcifl-
turvt aiua amâ*pio aiuê amen*C*liOTa palato fupe
rroiibuf^ wtibue applicaia pigue jmScmtur* fie quo
t$ fvUabcpcr *e*e*vd-i*fcqucttfcripie etqoari-b*m
tcrpofito fed piguefûtproniïciâde*cum vero-b*inier
ponimr*' nôpinguejfed fiw fouoacuto fibiiopronûu
Ces types n’ont pas les mêmes dimensions que ceux du Soufflet Vert , sur
lesc|iiels Ils ont été copiés en punie. Les capitales sont mélangées ci doublées,
pour la plupart, de lettres gothiques qui sont employées simultanément avec
d'autres de forme ronde, comme dans l'alphabet reproduit *à la page 370
et comme dans le suivant :
;saeC£DdSeF/0Hfcn^M.mN-nOo
P'paRSsrrv
a b cd à e I g foi I m a 0 p q v t o f f t u a x ç 5 oj*K V
fl b'M É c eM*i fifHHn^m^ôjjpqqcpqjqÿçûuf ffffflffft
Les lettres ordinaires du corps sont tontes du type gothique. Le d et le g
sont semblables à ceux qui ont été introduits dans la fonte des caractères
LES PETITS ATELIERS
373
romains de XOcknm imprime à Paris en i 4?6. Ce mélange du i pe gorh itjtie
avec des lettres romnincs s'est fait ;iussi au Sonffiti Ven. On voulait créer ainsi
le semi-gothique , en amalgamant deux son es de lettres.
À la fin du volume, l'auteur rend grâces à Dieu et à la Vierge et se rec oin -
ma il de aux lecteurs mur cpuls ne V oublient pas dans leurs prières :
^ jmperufoi iwi'us finis )
et fût que in vniüerfuse gramaric&j rtcgait'
A—ilâlito toi ira l rl oqucerâ be ncdicêdi qj feire rà
hoccopHio mi u dignifTïaàifcdTam M fere fnfficié
cia pi ni* pio quibueri sr matrice eiua % rrgini
bumill uns grâctae a go . et bcc Ifgc I eaf vt m ci mf*
m i ne lit iliofiB pi o me oi ft/ per (ua quâ fperât fa ■
tu tnt* sbfrtro j
Cpmlirrmi terdiui anteiefe rtaouéeer brnediern *
di<£ fcîeac copedii ac fwper fllud rômêtarii finis )
Une édition de l’Oraison de Cicéron, Pro Qiihuo JJgaria, .1 été imprimée
avec ces memes types encore plus mélangés ci fatigués bien d;ivamagc :
(TÇirtioniâ pioqnifoiigAoqlrif ma
ieflqiis aratfoj
Y \ ©uumrrimrnrairerflrrtaiitf biinr^i'1
I I eminiu&iiumpiopinquu& moraquin
^ tua f ttbf K 1 0 u $*tu I it: q ni tutti 1 1 giri
um in a (frira fuiffe. 1 3 Ai* gtieira ponfa p^rtantf
ttiringeniq frrtna loiiaÜc famiharitAirfaïque
rfl d terum au fus fit confit rti . JHqs quo me
tr rtatti nf fri parai ue f n i m fefnf raà( c u m I u l'fr
ntçprrtf ftiifïnfqs Audirf aliiïdepoluilTeflJut
ignorai i on r tuflaD bominie mifrri tolutrm8bu,
terfr. SfO quoniâûiligcciflinimici inurûip
tut?; ftid quo&UlebAl:£ÔfilenûüeiNbl opinai,
pirfrclimcû itiruanrcff ris iragnrn pAnfaff
rrrifftt iO inlfgru iam non et&f. ron
troufrfiA ottinie oialioaD miffii'corDiâluanuon
feridaffliquapliuimifuiit rruatû fuma te
non libéral ionf ruiprifeo frrflli ttfniâ ipetcauiï
Cent* H £bf* i fit ur t «bel o\ qu ob tü gc r u fef r
il nrarimf optanDû )ronli|f nt* rc um. ©eo I a*
mmUarâfiifnifmrrûitfA paile fuiflr iquateJ
qiifl uirum omni lande oigtutm patron îuum.
Jlfli® pn'ufl frf bfÛrofrrlicto rofiteamini nrrrfle
Ctt:<ÿ ii frarii vH i culpi tf pjefrrdafrà) Quin .
tua igitui iigariua(rû effet aifrur mjllflbflli fu *
Cpioojlcgal m in afriram tum confult ronüôiot
pieof f c t ua f G . Qua m \ r ga I i onf f I ri uibue ft
feriie il a ftpicfcam'l: tl ûerfOfrta ccnflbius pie;
uinriA (AI ifrarm bîmibuc îen pofltt:fi futialî
nm prwirir pirffrilTcl.itacpquitua tigi riua ru
OittifCtttâuc itbil pi efrri ftr)pieui ià flrrrpi't
l'nuitira* oit (i : pjefuit in patottfl fïuUni (0
O11 retrouve clans ces livres un C majuscule d’une forme particulière et
dos capit.i les romaines de XOcknm daté de Paris; mais, malgré ces indices,
374
HISTOIRE DE L'JMERIMERIE EN FRANCE
nous hésitons a les reconnaître pour des impressions parisiennes, et nous
sommes plutôt davis de les ht tri huer à Angers comme les autres.
M. Proctor signale, à la Bibliothèque de HJniversité de Cambridge, une
édition in-ijuarto du Speafknn Eccksitv du cardinal Hugues de Sa i ne- Cher1 ,
qui serait imprimée avec ces mêmes caractères.
La Bibliothèque Bodlcienne, a Oxford, possède une édition des Ethïca
ArhttiU'Ih, traduites par frère Henri Krosbein, de l ordrc des Frères prêcheurs,
sans lieu ni date, imprimée en caractères romains
C£â>tàui'3iSin3üit Lpeties âmifftiaiBbcunda
tijonem Sictarum policiarum*
£cund. vnamquan^ autc vrbamfatêamîcicia
p— vi5e! inquantü et iuftü- rcgi qui 5c a 5 fubicctos
inrupabun5atiabcucficîi.5encfacitcï fub&Jtis/Ii quï5c
bofius ens cura habet îpforîi vt bene openïc qucaSmo*
duj paftor ouiu- vnïe et homeru; agamenona paftortF
populorü 5ixit>
(fjfaiisaut eft patema îilfertaut magîirtuSiuebcnefirio
r u ►tau fa c nï elTen 5i * quo5 pu ta! maximit tx\ ft î m a n ma
?dmi elfe et rtutrimeti et diTcipIine- fcfe et pro gemtonbÿ
hetattnbuûttir et laturaenï prmdpatuù pater filioru*
etpiogenitoren nepotii et rcs fubSttorn*
(fin iupcxcdTu aut a mi acte hee*ppfer quo$ et honorant
£entes»et iuftu vti<$in hiieno i5mi icb Tccundü Signi
taté-fîcenî vfiepet amieia*
Çc3 etvinaJ vjîûrem ea&cmaminciajet înanfïocrati
a fecunSû virtutc*ctmcîtonp!usbonü.ctiogrucn3vni
tuiç.Iit autet iufiÜH
yuc aut fratrû/etaynk afluntlabequales cl etcoetanel
talcs aut vmuo Sifapline et vrtiP mon a vt in muIm-aE
{imilat vtiqfbuicetque fecurtbû timocraauequaïeseï
tiu es vol u n t/c t cp ici h es elle * j n parte i ta*ÿ pri npan et ex
equah-St vtiq? etatukma*
On y remarque un d gothique terminé en haut par un trait a angle droit qui
le lait ressembler à un cf grec. Les capitales C, E, Q et S soin identiques a
hhitx /î? corly printeif Iw&hsf lî" SSq6; ouvr.nge cite.
LES PETITS ATELIERS
375
celles de César et Stoïl (voir alphabet, t. Lr, p. 13 i)- [e T et PI des deux
fojites ne sont pas semblables, mais 011 retrouve le J dans la seconde fonte
(voir alphabet, t. I", p. j4 1) et Pi est pareil à celui du Soufflet Vert. Les lettres
ordinaires semblent être les mêmes que celles de ces imprimeuis, à ^exception
du d si caractéristique que nous signalons.
L ensemble du volume paraît moins régulier que che7. César et Stoii. C est
probablement i œuvre d'un typographe anonyme qui s'est servi de fontes de
ces derniers en changeant quelques lettres.
Nous avons maintenant à présenter une édition des Principes de Gram-
maire {Gmmmatice htis'is) de Guillaume Tardif, qui débute par une êpître dêdb
catoire que nous reproduisons en entier :
éaui ffmasLir&lLtt amcunlî* karotoona
rt ère pantknfï litwtarû amoiê
JUmatice baftm éjk am m publia? gratte
& tac nommf côoi&i f&i&lqj karolr dch a
IJ um cüîCülûqjnKtiTmcOîpf mmimû^vir
v fuit vero ma jim à mutiue mcmoîi gra
roep sittmaacdpiae \*Um t |pâquid Crfcâabiltua*
vtfliue boneftinruf tfbireJ publiée mfafïqua rit in
DuRria conte* poîïfhÿ rrittttfarù vjrftitûqj alrrfoë
rïgiuâ 0râm4ticâ^purff4fl0b4rb4TO^ï>ifrjd^b;e
Lufftrn? Gâté fcmHiaivqj n K>âC ri vie cua«9
frac flbi (tim^ petuiurte ^frac fine tn
cettv'w maneufl rïmçuig barbarue mipifTim* dega**
JctctTî dL Cfoin at vulguo literos wRuptatibu*'
Di ai ri) e ko no i\ te b umllltmüff moita fi b ufqj tome*
pTnataqjrjluntquiM loeCuti pîima miramur- M
«nrtcus :pârcr tu us caRriien eriminû regiue loaim
(mena Rueriflïmuâ paot cpniriuatw*tt natura pamr
lîovotoftuentT «muRo wipt ut iftibi Inillltmam
quo vd froc vnü de copturibua ad fumi
Di^ero ftumiri)# firtetociua cibla tourna mftar tnû
pban^p4il4TiiaitiairUI nômotonôabi^gafRûs
rogaffe u t * Vcrà etU eâ& legte t>im bâte ftncRo *D
ïjx remplie confirmant ^teatue fane qm omm tn t*m
pcw ruhtaâ 6<if< Urolua twcillaiWlirmiadanf
tafqj aquitain* bup ■ franewû ffüû ftu&ïoiü m
mm fcmpfrVmcd fp*e piituütotr qwto i jwndaf
tfaeWapaflcbatVnacffncmtaf totuuih ftrtiquû
rft tgttur^IpuîcbiaTn mcdcm ttwmrido ignora nae
mfnlmr maroefcçnsDmino mena* tono imbuac nu?
ttt ao au gtarqj * cp\ h bi ergo çrâ matte ba fi m fri*
cfcabilffttvfikmbûnriUm quactUdnuoet degane
dareag oeciftamr quqpfam tuf fur/ipime Regain
oa^cafalogtroidonrpÿ occupai rDiùl^i \lo\e
lîtam ttwm K4roli nom t bfgnam nô moîtali nô
&büw feb ipfnaa ftiiacp muncr^ îono- t? nô Igï
n o ran tiâ que m oine im ago dl marceftrM fit» ocuino
fetmof îono friutiucre darcir^ opto ;janc grâmati
a bail nô Colü metnor' gramqj am no fufcipiee mû
ctfam tta tn m biee mlübabie vt et met mr
tatenfl banb ptnitwt.Ét tibi et rci pubiîoî vtilifab.n
TOalcattnlongatemporafrlif mcafjsfs francomm
tiUuiuaquitamenrm dut karolua- iDaltrat benrtc^
paftrtuu0 fiiaviitiw midncoienbifTiTnuo-lOatca^
tu karot ta \\e ou ae picbmia nomme» Jbartfiuo
ffoinbi omîTiic loto anm mileftmi quaormsputfuni
vnôîrqpfuagcfnncünuari) Die p;imo+
<5uillmni tarotui anfaêtm baflagrënuti#
mapit-
ftammarite bafttf partrtfttne oâô.nomô
peondmè terbum- pantopium^abuerbunn
hiterteÀlc * pi epç fmo rt cç iun ceio
Cette épine, qni ne sc trouve que fà, est datée de Paris, le i" janvier
1 470 ( j 4 dp v. st.), et adressée par l'auteur à son jeune élève Charles Mariette,
fîîs de Henri Mariette, lieutenant criminel au Châtelet. Tardif présente son
3 76
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE UN FRANCE
livre à l'enfant pour étrennes du jour de fan, eji lui souhaitant l’amour des
lei très ( Guitïdmm Tatdïvï Auïc'misis Knrolo Matière Parisiens! lïuemmm aiuoreui optât).
Tardif appelle ce jeune enfant son chéri et son petit cœur [detïcïœ, corcu -
limupie mmm\ Il lui rappelle en exemple Charles, duc de Guyenne, qui lui
a donné son nom, et dont lui, Tardif, est fier d’avoir fait l'éducation. Ces
cléments de la grammaire ( Gmmmmce Imsis) ont précédé [‘édition qui a été
imprimée a Paris sons le titre de Compcudloslssliun Gmiumatïca , dans i’ atelier
du Soufflet Ven, vers 1475, et dans laquelle 011 trouve les premiers exemples de
mots français qui aient été imprimés à Paris. (Voir t. Ifr, p. 1 52.) Les memes
exemples avaient déjà été donnés dans cette première édition.
•Jnbtatmo
mate
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AiûpFamfijit*om*4ffld*eu0maamf
ou om farou om**fl- eft? amp,
jKtü nat F atu fucrar om auolt ame ou
omauoft eftt amp
Abtf*omamera*ouom fera amp*
€mr* om a me on om a mp
Atowmet otmou zme folt lom*
Anrf om jmeroir ou om amaft ou
omn^itouom fartant*,
Afa wt F atûtfftt-om puft a mt 00
om auroif a mp ou omauroit «ftp amp
€tur om ameouomfoit ame
€mr fiait fn futuro optatfui.
Are* fiait i pnü optatiur,
atûfir Farüfumt,omott amp * ou
om ait cfî? a mt
àtù eflet F atù fuifttKKur ï pîovruo p-
fvth? plufÿpfrëbo optatuu*
Aoi prit P atù faprit,om aura amr ou
om aua erte amp*
A it- amer Ou fftrp a me*
Afa râ F anHffwuoir amp «ou auoîr
(flfaTtii*
htü fri* alpr arm ou dît* a ttic.
piïtt tpe Amû a 9 af pFJ amFaffe ant*
ptp'iptif Abîmée
'Jnbiartuo pap *pfr ^uiiamatcuai amcimauie
moûo £f*pl?*p faueà 'i c pF; m?flïe rûr F erp
fiituro AtoiaitpFiirrtfbi&ebutir
'Jmpatio mô pûn tpe Ma a pFi «ttfatt ent
at>*ip']'irf.p famro pvto tu F il U pF* entfrott ito F tt
fbnae mfingutari qm hiplurali tren feabet,
pntet*pump* arpi-amproipirp
Optatiuo vttnà awffe.ieuffe ou
moûo anroFpatnp
fururo ampm iaîrrw *ic
^tnrni ne
Conbmcttuoficuf m ^rêiamtrope ouamaffe
mDîatiuo ÿtû aO't* Cù AuPrimiapp aroe
feutre ou auto)*'
Aueroieit'K amp
Art
'Jnflmtio fine numerte'i pfàmo A10^*
ÿhi wo ab*f *fioit ï optatiuo A™ ire * atu? « a#
ttramer ou acftrp a me
Andi Oamet ou dpftrp amp*
<&mmdia Aïitopnarnaïuouaptîantamt*
Artbum a amer ou a pftrt amp,
^upma Atù a ampr ou a cftrp amp,
Atu bampt ou ùrfïrp a mp.
Charles, duc de Guyenne, frère de Louis XL étant mort dans l*i nterviiilc,
la dédicace, qui n’avait plus de raison detre, a été remplacée par une préface
dans la seconde édition. Le texte du livre présente aussi des différences.
Les caractères ne ressemblent aucunement à ceux des imprimeurs de Paris.
Hain, formel à. cet égard, met cette impression a l'actif de* Henri Eggestein,
imprimeur à Strasbourg.
LES PETITS ATELIERS
377
D'après Mr Proctor, que nous avons consulté, cc dernier caractère serait
le quatrième type d’Eggestein, dont tl a fait usage pour la première fois en
septembre 1472 et qui a disparu de son atelier a la fin de t4y4 pour être
remplacé, au commencement de 1 4 Z 5 ? Pilï 1111 nouveau typer
C’est dans cet intervalle de deux ans que les Éléments de la Grammaire
de Tardif1, dont nous reproduisons la fut, ont été livrés a la presse :
namplura atü* fe& operi bttuï> .congi-ua • ctifttibi
potîrât h wra re Rit bo t cft latfm cl egantil fort
marne jptftdpH dcgaTidai? ütaUgo* fine afjpiracëcr
naeja cata uëiüt fi afpiratiEtatjlog^autt êçoq ùe
quito tractai vniuerfeVta^ breuie ac oiûinau tiume
ratio • ceo a fpirâtïH o u i& uie p mo m etam o a pbo feos •
î>ij ceptt'e afpirare ebam bocr cft publiai»
f&uiUtfïmitar&fut artfàenfte fup eiuftê
bail gramatici oêmentartum finit
1 C’est ici le lien île donner tes neuseignemeots
que nous avons recueillis snr la vie et les ouvrages
de Guillaume Tardif, qui a joué un rôle prépon-
dérant dans l'histoire de l'imprimerie parisienne
coin m e correcteur dans te prem ier atelier compose
d'ouvriers français, et ensuite comme lecteur du
roi Charles V J J J r Qialmef dans son Histoire de
Tettraine (tr IVH |i. 473 /h t^'t Jl tort T1 ^ e5t cer'
tain que Guillaume Tardif était né a Tours en
i D'antres ont ji retendu qu'il était d'Ann ecy,
dans la Haute-Savoie H parce qu'il est appelé Atti-
çiensis drins quelques-uns de ses ouvragesr Tïs ont
confondit Arrrssirrnr , nom latin d'Ann ecvH avec
Àtticvtttt , qui est celui du Puy-en-Velayr Etienne
de MédicisH bourgeois dn fuy qui a laisse des
chroniques commençant eu 1 4y 5 h parle ainsi de
Tardif ; Eu ce temps floiuissoit et estoit en
bruvt en ladite vide dn PuyH niaistre Gniilanmc
TardiviH natifde ladite videH qni nmnitscientifîcqne
homme estoit et de singnliére éhiquence, leqnel
composa certain livret de gramm aire, lequel j'ay vu
en mes tendres jonrs en impression et se intituloit
ainsi ; Gramtnatfca Gti'dlertni Fdrdiyi A ai ci eu si s, et
en autres sciences fnt approuvé et éloquent et de
noble engin et très agu en dispntaciou. » ( Chro-
niques de Es tics me de MédiàsA publiées par An g.
Chàssaing; le Puy, Marchessun, tSé^t in - 4°h
p. 2^0r) Tardif a pris soin de nous indiquer
lui-même son liert de naissance dans denx Je ses
ouvrages français ; Les Âpdognes et Fables de Laurent
Val te et L'Art de Faitleowterie, qu'il dédie à son
souverain en ces termes : « Au roy très crestien
Charles hnitieme de ce nom H Guillaume Tare^f
du Puy en Vellat, son liseur très bum bieH recoin -
man dation supplie et requiert. » (Voir fac-sfmiléH
pr 4^S.) Le portrait de Tardif présentant L'Art de
Fitttlcûttnerie an Roi avau t son départ pour la chasse
se voit dans une grande planche gravée sur bois
placée en léte du livre im primé. (Voir Etc- si ni il t H
p. 45 ) Tardif jouissait déjà d'une certaine noto-
riété lorsque Francesco Florïo, gentilhomme ita-
lien H attaché a la maison du comte d ÀrmagnacH fit
sa connaissance et se lia avec lai pendant un court
séjour a Paris. Fixé ensuite a ToursH Florio ctim-
posaH en 1 4^7h un petit roman htfin sur les amours
Je Camille et d' Ém i I i e ( De arrrÆ Catnilft et Etttütæ),
don t il envoya le manuscrit à son am i ponr le revroir
et le corriger ;t sa guise avant de le publier Te
igltitr e/egi jiidtcew ne tu mep epere correctorem, si quid
etnettdattdimt cerrtgeiidmnve dnxeris prit/s quant dure
vitales spiritns carpat, enmidati priant fermant liber iste
srrserpiat) Florio nous fait pénétrer dans l'intérieur
de Guillaume Tardif: « Va , mon petit livre, ne
prends pas une aiiure lente et ionrdeH mais o'hcsïte
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
378
M. Proctor «admet que les c.aractéres d'Eggcstein ont pu passer en d’autres
m.ains. Sont-ils venus jusqu'à Paris et ont-ils etc employés par un typogmphe
poin t a te transporter dHim pas vif et léger an logis
de Gn i I lau 11 1 e Ta r d i f ( Nen lents vei tarda grarh 1 , sed
ee/eri ceneitaqne passa te ad Üinina Gnifknni Tardivi
transfene 11011 jugeât, $ mi p&rve h belle)), Ne sois pas
assez timide pour ne pas oser frapper aux portes
afin de pénétrer dans sa demeure [Naît tarneu toute
vinceris timidité te qiiln siwiiin pénétrai un hestei Imihus
ietihiis iuni su ideas pnpnlsare J c Tu peux être certain
qne tu verras aussitôt paraître 11 11 en fan t doué dHnn
beau caractère (Aderti jvefecte ceujèstim puer jmkhrw
iiidefe dccarns), <j irrH eu lui rappelant sim plein en t le
nom de Florio (1 td svlam F km reccnnnanddtionem) <
tHin troditira dans La partie jittvée de la maison peur
te laisser devant le visage agréable de toi maître [te
iu seerettMii danois partent iutreé\ceus mite doinini mi
gratina sistet aspeetnm). Là tu v erras de jolies filles H
telles que tu avoueras nHcn avoir retteontté d’ausst
belles à Tours et dans tout ton voyage [lin ttyntphas
cernes, qiules uec Ttuanis} aec tots tint itioere ri disse
fetderis)* Après les avoi; toutes saluées je.spectueu
sein Ci t [qiuif en m Mîmes eerecnndu fmite sahitaveris),
n 'oublie pasH avant de toucli er les bettes mains d'un
li oui me aussi illustre et d'oser entamer la conver-
sation , soit sur lui meme, soit sur son ami Florki
[(lutequain tond n>i décoras uianns taugere, vel ipsum,
et s ni Flm partes awdeas adiré1} , de saluer trois fois
à terre jusqu'aux genoux (ter tua fectere in tersam
ns/jue geuua ineii lents). « — Ce petit tahlcait d'inté-
rieur nous montre Guillaume Tardif parvenu déjà
à la célébrité et entoure des siens. Tous les bio
graphes H sauf Chalntel, fixettt sa naissa nce en <44°
Il aurait eu à pein e vingt-sept ans en 1 £6y. Il n'est
pas vraisemblali le qu'à un âge aussi peu avance il fut
arrivé à un e situation aussi brillante et qu'il eut en
des enfants déjà adultes. La date de 1 4^8 h don née
coin me [losttive par Clialm el H nous n e savon s d'après
qiteï document se rapprocherait davantage de la
réalité. — Dans l'épi tre dcdicatotre à Charles
Mariette de la |i rem dre édition des Eléments de
Grammaire que liens veions de citerH Guillaume
Tardif rappelle à son jeune élève qifiil a fi it l'édu-
cation de C|iarlesH duc de GuyenneH dont il porte
le n oui . À sup poser qu'il eut coin m encë à instruire
ce prince, 11 é le a S décembre dès son àgc
le pins tendre, dés cinq ou six ans, comme c'ëtait
l'usage alors, Tardif n 'aurait eu, n ce moment,
qu'une douzaine d'années, si l’on s'en rapportait
à la date de i44°j toits points inadmissible.
Apres avoir terminé l'éducation du frèie de
Louis XI, Tardiffit celle de Charles Mariette en
1 4fi<?‘ En 1473 , d était professeu; de rhétorique
ait collège de Navarre, ainsi que 110ns l'apprend
Reiidilin dans une de ses lettres qtte nous aurons à
citer plus loin , et il rem |i lissait ces fouettons depuis
quelque temps déjà. En <47S 011 '4"^h il est
chargé de J'édiicatiun dn jeune Dauphin, depuis
Charles V U l , né eu 1 470 H et lui dédie sa Rhéto
rique qu'il fait imprimer conjointement avec sa
Grammaire, et il en donne une édition plus cow
plcte sertie du Seiiffet Vert, rue Saint- Jacques,
(Voir fiic-siuiilés, t< I", |U tj2 et 1 $6*) Aussitôt
après il publie le texte latin du géographe Solin,
dont il revit les épreuves avec le plus grand sein.
(Voir fac similés, t. leL, p. 1 jfy et 1 j$.) C’est pro
[laidement a Tardif que I'qii doit aussi l’édition du
traité de Végéce sur l'Art utilitaire, sortie des
mêmes presses. Voir fac-similés, t« Ff, p. i6ot) —
Charles VI H, dont il avait dirigé l'éducation et qui
l'honorait d'une affection particulière, le nomma
son lecteur ordinaue en a; rivant an troue. Tardif
traduisit, peur les lire au roi , Les A palagnes et Fables
de Laurent Ville, Dans la dédicace qu'il lui adresse ,
il donite l'ëntimëratiou de ses oitvrages : A vostre
nom cci 111 posay nttg I ivre nom më le Compendium de
gro nnnûire (sic), éloquence et rhétorique , eu ni mençant
à l'alphabet et tout par urd;e facile asson vissant . t .
Far vosire commandement aussi, tout ce que j'ay
peu trouver nécessaire et vray de lé Art de Falca-
Mille et Véneik, vous ay en tm g petit livre rédigé.
Et pour Vostre Royale Majesté, entre ses grans
affaires récréer, vous ay translaté, le pins pudique*
ment que j’ay peu, les Faeéeics de Pogt\ et ayant
regard non seulement à vostre lionueste corporel
plaisir, mais aussi au bien de vostre àmc, vous
iy composé et et ordre mis ung petit volnme
d'heures t . Vous ay aussi translaté V Art de bien
umnrir. . t Maintenant vous ay en fmiçois mis Les
ÀpeUgnes Laneens Valle. » — Les succès de Tardif
LES PETITS ATELIERS
379
inconnu qui n aurait imprimé que ce livre? Cela est très douteux. Ne scrait-ce
pas plutôt un étudiant allemand de ['Université de Paris, ayant suivi les cours
de Tardif et admirateur de son maître, qui aurait rem is la copie à Eggestein 1 l
Quelle que soit l'hypothèse à laquelle ou s'arrête relativement au lieu
d'impression de ce livre, nous ne pouvions passer sous silence le fait matériel
de [existence de la première grammaire imprimée avec les conjugaisons des
verbes français et dédiée à un Parisien 1.
Nous avons mentionné, an tome page 202, de U Histoire de /' Imprimerie
en France^ une édition de La Légende dorée sortie des presses d'un atelier ano-
nyme qui | produit, avant 1 477* Ie Livre de Val tri us Mttxtmus en français, et un
Flavius Jvsephus en latim (Voir t. Lr, p. 1 ^^-204 = )
ne |iouvaien t manquer île lui susciter îles ennemis.
Il fui viiilemmen t .attaqué jiar un île ses collègues
du corps enseignant, Jerome Bal[ii, qui publia
contre lut, en i4p4n 1111 dialogue satirique inti-
tulé Rhetor glmmis* Tardif 11e laissa pas le libelle
sans réponse et riposta H en i4?5 h par Y Ai\t\-Balfàe*i
sen reenmiimtia Furdiviatui. On ne connaît pas lit
ilate de son décès H niais un croit gtn éralement qu'il
înonrni vers la fin du xvc siècle, car H tj "est plus
question île (ni après cette époque.
1 Cela n'a rien d'im probable, el st [Hon admet
cette hypothèse, nous jiciisons pouvoir désigner,
sous toutes l’éserves néanmoins, le savant Jcati
Keuchlin t qui s'est glurifii' depuis devoir èlè un
des disciples de Tardif. Renchlin était venu à Paris,
accompagnant le jeune Frédéric, margrave i le
Rade, 1 1 im venait y parfaire son instruction en sni-
van t les cours île son compatriote Jean de La Pierre
et des professeurs les pins en renom de l'Univer-
sité, tels que Guillaume Tardif et Robert Gagiiin.
Dans la correspondance de Rcucliiin, publiée a
Hagnenan en t ^ 1 4 h oti trouve une lettre dans
laipielle il rapjielle qu'il fitt jadis étudiant de l'Uni-
versité i(e Paris, élève île Jean île La Pierre, doc-
teur de Surlionne, coniliscijde du margrave de
Bade , presen tem eut évoque ilTJirechl , et qu'id
ilem email autrefois rue Saint -JacipB, à Renseigne
du Si'ieii eter (Jjihj t-uùii schdaris imivcrÀtdùs Pjii
jiViijiV, rgrrgii ^iiiWdui Thcoh'g i\c lî&urh D, ,/væiiiiis
de Lûfrde mi Scrbiwa rt /mstea Marehims B^dàMts a'n-
tiïsi/jmAiS', ÿiiaiit/mi a/ Sdmi étahitoiuxn ykê jf Jat di\
Nons n'avons pis lieu ifélresutjjris de voir le jeune
R e u ch lin pren dre pension au Soldi de la rue Saint-
Jacij lies, chez Pim priment Gering, son compa-
triote, ijui était de Constance, au pays de Bade.
Dans une autre tertre ij ni est adressée a Jacques
Lefèvre d'Etaptes, Renchlin précise l'an née i 473 h
époque a laqi tel te it su irait alternativement [es leçons
de Jean de La Pierre ^ hi Sorbonne, celles de GuiL
laume Tardif, rite île la Miintagiie-Sain le- Gene-
viève, et de Robert Gaguin aux jVlaihiirins [Aima
D M:\hn i f/j <j\\iï in Érmywr, \Il\c et Jiû imliii Layida-
jjjijii Fhsiahg\a. dacteieii in gYaimuatids nd S*vh**\am rt
On/ie/iimi\ Tardirmii Anicitniseni iu moi T. Gmwrfii;
et Rûfrerftsisi Gagniiniw tijtwd TL/Amihv mi ri'/.q'itu
grèccptjres Isa h si J . — [Illustiuu. m v montai ad
Ressaisi s snu ss Efrstdn'; Hagax iû*v, i j i ^,- i n - 4°h l> ti . I L
1 H a tiv , Rejin *<jijijii A'éjfj.^r^/jiVmiu n° i j2fo;
ouvrage cité Le seul exemplaire connu île cette
édition se trouve h la Bibliotli èijue royale île
iMmiich. Le livre a été mis gracieusement a notre
disposition par M. Laiibmann, directeur. Notts
saisissons celte occasion pour le remercier jmbll-
qnemeit des facilités ijn'il a bien voulu miiis ac-
corder en nous conini imiqmmt iliitctciii cul, dans
l'intérêt de la science, bibliographique, les trésors
de sim riche dépôt. N nus avons [es mêmes remer-
ciements a adresser aux conservateurs des grandes
[libliiithéqiies étrangères de Dresde , de V icn ne, de
Londres, d'Oxfbrd, de Cambridge, de Gand el
de [lien d'antres encore, ij ni nou.s ont fuurni île
précieux renseignements.
380
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Nous donnons ci-dessous un spécimen de cette impression, d'après le fac-
similé qui vient d’en être publié par M, Proctor dans le premier volume de
la Fac-similé type Society :
et fait» Ta mil ente en csrft fiede que
nous piaffons pawenit en Ta fam
t?compaignie/&men*
^enfieut tes trois toi; *
~W ' 31 fille te la cpipbam'e
nrê fiigneur te quatre
I miradcseftaoumec/ec
^ MjÇ félon tx a quatre noms
5tu iout bljui lesroijc aourerent l^
fuctift/dÈt fahit ie^an baptifte le
baptifa/if t i^eluccift leauc en vm
mua/<Êt dncq mille ^omes te âcq
pains affajia/C&uant i^ûenft fut
en leaget&pij.iours les trois toi):
Tinrent a lui/la me ainfi que leffoil
le les menoit/et pout ce efl la iout
ncc appelles epip^anic ou le
pljagne ou cômun langaige/(Et efl
biftetece terme epty qui vault au
tant a bit» que pat tefeure/et te re
terme planes qui vault autant a
blre que ajparition/Cat atont lef
toiUeapparutp tefiute eulpen lait
ouilmeffme iljûs pat leftoitle qui
ertoitTeueptefeureeulf fe temouf
tra auftois/et en tel îour.jcpjc.ana
paffij quil eftoit entre ouqcppLan
rat ilauoitqcppans et*piq Jours et
remettait le.ppj:* an corne bift famt
lue/ou félon ce que bift fceto il auoit
8H«® ample; tôme Irijlife fctô
me tient/et atont il fut baptile ou
fleuue te ioutbam/(£t pour ce eflel
le appdlee tfjeop^ania/bÆ te tlros
qin vault autant a b ire que bleu/ et
pliarria appatidon/Car atembieu
leajpdlee betljamabrête bett) qui
eft autant a bire que maifon/Cat
le miracle bu Tm fut fait en la mai
(on ou furent les neupces tearelpte
dm/et nre fire ftpfuctift vrap bieu
appacut/etencemeifme tout lame
apres quil auoit*ppja*an ctupjptj*
ans*TdniUe ipmtnce te*T.pams il
affajia/fi corne bift teteetft cocon
chante en vne ^mine/qid fe rémen
re*3Hlnnrinans altiffîmue/<Ët pout
te eft elle appelles pljattip^ia a pl)a
geq vaulta bire boum ou mégi et
(Et te et quart miracle (es aucuns
toubtent fe il fut fait en re ioue/cae
onnamfelaenerctiptte bete cjpf
fement/iEt pour re que en leuangil
le faint ietjan on lift que et fut fait
près te pafques/toutrfuoics lesditp
apparitions Burent enre iourdÜa p
miere pat leftoitle en la crete / 2La
ferente parla voip bu père au fleu
ucte iouebam/üla tierce te leauc en
vin aup neupreste arclptedm/Ea
quart* p la multiplies ton tes dncq
pams ou tefett/îbe la ptemiè appa
ridon nous faifons folempmte au
iour bVjm pandpalm ent/ et pour re
pourfieuonsliftoire telle quelle eft
Cftuâtnrê feigneurfut nelesdtj.toip
Tmréten i^ruralêtefqueljles nos
font efcrfps en^btieu/raftaffauoir
appelluis/ameclus/et bamaeus/et
en grec galagalat^/magalat^/t^a
en latin ialpar/baitajar/mel
djire/Æt eft afiauoir que ce nom cy
mag^adfjffigmfiratôns/ileftbie il
lufeut/tecepueur/enc^anteur/et fa
LES PETITS ATELIERS
381
Il n existe aucun exemplaire de cc livre dans les bibliothèques françaises,
Leduion a échappé aux recherches de Ml1c Pellechet, qui 11e paraît pas
l'avoir connue et ne la cite point dans la bibliographie qu'elle a publiée
des éditions de Jacques de Voragine, imprimées an xvc siècle.
M. Proctor a donné son fac-similé d'après l'exemplaire du Musée Britan-
nique. Nous en avons vu tm antre à la Bibliothèque de l'Université de Cam~
bridge, divisé en deux tomes; c'est ce qui nous a fait dire (r. Ier, p. 202) que
l'ouvrage comportait deux volumes, tandis qu'en réalité il se compose d'un
seul volume in-folio de 4 4° feuillets, imprimé à deux colonnes, sans chiffres,
réclames ni signatures.
Nous avons déjà fait observer que les caractères gothiques de has de casse
employés pour La Légende dorée nous avaient paru identiques à ceux du Vnkrim
Maximvs et du Josephns, dont nous avons donné l'alphabet (voir t, Ier, p. 200),
mais que les lettres capitales romaines avaient été remplacées par des majus-
cules gothiques. Apres avoir examiné attentivement la page reproduite par
les soins de M, Proctor — c'est le recto du 1 4e feuillet du volume, mains
les six dernières lignes — et l'avoir comparée avec /e fac-similé du Joseph ns
(voir t. Pr, p. 203), nous y avons trouvé d'autres différences.
Les lettres h et g 11e sont pas les memes. Le g a une forme plus anguleuse,
dans La Légende dorée, avec deux petites pointes an sommet que l'on 11e voit ni
dans le Josèphe, ni dans le Valère Maxime. Le jambage d'avant de Y h se ter-
mine par une petite queue qui dépasse, tandis que la même lettre est plus
arrondie et ramassée sur elle-même, sans déborder de la ligne dans les deux
livres précités (comparer avec l'alphabet, t. I", p. 200), C'est ici que la
théorie de M, Desormes exposée plus haut (voir p. 370, note 1) peut rece-
voir son application.
Suivant lui, — et en cela iiuiis sommes persuadé qu'il est dans le vrai, —
les premiers imprimeurs parisiens n'ont pas dû graver sur acier les poinçons
de leurs caractères. Qu'ils les aient graves sur du bois ou du cuivre, que les
matrices obtenues par ces poinçons d'une matière moins résistante aient été
de plomb, d'un alliage quelconque ou même simplement davgile ou de terre
cuite, il 11'en est pas moins évident que ces moules, qui servaient a fondre les
caractères d'imprimerie, devaient s'user rapidement et qu’on était obligé de
graver à nouveau les poinçons qui avaient le plus servi et étaient devenus hors
d'usage. De la ces dissemblances d’une même lettre paraissant quelquefois
HISTOIRE DE Ï.T MPRIMERfE EN FRANCE
382
dans la mémo page. C'est ainsi que les capitales romaines du Valère Maxime
et du Joséphe, pins ténues et par conséquent plus fragiles, — si nous
pouvons nous exprimer ainsi, — ont été remplacées par d'autres capitales
de forme gothique plus pleines et par cela même pins résistantes.
Aux lettres g et h de bas de casse, dont les poinçons étaient lirulés, on a
substitue d autres lettres gravées â nouveau. On y a même ajouté des loi très
liées on logotypes comme he et ho differentes avec queue au jambage de devant
de VA. Par précaution, on a gravé, pour La Légende dorée t deux capitales À : Tune
plus large et Pantre plus étroite. (Comparer, dans le iac-sîmilé, l'A de la
troisième ligne de la première colonne avec celui de la cinquième ligne.)
Nous n'avons ? jusqu'à présent, comme clément de comparaison que la
fraction de page reproduite par M. Procter; mais si nous avions le volume
tout entier sons les yeux, nous sommes persuadé que nous y découvririons
encore d'autres différences caractéristiques. Pour 11'en citer qu'une seule,
nous y avons aperçu une espece de double v (w) qui n existe pas 'ailleurs.
Notre conclusion est celle -ci : La Légende dorée a été imprimée avec le
matériel du Valère Maxime et du Josépbe, que Ion a complété ou modifié
partiellement en changeant quelques lettres dont les poinçons et les matrices
étaient égarés on détériorés.
En regardant de près ces lettres nouvelles, on s'apercevra facilement que"
ce sont des fontes toutes neuves, aux arêtes vives, qui, pour un œil exercé, se
différencient de celles ayant déjà servi, dont les déliés sont moins nets.
La Légende dorée est donc postérieure aux deux livres précités et a pu être
imprimée de 1477 à 1480. Peut-être est-elle l'oeuvre d'un imprimeur diffé-
rent entre les mains duquel sont passés les caractères du Valère Maxime et
du Joséphe. Nous avions cru pouvoir attribuer ['impression de ces livres â tin
typographe parisien anonyme qui aurait été l'élève des trois typographes
du Soleil éVOr de la rue Saint-Jacques, dont il a copie les types. M. Proctor
est implicitement de notre avis, car il conjecture, sans être autrement affir-
matif, que La Légende dorée a pu sortir de l'atelier de César et Stoll â Paris,
vers 1 475. Nous ne" faisans de réserve que pour la date qui doit être reculée
de deux ou trois ans, ainsi que nous venons de le démontrer.
La Bibliothèque Bodléiennc d'Oxford, qui est une des plus riches en
impressions rares et peu connues du xvc siècle, possède des fragments
d 'Heures gothiques illustrées inconnues jusqu'à présent et qui sont sorties
LES PETITS ATELIERS
3«3
évidemment de presses p;irisiennes. Deux pjges mutilées, dans les coins du
cadre, ont été reproduites dans (‘album de la Fac-similé type Society, par
M, Proctor, Nous les reproduisons à notre tour d'après cette publication 1 ;
P
na£o%aetii)têpto quo omnee
in^eiconutniuM elttj occut#
to tocut 9 f nttj JttcÇtf» Out$ me
Utrrogae: yntenoQa eo& qui
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entp.'SDtdteie pitatuê' Kege^
^ef imtp crHcifigan) )Refpon#
Sertît pdtificee. jfïot) fyaüemuf
reaê nifi ce far?* Q :8eago Ua
dim de ittû St crucifigeretur
pufeeptriltaîUiefÛ {ictiupef
rüt (t SaiutâefiSi anc? epinitî
eti S SWhu s-dfnd-ttr (ne ti A* Ai/t
Les bordures sont du même style que celles d'autres livres d'heures publiés
par Antoine Vérard avant scs grandes Heures royales de i ,-jB " i | cj o, La bor-
dure latérale qui représente des lapins, des cerfs et autres animaux se retrouve
exactement la même dans des Heures a l't/saige tic Romme, imprimées par
Laurent Philippe et datées du io juillet 1493- (Voir fac-similé, p, 3 17,) Le
1 Syechurns of eady prinùiig J types reproduit J in adttfype and y/une J ai the Oxford Umversity press for lhe
fac-similé type Society; 1900; in 4"
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
384
fragment en question est d'une date antérieure, car le coin inférieur à droite
est intact, tandis qu’il est brisé dans ie tirage de 1493*
Les caractères ont la plus grande ressemblance avec ceux de La Mer des
Hystoïres 3 de j 488 , imprimée par Pierre Le Rouge (voir aiphabei, t. 1"> p. 47 0*
toutefois les capitales diffèrent. Les majuscules H, R et T peuvent paraître
semblables, les autres sont différentes, mais surtout TE et l’O.
Ne connaissant encore aucun livre imprimé avec ces memes types, nous
nous bornerons aux rapprochements ci dessus, sans faire d'attribution.
Terminons ce chapitre par une curiosité typographique en reproduisant
line ancienne épreuve d’imprimerie parisienne en notre possession :
pire ad tfta^mlJUeem non crffablt t&fltert
modoBttopcratloiicw^rrba Imturfone infpi
rationHrintmvgatloncsropfnf (nus maffia I7U
miïea.i fadrt otatumeft per bef td 1 ato j
ri ü * Ijomi 1 « l iifotméttoiiË liberté £>ptfa; ai it
abet£aatt5ttlfuçtfTbttB<ïiiïi<itilJibeTe(l.letii Jfyp
ter total f ab dJfjfl pcafltls tcut> crablltflu* (Ët&i p
daj vc poïïlnt fe nrc en mcotia ptf
tmcato mil a 5 pmtfeflnItpitcoaHâdoSrtmlf
floncf oeta.vt lù prrtBtUnt ettollentti ta ptrp
bit Bli) reaudanf tôtwDe be polflfont cbiifti te
pül#ndorcmlhnpttaiÆbtbi»KS.Sl^ ^llpS V
dcmlofe^fiM^eCTqbÆtWifliiosbdert^ Bld
pertemaTUmegqaisiuftlnETi per mftrtiHUtéi
îo^nlb^iTiwrtntiimtmpeiWai.Bldfrbo P
milia wV rerfpiane flbqufl * ^ratlae a bto Slÿ <V
fftcrüt (tbl famiUarf bumil Itat2 çn:r ff ra j qoâj
a two rtcfptfüi .s td Ht tinjdaïqui m n ad p it y
fcîttf riittfr^tetrârrëblco 7 tx^Cc rlftf Ar
bnmlltfljit.i quaulo plurfl recfrfkiHtttfcanto pK
ft rcpiitâcfrKUffnos. cccd£do 9 ctitimiccrtftat
bcbftû petâtucom. j£< (^e^etfetïa burnilltaa
freebeatlKido. pu Èft compléta h
dertflflUÆuiprmenilRfld flltfflïmâ ïpaflïblUta
te ne tredaa q? f ucrlb per al I aj vùwqj per lfta$
Sanrtsr cartta0?fcnrtflA>tiffilllta0nii ftmpfli
tttuUT wiac?alttt.alLa vcroejealtatos nceadât
tel I net Stf 15 cfl corttrftto.'fll Ittd coffnibort allft
biimiiitao^ôtrltlb riî fil ia mine colombia
dma effïttfiiT contrit*: Tlïncppttfl coiifidenfta
fiai fnatattoiie t£ ï JaadsbfllwreaindtalflrttF*
tb2 taculo mtferteoidie bd^ baqjio ellftta
Cette page, qui est imprimée en placard d'un seul côté, paraît être sortie
de batelier d'Ufric Gering et Berthofd Rcubolt, an Soleil J' Or de la nie de
la Sorbonne, ^ers la fin du xv‘ siècle. (Pour la comparaison des caractères,
^oir alphabet, 1. Itr, p. cjj.)
CHAPITRE XLI
L'IMPRIMERIE À PARIS
ANTOINE VÉRARD, LIDR AIRE-ÉDITEUR
(j48;-j joo)
Les débuJs d’AiiJoîne Vérard. — Premiers essais de livres Thèmes illusJrés. — Heures aimmtiTi-
dées par le Roi. - — - Illustrations de L'Art Je bien vivre ei de L'Art Je bien mourir. — Le s Groniques
Je France. * — ■ Thérence en français, prose et rime. — Exemplaires royaux et princiers des livres
édités par Vérard. — Les miniatures de Lancelot Jn Lac. — L’Aiùre des Batailles. — L'Ordinaire
des Ch r esti en s présenté an roi Charles VIII. — Portrait de Vérard. — Romans de chevalerie,
livres de poésie , mystères et autres ouvrages de litJéraJure française publiés par Vérard.
L'histoire de l'Imprimerie à Paris au xvc siècle ne serait pas complète si
nous ne consacrions un chapitre .spècial À celui qui a été le collaborateur
le plus actif des imprimeurs et qui a le plus contribué au développement de
l'art de l'illustration dans le livre français. Nous voulons parler d'Antoine
Vérard, qui tient une si large place dans l'histoire de la librairie parisienne.
Vérard était un calligraphe et un miniaturiste de profession. II entrepre-
nait, pour de riches personnages, des commandes de manuscrits quil copiait
lui-mème ou qu'il faisait exécuter par des artistes à ses gages. Ou connaît
quatre manuscrits sortis de son atelier : un livre d'heures ayant appartenu
aux rois Charles VIII et Louis XII (Bibliothèque nationale de Madrid)- un
Psautier également fait pour Charles VIII (Bibliothèque nationale, manuscrits
latins, n° 774); Iin manuscrit dn Vergier d'honneur (Bibliothèque nationale,
manuscrits français, \G \68y)y et un poème dont il est l'auteur (Biblio-
thèque nationale, manuscrits français, n° t686).
Les premiers livres illustrés publiés par Jean Du Pré et Jean Bonhomme
éveillèrent son attention. II comprit tout de suite le parti qu'il y avait à titer
de la gravure sur bois, qui pouvait simplifier le travail du dessinateur en
remplaçant le dessin fait à la main et servir ainsi d'esquisse a l'enlumineur.
n. 49
MT IGM l*.
38 6
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Le premier livre dans lequel iï fît (essai du nouveau procédé fut la tra-
duction française, par Laurent de Premierfait, des Cem Nouvelles ou Décaméron
de Boccace, qui parut le 27 novembre 1 4 ^ 5 et dont il avait confié l'impres-
sion à Jean Du Pré. On voit, en tête, une grande gravure sur bois repré-
sentant Fauteur écrivant son livre; on retrouve cette même gravure au cours
de l’ouvrage. (Voir fac-similé, t. Ier, p. 227.) Cette planche semble attendre
les effets de lumière que lut donnera le pinceau de lenlnmmeur qui, avec
ses diverses couleurs, en fera ressortir le modelé.
Le second livre avec date certaine qui a été imprimé pour Vérard est une
édition des Diii momulx des Philosophes } par Guillaume de Tignon ville, prévôt
de Paris, datée du 17 avril 14 86, que nous avons vue à la bibliothèque
d'Amiens, sans nom d’imprimeur, mais qui est sortie des presses d'Antoine
Caillant. Le troisième est une traduction française de l’ouvrage de Pierre
de Crescens : Des prorrjfrt^ clmmpesms et mraulx . On trouve, dans le volume, de
petites gravures relatives aux îr avaux agricoles, aux soins à donner à la vigne,
à la culture des jardins, a l’élevage des animaux de. la ferme, à la chasse des
bêtes et A la construction d’un domaine rural. (Voir fac-similés, t. I", p. ^26
et 427.) Cette édition, datée du 10 juillet i486, a précédé de trois mois
celle qui a été publiée par Jean Bonhomme. (Voir t. Lr, p. i<?2 174-)
Bien que fa suscripuoii finale porte que le livre a été imprimé par Antoine
Vérard, marchand et bourgeois rie Paris j nous avons tout lieu de douter de la
véracité de. cette assertion. La lormule imprime par au lieu de imprimé pour
a été employée plus d’une fois par les imprimeurs parisiens du xvc siècle. Ces
derniers s’y sont prêtés en plusieurs circonstances à I egard de libraires-éditeurs
qui faisaient les frais des impressions, fournissaient le maiériei d’illustration,
louaient les presses dans de certaines conditions et commanditaient les im
primeurs en leur faisant des avances d’atgent; en un mot, les libraires, sans
être compagnons de métier et positivement associés, avaient des intérêts dans
les ateliers typographiques. Nous en avons des exemples avec Jean Petit, qui
faisait imprimer par Guy Marchant, le Petit Laurens et Jean Morand; avec
Michel Le Noir, qui s’est servi ainsi des presses de Pierre Levet- avec Durand
Gerlier, qui a employé Wolfgang Hopyl et Pierre Le Dru; avec Simon
Vostre, qui avait accaparé Pigouchet, et avec d’autres. Un petit libraire,
Alexandre Aliate, allait encore plus loin en faisant mettre à la fin de quelques-
unes de ses publications quelles étaient imprimées par son art admirable et
ANTOINE VËRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
387
grâce â son activité [mira am et diligent la) , tandis qu’il [es faisait tout simple-
ment imprimer d’abord par Jean Philippe, puis par Guy Marchant et par
Denidel, ses voisins successifs. Yérard, selon nous, n’était pas imprimeur,
mais propriétaire d'un materiel d'illustration et de caractères qtfii déposait
tantôt dans nn atelier, tantôt dans un autre, et avec lesquels on imprimait
les livres qu'il éditait à ses frais.
Les Prouffiti champesms et mmirfx nous paraissent être sortis de l'atelier
de Pierre Lever. Le livre est imprimé avec un élégant caractère de bâtarde
française très régulière, moins large et plus compacte que la bâtarde des
Cent Nouvelles de Boccace imprimées par Jean Du Pré. Pierre l.evet est le pre-
mier qui se soit servi de ce nouveau caractère; il l'employa exclusivement â
partir de 1 48 5 pour les livres français qui sortaient de scs presses.
C’est avec ces memes types que sont exécutées les Cent Nouvelles nouvelles
attribuées au roi Louis XI, première édition du 24 décembre 1 486, qui porte
encore le nom de Vérard; or, là, il n’y a pas imprimé par en toutes lettres,
mais une abréviation qui signifie imprimé pour. (Voir fac-similé, t. Itr, p. 432. )
Vcrard y est encore qualifié de libraire; nulle part nous ne l'avons vu désigné
comme ayant exécuté des livres pour Je compte d’autres libraires, ce qui
serait alors fe fait d’un véritable imprimeur de profession.
Les Cent Nouvelles nouvelles sont illustrées d'une quantité de petites figures
sur bois, dont quelques-unes sont répétées. Elles sont de la main qui a dessiné
celles des Prouÿtts champestm et mrattlx . Nous en avons donné des spécimens
dans le chapitre de l'atelier de Pierre Lcvct (t. 1er, p. 427-431).
C’est a la fin des Cent Nouvelles nouvelles de i486 que Vérard a inauguré sa
marque, «l'une des pins jolies, dit Rcnonvicr, parmi celles que les libraires
de Paris arborèrent dans un genre d’ornementation où ils n 'eurent pas de
rivaux ». On y voyait l'écu fleurdelisé de France soutenu par deux anges;
au-dessous, un cœur au chiffre AV R, tenu par deux faucons s’élançant l’un
sur l’autre au-dessus d'un champ de fleurs; autour, cette devise :
Pour provocquer Jhesus ta grant miséricorde
De lous pécheurs faire grâce ei pardon,
Amhoine Vérard humblement rccorde
Ce qu’il a. Il tieni de lui pardon.
Le 20 février 1487 (n. st.) paraissait La Foutaiue de toutes sciences du philosophe
Sydrach , imprimée avec les caractères et ia marque des Cent Nouvelles nouvelles.
49.
388
HISTOIRE DE L IMPRIMERIE EN FRANCE
Cette fois, il est dit en toutes lettres que le livre a etc imprimé pour Antoine
VmmL Voir fac-similé, t. ICF, p. 43 3.) Si Vérard eût été réellement imprimeur,
il est probable que ion eût maintenu la formule imprimé par 3 qui avait été
mise précédemment à la fin de ( ouvrage de Pierre de Crescens.
Ces divergences sur des livres exécutés avec les memes types sont signi-
ficatives et indiquent suffisamment que Vérard n’était pas imprimeur de métier
et n’a collaboré k leur exécution que dans une certaine mesure, soit en four-
nissant une partie du matériel, soit eu avançant des capitaux.
Vérard, en sa qualité de miniaturiste, confectionnait surtout des livres
d'heures pour les grands seigneurs et les riches bourgeois. Il eut le premier
l’idée d essayer d'en produire avec le secours de l’art nouveau. Le 6 février
1485 (1486 n. st.), date à retenir, il publiait le premier livre d'heures :
^tqvtniâa frtïtu4nÇttii fûbil macril
t n iLto L£m*
pflîi.
benttbusimbtTï
b i fripait* appa
rttlf illio îtûio.t
t,tp;bbuu ïcw
bulitacem iUo^,
tfburirififûiûia
quia biïquiBibe
ta ni rum ttfaz*
ifpitfrfion ctEbi
(KtflnLeT bipc ri0. f£un{Fçinmun&ii
pnluftfum. ptrb ica Lf ruaifqctftt otn nf
erra turc. £ÜifftfDLbEciC£i bapti?ACuf
furrit fa Lu U9 fri L qui perp non rrrb ibr
TiLconbcnnabitue.^ignaauiem Eps
qui crcbiftmn^erftqutrtfur. in notnf
rtr meo Démonta riicfti -Liu$ui* loqui
lurtiouie ^rpmtw cplleti Êflfinibî
ri f£c um qu ib b ibftinL. no n do no erbef
£?uper t geba tu a nu* itnponEnt : ci be
ttEljabE&unt^t&pmfrtuaqiïiûfm te*
fup poflÿïonîtttaeftdoa II il in
ium :ct fcc et a acheta Dtf.^uiautem
£0q«i tôfyUiz quia tp natta itQ*
flea pitmi£fubffttimufl:cott^bc
piapfriu*:pLfme«rfIionc bt&ti tnartt
ni wif ritoito fai atq$ ptmflflcte tort*
ti ü omn i a abuerfa mur.lamuT > per
DrimrtdŒcnrrt lEfumrtplfturoffliti mü
quif«um niait a régnât traitait fpi
tctuflàneti ùme^ctomn fecuiaffm
Ibium.^Utien*
Ce» portes iQim furent a rtje*
u«ï te pc-fo ur b EjfntH1 cc. ûVqua etc <£a
quattebf ng et cfn q.pouT Zlnttyomeue
TaTblibialtc bcmpuTani a paria a Lp
ntqigf fafnf Jclj an ie «a rtgeîf fle. fu c i t
poni nbltrc aame.pu au patate amant
lac^oppdtepukn^anLt la mette De
mtffriffnetitu Ira pwfïamo
S mut A4 dre écrivant svti évangile.
Derrière page et achevé A’ imprimer.
Ce livre, qni était resté inconnu jusqu'à présent, a été découvert tout
récemment dans le canon de la couverture d’un vieux volume1 a l'état de
fragments en panie mutilés. Ce qui en subsiste aujourd'hui et dont nous
do nnons quelques spécimens nous fait connaître la date exacte de ce premier
essai ignoré. Des figures disposées dans des cadres gravés sur bois étaient
placées en téie des principaux offices, selon le modèle qui suit :
Ces précieux débris ont êiê découvert* par M. t T. Leclerc, libraire, successeur de Lmdenne
maison Téchener. lis kuiL actuelle me ut dans le cabinei de Ai. J. Masson, bibliophile à Amiens.
ANTOINE VÉKARD, LIBRAIRE ÉDITEUR
PREMIER LIVRE D'HEURES IMPRIMÉ fi48; vj st
Lt Ceiinuiuemr/it de la Vierge.
*l5ctieBicto oîr .a-IÉcccruriia oorf ;
? ni fiat midji ïurtüû Btrbum ttumt
#&.lauDateüomifflwi berciffl, cpm
\ gflTCO(ftw-gurimprimi& uefçia-
] ^.g)0lOTiûfflüomi«a.ïFBe»iïüiÿ
î cm tu iti ttuilicrib «0. t£ r bf ncûiÿ
c(ub fnci u$- 2*0 bcmtf.à- ^pü^an
ctu8. prier ^cef vricrtepfon,
; o^.SrusflWloe bettie.an ^creanB
'< Xt, Sÿfatfo- ŒOttfciflïi ncflcm, que
f et ttrnim înpiimi&prt'gia. an, Üue
(teUaîtoprimmti.â. Criitfu^Hï-cii-
gtcttnirgo -b-ÏDignaie me lauoam
Vu , &a nti clji b t fupia -ÜUiÂto .
| qui üc beaft- L&c ^oüt PAiwap
parebit-T% . fit cum-oiô- Confia»
0r üicif ptr fjoia&.îiû terriam-
■ â . î*ue maria -cp - jÆffieûie fut ulr- 1&.
JîDlffufa eû, pro fanctie - ptftipia-
l îïfl i .ao tri.â- fl* fimtatï- cpm,
libit ci Dn3 (irbcm ttaui& patrifl
Hua et reg natif in oomoittub
linefcchumefrcsm ciu&nonerit fi?
Jnia -£jeo gmfiaa -lé aiîû^fa fu-îfe-
Fngc avec fragment de berditrc.
fliuurflt lepptcniifUiecieinoïC flliif- ta
fin qmi taie tommi it fu^affili du twfni Oi
uln aupiro 0e mon ttjiï i enfant ifim* i mpe
ritti ou <icl UOetalfcre.Ëji au malin çtiâl
le pnuàomnu |i etueiUq (dp rntiembrant
de U mïiDuguilauDÎI em cnDmmantfpert
louanDOct m'aiuiiE il Ca gloiiiuifc
mtte.il frDUua aupie* oi lup uUr «aifon
que Ja ta irgt maiie I up auait la ibif e amine il
Ce leunel iitnnuiriiniialaatinumtt akuef
qui { qiiti h pieftlja pai tout lou papa.
CPtiiifou tu Actinie a nofite wnte
l(\\ Iffwfl ega
[JJJ.tuiet ange*
lueaDmartâuii*
gLttrm oefponfa*
fômioflpbmLiit*
ctena ri uetbtim
-Hue mu lia gtaJ
ilnplcna ona te*
lü-fl^nnuclt ga
biirt-ZUifitiaiia,
CF>ilTusêga üur
mada-CÇÏŒua t
Dt ttiidfigetetu
li fcc J> front
auirni llfü
dsl eOuiriuntiet
[baiiil à s fibi new
Tient cxiuit in eu*
| qui Dicitm calua
^ cieiocum:ebeai*
Jtt awtfm aoigûJ
sbinim cru
ifieenini I2i cû
_ ^ ? rosrio8&uoCJ)iC
efirbe-mCÛiüaC ■ iefwm*^cripfitau
^mc4CÛuIumppLafu&- tt pofuit fup
cnaem-iEcaf auïcm ftripmm-3c^5
rta^a renua rqt rut b coium . tiunc ergo ti
(uiuminuitileam nt iimco;um- giua
jppc Huifatem «at latue bti cnitifi^
eft UfasÆi Httnciptui^ctnaicc grt
ce rt ïûtlnc-^ijcerutu ergoiiplafo pon
tif i we iuïiewum fia li fcriberc ttji iwüe
Dium Oütiuiaqpfl DijrifKjrfûinbro^
Betpébifpplfltua-OûoD ferip ' terip
fi .rtpîitm «tgo cum cturif ijHffcnf eum
accepftwnf ciua-i fecetunf
La Vierge et L Enfant Jhus,
Jésus ehnè sur la croix.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
39°
La planche du Couronnement de ta Vierge , que nous avons reproduite à la
page precedente, est 1 a seule des grandes figures qui soit intacte. D’autres
petits Lois intercales dans le texte représentent des scènes de la Passion ou
des figures de saints personnages. Une page mutilée sur le bord nous fait voir
un commencement d ornementation avec des bordures imitées des manu-
scrits. Les caractères sont ceux du Bréviaire d'Auxerre, imprime à Chablis
en 1482 dans la maison de Pierre Le Rouge, et du Bréviaire de Troyes,
imprime à Troyes en 1483 '■
Ces constatations nous permettent d établir que ces Heures sont (œuvre de
Pierre Le Rouge. Selon toute probabilité, le volume commandé par Vérard
fut imprimé sous ses yeux à Paris, plutôt qu'à Chablis ou à Troyes. Nous
aurions ïa un spécimen d'une des premières impressions de Pierre Le Rouge
a Paris; la date de son exercice dans la capitale serait ainsi avancée de façon
certaine, comme nous l’avions fait présumer. (Voir t. Y% p. 473.)
Les bois qui figurent dans ces Heures ont déjà, dans les tailles, des brisures
indiquant des tirages antérieurs que nous ne connaissons pas.
Six mois après | le 2 1 août i486, Vérard fit paraître un autre livre d’heures :
C’était, comme pour le précédent, u
format de poche. La commande avait é
Æf s heures f tiret argues U jc/ri*
iourûraoutl^im.cauû^f^pû1
draine tjetarD [îbiairr ùemourta
parie alpmagc faîn tojjan Leuangc
liftefur Upôtnotec ïtne ou au pa
tope&urop note te a u premier pii
lier ornant la chapelle 0 on chante la
meteDemeefcigneure leepirtene
1 très petit in-octavo du temps, tfun
é faite à un autre typographe. H était
Thierry- Poux. Premiers nMiumms tk Flmprmmt en Iranee, pi. XX Vf , n06 | H 6t ouvrage cire.
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE ÉDITEUR
391
imprimé en grosses lettres gothiques carrées, qui appartenaient au matériel de
■Jean Du Pré. C est le second caractère du Missel de Verdun imprimé par ce
dernier en 1481. (Voir fac-similé, t. ItL, p. 215 - et alphabets, t. Ier, p. 258.)
Le livre n'a ni frontispice, ni bordures. En tèie des offices, on trouve des
gravures sur bois, d'une taille épaisse et dépourvue d'effets de lumière, desti-
nées à servir de canevas à l'enlumineur qui devait les terminer afin de les
mettre en valeur.
Les Heures de lévrier i486 (v. st.) sont antérieures d'un an et demi à
d'antres Heures à l'usage de Paris, datées du 7 juillet 1487, qui sont citées
par Brunet et par Renouvicr comme étant les premières3 :
£és [jeurcsfuiftac^nteaktLKio1
De trti jj âttjoi
netocraft Ubtafre Dcmourat açrie a
limage fait toï>a kmqtliüt fut U
pâf nrÊùâeouaupaloteDu top ntf
fiieaupmierpINteroeuaelacbapel
leôonïblklameffioeeprtünia
Ces trois éditions présentent beaucoup d'intérêt au point de vue de la
genèse du livre d'heures imprimé, et constituent le point de départ de ce
genre de publications qui devint une véritable industrie parisienne.
Les planches qu’on y voit marquent une époque de transition ou l'art de
la gravure sur bois, encore pauvre, s'amalgamait avec l'art de l'enlumineur
qui la complétait en lui donnant la tonalité voulue. Malgré leur forme rudi-
mentaire, elles ont un cachet spécial, et, comme le fait observer Renouvier,
« les linéaments de ces figures ont déjà assez, de tournure pour qu'on soit
assuré que l'artiste français les a conçues sans l'aide d'aucun Flamand ou
d'aucun Allemand3».
De 1488 â 1490 , Vérard perfectionna l'illustration des Heures qu’il
publiait successivement et dont il agrandissait le format. On connaît des édi-
tions datées du 3 avril 1488 (v. st.), du 5 janvier 14853 (v. st.), du 8 février
et du 10 avril de la meme année. Dans ces dernières, on voit des bordures
1 Reno V Vier (J.) Des gravures sur bois dans ks 21 aoûi i486 et du 7 juillet 1487 sont conservés
fores d* Antfome Vérard , maître libraire, imprimeur, à la Bibliothèque nationale. L'édition d'aoûi ] 4^6
enlumineur et tailleur sur bois à Paris, 1 4 S 5 - ] 5 ] 2; a été donnée de son vivam à cet établissement par
Paris, Aubry (Lyon, L. Perrin) 1 S59 , p. Eugène Piol, qui en appréciai! tout l'iniéréi et n a
Les seuls exemplaires connus des éditions dn pas voulu que ce document disparût après lui.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
392
â peine ombrées avec des tètes de saints personnages vues de profil et super-
posées, des groupes d'hommes et de femmes dans diverses attitudes de la
prière, des anges faisant de la musique et des enfants jouant. Les Heures de
janvier r 489 (v, st,), dont M, H, Monceaux a donné des spécimens dans son
ouvrage', sont imprimées avec la lettre gothique dite de forme de La Dame
macabre de 14S6, caractère qui disparut ensuite de f atelier de Guy Marchand
pour passer à Orléans, en 149 c chez Mathieu Vivian,
■pawuUf«ccaJh(pmtmafrifoc«tt) ïmoi>
fofifafta .foeraSSii^n et mttfet 3
Sdçmuifïi Bcril Zmtt Seril Çolej
qui fîeue cf fjomo afiScycctw Sei feSene fpt
tiftïpamcfifil5ifdpufiefuiû miftfîfrïB fc
tü' fréta fiirgo et mater que fiMM gmui
fîi SccttSeû et Sera ^Dlc^qui Seue ff flomo
genfutuo es luSiaue Eiuoscf motfuos cf
fil)pcrtgnc^) Op ÆDiemue
Æ SejStOKtgo mirifjïmatt) pufffc
matyfyeaofïfjïïmdfci groifricetymacuï
fempSirgmum gemm&SfirçfïltfüftemÈ
Çoac fcrri6iCi iuSicio iij c5fpettu
fïfiï fui cui pafer Mit omne t ufraa me fi *
fierté cf pco feqae a peme in femir p p tidpi
m c fariae «feffifl gaufroni prefftïtc co$fë
ftomîo nofko iefu ppo qui Biuif ef regnuf ï
feeufa (cru fouLSme^ paff r n offe&ibie,
RS SUa DuUio Safôe ècuofaafi fleufarç
fre domina fancfa maris mater
y Sci/t tqirn crfï/poifa parafli \v
minamuuÇ(/fingwfitrifl^puûï fu
csSicgp 'tttc0«pt|li iefum fine pecmfoï fu
peperiffi aeatoicigcf fafuaeoictqmffffiiq
Les Heures de février 1489 qui sont à la Bibliothèque nationale et dont
nous donnons ci-dessus un spécimen sont imprimées avec d’autres caractères.
r Les Le Reitre Je Chablis , cuidc sur ks débuts de l'illustration du livre au xvç siècle, t, Ier, p.
h 225 : ouvrage dl à.
ANTOINE VÉRARD, LIER AIRE ÉDITEUR
393
D’autres Heures, datées d'avril 148c? (v. si. ), existent incomplètes à la biblio-
thèque de Toulouse^ celle de Mi [h au en possède un autre exemplaire. Elles sont
imprimées avec la petite bâtarde des Heures de 1488, de Jean Du Pré.
Vérard publia ensuite, dans le format peut in-quarto, des Heures d’un
style tout à fait différent, qui tranche avec ce qu i! avait produit jusqu’alors :
31 cf ~u& (bitttjmafefie £triot) entenSement
(bit cf)
3e (ii e foi t et) m a 6 o u c 0e et qj mot) patfem ît
fbi't et) mot) rueur et et) mot) penfemÊt
3 r pi ^ /bit et) ma îi e et m5 tre fp a ff ement
2(met)
©ujftu fout foi) ruent met etj fieu
3fa jbt)cueiiret(ia6inï
<gt qui femet et) autre fieu
%tptrt{oÿWtmtt fipertSi'cp
Hi fa foaertÿe $e$ieu$e fa frcffaiitcte et
fjfoiieüfemeîe/eta fe^ifirariot) 3e tous 05$
eatftoftqiue furent commmreeo ereprrfen^
tee fleures par te eSmanSemlf 3n roptiofire
firepourâtflojmeîeratS fi Gjm'reÇem Durât a
pari e fur te pont n offre t a fpm a ge fatti e
îeflapfeuaiiftetïfïeouau pafapoaii premier
pi fier Seium t fa cflapeffe 0 a frf) rflarc te fa tn e f
féSeme/Jlîjjneïirefee pre/tflens.
pmïceraucSe en£
urepmaÿîe.Çoiti
\ \ notjretf toute
\ pratique . fîmirrc
a.i.
On désigne ordinairement ces Heures sous le nom de Grandes Heures de
Vérard, mais nous les appellerons plutôt Heures royales , parce qu’elles furent
394
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
exécutées sur Tordre de Charles Vlll, comme le prouvent ces lignes quon
lit sur la page tenant lieu de titre : A la louenge de Dîcu> de sa tmsaincte et
glorieuse Mire et a lf édifeanon de tous bons Catholiques furent commencées ces présentes
Heures par le commandement du Roy nostre Sire pour Anthoine Vérardf libraire demou-
yani a Paris sur le Pont Nostre Dame f à tymage Saint-Jehan C Évangéliste , etc,
Au verso du premier feuillu, on remarque la planche cr-dessus contenant
I oraison de facteur k la Vierge Marie,
L'ORDtSAiR£ DES (H RÉ HEM S
LDH ION DL 1 i9-|
U âliteur A u hum Vnvml prâmf/inf !r //ire tin roi ( Juirks Vf IL
Exemplaire imprime sur vélin.
Natiunak',
394
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
exécutées sur l’ordre de Charles Vîlt, comme le prouvent ces lignes «jn'on
lit sur la page tenant lieu de litre A la touenge de Dim, ïU sa tms jrnat et
glorieuse Mère et aV édification de k.-r Catholiques furent commencées ces jrr&mfr
Heures par le commandement du Rtv ,W pour Ant haine Vérard, libraire demeu-
rant a Paris sur le Pour Nom /V^ 1 mage Saine Jehan V Evangéliste , etc.
iV W:\flW V ‘iAtt /UUF IA<\ M) A
\ . ' « / n
j* il O b I "Si l v. o i VI a 1
trefsff(mcn$ fari6 £ 1 1 ([ ^ai'fbn a fa Bicmt «tarie @£ faef «irSf
$nVüctî<tçt$iM iwKtfmUtÿmt*
WrtceijVBtftiiift patate gfoji'nM
Ifrft&rp ojweSirntcmanemrre
y. /fa rteftre fWnmrfucrifVqmfa^
fe cctrunc ttrcmfrt t moitié et 5c
Au verso du premier flmilç.i, oti rcmurq*it' h planche ci-dessus comenarH
l'oraison de facteur à Ja Vierge. Marie.
Les pages intermédiaires sont blanches
ANTOINE VÉRARD* LIBRAIRE-ÉDITEUR
39)
Le Très-Hnnr esr coiffe de Li tiare; Jésus, la croix sur l‘épaulet est assis
a la droite de Dieu sur la pierre fondamemale de [‘Église. Au milieu, la
Vierge couronnée, présenre* entre l'index et le pouce, son sein droit. Le
Sainr -Esprir plane et rayonne an -dessus des trois personnages. Plus bas,
| facteur de ees présentes Heures*, c'est-à-dire faurenr, est agenouillé et
vêtu d'ime longue robe, une anmôniére a la ceinture; devant lui, son livre
et son bonnet sont par terre. «Cest, dit Renouvier1, à ifen pas douter,
le portrait de Vérard, et if a le même maître nez que Dieu le Père et Dieu le
Fils.» An fond, â droite, on voit un roi h côié de son palais, et, à gauche,
le même roi faisam abatrre un arbre. Renouvier suppose que cc monarque
esi Charles VIII, avec une allusion an bois qui doit servir à la gravure des
planches du [ivre commandé à Vérard.
«Le travail de cette planche — d't-il encore — montre une assurance de
dessin, une sobriété de tailles et une netteié de composition qui sont dés
lors des qualités acquises à l ‘école française. » Cette explicarion de Renouvier,
relative an snjti représenté, a pu paraître admissible de prime abord, mais
clic ne nous semble pas suffisamment justifiée.
On connaîr un porirait authentique de Vérard. II se trouve dans les Heures
manuscrites exécinées par [ui-même ei présentées à Charles VIH, qui soin
conservées à la Bibliothèque nationale de Madrid. Un plus grand portrait de
Vérard existe en tête de l ‘exemplaire sur véiin de L'Ordinaire des Crestieny d
a offert au roi. Nous avons comparé le porrraii du manuscrit de Madrid avec
[‘admirable miniature de IL Ordinaire des Cresrkns que nous reproduisons, et
nous nous sommes assuré que la physionomie étau bien la même et qu'il
y avair identité de personne2. Là on aperçoit Vérard, un genou en terre,
vêtu dune longue robe brune à larges manches et garnie de velours noir,
tenant à la main, relie en ronge* [‘ouvrage dont il fait hommage au roi,
devam le grand aumônier et plusieurs antres personnages de la cour qui
assistent à la cérémonie. Et ce volume n'est pas le seul dans lequel Vérard
se son fait représenter. On le voit, vêtu de ia meme manière, en tête de
plusieurs [ivres qifii a offerrs lui-même à Charles VIII on à la reine Anne
* De j gravures sur fois dt tus les /ivres d' Ântfome
Vérard } p. 1 6i nnvrage cilé.
" L exeuijda ire sur vélin de V Ordinaire des
Cres tiens j offert au roi par Vérard* esc décoré de
20 uii ni. mires qui finit partie d\ju muue nombre
lie larges bordures couvranl h marge extérieure.
11 figure dans Hiiveniaire de h bibliothèque du
chatean de Blois dressé en 1^44 ironve au-
jourd'hui à \i Bibliothèque nationale* il* 356 des
livres imprimés sur vélin.
50.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
396
de Bretagne. Nous citerons entre antres : Le grant Boecr de Consolation ■ Bocace,
Des miles et clercs femmes ; Les Grandes Croniques, Josephm de la bataille judaïque t
V Orbge rie Sapience , Le Recueil des Histoires de Traies t par Raoul Le Fèvre, Le
Gouvernement des Princes et Trésor de Noblesse , Le Trésor de Lame, par Robert, etc.,
tous livres imprimés sur vélin et décorés de miniatures que Ion peut voir a
la Bibliothèque nationale. Dans le Lancelot du Lac (voir fac-similé, p. 4^3 })
Vérard est encore représenté en de plus petites proportions que dans le manu-
scrit de Madrid, mais toujours avec le même costume et la même coupe de
visage, facilement reconnaissable. Dans aucune de ces peintures on ne voit
le «maître nez « avec lequel il serait censé être représenté dans la planche
des Heures royales. Il n’y a point do ressemblance dans la figure, et la physio-
nomie du personnage des Heures royales est celle d’un homme d’un certain
âge, tandis que celle de Vérard respire la jeunesse.
Pour le manuscrit des Heures dont il avait peint les miniatures et peut-
être aussi exécuté la calligraphie, Vérard, en les présentant an roi, pouvait
jusqu’à un certain point s’en dire fauteur; mais, pour un livre imprimé par
un autre pour son compte, cette qualification revenait à rimprimeur, ou
mieux encore à celui qui avait mis en ordre le texte. Or nous avons un
document qui nous permet de 1 attribuer à Tardif, lecteur du roi et ancien
correcteur d’imprimerie de l’atelier du Soujflet Vert . (Voir t. Fr, p. 153.)
Dans l’épître de la traduction des Apologues de Laurent Valle qu’il fit pour
le roi, son maître, Tardif s’exprime ainsi : « Vous ay composé et en ordre mis
ung petit volume d’heures, auquel avez tous les jours de l’an comment povez
Dieu, les saincts et sanietcs dévotement servir, auquel ave/ certaines moult
brieves et dévotes oraisons pour au coucher et au lever dire à Nostre Dame1. »
En tête de U An de Fauconnerie, composé et traduit de divers auteurs par
Tardif pour l’amusement de Charles V1U, une grande planche représente
fauteur offrant son livre au roi à cheval et partant pour la chasse. On n’a
qu’a examiner cette illustration que nous reproduisons plus loin (p. 457)3
et on y reconnaîtra le personnage qui figure en tête des Heures royales avec
le même « maure nez 3* dont parle Renouvier. Van Praet, qui a décrit l’exem-
plaire royal de H Art de Fauconnerie, ne s’y est pas trompé et dît positivement
que c’est le portrait du traducteur, c’est-à-dire de Guillaume Tardif.
Voir ta préface de l'édition des Facéties de Pege> publiée par Anatole de Momtaiglon; Paris*
Willem, 187S; petit in 8°.
ANTOINE VËKAIÎD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
397
Les prières suivantes, qui sont imprimées au haut de la première page,
tiennent lieu de titre aux Heures royales:
Jésus soit en mu tesie et mon entendement.
Jésus soit en mes yculx ci mon regardcmeiu.
Jésus soit en ma bouche ci en mon parlement.
Jésus soit en mon cueur ei en mon pensement.
Jésus soit en ma vie et en mon tr classement.
Amen.
Qui du tout son cueur met en Dieu,
]] a son cueur et si a Dieu;
Et <[ui ie met en autre lieu,
Ii pert son cueur et si pert Dieu.
Il y u deux éditions distinctes et de formats differents des Heures royales .
Aucune n'est datée, mais elles contiennent le meme calendrier commençant
en 1488. Le titre et le dernier feuillet sont pareils, ainsi que fa figure de
«l'acteur de ces présentes Heures » agenouillé et récitant Oraison à la
Vierge Marie», avec cette différence que, dans l'édition de moins grand
format, il nJy a point les larges bordures de l'autre.
L 'édition que nous considérons comme devant avoir paru la première est
in-octavo. Le volume est orné de 1 8 grandes figures, dont plusieurs sont encore
de style archaïque. O11 y remarque notamment la Mm emmenant le Pape ; le
Couronnement de ta Vierge (voir fac-similés, p. 24 3 , 24 5 et 248 ), et d'antres
illustrations spéciales aux Heures imprimées par Etienne Jehannot.
Le texte nest pas le même dans la petite édition. On y trouve d'autres
poésies, parmi lesquelles certaines fort curieuses rappellent le style de Villon,
entre autres Y Oraison très dévote à Nosne Demie. Dans la partie réservée à la
Commémoration des Saints, il y a 18 figures plus petites que les principales
placées en tête des offices. C'est là, croyons-nous, le «petit volume d'heures*
auquel Guillaume Tardif a déjà fait allusion.
Les Pentes Heures royales n'ont été décrites par aucun bibliographe. Elles
se composent de 11 2 feuillets en 14 cahiers de 8 feuillets chacun. Le seul
exemplaire qui ait passé en vente1 appartenait à M. Gnyot de Villeneuve et
1 Catabgne des livres manuscrits et hvprhnh, des françois; première partie; Paris, Librairie Damas-
dess'ms et des estampes de feu M. Guyot de Viuæ cène Morgan d, Édouard Rahir ei O, successeurs,
neuve:, présideni de (a Sociéiê des Bibliophiles i 900; in 8° (nfl 44* P- J7)-
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
398
provenait de la collection Bancel. Nous en avons vu nn autre très incomplet
qui contenait, après le feuillet final portant la marque de Vcrard, un cahier
additionnel pour quelques prières. Les caractères sont les memes que ceux
du volume, et on a employé les mêmes bordures.
Nous donnons ci-dessous deux pages de spécjmcns tires de ce calner :
£at noftte feignent eftmifcttcwbc
et et) bien ep copie nfe tt aflonbant et bem;
priüi)0Jipferebimcf ifïaeft (L<Bftf we
cflctefaetbcrrntecaiffaetfes 6ono béton*
twûuqmfeî
' Æ)mmeepaubi owifionetij mecrçaii
'rifiiio Ç^iteeiMufcrmoijoiaifoi)
«neiffee be c fememfcpercüp moi) 06;
fcttaa0ij,par ta Petite qui faptawte t$-
md bieum3 II aufemap^pat fa fu/Kce qmflttpperutiji
rfJfotfmSre paebonncc^lnoijintccô irçiubiciutrçb[t
1 neenftepoiSîfpwetjiugemîtaucc toijfetf
quinebetnanbe poini inffrcematemifrtte
«ubc.cat n«f iîi«atïf be fopmefmee fe nep
paefa gtate fetainpifie ne iufïe f rcn«e erj
ta pi eftrceftQ nia, j£ar moi) ennempa per
fcmfcmaij amrtet fiumifie ci) (être fiae ma
iïiepo ne pénitence faite Qofforauit me 1
aflfcuete (J5f HiacoEfoqw etjofifcutfe be
pccÿcG comme f ce mawpctljture bn fieefe
3ÉJ rtangoiffeufement erpfcauaiEfe fncmop
r,ft fntel rnoj^qpen'c rt njmoy cep t ronpfe rtrôme1
lionfetfiu rtfeno^Qemot(| ^apturtjmemaicefee
^aneanciteaufquef^aoeffcmifen'caioiav
p Gf t ci) tou tes teo ennreef an ^ ïj ff eo ai? efïe
fteningœt an^ faite be tee mate pe nfope H*
a)» congnen fa gfaireQypÆbi^lap cfpâbu
mca mal* s a top pticc^noi) ame rfle feert fH
c pc fane cane a fapfnpc bc ta gtace attBbu
CCefocitete^auïn me bomine^JfCofï fHo
atf cnbic e^diifre moj>fï«,cat morçefpecif
Jeo monfewfn
[jtqïigc.cp
9
3
2
m
[ c/ï befaiff fiCJoi) aiierfae, <£Sc be/ïoutf
è ne paît fa face be moptcac ic fcrapc fcrobfa
î Ufe a «u qnjbcfcen benf a n fat ba ptcfîeo
et fofle benfiy3jibifatii([3fnp mop ouit
^ maiî et to/t fa mi|ftiticoibc,catei) lop iap
1 efpec4^^fain (f^fapmopnoioire et ma
\ niftftt fa üopf bc Ta fbp ci) faqueffe ic^Boi
* fc,catd lop iap feue madame pont teeffe
Ji enf «miner p <tf baire gtipe mop
^ be fflto ennemie fîte a fop comme a moi) rr
v f n gc iap fnp, en feigne mop faite ta itou f î
^ fecactueombbicujh^fpilod/TCoi) 0oi)e<
x fat t cf petil te bebu ita et) fa f être btaiï 1 c be
J paeabte cf pouefonnenr bef ai) naît) qn i ce
v appcffefauneut/ïtiep^ieperpefncffc me
y iïittiftraeci) loi) eqm'ie be indice f eo 0n m
v 6f co rcceuan 1 cl epaff anf f Jbucee ûfCw
^ meti mo g01 0 moi) ame be f ti6wfart 0 ij (t en
\ f a mt feticotbe ef pecbtae 1 0 110 me<s fnem te
f 6^perbc5(p6t perbww et lop effongne
K raefonecenfipquitTonefetitmonamecar
d iefnte ton fetft
2 (I fibaifon ftefbcnofea ttofïre feigrîc
\ ^V^Jtebtencteatencbnn'efetbefa fet
Y te,topbeotopefcigaibeofeignenc6
^ ^ ma «es baigne faite ei c «et a^Be f em6 fS
^ cecf pmage cl par^ofîtt jfàeaç fan0 me
Jj eac^cta^Sf poncée ^ ie pou te mifetaflfe pe
\ if car ne fui® pa$ bigne beiïouo appeffee
Ï* amonapbe,nebcnommetiïofTtepieaeuip
no^neauffî be^ouo penfeten mon cucur
fa gacbe befl
Ijfinfctnafbe
fa œafnpe
mcdeîqiïefît
perifjëtmate I
L ‘autre édition des Heures royales est de format petit m-quarto; le caractère
est plus gros; les bordures, plus amples, sont de même style et contiennent
un plus grand nombre de personnages; les sujets archaïques des grandes
planches ont fait place a des compositions nouvelles plus homogènes, Cest,
à proprement parler, 1111 livre remanié avec les cléments du premier, perfec-
tionne et illustré sur de plus larges bases, comme on on pourra juger.
ANTOINE VÉRARD, LTBR A IRE-ÉDITEUR
399
Voici des spécimens du calendrier- En marge des mois de mars et d avril,
on voit la Vierge allaitant FEnfant Jésus; au bas, I évangéliste saint Luc :
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a e en trope
J?amipta-g-£cnre6-
£cioirr*çiïü.
Ces deux mois sont ainsi notés en marge :
En mars est mauvais le premier
Et le vingtième jour- D'avril
Le x porte danger
Et dix ncuiiesTue peri]-
4oo
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
En mai e i juin, c*est le Christ crucifie* entre les deux larrons, le roi
David et I évangéliste saint Jean qui sont les sujets de bordure :
dpflp a ppçuowt:
J\ui$
jËdfunr.ççç*
ÿdfune.ççiç C
$ 0 e iaqnc.e pÇ#
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c (fippe apofïree
çtp femarttJtfrr.rte
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fini eeqmrtace.
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çiSïtceîifldiÿpflpe
fltrftffatiSeefop, i
Si f
$tm 0 eic^aç 6 pof ,
$
im cffl^t(ÎÈnrï0flmc '
çtuïfl e gcrmdt'p;
0effOf)pflpc ^
m 0
$i eeptcm.rfepût Z
c
çt flepctronififr
ftfamojflffôepof ^
iEfltinpffl^Lpcurce, V
^dtinpfd^tiLpmrce #eto mçîiïï* 11
£fiomr, ç$t. K
Les mauvais jours de mai et juin sont rappelés de ccttc manière :
Le trorsiesme et xiiii de may
Sont jours mortelz.
Lu juing X et quinsiesme pour vray
Trouveras telz.
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
4o
Dans la bordure de juillet et d’aom, on voit le Christ présentant scs
p[<aies du Crucifiement, puis des corddiers dans l'attitude de la prière :
^cu'm.ionr piffmçf
6c miïfat (i ççt
31uiTfetaapççi.rô*
£a fime. ççç*
$
l^iiï a 6 marriaf apo**
6 (pie
çSiï cfrâpatiüômarfî
S 6
enaoulïfr premier
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p qu^e fc ïïingttmiff
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P
If
çûï ftiSfistÇowas
tï gecftmSe
astÇŒaiirt.
ç C ffee frptftccfe, .
ctcanffatiofjsfle $iï f Sefaetourowicp^jl
çSiïi 6 (noifï* g 0 fîftarce
fliï eetÇiirûme ç? asppofïtt
f tïtt BseufeGe;
$9 ÿ cfa/iïpfio mfSSe
ïm <t mi 8
6 i t
çiï c&amouf f
8
e 6 marguerite
ip fe'Sirtoz
gJÊamagSafrûte
îpEiïaeapofi'iiaire
îi 0 e cÇrtfïînc.
cei'aqeeçpûffe
æhïï SftSfGiiifli cd
(tïi etcajfi.Sfiirîfe1.
fsamtc,
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ÆcHmr.pïn.
fl
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liï reft’mpfrma*
8
çûï esflevtÇeffmp
iïî fefvp6\op
g$6cmar5
çi a
80 arigiiffû?.
$i(p c 6 te (fat) Èaptifïe
Eiïï Se fiacre.
^aunptaçinï.fnirca
jTeiaur.p.
tZloujïaçççL
iourjEaCueççiç.1
ÏÏûï ce pierre mi$fi?e |[
çEi Saefticmic pape. ÿj
^ tîialtiBeeftiïne.
f fflfufiepti'SSeffl
çiii g (ctoi'ç.
ii flspçfrpape*
60 6onat*
eflînftûj*
S&romaûj
pîûïesfaurens
Les jours dont il finit se garder sont les suivants :
Le iiii jour périlleux:
De juillet et vingt unième
En aoust le premier orguillcu*
Averties le vingi ncufvlcmc.
»■ 5 1
HISTOIRE DE U IMPRIMERIE EN FRANCE
4oz
Pour novembre et décembre, Jésus couronné d opines est dans le premier
compartiment les autres sont remplis par des groupes de femmes en prière :
/^Lmq{tSîfff{îtîq
' c^jjojjmJ0re,$ojG
i top
\ gflrfoc,tifcp(ïiï£t
Jüouëfiie a* çççi
iom&fatût ççç.
SJEafoüffjme
toiii c^cemoie,
|jj fermait
0
p aeffcr
13
çrôtïtr
S
C 6<%XltÇuttt}
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c
S
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f eai$nit)
yStï 0
th ae Çeli)a6fff5
ff
pim cfapiïfrtftffTfeïSe
ûï 5e ctcïfc
r eÆfrment
fefnierÊmopnf,
geJîdfÇcnuc
aaçjenemrfuc
0
0efatnrmp
c earôrt
£annpta$$j,Çanm
k iouTt3ni
yDecBze&ççç
wnc* fa finie,
fc&op
çjïi tffaûirtcBaferp
u a
$ 0 GjfititGe
c
pMiSejAtrofas
3ii t
ftf frep.nftïtteJ
S
a
fiefnf«'î,ft(tîrfî|
C
8j§amr(c frire
c
f £D (dptertfm
ÿ gDafrmdp
çîtïd £Dra5fçtf(fc[
Bi 0 iDffamsSam'Êf
c SDoiictie
$titt$ SÙ tÇoma
ûï mflfriô* SDeeç^JI
f Æ) frnmjuer
ï* £ £>fr'cgoSir
a ÆDïgtTc
t?j> ejfiocf
tfûï C6<g(ttcfïiie
8§anjtiV{ïatj
$îü eJEee mnocerus, «
3 f fffjS3ae 8ecatod/S}||
ff p;,É^
çjjÏ aeftfoefïre
j£d rmj>f a.pfim.jîeiid
tt 6, ff IOWT.0Ï
€
nn
tÇ
Les jours auxquels U faut faire attention dans ce mois sont les suivants :
Cinq et vingt et cinq en novembre
Dois regarder.
Et toy garder
De sept vinge et nng en décembre.
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
403
Parmi les grandes planches qui .sont en tctc des Offices, nous remarque-
rons l Annonce de la venue du Messie aux Bcrwers :
7 Ÿete fiipfarfâieta ^
/ aî3cfcrûfc0ïfU9<f
45U& j'tj aflwtoimrj) tntwi) intfy
SüQ omr mjtô flflïmumftiïme
TEiiVi pa fri et frfto et
fpiîî frtnrtoj^j'rwt £raf û y priiM
j api'o et n une et (twp erH (ic< <Oj^p mmi 6
Éoue et) fat \
re(tflU$£Jeuf$
jDfîepoüretet'eu
nefiffeteïmgpe^
t(t efïïtnafqraij
toat^poutcÉiefîef
tctetôoma* ep fa
CTec0efe.fueferfïe
Çet&etefafnejrjÉfe
La scène est traitée avec une bonhomie ravissante : concert changes eu
haut entre deux arbres; au dessous, trois vieux bergers écoutent; leurs chiens
sont à leurs côtes et leurs gourdes suspendues aux branches des arbres.
Plus bas, des paysans et des paysannes, se tenant par la main, dansent eu
rond autour d*t|i| arbre.
V ■
4o4
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Cette gravure, copiée depuis dans les livres d'heures de Simon Vostre et
de Kerver, jate une noie gaie dans le milieu sévère de la prière.
Dans les espaces libres sont imprimés ces vers naïfs, [ires de vieux noëls :
D'une povrete
Jeune filleic
Ung petit enfant nasquira,
Que toute povre bcstcllete
Adorera,
En la crechctc,
Sus sèche herbete,
L'asne rude le saluera;
Le beuf vers luy s'adinera,
Adonc sera
Le Dieu des Dieux
Loué en fa terre et aux cicufx.
Les pages de ce beau livre sont encadrées de bordures séparées par des
ban dérobés on phylactères au milieu desquels se lisent des oraisons rimées
en français. Le livre se poursuit dans cet arrangement de petits sujets a bor-
dures et de grands sujets aux principaux offices.
On distingue, pour les petits sujets : les Auges eu adoration s les Evangélistes,
les Prophètes, les Sibylles } les Saints, les Anachorètes t les Enfants eu prière , P Au us n-
ciadsn, lu Nuti vue, la Vierge et P Eu faut Jésus s la Passion, le Calvaire, /'Ecce
Homo, la Vierge aux cœurs } etc.
Les grands sujets, dont fini est répété, sont au nombre de treize, non
compris celui qui est placé au verso du titre .* i° la Création du Mande ; 2° la
Créa ri nu de la femme; f la Suinta fi im angélique , symbolisée par quatre vertus : la
Justice, la Miséricorde, fa Paix et la Raison devant le trône du Tout-Puissant;
/V P À unnuce aux Bergers (reproduite a la page précédente); 5" P Adoration des
Rnis Mages; 6a ta Ou su ci si nu ; 70 le Massacre des Innocents; 8 e3 le Couronnement de
la sainte Vierge; <f David poursuivi par P Ange vengeur (cette planche est répétée);
iou P Office des Aluns } un catafalque funèbre avec cierges allumés entouré de
pleureuses; 11 0 le Roi des Rois; ] 20 la Descente du Saint- Esprit sur les Apôtres;
1 f Anne et Joachim sons la Porte dorée.
On verra ci-contre la page dans laquelle figure le Roi des Rois, la cou-
ronne royale sur la lêic, pieds nus, en chemise, portant triomphalement la croix
devant des gens d'armes étonnés. Dans le fond, perspective d'un chat eau fon.
ANTOINE VÉRÀRD, LIBRAIRE ÉDITEUR
4 uj
Le premier compartiment de droite reproduit la scène de la Flagellation
de Jésus; le Christ a la tète ornée du nimbe crucifère :
Dans des banderolles qui font le tour, on lit ces vers :
Pcrc éternel, sapience immuable,
Vérité, vie et chemin de iyesse,
Vers les humains tu fus moult amiable
De voir ion fi W. soufïrir telle rudesse.
Vray Dieu, vray homme il est, je le confesse.
4o6
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Voici maintenant une autre page de texte avec bordures Le sujet prin-
cipal est EEnfain Jésus dans la crèche :
us q ni S c 6ca te marie ïïi'rgi'u 10 E f t
ro îcr6anj tmmj artÿcfa uiinriantr
camcrç fufapcttBofuiRiprcRafup;
pfiri 6u e tu l'e : fît qui ftn c ta tt) S ri $e 1 iitriccrç
crc5i'mu6:riue apuS tciiitcrccfffoniËue ûSi'ii
uauwr-pcr &ritp jDjati'a.
* — w^nrrifpintnft 5«uû te ro;5a uofïro
^4munSrt ûifu/ïo: tf fm' rorie intima
v ûfpafîouf ferunSet
£Djati'o
[y tuatij qircfimius domine
r — i 6ci lupins ffr«pi a ît Beari loÇanm'e
|X_^apo|ïoiï tu l' et at au g cfrfïc iTï'umm a$
fa5octrims:a3 Son a perurui'at fcmpitcrua,
pctSainiium? nofïrtmj iefwt) cfyrifturt) Htiÿ
u\t) tiwnj-SDui tcaitt) Shmf et restât Sme, '
per omrti a fera fa ferufo m tt) . met) -
ftman;
3De qui tenu \
groemetur
cfpoirScËictjteuc^
Biiu^arfee tegnee
^(atiîrmenfr retour
'STüuûSïïfe/tïÉ/îïfe ( uftau^ttrcflicn^-
j^uppacmis ^riowicau fafat*
lï — -j. -p « -^u-dèt^afoiCTui
0 0
11 Dm
Les espaces vides creusés dans les bois ou dans les banderoles sont rem-
plis par ia suiie du chant de Noèi tpie nous avons cité tout a l'heure :
Roy esi venu
Sur icrrc nu
Plain de iqus biens,
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE ÉDITEUR
4 07
De qui lenu
Est gros menu.
Tous biens sont siens.
Aux paciens
Aux mendiens
Esi espoir de biens revenu,
Car les règnes saturniens
Reiourncm aux célesticns
En nouveau salut advenu.
Comme les Petites Heures royales^ les Grandes Heures se terminent par la
marque de Vérard ci dessus décrite (p. 387), et dont on trouvera tm peu
pins loin (p. 4 1 3 ) tin fac-similé; mais elle est suivie de ce huitain :
En la parfrn de l'oeuvre louer Dieu
Chascun de nous doit pour avoir sa grâce,
À lui doucqncs pour ce qu'il luy a pieu
Me donner temps de ce faire ei espace,
Je rends grâces luy priant qu'il efface
Tous mes méfaits, afin qu'à lJcxamcn
Du grand jnge, Satan ne nous mcfface.
Pour nos péchés nous devons mus Amen,
Les illustrations des Grandes Heures royales sont de fart français le plus pur
du xvc siècle.
Le dessin en est ferme et bien arreté, l es tailles sont nettes. Les figures
d'hommes et de femmes des bordures ont une expression et un caractère de
vérité qui ne sc rencontrent pas an meme degré dans les copies redîmes des
memes sujets. On n’y voit pas, il est vrai, la richesse de détails et le fini
des Heures de Simon Vostre, mais on y trouve un air de distinction et de
grandeur qui vous saisit et vous charme tout à la fois par son réalisme naïf.
Vérard a fait coup sur coup plusieurs éditions d'Heures dans ce grand
format. Elles sont ornées de bordures semblables, auxquelles de nouvelles tint
été ajoutées, et contiennent a peu près les mêmes planches; mais ces Heures
ne portent pas la mention qu'elles ont été faites comme les autres *par le
commandement du Roy», et la planche de l 'autour récitant sa prière a
la Vierge ne .s'y trouve pas. On tira des exemplaires sur vcliu, qui furent
enluminés ou gouaches sur les tailles du bois.
Une de ces éditions, datée du 20 août 14^0 , contient, au commencement,
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Mil Petit almanac pour vingt ans, qui commence en février 1488 (v, sr,)3 ccst-
à-dire 1489 d’apres notre manière de compter actuelle.
D'après cette donnée, on a cru pouvoir fixer la date de 1488 aux Heures
royales, h celle* qui en dérivent, et à d'autres qui renferment cet almanach,
pedfoÉmmtacpoiriSmfffmic | iV H|
ïïaSateSe Ïcs6wfrô5s pafques nflfte 25l
iiitpp Bitt feurfetBi aurif Sri ppp noulôie 3f*E
iiiippip Sut mare fautif Siri pptp rtouffitc ÏD
iippp ppSriife* ptaurif ip ppStinouéfir £
tiiipp pi pp féuricr lit aurif p ppSri nau& %
ptmaie ppri — pi uBerêfîte 3 <5
ppriifturicr Sitaurif pii ifterontfte $
pBiifeimec ppprmtiepUi pppnotKmfftrjC
Siiï mate pïp aurif piiit ppumottî* ÏD
ppi fturia: tii aurif pS ppSii nouÊ* £■ 25
ptifeuricc ÿ>»8ïmat6îPSt uîWemffic 3
ïiïfpppf*,
iiripp pS Siiï mate pip aurif piiit ppw> notrt
I iriipppSi ppifturia: tii aurif pS ppBiinou
utipppSiï pttfeuricc ppStmatBpSt uîWemffii
itüpp pSiït titi mars pB aurif pBit ti BwcinGie
itiïpppfp pBiïfeuriet pppimarfppiittflecemfae Jf
Beats Siitmare ppaurif pip pip rtouemfftc & t>
BcfeSng; ppSiitfe* ptaurif t ppStiinou* ^
8cc»t6(ïtt »mfeuthr ppSiïjn.u pjpSnnouf
B cens (ï ut S mats pdi aurif tii tti nouem6
B cens tut ppSfeuriet Bti aurif tut i BetcmGtc
B cens cinq ip feurier pptit matf B ppp nouen
S cens Si imare pu aurif Bi pptpnoufl
ptaurif i
ppSiï jn. ti
pfe aurif tii
S B cens Bu ppifeurirt miHm» u* ^ I
SccneSm primats ppütaurifStti uWGte 253!
^uiBeuff fauottfes BtSBonsq&afquea/Ïje nSffte ffüi/JLa fefre
ttominüafe p £e GiffepfeBqmts faq quat teSingf? (juif* iufqure
a faq riuq cote pljui f incfufïuemenMîegatBe eij oefle figure fa
rigncBteeffcBatccttfpftauiiemfesc0ofesBe(fuf&icCiee. ^ 2Lee
Jeunes font comunement nour ffes djafetu) mopearuBrioui:
Bruant fe nomGjoftn qui court pur fanmt; \
ppStümwÊ. jéD
ppBitltouIffie %
tti nouemfi# 3 >
i ffetem&c © jf
ppp nouemfite g
piiaurif Bi ppipnouflHe ÎD
mi aurif Bit ppSiunouf, £
U almanach ou Table pascale, qu'il ne faut pas confondre avec le calen-
drier, fut d'abord dressé en 1488 (v, st,) pour vingt ans, et reproduit sans
ANTOINE VËRARD, LIBRAIRE EDITEUR
409
changement plusieurs années de suite dans la plupart des livres d’heures, de
manière qu’il n’est pas possible de leur assigner une date d’impression d’après
le commencement de l’almanach, comme on le fait généralement.
O
Notis en avons la preuve évidente par cette édition, qui, à la fin, est datée
d’août et dont la Table pascale commence en 1 4 S B (v. sc.}.
O11 ne peut donc fixer approximativement la daie d'exécution des livres
d'heures, comme l’a fait observer fort judicieusement Brunet, qjie d’après la
nature ou le style des illustrations dont on aura suivi le progrès ariisiique.
Ainsi, en prenant pour point de départ les essais de livres d’heures qui
sont de i486 et 1487, lestpiels ont été suivis des premiers livres illustrés du
meme genre, avec figures sur cuivre en relief, produits en 1488 et 1489 par
Du Pré, nous sommes d’avis que les Grandes Heures royales 11’ont parti tpfeji
1489, comme l’atteste le fini du dessin et de la gravure sur bois qui n’est
pins l’expression d’un art embryonnaire. Vérard changeait les entourages d’une
page à l’autre, selon les tirages, et les adaptait à des usages différents eu modi-
fiant quelques offices. C’est ainsi que les mêmes Heures existent à l’usage de
Rouen, de Poitiers et de Tours. Il y en a même à l’usage d’autres diocèses.
Les Heures d’août 1490 commencent par les mêmes pièces de vers dévots
que les Heures royales . La suscription indiquant que le livre a été commencé
par le commandement du Roy nostre Stre est remplacée par les vers suivants :
BON liT JÏRIEF RÉGIME.
Humble maintien, joyeux et asscuré.
Langage nieur, amoureux véritable.
Habit moyen, bonnette assaisonné.
Froit en son fait, consiam cj raisonnable,
Hamcr les bons, saiges, vaillaus et preux.
Réfection sobre; ;’i heure brefve table
Font l’homme saige et à ions gracieux.
Dans les Heures d’aont 1490, les bordures de fond et de tête sont sensi-
blement élargies. Au lieu de simples bandes d'ornements, comme dans les
Grandes Heures royales , ce sont des personnages dans des poses animées, qtii
sont juchés sur des socles oti dont on voit les silhouettes émerger de niches
de style gothique.
Dans le haut, ce .sont des séries d’arcatures et de contreforts en encor-
bellement de même style, ressemblant à des toits de cathédrales.
U.
-UJncqfcJ.I* hATF^J J-L-L.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
4 » o
Le caractère de bâtarde, quoique à peu près semblable, n est pas le même.
Il y a des dissemblances très accusées dans les lettres capitales. On voir que
Vérard s'est adressé à un antre imprimeur :
0efue (bit c>) ma t?fît et ntoïj crttenSemcnÉ
jjefuafoiterç mes peut» <rerç mof)regariïctmnt|
gefuefotf cf) ma ooucÇe et erçnioi) paiement
Jjefuefotf o) mot} tueur ftcrj moi) penfeimnt
Jejitefotfef) ma Biectef) morçn^pafjcment
jSmtf)
£Dui Su toutfog cueucmcf ci) ftteu
a forçcucurct fp a 5ieu
B t gui fe met ef) a uft te fieu
gt petf fg>) cuemvet fi pett ÏÏeu
^ofjeffotefteglme
§um6femamrie>) toj?c«{p afjcixte
langage meut amoureux Seritafife
ïpafltf mapaj ^outtefieaffiïtfotttte
jf roif n)foj) fait couffanf et rntfoutiafif e
%nfec fee fions fatgcB Saifftme et pjeup
Jtfefceftorçfoflîea Çntceflrefuefaâfe
jfont f0ome faige et a Éouegradnijp
7 ^ovttKbpùt([
gg if fâe mtoCiq h g JJ
pmfretatmleeu;;! ïj
ucepmagtt.&otf f
uoÊfre>) tautefa
piadqu^mtete
Les illustrations des grandes marges de côré sont resrées les mêmes. Le
materiel apporté par Vérard n’a pas été modifié de ce chef La grande planche
de la Présentation du livre an Roi a dispara,
La petite figure de la Flagellation et les suivantes sont les mêmes que celles
ANTOINE VÉRÀRD, LIBRAIRE ÉDITEUR 4m
encadrant U grande planche du Roi des Rois que nous avons reproduite plus
haut, (Voir p' 4°5-)
Les légendes imprimées dans les banderoles sont seules modifiées :
firmmro fafutie auc m q?no/Lrt quortBti
L .Lftüipoite ep ïîfiGafa Sirgwc nafcenBo foi I
manj fumpfoaeJQflria marergtadsmatetmi
funoe afî^ofïe protège ef 0oia moitié
( u fdpe^oiia ttôi Bne qu i na tua ee 5e Bitçinc
eu pnfrr « fcf5 fpmtu t fcmpitmia feeufa, ümfc
â, ï&ufcm ta (1 P fa
' ^T^fïîc5urtfcn5o Srtecapfiuimtiï fpoyfac#
JLitfrmius fiait (BfofatfOum^fetit efï
ptuüioo^ofhuttj^fmtniaîtofhïi ejmffatioe
fjuncSiixiiCintcrgcf^e: mugmftoauiÉBits fit
^ cuit) eiafrtagmficauir Site face te no6ifriI;
faefi fum U6 fc f aitte ï uetfëte 5üe capi lui fa
rem na/!m^ fictif foimie itj aiijïto Qui fcmt/|
uflitf ii) iaainue;if) e^ufùsdoiicmcfcnT^un^
fe6 tôanf fi fTefianfrmiffenfes fnnma fua*^X^
mÊteaufe Senimf eu epuffafoite:poKaïite|
mam pu îoa (m&> 0finia parti. pi
IJfï BommueeBtficauedt BomiHuEaniï
X /îfa6oiau mm f qui cBi fïcau f eattj X ) in Bo 1
m i n&éTb fïü fort S f nui faf £ ; fru fha Bigifat q m
eu fîoSi f eanjTS ai im efî fîo6ie a it fe fu ccttj f u t!
geterfurgirc oofiip f-5mfisqm manBucatis pa1
nztt) BofbrieOw) BeBetif Bifteefiusfoinuiï;'
je ccc fjeteSitas oo mini ftfï i m eteee ftuctus Bav
f rt^icut fagitie xr) manu poÉÊfie: ifa fifii ep
cu0omtiïQcatu6 Bit q ut i mpfeu i f BejîBeriu t\)
fuum epipfisna^conftmBefuc; cum foquftut
£omr mnpff Y \
5c criminel! pe \
c#e, Sefïcaup i
SeSetgeeorçfe
fïagcffera,c/
ftrmrficafc^a
gcàÊ&mutfepBef
[\ figuttmféfpojfe
) ta Bc ma rf ire (ïftm
peffoquiftipaura
Sepuiefepietieif J
fai^iufqaafafefîi £
On retrouve, dans I édition de 1490* la grande planche de l'Office des
Morts ; un cercueil est enfermé dans un catafalque surmonté de croix et de
cierges allumés. Tout autour sont rangés les prérres et les dignitaires ecclé-
siastiques; au pied, les pleureuses sont assises par terre.
52 ■
HISTOIRE DE IJ IMPRIMERIE EN FRANCE
4' ^
Les filets de cadre de cette illustration de ('Office des Morts ont déjà subi
plusieurs chocs qui ont produit des solutions de continuité; ces mutilations
dénotent un second tirage :
Cette planche reparaît souvent dans les livres de Vérard et sur le titre
d une relation des obsèques du roi Charles VIII, on i/\p8. (Voir p, 63 , )
Dans la bordure de droite, on voit les patients du Purgatoire complètement
mis, sauf un serre-tête pour quelques-uns, qui récit eftt des strophes dolentes.
ANTOINK VER A RD, LIE R AIR I- ÉDITEUR
4‘
La marque de VérarcI esc placée à la fin comme dans les Heures royales. Le
hultaln final esc remplacé par l’achevé d’imprimer, avec la daie et l’adresse
d’Amoine Vérard, libraire: :
I ^ofifes fricote W/
efm,f pu
dt8inifefe53rar 1
. 5efrdct,friuf&m«
WD&0V0Cf>VEP(l Hg)TR6BKtiH RL P, I
IS!l
Sÿj370WAHPH?A3Hd0tfX^ g
iüe fautes futft adjoincs erç fjjâmutfono ji
jfeffcigneur ifrimpriiSç fia gfoiuufeBierge ma
Me, Je, pp, io u i ffao ufï , flijji l cccr cjuaf ctSmgs ir
papoue HrttffaineBcrarS fifoai'tc flentotaft*
,pai ie, fur feront nofïce 5ame,a fpmage,f,ie^aj)
fci id gef ï (ko u au paf ai j au p m i er pif fier fletid t
fa c^appeffe ou feij rfjanfc fa méfié 5e mefiei<#
ncute £ee p?efi5ene.
Dans les phylactères qui séparent (es sujets de ju grande bordure de cette
dernière page, on lit des vers invitant les nobles François A regarder (écusson
royal et à prier Dieu, Jésus et la Vierge Marie pour le hou Roy <k France qui
tria mf animent en ce monde a mai ,
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
4>4
D'autres Heures, éditées par Vérard dans un format plus petit, ont des
bordures d'un style différent, qui représentent des têtes de saints avec auréoles
vues de profil, des personnages à mi-corps dans diverses attitudes de la prrère :
) jDuï fera flfen fro&uera
I ■ rfVi q
iDcf«rtl>moboî betfîytaf oeruue
ab fontee aquarurç \ta be/ïffctot
anima mca aÇ te beu® iiHr^Hgga
Hitiuif anima itieaab tewrç fbntoq
üiuunj quanbolSmiart} tf appatiiÊO
ante fdcieiTj
^ uetunt itt idji îattîmt mee pan e® lue
ai norte : Burtj birituc mti^ï quoffofe
ifôïe/ï btue
ËïJer mœbatue futq et cffilbi rn rtrc
aiarq wirarq q?ït tranfïtfc in fort! tafler
naaifi afrituVaBiïte ‘Bfqj aS Samil Sef.
IB tt Çore eç) n î ration fejt ronftrff l'onie
ffilu aty t r i p i e w anima mcfl e t quare
fperiï m be o i^rFi ab0ue confite flot ïfc
jfutare ünftuemet et bme mené,
âmeip/utfjanimamea «mtnrflata
eftproptma mrrw>ï cto tuibr tetra ïoi
bani® e t fi etmom i a monte mo btra*
MBiffua afliffurq ïnuorat inltoreraf
l^itmia e^eeffatua et fluctue fut fu J
{jf|]n Sïe itianbawit&Oitiirme rtiifltfj fuJ
orj;:et norte rantiranj eiue.
fo ÜQ üi 6it n anitt e &ië cjfafl 1 1
nue ter ü 3£e cfftiatortû i e fu pjl i 0 île te ■
jf uittinart cefï,8fle tïcfl.^pBfaber.bû
min* te td ,pi opfttai^oirtruf d $fïe t&
cd.TBeilSm&iarufil bne teat^Da/ïejïe
fo6emamtû.bfleterûFC3pfetfleiiï fe
conf ifiimf, bn e te al - Jpcra Uirço *ttmi
(ei q u e fi fïû beï 3en uifli Uet d Seunf tt
u fiomint angefo ndciSte cScrpf*
êMetrcd-lDeta'ïiitgo et tttafquefifï
u rrj bei (fe nti i ftf ^e rd Sedjt Ue rd 0oï«}
q pio noflio \ tf nat* e fï. 5F e t eat . eta
^geetmaf jj fifiirç Beï ^entti/K^ttu^
8e wî et ’Setu* 0oîmi x\ ui pio nrôie tte t
'î fnae frme on ie fa reiflïm i î tl pfo rere
ptue f .bDitiiV i eni} toera 'îirgo (t ma
ttt ^ fifid bcigmuipi^fû beu? (T^
tdpoittincïqnipionoÊierefoe e^,btîe
trrd.toera ^irgo et matft que fifiû bel
Çïniiifti^krû btix$ rt Seru^ Çominerf}:
qui po n ofl i e f emie r tnonat ue efî. bde
teru^.lDcra ‘Sirÿo frmatei ^ fififl Be*
gmui fïi ^mij bru^ rt^eruttj ^ommeî
qtu\p nofii> iFaui'e rrurifi'pue efï;BtTe
feid. ÜPera materquefïfid 3ei
gtnui^i ^erûbéu^'îemrtjÇortTmrrtj
qui ^ no&ie in i nu e pTnbene^itiîinenj
marre 'îirgini commaSauit ita bitene
On y voit TEnfant ,lcsns, XEcce Homot le Christ cloné sur (a croix par ses
bourreaux, des portraits de prophètes, les Qitin^e signes du Jugement dernier , les
damnes lies ensemble par une longue chaîne et emmenés en enfer par le
démon, etc. Dans ce dernier sujet, le dessinateur malicieux a représenté un
roi et un évêque pour servir d’exemple aux puissants et aux grands de la terre
en leur rappelant que toutes les classes de la société sont égales devant la
Mon, ei qu'il leur faudra rendre compte de leurs bonnes comme de leurs
mauvaises actions devant le Souverain Juge pour en recevoir la récompense
ou le châtiment.
Les compartiments de l'encadrement supérieur des pages contiennent des
ANTOINE VÉRAKD, LIBRAIRE ÉDITEUR
4*.î
devises morales pour mener aux bonnes actions. Dans les banderoles, ou fit
celles-ci : Qiù hkn fera r bien munira; — Çhù bien aime 9 bkn duistk; — Qiii bien
Vit, hkn meurt; — Regarde la
'TToftmffe cfuiifïfltttiyiiessssfi
f3fj 15ifit«6 ppfaC
ttuciftçÆ : Jft efpdc cf{ p3cift«^ ^Ûcij (Ja
6tnu$ i fgeti) nifï .. f atnq un c crça
t tabflftt eie crmrfrçgetet .^u >
fcfpçnmt autem icfurqet eûiqeenim et
Gamfan $ ftflï t ruf tn\ eçi'uit tq eau} qui
fcicitut fafi Jcurty. Çtûtaiet gofga
tjja Weflfmctfiyïtunt^tcurtï ea af i
oe&uoe^incetÇmcTneSitiïq auteiefti
auttrq et titisfuïq ppfatue et
pofart fiïpei iiuiê (Etat aufeifc' rpuï
; 3efu<J nfl^flrniuete^iuSeoiiiHj.^mi^
etg<? tttuf ü muf d fi gcmw&cirtutq qa
pt ope ci u itete rtj mt for uo Ue i cru crfi
pue tft l'efue ©.t ^ru t fi n'pt uuj 0e0tai ?
jfcfeicgBflt ttça ppfata pontifier iat
B cch i ïfrafi frnfici ■ cfp mbfOi il:fe8 fa
tpft8i^U ttpfdiaSea^.îfftfpanSit p^s
fat u s. ^Sffttpfiîfaipfr.^ifi ip^ Trga
cunjcrudfrjpiffït eu^ acctpttt^efïimt
ta et9 feceomt quai tuai partes Ün -
cuiq3 mit ti patïèef rmticJ (Etat autê
fumeu in ronfuEfrie 8c fuper fimteçta
pet tûturq.^iperameiga i&miuietî|
îîarj pmbarnue carq fefc fottLmucfce
jptrffiufattortciq et mtieni et no
met) bomim muai aut^ ss,
Jomine fiBtta animaiq mearq tnift
rimie bfle <z iufïueiTt 8eu« nÊ mifmc
® sjftoeicueparuufoe Nwirn* 0umt;
fiâfue fntt) et fiftetumt
ffijj anuntere anima mia m requietm
S quia Commue Gmcfeaîi t&t-
i mpuit aifitq mea Ee mwff arfflo
mcae a farnmie pcEte mcoe a fapfu.
rQlfateSo Somma iq tegrôrce ÜmroiiHj
î^jrqir f etrmo 9 ou a ei$8üeet ficc p?
pettia Cu c eat eie . 3 . J&facffla tn>min i
legiorte jflinai urq tt.iÿeu me [ijJ fa
7£d [TB Haminunj cunj trtfiii ùittt i fa?
iÆj maui: et c^aubiuit me.
rÿjômit frpera a ni ma mf5 a fa0îîo îi;
quie (t a finçua 8afa(a tetur tit
6i eut qni8 apponatuttiïïi: aSfmÿna^
fto fafaïq^agi ttc poi ent i* a i ute auq
i itforriBu Bc(bfataiiig.^^^g^
fS^eu mufti quiamcofatt mette pia;
tanga fao ê ftaftitaui fû ftaftitantfl^ce
8flT:muftu im afa fuit anima mea- as»
g»> fiugqui a8emnt pacertjetfîpa;
nfiiuocil foqurfâi iffie impugn^èat
'wt 51 ^tie[^eqiî!e 5 J^eu me qi i i ofa
Dans d'ancres comparcimenis, on voit Samson lerrassant le lion cl lui
ouvrant (a mâchoire; le Christ armé de la Croix et délivrant les âmes cpul
fai: sortir de (a gueule béame d’un monstre, etc.
Ces figures, donc les traits paraissent plus fins t|ue ceux des bordures du
livre précédent, pourraient bien avoir été gravées sur métal en relief, comme
celles des Heures imprimées par Jean Du Pré.
Les grandes gravures, dont nous donnons ci-après deux spécimens, la
Coupe du Saïm-Graal et la Présentation au Temple , sont dans le style de celles
des Grandes Heures . La Présentation an Temple porte dans la bordure dji bas la
devise : Espoir en Dieu.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
4 1 6
Dans des Heures a l'usage de Rome, imprimées en juillet i pour le
libraire Jean de Coulonce1, la planche de la Coupe du Su'mi-Guud sc retrouve
beaucoup plus usée et avec plusieurs cassures dans les filets ;
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a& nSmutjnfïü tti e f effrnaffig fotia pati i ^ *
ftfiagt fpitittitfanfto Efficut état ïrL v
pnnrj^aetnunf«c femperet tri feiiïïa fcriifoiuffj^g
amrtj 3t f Cefu pa n u sjlle metif o faFwttG au*
ttUs(tthâsÆ?flna^irga gJj&fQfmtie —
1
Le meme volume d'Heures nous montre ia bordure avec la devise : Espoir
en Dieu, dont les deux dernières lettres sont a moitié brisées et ont a peu
près disparu, (Voir les fac-similés, p, 306 et 307,}
11 est donc certain, après cette démonstration, tpie l'édition des P crins
Heures de Vérard, dont nous donnons les fac-similés, est antérieure a
et doit être reportée a 1 :\<ÿ 1 ou 1 4^°'
1 Nous devons communication de ce volume h derrsinue /ciiv Je jmüet _> Cd\\ Je grâce mil ÿii &t\'c cci if7
M. Edouard Rsihii\ libraire £ ^ni T;i cède depuis quatre et dcrr^c_> penr Jehj\\ Je Cûuleucc, f\br<dre
à M. le duc de Rivoli. On lit à. ta fin : Ces pr$- Jctf\c\\vm\t À Partis .vnr te \t Nestre- I>mue , d t\'rr-
sentes ^nrcj A t'wsuge de Reumw j\\vc\\t achevées le jvigïir des CEmtres.
ANTOINE VÉRÀRD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
417
Vcrard a ensuite édité, dans le format petit ni-c|ii;irto, des Heures de Nosrte
Dame, en vers français, avec de courtes prières en latin imprimées en marge.
Voici les fac-similés dn titre, avec son initiale ornée, et de la dernière page,
contenant I achevé d’imprimer an nom et à l'adresse d ’ Amhoine Ver ad (sic),
sur le pont Notre-Dame :
l&mdm î>c &i en rÇantp flot) ctcfîici)
ÎDüit acquérir ct> fût) commencement
6î)bcfitantpetfciiererei)0ictj
21 jfty q 1 1 1 X pu 1 |Jc aeq nerir faancrii eut
apprïqwcrboitfcr^ mtmbrment
2i Ce (ermrau foi'retan matit}
&t) récoltant cea Çeutee bignement
Odnf&îecefonfaupfutfpieGbflfttnj
fjeitreff &e noftre &ame a) frâcope et a) fa
tit) %tnpîimu& a parte nonmt fanent
be fateftmertiem
fa gfoiremenee faporj
^parabieauecfte (aine
2t litre oiai'forj
rigflt tejnâtq^çfoireftiijpÇSte
f fio** te plions efhc enfantin ec
5Deta efartefegefift rm'fittante
SD# e botfrmee fametee enborfrince
î^igteement conbm'te etçotmcmec
3Dn Sotj fûintitfyûr) apojhe enangrfiffe
§>\ qmt) fa fit) auct tee famé afpfte
ÿa/fweauaeftoiitfiiapfi^beftgrTe
Æïu x et) ta f op co nfta n t ement p etfifre
6 1 au ç fa'cc g to t afftment re/ift e.
pour te frrm'r fans aucune repn'fc
P at r efti i bi e u q u e tant Ce mo nbe p î i fe
'Cojjfi^i'efueeouuertÎJeÇumamte
©ucponrfamietCc^Çnrnaineifapa'fe
piefntt régnant anec ta maiefte
$iuanttoufïouteauectaî)cite
régnera fana point effrepetfeript
5^rfor)tegneqiii'fuieJiî)epute
&x)tmiùt) bu tenoi'Jï famtefpent
3fmep.
JLp furent freÇnitee fyftamopewpti
met 0 pont ^tnt^omc feab fi6:atre bemou
rantfnr fepont no|tre Sarne a t pmagefaFt
^eÇatjfeuangefiftea pane
K^\ futrç $9
bfl(
fuffra ‘ÿctkaü
io^itim'çapoï
fîofiiwi<ïeiwrt
geTiffciffmafti
foxtrinrâ abba
na petTîmtafftf
pu na. pet r£rt
ffimj bominu^
Il n’y a point de bordures, mais on retrouve, dans ce livre, quelques-unes
des grandes planches placées en tète des offices dans les Heures royales , telles
que la Cm ni on de la Femme, la Salutation Angélique, F Annonce aux Bergers, la
Circoncision ci le Massacre des Innocents . Les autres illustrations des Heures de
Nosm Dame, gravées sur bois, sont d'un dessin différent. On y remarque 1111c
Adoration dans la Crèche de Bethléem , composition à compartiments que nous
avons déjà signalée comme figurant dans l’opuscule De duodechu houotihus
Sancti Joseph, de Pierre d’Ailly, évêque de Cambrai, imprimé par Pierre
Le Dru, qui a éié Dissocié d'Étienne Jehannot. (Voir fac-similé, p. 66.)
Pour Za Salutation angélique, qui avait déjà paru dans les Grandes Heures royales ,
la scène est double. Dans le compartiment de dessous, l'Ange salue Marie,
33
u.
4'8
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
pleine de grâces : Ave gracia plena. Au-dessus, on voit les quatre Vertus : Miséri-
corde, Justice, Paix et Raison, devant le trône de Dieu; les unes et les
antres ont mie expression différente, mais tomes quatre ont l'allure de petites
bourgeoises accortes dans leur maintien, avec leurs jupes déjà très amples :
jDien tout pniffan t eiziir^ mop
f ce feurce Æfcoii c parfera f oe
o <X}$ 6üficÇcqm aiinnuterct mîmtëtuâ
Æfinnire foucnçcebctop.
Ce llc planche passe, eu i 4^? 5 ? dam 1’atelier de Guillaume Mignart, im-
primeur nie Saint Martin qui l’utilise dans Les Enseignements de Françoys Guérin,
et, en 14 97, die est employée par Étienne .lehamiot dans les Heures h l'usage
de Rome. (Voir p. 243.) Ce dernier s'est servi des grandes planches de Vérard
dans d’autres livres ddieurcs que lui et Le Dru, sou associé, ont imprimés.
La planche du Couronnement delà Vierge > que l'on voit cil tète de H Ordi-
naire de Cysteanx, daté de 1495 et signé d’Étienne Jchaunot (voir p. 248),
reparaît dans les Heures de Nostre Darne.
L'initiale L du titre est particulière à .leliannot. (Voir p. 24^ et suiv. ) On
la trouve aussi dans des livres au nom de Pierre Le Dru.
Dans la planche du Massacre des Innocents, placée atix Vêpres, le graveur a
singulièrement rendu, par des traits en paraphe, le sang s’échappant des detix
ANTOINE VÉRARD, LIBR AIRE-ÉDITEUR
4uj
poupons qui gisent à terre tout emmaillotés. Une mère, superbe d allure*
placée au premier plan, le genon en terre, protégé son enfant qu’elle tient
d'un bras, tandis que de l’autre elle menace un soldat qui s'avance l'épée nue :
0<£ ire i'tj
lin} motmicte
bottttcmojpflibf cf confoif
b Cntcnefoit g me cortfoitre
(Çtu'e Çdfîctmofj ftiÿfit trc/füjf .
L'impression des Heures de Nosrre Dame est postérieure à celle des Heures de
Vérard, avec devises dans les marges, parues avant juillet i4p2- La planche
de la Circoncision , qui se trouve dans les deux éditions, présente, an coin de
droite, dans le filet d’encadrement du bas, une brisure qui, à son point
initial, n’a que 1 millimètre dans les Petites Heures (voir p. 4 1 &)> tandis qu’elle
va en s agrandissant jusqu’à p millimètres dans les Heures de Nosrre Dame. On
remarque en outre, dans le filet du liant, cinq petites brèches ou fêlures qui
n’existaient pas auparavant. D'après l’ctat de dégradation de la lettre initiale
dans H Ordinaire de Cysrcaux de 1 4 9 5 1 nous établissons que cette impression *1
précédé les Heures de Nosrre Dame } où cetic leitre est intacte. (Voir p. 24p.)
E11 conséquence, la date de i4j>3 ou iÂ<)4 ost celle qui se rapproche le
plus de la vérité.
Les caractères de l'impression des Heures de Nostre Dame soin les memes que
53-
420
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
ceux des Grandes Maires wyoks. Vérard renouvela bien des fois les éditions de
scs Heures, avec des changements dont l'analyse demanderait le travail patient
d'une monographie- II en modifia le style à diverses reprises. A la fin du
xve siècle, les bordures étaient plus ombrées ou sur fond criblé.
Revenons maintenant aux autres publications de Vérard. Le 26e jour de
juin 1488, paraissait U An de Chevalerie selon Végke. Ce livre 11'était autre que
l'ouvrage de Christine de Pisan, intitulé Faits d'armes et de chevalerie t
jgppftrit fe fuite 8e 8to ftSarmee
fuStifift (t aiuRffeflSccfemde fe
foq ÎD "geceSe fortSecfJeuflftrie*
(Jmpiimt fepp*5ic-toiir 5e Julfig
pïjuxüpatZntÿûim <5er<u8£t
frotte Sriuouranf fl pariefut fe
pouf ncfSamea fpmflgefafftrf
% fjai? fenâgefifftoii au pofe^
?p «e fa cÇflpdfe ou oîj riJSfe fa
tneffe 8e meffeign wefeepftg^e
jftpfbnf Secfflitceéfce 9m}c
^5erfu6t|ue9ii0tto8fepûii«iicef
Çeno6fecaurfltge8b(5t (tuait erç
f bîj cueur/efeij fammoxeeeterj
Jjouô p(fu6 5e nofre matfoty
£gf 8e gentiffang fucteffeure
'fcâtdi *5et luô queïfe raifbtj
<0euy effre ^lapopoficffenrô
ÏDe^Soô parfaifj pieS teffetirô
Sfue^fe non? ef Qen'ftrfge
H)aiô 8ou^e <5erfue qui (St feurfc
(fwfem^f no 5fe cout(ti$e
G*ufj q ttSmet fe*5 mflfêf
^enoifeêSfeetftftflïfemr
jgfpournoffôefemrfVSeufïët
TDoujefierfué Çoméïfeti
Çcff flfrege feurflSmintftre
fee bouffent enttefenfe
fit oe feur cueut foirer egtffre
jQobldïf.
JLaSierfu prnnineepCftotTfcfle
£« fenofife 8off><tfftt eçftwtt
iw ffe fang 8* genfi£fc(]Te
JDtmffSrwi^irf feearmee fiait
CjarScjap 8e faire faillirait
ÛpakcmestfftefU-i ftgiftfme
U est dit, la fin , que l onvrage a été imprimé par Antiwine Vérard, libraire ,
demeurant h Paris sur le Pont Nostrc Dame.
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE ÉDITEUR
42 1
Le livre est exécuté avec les premières fonrcs de bâtarde de Jean Du Pré,
mélangées dès 1 486 (voir alphabet, t. I", p. 238), qui avaient servi a l'impres-
sion des Déc/i {les de Titus Livîus, caractères qui passèrent ensuite chez Antoine
Caillant et de la a Angoulême. (Voir t. I", p. 323 325.)
Nous avons déjà exprimé notre opinion reiativemenr au cas qiEil fanr faire
de la menrion imprimé par; 011 11c doit pas la prendre au pied de la lettre, car
elle se confond avec celle d ‘imprime pour, que Ton rcnconire simultané-
ment dans plusieurs des livres de Vérard. Nous allons encore en donner un
exemple péremptoire.
Il existe une édition des Commentaires de Jules Césur, traduits en français par
Robert Gaguin, darée de 1485, que nous avons mise a l'actif de Pierre
Levct. Des bibliographes onr prérendu que les exemplaires décrirs avant eux
étaicnr incomplets du dernier feuillet et devaienr régulièrement conrenir
ccrrc suscriprion finale : Imprimé à P/iris par Anrhoine Vérard , demourant sur le
Pont Nosnr Dame, qui se trouvaii dans un autre exemplaire tpi 'ils avaicnr vu.
Nous avons vu, à notre rour, ce même exemplaire, qui est passé au Musée
Britannique. L'édition esr tour autre. La dédicace 11'esr pas datée de 1485,
mais bien de 1488. On 11 y trouve pas la planche représentant Gaguin offrant
son livre au roi Charles V 1 II. (Voir fac-similé, t. Ier, p. 4l8) Elle esr rem-
placée par une autre plus grande, à trairs plus larges ei plus épais, placée en
rète du Livre des Politiques d" Aristote, translaté par Nicole ou Nicolas Oresme
cr édité par Vérard en avril 1 4 ^ nous reproduisons ci-aprés certe dernière
planche, dans laquelle ou voir le iraducteur présenianr son livre an roi.
Les autres planches sont les mêmes que celles de la première édition. Les
figures qui représenrenr des armées, des camps et des batailles, sont taillées
au simple contour avec tpielques rraiis de plus dans les vête meurs, dans les
chevaux et plusieurs petirs fonds noirs. (Voir fac-similés, r. Lr, p. 4I9'421)
Elles sont empruntées an matériel de Jean Bonhomme et proviennent de
UYstoire de la destruction de Trope la Gram où elles avaienr paru dès 1 4 8 4 ■
Vérard avait ces planches en sa possession et sJcn crair déjà servi, car 011 les
trouve aussi dans !e Vègé.ce de 1488, que lions venons de mentionner.
Quant aux caractères, ils sont diffère urs. Ce sonr ceux de ['imprimeur
Pierre Le Caron, qui travailla pour Vérard a partir de 1485?. Nous avons
déjà discuté la question (voir t. Ier, p. 421~424) ct fourni la preuve de notre
assertion (voir ci-dessus, p. 77); nous 11'y reviendrons donc pas.
Première page dit Livre des Politiques d’Aristote,
ANTOINE VÈRARD, LIBRAIRE- ÉDITEUR
423
La meme traduction de César a été publiée une troisième fois par Véravd;
elle ne contient aucun bois. La dédicace est encore datée de 1488.
On a ajouté, a la fin de cette édition, le huitain suivant de Gaguin, qui
n'existe pas dans les éditions precedentes :
Lise/., liseurs, attrait et entende?,
lu ne juge/ à cerveau csionrdy
Soit bien, soil mal, que avant regarde/
L'ciivrc en 1 ai in dont ce livre est party.
Vous irouvcrcK que je l'ay converty
Selon le sens des mos et de la lettre.
Va mon françoys en latin assorty
Le plus au bvief que le tout se peult ineitrc.
Nous donnons ci-dessous le fac-similé du libellé final et du huitain :
c fmtfî fofrflttffaftoi) $€& cmmmtaitee infirn ttfai (m
fpfflitfSpforonqttrfÏPfopflpe^
pfpîpfpnfprau toy Œffotfee êutfipfmpfr fumet patfrerPîîü&tf
gaguitjSorfmrpiî9ffrpfpfgp«prafmi«ifîiT8proi8rp Spe fmee
îtfaindtimiïïït riÆpmpftoi? SfepîifomttPitf tteftifa*
ŒCCC*orf4irtP*SiiL
Ærfp$ frfp me attrait et fftfpnSp)
np iugej a cprorau pfïomftp
*bo\t Bttt) forf mat qiiP auant te$a($e}
Bctmve en tatin ffottf crfiutp pfïpartp
5ftoti6 (tomme} qup rcfap ronuprtp
jèttoiï fp fmedm moe etd p ta füttc
0f ttiotj franrope oï tath) atfoiiy
jEcpfuo an tfîfpfqttpfpfoitf fpppttff tnrtfte*
On lit encore, au dernier feuillet, la mention : Imprimé a Paris par A ni i teint
Verni (sic), libraire; mais nous savons maintenant à quoi nous en tenir sur la
valeur de cette déclaration de complaisance. Le volume a été imprimé par
l'un des typographes subventionnés par cet éditeur.
Il n y a point de date-, mais comme l'adresse de Vcrard est indiquée auprès
le Péril Pont, elle est postérieure à 1 4<?9> l'année de la chute du pont Notre-
Dame, après laquelle Véraid changea de demeure.
La planche de: la marque d’Antoine Vcrard, que Ion voit après l'achevé
d'imprimer, n'est pas la meme que celle des premiers livres de ect éditeur,
4z4 HISTOIRE DE L’IMPItIMERIE EN FRANCE
reproduite plus haut d'après le Végècc de M88 (voir p. 420)^ die est plus
élcgame et présente plusieurs différences de détail.
C p<tt Qtit$oitte$m$(i8cùire§moHmt
auftee 9c prttf pont a tymaige fairtrt ^loÇatf tmàqeftflt) oum
pafawaaptrtttifcptffifrSefagtaffafftpîÉefacÇapp^ottotf
cQattfefa mftt 9* mcffWgnnms fte pjffîSm^*
On a accusé Vérard de plagiat, ei on cite des livres à la fin desquels il
aurait effacé le nom cl la marque de confrères concurrents pour y substituer
la sienne ei tromper ainsi les acheteurs. An dire des bibliographes, Vérard
aurait agi de la sorte surtout au détriment de Pierre Le Caron. Il s’agit, dans
l'espèce, de rétablir la vérité.
Le Caron, ainsi quon vient de le voir, a travaillé pour Vérard. Lorsque
Pierre Lcvçt cessa ses relations avec f éditeur parisien, le matériel d'illustration
appartenant, selon toute probabilité, à Vérard, passa, avec la marque de ce
dernier, dans l'atelier de Le Caron. Le bois de cette première marque était
déjà fortement ébréché. Pour Sa remplacer, Vérard en fit graver une autre
avec quelques modifications cl la déposa, avec un nouveau matériel, chez un
aime imprimeur, un seul tic suffisant pas à sa production. Le Caron continua
ANTOINE VÈRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
à sc servir de" la première marque, qui se" détériorait de plus en plus. Lui-même
il avait pas de" marque personnelle à ses débms. Lorsque celle de Vérard fut
trop usée ei qu’il ne voulut plus s'en servir, Le Caron trouva moyen de l’ap-
proprier a son usage en faisan i disparaître les initiales AV placées au milieu
du cœur et en coupant la partie inferieure de la bordure qui comenait le
nom A'Atuhoine Vérard auquel d substitua le sien.
Vérard n'a fait qu’user de son droit en faisant supprimer son ancienne"
marque, ainsi dénaturée, c"t en la remplaçant par une délicate enluminure a
son chiffre, qui constituait sa marque de fabrique comme" miniatnrisi e pour
les exemplaires tirés sur vélin et qu'en sa quahié de libraire de la Cour il
fournissait au Roi et à de hauts personnages. S’il y a eti plagiat de ce fait,
il est a la charge de Le Garou et non a celle de Vérard. On 11e constaïc, du
reste", aucun changement de ce genre dans les exemplaires tirés sur papier ei
destinés à la vente cou rame.
Pour les exemplaires de haut luxe des livres en vogue qu’il destinait à sa
clientèle princière, Vérard a pu s’entendre avec les imprimeurs et faire faire
des remaniements an commencement et à la fin des volumes, selon son goût
et ses convenances. C’est ainsi que, dans l’exemplaire d'une des éditions du
Kalendrkr des Bergers* destinée an Roi, il a supprimé la grande lettre à boucles
gravée sur bois, formani eniourage, pour la remplacer par une riche bordure
miniaturée de fleurs et de fruits. La marque de Guy Marchant, qui se trouvait
en teie, fui enlevée, et la composition du titre remontée et modifiée au com-
mencement en Ici 1res calligraphiées A la plume pour mieux s’harmoniser avec
le cadre du miniaiuri.ste. Dans le vide laissé au bas par la composition typo-
graphique ainsi déplacée, Vérard peignit sur champ d’azur l’écu fleurdelisé
du roi de France, tenu par deux anges. (Voir 1. Ier, p. 3 dp.) A la dernière
page, apres la Complainte du Limaçon , dont la gravure sur bois était ariistemcni
rehaussée de vives couleurs, les lignes contenant l'achevé d'imprimer fiirem
supprimées, ei l’espace libre du bas de la page fut rempli par son mono-
gramme peint eu miniature dans lin cœur d’amour soutenu par deux lançons.
(Voir 1. I", p. 379.)
Dans un au ire livre, La Nef des Fol^dn. Monde , il fusait disparaître la réclame
en vers annonçant la mise en vente chez, le libraire de Mar nef, placée au bas
de la gravure du titre et qui 11 avait plus de" raison dette pour un exemplaire
tiré" spécialement sur vélin ei enluminé par ses soins.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
42.6
À la dernière âge, apres la table, on supprimait, à 3a deuxième colonne,
l'achevé d'imprimer ati nom des libraires Jean-Philippe Manstener et Geoffroy
de Marnef, qui était remplacé par le monogramme eninminé de Vérard
comme miniaturiste. (Voir p. 23 t.)
L exemplaire sur vélin du Àfystcrc de lu Passion , édité en t4po par Vérard,
présente cette particularité, que la première et la dernière page ont été rema-
niées et les interlignes légèrement diminuées, afin de laisser plus d ampleur
anx marges pour y peindre des hystoires 1 .
L'apparition, en 1488, de La Mer des Hystoires, tpie Pierre Le Rouge, impri-
meur du Roi, venait d'exécuter avec force illustrations pour le libraire Vincent
Commin, attira l'attention de Vérard. Il lui fit imprimer pour son compte,
en \4p°y l4pi et i4p2? bu cnn 3 Snewine et Sa Juste en fm&çoys (voir fac-similés,
t. Ier, p. 4751-480), Joseph us, de lu Bataille judaïque et YOrose, livres dans lesquels
il se servit des bois de La Mer des Hystoires y auxquels il en ajouta d antres.
Vérard publia ensuite U Art de bien vivre et de bien mourir^ véritable mantiel
du chrétien, dans ietpiei étaient représentés en images ies préceptes de l'Église
pour se bien conduire dans ia vie, les ceremonies du culte, les supplices de
l'Enfer et les joies du Paradis. Ce livre de dévotion, qui résumait tomes ies
croyances religieuses et populaires de 1 époque, fut largement illustré pour
faire suite aux Heures royales. Le texte de U Art de bien nuuirir avait été rédigé par
Guillaume Tardif, lecteur du roi Charles VIH, sur l'ordre du souverain2.
Le livre eut un succès extraordinaire. Les éditions se succédèrent et s'enche-
vêtrèrent les unes dans les autres, de 1 45? 2 a 1 498. Le Rotige imprima d'abord
JJ An de bien mourir. Vérard y ajouta IJ Eguyüon de crainte divine et Le Traîné
des poines dr Enfer et de Purgatoire, qu'il fit imprimer avec ies mêmes caractères
par Couteau et Ménard. D'autres traités .sur [avènement de l'Antéchrist,
les signes précurseurs du Jugement dernier, les joies du Paradis et LJ Art de
bien vivre complétèrent ['ouvrage, qui forma ainsi quatre parties distinctes.
Niins avons comparé l'exemplair? sur vélin
expose ilïiii-s les vitrines Je la Bibliothèque natio-
n il? a\ ec l'exemplaire sur p:ipier Je la Bibliothèque
de l'Arsenal , et non seulement nous avons constaté
11 ne différence sensible dans la hauteur des pages,
mais nous avons fait en même iemps la remarque
que, pendant ce remaniement, des lettres qui étaient
tombées à ia dernière page avjient été remplacées
par les premières \enucs d'antres sortes qu'on avait
à portée, que des cortections avaient été frites dans
ia même page, et que ies lignes de l'achevé d'impri-
mer avaient été resserrées et en partie recomposées.
« Vous av composé et eti ordre mis 1111g petiE
volume d’heures. . . Yfotis jy aitsst translaté I/Àrt
de bien mourir . . . » (Epitre dédic.atoirc ait roi des
Àpe/epue. y de Laurent Vi.dk , traduits par Guillaume
Tardif; exemplaire sur ve^in miniature1 par Vérard.
Bibliothèque naiionate, vélins, 61 i.
42 8
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Voici maintenant les prières tic PÉglise ; le Pater noster, X Ave Maria, le Credo
et les Dix Comwandemens de la Lay,
La planche du Pater représente le Christ enseignant à scs disciples, qui
l'écoutent respectueusement, la prière qui figure sur une large banderollc ;
C Ave Maria montre la Vierge tenant l'Enfant Jésus et écoutant la fin de
la prière que lur récitent les chefs de l’Église, le pape en tète. Un roi fait
partie djj groupe formé par les dignitaires du clergé :
ANTOINE VÉRÀRD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
A 19
Le Credo ou Symbole des Âporm ose divise en deu* planches comenam cha-
cune six personnages avec leurs attributs respectifs.
Voici d’abord saint Pierre et saint André, saint Jacques le Majeur et sain:
Jean, saint Thomas et s ai ni Jacques le Mineur ;
La seconde planche du Credo nous montre saint Philippe et saint Barthé-
lemy, saint Mathieu et saint Simon, saint Jnde et saint Mathias ;
HISTOIRE DR L'IMPRIMERIE EN FRANCE
430
Les Dix Cow mande me ns de In Lvy viennent ensuite. Toutes les figures sont
Rien groupées. Aarou, qui lève l'index et montre, aux chefs des mbus
d'Israël, les commandements que présente Moïse, a l'allure d'un grave pro-
fesseur faisant, au tableau, une démonstration ïi ses auditeurs :
jDltg feufSito.fu aiteiun.'
, rt«pfncva«fMtfiiiictfrnent
ntiwrttOT.
nautre cÇofc potrtftmtnÉ
fye Smrcmf <e tu 3<trôfrae
mfftuïif Sien trcuoïtmît J
Prtt {i mrtt (JontaïWB
affiij qut Wircefonîü^t
flurmciïn potninfflmw
àe faits nrîoitftnîntiïrtïewt
j£-tifi»iecij) pointue fttae .
î>r rtipe nr fif r3|ttiEcnmrf
ÆawüïrDadcm tu nftfrrqs
neirftenfcae a
finîfy tefmoifitiatfcne&Mae
n t încnritao autiiiwincM
£cuutr bc c5 nient &c fi'tctoe
qut m ac i'a0c frttfemmt
0icb<nitiiN ne coimoifttoe
pour ît mioi'f jnm/fcmrf
Dans les Snar meurs, far ti sic a réussi a rendre îes différents détails des
cérémonies, la gravité des gestes et des expressions, la nclicssc de la déco-
ration flamboyante. «Il suffit, dit M. J. Rcii olivier, de voir les femmes au
corsage étroit et aux corn eues rabattues sur le cou, et ces enfants malingres
pour sc sentir en plein Paris, s»
La plupart du temps, ees gravures étaient, à I epoque même, rehaussées
de vives couleurs. On en connaît meme des exemplaires imprimés sur vélin
qui sont recouverts de précieuses miniatures. L'un d'eux, qui .sc trouve à la
Bibliothèque nationale, aurait été ainsi décoré par un grand artiste parisien
du xv,r siècle, Jacques de Besançon, bâtonnier de la corporation des enlu-
mineurs . Nous n’avons pas à nous occuper en détail de ces sortes d' exem-
plaires qui ne rentrent pas dans le cadre de cet ouvrage; contentons-nous de
les signaler, et continuons notre description d'après les exemplaires eu noir,
tels qu’ils sont sortis de la presse, qui font mieux apprécier le travail de la
gravure sur bois illustrant le livre.
1 Y< y i r i 1 ’o m ruge < [<_■ M . J *:l ti J D u mu f u : Un gmtirl i'nkmthtcur jhinsu'n .m . v V jv< v4r ; .J j cqu c s tf c fît1 ipuam
sou œuvre; Paris, Champion , 1 Kpj; în-Sû.
ANTOINE VÉRÀRD, LIBRAIRE ÉDITEUR 43i
Chacun des sept sacrements est surmonte, entre deux arcai tires flam-
boyantes formant baldaquin, d'un labïeau relatif à l’origine de la scène
représeméc par le sujet principal.
Pour k Baptême , c’est Jésus baptise par Jean ajix bords du Jourdain :
A femrée d’une église4, un nouveau né, soutenu sut les fonts bapnsmaux
par le parrain et la marraine, reçoii l'eau sainte des mains du piètre assisté
d’un diacre et d'un enfant de chœur. Tous les détails de la scène ont été
scrupuleusement observés par lartisie.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Dans le tableau du fronton de la figure suivante, saint Pierre impose la
Pénitence à un monarque agenouillé à la porte d'un palais* La suite du roi
s'apprête a recevoir le sacrement. Cette scène indique que les puissants de la
terre doivent se soumettre à l’expiation de leurs fautes ;
L'artiste a su tirer ici un merveilleux parti de sa composition principale.
Au premier plan, un pénitent, à genoux près de son confesseur, semble
écouter les exhortations a la confiance dans la miséricorde divine. Au second
plan, à droite, une femme reçoit l'absolution de ses péchés.
ANTOINE VÉRÀRD, LIBRAIRE ÉDITEUR
433
Le tableau qui surmonte la scène du sacrement de /' Eucharistie est traite
par r aücgorie.
Un évoque* sur le seuil de son palais, s’avance vers nue troupe d’hommes
d'armes et leur présente le pain et le vin :
Un prétic à I autel dit la messe. C’est le moment de la Consécration : il
élève l'hostie vers le ciel* et plusieurs assistants, agenouillés et les mains
jointes, s'apprêtent ù recevoir pieusement le sacrement de l’Eucharistie des
mains de l'officiant.
n.
434
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
La Confirmation est représentée, dans le tableau qui surmonte [a scène
principale, par un roi agenouillé les mains jointes devant un apôtre qui lui
administre le sacrement; les assistants se tiennent en arrière et semblent
s entretenu- de la ccrémonre qui .$c passe sons leurs yeux :
De vaut un autel surmonté d'un retable, plusieurs adolescents sont à genoux
dans l'attitude de la prière. Lévéquc, entouré du clergé, les confirme dans
fa grâce quils ont reçue par le Baptême. Un prêtre essuie le front de ceux
qui viennent de recevoir la Confirmation.
ANTOINE VERÂRD, LIBRAIRE EDITEUR
435
Pour 1* Ordination > la scène du tableau du haut es: empruntée a l’ Ancien
Testament. Àaron est agenouillé devant Moïse pour recevoir l'onction sainte*
d’après ce passage de l'Exode (xxtx, 7) ; «^Tu verseras l'huile sur sa tète pour
l'oindre» [oienm micnonis fundes in capïte ejus) \
Un évèque 3 tenant les saintes huiles* confère le sacrement de fOrdre a
plusieurs diacres agenouillés.
Derrière levèquc, fautel est orné dun retable où sont représentés les
apôtres saint Pierre et saint Paul,
5L
4^6
HISTOIRE DE LTMPRIMLR1E EN FRANCE
C'est encore â l'Ancien Testament qu'est empruntée la scène du tableau
.supérieur concernant le sacrement du Mariage : au milieu du Paradis ter-
restre planté d arbres et orne d une fontaine^ le Seigneur tient par la main
Adam et Ève et consacre leur union :
Un prêtre mut deux epoux devant l'autel. La jeune femme est couronnée
de fleurs, De nombreux assistants se pressent de chaque côté; les femmes
babillent derrière l'épousée, et les hommes resiem graves et silencieux h la
suite du mari. N'y aurait-if pas la une pointe d'ironie du dessinateur?
ANTOINE VÉRÀRD, LIBRAIRE-ÉDITEUR 437
Le compariimeni supérieur représeme I;i consécration et V Onction d'un
roi par le chrême de la Sainte Ampoule.
L'artiste s'est ici irop inspiré de sa composiiion de ta Confirmation ; lune
semble n'èire que la copie de l'antre:
U11 moribond, couché sur un fit, reçoii dun prêtre le dernier sacrement
des saintes huiles.
Les assisiants tien ne ni des cierges allumés; un crucifix est placé au chevet
du lit ei à droite du malade.
HISTOIRE l)E L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Le Livre de bien vivre t exécuté pour Antoine Vérard, ne porte pas de nom
de typographe. Selon toute probabilité, il est sorti des presses de Couteau
et Ménatd, qui ont signé UÈgttyllon de crainte divine et Le Trakté des points
d’ Enfer et de Purgatoire, complément de L’Art de bien mourir, imprimé par Pierre
Le Rouge avec les mêmes caractères gothiques :
iCyfinifl {eüuvtbeSietjSi
utt ^mpiime a parte U jcS
tour $ becêfat rrtiCcoxtto /
fceu/t/potrr antÿoine
^ktatb ttëtme ÊbttoimmÉ
fm U portf rnflte <£>ame a
trflatj (emtt
$e£ifltlou au pafat* au pz?
mlttpittittàtuftttacÿap?
pette ou ou cftantf ta meff
fe9emeff*e te& pitfiMa
Quoique placée, au commencement des exemplaires, avant L* Art de bien
mourir , la partie qui contient Le Bien vivre n a etc terminée avec ses illustra'
tions que le 25 décembre 1 492, après les autres divisions de I ouvrage for-
mant une série disposée dans Fordre suivant : 1 "Le Bien vivre (sans nom
d'imprimeut); 2" UÀnde bien numnr (cette partie, qui porte un achevé d'im-
primer au nom de Pierre Le Rouge, imprimeur du Roi, sans indication
d'année, s'arrête à la signature D. ); f LJ Ègnyllon de crainte divine pour bien
mourir, avec les points d’ Enfer et de Purgatoire , ayant un achevé d'impnmcr daté
du 18 juillet i4pi, au nom de Gillet Cousteau et Jean Mesnard, continue la
série des signatures de U An de bien mourir et ne comporte pas de titre spécial
4° Le Tmicté de P Advenem en t de P Ante-Christ, des Qttinçe signes précédais le Jugement
général de Dieu et des Joyes de Paradis, sans nom d'imprimeur, porte la date
d achèvement du 28 octobre 1492. Toutes ces parties, complètes en elles-
mêmes, pouvaient être dédoublées; elles furent d'abord vendues séparément.
Les figures de IJ Art de bien ?nonrir ont été inspirées certainement par les
illustrations primitives de YArs moriendi; mais, si l'ensemble de la composition
est resté le même, les détails en sont changés; le costume et l 'ameublement
sont français, les physionomies ont le type gaulois bien accentué, comme on
pourra s'eu rendre compte en examinant les spécimens qui suivent.
ANTOINE VËRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR 439
L’ART DE BIEN MOURIR
ÉDITÉ PAR VÉRARD
fôafeconbetcmptation ©e
(juoyfe ©paflfe ©ewfn: ttmp
1t fÿommt tt) tartufe ©r fa
moîft
Ü3 (cconbe tcmpfatiotj
feîopnofîiepttfentac') ]
(eut ©eqwopfe ©paUfc tentp
itta (Qormncouta fëmtctefi\
La seconde tentation du Dïûhk -
HISTOIRE DE L’IMERIMERIE EN FRANCE
L’ART DE BIEN MOURIR
LDIXr: PA K VÉRAHD
c H*
La quatrième tentât ion du Diahht
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE ÉDITEUR 441
L'ART DE BIEN MOURIR
ÉDITÉ PAR VÉRARD
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
44i
Le texte de L’Eguyllon de crainte divine, qui suii, esi précédé d'un prologue
en dix chapitres. Au commencement, on voie l'auteur composant son livre :
$e$upC(ot)he crainte 8iui
ne pour Bien mourir.
£e fBofogueS (acteur frf (e
traictebe '&egupC(or)&eceattt
u tienne po* Bien monde conte
n$t Bip pkdpmCp cfîapittee.
j®«t ce q mtf
QdtneS mütet)
cefieSteptefen
te ne peut ccn
Çnotfhe ne fi :auote certai
nementfeueftet/fo gw
ceqiamo>beBteaouetr fa
Çapne/ceft aStte
çftace (ï et) eftat S petfte <tt
fi qmCeftefcdptep teccte
ftafteonip. chapitre, jfre
fdtÇomoStrü amoieat)
tôïoUçnaefît. Attenta
auffi que Comme ne fret
(mveneteiattt ^e fa fin
efteefpaeamfiqutteftef
cnptenkeSmmefmecQa
pitce.0efdt Qomo ftnenp
funttf . 4 cefie caufeQoit
Comme mfonmBCe dire
confütue et) crainte Beti
eu et toufïouve ScuBtee
Ceure te t a mort ineextai *
j ne, fixer céhne QitCepfaC
rtufte oupfeauCmecCf p.fÈtâ f
te&e 9t eu efi commencement
befaptence.Jtttdüfapiende ti*
moibtA.&fexaêienfmaBtie*
mentaCameBeceCup quittât
tieu/cat elfe fera ffrnepc R fin»
cm fottt 9 efot) ttefpae,atnfi qî
efi efi cdpt et) Cecrfefiafftque ou
prnnier chapitre. &mfti 9cb
De chaque côté d’un pinacle d’ardiitccture gothique qui surmonte la cellule
de l’écrivain, deux personnages, en costume du temps, semblent discuter entre
eux afin de mieux se pénétrer des avantages d’une bon ne règle de conduite
dans la vie pour se préparera la mort. Cette gravure a éié employée par Vérard
dans d'autres ouvrages. Elfe reparaît notamment dans U Arbre des Batailles , on
elle est peinte en miniature pour l’exemplaire destiné au Roi. Nous repro-
n: 'iftCTirciï.
Mirent vlUsiït feo
■ , ii v lUfr
R.*,Wl # li '>tVÎ - - ‘i
L'ARBRE DES h A TAILLES
■ ï • ■
$S Ait rtwi tviiïpasaut soit Jiviv,
Rxnupbiirc du rai Omrles VI 1 1 , imprimé sur v
îiiblinthctjtLt Nariorule. y
H V ' ■■
i; ,, ■ !\1 9t I ACe
/ { / / . nyt
m [ i n \ I — .
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i; : A. 1 h 1 ••• I
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1 1 ü, ?p tfi): £#<;.■'.'>
.e £ïîrritoM?S‘!?-t ftvf
U ùr Çnm cft
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Pts ; . • ,v?tt eut;;
îl’:' CCT ftfft |C '- ÜCTÏ’T'tr^ lUf
à; i «r“tt vV fàt; C\ ?f t'Æri.flirr/î
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pîwnfei %pùf£. 'ir-ïîitf : St ç»bï
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* 1.1 ■ ’ :
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martSe ptemiere
ment queffecfïo
fecft Cafatffe
$pit& tebCtYMttl
ï>e comment 6a*
taitie fat ap:ou
uceetjce nionSe
(£t ce ce fl Sonne
cfiofeetbencque
qui faicteo font.
BHBn rne tournent tefpon&e a ta ptemt'ere qaeftiov
ÜHI fCeàaifauoK Me cfjofc efi 6atatC(e & te refpon
pjpee mat fftee et? foijr que Sataiffe nef. autre ct>o fe que
aucun murmure ou SeSaf (equetefiSenu pour aucue cp
mettre epaccozbd faite ta
Les pages intermédiaires sont blanches
ANTOINE VÊRÀRD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
Nuisons ci-contre la page où elle se trouve, et Ion verra que lartistc en a fait
une véritable oeuvre d’art en modifiant sons son pinceau certains details.
On voit ensuite Lazare chez Simon le Lépreux; le frère de Marthe et de
Marie raconte ce qu’il a vu en Enfer et les supplices des damnés.
j6.
444
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANGE
L'FGUYLLON DE CRAINTE DIVINE
LFS T1AMNKS EN ENFER
T Snegtâbefowoife be feu atfee Sebarn te feu Qe t’a J (
^ aibât/iî auttet SiaSfâ fou SktcfouinaifequetCeî ed —
ftoiët p Qtâtnefabkfefor fïote n f teSt geee aufft '«D
naifemecQtâetp môfîtu meaüen&femStment
_ eap fottfffej/ (î fee a uftee eflre toutjef côme cftat&ÔÎ __
Setouznoiêt (efbkteeamee Se atSaneet amfoafeeeSefeu co
t aSkte fomatfea uecfy 0:09 me S ne Rarre Se fet enftamSee
et 6aj0 befeeatbfô. $4 oaapt qmfmüfi Se fa foamotfe. t&tt
1 on pf eu re/crie/fa m a ri cte (iS p te fefete Souneaup Stafîfee 0V
femÉte tue(Bm«0fee /et tant e> fee qui riumettfoienf fepfa fee
fïotüf fefïncfee amef foufeee ef amee abSt fee empomtjnotettf
iLtj supplke des freux et f reuse s -
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
44
L'ÉCUYJ.EON DE CRAINTE DIVINE
LES DAMNÉS EN ENFER
]L4 T '■ & fainct gomme
|p\ \ A bifoit a '*
] preripiifmioirthiewert
fer SnQ fieu 0om6fe p te ’>
q>tite S f petit groeftme?
nue et ou jjf tint teeamee 9e$
jmeffeu/ttyxtteff eufel efîoienf
temëteet iî fMuwefbeSumfee
j moifvteeçnauteuvqfkfbi&f''
( pft fef^fî mo:Soiefm<*tfettaefe
| gif(tte(e(tflwfteîpfteît»ucg(e^
aufft faifotêt (et au(e pti
te (î m?8îeî SfStrteftfmel
^ fa (Uio it 0tât éptite S
petitfpit fefôfj petfctmf
f« partie (ï re gig Su rueur
îlfWfeï poitreï a me? tout
atraueiUômeftecfo}. &upe
5 (aeflottaftavoff) capitaine (î
pzî««6 peeeg’eti^fe^f effort a
côpoigrte biie grâS (pfife S 60
teou;t wafîfe» bffer/ef effort fe
Ôtf afforofg et) fcime (i figure
àY Paresseuses.
HISTOIRE DE L'IMPIUMERIE EN FRANCE
L’EGUYLLON D E CRAINTE DIVINE
r.ES DAMNES EN ENFER
(ijdefme chapitre ftaicte ©e
fa rinquœfmepametnfetnafe.
Nuance
■ C/atnt borne jLa^a
luevedfmtaujcaffi''
* "** fietxemicouyScffuf
bit cjf attoif <ftu eij enf et Smj
autre mamereb'e paiueeXat
ifStfSe jjtartbee cbaubreree
amaraereSefcutf artFepta f
nee 5e 8iuere mefauf;c f? 5ue
(t FoufTIIf corne feaue fait fm
(eftü.gtbedamtceufy me
fauf^e^oiff pfJ^iej feeameî
8ef auartcieujC ef auattrteufeî
Lf supplice des A varkifux cl Avtirideuses.
ANTOINE VÉRARD, LIBIÏAIRE-ÉDITEUR
44j
L’EGUYEEON DE CRAINTE DIVINE
LES DAMNÉS EN ENFER
^ f <t wî ttouoeou tef a
faC.ebemoit<x$ie:tui
r^- efîStcÿtf CeStt fymot}
' Ce Cepzeuptedtoiteibjfoit aixp
. afftfiëe cjuefut effâtee ptrcfie*
flmjfemafee iî aaoit et) Sue
SrfeeSrtg fîeme otô/BitçaB
Qomma0fe fut fe nuage
ûuoit Sue $t SSe ÿtife beatnee
8 gfouÉoftf (tgfouÉej et; figt3f
n5fce^a pâme fee/cautoiÉot)
rtêfort CefâCCee eijpunifiot ; 9e[|
Le supplice des Gloutons et Ghutomes.
448
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
L'imagination fantaisiste de l’artiste s'est donne un libre cours dans la
représentation des supplices réservés aux sept péchés capitaux, qu'il a su rendre
avec des raffinements de cruauté et des variétés de contorsions bien faits pour
émouvoir les pécheurs les plus endurcis et terrifier les esprits crédules.
Le Traictè des pairies d' Enfer et de Purgatoire a été achevé d'imprimer par
Gillet Couteau et .Jean Ménard, pour Antoine Vcrard, le 18 juillet i4p2 :
£,y> firafï te tmete tos pai
txc& QettferttQe put$at
toke, Jmpzime a parie par
fâittct coufteau et JriwJ
mmatbfauQe $tate mit
quatfte fZem nmanfe zt
te SipfSuitiefme tour
©tr mo^9r tmfFef/potït
%nt%oine Seratb m«tx03f
îi&iavte Qemomantapa'/
riefaefrponf ttofirc ©a
meatëfetçne f<àntje§ai)
teuametifle.
Viennent ensuite le Traktc de /' ddymeman de t* Anti-Christ , et les Qttin^e signes
précurseurs du Jugement dernier .
Comme contre-partie aux scènes lugubres de la fin du monde, la planche
des Joyes de Paradis, qui termine l'ouvrage, respire le calme et la sérénité.
Les bienheureux adorent le Fils de l'Homme, dans sa gloire sur l'arc des
nuées, ayant à sa droite la Vierge et à sa gauche saint Jean.
Les figures sont bien disposées, les tètes variées et quelquefois très fines
et très religieuses. Les tailles sont nettes, les hachures bien placées dans les
fonds pour faire ressortir les physionomies.
La Vierge, les mains jointes, est d'une belle attitude dans son manteau à
grands plis v elle offre un type remarquable de douceur.
Cette scène est encadrée par une large arcature flamboyante.
La planche, une des plus belles gravures sur bois de l'école française du
xvc siècle, a été copiée par le Petit Lanrens, imprimeur rue Saint-Jacques,
a la Croix Blanche . La copie, malgré de notables différences, est encore ires
remarquable (voir p. i ip) et figure dans plusieurs éditions de La Légende dorée
de Voraginc. Elle a même eu les honneurs de la contrefaçon en Italie, dans le
ANTOINE VERARD, LIBRAIRE ÉDITEUR 44p
Lêgendmio de Smict) t imprimé à Venise par les soins de Zuane de Tridino, le
30 décembre 1504.
La partie de l'ouvrage renfermant (illustration originale fut terminée le
28 octobre M?2* pour Vérard. ERe 11c porte pas de notn d'imprimeur.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
4$o
Comme les caractères et la disposition typographique som les mêmes que
dans Le Traktê des paines d’ Enfer ei de Purgatoire, on peut vraisemblablement en
attribuer [ impression à Couteau et Ménard :
9efoimtfe/ ta fozee 9e fanfetr
ne ferait que foiB teffe /fa Côçae
gûBematûufatene ferait que
gng momBtbe Ste encoiee pae
fies tiefteff es ! pompes effort *
neute 9e totte tes tmpetateutf
tope et pzincepe qui ont efie et
fevontSicpa ta fin 9u mortbe
ne feraient que mifete et pouce
fe eu ragot# <m;c topes S para *
bia. <Qt %rita6temenf comme
9îf fotnt 6emat8 tout ce qui fe
ta en parabie ne fera que tteffe
que iope/que($anf/que cterteti
tumiere/ tout Bien pfera eom*
me biteft'/&>9(ee cotpe Ses Be*
neuve? Siuevonf en efemeffefv
ficife(i teff uf itnBt en teffe qnS
tite qutf ? euff enfeu fit ? feu ff U
îén9en ange pavfaiete, <£X fou
teeteebefozmtfe? fefjffee au*
vontefie efbtacoxpefevont tefe
quee?iiofiee?/q fra befautv fup
pfie^ pacPtutne puiff ance.Cat
tefbia cotpe feront (Sean;c(ï cfefT
c3me fe fofeif gui efî fontaine^
naiffance ï»e foute fumtece.^f
tes coipetefquet? font mainte
nantpatSee et&efozmex fevBt
apie&te tapement fept fotept?
cfew que te f oteîtnejl mainte*
nanf. <&t efi if atnfi que apxet tf
abanteteueeutentpecffeCefc*
teit pevbttfept partira St fa ctev
te et ne eut en 9emoura que fa
£ tripartie. 0aîe aptee te iuae
menfittecouuteva faSicteeiet
te piemceteef ferdt tefSie coipe
gfoueap fîeaujc et cfeve cdme Ce
foteitainfique auorfbitpaccp
Mettant <&t ce fuffifeSefbicteî
iopra 6e para6te.<Qt confequt*
ment 9e fout fe frafcfe feguef
a efie parfait a parafe pü. tout
Se map.m itxccc.nonanfe Heu?
priât tee lecteurs <ff teuvptaife
prier pour famé 3e facteur^ qf
noue Suetffe finaBtement con
fcntKjï mener en fa gfoiraji tope
9effufbicfee.4men.
Cp fini fi Ce ftatcfe Se fabuene *
ment 9e anfecffriff,9ra gutn *
?e fi gnra pieceSene te tugem^f
generaf Sebteuefbee topre 9e
parabte, ^mptimea parte fe
^Sttiiour 9ocfo0«4Ean mtf
ÆXÆC*non3fe(i 9eu^jêoar
<jnf0otne ^erarS marepanf fie
6îatre9emoaranf a parie fur
fe pont noftre 9 ameatenfei *
gne faint teBan CeuS^e&fie ou
an pafat'e au premier ptfter 'St*
uantfa cÇapeffeouton cfiante
tameffe 9e meffeigne me tee
pteftSem.
Notts avons déjà fait observer que Le bien vivre, quoique placé en tête des
exemplaires, n’avait été terminé que le 25 décembre ! 4 3; 2 , après Le Traiaé
de l'adveneimm de Antéchrist, et des Jttycs de Paradis qui terminent l’ouvrage.
Apres que Pierre Le Ronge eut cessé de travailler, son matériel d’illustra-
tion passa entre les mains de Vérard, et ce dernier devint propriétaire des
ANTOINE VÉRARD, 1 1ER AIRE- ÉDITEUR
^ i
types de grosse bâtarde qui avaient servi à I' impression de La Mer des Hystoires *
Vérard adopta spécialement ce caractère, dont U se servit presque exclusive-
ment par la suite et le déposa a tour de rôle chez les imprimeurs quil fît tra-
vailler pour son compte.
Couteau et Ménard associés furent les premiers qui les reçurent, et c'est
ainsi qu'ils purent terminer en une typographie uniforme U Art de bien mourir
commencé par Pierre Le Rouge.
En juin 1 4 3 > caractères sont dans l'atelier de Jean Morand ou Mau-
ranci, imprimeur, rue Saint-Victor, qui exécute, pour Je grand éditeur pari-
sien, Les Cro niques de France.
On retrouve, dans ces trois volumes in-folio, des bordures historiées et des
petites illustrations qui avaient figuré dans des livres précédents de Vérard.
Elles sont adaptées tant bien que mal au texte, et répétées plusieurs fois
selon les besoins.
On y remarque une suite de grandes planches qui occupent presque tonte
îa page en tête de ch que livre.
L'une d'elles, qui représente un combat en champ dos, rappelle la manière
de l'artiste qui a dessiné le Baptême de Clovis et la Btimilk de Tolbiac dans
La Mer des Hystoires. Les édifices et les arbres sont figurés en raccourci de la
même façon. Le dessin est ferme, les tailles déliées. Il y a de la souplesse
dans les attitudes des personnages du premier plan , dont les visages expriment
la diversité des sentiments qui les agitent.
Dans la bordure de la tunique du roi Gontran, on distingue quelques lettres
qui, réunies, semblent former les mots IO lÀ GVAI. Sont-cc là les prénoms
et nom de l'artiste : Johannes Jacobus Guai ! Nous n'osons soutenir ['affirmative
et nous laissons cette interprétation pour ce qifclle peut valoir, car elle est du
domaine de l'hypothèse.
Les planches suivantes paraissent être d'une autre main. Le trait de dessin
est plus lourd et les tailles sont plus épaisses.
Dans celle qui représente le Sacre du Roi, l'archevêque de Reims, les
évêques et les pairs de France apportent au monarque, assis prés de l'autel, la
Sainte Ampoule, la couronne, Ja bannière, l'écusson, les éperons et le glaive
de justice, selon le cérémonial.
Toutes Jes figures ont une expression de bonhomie qui ne déplaît pas,
malgré la naiveté de la composition.
57-
ffy tvmmmteîe* faits &
geftee SepfftffiperopSe ftan
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4}4
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Une troisième planche nous fait assister à larrivée du jeune roi Charles VIII
à Paris, à son retour du sacre* Une députation vient lui souhaiter la bien venue -
Les costumes sont intéressants a étudier et les figures sont rendues avec
un remarquable sentiment de réalisme :
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR 4^
La planche qui suit représente Charles VIII entrant dans sa bonne viüe de
Paris* Au premier pian, à gauche, les femmes sc précipitent au-devant du Roi;
plus loin, l’auteur des Cro niques de France présente son livre au monarque :
4}6 HISTOIRE DE LTMPRÏME1UE EN FRANCE
La planche suivante, qui représente un roi de France rendant la justice, ne
manque pas d une certaine vigueur dans son ensemble, II y a de [a vie dans
les physionomies des personnages qui entourent le trône :
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE ÉDITEUR
4r)i
Parmi les livres publiés par Vérard, nous mentionnerons Le Livre des oyseaux
et chkns, autrement dir U An de Faulconuaie et des chiens de chnsse :
Au verso du turc, un voit les préparatifs d'une chasse au faucon, et
[ auteur, Guillaume Tardif, lecteur du Roi, offrant son livre a Charles VI 11,
Dans la dédicace qui suit « au roy très crestien Charles huitième de ce nom »,
IL
4} 8
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Tardif dit avoir compose l’ouvrage d'après divers auteurs pour l'amusement
du Roi et d'après son ordre : «Après plusieurs euvres que à votre nom ay
composées par votre commandement et pour récréer votre royale majesté entre
ses gratis affaires, vous ay en ung petit livre rédigé tout ce que j’ay peu trouver
servir à l'an de faulconnerie et des chiens de chasse. Lequel livret ay translaté
en françois des livres en latin du roy Dan cil us qui, premier, trouva et escrivit
fart de fau Iconnerie, et des livres en latin de Moamus, de Guillinus et de
Guicennas, et colligé des autres bien sçavans et expers en iadicte art, briève-
ment et clerement en ordre mys par rubriches et chapitres. »
4tt top tttfmfHeri rijorfei (Initient e S ce nottf
tôutâ? 'gTarbtf Ou puv et} Seffap f ot? ftfeur
tnfQMÎe mdmanbaüotj fuppftegrequiert.
qî/Tore que£>ieu5ïoue8oufl S nwttSfrefcrefïiet?
0 rovbefrSce fut mot? n tuttCfomevain ethnique
feignent Je tref§û6te <t fef o6n0tf mvfmt
8ebi«pmot? mediocte engin (t feifee. fCatapzee pfu
fleure ettoree 4 a %t? nom ap cSpofeei p Srf cdman$em?t
et pour tecreer %tl ropafe matefte entre fee gratte affairée
Sotte ap et? Sng petit fïute reStge tout ce^ fap peu f touuet
fëmft a fartbef aufeSnm'e et Se c0ffe S efîaffe. jlEequef fi
ttref ap frff/Tûfe et? fbücote 8ee fiuree et? (afin bu topbffcÜ9
qui fîmier f rouan g efm'uif fart S faufc3nerie.(ï Se ft'ueee
et? fafit? 8e moawue,8e gutffimri (t S guteemtae^f roftt^
ge Se ont ree SiïfcauSe g eppere et? faStrfe oxt.jbiienemU
etctecahf et? oitue mpe par mfhicfyé (t cfiapt free. <J5t? faif
f «fit f ottfee mafieree f ttpffaee. <gt meSrinee ©t'fftctfee a
frouuer ouaf aire ou bffgereufeipo5 fopfeaa outt3 app:o«
aeee» fee 6i?ftmüe (t eypetegpat fart S meScirte. jRee
«3e Si meSrmei qud «3me bjogueî 4 ne fît et? fttfat'ge frff
coie ap efcrfpf et? feur fffgue. et? faqueffe pont et? Sfatge et?
fart bapoficatie. £efï euuteaSup pfiee att e tracte Si
opfemp S faut'cdneae.Jpaufve Si cwe S tflaffedCeffe Sf
opfeaujc a Sujeptree.fa pmt'ere e tt feigne -dgnoifîre fee
cpfeattpbe prope Sjqfj ot? Sfe et? fa8 art-fee enfetgner <t g3
aerner^fee meberfnei çtttunerttCnectffaiceepo? fei ffrete
nir et? fâte.jBu qtief ft'nre feirufot'rf|ei(t c0prf e ffftbffpofej
fefd f oî8re qudboifauoir a «tonoiffre êfetgnerg entretenfr
fefîî opfeaup.JÊa f ecSbepfie w'refuift'ure ffeignefeemafa
8iee Sfb ovjfemp (t fei meSrinee btceffei.Oe faSffe ptie for
Sre efl efrrtpf et? f jt? ft'ett. “©efbie c0ienefera Oit et? fot?
f*at apree.
!.. ES PARABOLES DF. A! A II RL ALAIN
A hun e Alain explkjumu son liwe à un mulmm les deux sexe. c.
KxcmjJaire du roi Charles VN 1 , imprimé sur vélin.
liibiiüthtcjise Nationate.
Les pages intermédiaires sont blanches
Les pages intermédiaires sont blanches
ANTOINE VÉRÀRDh LIBRAIRE EDITEUR
4 59
L’ouvrage en question fut achevé d'imprimer le 5 janvier i4$?2 {J493 n. st.)
«pour Ântlioine Vérard, libraire demaurant à Paris, h P Y mage Saint Jehan
Y Evangéliste , sur le pont Nostre Dame ou au Palai/, au premier pillier devant
la cinpciic de Messeigncuvs les PrésidcnH.
Voici le fac-similé de f achevé dhmprîmer de IJ Art Je Fankomtme :
jZf ffritfî te dm Ses opfeottjc p c§tmB^nipnme
aporie cerinquiefîtieiomrSe jarïtrfertmf quatre
cens cfitofreSmqi (r Souje p 0 ut ^ntiîoine S trorS
Ü&talte Semeur ut aparté afp mage faint JeQa tf
fur ft porte noffre Same ou au pafafj
mptmetpisHtt SeuaffacÇapefre^effîeffrigflre
teepxf&tne*
On voit, à la fui, la seconde marque de Vérard; la première était passée
dans batelier de Le Caron, qui se fêtait appropriée :
Eu 1 4 c? 3 , les publications de Vérard se succèdent rapidement. Les Paraboles
Maistre Alain sont datées du 20 mars i4p2 (J 4 J? 3 n- st0-
L'exemplaire sur vélin de la Bibliothèque nationale, dont nous venons de
reproduire la page de commencement, est un de ces beaux livres princiers
décorés de miniatures comme en produisait batelier de Vérard.
58-
46o
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Voici le fkc-simiié de la fin des Peeraboles Maistre Alain avec leur achevé
d'imprimer :
©ttrtntmcurtrfaur^cïtJffipouorfburr
fy bumotôt et nefl qur $anite
j©tjncfcrturcffa fflo mmt fmmw
Hèuantta moztSitntccfîfozct qutÊenSure
&t ne faatt pointée fàaet ve qu<w
fConftcïa me it tt fa fur t ttuufurr
J£a& pour quop Sorte p;mf ($$mt (anentmc
'J&tfov?amntttt)tftina(ife
T&ourèfrrt8mon?ameouifn^aqucozî)urr
ff Su m on $c te n rfï qur $am(e
t&îtrtre fcu arf Sctwr a tà matuze
fintôUmt ni tjfow tt feticite
jCacau trgarf Sc ta St/tot; pute
jfp Su mon&e ce ne ff qur Sarute
^ftrti/irfeparaSofromaifîr? afa/r? imprime A
parie fréteur Sr mare iS^itcccc.quatreSinQte
etbou^tpatant^oinc^vai^üSzatte^cmouzant
a^mfu&teponttwficeïïameatymûge faintie
$atj teaan$e£iflefoa au pafaie au fzemiet pifftrr
Smantfargapprffrouof; chante (amtftt Se
mrffngneure (te p:eft?ene*
Vérard édite successivement : le 28 avril. Le Livre de Jehan Boccasse De la
louejige et yertu des nobles et cleres darnes; le 6 mai, Le Traîné très plaisant et récréatif
de t amour pa fakte de Guïsgardus et Sigismunde ; le 10 mai, L' Art et science tle Rhéto-
rique pour faire rigmes et ballades, par Henri de Croi; le 2 juin, La Légende dorée
de Jacques de Voragine, traduite par Jean de Vignay 1 j le 8 juin, U Arbre des
Batailles ; d 'Honoré Bonn or, prieur de Salon en Provence- le p juillet, )e
3 1 août et le 10 septembre, Les Croniques de France en trois volumes.
L'exemplaire de Ja Bibliothèque nationale,
qui a apparteun au roi de France, est exposé dans
les vitrines de la galerie Mazarine. Il est imprimé
sur vélin et orné de i 7S miniatures et d’ornements
variés. ï.a grande miniature de la première page
représente Charles V J J J agenouillé devant un prie
Dieu. Saint Louis, debout derrière lui, Je touchant
d'une uiain à l'épaule, lui montre la cour céleste
réprésentée dans la partie supérieure du tableau,
Àndessous, égalemeut à genoux devant son prie
Dieu et entourée des dames de la cour, la reine
Anne de Bretagne regarde vers Je ciel.
LA RB K F DES BATA i U ES
1 * An (an explique h son Souverain Tallègmk des diverses efmm soaa/ex
représentées dam TÂrine des Bu tailles
lïîccmpittirc du roi Charles VIJJS imprimé sur vélin,
' Bibliothèque Nationale,
Les pages intermédiaires sont blanches
Les pages intermédiaires sont blanches
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE ÉDITEUR 461
L exemplaire royal de U Arbre des Batailles, que nous avons mentionné plus
haut (voir p. 442)> est imprimé sur vélin et enrichi d'ornements, d'initiales
en couleurs et de 1 18 miniatures. On y remarque, an commencement, la
grande peinture que nous venons de reproduire et qui représente l’Arbre dit
des Batailles, au pied duquel est Charles VIII, à qui l’auteur paraît en expli-
quer (allégorie. Nous donnons ci-dessous le fac-similé de I achevé d’imprimer
du volume, qui est au nom d’Antoine Vérard :
fcy fini fi (eîmeintitiiftfatSw SeaftaÈarf&e impdtnt
apar^fcSm-io^e
patarttÇomcScrarS fffiraircSemoticSfaparie fuek
porîf noflteSama fertfe ttjtte faint itÿat) feuagefi/frou
au pat aie au pzeminpittiadmant fa cÇappeffe ou foij
cQantt fa fetf p:*fî6me.
Plusieurs des livres que nous venons de citer sont ornés de figures sur hois
qui passaient d’un ouvrage à l’autre on étaient souvent répétées selon que le
texte s’y prêtait, L’illustration devenait disparate.
Tout en vulgarisant le livre français, Vérard était soucieux de sa forme.
H le présentait aux masses, dans son ensemble, par le côté attrayant de l'image,
sans se préoccuper autrement des petits détails qui finissaient par lui échapper.
A mesure que .sa production se développe, on voit dans ses livres des planches
peu soignées, taillées hâtivement â gros traits, qui contrastent avec d’autres
plus artistiques. Vérard a du employer plusieurs dessinateurs et plusieurs gra-
veurs plus ou moins habiles. II a ramassé aussi nombre de bois de mains dif-
férentes, qui avaient illustré les livres de ses confrères et qu’il adapta ensuite
aux siens. C’est ce qui explique le manque d'uniformité, les inégalités et les
répétitions qu’on remarque dans ses livres à partir d'une certaine époque.
Artiste déterminé au début, il devient un industriel. Soigneux, surtout en
sa qualité de calligraphe, de la régularité de ses lettres gothiques, dont il
avait adopté pour ses textes un type préféré (celui de la grosse bâtarde de
Pierre Le Rouge), if visait surtout au coup d’œil. Les titres en caractères typo-
graphiques ordinaires ne lui plaisaient pas. II lui fallait, pour ses livres, des
initiales de début historiées et de fantaisie, avec figures grotesques agrémen-
tées de traits de plume avec boucles, comme en calligraphiaient les copistes
et les enlumineurs. S’il voyait un de ses confrères employer une grande lettre
historiée de tournure originale ? il se ['appropriait ou la copiait.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
462
Outre les lettres de son propre fonds, on voit passer, en tête de ses livres,
les grandes initiales fantaisistes de Pierre Le Caron, de Jeau Du Pré, de
Guillaume Mrgnart et d'autres*
An besoin, Vérard composait, en lettres imitant celles des manuscrits, les
titres de ses éditions qn il faisait ensuite graver sur bois* C'est ainsi qu'il a
tracé lui-même et signé de son monogramme À V, placé entre deux traits
de plume formant paraphe, le titre des Cro niques de France :
L'initiale de débui, à têtes grotesques, appartenait à Pierre Le Caron, qui
s en servit le premier, en 148^, dans Les Fais Maistre Alain Chanter * {Voir p* 75*)
LANCE LOI DU LAC
Mhihinn? Au pralarrue } npmnirant un Ctmrmû
!\ot , <pti assiste à la lutte clans une loge sure levée , a gauche ,
reçoit je livre des a ut in S de Verard , l'éditeur.
Exemplaire rfu roi Charte* VIII, imprimé sur vélin.
lïilili minette Niifitïtiitlc. .
ifm aiiff- ( ; u.v> mi- * v :-
ill'iK !??
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i ! .Xjt» ,- ' /t w§É t\ J' i \ t \yi h ■n '.' 1 J>\\ i.\vki,v.t j 'A » ' ï v m a \ \ \ çrç'V'i
fflEp' ■ y-Mv .
iïi u b 'fiiîftrrmi
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■ &t rtomcK
Oucmge 0a«ff no6fc
ente craignant ïe fixant r fî:e c ütcup^d
rm ta Çcquterf p centrer aw^: a ffaufF®
atfotipottf quop te tÿeuatiez paoarfBjd
icqücfngfïpomtëqrSu^iiFrrtticcu^^!
Les pages intermédiaires sont blanches
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
463
Vérard a dessine également, en lettres imitant la calligraphie et avec son
monogramme, ie titre du roman de Ltinceloi du Lac , tju’il a fait imprimer, en
i494i eri trois volumes in-folio.
La grande lettre L majuscule du commencement, gravée sur bois, appar-
tenait au matériel de Jean Du Pré, qui l’avait employée dans l’édition de
La Légende dorée publiée le 10 mars 1493 (v. st. ) , à frais communs avec
Bocard. (Voir t. I", p, 2.68-269.)
La miniature reproduite ci-contre, qui représente un tournoi, se trouve
dans le premier volume de l'exemplaire royal imprimé sur vélin. C'est un
des plus beaux ouvrages de Vérard.
Vcrard a dessiné lui- même des lettres calligraphiques de plus petites dimen-
sions, qu’il fit graver sur bois pour les mettre en tête des chapitres et princi-
pales divisions de ses textes. On en trouvera ci-après des spécimens.
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE ÉDITEUR 46;
LETTRES ORNÉES D’ANTOINE VÉRARD.
I ER1B- 1JTIC1HI.LÏ.
466
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Un seul imprimeur ne suffisait pas à Vérard au moment de sa grande pro-
duction. Ce n est pas Jean Morand, lequel paraît avoir été son imprimeur
attitré de i4pi à i4p7> qui a pu lui imprimer tous les livres parus à son nom.
Toutes les éditions de Vérard ne sont pas exécutées avec le gros caractère
de bâtarde qu'il avait dépose dans l'atelier de Jean Morand; il y en a d’im-
primées avec les caractères d'autres imprimeurs. À notre connaissance, Vérard
s'est servi tour â tour des presses de Jean Du Pré, d'Antoine Caillaut, de Pierre
Levet, de Guy Marchant, de Pierre Le Rouge? de Pierre Le Dru et Étienne
Jehannot, de Couteau et Ménard, de Pierre Le Caron, et de Jean Dnart.
L'activité de Vérard dans la production du livre illustré a été considérable.
Après l’avoir beaucoup soigné dans le commencement, il le traita ensuite en
marchand, plus occupé de satisfaire au goût vulgaire du plus grand nombre,
se réservant d ailleurs de revenir à la miniature dans les exemplaires tirés sur
vélin et destinés aux princes et aux têtes couronnées.
La gravure sur bois servait alors d'esquisse à l'enlumineur, qui combinait
les tailles avec les effets de lumière â produire par les couleurs. D’autres fois
c'étaient de véritables miniatures qui étaient substituées, sur de nouveaux
dessins, à l'image première. Vérard travaillait lui-même à ce complément en
se faisant aider, dans cette tâche délicate, par les artistes les plus en renom,
tels que Jacques de Besançon, Jean Bourdichon et autres.
Les exemplaires royaux des livres édités par Vérard sont parvenus en partie
jusqu'à nous et sont conservés aujourd’hui à la Bibliothèque nationale.
Celui du roman de Lancelot du Lac présente une particularité intéressante.
Il contient une dédicace en vers adressée au Roi, imprimée sur un feuillet
séparé et placé en tête du premier volume, qui ne se trouve que dans cet exem-
plaire. La première grande miniature du prologue, que nous avons reproduite
ci-dessus (voir p. 463}» est décorée dbme riche bordure fleurdelisée aux armes
de France. Au fond du tableau, on voit deux tribunes surélevées. Celle de
droite est occupée par les cinq juges du combat en champ clos, et celle
de gauche par le roi Charles VIII, auquel Vérard fût hommage de son livre.
Vérard est ici représenté en plus petit, avec le même visage, le même costume,
la même attitude que dans îa miniature du manuscrit de Madrid et la
grande peinture de U Ordinaire des Crestïais (voir p. 395); d n'y a pas à se
méprendre sur cette identité de personne. Le texte proprement dit com-
mence par une grande miniature qui représente la bataille entre les rois.
LANCELOT DU / 4C
Lit RrifruHt' tant Es Rois.
K?it‘iiï|ïlaii-o J ll roi Charles VIII. iiiifiriiiu' sur \tiii n
J^il.ilii.>[Jiè4'jHe NhiTiOnalt. ■
Les pages intermédiaires sont blanches
1 &
[ÏÏSfcy çSmence Ce jJmferSofuttie Sfii
fflBfe r5fce f3cefot 9u faeo u if fratV
cte pniteremtïf .comment <tps fa moîÉ
lOterpfiSiagotjtepSu royaume & fo
gresjïapsfamoitaramBropSe fape
tite fîiefatgnefrroy cfauîasSe fa tee
te 8efe rtc rtwtw guerre contre feiPoy
6«n 9e (ïertotc et fe #0 y feoort Segan
nés faut quetffes &ef'0ertfaSefcur6
terres.
tjV3
Les pages intermédiaires sont blanches
ANTOINE VËRARD, LIBRAIRE ÉDITEUR
467
Nous reproduisons ci-contre la grande miniature de la Table Ronde, autour
de laquelle viennent se ranger douze preux chevaliers armés de toutes pièces
et portant chacun leur écusson en forme de boucher. Le roi Anus tient
le haut bout de cette table. Outre les initiales et les bordures en or et en
couleurs, l'exemplaire de la Bibliothèque nationale contient treize grandes
miniatures, dont les trois que nous donnons (p. 463, 4^7 et 4 69) sont des
échantillons, et cent quarante autres petites’.
Dans le Boccace, Des nobles et dires Dames, du 28 avril l 493 , dans V Arbre des
Batailles , du 8 juin de la même année, et dans Le Joumicd , du 27 mars 1494
(1493 v. st.), reparaissent quelques-uns des bois de l'édition du Chevalier
délibéré, d'Olivier de La Marche, datée d’aout 1488.
Ce dernier livre, composé de 72 feuillets in-quarto, dont nous reproduisons
ci-après la dernière page en fac-similé avec son achevé d'imprimer, est extra-
ordinairement rare. O11 le chercherait vainement dans les bibliothèques de
France et d'Angleterre. II n'en existe plus, à notre connaissance, qu'un seul
exemplaire, celui de la Bibliothèque impériale de Vienne, qui provient de
celle du duc de La Vallière, dispersée en 1783-1784. Le nom de Vérard 11’y
parait pas; on n’y voit pas non plus sa marque, mais on y lit que Le Chevalier
délibère a été imprime à Pans sur le pont Notre-Dame, a L Image Saint-Jean
L Ewiugèliste , ou au Palais, au premier pilier, près de la Sainte- Chapelle. Ces
deux adresses sont celles de Vérard; et comme il est constant qu'il n’a pu
imprimer ie livre aux deux endroits à la fois, 011 d’ailleurs il n’avait pas
d’atelier typographique, mais bien deux boutiques distinctes de librairie, nous
avons encore là un exemple de ces suscriptions complaisantes dans lesquelles
1 Le roi CJi arles VII I possédait im autre exem-
plaire de L&iceht du Lac. Dans (es Cempîes des menas
plaisirs des armées on trouve men-
lion H en 1 4? 1 ) de [’af&t de ce livre : <* À Jehannou
Carcqu.in , libraire, deniourant à LyonH la somme
de six livres tournois à luy ordonnées pour deux
volumes du livre de LànCki.oi que iceNuy seigneur
a prins ei .ichapiez. Pour ce icy par vertu dudii
rooile cy devant rendu ei île sa qiiiaauce aussi
rendneH ladite somme de vi [. t. « (Archives natio-
nales, KK 76, foi. Icl v°. \— Celle édiiion en deux
volumes ne pouvnii être que la prem ière de 1 488 ,
dont le premier volume a été imprimé par Jean
Le Bourgeois, à Rouen, ei le second H avec les
mêmes caractères, par Jean Du PréH à Paris. Cel
exemplaire sur papier, doni (es figures n ont pas
êiê enluminées, doit èire celui qui porte h coie
V à L Bibliothèque nationale, avec [e timbre
Bibùetheca Rcgh, — Janon Carcan on Carcliain,
imprimeur à Lyon H avait imprimé, le 1 ^ novembre
i 487, tes œuvres de Burid.m , vendues à Paris
sur Je pont Saint- M icJi el, à l'enseigne de Samt-
Jeaif-Beytiste. (Voir 1. K, p. 1 ■) H probable
que Carchain avait conservé des relations avec
Paris en îigi1 . ou qu'il y avaii encore une bou-
tique de librairie tenue par un facieur, qui devait
être Michel Le Nuir, établi à celle adresse depuis
i48) au moins. Voir t. I“, p. 4^3. note 2.)
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
m
Vérard est indiqué comme imprimeur, randis qu'il est avéré, pour nous, qu'il
n'érait qu'édircur. Le Chevalier délibéré > du 8 août 1488, est imprimé avec la
bâtarde française de Jean Du Pré. Les figures sur bois dont il est orné sont
très remarquables. Elles reparaissaient toutes, en i4<?3i dans une édition de
même formar imprimée par Jean Lambert. Nous en avons donné des spéci-
mens dans le chapitre consacré à cet imprimeur. (Voir p. 222 et 223.)
igtj fcntmqfcSe ma petifw
@faupape8am(efop
0t «f(e queff * commence*
Soinf queffa foi! aefjeuee
2fu pioffîï Sef oue et 8 emoy
(t^fîumemmimeSefcp
pour eftreSe tiffre parc
fecÇcuaflEr8eÉi8cfe
£efrattt£fufpaffatffai;mtf
Quatre ccne quatre etfrcpô
Stxnfp que fur fa fîi; Sapurif
Que fruit effeij foi; eçif
j&t que feffe faitfes eppfm
2fu ffiey fait pime en feue en&of J
2D* ceufy a qui if eff offert
parceftupqtd font a foufférf
©ppfirif fccÇeuafinrScftPercim
pumeapariefe^Ui^iourîDaoufftntf
quatre tfe quatre SJmgeftÇupf furfe
pfrnoffrrôameafymaige fainct tejJS
feuan^fifte/ouaupafcpe au piemter
piffiet empie6 facÇappeffc/ou fri) cÇ3/
tefa meffefrmeffctgntutefeô pze(t8fe
Vérard avait pour clienrs le roi d'Angleterre Henri VII et Charles d'Or-
léans, comte d'Àngoulême, père de François Ier. Pour ceux-là, c 'étaient encore
des livres de grand luxe sur vélin et enrichis de miniatures, qu'il érait chargé
de fournir. Les exemplaires ayant apparrenu à Henri VII sonr conservés
aujourd'hui, en majeure partie, au Musée Brirannique, On a retrouvé dans
les compres de l'argcnrier, c'esr-à-dirc du Trésorier du comte d'Angoulême, la
norc des livres fournis à ce monarque par Vérard, avec de précieux dérads qui
ont permis d'identifier les exemplaires encore existanrs à la Bihliorhèque natio-
nale. Vérard fit plusieurs voyages de Paris au château de Cognac pour porter
LANCELOT DU LAC
Les ( hey/fiiirs de la Table ronde.
Exemplaire du roi ChaHes VUE imprimé sur vélin
Bibliochttjiie NauoiuJc. I
Les pages intermédiaires sont blanches
k4\* r .4*. «A» A 4» 4
3f Sofîrc frefÇmnfifetf ttffoGd/"
©fifrïfrrâf ^ peu frs triupÇaffiEÎ
cf gfWeufee oeuuree que fcet
motrc. j^rofrrc frefçtuitKeCT ttrfopcij
f5ffcttitffc«raf^ïtmt(ifoii?gc^êo?m0
twftt$oii&te $ fouuewujfriçue* cÇicf ©e
foute rtoflfcffc J c^ctiaffri^ÆÇajf^ 0utft
cfme fëceiuî fccftrefïrî roy S fvâte, HffEfl
^ iofîre eÇeuafertuj: cûtiitttge f ©eeieu
HSatiTafw fommee f noflfee cÉîe
uaftere anaennement firent ep
faitQecÇevLctfetkacqittttiitcq frure
ce foumgee (i gfoiw Se perpefueffr me*
Les pages intermédiaires sont blanches
ANTOINE VËRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
469
lui-même ces magnifiques volumes. On sait le prix qu'ils coûtaient, et l'on
connaît exactement le nombre de grandes et petites miniatures dont ils étaient
décorés Parmi ces livres figure l'édition du Grant Boece de Consolation, qui a
été achevée d'imprimer le it? août 1 494 pour Antoine Vérard et dont le titre
est reproduit ci-dessous avec son initiale grotesque ;
t jrant boece
De confoiacton
mutuellement
tpwme a pans
Cette grande lettre à faux visages calligraphiques se trouvait l’année précé-
dente chez, l’imprimeur .Jean Lambert; elle était placée en tête d’une édition
du Chevalier Hclikrè, L’exemplaire sur vélin du comte d’Angoulême est enrichi
’ Le compte original esta la Bibliothèque nationale (Ms. fr. , n° 88 1 5 , fol. 317 v°). Il a été publié par
Senemaud [Archives du Bihiwphtte, 1 8 } y, p. 1 7 1) et par À. Bernard ( Bulletin du Bibliophile, 1 S6o, p. 1589).
4?o HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
d'initiales en or et en couleurs, de six miniatures et de bordures. La minia-
ture reproduite k la page suivante est celle du premier livre.
On connaît de cette édition deux antres exemplaires sur vélin, décorés
de miniatures et semblables à celui-ci. L'un d eux, qui est l'exemplaire du roi
Charles VIII, fait actuellement partie de la collection Eugène Dutuit, de
Rouen. Il est décrit dans l'excellent catalogne rédigé par M. Edouard Rahir1.
Comme le fait observer ce dernier, les miniatures ont été mises à la place des
planches qui se trouvent dans les exemplaires ordinaires. Les sujets traités par
J'artiste ne sont pas les mêmes, mais il est à remarquer que les figures sur bois
déjà employées par Vérard ne se rapportaient guère au texte. Il y a six minia-
tures dans cet exemplaire, comme dans celui de la Bibliothèque nationale.
La dernière représente un jeune homme debout, portant une aumôniére sur
laquelle sont peintes en or les lettres ] B. Ces initiales peuvent désigner le
miniaturiste et se rapporter à Jacques de Besançon ou a Jean Bourdichon,
artistes de I entourage de Vérard, éditeur du livre.
L autre exemplaire, qui est celui du roi d'Angleterre Henri VII, est con-
servé au Musée Britannique de Londres. Il présente cette particularité, que le
nom de Henri VH a été substitué â celui de Charles VIII dans La seconde
ligne de la dédicace imprimée qui contient encore d'autres changements, et
que la date de l'impression a été effacée. Comme dans les antres exemplaires
sur vélin, les divers sujets traités dans les miniatures sont différents de ceux
des exemplaires ordinaires sur papier.
Cette traduction de Boèce n'est pas celle de Jean de Menng, ITin des
auteurs du Roman de la Rose; elle a été faite par un anonyme d'après la
paraphrase écrite en latin par Regnier de Saim-Trndon.
Imprimée pour la première fois à Bruges, en y 477 y Par Colard Mansion,
Vérard la réimprimée en i4p4, en y ajoutant la dédicace royale.
Vérard avait dejà publié, k même année, La Bible des Poires de métamorphose ,
par Thomas \VaIIeys, datée du icr mars (v. st.), le mystère dramatique
de La Vaigmce Nostre Seigneur Jesu Christ , daté du 6 mars t 4 5? 3 (v. st.), dont
nue édition est datée du 28 mai 1 4 9 1 ■ Antoine Vérard publia encore, le
10 mars 1 49 3 (v- st. ), VOrloge de Sapience, de Henri de Sews ou Smo.
Le 23 juillet 1 4$ A j moins d'un mois avant Le Grant Boice, Vérard avait fait
L# GflffcctifW Dîtiuh. Livres et manuscrite; Paris, Ed. Rahir et i in folio {p. ^3 , nft 1 ) 4)-
Une reproduction en noir de U miniature dit Ve livre de Bocce accompagne cette description.
Les pages intermédiaires sont blanches
mm
tpcommciKe a>occc foijpjemr &
p manière ©e g^rtfojriectjme'/
1 1 ee ef et) pjofee compr te et txanffate a
fa con| ofatiot) Sce Scfofe^ et a fa tétras
ctaftonSeceufrqur trop fi aSffrtSenf j
cmpefc^cnf ©ce tftene fnnpo:cfj'G^ia
<Qt en cefïtit p;emurr meta patfe Éoece
cd me ^ommcSotcrtttrrfojeSefbfc-g»
Les pages intermédiaires sont blanches
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
471
imprimer pour son compte le Livre d’ Amours dont nous reproduisons (c titre et
in dernière page. On y retrouve U grande lettre de La Légende dorée de Du Pré,
imprimée par ce dernier trois mois auparavant, en mars. (Voit 1. 1", p. 26%.)
t&ptffr pettfîtouProc gdfafÇee
ÊEé te moÿcqiqueijfîfïfa maqatixiïç
que Sotts tarte) Stafme
<gf que fe mortS? Btafm
t&$ffe put» que atuft aèuienf
<£)a£af|ee fêta fa femme
<gf o6ft0etae coqj» ef orne
&6tetj fatmetef fan» 9iffame
<gtj ce point faireSouBcorntienf
l&armoumopeuafnftfeteç
Stuart» enfem6fe (iotmeffemeuf
SBjate ape$memorce&emop
£un0 anec fauff te 9emoute?
4fme» fung faufreef gonnow?
àmfiqneauejpiomfSfafbp 1
Æ* ptefenf ftatcfe 9amoate mfrfuffe
p<ïp8 tïïe fut «cÇeue De impnmet fejfjim tout
t>e tutffef^if fcfcfcfc quatre Sm^quatot
SepoutanfflomeSetOïè marchant flatte
9emoutanf a part» fu» fe pouf nofïre 9«
me afpmaÿefatnfteÇat) ffnangefffïeottatt
pafat» auptemtet ptfterèenantfa cÇapeffc
oufetjeÇaufetafflejfe 9emeffetgnem»Grà
pwffoetw
Le 4 novembre i4p4 parut l’ouvrage de Boccace, Les Nobles malheureux,
in-folio avec figures sur bois, traduit par Laurent de Premierfaict.
Vérard publia, en 1 4po et 1 49 - , deux éditions de L’ Ordinaire des Crestiens.
Il en donna en i4ÿ4 une troisième édition, dont le titre est disposé en une
seule ligne de majuscules gothiques :
Bova&wifte is>e$
L1 édition n’a pas de gravures* mais l’exemplaire de Charles VIII est enrichi
de vingt miniatures faisant partie d’un meme nombre de larges cadres qui
couvrent la marche extérieure. La première* que nous avons reproduite plus
haut (voir p. 395), représente Vérard offrant le livre au Roi.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
472
En ] 495, on a de Verard Le Romani et Cronigue de Clertadus et Mdhuiicc roy
d* Angleterre (8 mai), dont le seul exemplaire connu est passe en Amérique,
La Vie des Pères en français* une autre édition de U Ordinaire des Crcsùens et Le
Miroir hysmriai* de Vincent de Beauvais y en cinq volumes (achevé .seulement
le 7 mai i 4 Le 20 du même mois, il publiait encore une édition in-folio
de Aa Légende dorée:
Httionmax et fbwenrfefc Sien ùpe#
xetout U fit
ne (i toute fa couzt tefefîieffeSc paraîne
cefte acÿtute 5e imprimer ajîxwrâ ctfle jî
fente fegenbe ar> francote* ftppaout 5e
map.mrampp^pISLpûat ^utÇoinefie
tarît ftfaûiteÇmQmatit a paris fur ftpAt
nefhe Samea fpttiage fûintteÇaç fiuari/
Qefifle ou au pafaie au premier ptffter 5e
uant fit tjïapeflfÊ ou on t0ante fa meffe 5e
meffettfaeure ft 3 pje/îbene
Le titre commence par une grande lettre L grotesque copiée sut celle des
Crouiques de France de 1 4 5? 3- (Voir fac-similé, p. 462.)
% fegmbcfcKt tijfcancoietmpïtmc
a parie*
L’initiale est coupée en haut, et une partie des boucles sont raccourcies.
Le poisson à bec d’oiseau qui pince le memon de ia première tête est sup-
primé; la planche poric en outre la trace d'une fêlure longitudinale.
pfrrffc' mi , m_ • * •* ' - M
fîrrsî-M^ü wiftiCi-. | vmefjt>rcafrl»tfr w-
fc ? tr/ç. : .*mfr çpatytiie S r r..-i % m-pet ; rrü tf apiv >t'. •*
euvtf Êtetoute faérno:fïc^nffîfftJu^u;fp?:£lfJîïçiï piHfit f: v
rit foif fomurui vt > e a u eu f et f n c r?:f f t (W firuf tt tù r
femprr^wri?
LW*/)/,\M/iî£ /)£$ CHRÉTIENS
tffri ap^ .5’. s :'
tfio^irÿerrtcb i? C- ■ , ,
lvlM'HOM DE Ui O - |
ôîijÿmîerHfïfr 5'(L «
,*7ïrfft fetv=Ktf :>,
Dernihe page avec la marque et le monogramme /le Vhar/L
Èxctiïp]àï|x du roi Charles VIII, imprimé sur vc'Iin.
(îiîhEioliiè^iii Nationale/:
;y rti ïy? î<M ' v I K.-'. VQ
« •!« V ai .1 / n*» ; ( r >+>•■ ( ^ <
4 If . • * ■ iv 1 .fc?. »M a (. cj ^ nr. . ; r[ir ,
f • JIM c4l ;vn 1 j ilaii .T(’ <//> C.;t. <•• r /?
\ r c.ï B< s,. : iM | ■ . ï*m ^ adiv uif/mcMï
n> t'uir.jOji 'f fofio
i afj >
• V ty ' 1 ! 1 I I 1 : I ' VJ 'r ai '\ Il
r,. I iV -r/,
iŸ' ftfiv ÿc ftfÜi MH
fffWt é fl| \>HLyCî ^
sM ®$pH ! i r.^uit f ' i.ét^arac^
** •- :•• x . ’ïp
/ AV V T\ V\ ;> l'\ (\ A ÎU t / \ < V tt f A
frrf iv/ 1 y *•* '!f \vnvt , £*r*.-
iôi.:
Ha <\mnfe
pet0e$ p foi ntte (i mtieu tdfeffiot) pcidSie et te5oo6ter te a
§02ti6feepemeeQgfeter)feimeefpetâce$epouoit}iuemta
ta f refgfc:tett(e ppaigme 5e pa5te mopermat fap5e{l5e ne5t
cÉioïj 5e f ouf e (aBenoifte t finit e auqiiefpere fit) (ï famÉ efpe
rtf fort Sonnent^ gfotteflu rief et et) terre ejc Çoc fiait nue et
fefnper4metj.
^mpntae a parte fa# mifarrr. nouante quatre, fèonr au
fÇotfie 2rrarî> Æitfiatre Êèmourartt i paris fut te pSfno <?
fhe Sam a fumage faît (eÇat) fett3gefifïe / on an patate
rm pmter pifter Éèu3f (a rflapeffe ou ot) rflantefameffe S
meffrÉpeure fte pjrftÇene.
Les pages intermédiaires sont blanches
ANTOINE VKRÀRD* LIBRAIRE-ÉDITEUR
473
Le volume contient une fouie de petites figures sur bois qui ne sont pas
dans le style habituel des i 1 lustra tio ns de Vérard. U Adormitm des Rnis Ma^ts est
copiée sur les Heures de Jean Du Pré.
3|ttf «pjetatiotj Sefrpi'pSaine Æejotb*5ii|«fMBt(Wfl|ïw'i|.-
no(îrefn,grtEUt3]t'fitf0jijî. ^
Æfgrflùefeftltod tictfcrine.
UltHWlLE.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
474
La Conception de la Vierge, appelée 1‘ Assomption Nostre Dame, et la Légende
de Saint Jean Porte-Latine, patron des imprimeurs, sont représentées par des
gravures de moindres dimensions. Cette dernière illustration est executée
presque au simple trait :
iTfgtnîic fit (oit itÇay porte ftifitj.
3D e (offmvtion nofîre famé.
Le 20 juin 1496) Vérard a publié une nouvelle édition de L’Art de bien
vim et de bien, mourir, avec le même texte et les mêmes illustrations qu'en
1492, et, le 30 septembre, un Missel de l’Eglise de Paris, qu’il a fait
imprimer par Jean Morand. (Voir fac-similés, p. 213 et 21 4-)
En 1497 paraissait Le Trésor de la Cité des Dames, par Christine de Pisan :
rfuettfet fjrjtfi;.
Cp finifï te tttfot Sf ta cite Ss
9amee fe(ct) 9amer0ji(îtfie
prime a parie fe-SiiMoucSaoufi
SQit qualité rrne quatre Zînqty
rîjrSij.püUtâncÇomeSetarSfif-
61 a ice 9 emou ratif a p acte fut te
p5( tiofïw9 atne 3 fymaigefaïct
JeQat) (eaangetifîe/oa au pafata
au piemiet ptfftei 9rudf fa cÇap
peffr ou feij cÇâte (a me (Je 9 ettief
fteure (ce pjeffôftte.
Le Trésor de la Ciré des Dantes selon Dame Christine se termine au feuillet lxxiii.
L’achevé d’imprimer, au compte d’Antoine Vérard, est daté du 8 août 1497.
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE ÉDITEUR
475
Suc le titre, on voit reparaître la lettre à double visage grotesque dont Pierre
Le Caron, un des imprimeurs de Vérard, s’était servi le premier, en 1 4 8 p ,
pour une édition des Fais Maistre Alain Chartier , notaire et secrétaire du Ray
Charles VIe. (Voir fac-similé, p. 75.)
Dames
telôDame crtffrnc
Nous leçons observer, en passant, que cette mitrale doit être le bois original
de Le Caron, car la copie qui en avait été faite venait de repasser, en parue
coupée et fendue, dans Lit Légende dorée dti 20 mai 1 et était trop dété-
riorée pour pouvoir servir de nouveau. (Voir p. 4 72-)
Le 12 août 1 Jean Morand, imprimeur rue Saint -Jacques, h V Image
Saint -Nicolas } achève pour Vérard I impression cfnn Manuel 011 Rituel tic
l’Église de Paris, déformât in-quarto. (Voir fac-similé, p. 21 4-)
Le 1 5 septembre paraissaient Le Gouvernement des Princes , Le Trésor de Noblesse
et Les Fleurs de Vit 1ère le Grant, en 1111 volume in-folio à deux colonnes de
34 lignes, lesquels trmete est il dit à la fin, ont este imprime^ a Paris par And toi ne
60 .
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
476
Vérard. C est encore une de ces déclarations à double entente on mensongères
comme on en trouve dans les livres de cet éditeur. Nous ne nous arrêterons
pas davantage h en discuter !a sincérité. Le 20 novembre de la même année,
on voit encore paraître une Légende dorée eu français, au nom de Vérard \
En 1498, le 8 mai, Jean Driart, imprimeur rue Saint-Jacques, à l'enseigne
de Trois Pu celles, achève pour Vérard Victoire de la destruction de Trope la Grant,
mise par personnages , par Maistre Jacques Milia, licencié ai loix. (Voir fac-similés,
p. 330-333.) On retrouve, dans ce volume, les bois de ia première édition
de ce mystère dramatique, imprimé en 1484 par Jean Bonhomme, devenus
la propriété de Vérard et qui étaient passés dans ie César de 1485, exécuté par
Pierre Levet, et dans celui de 1488, imprimé par Pierre Le Caron.
On ne connaît que trois exemplaires sur vélin de cette édition. Dans fun,
qui est à la Bibliothèque nationale, les trente-deux figures sur bois dont il
est illustré sont enluminées en or et en couleurs. Un second exemplaire se
trouve au Musée Britannique, mais la date et le nom de fimprimeur ont été
effacés, comme dons la plupart des livres que Vérard vendait en Angleterre,
un certain temps après leur publication en France, et qu'il faisait passer
ainsi comme tout nouvellement parus. Le troisième exemplaire, après avoir
passe successivement par les bibliothèques de Charles de Castelkn, abbé de
Saint-Epvre de Toul, de Le TeJlier, de Gaignat, du duc de La Vallière,
de Mac-Carthy et de Soleinne, est actuellement conservé dans la collection
Dutnit, à Rouen. C'est un superbe livre qui a été décoré et miniature avec
le plus grand soin
Le 1 5 octobre paraissait une troisième édition de U An de bien vivre et de
bien mourir ; la meme année Vérard publiait La Vie et les Prophéties de Merlin,
en trois volumes in-folio.
L'année suivante commençait par Jehan Boccace, De la Généalogie des Dieux,
imprimé nouvellement h Paris Lan mil cccc quatre vingt £ et dix huit, le nafvicsmc jour
de Jhrier, pour Anthoine Vérard, libraire t démontant a Paris sur le pont Nostre Dame .
Cette date correspond à 1 499 (n. st. ). C’était un beau volume in-folio à deux
Le seul exemplaire connu de cette édition se leur (Céret, imprimerie L. Lamiol), 1897; in 8°
trouve à h Bibliothèque de Perpignan. Voir Cafa- (iV* 77, p. 72).
bgnt Aes hicimûbks de l.i Bibliothèque publique de 1 Une reproduction en noir de ia première page
In ville de Perpignan, par Pierre Vjdal, corner- du prologue a été donnée dans le catalogue de la
valeur de la Bibliothèque; Paris, H. Vfeher, edi- collection Dmuii (p. i$4): ouvrage cité.
ANTOINE VÊRARD, LIBRAIRE ÉDITEUR
477
colonnes de 45 lignes par page pleine, orné de figures sur Lois dont plusieurs
avaient déjà paru dans Je Boice de 1 4ÿ4 et dans d'autres livres.
Ce fut ensuite ie tour du Piierinaige de l'âme, par Guillaume de GuiHe ville :
JE fpefirotfltçte*
<Cp 9efttoire fînSrrr/ù* cdtte feo perdre; 9e
tome et fatQat) efcrrpt 9e mot a mot ,
foje fisflfîfî pont efcrip:e et paie firiSetefte commettra
ainfi « paefér an mge être Sifï et& ie tteSie oitr^a peferitj
qtti tant fift/&ift/nepettfaft autant Qettiaufjccdinecefïuytp
<gf cSmrftca a ta complet tou f ce que te 0 mye fa it 9tf et penfe
en 9ifant Jfamnfi fait tf a omfï9tt ifa ainfi penfe et) temps
fittfcefa&t pout cetfatt) te ne fde nette Siane ne penfay ontfe
cl>ofe fl telXemcnt qutffe tic 9tf 9euont fouef tf fauStetice et fort
guettient effe mtfî a ce 9 ice . 2liiffï te meffrote trop a fe tenter n
feroffa ma c3fu)iotj . Sfyaieîc fautp fat&an otifft fofî c3me effe
patfott/efcHpttoif fout 9c Sont en 6oaf,20ouftme pefa forjef
mpftttcef9ccc<f (InSetefiôainfitneBCafina tnaieic net) peu;
farte auftre tdofc.fEote te euffe Soufenftete ttou ueSng Sot) a6*
uocaf(fe«fîpattopootmop/cattenofotett^9tte pou rto gril t
ponte if ieauoie.Êt touteffaw tfmc fut 9r(a dauffeSotp a eut
8e<j ce fuf ï 6 tetged te icfponStffeet 9eff enSIffe ma caufefe tep
rfamcie aucun 9î0tf,
L’achevé d’imprimer de ce livre est daté du 27 avrit 1499. C’est encore
un de ceux qui portent la mention complaisante : Imprimé par Antboine
Vérud (sic), et ont pu ainsi donner créance auprès de bibliophiles insuffi-
samment informés et faire passer Vérard pour un imprimeur.
4/8
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Nous reproduisons ci-dessous, en lac-sim dé, cet achevé d’imprimer au nom
ci aux deux adresses de Vérard, sur le pont Notre-Dame, a l'Ymaige Sainct-
Je/iaii f Évangéliste, ou au Palais, an premier pilier devant la Sainte-Chapelle :
Cp finiS fc peÉMaiçtQeffameJmpnmea patte fe.jtjrSi/.
tourSaanf.mif.tttt Mi Sinqe.tif - patanfÇornfSf ta8 ff&ot
te Remontant futle pont nopte^amt a fymaige (ainttieftan
CmanqefiÇrlouau paftua au pietmrtpifFiï t Scudf facÇopprf
(eou f en tyantefa tnefle meffttsmite (ce pxfiScm.
Voici encore le fiic-similé du commencement du chapitre relatil à ceux
qui n’ont pas été purifiés par le baptême, les cillants mort-nés : Cy se com-
ph liguent les enfeats mors su? qui sont a l'entrée d'enfer :
fe c3pfatgrK nt &e mf am mas
ntïqutfonta fentxec&enfet,
*Tp^i Êfae Bien f3trtee trt a f rurcujc tae Sofïm pwtpqwop rtc
JL_a«ou0 ofttota Bm Q faffmeBapttfe^etpmgep Qepecfte
otigincfcj atnfttdpatde&pecèeQe petea 8 mm.ti tfôw ^no?
nai30 fait aacüèiC aaffï ito^twirôe fait miftnaf mata aîf f foffl
mee p cignte pour Ce fpifâ tt Baa!tmÿ.& rimn pfaïteo ainftap
am (i paffeme fouftouts tant oufteçfk 3m titofi &e Bouwte
Le Trésor de la Cité des Dames a été suivi d’une édition in folio de L' O doge de
Sapience, dont le seul exemplaire connu se irouve à Oxford, dans la Biblio-
thèque Bodléieunc.
Le 6 septembre paraissait La Fleur des Contmetndeincns de Dicte.
La meme ail née, Vcrard faisait imprimer, pour la seconde fois. Le Misère
ANTOINE VËRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
*79
de la Passion. L’édition précédente était sortie des presses de Pierre Le Drn ou
d’Etienne Jehannot en r 490.
Nous donnons ci-dessous le fac-similé de la fin de ce livre, dont E achevé
d’imprimer a été visifciement remanié avec le nom de Vérard :
£tourffïmmf
Ocfefte.
if a efk gofftppr
futiïixu et) font toui rongte
mart$fnfûrmt
Oluffi Slin fid. comme îtmgta
fuj> Sonna grantcop aucofte
^aibocpe*
% tonoir mCacn) p oôtf cfte
} ptfieiKtt
Æutffaffano
nonfNa tkni« eufm ÿ^aîfTdno
Jîtmrtfcre cefteptee a fupo
Hfeantua
0Ufece|bmmf«( pfugfoi
& otf noue aflaufï quefatntfg
CHej a ftffatift (t at&S_
«Stfanfofî Qtfjkm fetouwa
f ®cmtf paurlfeofr qui 9ouT8ta
4Cac it ne croûte rfnj pour « fait
3<ko*
% Weu gaf fana ttifquau cettoir
^fajdee tant quefopeo et)
Jfp remettent fapic*re
pNrfbJtaefhaT
fttrffOty
fytttlktoii) Sont
marej antenne
3c nç p tue
ëfftÉftfî^ratiSctft^ctfîtaiÿe
2tf<a«itte
Çanfïffaufi mattjrtîrt onnr conrmgc
Grue fort
marcfîanfotinc
3tfc|îflicTj mr/ïitt:
jCflypfle
coipe eft Sont fa tout mfïct*
<&t fe monument Bien ferme
£}uiftra tanfof! conpiras
5&e fowe noofeaufÿ £ fï&nafum
'3t nue
J&ottr otfuter <rap <mer urw
£iuwpacu^pjtw<f“ ffcfïaj
martwfte tFftffc btffct
i&Efafafrmfet)
Haafot) tïfefCeSt efet
fa fermai
3«o0
£cmicnptft
jjfarfar
femtemiflî
ef>^pîo
^otnpajanoo noue %>uo faïffatte cp
J6 arbre 'foue fflaj be fommetf tt
^annanpaa
îfakfre 6wj ffuef tf fauft Griffer
4^4) SoU0 ItOUi El { poitômc Bucwpe
Ditfa quauone eu tempe Æefpaee
fee rtouprt ai BtrfW deript
Æapafjr î&çfcfumfi
îtpons aj if cgffiacfcï .
Otffü) que pa ompofaorç
pmffone meuter meffoua»
^^eumrffmbcfapaflîo^nofîccfriÿf
lefuanfk jfoue a pane Bcrrrruntment
quatre cet» JWtrîKhtftya
biotmpîimar pour 3Uf (Joint Ifcraro
CSfaûe b m u tt afpmage famf kt
ÿfli) feuangefïfle fut U pom noffrt Borne
ou au pafaf$ au ftmx ptftïrr Btuant fa
f 0appt(fe ou oij dfrntfe fameflë Se mrp
TOueure fee pjeffbene
Nous en avons reproduit pins haut (voir p. 2551) la première page d’apres
le bd exemplaire miniature de la Bibliothèque nationale.
Outre les livres que nous venons de mentionner sommairement, d y en a
48o
HISTOtrtE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
d’autres qui sont sans date. Tous les livres qui portent l’adresse du pont Notre-
Dame sont anterieurs au 25 octobre 1 499 ■> jOLir 'b- ne de ce pont. Parmi
ces ouvrages, nous citerons l’édition des Cent Nouvelles nouvelles, dont voici
l’achevé d’imprimer :
CjCp finirent îte £en t nom
netîee nomeiïte eompo feeeçm
citeee pat tiouueffee gerte bepure
tiagaietee etjmiimeee a {Sorte »
&atant$oyne ‘ktavSftSmtt Se
montât apode (nttepont noftte
borne « (y maître (aintfeQai) (mon
Qeîifte on an pafatîan ptemietpiC
fier benât (a ajappelte onorj rfjtm
te tameffe t>e ttieffei$nenie tee pie
ffte ne.
Le turc, en une ligne, débute par la grande initiale de La Légende dorée
de Jean Du Pré (voir t. 1", p. 268), datée de mars 1 494 (ni st.) :
La première édition des Cent Nouvelles nouvelles publiée par Ventre! était
datée du xl\ décembre 1486. (Voir fac-similé, t. 1er p. 4 32.) Elle est ornée
de figures sur bois qu on ne retrouve pas dans la seconde édition.
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
48 1
Les Vieilles des Mors forment un petit in-quarto de 127 feuillets, imprimé
avec les mêmes caractères et un titre en quatre vers qui commence par cette
même lettre L :
Lysez icy les Vigüles des Mors
Translatées de latin en françois.
N’espérez du tout nourrir le corps,
Car ii convient tous mourir une fois.
L’achevé d’imprimer est ainsi rédigé : Cy fuient les Vigilles des Mors tanslatées
(sic) de latin en françois et nouvellement imprimées a Paris par Anthoine Vérad (sic),
libraire , démontant h Paris sur le pont Nostre Dame , a P Image Saint-Jehan P Évangé-
liste. Parmi les autres livres sans date publiés par Vérard, on remarque Les Apo-
logues et fables de Laurent Valle, traduits de latin en français par Guillaume
Tardif, qui est nommé à la fin de la dédicace à Charles VIII imprimée sur
le second feuillet. C’est un petit in-folio de $6 feuillets non chiffrés à deux
colonnes, avec figures sur bois.
L’exemplaire royal existe à la Bibliothèque nationale. Il est décoré, en tête,
d’une belle miniature représentant Charles VIII et la reine Anne de Bre-
tagne, tous deux debout et couronnés.
Le roi est vêtu d’une longue robe bleue, parsemée de fleurs de Iis d'or, avec
un large collet d’hermine. La reine porte une robe de couleur lilas, rehaussée
d’or et recouverte d’un manteau de la même étoffe que celle du roi. Le
monarque tient d’une main un long sceptre de vermeil et reçoit de l’autre
le volume des Apologues présenté par Vérard, qui est à genoux et habillé
de la même manière qu’il s’est fait peindre dans d’autres livres. Cinq hommes
et trois dames de la cour assistent à cette présentation.
Vérard a fait imprimer au moins deux éditions du Roman de la Rose. La
première, avec figures sur bois faites spécialement pour le livre, est exécutée
avec les types de Pierre Le Dru et Étienne Jehannot. Nous en avons donné
des spécimens en fac-similé au chapitre de l’atelier de ce dernier, avec l’al-
phabet des caractères qui ont servi à l’exécution du livre. (Voir p. 25 1-254.)
O11 lui doit : Les Croniques de France , d’Angletem, d’Escoce, d’Esjmigne , de Bre -
taigne, de Gascongne, de Flandres et lieux circonvoisins , de Messirc Jehan Froissait , en
quatre volumes in-folio ; Le Recueil des Histoires Troiennes , par Raoul Lefèvre-,
Tristan j chevalier de la Table Ronde, et Ogier le Danois , duc de Danemarche.
L’édition de La Bible historiée , en deux volumes in-folio, à l’adresse du pont
11. 61
JriPurAlfcrJG *ATtO?iJUÏ,
HiSTQlRK DE L IMPRIMERIE EN FRANCE
Notre-Dame, est remplie de figures sur bois qui avaient déjà paru dans les
romans de chevalerie et dans damies publications de Vérard.
On y trouve d antres illustrations spéciales à l'ouvrage, Parmi ccs dernières,
on remarque l’arbre de la science du bien er du mal- à droite et à gauche
duquel Adam er Èvc sont représentes d'une façon assez originale, an milieu
des animaux du Paradis icrrestre, la pomme en main cl cachant leur nudité.
ANTOINE VÉRÀRD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
483
Dans une autre planche, on voit Dieu le Père, dans sa gloire, bénissant
le monde d'une main et de l'autre tenant le livre de la Bible, Le Saint-
Esprit plane au-dessus du Fils de Dieu, étendu sur la croix toute étincelante
de rayons de lumière. De chaque cote du Christ se tiennent saint Jean, saint
Mathieu, saint Mare et saint Luc, avec leurs attributs, se disposant à écrire
leurs évangiles et k porter la bonne parole sur la Terre :
Voici les titres des livres mystiques ou de dévotion publics sans date sur le
pont Notre-Dame avant 1 499 ■ Lfustrucfion et consolation de lu vie contemplative
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
484
selon fiers Olivier Maillard; La Somme des Vices et Vernis; Le Trésor de Lame; Les
Siiffrages et ora irons des Soi ms et Soi actes; Les Hymnes translatées de latin en français
et Le Miroir de la Rédemption humaine. H est à remarquer que, pendant un inter-
valle de cinq ans, du 20 août i4p° au 22 juin li95 > Vérard n’a daté aucun
de ses livres d’heures.
Sauf ses livres d’ heures et deux ou trois volumes de liturgie , tels qu’un
Missel et un Rituel de l’Église de Paris, Vérard 11’a pas édité de livres eu latin ■
tout le reste est en langue vulgaire.
Le théâtre français est représenté, chez Vérard, par quelques mystères et
moralités, tels que Le Mystère tle ta Passion (deux éditions datées de 1 4po
et La Vengaiice (sic) Nostre Seigneur (deux éditions de 149 1 et l4ÿ4)m*
La Destruction do Troye la Grant , datée de \ 498; Bien ad visé, mal advisé; V H oui me
pêcheur par personnages et Le Mystère de la Résurrection, ces trois derniers sans date,
mais parus avant octobre 1499-
Les livres de poésie ou de matières diverses non datés, mais publiés par
Vérard sur le pont Notre-Dame, sont : Les Fai £ Alain Chartier; Senecqne des mots
dorent La Fontaine de toutes sciences du philosophe Sydrach, déjà parue en 1488;
VYstûire tle Enrudus et Lmrme, rrays amoureux , et Le Martilloge des faidces langues,
de Guillaume Alexis,
Ce dernier ouvrage, composé de 4° feuillets petit in-quarto A 4° lignes
par page, contient, à la fin, ce curieux libellé : « Moy, tomes les choses veues
et considérées, prins diligentcment ancre et papier pour rédiger le vray de
la matière, ainsi que veue et entendue l’avoie. Et quant je eu tout ce fait
et escrit, je l'envoiea à nng marchant après ce qu’il eut la matière veue,
considérée et montrée à plusieurs nobles docteurs, elers et expers en tuote
science; elle estant par eux suffisaument (.de) corrigée, ledit marchant fa
voulu pour perpétuelle mémoire faire imprimer ainsi que vous voie*. Et
demeure ledit marchant sur le pont Notre Dame, à l'enseigne de Saint Jehan
l'Évangéliste, ou au Palais, devant la chapelle du Roy, nostre sire, ou 011
chante la messe de Messeigneurs les Presidens. »
Bien que Vérard ne soit pas nommé, d n'en est pas moins certain que le
marchand dont il est question n’est autre que lui, ainsi que l’indiquent ses
deux adresses. L'imprimeur doit être Pierre Lcvet.
Toutes les éditions que nous venons de citer s échelonnent de 1490 à
1499- Seul, Le Martilloge paraît être un peu plus ancien.
ANTOINE VÉRÀRD, LIBRÀJRE-FDJTEUK
4$)
Après 1499 ^ Vévard s'installa provisoirement rue Saint- Jacques, au carre-
four Saim-Scvcriu. Il publia, a cette adresse. Le Miroir de la Rédemption humaine,
dont il avait donné précédemment une édition* Parmi les iüusiraiions de cet
ouvrage, 011 remarque lu planche qui représente Le Jugement damer
dDuo tt t btua ni & ïeu 6 om (i maufuow ïre mouf uaïe ironf m pafue
§emht nw jugement ïctttie ÏDenfrrerj foimenf ptrrWafife
Jee Bons auro nt pou^ fe ur fi icns fait 5 fD doue H Bot] meut a iefue
0o pe fa ne fu) au de f fa fue $Dua ce iour noue fo it p fie a6fc .
Vérard publia aussi, vue Saint- Jacques, le roman de Beijres d'Anton ne;
Boççace y des Cent N ou relies; Cyron le Courtois; Le Cnmt Vira Clirisn, de Ludolphe le
Chartreux, traduit par frère Guillaume Lemenand, en deux volumes in-folio;
Les Cromqms de France, d’Angleterre, de Sottrgvngnc et autres pays tircoimysins, par
Enguerraud de Moustrelei, en trois volumes; Y Omis S a//} taris nu Jardin de Santé t
4%6
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
en deux volumes; /m xxt Epistres d’Ovide, translatées eu français par Ottoman de
Saiut-Gelais. Ces livres non dates ont paru de j 500 à j 503.
On attribue à Vérard la publication du fameux tournoi de Sandrîconrt.
Ce livre, on ne figure pas le nom de ce libraire, est exécuté avec les carac-
tères de grosse bâtarde de ses éditions. C’est un petit in-folio de ï ï feuillets
seulement, qui porte pour titre : Le Pas des Amies de Sandricimrt. Au verso du
titre, on lit cet intitulé : Ce sont les armes qui mit été /dictes an chasteau de Saudri-
œiirt prés Pantoise, le seizième fout de septembre mil quatre cens quatre vingt £ et treize,
lesquels ont été par mai Orléans , lierait h dé armes de ALausrignrur le duc d* Orléans f renés,
rédigées et mises pai escript. L’impression paraît être à peu près de la meme date.
La Bibliothèque nationale en possède deux exemplaires qui sont imprimés
sur vélin, ornés d’initiales peintes en or et en couleurs et enrichis de dix
belles miniatures.
Non. ai mbuons également â Vérard la publication tlu Livre du Faulam :
itureûufaulcott
îîonSeau efeript Se parte fan 6:3 au
faufeonmet
Mtceffammmt mon
Æ ponte coeur lamente.
Js>3e nuf repoe fouuenirme foHnente
‘Hpâtinup Su fou(8aitt parlement
jbanpemeaSetout efBatemët
©t fp 13$ upe pie* Se moîtSeSemite.
■3 gr3t tegreef mot} refuse me aSft te.
froifine nap qui tât Se Souteurftte.
fozee meft SU Se pfouter têSzemêt
Jneeffâtnent.
3 tiet}^Sueilienemee md entente
ftotre fi grSS ^ cgafhuj tour 5e rente
&ent mille fope ie pece mot} fttemêt
CrSopteflteijque polfoaf papemU
gjïaurap 5amo*6 foie eftve maltSttU
Jnceffôment.
Ali verso du titre, on lit un Rmuteeiu esmju de par le Pendant au Feiidcoiiu'ier.
Le livre est sorti de ses presses certainement avant ]e 20 mai 1496, car on
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE ÉDITEUR
4*7
voit, sur le titre, la lettre à double visage grotesque, copiée sur celle des Fais
Alain Charrier, premier livre connu imprimé par Pierre Le Caron en i
(voir fac-similé, p. 73), grande initiale qui a été employée plus tard dans
La Légende dorée au nom de Vérard, parue à la date de 1496 indiquée ci-dessus,
et dont le bois, détérioré et fêlé, a été raccourci en partie dans cc dernier
livre. (Voir fac-similé, p. 472.) Le second feuillet, qui fait face au Rondeau,
contient le commencement du Prologue déclaratif de la matière de ce présent livre
appelli le Faulcon, qui débute par une grande et belle lettre majuscule historiée
que nous n’avons pas rencontrée ailleurs :
ffütffU P
rologue5ecfa
tattfQela matière
ce efent (iuce
appeffelefmîcd,
-}^ our faire paffrr tffpe aujefei/
tçneuteSameeefmete et Sam ai/
feiïee fôoa&ttete opcntpatfeiSit
$t$mt Se rfiêefiotffeaufyii Sammce
Japmt cepmm m ectxe pat efmptÿng
cm pute cettait) tempe aSuemt et) ftà
ceSeSeupqtaMvtpamouteup . &e{fy
affauotrSnçi Qdnefte çentitfidme <Qt
2ne neS(e SamoifeSGe gefquetpcSSiei)
qutf? fmtoapmaffmt ûmtmUeatët
Vérard a publié une édition française, avec illustrations, du théâtre de
Térence; e’est nn de ses livres les plus remarquables.
Des éditions illustrées du grand comique latin avaient déjà paru à Lyon,
en 1 4p] , chez Trechsel, et en 14^6, à Strasbourg, chez Grüninger. Vérard a
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
488
pu s ‘inspirer de ces precedents, mais il l'emporte par sa supériorité, par la
délicatesse des tailles, enfin par l'esprit et le goût qu'il a su donner a ses figures.
«Faites a l’artiste, dit Renouvfer, cette simple concession de ne pas chercher
dans ses personnages Dave, Drano, Misis et Pamphile de XAndnenm, mais
plutôt Lambert escnyer, Grossart bourgeois, Ysabel damoi.selle et dame Sibille
ostelicrc d'un miracle de Nostre-Dame et vous 11e pourrez qu'être émerveillé
des mines, des tournures et des costumes de ces acteurs l. »
Voici d antres personnages : Thraso, Dorax, Gnaio, Thaïs, Chremes, Nau-
sistrate, Dcmipho, Phormio, Parmeno et Pythias.
partie enfüfuanteefl mon ftreettâanitepfatieüuctiemtief épient
axmes pour attec contienne femme et fa Bame pat amaute ain/iqwec0fte^ng
fiei)pant€nnemŸqeftfi$nePefafç$eçoutaqe*$ztPeceftefofieetïïanitefaite
fe conféré a fon®nato quitupeamptaiftet pfapea taue ‘tiens confentant et
accotBanî toutes cÿafee (aient Bonnes au mates quittait pfaifStes a fon mai f
tte^out ce faite auffiappetfe feSîtcBeuaftet aucune htaütcsquiïa pennam
me partent nattf aucune •Qeftaffauait Jèpmûüan/ ffîûwpf Jèptite qui font
peut eftrettaïemauuaie^arcaneainft que cBeuatiets ougene Batmee^aint
tfaimpmainent'tiauf entier sMBit*
Malgré les étiquettes de leur nom placées au-dessus de leur tôte, 011 11e
saurait y reconnaître des acteurs romains. On voit plutôt défiler devant soi
une partie de la population parisienne, tels q 11' écuyers, gens d arm es, docteurs,
1 Re^ouvjek 'J. y Des grûntïss s itr bdh dans A's livras d'Antkmm Vèrûrd, p. 3 3 ouvrage dû.
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
4*9
marchands, hommes et femmes du peuple, chambrières et servantes, etc,,
dans leurs costumes traditionnels, qui passent, se rencontrent, s’interpellent,
parlent et discutent dans la tue ou sut la place publique :
iüUftm,
(tfte^piin * (tSettemere frene mcmfîrc nofîcepoettcommtnt pdojrmo
ptitta par fea 'SieiEfare fe ptenf a crier U appert naufi fît ataAaquefte appeffee
pftOcfa maifot) . (gtûic fiinfi *
Hftpite fa fin bf fa fmtbeaStbUtt (eaffemBtentpfufmtepttfomagfebef
quef^frs patotlee font Biaetf««tU)t %rla6fcp:opos /mai» touteff ope ((ns
(onf effee tamtnete a îintHio» b<tatomtf>ie.Ç*tfoM «j ttfltpitftnte
fcenerf.ptcfonnoQte/ «flafamott(<Efia?e <&Btaf o <©ttafo Ramena, <Q.t
ppfgjflô c^amSerifre» onemenrf ptfmtera parfrr fflaps ôt/anf .
6 A
4jjo HISTOIRE DR L'IMPRIMÊEIE EN FRANCE
PERSONNAGES ITT DÉCORS DES COMEDIES DK Tl RrNCE. — EDITION DE VERAIîD
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE-EDITEUR
491
Ces scènes de la vie de Paris, prises sur le vif à la fin du xvc siècle, ont
iait leur apparition sûr le théâtre et ont constitué le fond de 1' il lustration du
Thêmice m français.
Les acteurs et les décors, réunis sur une seule page, donnent la représen-
tation générale de la pièce avec les principales scènes disposées selon une
perspective conventionnelle.
Des Bandes de figures à coulisses, surmontés chacune du nom du rôle,
défilent comme devant la rampe, avec les gestes et la mimique que doivent
avoir les acteurs en présence du public.
Lit première ligne du titre, Thmncv m français, est xylographique. Elle est
imitée des lettres tracées a la plume par les calligraphcs, genre que Yérard
préférait pour les titres de ses éditions. La seconde ligne, Prose et rime ayecqms
le latin, est composée en caractères typographiques, comme on peut s’eu
rendre compte par l’examen du fac-similé suivant :
Le Tércnce, imprimé a Paris pour le compte d'Antoine Vérard, ne porte
pas de date. Voici la reproduction de l’achevé d’imprimer :
((E^rp fi t\ j frorKope Jtnpii *
tnt a parie pour am$omf UerurD marrSflf
fühfurefeemotirantaparionjfa rue (omit
jaqitte pifepriif pont, Sffn/ricjnrfainf
^effort feuangeft/îc * ;©« au pflfoie m Pie
jîiterpiffiet Dr fa riîappeffe ou fotj cftan
tt fa tmfft fie meffrignewre te & pirfîDfn^ *
Il a du paraître vers i 500 ou à peu près, car il porte l’adresse de la rue
Saint-.Iacques, pies du Petit -Pont, ou Véravd établit sa librairie, après la
chute du pont Notre-Dame, à la fin de 1499*
62.
4<?2
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Ou met à l’actif de Vérard, bien que son nom nJy soit pas, une édition
in-folio des Ordonnances de la Prêvostê des Marcha ns et Eschariuage de la ville de Paris.
C'est un livre fort curieux pour l'histoire des anciennes corporations de
métiers dans [a capitale.
Le titre commence par une grande lettre à boucles que Ton ne voit pas
habituellement dans les livres édités par Vérard. Nous l'avons néanmoins
retrouvée dans Le ÀP rouer des pécheurs et pécheresses , par Jean de Castel, volume
in-quarto sans date, dont la Bibliothèque nationale (Vélins, u0 222^) possède
un exemplaire sur vélin, enrichi de onze miniatures de diverses grandeurs.
Un exemplaire semblable, fourni par Vérard au roi d'Angleterre Henri VII,
existe au Musée Britannique.
Le texte des Ordonnances de la Prévosté des Marcham est imprimé avec la
grosse bâtarde que Vérard employait de préférence pour ses éditions et dont
il s'est servi vers la même époque dans Les Chroniques de Monsmlet , en trois
volumes in-folio, qui portent son nom.
Ou remarque, au commencement, une grande planche qui nous donne
la représentation exacte, dans tous ses détails naïfs, d'nne séance des élus
de la Ville, le Conseil municipal d alors.
Viennent ensuite la nomenclature des offices dépendant de la Ville, avec
le nombre des titulaires et les devoirs de leur emploi. Nous donnons ci-aprés
quelques spécimens de ces métiers jurés et privilégiés, avec la partie du texte
qui s'y rapporte.
Les figures sur bois du volume ont fait partie du matériel d'illustration de
Vérard. II s'en est servi dans d’autres ouvrages, au texte desquels il a trouvé
moyen de les adapter, C'est ainsi qu'on voit reparaître quelques-unes des
planches des métiers dans le Séjour d'honneur, il'Octavicn de Saint- Gelais,
sans date d'impression.
Au bas de la dernière page de cette première édition des Ordonnances dé
la Pmvsté des Marchons, on remarque une grande lettre L historiée représen-
tant Ève tenant dans sa main la pomme qu'elle vient de prcuilic. A ses
pieds, un singe croque un fruit.
Cette initiale 11e se trouve pas habituellement dans les livres édités par
Vérard. Elle avait paru précédemment, le 6 septembre 1495?* chez Nicole
de La Barre, et on la trouve sur 11 titre de Lu Légende dorée imprimée par ce
dernier. (Voir fac-similé, p. 250.)
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
in
LIVRE DES ORDONNANCES
DE LA PRKVOSTK DES MARCHA NS ET ESCHE VINAGE
LE LA VJLLE DE VABIS
(d°°)
Æp;tEfEnt U*
mzîâitmtru
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rtjang Et EfcljEumai gt ûe la fadlE ûc J9att9.
$mptfmEparfa?ûonnâcEûE mEffdgnEutD
DElacouttDE patlEmEttf.au mopg De fam
ufEt.^anDE g?acEt0iiICtncq ce«9
Page ik titre
civet lettre ornée spéciale a i' ouvrage.
m
HISTOIRE DE L’IMI’RIMERDL EN FRANCE
LIVRE DES ORDONNANCES
j> if LA PIU'VOSTK DO MA R CH AN S Ï'T ESCHE V [NAGE
DE I.A VILLE DE PAHIS
iJDetTngiicurstespzraoaîies mamans rt eftbeums
Delà Mie De {Saris
^esquatrefagettsbe ^esltjctétgés du parlouer
lamatcbanDtfc aujeboucgoça
Les Elus de la Ville de Paris*
WM
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
49 ï
LrVRE DES ORDONNANCES
DE LA PRLVOSTL DLS MA R C HA NS Y.T LSCHL V IN AGI'
DE LA VILLE DE PARIS
mefurmre Oegtat'ns
3If6!U <5of«8itfeSiffe9e
parie aura par Srotf nomfit e/
Cinquâieefquatamefureute
©egraine feufemft /Jxme ce
queaucuo autre feputffe entre
mettre ©e faire feSi (office 9 ef
Çijmefureaw/furpeie SomêSe
a rfiifwiw.
fftttt SÜuanf feS'itofftce Se
mefurage fera Sacquant fefSie
preuofîOeemarrÇaneef efrÇe
uine/fe 9onron(a0omm qui
par informaaot) Seuemêt fai fl1
cfe ferafrouue efîre 8e 65 rte SiecenSmeeir 03nefte c5uerfaci5/f<ïe
aucSSfafme ou rt prouve Çafiiffe foufftfanÉjrpSoine pour p«f*
fui office epcercer.
î©eeûenDmreDeûme;
3f®CHt 0n fa Siffe 5e parie
aura fefotj fe ttomCje arni'eij.fp.
SlSeuteSeSine fcufemêt^ââe
ce que aucut) autre fepuiffeert'!'
(remettre et faire (office SefSie
SetiSeure. £>m peine SamenSc
arSitraire.
5Item fBuanf fe8* office Se
SenSage feraSacquaut fe/S.pie
uofï 6ee rttateffane etefcfîeume
fe Sauront a 05 me qm'par ittfoï
m acid Seuemcntfaictefera trou
_ ue efîre 5e Sonne Sic rcn9mec ç
flonnefïe c5 uerfariS,^ Üe aucun S fa fme ou repjcc0e:0a6iffefuffi
font et p8o inc pour ireffiii office epeercer,
jurés c/l frf Ville de Paris,
49 6
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
LIVRE DES ORDONNANCES
DE LA ER Éi O S TÉ DES MAR CH ANS ET ESC HEV] NAGE
I )E LA VU. T .K UE PARIS
j©ee porteurs oc charbon
3ftem en ta me me 9e
parie aura pat nombre pour fe
tempe auetiiup.porteure iu«3
9er0at8ot)/ faneceque aueat)
aufee fe ptiifje entremettre De
i faire fofpreèefS^ porteure fur
peine 9amen8e sroitraire.
51tcm ÆWtfeSif office Sac
qu ta fefSfaoff 8e e marc0Æeet
tfcfeutM fe Son roui a 0omme
q par tformartot) Settemff fat
rtefertfftouueefïteSetëïne Sic
Ses pontonniers
<©n p o^t au tim en gjeue
J Sem fa Biffe 8c parte
aura pour nombre Seup ponton
rnete pour fe port au Sit) et) grc
ue Sont fut) fera apeffe fe pon'/
ton nier Su port 8c Èourgongne.
etfautrefeponfonnier 8u port
franroie<5f ne fftremcttraaiD
eut) autre 9e faire fofftrc 8efS.
pontonnierefurpeineSamenSe
arbitraire.
Htcm £3 ât feSrf office De
pontSnageSarifrafrfS.preuofî
9eemarc0ane et efc0cune te
9ontottfa00mequipatinformariot)8euemrtfatrfe feratrouuc
epre 9 e bonne Sic tfnomnicecfionncfh'onticrfarioij faneauc»
rcproueÇe ou 6fafme:e CxtêiîCe fouffifant ç pSoitte pour weffat
cfftceeycereet ptfeparfeferfiS 8ebone marc0(ieSi Seure courte^
ftere 8e Stre^pat marômere Soiturie e /tgle et) re rongnoiffane
j E'HT/r'rj y/trcT Je fa V Jfc Je Parh.
ANTOINE VÉRÀRD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
497
LIVRE DES ORDONNANCES
DE LA PRÉVOSTL DES iMÀRCHÀNS ET ESC! H H V 1 N AGE
DE IA VIL LF- DF PARIS
Z&a mariai et bucpe
3 Item &u5£aucQematrfU
8ife9e memen,ou fîucÇe fera
cfSatgeefaï faSriuteteSefeine
ou fur fun e9eeaufree cmieree
9efren85eea pceffe poutefïte
amenée SenSte et) fa8 SSiffe 9e
parte/ effe ne fera SenSue ne8e
feenSue outSemitj/ farpeine 8e
forfait une/ fïn3 quefe tmupât
aqirijfetapreffe maufanSife/
ait 9if eppreffemenf et) faifant
fot) nwrc0te au Soif tirier q pcef
feamenra/quifa entenriot)9e
faSenSeea aucun port ou mar/
c0teiute qui fera êtrefe fieu ou
teeffe mateÇanStfe fera c0atgee/ef fa 8irfe Siffe9c parie/et non
auf remenf/fur peine 9e forfaiture,
compteurs et mooleurs ûçbuc&e*
3ltem <£ïn fa SSiffe 9e parie
aura par nom£te< pf-mre; cotnp
feure/ef moofeute SeÉurge/ et
et non p tue /fane ce que aucun
autrefepuiffe entremettre 9e
epcercerf office SefSie moofeure
ce compfeure/,âut peine Satnü
SeacÊtfratre.
3[tEm â&uantfeSif office 8e
compfeute/{ï moofeute Sar^ta
fefSie pteuoff 8ee mategane /$
efrgeuine te Soùrottf a gomme/
qui par information 8eue/nent
faicÉe/few trouue e ffre 8 e Sonne SietenSmee nt gonnefïe t$uw
fariotj/^ane aucun 6tafme ou teptourge/ef gaSiffe fouffifant /
et pSoine pour preffui office epceecer.
La métiers jurés Je la Ville Je Paris,
6)
11,
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
498
LIVRE DES ORDONNANCES
]>E LA PREVOST]! DES MARC]] ANS ET ESCHEVINAGli
DE LA VJLLE DE FAKIS
5©es coraxeffet» De greffes
%Xt Ci) fit SJtffe 8e porte «tac*
parti wîttfreSfnjr roarreftere Se
greffes feu femenf tfaneceque
aucvyfepuiffeentcem ftre©e
faite (office 9ef8t0courreftete
far peine ©atnettSe «Etfrmce,
fttïlï j3Baanf fe8 office 9e
rourrertere Sacquera tefSjimft
SeematcÇieifefcSeaU fe83r3 i
o 03tne <f p<i t ifotrmciSSeum?t
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Sic rettSmee <f. ffintfie c3aerf a#
notj/ fane «a rut) Btafmouxe//
proucge/^ QaSHte fouffifSf (t p8omc:poarpreffui offre epcercer
S^es matftres Despons De patte
%tm CrtfflStffe ©e porte
aura 8eup matfbee ©ee p3e 8e
fa8 Stffe pour monfeteÉ auafee
fee nef; Sateaaff et SBaiffeaup /
fanïmSÉanerfue ©ennfSe pflt
9e(fou6; fef8p3e ©e parte fîe
ce que Aucun auttefe paiffeen*
(remet fre 9e farce fofftce ©ef5
m ai fïree. fut peine 8amen8e ne
Stfcfltte.
^tem â&uan(fe$it office 5e
maifïeeSflcquetfl/fefBpteuofJ
Ses marche ? efrgeutttô fe 8ottr3f a 53tne tj par tformartf 8ewtf
mêtfcëf attouueeftteSe 8SneSt><r83neffec3uerfflrt3fîe «aro
6CafmeoureptoMMa6i((efouffifant etpSoine poat pceffut
Les if ic tiers j tirés de la ViUt de Paris ,
ANTCUNE VÉRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
*99
LIVRE DES ORDONNANCES
DE LA PRE V O STE DES MARCHÀNS ET ESCHEVÏNÂ CE
DE IA Vll.I.E HÉ PARIS
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63.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE FN FRANCE
LIVRE DES ORDONNANCES
DE LA PRÉVOSTÉ DES MAHCHANS ET ESCHE V IN AC! E
UE I.A VILLE DF. PARIS
ffj ïiSgnU ef g«?e«f et famt tenir etaaxEa Et pofttf ttf point fe
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et euteÿifittteettsifitteEe taE puoftt ettfcfjtuinase/tjatftture
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înlteûc pansamprtmcpar loroomtaitceque ûeffus
Fin du Livre des OrdoNtiaitees
ANTOINE VËRARD, LÏRRAfRE ÉDITEUR
5°]
Le recueil des Ordonnances de la Prbostè des Mar ch ans et Eschevinage de la
Ville de Paris a été réimprimé eu 1528, avec additions, pour le libraire Pierre
Le Brodeur, par Jacques Nyverd, typographe, qui a continué l’imprimerie de
Pierre Le Caron. (Voir p. 9 4-)
On y retrouve ia grande planche de la séance du Conseil des Prévôt des
marchands et Echevms, et tomes celles des métiers réglementés et patronnés
par fédiluè parisienne.
Les volumes publiés en 1 500 soin : Liteau, Suttoinc et Sahtste en français, du
3 septembre ; Le Romani de Gnljen Retltorè arec les batailles jantes h R(mcemttlx>
du 12 décembre-, et La Fleur des Commande mats de Dieu , du y mars (v. st.). Le
Psanlriet Nostre. Dame t dont voici le titre et la première page, est sans date :
fatitj CG frtmeoie
(DfcpxofoguË H fdûirt iÇerofmc
^ÉmrtUGitjpnmïtr^ qui IjrteaitfflïTO
hîIûhur tmBUflfftrÛüh
Bîlpcri domine
cigtieurbjttJ-Cttttff mûpfîi Bomÿ* oamtüabtau?
jb i q utffe p mflle tfkt fol m.$tt &anüunj (actif
^oucrtoScfïÇanftc tourne (muttj çineffa.
Cluetor^ f«ffund«onjmtflfü6ft &if< nomflttMÜ
a ii
Le texte du Psautier commence au deuxième feuillet par le prologue avec
un portrait de saint Jérôme, prince de l'Eglise, coiffé du chapeau de cardinal,
et tenant en main la croix épiscopale.
j02
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
On cite encore trois livres d'heures publics’ par Vérard eu i 500, le 2 mai,
le 14 août et le 22 octobre.
Les Heures du 14 août sont à l'usage d'Orléans et exécutées, d'après
M. Proctor, avec les caractères de Félix Baligaultj celles du 22 octobre sont
a Tusage de l'Eglise de Paris.
Dans Le Sejaur d'honneur, dont le titre et une page sont ci-dessous repro-
duits, on remarque une jolie petite gravure sur bois représentant la ^pompeuse
dance» du temps :
£Totrtpofe par g)j)cffïcf ÜDcfomerj fte
faint gtfai} fore ptofÇenotairt ? ffepuis
mfquz îkmgouftfmc.
fl^Commcnf facfeiic offa l'ouec
pour Seoir ceflfepompeufe frmee
et banta fbu03 Saine cfperatuc
5Du 61c ij co rn me n ta foiuoge c
ladeur
La plupart des illustrations de ce volume sont entourées d'un cadre formé
de chaque côté par deux colonnes soutenant une double area turc gothique
couronnant la gravure.
Quelques-uns des bois des métiers de Paris, qui avaient paru dans Le Livre
des Ordonnances de (a Prhoste des Mardi a ns ci Eschcvinaoe de la Ville de Paris t
c>
publié en 1500, se retrouvent dans Le Séjour d' honneur de Messïtc Octavien de
Sa in r- Gelais.
On connaît un exemplaire du Sejaur d'honneur avec la marque d'André
Bocavd, ce qui nous autorise à supposer que cet imprimeur aurait ainsi par-
tagé i édition avec Antoine Vérard.
ANTOINE VÉRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR jo3
Citons encore, parmi les publications sans date de Vérard, Les Episnts Sainct
Pot glosces translatées de latin m français. En tête, on voit une nouvelle initiale
de style calligraphique avec profils de grotesques :
Nous nous arrêtons là, car nous voici arrives aux premières aimées du
xvlc siècle, et nous u avons plus i entrer dans d’antres détails ni à suivre
Vérard pins loin dans sa carrière de libraire -éditeur.
Ceux qui voudront connaître exactement les livres qti’il a publiés après
1500 en trouveront la liste dans la bibliographie d’Antoine Vérard, par
M. John Macfarlane, dont nous reparlerons tout à l’heure.
Nous ne pouvons cependant nous dispenser de citer une édition du Calen-
drier des Bagers, en anglais, sous le titre de The Kalendayr af the Sfypptm, que
Vérard aurait publiée le 23 juin 1503,
Le livre ne porte ni son nom, ni sa marque, mais on y retrouve les illus-
trations dont Vérard s est servi dans Le Bien rim et U An de hku mourir , telles
que la planche du dignitaire assis dans une stalle gothique (voir p, 427),
le PiUer, ÏAve Mark}, le Credo et les Dix Commandements (voir p. 428-430), la
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
504
série des Supplices de T Enfer (voir p. 444^447) ct quelques-uns des personnages
animant les scènes du Thèrence en français (Voir p. 4po.)
Les bois des éditions françaises imprimées par Guy Marchant repassent
aussi en grande partie dans le texte anglais.
Enfin les lettres ornées des tètes de chapitres sont toutes composées des
initiales en traits de plume, spéciales à Vérard, dont nous avons donné
l'alphabet (p. 464-465).
Le titre de l'ouvrage que nous reproduisons ci dessous est figuré en lettres
calligraphiques, comme cet éditeur le faisait la plupart du temps :
On ne doit pas être autrement surpris de voir Antoine Vérard publier un
livre en langue anglaise.
Nous avons dit qu'il comptait, parmi ses clients de haute marque, le roi
tf Angleterre Henri VU, auquel il fournissait des exemplaires sur vélin de ses
plus beaux livres, décorés de miniatures, parfois meme avec des dédicaces
spéciales, comme pour le roi de France et le comte d'Àngouléme.
Il est probable que Vérard allaii .souvent en Angleterre livrer scs volumes,
comme il se rendait quelquefois au château de Cognac, auprès du comte
d’Angouléme. Nous sommes même porté â croire qu'il avait une boutique
ou un dépôt a Londres, à l'époque de la publication du Kalendnyr of rhe
Sityppars, car jM. Macfirlaue cite, d'après le compte du trésorier John Héron
pour 1501-1502, ladiat fait directement, par le roi â Antoine Vérard, du
Jardin de Santé {Omis Samtntk) en deux volumes, exemplaire sur papier qui
se trouve encore aujourd'hui parmi les livres ayant appartenu à Henri Vil,
conservés au Musée Britannique.
Antoine Vérard a du mourir vers mars 1513. Barthélemy Vérard , un de
ANTOINE VËRÀRD, LIBR AIRE ÉDITEUR
S°5
scs fils, qui lui succéda, a publié son premier livre : Les Ffnunplm de Messin*
François P etmrche , à la date du 2 3 mai 1514.
Barthélémy a changé la martpie et la devise de son père, comme on le
voit sur le titre de la Bible eu français qui porte son nom â la fin :
On ne connaît pas le lieu de naissance d'Antoine Vérard. On suppose
qu'il était originaire de Touraine, car il possédait à Tours une maison
achetée le 17 juin 1505 au libraire Thibauld Bredin ]. Il avait des intérêts
dans cette ville et un dépôt de ses livres chez Thibault Sassin
' Acte découvert par M. Cil. Grandmnisnn,
archivée d'Indre ec-Loire, et publié dans Yhucr-
médimre de l'Ouest tin 8.
1 Un ancre acte du 21 décembre 1509 établit
U.
que Thibault Sassin restait devoir à Antoine Vérard
xxv sols tournois, d’après im compte arrêté entre
eux Mi unies de l'ossedouairc, notaire à Tours;
registre de 1 }ofc> à 1 5 i4p hd. 22)
64
: Itn-kU;.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
50 6
Il avait pour femme Germaine Guyart, dont il eut trois fils : Barthélemy,
qui lui succéda^ Claude* qui fut religieux à (abbaye de Gairvaux; Guil-
laume, religieux à l'abbaye de Saint-Denis, et trois filles, dont Marguerite,
mariée à Pierre Raoul ou Ronx, drapier, et Jeanne, mariée à Jean Lancelin ].
Pour plus de détails sur la famille d'Antoine Vérard, nous renvoyons aux
Nouvelles recherches sur Antoine Vérard et sa famille, publiées par M. Gaston Dnval ,
bibliothécaire de l'Arsenal". Le meme auteur vient de faire paraître, dans le
nü 75 de la Correspondance historique et archéologique, un article fort intéressant :
Sur quelques manuscrits exécutés dam V atelier d'Antoine Vérard .
M. John Macfarlane, bibliothécaire au Musée Britannique! que nous
avons cité plus haut, a publié tout récemment, sous les auspices de la Bihlio-
graphkal Society de Londres* une monographie extrêmement remarquable*
consacrée à Vérard ec a ses éditions5. La bibliographie y est supérieurement
traitée; 011 y trouvera un tableau des illustrations employées par Vérard, avec
l'indication exacte des divers ouvrages dans lesquels ces gravures ont passé.
Notre chapitre sur Vérard, conçu à un autre point de vue, était rédigé
depuis longtemps, lorsque nous avons pu examiner ce beau travail qui com-
plète le nôtre en nous permettant d' ajouter à P actif de Vérard Le Calendrier
des Bergers en anglais, livre presque inconnu en France A
Aucun libraire n'a publié autant de livres illustrés, aucun 11'a vulgarisé
davantage notre littérature nationale. U a contribué pour une large part an
mouvement qui s'est accentué dans l'imprimerie parisienne pendant les dix
dernières années du xv* siècle. A lui seul, il a fait travailler plus d'un atelier
nouveau créé sous ses auspices. C'est à ce titre que nous lui avons réservé une
si large place parmi les travailleurs du livre, dont il a été le collaborateur
direct et le plus vaillant.
r Renouard, hnprhnettrs parisiens j p. y 6? - ; 6 /[ ;
ouvrage cil é.
' Paris, libr. Técliener, i 1 in-8ü île ^4 pages,
pb# un tableau généalogique tle 2 piges. (Tirage
à part â ;o exemplaires du Bulletin du Bil/tief ile.)
■’ Aittow Vérard* bv John Macfarla.se. Hlns
ttaied Monographies issncd by the Bihliographical
Society, n° VII: London, Chiswick Press, Scp-
tember itjocc in-4û,avec nombreux fac-similés.
^ Un fàc-similé complet de celle édition a élê
public sous ce litre The Cdlendev sj- Shepherdes ,
[lie ediiiun of Paris, 1 , in photographie £ic-
simile ... by H. Oskar Sommer j London, Kegan
Paul, Trench and O, i8p2.;gr. in 8Û.
CHAPITRE XLII
L'IMPRIMERIE A PARIS
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
([436-15 OO)
Rapports des libraires et des éditeurs avec les imprimeurs. — Leurs marques; leurs enseignes. —
Vîuceui Connu! n. — Simon Vosire. — Les de Marnef! — Durand Gerlier. — Jean Üeliïi
et Guillaume Le Caron. — Antoine Baqueher. Claude Jaumai et Thomas Julien. — -
Denis Roce. - — Jean Petit. — Jean Richard. — Hans de Cobleutz. — François Régnault.
— Gillet Remade. — Gilles Gonrinouf. — Guillaume Eustace. — Nicolas Chevalier.
— Robin Chalot. — Jean de Conloncc. — Toussaint de Montjay. — Michel Morin. —
Jean Nicolas.
Avant de dresser le tableau récapitulatif qui doit terminer l'histoire de
l'Imprimerie à Pans et d’en résumer les progrès a titre de conclusion, nous
avons encore à parler, plus ou moins succinctement* de quelques libraires qui
ont fait travailler les imprimeurs et, par le fait, ont été leurs auxiliaires.
La plupart tics imprimeurs vendaient eux-mêmes leurs livres ou les fai-
saient vendre par les libraires jurés de l’Université. Certains de ces libraires,
plus entreprenants que d autres, commandèrent aux imprimeurs des éditions
dont ils faisaient les frais soit entièrement, soit de compte à demi avec celui
qui les leur imprimait, soit à frais communs avec d’antres confrères, en se
partageant d'avance un certain nombre d’exemplaires, sur lesquels ils faisaient
mettre leur marque respective.
Nous ne comprendrons pas, dans cette énumération, les marchands qui,
n'ayant fait que vendre les livres des autres, sont indiques dans les listes dres-
sées par M. Ph. Renotiard ', ou ceux dont l’existence nous a été révélée par des
notes d archives, mais nous mentionnerons seulement ceux dont les noms
figurent sur des livres qui paraissent avoir été imprimés pour leur compte.
Imprimeurs f/hr aires , feikintrs de caractères y mimeurs d? imprimerie } etc., p. 4 3 ^-4 3 > ^
ouvrage cil A
64.
HISTOIRE DE L ‘IMPRIMERIE EN FRANCE
jotf
Venue! et Simon Vosire, les plus célèhres d'entre eux, proprietaires de
matrices et d'un matériel d'illustration, — comme des architectes tpii dressent
le plan d'un bâtiment qulls font construire ensuite par les ouvriers du métier,
— ont dirige l'exécution des livres tpi'iîs ont Dit imprimer par des typo
graphes professionnels. C'est ce qui explique comment on trouve quelquefois
la formule imprime par qui se confond avec celle plus fréquente d' imprimé
pour. Nous avons même vu employée, pour Jean Peut et Simon Vostre,
l'expression Impressm opéra ri impensh, «imprimé par leur travail et à leurs
dépens », marquant ainsi d’une façon explicite leur part de collaboration â la
fabrication d'un livre. An xv‘ siècle, 1 Imprimerie jouissait de la plus grande
liberté ec n 'était sujette à aucune réglementation. II n’y avait pas alors de
responsabilité à encourir par l’imprimeur qui, par suite d'un accord et pour
satisfaire l'amour- propre d'un éditeur, substituait à son 110m celui de ce der-
nier ojj même ne signait pas du tout le livre qu'il venait d'imprimer.
Vincent Commun vient immédiatement après Antoine Vcrard, dont nous
avons retracé la carrière dans le chapitre précédent. Commin était libraire me
Neiivc-Nouc-Damc, â Renseigne de la Rose range, et se servait des presses de
Pierre Le Ronge établies dans la même maison. Vincent Commin est Rcdi-
teur de La Mer ries Histoires, imprimée en j 4 S 8 - 1 8 c? par Le Rouge, ainsi
que dji Bréviaire de Paris de septembre [.J88. H a publié aussi des Heures
de la Vierge A Pu sage de Rome, achevées ic p mai 1491 par Pierre Le Rouge.
Cette édition est la même que celle qui a été faussement annoncée par la
plupart des bibliographes à la date de 1486. (Voir t. Ir, p. 4 5 7^ }
Vincent Commin a édité des bréviaires et des missels â l'usage du diocèse
de S eus, dont aucun exemplaire 11a pu être retrouvé jnstpnci, mais dont
l'existence est dûment attestée par un arrêt du Parlement en date du 19 jan-
vier 1485 (1486 n. st.), lui permettant de mettre en vente et de débiter, à
Sens et ailleurs, certains bréviaires et missels à [bisage de ce diocèse, qu'il y
avait apportés, nonobstant les défenses de (archevêque et par provision’.
1 Voici le texte fie cet arrêt, dont rïndicatkin
nous avait etc fournie |inr une note de Nce de
la Roth elle, hiIiliogrnp]i e du xvnr' siècle, ei que
lions avons Lie ass e7 heureux pour mmnver, grâce
aux recherches que M. Henri Stein a Lien voulu
frire p oui noms aux Archives nationales : « Karoliis
Fia 11 coin m rex, universis prcscuics hueras inspet-
turis saliiieni . Nutum frcinius qiiod eu m audita per
nostr.1111 Faiianieuti ciiriam qnndani si implication c
sive reqnesi.i eideni pro parte Viucerttii Coin min,
mercninris lihrarii in h ac villa P:n isîensi coin
mur.intis, contra JUectiini ei fidetem cmmlfrrium
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
5°9
Il est a supposer que ces bréviaires er ces missels sont l’oeuvre de Pierre
Le Rouge, ipii avait déjà quitté Chablis, on il avait fait scs débuts,
Simon Vostoe est, apres Vcrard, le plus célèbre des éditeurs parisiens.
Il est surtout connu par les admirables livres d'heures imprimés sur vélin,
illustres de grandes gravures et de bordures historiées, tpi il a publiés avec le
concours de Philippe Ptgouchet et d'autres imprimeurs, et qui l'emportent
en mérite artistique sur les productions analogues de scs concurrents. On a
cité des livres d’heures à son nom, datés de 1484, 1486 et 1487e, mais,
vérification Laite, ces indications sont toutes inexactes. Ce n’est qu’à partir
de 1488 qu'on peut fixer, avec quelque apparence de certitude, le commen-
cement de l'exercice de Simon Vostrc,
Son premier livre d’heures a l’usage de Rome, qu'imprima Pigonchet, ne
nostmin archiepisciipnni Seiioiiensem , cjn$ pnrtem
^id\-e , irndiln, per tpiam cnnsis et mediis in
eadem co 11 1 c 1 1 1 i& retpiitebai ctria hteviatin ei mis
salin ml iisinn Seniiiienvem in i pressa et pet "qisiini
ViiKcmium ]i 11 il villmn Scnonemem delata ei vcn-
ditioni expo&iia, nmiiiliiis ei singnlis |i ers nuis imn
ccrksinsi icis tpinm ali Fs hteviarin et iiMssdia pre-
dittn cm cic H 11 onn 11 II defension ilms per d ici ml*
nrchiepiscopiim Seniin en sein in Ji=ic pairie fàelis
11 1 1 11 nlistmi lilius pet 111 (i di un jirtirkiuiiis ne dtinet
per dîctam cnriani iioUiam nliicr ftirei urilina
1 11 ni , permiiiÊ d ici a curia no&tra iiimiiiillos ex di-
lectis et fidelilms nostris in eadem consilinriis ,id
pattes prcdicias super cimtentis in dicia retpiesta
millieu 1I11111 et ijjj refeteiidnm coinmisisset et depn-
tnsset; coram ijnihiis compaieniibiissii|iiadicto Vin-
ceiniti Ch m m in acinre ne predicie suc reipiesie
iinerinnciii iiem reqniren te, ex 11 un pnrteH et pre-
dicto atchiepiscopn Seiionensi defeiisore, exaltera,
sen entiiiiiilem pnrtinni priiciirnttjriliiis H iidem ami-
missarii partes pretlicins niidiissem et ipsas ml scri-
liendimi per advertissnnienia ne qui ctpiiil vellent
jieiies eos tmdendnm et prodiicentl , et in jure
appiiiiciasieni; inndeni visis pet ilictnm ciirbm ntis-
tram snprndictis reipiesta ailveriissamciiiis et cctcris
pet ensdem paties productif dictur que coni-
inissariorum relatione nudiia ne ctinsitleralis cou si
tlenjndis, prefnin curia nosira siipradictn nctori ante-
dicta breviaria et niissalin qiiihijsvb persoiiis tuin
ecclesiasiicis quam aliis de diua villa Sen onensis
diiicesis, in dicta villa Suionensi ei alibi, venderc
dictisquc gemihiis preilicia hreviarb ei m issnlia
emerc, in h ili icion ihns predictis pet dicinm nrchi-
episcopnni Sen on cm sein Int iis non ohslanlibiis ,
p crm di nique pcrmitiit et h <1 c per niodiim pttivi-
sionis et disque prejndicio ce rte cause appelbcin 11 is
penilentis in ilitin curia misira inier tlicias partes ne
diiuec dittis nrtilms in ilictn nppellni iimis causa au-
ditis aliter cxiiteiii ordinatnm H expensas lujiisnititli
instancie in difïiniiivn resetvaiiiln ordinavit et nrdi
uni. Qjmcitcn, ml predicii acicn'is supplication em
primo |inrbineiiti lostri htjstiario vel s er vieilli
nositti, qui super hoc reqniretur, tenore prcscii-
tium ctin 1 n 1 il 1 imns ei ni and juins qiinicinis prédit tam
tlicic curie nusire ordinntiiinem jnxia sni ibrniam
ei lentircm in liisqne executif nein teqiiinm i exe
entioni ilef iie deniantlei ipsamqne orilinntitiii em
omnilins et in lods tpms ikeebit ex parte ntisirn
ei dicte curie nostre notificet ei pnlilicei cumpel
lendns ad hoc omnibus viis et nieilis, raiiimibiis et
ddiitis pellendu, cni hnsiiaiiu vel serdenii nb
omnilins jnsiicinriis ei snlniitis nostris in liac parte
pnreri vol s ei jiiliemns, Patisius in par
bmciito nostro, xix4 die j^|inrii, anno D in i
millesimocccc0octuagesiniu quiniti, ei tegni nostri
terciti , Archives nationales H X|!l i 2 1 , fol. 1 9=
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
510
fut achevé que le 1 6 septembre 1488. Dans le chapitre consacré à I atelier
de cer imprimeur (p. 26-53), nous avons donné quelcpies spécimens des
illustrations appartenant en propre a Simon Vostre, dont les diverses édi-
tions des heures, qu'il imprimait au compte de ce dernier, étaient décorées.
O11 trouvera, dans le Maunel du Libraire de Brunet p. V, col. f 573- 1 578), la
nomenclature et la description des livres de ce genre qu'il a publiés a l'tisagc
de divers diocèses de la France et de I étranger.
Tout en ayant Pigouchct comme imprimeur attitré, Vostrc s'est quelque-
fois adressé à d'autres. C'est ainsi qu il a fait imprimer un Missel de Paris
in-folio par Ulrich Gering et Berthold Rcnbolt en 1 497 (voir t. Ier, p. 104),
des Heures a l'usage de Paris par fes mêmes, le 7 mars 14 98 (1499 n- st.),
et une édition du Ctuholkou on dictionnaire latin de Jean Balbi, de Gênes,
par Baligauft, en 149p. (Voir p. 197.) Vostre avait déjà en recours aux presses
cle cc dernier qui avait exécuté pour son compte, en 1 4 9 4 > Les Très dàvtcs
louanges h lo Vierge* par Martial d'Auvergne. (Voir p. 200.) On cite encore
des Heures de la Vierge, en espagnol, qu'il aurait fait imprimer, en 1495,
par Nicolas Higman- mais lions avons tout ben de croire que cette date 11'est
pas fa véritable et que le livre 11'a paru qu'au x\T siècle. Thielman Kerver
a imprimé pour Vostrc un Bréviaire de Pans.
Simon Vostrc a publié d'autres livres en dehors des œuvres de liturgie.
On tire de lui une édition latine de la Bible, cil 1500, et des livres français,
tels que Le Dialogue de consul an ou entre T unie et Ut raison par un religieux de
Fou tevrault ; Les Dix belles et dévotes doctrines pour parvenir h perfection ; Le Livre de
Lourde Lespimsr on de T âme t par Hugues de Saint -Victor; Le Traité de discipline
claustrale t par Thomas a Kempis; Le Livre cle lo perfection de la rie chrestienne f par
Robert Cibollc; Le Livre de lu Vierge sacrée, par Georges d'EsdavoniC; Les Epistres
de soi} } t Ign ace , evesrp }r TA iitioch e } translatées en fro ) ) fois , et d'antres encore. Tous
ces volumes sont supérieurement imprimés, mais aucun deux ne présente
autant d'intérêt, sous le rapport iconographique, que Le Chasteon de Labour f
par Pierre Gnngorc, exécuté (c 22 octobre 1499* pur Philippe Pigouchct,
pour son propre compte.
Ce poème est une allégorie dans laquelle l'auteur se met en scène sons
la figure d'un jeune homme qui vient d'épouser une femme qu'il aime. Aux
joies de cette nouvelle union succèdent des ennuis de toutes sortes. On voit
d'abord, comme préambule, la Bataille des Vertus n des Vices.
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
LA BATAILLE DES VERTUS ET DES VICES
La Chasteté et la Luxitrc-
Ld Charité cl l'Envie,
La Sobriété ci la Gloutonnerie*
La Patience ei la Colère,
La DHigem'c et la Paresse,
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
5 1 2
Les sept Péchés capitaux, moitiés sur leurs bêtes symboliques, sont rrêbu-
chés , c'est-à-dire domptés par les sept Vertus a cheval sur de francs destriers;
r Orgueil est combattu par P H mm lue; / Avarice par la Largesse; la Luxure par
la Chasmè; l'Envie par la Chante; la Gloutonnerie par la Sobriété; P Yre ou ta Colère
par la Patience, et la Paressé par la Diligence.
Les mêmes sujets ont etc employés ensuiie dans les bordures des livres
d'heures édites en grand format par Simon Vostre.
Le nouveau marie reçoit ia visite d'hôtes fort importuns. On le voit couché
dans son lit à côté de sa femme et assailli pjr Nécessité Snuffretê, Disette et
Besoing > «tous quattre enfaus de Lucifer^ :
Tous quattre de moy approchêrcm ,
Mc faisant des regards divers,
Et autour de moy s'embuchèrcm
De plat, de bout et de travers.
Bc pftf ht Boutet trouera
’J&ef om(j r omm t g fbm m t pe were
jË^efeofiiae fttreffûii mefïraini
JED-itf ïe&em ou topa ffnuere
i£lu a ut if me * yp aïnfï conttaini .
dïîfcf/pfe melSmi furjnertbre
ï>arfe t of comme cempfie&pre
jfflrangftt me ‘Boufolt oupenfcre
facteur,
HJnfï ETj pîeuanf fofj fcefief
a oupt feue fléau patfement
£>oi\ il jjoifl &e bebena far) ffrf
ï>owt fatiiffirr fe£ierement
l&onne Ücmfcute pjt ftemeut
Sflfa aflfutntr fadjanùcfrr
I tfî.rtta f* i'opeufemeiuH
^iif fui aBifFieau dfanttieffe,
*nt piini fonyÔBU néceptûe
%&X\ çtffi bâfrer a feucpfmfanee
Raison le prend en pitié et fut donne de sages conseils, que Tromperie
s efforce d'effacer de sa mémoire. Heureusement pour lui, Raison revient à la
charge et le laisse entre les mains de Bonne Voulenti et de Talent de bien faire.
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS 513
Ban Ceur le fait lever avant le joui1, pendant que Bonne Vmtkmè allume la chan-
delle au lampion suspendu an lambris. Baient de hku Jhire^ accompagne d'un
petit garçon? f attend au pied de son lit pendant qu’il met ses chaussures
et qu'il s'habille pour sortir. Soing et Cure prennent le nouveau marié par la
main et le conduisent an * ch as: eau de Labeur» ou de Travail.
Hommes et femmes me mon suer eut
Qui besongnoiem sans estre oyseux.
Je regarday jeunes et vieux
Qui besongnoiem de leur mestier.
Courir et [roter en mainte lieux
Ainsi qu'il leur estoit inesûer
Là ils passent en revue les divers métiers, armuriers, damasquinenrs,
orfèvres et autres artisans qui travaillent devant eux :
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
5 ’4
Apres ces exemples, Cure, Soiag, Bon Ceur, Bonne Voulente et Talent île bien
faire, qui ne l'ont pas quitté, l'encouragent nu travail :
Sa tâdie terminée et la journée finie, il quitte enfin le Chasteau de Labeur
pour passer à la Maison de Repos :
>TV moine fauap be (en o wflte
■ I ■ fl sflfriîîemitf far souffl ifge
femmt Ute a îfe aflio
2ïirrfî que k ftmote bufaigr
Iftoua eufm ea bu pair) toi pciaige
jDng peu belïtrçtfbf pitance
^>ana faite a nuf fort nebammmge
&>Qupafmeô a nofhepfaifanct.
C^a femme apaea fa nappe ofïa
jEt pour pienbte "Bjiçj peu fot) bebu if
Æ>ur ma j) (fpaufe fa coûta
J^onnefîemetit fana faite fouir
31* toy compta? que toute nupf
O ti voit là le nouveau marié, assis sur son banc, le tins an feu dune
cheminée à large manteau, et sonpant pour se remettre de son travail*
ÉDITFURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
îlS
Laissons ici parler l’auteur en son langage naïf, qui peint, mieux cj ne nous
ne saurions le faire, cc petit tableau d'intérieur :
Mes mains lavay de sens rassis,
A table me mis sans oultraigc,
Ma femme vis a vis assis,
Ainsi que je favoie d'usnige.
Nous eusmes du pain, du potaige,
Ung peu de vin et de pitance;
Sans faire à nul tort, ne dommaige,
Soupasnies à nostre plaisance.
Dans ia gravure ci -contre, on voit [es meubles et les ustensiles du ménage
en usage an xve siècle, et Ion petit se représenter, ici qinl existait à cette
époque, le foyer domestique d'un artisan. Si l'on s'en rapporte à la suscrip-
tion suivante, qu'on lit au-dessous de la marque de l'imprimeur Philippe
Pigouchet, le livre était achevé le 22 octobre 1499 pour Simon Vostre :
piîftat fiurc appeffî U dja|ïftm bc fafiour a effr «ÿ
dfaxt (t. ppii.tout te orttrôie* <tyi£.f£f£££. iïiïj>p,(t bip?
rtntfpoutfpmorç ^ofïte: fiBjarrcbmioutâta paria et} fa
rue rmifuc ri oÿîtc toamc <1 feufe ('g ne foîci «35 feuâgcfîTie,
L'exemplaire de la Bibliothèque Mazarfne, d'après lequel nous avons fait
nos reproductions, sc termine, après ie congé que l'auteur prend du public,
par cc quatrain sur la chute du pont Notre-Dame :
Le vendredi de devant la Toussaincts,
Vingt et cintjuiesmc octobre du matin
Mil cccc. nouante neuf, rien mains,
Le noble pont Nostrc D:une print fin.
Cpicie? ce (ïmpfr fmec
;Ctque£ wff m a n jfttt ta fabccfR
35c paume au beticfpffë
ŒJaio que üous cnfujMtt*
*0enbrebïbc bruant fa fouffaïrulff
ÎDinqt rf cfnqutefrmr otfaOie bu mati'i)
ft}if.££££ai&nïl(cneuf ttn>niain0
Æt notife pont nofïte Dame pwnf fïr,
Il y a donc liett de croire que le tirage n'était pas entièrement terminé ou
cj ne les exemplaires n’étaient pas encore mis en vente à la date indiquée.
D’antres exemplaires portent ia date du dernier jour de décembre 1499.
6;.
HISTOIRE DE L’IMPRIMEKIL EN FRANCE
Nous ne suivrons pas plus loin les publications de Simon Vostre, qui
appartient j eut au xvF siècle et sur lesquelles nous aurons à revenir.
L’historien de l'Imprimerie, Jean de La Caille, déjà cité, dit que Vostre,
quelques années après avoir fait de la librairie, prit une imprimerie, et l'histo-
rien cite à (appui de son assertion, comme étant imprimés par Vostre, quatre
volumes : Les Episrres de saint Ignace et J nie Bible latine, en J 500; L* Exposi-
tion sur la Régie de Saint- Benoît, exécuté pour Pierre Vidouc, en J 5 J o, et le
Tractants Corpons Christi , imprimé pour Jeun et Pierre Petit frères, en 1513.
Vérification faite, les deux premiers ouvrages ont été imprimés pour Simon
Vostre, le troisième a été exécuté par Benhold Renboh pour Pierre Vidonc,
et le quatrième ne porte que le nom de Jean Petit sans celui de Vostre.
Quant à Pierre Petit, il n'a jamais existé que dans l'imagination de Jean de
La Caille, qui a commis plus d une inexactitude ei plus d une bévue, causant
ainsi dus erreurs qui se sont perpétuées jusqu'à nos jours, mais que nous
avons eu heureusement l'occasion de redresser.
À l’exemple de Vérard, Simon Vostre n'a pas imprimé Ini-méme, tout en
ayant à sa disposition un matériel d’imprimerie. On trouve, dans sa succes-
sion, des vignettes, histoires, matrices, lettres fondues et autres choses à ce
servant»; mais cela ne prouve pas qu’il ait eu un atelier fonctionnant.
Simon Vostre avait sa boutique «en la rue Neufve Nostre Dame, près la
Grant Eglise, à l'enseigne de Sahict Jehan /‘Evangéliste » . Sa marque, finement
gravée, consiste en un écusson suspendu à un arbre et portant scs initiales
entrelacées avec deux 1 mates1 en support, et non deux léopards, comme on
le croit généralement; au bas, dans un cartouche, on ht son nom : Simon
Vostre. Cette marque, de deux grandeurs différentes, a été donnée par Sj f-
vestre [Marques typographiques f uuî 3 2 et 7&p). Nous la reproduirons dans la
partie que nous consacrerons, pour l’epoque du xvic siècle, aux antres publi-
cations de cet éditeur. Il était aussi relieur; son maièrief de reliure passa entre
les mains de Pierre Roffet, qui l'acheta d'un de ses héritiers".
Il avau pour femme Geneviève Le Pelletier, qui lui survécut. La Caille et
Lottm l’appellent Geneviève PoiKevert, par suite d'une mauvaise lecture du
nom. Nicole Vostre, qtii publia des [ivres d’heures après Simon, était sa sœur.
Simon Vostre avait amassé une grosse fortune dans son commerce d’édi-
Ntîm usité au xvi* siêde pnur nue ruce de * Voir RënOU.vrd, hnprmtfitrs juirhinis , p. y] f :
dilens de chusse. ouvrage cite.
EDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
5l7
rions. II possédait au moins six maisons : trois rue Notre -Dame : l'Image Salut
Jean l Évangéliste , ou il tenait sa librairie; l' ï mage Saint-Nicolas , et la maison
qui les séparait, l'Image Saint -Yves; deux rue Saint-Jacques : la maison de la
Gibecière, mitoyenne de celle des Deux Cygnes, dans laquelle Jean Larcher, dit
Dn Pré, avait établi son imprimerie; et la Conte de Cerf, en partie; une, enfin,
rue de la Calandre, ayant pour enseigne la Balance.
Geoffroi de Marnef a fait travailler Jean Higman en 1489 (n. st.) et en
1490, après que ce dernier eut quitté i atelier de Gering, lorsqu'il s'établit
au Clos Bruneau. De Marnef s'adressa ensuite â Georges \7olff, de Baden,
qui imprima pour son compte, le 28 janvier 1490 (11. st.), au Soleil d*Or de
la me de la Sorbonne, les Sermons latins de Carazzoli. (Voir p. 95-96.)
Les bibliographes font commencer à Paris, en 1481, Pexercice de Geoffroi
de Marnef comme libraire, et citent â cette date un ouvrage de Raoul de
Montfiquet, ayant pour titre : Tractants de vera , reali atqne mirahili exista iti a rotins
corporis Cbristi in sancrissima altam saemmeuto , Nous avons vu ce livre a la Biblio-
thèque nationale; il est de format petit in-octavo et non in-folio, comme
l'indiquent par erreur Panzer et Hain, d'aptes Maittaire. La date se rappotte
a la composition de l'ouvrage par l'auteur dans I abbaye de Cerisy (in ahbana
de Cerisaio) et non à l'impression. Les caractères sont ceux de l'imprimeur
Pierre Le Dm, qui 11'exerçait pas encore en 148 1 . La marque des de Marnef,
qui se voit sur le titre, présente des traces de détérioration produites par des
tirages successifs, preuve matérielle que l'impression du Tractants ne peut
remonter â la date de 1481, indiquée par les bibliographes.
Geoffroi de Marnef paraît s’ètre associé temporairement avec les imprimeurs
Antoine Caillant et Louis Martineau. Nous avons donné (t. [Ér, p. 303-304)
le texte d'nne pièce de vêts mise à la fin des Sept degreç de l'Eschelle de Péni-
tence, par Jean d’Àilly, dans laquelle 011 trouve le nom de Marnef en acrostiche
comme collaborateur de ces derniers.
Geoffroi de Marnef est f éditeur de La Danse Macabre en vers latins ( Charea
iè eximh Macabm), par Pierre Desrey, de Troyes, un des livres illustrés les plus
remarquables parmi ceux qui ont été publiés à Paris au xvc siècle, et que
Guy Marchant imprima pour cet éditent en 1 4 9 1 ■ (Voir t. Ier, p. 337.)
Pigouchet, que Geoffroi de Marnef avait connu dans l'atelier de ("aillant
et Martineau, a exécuté pour lui, en décembre M91, des Meures a l'usage de
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
ï‘8
Paris, avec des bordures et des illustrations d'nn genre particulier- édition que
lJim primeur et l'éditeur se sont partagée. (Voir p. 18-19.) Marnef s'est
adressé aussi à Jean Morand, qui lui imprima, en février 1 4^93 (n- «. ), des
Heures a F visage de Rome. (Voir p. 109-21 1.) En août de la même année, il
aurait aussi publié des Heures h Tnsuge de Tropes. Il y a encore d’autres livres
d'heures à son nom, avec date ou sans date, qui ont paru a partir de 1489.
De Marnef eut ensuite recours aux presses d’Etienne Jehan not pour
publier, le 1 1 août 1495, le traité d'Isidore de Séville : De sa wma berna .
U11 grand nombre de petits traités de théologie et de philosophie scolas-
tique, ainsi que d'autres livres latins, portent la marque du Pélican adoptée
par les de Marnef.
Geoffroi de Marnef s'est associé avec .Jean Philippe Manstener, libraire à
Paris, pour Ja publication de La Nef des Foi ^ du Monde f traduite en vers français
par Jean Rivière, Poitevin d'origine. Ce livre, illustré d'un grand nombre de
figures (voir p. 227-231), est sorti des presses de Jean Lambert en 1497-
En février 1499 (v. st.), de Marnef en a publié, pour son compte personnel,
une seconde édition avec les mornes bois. Il a fait ensuite, pour ce meme
ouvrage, les frais d'une édition latine illustrée, commandée û Thielman
Kerver, et dont il a dirigé l'exécution [opéra a pvomonom Grnfndi do Marnef).
Entre temps, if faisait imprimer, dans l'atelier du Petit Laurens, un ancre
livre de même genre pour servir de pendant au premier, Lu Nef des Fol^ selon
les cinq sens do nature, dont ['illustration tonte différente était confiée à un des
meilleurs artistes de ['époque. (Voir p. 128-133.) En mars 1500 (v. st.), le
texte latin, accompagné des gravures qui avaient paru une première fois dans
l'édition française [un priwum cxcidcrut) , était imprimé pour fin chez. Kerver.
Pierre Le Dru a exéenté, pour le compte de Marnef, Le ATutire du Vieil
Testament par personnages joué à Paris^ volume in-folio avee figures sur bois
empruntées en partie an matériel de Vérard.
Geoffroi de Marnef avait deux frères, Engnilbcrt et Jean, qui se joignirent
à [m et s’associèrent à son commerce de librairie. Le nom de Geoffroi paraît
le premier et souvent seul.
On trouve ensuite le nom d'Engnilbert, comme éditeur avec Philippe
Pigouclier, en 149^, et seul à partir de 1493; puis Geoffroi reparaît en 1497
ei années suivantes. En 1500, Ënguiiben partage avec Jean Dyamanticr,
libraire;! Lyon, une édiiiou de ÏOpns trivium, de Ëromyard.
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
Les de Marnef faisaient distribuer, sur la voie publique ou dans les lieux de
réunion, des petits billets imprimés. Un bulletin de cette nature, dont voici
le fac-similé, a été exhume par nous dune couverture de livre :
ÇËthica AriRotdisfccuniîutnvetercm franQatiV
nem a MagiRro PetroTartaretorqui ea craRino die
in coïlegio Remenfi interpretatums cthdiligenter re
cogriitacV enaliafutit tn Pelieano viri fandîi lacobL
Les étudiants étaient ainsi avertis que la traduction des Éthiques d'Aris-
tote, revue par maître Pierre Tartaret, sur laquelle ce professeur devait faire
son eonrs le lendemain an Collège de Reims, se trouvait en vente à la librairie
de Marnef, au Pélican t rue Saint-Jacques1. Le billet sortait de l'imprimerie de
Thielman Kerver, qui venait de s'associer avec Georges Wolff en 1497 ei qui
travailla dès lors pour Geoffroi de Marnef. (Voir l'alphabet des caractères de
Kerver et de Wolff, p. toi.)
Les de Marnef avaient pour marque le PHican , avec leurs initiales :
Les trois initiales E, I, G, sont celles d'Enguilbert, de Jean et de Geoffroy.
Cette marque a été gravée ;i nouveau. Nous reproduisons Dm a côté de l'autre
' Ce document a. êià l'objet tPnn article de Paris, janvier février 1 893 . — Voir aussi Origines
M. L. Delisk t intimlc : Une rkime parisienne des et débuts de l'imprimerie- d Priâtes, p A. Clauditn t
Marnef, dans le Bulletin de la Société de P Histoire de p. po: ouvrage elle.
*20
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
deux bois différents. C'est la première de ces marques qui figure snr le titre
de lonvrage de Raoul de Montflqnet.
Les de Marnef ont aussi employé jine marque de plus petites dimensions,
que nous avons déjà reproduite. (Voir t. g?, p. 337.) On y voit les mêmes
initiales et, dans le pourtour, on lit la devise : Benedktmu sir mnneii Dam'mi.
D'autres fois, la même marque n'est pas accompagnée de la devise* (Voir
p. j 28.) Sur ces différences dans la marque, dont le fond reste toujours le
même, on peut consulter le recueil des Marques typographiques de Silvestre
(nyi 1 5 j , j 305, 774 et j 288). Ejigjiilbert de Marnef a quelquefois fût nsage
d'n ne marque du Pélican sur Laquelle figure seule son initiale, ;j l'exclusion de
celles de ses frères. (Voir Silvestre, n* 550.)
Les de Marnef demeuraient rue Saint- Jacques, à l'enseigne du Pélican ^ au
coin de la rue du Foin, presque en face de la chapelle Saint-Yves, qui était
du côté opposé, a l'entrée de la rue des Noyers, et formait l'angle septen-
trional de la nie Saint-. lacqucs avec façade principale snr cette voie. Les
emplacements de la maison du Pélican et de la chapelle Saint-Yves1 ont été
occupés par le boulevard Saint-Gtcmaiii et les constructions en bordure à
finterseciion de la rue Saint-Jacques, h la ha tireur do théâtre Cluny.
Vers la fin dn xv‘ siècle, les frères de Marnef avaient établi des succursales
de leur librairie a Poitiers, a Tours et a Bourges. La maison de Poitiers, qui
existait dès 1 4^5 > étau dirigée par Jean de Marnef. En i4pé, Jean de
Marnef, dit Jean du Liège , marchand libraire établi a Tours, rue de la Sccï-
Icne, faisait exécuter, par Mathieu Latheron , La Vie et miracles de Monseigneur
Saint- Martin . Un Missel de Poitiers était imprimé pour son compte a Paris,
par Wolfgang Hopyl, en 1498. Jean Bouyer et Guillaume Bouchet, impri-
meurs à Poitiers, travaillèrent pour Euguilbert de Marnef en 1 /\p6. Cette
même année, André Bocard, imprimeur a Paris, Poitevin d'origine, imprima
la traduction des Ethiques d'Aristote, du professeur Turtaret, dont il restait
encore des exemplaires en magasin l'année suivante. Les frères de Marne!
lancèrent pour ce livre la petite réclame qtie l'on sait. Après avoir fait tra-
vailler les imprimeurs, ds s'établirent imprimeurs à leur tour et firent souche
Vendue en 1773 à im marchand île papiers, Sai ni-. Jacques, démolie depuis pour le percemenl
la chapelle Saïm-Vvcs hit démolie en i~!y6. Sur du boulevard Saim-Germain. Elle cuit siioec en
le terrain resiê vide ju<tqn en 1 S 1 7, on :t construit face il 11 u* 67 actuel de cette nouvelle voie. Des
■me m.iïson particulière, portant le n" de la me su bsi ru étions ont été découvertes récemment.
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS 52i
de libraires et d'imprimeurs, tant a Paris qu’à Poitiers, dans le courant du
xvic siècle.
On croit généralement que les de Mar nef étaient originaires de Marneffe,
gros village près de Liège, dont les habitants prenaient souvent le nom à la
place de leur nom patronymique. H existerait encore à Liège, paraît-il, une
famille de ce nom qui porte des armoiries; mais nous ferons observer que
son nom s'écrit Marueffè, comme le nom du village, et non Manief.
Durand Gerlier, libraire juré de ^Université de Paris, a fait imprimer ses
premiers livres en 1485?, chez Wolfgang Hopyl. Le 1 2 décembre de la meme
année, Pierre Le Rouge achève, à la requête de Durand Gerlier [ad requestam
Durnndi G triai) , les Sophïsinam d'Albert de Saxe. (Voir t. Pr, p. 475 76.)
Le janvier 1 490 (15 des calendes de février 148c) v. si.), Wolff livre
à Gerlier la traduction latine des Politiques et des Economiques d'Aristote,
qu’il avait imprimée pour le compte de ce libraire, avec ie matériel de Geriug,
dans l'atelier du Soleil d* Or de la rue de la Sorbonne. (Voir p. 95.)
Durand Gerlier demeurait alors rue des Mathurins, à 1 enseigne de FEstdlk
Füiilxvcau > près de l'hôtel de Clnny (ïn vico Matlinnnoniin t e regione damas du-
uinausis, snh srrigili equi gihi , vnlgo a PEstriiie Faiilveaii). La traduction signifie
donc F étrille d'un cheval fauve, fmmaii, comme on disait alors pour désigner
mi chcvai alezan; mais, 11e pouvant exprimer sur sa marque la couleur fauve,
le libraire a composé un rébus d’ime forme torturée :
Cette marque, que l'on voit pour la première fois a la fin du volume
d'Aristote, représente une étrille } une faux de tanneur et 1111 venu (place ou le
blé manque dans mi sillon et où pousse le bluet ici représente). Autoiu, on
lit ces devises latines : De uni dîne. — — Pauperes snsdne. — Aient enw jinïs. — Ihesns.
h>ttDMU.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
S22
Durand Geriier s adresse ensuite à Pierre Levet,qni lui Imprime quelques
livres dans son second atelier de la Craix t V Or, au faubourg Saint-Germain-
des-Prés, a partir de i 493-
De 1495 A 1498, Gerlicr donne une seconde adresse, rue Saint-Jacques :
ad slguimi capiüs Dïvi Dyonisii, e cousjœctu ecc lester Beat i Martin ni, c'est-à-dire à
l'enseigne du Chef sainr Dmps } en face de l'église des Matliurins,
En mai 1497* d public, à frais communs avec Jean Petit, une édition
illustrée des Pastilles et Exjmhiaus des Epistres et EraugiUes dommiaillcs , que Jean
Morand, imprimeur rue Saint -Jacques, a l'enseigne Saint- Nicolas* exécuta
pour le compte de ces deux éditeurs- (Voir p- 215-) Le 7 septembre de la
meme année, le meme imprimeur achevait pour Geriier T impression du
commentaire de Georges de Bruxelles sur les Sumnmlar de Pierre d'Espagne :
Xnterp ptatto geojgum fummu*
las matffftrf *|&ttrtbtfparï^na eff magfftrt îCbomeï3*feot
qutftionrtjue ÎCeietijqtio^ fmPoffttonfl De itouo readdfcoî
DMgtnrtlfime fti margüie quotata î v t etfamindpfentftms
contenta pat eontad pmoaintuttuÆt^nvfco forattf SatfoW
Sur le titre de ce volume, on voit des scènes de martyre et ia décollation
d’une sainte, allusion à la nouvelle marque du Chef saiur Denys r avec le nom
de Maistre Durand Gerliev au-dessus de la gravure.
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
5*3
Entre temps , Gerlier fait travailler les imprimeurs Pierre Le Dm et Étienne
Jehunnot, ses voisins*
André Bocard imprime pour cct éditeur, le 23 novembre 149^ le livre
suivant : Anmi Joa * Dans Scoti in qnanuni Sentent! an im Exposino , volume in-folio,
dont il partage l'édition avec ses confrères Jean Petit et Jean Richard, bour-
geois de Paris [Paiisknses cives). Le 2 [ novembre 1498 , Bocard termine poul-
ie même ['impression des Lettres et des Opuscules de Robert Gagnin.
En 1499, Durand Gerlier revient rue des Mathtirins et reprend ren-
seigne de PEsmile Fanlxveau. Le dessin de sa marque est change et le rébus
de son enseigne est plus intelligible que celui de sa première marque* U y a
simplement une étrille % une faux de moissonneur et un jeune veau; mais, au
Heu d'être au premier plan, ce rébus est disposé au-dessus d'un arbre suppor-
tant un écusson soutenu par deux béliers, avec le monogramme DG* La devise
a disparu, et on lit, au bas, le nom de Durand Gerlier :
Noms 11e suivrons pas plus loin Durand Gerlier, qui a continue son com-
merce d'éditions jusqu'en \ 529 et paraît y avoir fait ses affaires.
Jean ëelin et Guillaume L; Caron, libraires, ont publié, en société avec
Jean Dti Pré, imprimeur ( hnprmou Johanne Je Pnito, ad ïnstamiam et impaisis
Johamns Behn > Cuiller mi Le Caron et Johamns de Prato, liimiruiriiiii ), une édition
du Missel de Paris qui a été achevée le 1 1 mars 1490 (1489 v. st.)* Les
bibliographes citent, daprès l'autorité de Maittaire, une édition in-folio du
Grand Bréviaire à image de Paris, qui aurait été publiée le 9 juin 1492 par
les mêmes éditeurs^ mais, vérification faite sur trois exemplaires, nous ny
66.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
5*4
avons trouvé que fe nom de Jean Ou Prc, imprimeur. Mercier de Saint-Léger,
dans mie note inédite qu’il a jointe à son exemplaire de La Caille [Histoire
de ! Imprimerie et de la Librairie } p. 6 i)| nous apprend que, parmi les huit
bourgeois nommés en 1505 par le corps municipal, pour avoir soin du tem-
porel de l'Hôtel-Dieti de Paris, se trouvait Guillaume Le Caron, qui était
probablement parent de Pierre Le Caron, imprimeur.
Antoine Baquelier, de Grenoble, a fait imprimer, à partir de 1491, des
livres â l’usage des écoliers de sa province venus â Paris pour étudier. Quelques-
uns de ccs livres portent la marque suivante, an milieu de laquelle 011 lit cette
devise tirée de l’Ecriture Sainte : I niait m sapkucie , timor Dam lui.
Antoine Caillaut s'est servi de la même marque en y substituant son
propre nom, comme nous l’indiquons ci-après.
Feu M. Eugène Chaper, bibliophile dauphinois des plus distingués, a, le
premier, attiré l’aticmion sur ce pédagogue qui parait avoir été prêtre et qui
fonda à Paris un petit college, ou maison d éducation, a la tête duquel fut
mis plus tard, au x\T siècle, le célèbre Oronce Finér. Qu'il ait vendu les
Voir Niftiee historique et fcb&givyfihjue sur xvi* siècle ( par un vieux hiMiophik dauphinois
A nu fine et P terr e Baquelier , ci toye ns d e Gre n o Mc , { Ei igt ne Cha peu ) ; G rc ito 1 > (e t i 1 n p ri m er \ c F . À I ! i t r
ei les ouvrages qu'ils oui publiés au xv* et au perc et filst ] S 3^ ■ în-8'*.
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
livres qui portent son nom on qifil les ait distribués a ses élevés, il n'en doit
pas moins trouver plate parmi les éditeurs parisiens.
Le premier ouvrage public aux frais de Baqnelier, que cite AL Chaper,
est le traité de Gurllaumc Houppelande sur l'immortalité de Pâme [De Imnutr-
tiilïme animé) i édition revue" et corrigée par Louis Bochin, maître" es arts, qui
ftn imprimée a Paris par Philippe Pigonchct, le 28 mai 1451 {qttatt Purisitts
exuni vif Philippm Pi gatic lut put Amhauht Buqudcri t civirnris Gnitiaiiojwl'mtiie).
Le 12 août 149 1, Pierre" Le Dm imprimait, pour Àmhoiiic Baqnelier,
citoyen de Grenoble (jm> Ant/uiiiw Bucp/ekti, dre Grutiuintpoli(uiio), le Pveayirariniii
de Nicolas de Lyre. Cest a la fin de ce volume que Ion trouve la marque
dTAmoine Baqnelier reproduite ci- contre. Cette impression, tlout nous avions
signalé Pexistence a AL Chaper, d après le catalogne Brieniic-Laiie rédigé
an xvmc siècle, a été retrouvée depuis a l;t Bibliothèque Mazarine.
On verra ci-dessous tin fac-similé de l'achevé d'imprimer accompagné
d'une exhortation de Baquelier à ses lecteurs :
ft Sacre pagine mâgifln ^ffelai tue 2. ire lî#
bdluficcPcfïmpŒfffpriainiTna fonnirreufc fgufa
™ al ma puri fourni grarienua fub inagiffro'i^riro
leoiu pu* ftntborîiotoqurlm duf fïrnnarîc'potf*
farte faurtofvdrre fuumfumpfit ptn'ûdum Snno cri
nia ni reparan oju aTP ca c je t -bar Inc c ausunï ri .
<£ lflimc er$e rrilïiculeltniioi? finfra{rüg ttlTrofttt
ùm iirnligclloi fî n en tff butte wbia pîopcrgdo vi
die atf^flvdlfrfrr mampulufi quêtai pua i aiilmff
firnimo parentf re ddere poîeft.
Un an après, jour pour jour, paraissait le Dialogue de. Guillaume d'Au-
vergne, évêque de Paris, sur les sept Sacrements, nouvellement revu e"t
imprime {Djuhtgiis docthsiuù vin GitiHevini } episcopt Parisiettsis > de sep tau Su cru -
mentis } twvitcv entendants ne imptessns).
Le volume était imprimé" a Paris par Antoine Gai Haut {exnmuts Parisins ah
Anthaiiui CniUnut } tu pressa te) , pour Antoine Baqnelier, citoyen de Grenoble" pro
Àntanio Buqiiclicri, cive Giudattopolitnini ).
Ces trois livres sont de. format petit in-octavo. Nous avons connaissance
d:nne quatrième impression faite pour le compte d'Antoine Baqnelier, qui
a échappé aux recherches de AL Chaper. C'est une é"dition petit in-quarto,
sans date, du poème latin de Prudence sur la Bataille des Vices et des Venus
(A" Confient Vidant tu et Viitntum ), également sonie des presses de Caillant.
O11 remarque, au commencement, une" gravure sur bois représentant un lion,
jztf HISTOIRE DE LMMPR1MERIE EN FRANCE
attaché an picci d'une colonne, dont un rat ronge la chaîne. La planche,
qui est pins large que la justification du livre, a été placée dans le sens longi-
tudinal de la page. Elle" nous paraît provenir du vieux matériel d'une édition
illustrée des Fables d" Esope > imprimée à Lyon. A la fin du livre figure la marque
de Baqtielier, mais avec cette particularité que le nom de Baquelier, grave
dans le Lois de la banderole du lias, a été remplacé par celui de Caillant,
en caractères mobiles d Imprimerie. Cette substitution est cvidemmeni posté-
rieure à i 4p6. JL’ exemplaire du livre en question, que nous avons examiné,
se trouve à la bibliothèque Mêjancs de la ville tTAix en Provence. Antoine
Baquelier a probablement lait imprimer d autres livres, que Ion découvrira
tôt ou tard.
Pi erre Baquelier, prêtre, que nous croyons être le neveu ([Antoine, con-
tinua l’œuvre de ce dernier et se servit tour | tour des presses de Pierre
Le Dru, de Jean Bcarbier, de .Jean Marchant et d autres typographes, pour des
ouvrages de même genre qifil fît faire au xvic siècle. M. Cluipcr a donne
la description de vingt- ;ix ouvrages divers, dont la publication est due a la
généreuse initiative de Baquelier, qui a fait les frais de leur impression. Cette
nomenclature sortirait de notre cadre, et nous 11c pouvons que renvoyer le
lecteur à I intéressante notice de Al. Cliapcr sur les deux Baqtielier, citée plus
haut. Nous nous bornerons à dire, pour terminer, que, par acte passé le.
jo mars 1)32 par-devant Jean de Venes et Nicolas Champin, notaires au
Cbaielet de Paris, Pierre fil donation tic la maison ci du jardin dont il était
propriétaire à Pans, rue des Lavandières1, près des Carmes t dans (a mouvance
et eensivc de (abbaye Sainte-Geneviève -dn-Moni , « pour servir d’hahî ration
aux écoliers originaires du pays de Dauphiné qui étudieront dans LUnivcrsiié
de ladite ville de Paris” ».
M. Clipper Lüiichii ainsi : * Ces exilions soûl
p 11 lit !j |liipari iiLtp sm£iieusem entt lmp èlegam-
mciïl impïim tas pour avoir éiè des oti res l k spe
uilatkm faiies p mr réaliser des bénéfices. En 11 11
mule d me 5 en ijile t jusquki preuve du eomr;iircc
que Ees deux RaiJj||Hiert ciloyens tle Grenu Ide c
êiaient des luiuines instrii iist pieux leurs denses
ei Icliis dédicaces eu lèmoignen 1 ei préuccLipes
de rendre les emdes supérieures plus abordables el
ûdles à leurs ai 11 iempur.iuistel su non I a leurs
ttoii|Otrhues.
l/e m plncéui eu 1 de celte maison esl ainsi dèli-
n 1 i le d.Tîis les Je Stfhite - Geuffliew' .'
trUut masure el jardin .avec el dans ses apparte-
nances assis i Paris en U nie des Lavendicres près
des Carmes,, coin prenant sur ladite rite ledii jardin
el masure scpl toises* trois piedz el demy ou en-
viron de longueur qui esl depuis ladite rue jusques
;tu jardin dii place MaiAerl, el eiiiq loises
dix piedz lui environ du tousle de la maison de
Lï Cœ/gi'f qui esl au collège de la Ai a relie t elc. «
(Archives iidliouxlcs, S 1691^.)
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
î27
Claude Jaumar, c[ul s'intitule libraire iuré de PUniversité de Paris ( llbraiius
j unit ns Uuhmlfatis Pamicush) , a exercé, à partir de i 4 9 3 n rue Saint -Jacques,
à Teiiseigne du Coq avant le couvent des Math min s [ad ïutemgnhiiii vulgarité?
nuiKiipamiu du Cotj mite Maihuvhws ), en descendant de faune côte de la me,
après Saint-Benoît. Cette indication d'adresse se trouve a la fin dune édition
peut in-ociavo du Stimulus diviiù amans de saint Bonaventure :
c £tpli clt fel fc itc r tbï r qiilPklf Stl roui u e
&LuirH3cnoiiO T>rui &ortiu£curc.£arDinalL& E>eua
tfcttfc rappel l’acre tbccU^cpicfciïailacprnfl:
tjupabilitï r ioj rectum * St n entier emenvatua
? lift üû impie CTiifl îeppènaÆlanbiiiaiim^r
c oiuoirowe in vie a Uutti j uobf anime rflgnift
ïulg r nune uparu pu e cm ante mat l7unn oa t
Su ne phi £Dülc Amo qua Pitn gen le flroo nouage
liro 0 tertio, oie vt ro oec un t quart* menti* oc 1 0
btis*
Pierre Le Dru et Étienne Jehamiot ont travaillé pour Claude Jaumar. Sm
ies titres des traités de théologie qui portent son nom, on voit presque tou-
jours une Crucifixion quelquefois tirée en rouge.
Cette gravure provenait du matériel d'illustration de livres d'heures appar-
tenant a Jehamiot et Le Dru, imprimeurs associés.
Claude Jaumar paraît f avoir adoptée en gtiisc de marque ou de symbole,
5,8
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
avec son nom au-dessous. Le /ivre dont nous venons de reproduire le titre
est sorti des presses de Pierre Le Dru. (Voir p. 61.)
En 1300, Jaumar se sert des presses d'un nouvel imprimeur, Antoine
Cliappicl. Sur le titre des livres destinés au clergé, réditeur place toujours,
avec sou nom, Claude Jaumar, l'image du Christ en croix; mais l'illustration
du livre, dont voici les fac-similés* est d*une composition différente :
pioceffue taDfriarfttôpMomtf
tmlnouittitomümttmmM
tUBCûmulttdâûfittfotîfbuefnlo
rfsoppoitmfsftirntte.
c t fin ic rittà tin c fcnlcnff anfta \je I le ntt nf ia |i ffHti ftfs
0a cfiiuttontnon cOtirtfidntiatd.vel lïcj fit Appelle
t u m Lpt1 1 il dpp i Hat ia cr fa Itfl t fru ttrûl ojtâ ia nia £
entftTû a c mn te ff Ltfiqac In te rporiin.fi pi r put ;
fabiiembcnct infte pjoicETûrttnUinniAiJ.tiactan
pi tit pjoinrdtcî pîccii tns noie qqo 3. qiûa pantin
ci!flfflOiif«iatlset ûfiJaictiflpffOfim oppi Hatloi;
p^ten Lametiau il# p^emllÏÏa fs ICc c t efte nnllfl Itct
ïdmt tnanf.tifl celEiiamPEiEUftam.PLmidXtELp
t Ifttim Cil m m rtt aie rl frltiol c a pprtJaiît i m ps ht
bliem a qaûbtne et Légitimé ppoceffomeLLutie pic*
nnm La terni et rintfcLDcntum.tpfdfQ Bftei ta appella*
(lotte non oblta tt te meüitt m Ln o il t m pf In^e m nia
polTc et ftcbfi t Ipi ira Liliane vil et pjeiebftc iaprtfn
tfpa^btlfentetlflïiipjetotaiam tpridret tflYemutla
ni Pc ma nia np a m. « ipl ma appriln ulem eftem ap &
prllato itt ccpmftfllllio lOnoemnanuum dt<5 ton&£
ïicrtd jutliiLd e [Iseut e.feluo lui e pbbmbf tniiîq£of*
Utttt iao?ra*ï£*
4ErpUi If p^di tiw T) om Iftl pa nnjmâ a ni o t utoï a jj
icbenbUam InlauüLopLftipua ÿlamdiio tmaiter
ton ffta t EmfOdta g mdglOi à Eiftfli m oe thfbc.ta
rtii ta tld te iTÉtojnm o^Lnd i Lu m Le g tic m : i p m m u Lü
etitilltonibnü Loi La opojtuïT® infi i ils Jlmpirtfa pa*
rül us pe r 3tf tb onlar ija jppli L i finnois item (h trlto
fan fil lobP nn io la tf i d nenli e* 3 mpen hfl Vtro dâ us
t>l Jfaumai bibllopote tarait aime tmfu lliflflepa
rtfîEîiae+iommûîûtid In vlioCâtfftoofrfftffnteriï?
gncritittfiânYptopEfpttttpblimiïf13nPD «Ai tiLL
l rtlmo Æftritt cent ellmo blc be i Lm> ! mêfla jSDttcrb jte*
Au lieu des comparses habituels, des soldats et des saintes femmes de
chaque côté de la croix, la scène se passe à l’entrée d’un vallon agresie. Der-
rière une montagne surplombée de rochers se dresse, dans une vallée, la
silhouette d’une ville entourée de murailles, avec le clocher d’une église. Le
Christ en croix est placé à gauche, au premier plan. A droite, devant l’image
du Sauveur du monde, un saint personnage nimbé, revêtu du manteau épi-
scopal, est agenouillé. Sur une table placée devant lui, un livre est ouvert.
Entre ses mains jointes dans l’attitude de fa prière, ce personnage tient fa
croix processionnelle à longue hampe. A terre, aux pieds du Christ, est
déposée une mitre d evéque. Les fois de la perspective commencent déjà à
être observées dans cette gravure, dont le dessin est très soigné.
Claude Jaumar s’est associé avec Thomas Julien ou Julian pour fa publi-
cation de deux ouvrages du médecin A'naiild de Villeneuve : le Régime d’iiy-
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
J29
giène des Vieillards {Libellas de régi mi ne Seuum) et le Traité des Vins [Tractatns
de Finis) . Cas deux livres, de formai petit in-quarto, sont imprimés en carac-
tères romains. Sur [e titre de chacun deux, on lit la mention suivante : Pour
Glande (sic) Jaumar et Thomas Julian . À la fin, on trouve la marque de l'im-
primeur Félix Baligault.
Jaumar na pas publié de livres français, que nous sachions. Nous connais-
sons deux opuscules latins illustrés qu'il a fait imprimer par Pierre Le" Dru.
Ce sont encore des ouvrages de théologie : le Jardin des Roses de la vallée des
Larmes [Ormlus Rosartau /le mile Lachninamni ), livret mystique dans le genre
de Y Imitation de Jésus- Christ, et le traité de Pierre d'Ailly, évêque de Cambrai,
sur les douze honneurs de saint Joseph ( Tractatns de duodreim houonhus saucti
Juseph). Le premier opuscule renferme neuf petites gravures provenant du
matériel de Pierre Le Dru et Étienne Jehan not, parmi lesquelles on retrouve
la Mort entraînant le Pape \ (Voir p. 243 ) Le second contient également neuf
gravures^, dont l'une. P Adoration dans la arche de Bethléem , provient d'anciens
livres d'heures de Jean Du Pré. (Voir p. 66 .)
VOrmlus Rosamm porte l'indication d'une nouvelle adresse : en la rue Saint-
Jacques, à P Image Saint-Claude Cette maison, tpii a été occupée ensuite par
un autre éditeur, François Régnault, était située un peu plus bas que le Coq ,
en descendant vers la Seine, après les Mathurins, de l'autre côté de la rue
Saint-Jacques, en face de la Couronne d1 Or et presque à côté de la librairie
des de Marnef, au Pélican , dont elle n'était séparée que par la maison de
/' Auge. L'emplacement de ITiuage Saint-Claude est occupé aujourd'hui par le
pâté de constructions neuves tpii se trouvent a gauche du Théâtre Clnnyt
au coin de la rue Saint-Jacques et du boulevard Saint-Germain.
Après avoir quitté Limage Saiut-Claudef Jaumar alla demeurer rue Saint-
Jacques, ^ PEcu de France, près de Saint-Benoît [in vico Saucti Jacobï , in iutmiguiu
Senti Fraude } prvpr Sanctum Bcnedicmm) -f c'est sa troisième adresse. C'est la qu'il
a publié le Processus judicn/rïus , de Nicolas de Palcrme, dont nous venons de
donner des fac-similés, et le Spéculum Ecctmce , du cardinal Hugues de Saint-
Cher, accompagné du Spmduui Sacetdotuin . Il se qualifie de libraire juré" de
l'Université. (Voir fac-similés, p. 352.) Jaumar est appelé fautivement Jamuiar
par La Caille, et Jamnmt par Lottm.
r Voir le tlcc.il! de ces iÜListnnons :m Colofogm 1 Voirt pour les deuils, Cü^îegne des hiciaiMiS
des damcbks de Besjnçfm, n» 57 p- 44 44L de Besüiiçjiu n* P- 30-3 K ouvrage cite.
11.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
53°
Denis Rosse, Rosi: on Roce — ce nom est imprime de trois manières —
aurait commencé en i^po, si l'on en croit fa plupart des bibliographes. On
cite, a son nom, une édition in-quarto des Qmdoues } de Philippe Béroalde,
indiquée par Panier, d'après Maittaire, a la date du 12 octobre 1490.
Vérification fiitc, il y a erreur manifeste. On trouve, en tête du volume,
une épître de Jossc Bade à Laurent Bureau, datée de Lyon le 7 des calendes
d'aout (2 6 juillet} 1492, et, à la fin, la date du 12 octohre 1499 est énoncée
eu tontes lettres de cette manière : Atmo Domiui mUlesinw qn adiiugen tesi in 0 uona-
gesiuw uviio } die vav dnodaima mai sis octohns. L'cdition de 1 4 5? 0 est donc chimé-
rique, et il nous faut descendre jusqu'en 1494 ou 1495 pour avoir trace des
débuts de Denis Roce en qualité d'éditeur.
Pierre PonIIiac 011 Poullbac, qui venait de monter un petit atelier près
du couvent des Bernardins, paraît avoir été le premier typographe qui ait tra-
vaillé pour Denis Roce. II a imprime pour lui le Tractants Corporis Ciirisd , qui
est daté du 4 mars 14 94 ( c 4 9 5 11 * st. ) et porte une marque représentant
Médée et Jason, avec le nom de Denis Rosse et la devise Par avis ;
D'après une communication de M. Gordon Duff, Rosse est un nom
écossais. Les armoiries de cette marque seraient celles dhinc famille distinguée
d Écosse dont mi membre est auteur de deux livres publiés par Rosse. Ce
nom a été modifie en Rose et définitivement francisé en celui de Roce.
Un livret de 8 feuillets : Ephtola de imsma Curakmim , qui îfa point de
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
53
date (voir fac-similé, p. 324), serait peut-être la première publication de
Denis Roce. Le titre, qui est placé à la fin, an verso du dernier feuillet,
comme dans quelques anciennes impressions, porte la même marque qu’au
livre précédent Roce a publié également, avec la marque de .Iason et de
Médéc, le Libellas de modo pcuircudi et cou fi raidi , petit in-octavo de 36 feuillets,
sans date, ([lie nous avons vu et qui est signé de l'imprimeur Étienne Jehamiot,
maître ès arts [Per me Srephanum Jcfuuuun in arnhm Magistnuu).
Peu de temps après, Roce changea sa marque et sa devise. Le 15 juillet
1 495 , Puullhac imprimait pour lui X Anthidotnrius aninue, de Nicolas de Salicct.
Sur le titre, 011 voit une marque entièrement différente de la première, avec
une antre devise : A V Aventure t (Voir fac-similé, p 323.) Poullhac a imprimé
pour Roce d’autres petits livres qu'il n'a pas signés.
La même année, Pierre Le Dru terminait pour ce libraire une édition du
Cou.vdutorinm ruuorant mnscteuritT , de Jean Nider.
Denis Roce a changé de marc pie une troisième fois. II a ajouté a la devise
A P Aventure , cette antre, passée en proverbe : Tout rieur à point, qui pan areu dre :
Dans la partie de l'inscription placée dans le cadre du haut, au lieu de
Vient d point , on lit : Vient h punir (sic), pat suite d'une faute du graveur.
Cette erreur a été rectifiée dans une antre marque d'un module plus peut,
mais exactement semblable.
Denis Roce s'est adressé successivement à divers imprimeurs, à Pierre
67-
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
J3*
Leva, à Èiienne Jehan noi ei à Pierre Le Dm, puis à Guy Marchanj, ;j
Ânjoiue Cliappid cj ù Gaspard Philippe. Ce derjiier a imprimé pour Roce
les F/mes Suie#, livre J qn'il lia pas sigjié, mais qui se termine par la formule
Amen, disposée en lenrcs iniiiales sjir fojid criblé, exactement comme dans
une amie pièce du même imprimeur. (Voir p. ]6 2.)
Eji 1 T 9 9 > il se sen des presses de Michel Tholose ou Tojdouse, rue des
Amandiers, qui deviciu son imprimeur anitré et avec lequel il s'associe.
(Voir p. 3 j 4-3 J 6. Plus Jard, Nicolas Des Prez s’imitule le «fidèle typographe
d'honnêie homme Denis Roce, libraire bien mentaui» {fidelis ailcogmplms
hoimti v'f ri Dhmkii Race, InhUopok hene n terni).
Quelquefois Roce a publié des livres de compte à demi avec Jean Pciii
ei avec d a jures confrères. Il paraîi avoir fai] ses affaires : Jean Barbier, un de
scs imprimeurs, le qualifie de libraire très riche ( luailanissïimis bibFiapola ) .
Denis Roce avait pour spécialiié les petits livres latins à l’usage des prêtres
cj des écoliers; il en a public une quainué considérable. Nous n’avons pas vn
d 'ouvrages fiançais a son nom, ei il n'a pas fini de livres i 11 ns J rés, que nous
sachions. 11 était en même temps relieur; on connaît quelques reliures estam-
pées qm ponent son nom ei sa devise : À F Awnmre.
Il demeurai j h F Image Saint- Martin } rue Sain J- Jacques [in vko Beati Jacobi,
cff/ns œâes dm Martini ymago persignar). C’étaii la quatrième maison, en remon-
tant de la rue des Mai burins ’, avant le cloîire Saiiu-Benon. Sa femme se
nommai] Rohine Manger on Maugart. Sa fille, Marguerite, épousa le libraire
Bernard Aubry, qui reprit au xv! siècle la maison de son beau- père.
Jean Petit, éditeur rue Sain j-Jacques, est, sans contredit, le libraire dont le
nom se rcnconJie le plus fréquemment, à partir de 1 4 9 5 > sur les impressions
de Pans. On fait généralement icmoiner son exercice à 1492; 011 Clte deux
1 Jl y avait, rue Saint- Jacques, une antre mai mention de ladite ruelle est ainsi conçn : « Masure
son de Hmigr Saint- Martin qui se ttnavait mimé- oit place vttide oïi soitloit avoir en paincture contre
diatement apres le collège de Marni on tiers, en fâce le mur Saint-Martin, tenant d'une part à
du Senffet Vert , beaucoup plus haut que celle de nue place vuule qui fu à Jehanne la Mareschalle,
Denis Roce et dn côté opposé. Celle-ci aboutissait, ei d'anltre pari aboutissant par derrière et ayant
au .yvic siècle , datis mie certaine ruelle no longue issue anciennement à une nielle de laqitelle 011
allée, sorte de couloir ïtssez. cnminun dans cette ne scel le nom. « { Ttyngraphie hiswiqns rin vieux
reguni on les lerraias avaient de la profondeur, et Paris % par À. Bekit, combinée par Tisserand el
qui faisait cmn uiimicpier les cniistntainns poste Platon. Région centrale de l'Université, p. 221;
ricurcs ai ce la rue. Le passade il u titre où il est bit ouvrage cité.^
EDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
533
volumes imprimes par lui a cette date, Lun, intitulé Sermonesfnttelnies, contient
a la fin, en toutes lettres, la mention Âîîîîo tttilles'umt uoungesiuto séant do , suivie
de la formule Deo gratins, L'année 1^92 ainsi désignée ne s'applique pas à
['impression du volume, mais Rien a celle pendant laquelle ces sermons ont
été composés et prononcés dans l'église Saint-Augustin, à Crémone en Italie.
La preuve en résulte dans le libellé final qui mentionne cette date, et dont
voici le texte intégral, d'après une édition faite à Lyon par Pierre Maréchal
et Barnabe Chaussart : Valr çattdidhsi tue fector. Acta Crémone ht freqtmtnsshno dm
Augnmni îemplo , decinto lut lendits fehmani mil lest nw qtutdrngestnnt c notmgesïnto
secundo : Deo gnants. En outre, l'édition au nom de Jean Petit est à l'adresse de
la Fleur de Lis d'or, qui est la seconde demeure de cet éditeur.
L'autre volume est un Missel de Troyes, qui aurait été imprimé aux frais
de Jean Petit en 1492. Cette édition, que personne n'a vue et qui n'a pu
être retrouvée, n'est citée que d'après une note manuscrite2. L'existence en
est problématique, et la date d'impression est tout au moins contestable.
Bien que Panzer et Hain n'indiquent pas de livres au nom de Jean Petit
avant 1 496 et 1497 K nous pouvons néanmoins citer une édition in-quarto
des Pastilles , en latin et en français, qui a été imprimée le 22 avril 1495
pour le compte de ce dernier, avec son nom et son adresse :
Cj^Y fîrtüt le» poltiUra bce uimett
tfrca-ttiee frlfre DcISntecrinntiLflea
f pitres pareiîlcintiii ,
Ifbaiia pgur^fban petii ubiaircPe*
mourant en la i uefolrti Jaques a len
ihgnebulYon naig€l
qïBi Kvitigiî
Ce livre» qui a échappé aux recherches des bibliographes, ne porte pas
de nom d'imprimeur. Les caractères sont identiques à ceux du Cndtaliatm
jutmttn , que Jean Morand a imprimé pour Jean Petit en 1497- (Voir p, 214,
et alphabet, p, 2 1 5,) Ce dernier n'avait pas encore de marque; il est indique
comme dmmtmttt en la rue Saint-Jaques, h renseigne du Lyatt Argent,
1 Dans celte éditEaftn on a imprime par erreur 5 La date du 16 sepiembre 1489, indiquée
qnath Agesim pen 1 r -711 at iragiu testa }t<, dans le Catalegac des limn \altles de la B\hl\üthè/p\e
Missile ad njiiiii l'imgiiiV eeeksie TmriefU . . . Majdùwe (nû 279 pour ime édition du De înykà
Pavisiis, myensis Jétauiis Petit im/îir^im; premier y\ta, de Mnrsile Ficint est celle de la composition
Missel imprimé eu 1492, in-4° gothique ciié par de I ouvrage ; ht agr* Ca\rgDf qui est répétée dans
Sémilliard dans ses Mémoires manuscrits [Livres presque imites les éditions t entre autres dans une
fxtarghj nrs du d'eehe de Trpyes imprimés au xv* el édilion de Rouen imprimée par Pierre Régnault,
an xvie siècle t par Alexis SoCaiîo et Alexandre Piene Violete et Noël de Har&yt associés, citée a
Assieh; Paris ei Trovest 186C in-S°t p, 3), La même page de ce catalogue.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Jean Petit, qui êta il riche et avait de puissants moyens d action > Faisait
travailler en même temps plusieurs imprimeurs. H sassocia même pendant
quelque temps avec [’un d'eux, Guy Marchant. Le poème de Fausto Andre-
lini sur la conquête du royaume de Naples par Charles VIII [De Seat n du nc-
torui Nmpoikaïui). imprime à Paris, en Pliotel de Beau regard {/;; Beffovisu), la
veille des calendes de septembre (3 1 aofn) 1 etm tient un libelle final
dans lequel Jean Petit est mentionné comme imprimeur au même litre que
Guy Marchant1. Nous sommes même porte a croire qu"il avait monté, avec
ce dernier; un atelier typographique quelque temps auparavant, car nous
connaissons une traduction fatine des Lettres de Pha taris qui a été imprimée
par Guy Marchant en septembre 1 4 c? 3 ^ rue Saint-Jacques, dans la maison
de h Fleur de Lis., dont Jean Petit était propriétaire et où il transféra plus
tard son commerce de librairie. Peut-être aussi faut-il voir dans ce volume le
point de départ de ["exercice de Jean Petit. E11 1500; il a monte un autre
atelier rue Saint-Jean-de-Ëeauvais (/// via/ D, Joaniùs Bdvaceusis\} qui était éga-
lement dirige par Guy Marchant.
Le 12 mai 150 6 parut une édition des actes du Concile de Constance,
dans laquelle Jean dit «Le Petit « . libraire de ITJniversitc de Paris, est qualifié
de typographe très habile* a {‘achève d"im primer :
([Srtâ et gefla fafrofrtl ton flftl £cm ftati.
pic^a InpîcC riflïmaps 'if[ûçtiL ^ £ TokrtiifTmü vf
rGjofrSmcijcogiiGmctole pe rtt vnf ucrflrat Ea partf:
Zftuflriu m. Smio Bcmif ni (ni Erfïmo qui n gemefîmo^
fejrto oit vcrotTlUmnifie mali.
Nous avons vu un Atilti-Gellc, daté du 22 mars 1508 (v. su), à la fin
duquel J est dit que 1 "édition a etc imprimée en Beaurcgard, pour .Jean Petit,
imprimeur très correct (/'// Bcllorisu pro John une Périt fddissimo unpmson cxumn ) :
Auli Gdii vfriqufdemnonmtousûilatüia §
graccab'ngua dïfcrtl Noftum AttkarumGÔ?
tiKrarïiad vnguem IcingadlnBcUouifupro
lohanne Petit frddiflîmo ImprriïbrtExarati
Foeliciter cxpli'citmt, Anno dominé M.tcccc.
viïiDiCcXxil Menfc Marti
Les caractères, qui sont les types romains de Georges Wolfî et Thiclman
Kcrver (voir alphabet, p. 101), sont identiques à ceux dont Jean Antoine
Ce colophoii e£t;iijTsi rédigé : Ltbri dtttde gestts citttt diligenùa a Gnhhttc At&wtére tte Jdiwm Fr ne
g/péiésissirrr; CerWrc Fmttrerttttt reps & cfarUshtà . ht He/Avisu itttpress'h Vuriûrs. nttete et twldft C/trtsitdtte
pvtü Füstsu André™ e FeréiAertsi cmposrtr et srrrntir<r ai.cccc* t..w\\\\YV/t prrdre hui J epieut foh.
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
535
de Venise {Sommes A mou lus Va s ans) , établi à Paris dans les premières années du
xvic siècle, s* est servi à la fin des Bucolicn Faustï qu'il a imprimées {jmpvessonn
urtc sim) pour Jean Petit et dont, selon toute probabilité, une fonte appar-
tenait a ce dernier, qui Pavait déposée dans i’atelier Jean Antoine.
On trouve ensuite Jean Petit en 1510-1511 dans l'imprimerie de Henri
Estienne, premier du nom', et, bleu que tous deux soient qualifiés d'associés
en art typographique [in chnkotypa am soài)\ Jean Petit était tout simple-
ment commanditaire ou copropriétaire d'un materiel avec lequel, à (exemple
de Vérard et de Vostrc, il faisait travailler pour sou compte des imprimeurs de
métier. En conséquence, nous ne le plaçons pas parmi les imprimeurs.
Cest à partir de 1496 que Jean Petit déploya son activité. Les éditions
qu'il a publiées sont innombrables. II a fait travailler simultanément plusieurs
imprimeurs : Jean Morand, Guy Marchant, Pierre Le Dru, Pierre Le Caron,
André Bocart, Le Petit Lanreiis, Jean Lambert, Félix Baligault, Antoine
Denidel, Georges Wolff et Tliiclman Kervev, Gaspard Philippe, Nicolas Des
Prez et d'antres encore. II a fait imprimer des livres latins de tontes sortes,
des classiques, des ouvrages de théologie et de philosophie scolastique, des
poèmes, des grammaires, des dictionnaires, etc. II a publié des livres français,
tels que Le Songe du Vergier, Le Mystère de In Passion , Le Roman de la Rose , Le
K alendricr des Bergères , Le Vergier dl honneur * un Coutumier Anjou et du Maine, ete.
On cite encore une édition du roman de Mèltmue , avec figures sur bois, que
Pierre Le Caron aurait imprimée pont Jean Petit, et des Heures à R usage du
AfaiiSt achevées le 29 mai 1500 par Thielman Kervev et dont les frais fiirem
partagés avec Pierre Cochery, libraire an Mans.
A partir de 1500, les affaires de .Jean Petit augmentent. Cest surtout an
xvic siècle qu'il a le plus produit; mais nous n'avons pas à le suivre jnsque-Ia.
André Bocard, fini de ses imprimeurs* l'appelle «le meilleur des libraires»
{hïhliopolarum optimus). «L'on peut dire de Iny qu'il a esté eeluy de son temps
qui a le plus fait imprimer* puisqu'il emrctçnoit les presses de plus de quinze
imprimeurs *. « Un autre historien de l'imprimerie, Lottin, porte ce nombre
* Cette mention est rédigée en ces termes h h eiseï Je Htiiieiiiu, e/nsJrm focl pmiijicis, h fini s s 111 11 ex
fin khi n recueil pet il in -folio de divers ouvrages ofpoiuo Hsssyips Siephmù , impousis ejnsJrm el JCsjnnis
de philosophie eide matfi èimtkpi es , par Charles de Ûavi in c/nilïMjpy urtr socionnn. A 1111,1 C/irisii Soie a-
Roiivelles, publiés aux frais de François d'Hathi in, toris oiuuiiuii i ji a, pris sas col. fehrunrsi, Pd ri si i s .
évolue ch Amiens : EJittnu est unipcrs>ir>i hec vol: ms eu ~ Histoire Jr / Imprimerie rt Je h Librairie, par
Ambï&iûs bi eJibns revenu iJi h Christs paris Fi jii Jean de La Caille* p. 72 ; ouvrage cite.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
536
à vingt. On arrêt du Parlement de Rouen va plus loin encore en déclarant
tpic Jean Petit vendait «plus de livres que mille libraires ensemble». Il y a
exagération évidente j mais le fait n'en reste pas moins acquis que Petit est
i' éditeur parisien qui contribua le pins à la propagation du livre imprimé.
Il apportait tons ses soins aux éditions qu'il mettait en vente et dont il
surveillait les détails lui-même, autant que possible, ou qu'il confiait à des
amis dévoués qui en révisaient les textes1.
Jean Petit était fils d'Oudin Petit, boucher de la rue Saint-Jacques. Son
grand- pere Jean, également maître boucher, avait été titulaire de l'étal de
Saint-Benoît z. Guillaume Btidée le croyait parent de Guillaume Parvi ou
Petit, né à Montivi Hiers en Normandie, évéqnc de Troyes, puis de Senlis, qui
devint confesseur de Louis Xfï et de François 1er. Bien qu';i l'époque oîi Budée
donnait ce renseignement a Érasme3, Jean Petit eut des rapports constants
avec différents typographes de Rouen, ou il fit imprimer q 11 elq tics-1111 es de ses
édifions, et qu'il fiït allié à des familles normandes, rien ne vient a l'appui
de cette assertion.
Jean Petit, libraire de l'Université de Paris ( lùhi'wpoin almœ Unmmtntk
Parisiens) s) , comme il se qualifie sur ses publications, a d'abord demeuré rue
Saint- Jacques, a l 'enseigne du Lion d* Argent ( m rien Sanctï Jaciih'i , domo Lan Pis
iiii a ri ne tus Lui
Un grand nombre de livres édités par Jean Petit étant sans date, on
pourra les classer dans un certain ordre en examinant ses différentes marques,
dont nous allons indiquer la succession.
On ne s'est pas encore assez attaché, selon nous, a ces petits détails de
variations du dessin de marques en apparence semblables, mais qui présentent
des différences appréciables constituant, à défiant d'antres indices, autant de
points de repère pour établir la chronologie des produits d'un atelier.
La première marque de Petit représente un lion et un léopard soutenant
Ce désir de Sien faire est mis en évidence
dans un avis deJosse Huit: aux dtinliAii ts, pb(_é en
te le d'une édiiinn des Preeeepta eleqnritthe iPAgns-
lino Dali, el doni \oici un extrait : Addesrrntes
Cj iiiriii _r hikliqdattt vrslrttttt Jeattitcsi Parvint! i %Leeiiis
argenter « hdntaurein, editis et atnafi.w Zf etettitti quanta
iiuixhihi p<iest amtraftme s Indu s atqtte erin/itiene vestris
Cfiiisafn et qnnf suis ma lis videre jxttst si qtiidettt
uni nrnrin jwsiinins ait mes ai titrer tint perspiât . . .
: Voir Qre/qne s derrrtrtrirt.i .sur 1rs Petit, libraires
j^irt siens t et leur fan à lle_, pff Ph. Re^ouakui; Paris,
1 $i)6t in-Hc lirage à pari de \a Swift? de PHist/ire
de Paris et dr P ile-dr- France .
* Voir \a [en re de Iïmlée à Erasme, en daie du
1 5 février i y i 6 , ciiée dans une note de L;i Alon-
nnye insérée ihiis les BihMirqttes dr La Croix- nu
Maine et nu VuRidtil _r édition in -4° publiée par
Rijpdey de Juvigny; l. f'Ç p. i i 2: nuvnge cité.
EDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
>37
de ienrs pattes un cartouche, suspendu pal une courroie au irouc d'un arbre,
avec les initiales I P an milieu, retenues par une cordelière ; ail bas, son nom
en tomes lettres : lehan Petit. Ceiie marcpie parut pour la première fois, à
noire connaissance, le 2 y août i 4p%i sur ie turc de isidoms de sutniuo bonoj
imprimé pour le compte de Jean Petit par maître Éiicnue Jehan noi. On
la trouve quelquefois lirèc en rouge, comme dans le commentaire de Guy
Jouvencau sur les Elegantiœ liuguœ laùuœ , de Lan rem Val la, imprimées le
8 octobre i 4^97 pur Amollie Dcnidel. (Voir p. 266.)
Peut modifia luiseription du has en remplaçant les majuscules romaines
de son nom par des lettres gothiques et en ajoutant an milieu une petiie fleur,
dans l'espace laissé libre entre son prénom et son nom.
Ce changement dans la planche primitive se voit sur le titre des Epistoitc et
OmtioneSj de François Phiieiphe, sorties le 30 avril 1498 des presses de Félix
Baligault, imprimeur nie des Sept^Voies, en face du collège de Reims.
On trouve la meme marque sur le Liber Eneydos Vïrgilïi , sorti de l’atelier
de Pierre Levei (voir t. 1er, p. 449) et du 23 mai 1498. La marque de
Jean Petit, avec fi nscri pilon gothique, est reproduite dans le Catalogue des
luciumhh de la Bibliothèque de Versailles, rédige par Mne Pelée lie t (p. 1 1 3).
One antre marque semblable, moins grande (43 millimètres de hauteur
sur 30 de largeur), se voii sur les livres de petit format édités par Jean Petit.
Elle est reproduite par Silvestrc ( Marques typographiques, uü 1008I
68
1.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Î3*
Jean Petit a fait graver à nouveau sa première m art] ne qu’il a remplacée
par une antre un pen plus ouvragée, sur fond crible, avec des oiseaux dans
l'arbre et de petits génies folâtrant dans les cnins du haut :
Lorsqu'il alla s'établir de lamie côté de la me Saint-Jacques, presque en
face du Lion d* Argent , dans une maison plus vaste, à renseigne de la Fleur
de Lis d* or > Jean Petit changea encore ic dessin de sa marque :
Le lion et le léopard furent remplacés par deux lions soutenant un écusson
aux initiales de l’i imprimeur, avec la fleur de lis de la nouvelle enseigne
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
53 9
au milieu. La même marque, beaucoup plus haute (iio millimètres de
hauteur sur 5^ de largeur), a été employée pour les volumes de grand for-
mat; on en trouvera la reproduction dans le recueil de Silvestre, déjà cité
(n* 1009). On n'a pas encore déterminé l’époque de ce changement; c’est
exactement le [4 avril (veille des ides d’avril) 1500 (v. st.) que Jean Petit a
mis pour la première fois l’adresse de la Fleur de Lis d'or sur le titre des livres
(|ii;il a édités c.
Quatre jours auparavant, le 10 avril, Petit avait mis en vente, au Lhm
d" Argent, un ouvrage de Béroalde [Philippi Bernai Ai Libellas de optnno statu ) (pie
Thielman Kerver venait de terminer pour le compte de l'éditeur2.
On retrouve cependant encore l’ancienne marque, avec le nom de Jean
Petit en lettres gothiques; sur le Spéculum Christianomm imprimé en 1502
par Pierre Lcdru; ce qui semblerait inditjuer que Jean Petit 11’avait pas tout
à fait ([lutté la maison du Lion d" Argent.
Petit a quelquefois partagé ses éditions avec des confrères parisiens, parmi
lesquels nous mentionnerons Durand Gcrlier, Denis Roce, Jean Richard,
Hans de Coblentz et autres, ainsi qu’avec des libraires de province, tels que
Jean Alexandre, d’Angers; Pierre Cochery, dn Mans; Jacques Le Forestier,
de Rouen; Jean Dyamantier et Jacques Huguctan, de Lyon. Jean Petit, qui
a latinise son nom en celui de Permis ou Fusillas , cul de sa première femme,
Marguerite Guymier, fille de libraire* un fils dn même prénom cpic lui, avec
lequel 011 l’a sauvent confondu et qui continua son commerce d'éditeur. Sa
seconde femme, Giullcmettc de la Vigne, lui donna un autre fils du prénom
de Oudin, que portait le grand-père. Oudm Petit exerça a partir de 1541.
Pour plus de détails sur les Petit et leur famille, nous renvoyons a la
notice déjà citée de M. Ph. Renouait!.
Jean Richart ou Richard est un éditeur parisien peu connu; La Caille
en a fait par erreur un imprimeur. Nous avons trouvé son nom, pour la
' 1^ litre en csl ainsi donné par Panzer Au ' Le bibliographe Panzer cite égaleras ni cet
iiûh's typographie! ^ t. IL p. 3 j j t n° 61 o) : Ad misa ouvrage du Rérnaldet et il en reproduit ainsi le
phibsvphna cAentr Thuhalde Angnilkm Hykruieu. libellé h tld ; Iniprcssuiu Parrhisiis quart? idns nprilis,
arrima ei medirine Ave tou. Vrnuudautnr Fa ri suis a anue nii/bsimo quingeutesime <_ per Thiehnan. Krrvff pro
Johanne Petit suit inter si g nie Lilii ameî. Paris!! int ■ Johanne Parvo qui \d vendit in Leone a rg en tco ne!
pressant mine ah ode reArnipto qu ingrate si: ne supra Saneli Jarohi {Fànzer, Anna 1rs typographie i , t. IV,
uu/bsiinuni, pridie idus aprihs. [’■ 4 0 0 > llLl 616*
68 .
HISTOIRE DE L IMPRIMERIE EN FRANCE
540
première Fois, le 7 novembre 1477? & ta fin d‘uiie édition du Commentaire
de Duns Scot sur le quatrième livre des Sentences (Auren J&amiis Omis Senti in
{pi art u m Seuteutiaiv ni Expusiti a J , imprimée p a r À n d ré Boc a rd â fr a is co m m u ns
avec les libraires Jean' Petit et Durand Gerlier, bourgeois de Paris [iuipensis
John nuis Rieluut } J a/ uni ni s Petit et Duraudi Gerfeni , Pariskusin tu cmuiii).
Félix Baligciidi a imprimé pour Richard , en 14 98 , le Sopliologniui de Jacques
Legrand et le Commentaire de Nicolas de Orbellis, de l'ordre des Frères
Mineurs ( sur les livres des Sentences [Expositia iu Seiiteutiaaiiii li/mis).
En i495?c Richard s'adresse â Pierre Levet pour l'impression des Régula*
Cancellante Apmtu/ica* et 1 'Arbor actionnai du jurisconsulte Adam Denise.
En 1500, il s'associe avec Philippe Pigouchct, Jean Pent( Durand Ger-
üei\ libraires de Paris, et Jacques Hiigneian, libraire de Lyon, pour publier
le recueil des Sermons d'Olivier Maillard, qm furent imprimés â frais com-
muns par Pigoucliet {fiujirvssi Pari si us prr Pliili/ipiiiu Pignnchet iiupensh ejus ac
Joli a nui s Petit , Jahmiuis Richard, Duraudi Gerlerïi f Parisïnuiuni lihmriomiu , tt Jaaihi
Hiigiietan , Lîigdnueusis, iu kujusce hnpressiouc sticioruui}* Voici la première marque
de Jean Richard que Srfvcstrc n a pas reproduite :
s^HsKgianEifc**!» >
!i ne faut pas confondre Jean Richard avec un aune éditeur du même
nom qui exerçait à Rouen. Jean Rich.ml de Paris donne son adresse rue
EDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
M1
Saint Jacques, ù l'Image Nonx-Dotwc , près de Samt-Rennn [ad z/irosiViiûim Bcaro
Mone Vivgînîs pwpc Sauetmw Bvwvdictum)* Il y avilit deux maisons h l'Image
Noive-Dmwe r aux environs de Saim-Bciinît, toutes les deux de l'autre côte de fa
rue- 1 n ne, qui s'appelait aussi fa maison de la Btllv Image, pour fa distinguer
de 1J antre, était eu face de /Vnuigj? SaintfrBttrftc; l'antre, en remontant, se trou-
vait presque en face de l'église, à cote de C I mage Sm\\r Nicolas . C'est plutôt
la que devait se trouver fa librairie de Jean Richard. Nous croyons que ce
dernier a demeure d'abord à la Corne de Cexf, dont il avait pris ['enseigne,
comme semble l'indiquer le dessin de sa première marque que nous venons
de reproduire a la page précédente.
Amour de cette marque ou lit la devise : SU mmeu Ann un Iwwdicnun, ana-
logue a eclle des de Mar nef de la maison du Pvliaiw. La devise est supprimée
dans la secundo marque. Cette dernière, plus artistemciiL dessinée et gravée,
est sur fond criblé. Elle représente nu arlirc autour duquel s'enroule un cep
de vigne chargé de raisins. Deux léopards, debout sur leurs pattes de derrière,
soutiennent un écusson aux initiales de Jean Richard et accroché an tronc
d'un arbre. Sur deux banderoles déployées au-dessus de la tctc des animaux,
on lit le iinm de .Jehan Richart. C'est cette marque, qui se trouve a hi fin
du livre de Nicolas de Orbcflis, imprimé par Baligault en icjp8, que nous
avons déjà reproduite (p. 207); elle se voit aussi, sans le cadre d'entourage
de grotesques, sur le turc de VAvkox txcriawnm d'Adam Denise, imprime pour
Jean Richard par Pierre Levet, en 1 499.
Hans de Coulent/, appelé aussi .Jeman de Cowlanœ («Abiniifj de CowiMens,
Jeauvcx Coufîueutvtus) , était originaire tic Coblemz sur le Rhin. Il a édité,
a Irais communs avec Pierre Levet, imprimeur, et Michel Morin, libraire,
le Dtwm/cmrhtm jvViVaitiiii d'Alexandre Le Char peu uct. Ce volume, de format
in-folio à deux colonnes, porte ia date du 11 avril (3 des ides d'avril) 1497.
La Caille, qui le premier signale ce livre, a mal in le dernier chiffre et a pris
le 7 pour 1111 5, ainsi que nous l'avons constaté. Les bibliographes qui ont
copié La Caille n'ont pas relevé celte erreur matérielle.
Le 3 1 août (veille des calendes de septembre) de la meme année, Hans
public l'Histoire ecclésiastique d'Ensclie, en latin, revue par Gcoffroi Bonssan.
Cette édition est imprimée par Levée, aux frais seuls de Hans de Cohleut/.
{expemh Jahtmwis dv Corn bel
HISTOIRE DE U IMPRIMER JE EN FRANCE
M2
Jean de Cobien tz se sert des presses de Kervcr, en r 499 . pour Etire im-
primer successivement et de compte a demi avec Jean Petit, le 4 septembre
fjmdie uoiiat stpreiuMis'j y le poème latin du Mantonan sur les Calamites du temps
( De CcdaniitAtilms miiporn 111 ) , et, le 1 5 octobre (î Ms ocrokïs)% la Pavrhewice MariAiiA
avec la Parrhmke Cn^unii^m du meme. Il est dit, a la fin de ce dernier poème,
qu’il a etc imprime, de même que les précédents, par 1 art et l’industrie de
Tl île 1 ma n Kerver, Allemand, aux frais d’honnètes libraires parisiens, Jean
de Cobient/. et Jean Petit [Impmsnia es r an rem hoc opns si air er prcccdmtUi nrre
ntq n (r ùn/mvTM T hidwwwm Ktwt r Tnitouis, expmsw rern pvohom m hildiapniauim
P/ui^ûiViin'uii; //îcnuû Cmfluetirùd et 7cumn> Pim/li, id cs( vt migcitiws di 01111 .■ Pour
AL Hanse de Cobienz, demourant en la rue de la Harpe, ht Asitc 1 nyè3 et
Jehan Petit, en la rue Saint-Jaques, Lim d’Axgnu, à Paris).
Le 2} janvier 1500 (10 des calendes de février, v. st.), Kervcr imprime,
ponr maître Hans et pour Jean Petit, une édition de TÉnéidc de Virgile e.n
latin, avec commentaires. Kervcr, qui ne se pique pas de modestie, se pro-
clame le plus habile des typographes, et revendique Coblentz comme étant
son lien de naissance [Cnmjnrssh /Joirim'inm CAkngyaphtwmw 77nV/i»/u/iin.r K ma
Gmffiintrinus). Voici la marque de maître Hans :
Cette marque se compose de deux cercles ou anneaux accouplés, soutenus
d’un coté par un aigle, de 1 autre par un lévrier.
P) ii us le cercle du haut, on voit trois écussons posés en cœur : le premier
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
J43
est aux armes de France, ie second est mi- partie France et Bretagne; le troi-
sième, en pointe, porte les armes de l 'Université de Paris. Les lettres initiales
I D C, rctcmies par des lacs, sont placées dans le second cercle autour d'un
écusson. & Asue jvyv1 tic l'enseigne se voit au-dessous. Au bas, en exergue, on
lit le nom de Hans de Cobiemz francisé eji celui de Ichau de CowJance.
Hans de Cobiemz, dont nous ne connaissons pas le véritable nom de
f;t mi lie, exerça le métier d'éditeur jusque dans le premier quart du xvé siècle.
En 1504, nous le voyons en relations avec l'imprimeur Wolfgang Hopyl et
publier, a frais communs avec ce dernier, les Caustinirioim Eccksiœ Anglicane
Plus tard, eu J 509, Hans s'adresse a Josse Bade, tpii lui imprime ie traité
de Cicéron : De Fato . En 1522, Josse Bade imprimait encore pour Hans de
Coblentz et pour Jean Petit une édition in-folio de Grégoire de l'ours,
suivie de la Chronique d'Àdon de Vienne. La marque de Coblentz se voit
encore sur d'autres livres.
11 ne faut pas confondre Jean de Cowlance avec .Jean tic Cotilonce, qui
u publié un livre d'heures en ijp2 (voir p. 305 - jo"), et qui devint ensuite,
imprimeur. Jean de Conlonce tenait boutique sur le pont Notre-Dame, à
l'enseigne des Chantres ; Hans de Coblentz, dit Mau de Gm>fmia\t demeurait
h l'Ame raye, maison formant encoignure rue de la Harpe3, dans la partie
comprise entre la rue de la Vieille- Bouderie et le pont Saint-Michel {inter
ri cri ni Cithare ctpomcm St mai MiehaSs , ni «Asiuo diverse colore * , mlgantcr au Lasne
rayé), comme on en trouve findication a la fin de ses éditions.
François Rj-:gnu?lt peut prendre place parmi les éditeurs parisiens de la fin
du xv* .siècle. Presque tous les livres qu'il a publiés sont sans date. Lotiin,
qui le conlond avec Pierre. Régnault, libraire de ['Université de Caen, le but
commencer eu 148 1, d'autres en 1 4 9 z > d'après une date qu’on lit â la lin
des Passages /Pondre nm\ Cette date sc rapporte u la prise de Grenade par Fer-
dinand le Catholique, dernier événement relaté dans 1 ouvrage de Sébastien
T On venait de montrer, i Ij foire Saint Ger-
main, 1111 zîl>re, le premier ipnm eut amené en
France ,ei le succès de /Vwïtf raye, comme un appe-
lait alors ce tpiadrnpcile, avait clé Liinsidèralile.
Maison île VAsne r/yè , censive île rFvèdiè
(1*781;); paroisse Saint Sèverin ; nie de la Vieille
Bouderie on J/ PÀhmmvt' Mâsctm i eu lé orientât
(iln noril an sml} «lenani, dit un litre daté île
1^11, a .lelian Carlier et atimitissant cf
Striure Eusiffce «, liniel cnnsidcraMe, loncham par
les murs du fini i! à lmk| immeubles de ta me de
la Peiire-Bnuderie. ( Ttfjk'gwphk Jtt vieux
î\irii; légion centrale de l'Université, p. 16; nu
vrage cite.)
}44
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Mamerot, et ne s'applique pas il fi m pression du livre, comme l’a fait remar-
1 1 1 jc-r Brunet [Manuel du Lïhram, t. IV, col. 4 1 5 )■ Brunet dit ne pas avoir
trouvé le nom de Régnault avant 1500; mais, «comme on a de lui une
édition de IJ Ordinaire des Chrmkns, sans date, imprimée par le Petit Latirens,
et que ce dernier était déjà établi en 1491, il n’est pas impossible qu'il fut
déjà dans le commerce de la librairie au xvc siècle».
Nous ne pensons pas, néanmoins, quon puisse faire remonter Y exercice
de François Régnault à Paris au delà de j 497 ou 1 4^8. Lu maison de l' Image
Samt-Qaude > où il donne son adresse, rue Saint-Jacques, était occupée pré-
cédemment par l’cdirenr Claude Janmar (voir p. 52^), qui s établit ensuite
a /’ Ècu de France t près de Saint-Benoît. Les illustrations de LJ Ordinaire des
Chvtstkns proviennent en partie de l’ancien matériel de Guillaume Le Rouge,
encore imprimeur à Troycs en 1 4 5? 3 ^ le Petit Lanrens n’a du entrer en
possession de ces planches qn’aprcs que Le Rouge eut définitivement cessé
d’impn'mer. Enfin nous avons la preuve certaine que François Régnault était
libraire à Londres en 1496 et qnTil vint d’Angleterre, un peu plus tard,
s’établir à Paris l.
Outre IJ Ordinaire des Chvesnem , illustré de gravures sur bois assez, remar-
quables dont nous avons donné des spécimens (voir p. 117-123), François
Régnault a fait imprimer, par le Petit Lan rens, Les Dh^ uwraïf Ix des Philosophes y
de Guillaume de Tignanvillc. Nous connaissons de lui un petit livre illustré
tort curieux, avec figures sur bois presque à chaque page, contenant les
images ries saints et des saintes honorés dans le diocèse de Paris, tels que
sainte Geneviève, saint Roch, saint Julien et antres, accompagné d’oraisons
011 prières particulières. Nuns donnons ci-contre des spécimens de quelques-
unes de ces gravures 2.
Il n’y a pas de nom d'imprimeur, mais les caractères sont les memes que
ceux employés par Jean Tréperel et Michel Le Noir à la fin du xvc siècle.
(Voir alphabet, p. 1 6 ] .)
1 Cesr A M. E. Gardon DulF, un des bildio
graphes les plus t-miiieuis Je l’Aitgietcrtv, tpie iimis
dewuis ce renseignement lire des Papiers pFcai
Je Henri YTII . XI , n” 0J28) Dans une lettre
adressée en 1536 n Mylurd Cninnvell, François
Regnmdi , libraire juré Je FÜnu mité Je Pa r i ,
rappelle tpi il êtaii êtaléi à Londres quarante nus
auparavant, el que, d’AngJelerre, iJ esl 1 eu 11 séi.i
l>Jir à Paris.
Ce livre n "existe dans mienne de nos biblin-
tJk qiies publiques. Le seirl exemplaire que un us
en connaissons, :ii n si cjimiii mitre lii rei du même
cité plus Joût, nppnrlient :i Al. .J. Massun, liiblio
pliile A Ainiens.
ÉDITEURS FT IMPRIMEURS PARISIENS
54J
ORAISONS DE PLUSIEURS SAINTS ET SAINTES
FRANÇOIS RFGNAULT, LDITKUR
ë>enfuptteitt oi&ifotis ne plufeutô
rainttssfaincttsfiuiirfudjjiClapmciJt
ffljaffo tmbcnotft et çlojteur fait
en lamot t>e sien futpUfecme qûgtott}.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
546
La dernière page ton lient 1111e marque de François Régnault qui lest pas
mentionnée par Silvesire et qui est reproduite ici pour la première fois :
CCpfiniüetplüfiearsDeiioEes 0 ?3rf5ff
ïsont les ramtî ^ faïetes cequra te m&
Elle représente un triton casqué et cuirassé, dans l'eau a mi-corps, tenant
une épée d'un geste de commandement. C est un rébus : Régne eau. L’écusson
du triton porie mie couronne sur un arbre; c’est encore un rébus : Régne haut.
Le nom, Françoys Régnault, est inscrit sur une banderole, afin qu 011 11e sc
méprenne pas sur cette allégorie. Régnault employa ensuite pour marque un
berger ei une bergère soutenant un écusson à son chiffre, avec la devise :
Eu Dim est mou espérance. Voir Sllvfstuf, Marques typographiques , 11 0 3 6 ç> . ) Les
memes figures, avec d'aunes du même siyle, reparaissent dans un Iivrei sans
date intitulé : La Nativité et Passion de Jésus au long hysronèe. O11 y voit aussi,
à la fin, la marque en rébus c i-des.su s représentée.
Les principales publications de François Régnault s’échelonneni dans le
courant du xvif siècle. Nous 11 avons pas a nous en occuper ici.
François Regnauli demeurait nie Saint-Jacques, h R Image Saint-Claude ,
presque eu face de la chapelle Saint Yves, près du couvent des Mathurins
[ad- innrsiguium Di ri Clan du e regione Sa uni Iyonis via Sancti Jacohï , juxta Maîhu-
fuws\ C'était la noisième maison apres la rue du Foin, en vue de Saim-
Yves. Lue seule maison, celle de l’ Ange, la séparait du Pélican, occupé par
la librairie des frères de Marne!.
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
J 4 7
C illct Remàcle, originaire du pays de Liège, est un éditeur parisien. I[ a
public plusieurs livres d'heures qu'il a fait imprimer par Thielman Kcrver.
II paraît avoir repris la boutique de librairie de ce dernier, sur le pont Saint'
Michel, à l'enseigne de Ut Licorne (voir p. 278}, peu de temps avant la chute
du pont. Les Heures à l'usage de Rome, imprimées par Thielman À ener pour Gillei
Remarie , Liegeojs , et datées du 1 6 septembre 1499, dont nous avons donne
des spécimens (voir p. 280-282), som le livre le plus ancien que nous ayons
trouvé à son nom. Les autres qu'il a publics, et qui sont tous sortis des presses
de Kerver, s’échelonnent de 1500 (v. st.) à 1505. O11 en trouvera la liste
dans le Manuel du Libraire de Brunet st. V, col. 1617-1620).
Gilles de Gourmont a fait imprimer par Félix Baligault, le 30 octobre 1499^
mi ouvrage de philosophie scolastique d'Andrea Limos, professeur a Valence
d'Espagne, intitulé : Duhia ht insolubilihus. Gilles de Gourmont était frère de
Robert Gourmont, qui venait de s’établir imprimeur au collège de Triguet
en société avec Antoine Denidel. (Voir p. z6yz66.)
Plusieurs petits poèmes de Fausto Àndrelini et d’antres pièces du temps
portent la marque de Gifles de Gourmont, reproduite ici :
CViUretc ^ominonç
Ces impressions ne sont pas datées. Gilles de Gourmont s établit ensuite
typographe. C'est à lui que revient l'honneur d'avoir exécuté, en 1507, les
premiers livres imprimés en grec à Paris, L’année suivante, il employait des
caractères hébraïques.
%
J48
HISTOIRE DE ©IMPRIMERIE EN FRANCE
Guillaume Eustaœ, libraire et relieur du Roi, paraît avoir succédé dans
cet office h T imprimeur Pierre Le Rouge. Les bibliographes font remonter
son exercice à 1 493; mais il y a erreur évidente, selon nous, et en voici la
raison : Panzer, que tout le monde a copié sans contrôle, a décrit, dans ses
Annales typographki, un exemplaire des Grandes Chroniques de France en trois
volumes, imprimé par Jean Mamand ou Morand pour Vérard, en 149 3>
dont le premier volume était au nom de Guillaume Eustace. Ce tome sans
date n appartient pas â l’édition, mais a une autre publiée en 1514 par le
même libraire, et dont le dernier volume seul est daté1. L’adresse de la me
Nafve Nostre Du me j h f enseigne de /’ «Agn ns Dei-»* que Ton trouve a la fin, est
la troisième demeure de Guillaume Eustace, ainsi qu'on le verra ci-après.
Ce n'est donc pas en 1493, mais tout an plus en 1497 quon pourrait
essayer de faire remonter l’exercice de Guillaume Eustace, d’après des Heures
à fnsaige de Rome , dont ic calendrier, dresse pour vingt-quatre ans, va de
1497 û 1520. «Si, comme le fait observer Brunet, ces Heures ont paru
pendant la première année de l’almanach (1497), ce sont fes pins anciennes
ou le nom d’Eustace figure". » Le colophon est ainsi libellé : Ces présentes Heures
h f nsaige de Ranime furent achevées le xun jour de novembre pur Th ici m an Kerver
pour Guillaume Eustace, tenant la boutique dedens la grnnt salle du Palais, du caste
de la chapelle de Messeignam les Présidais, on sur les grans degre^ du caste de la Concier-
gerie, a f « Ymage Saint Jehan f Evangéliste » . Une date beaucoup plus certaine
est celle du 20 juin 1500, qu’on lit sur des Heures a fnsaige de Paris ^ impri-
mées par Kerver pour Guillaume Eustace, à la même adresse, «dedens la
grant salle dn Palais, sur les grans degrer. du costé de la Conciergerie». (Voir
fac-similé, p. 278.) Sur le titre, 011 voit la marque de Guillaume Eustace,
que Germain Hardoum s'est ensuite appropriée en enlevant le nom d’Eus-
tace pour n'y laisser subsister que l'initiale G du prénom de ce dernier, qui
était la même que pour le sren. (Voir Silvestri:, Marques typogiap biques, 11 0 57.)
Guillaume Eustace s'est établi ensuite dans la Cité, rue de la Juivcrie, a
l'enseigne des Deux Sagittaires, tout en conservant «son ouvroir» au troisième
pilier de la «Grant Salle ^ du Palais (/"// vico Judaico, su h signa Dnonan Sagit-
tarioru m , aut in Palatio regia, snh tertio pilari ). C'est vers 1514 seulement qu’il
se transporta rue Neuve Notre-Dame, à renseigne de FAgnns Dei.
Pour ta tltf &CT i pi 1 o 1 1 exacte de celte édition, ! Les Heures d’Eusince son i décrites p.ir IÎru-
voir Brunei, Manuel du Uhraire, t. I*1, col. i 860. net, Manuel du Libraire, t. V, col. 1 6^y i 6 44-
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
5^9
Les principales publications de Guillaume Eustace consistent en livres
d'heures. On eu trouvera la liste dans le Manuel du Lilmùn de Brunet (t. IV,
col. i6/±^-i6q&). Il a fait imprimer d'autres ouvrages; mais comme il appar-
tient plutôt au xvP siècle, nous n'entrerons pas dans de plus amples détails.
Les imprimeurs cpii ont travaille pour lui sont : Thiclman Kervev, Philippe
Pïgouchei, Jean de La Roche , Gilles ou Gillet Couteau, Nicolas Higman
et Raoul Consumer. Guillaume Enstace se maria deux fois. Sa première
femme se nommait Gmllemette Duché; sa seconde, Marguerite Chaillou.
Nous mentionnerons encore, pour mémoire, de petits éditeurs qui ne sont
connus que par tin seul livre imprimé cà leur nom. Les voici daus leur ordre :
Nicolas Chevalier ( Nico/aus Mïïitls) a fait imprimer par Pierre Lever, en
149 1, l'Exposition sur la règle de saint Benoît [Exposirio supw régulant bea-
t'mhnï Patris Btmdïciï) , par le cardinal Tortjuemada. (Voir fac-similé, t. Itr,
p. 445-) Il demeurait devant le Palais, à l'enseigne du Chapeau Rouge [ante
Palatin tn Régi um , ad mimïgiiïuiit Pïlleï rubei)
Robin Chàlot, mentionné plus haut (p. 307), a publié des Heures à P usage
de Rome le 2 juillet 1 A91. Son adresse était rue Neuve Notre-Dame, à l'en
seigne de Saint-Yves > «près la grant église». il a continue à exercer jusqu'en
1522 environ, et figure le 27 octobre 1521 comme témoin d'une donation
de 500 écus d'or à l'église Sainte-Geueviève-des-Àrdeiits, faite par Geneviève
Le Pelletier, veuve et exécutrice testamentaire de Simon Vostrc. Dans cet acte,
il est qualifié de * marchant et libraire juré en l'Uni versuè de Paris1».
Jean de Coulonce 11 publié, la même année et le même jour, des Heures
que nous avons meut ton nées plus haut (p. 305-307), qui ne sont peut-être
tju'uu tirage de ('édition ci dessus à son nom. Il se fit ensuite imprimeur, et,
de 1 5 03 à 1 5 04 , sont sortis de ses presses un Coutumier de Normandie et cinq
livres d'heures qui ne sont Connus qna l'état de fragments. Jean deConlonce
1 « Robin Challot, nwrefnnH iifaûhe, d emmurant h prix et somme de vingt [ivres tournois . . . Ee
a Paris est mis en possession et saisine a dune pemillicme jour de mars Eau mil v cens xvi».
maison, court et apparie nan ces assise a Ameuit (Archives nationales . Ensaishtcmeuts de Sainte Gette-
devant 3e puys commun » qiUI adi£ie pour le dtW, S i6^otfol. 8 V\)
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
5J0
;i d'abord tenu boutique sur le pont Notre-Dame, à renseigne des Chantres,
il est allé ensuite s établir roc Saint-Jacques, oii ii transféra la même enseigne
des Chantres. Sa marque parlante est un écusson ponant trois pigeons (ou
«coulons»), place devant un palmier et soutenu par deux cerfs ailés.
Toussaint de Montiay on du Montjày a fait imprimer à son compte, par
Philippe Pîgouchct, des Heures h l'usage de L'uni , dont nous avons donné des
spécimens (p. 22-24). Ce livre a été achevé le 30 juillet 1495- Toussaint de
Montjay donne son adresse rue de la Harpe, près de Saint-Côme.
Michel Morin a publié en M97, en société avec Pierre Lcvet, imprimeur,
et Hans de Coblcntz, le Desmiaoruuu vïtiomm. Son adresse n’est pas indiquée.
Jean Nicolas, de compte à demi avec Jean Richart, a fait imprimer, par
Nicole de La Barre, le Tmcrams met riais jum eaiwukï } d'Ambroise de Woestinc,
qui a paru le 10 avril 1500 (v. st.).
Tout compte fait, une vingtaine d'éditeurs alimentaient les presses des
imprimeurs parisiens, quand ceux-ci 11'impnmaieut pas pour leur compte
personnel les livres qtfils débitaient eux-mémes à leurs «onvroirs» ou qu'ils
fusaient vendre par des intermédiaires J. Quelques libraires de province et
de l'étranger avaient ;mssi recours aux typographes parisiens. Les étrangers
s’adressaient de préférence A Paris pour y faire imprimer, avec tout le luxe
et la correction désirables, dans des conditions avantageuses, les bréviaires,
les missels et les livres d'heures de leurs diocèses.
' Onlre [es libraires jurés de lHUnivei.siié, il y
avait une autre catégorie Je libraires et vendeurs
de livres. G’esl eu nsi que nous avons relevé, en
■ 488, dans le registre d'écrou dit Chatelci (Ar-
chives nationales, Y ^2 66 les noms de : «Jehan
Faverean, libraire, démoulant n logé a la
Reugc, eti la rue Sailli Jaques « (fol. 123 r*) ; de
“Jehan Collel, libraire, demeurant en la rue Saint
Jaques #> (foi. i 3 4 ' et de & Gui [hume Bigneanlx,
vendeur de livres de impression, demourant h la
place Maubert» (fol. 86 v°). Ce dernier se fit
ensuite imprimeur. (Voir p.
LISTE CHRONOLOGIQUE
DES IMPRIMEURS PARISIENS
(1470-1500)
Nous donnons ci-après les noms des imprimeurs qui ont exercé leur art
à Paris* depuis l'introduction de la typographie dans cette ville, eu 1470,
jusques et y compris l'année 1500. Nous indiquons leurs demeures ainsi que
les différentes enseignes qu'ils avaient adoptées pour leurs maisons.
Les noms de quelques correcteurs et d'ouvriers qui ont travaillé dans les
ateliers parisiens figurent aussi sur cette liste.
Toutefois il est à remarquer que les imprimeurs du xvc siècle n'avaient
pas, comme de nos jours, de correcteurs attitrés faisant partie du personnel
de leurs ateliers*
Lettrés pour la plupart, les premiers typographes corrigeaient enx-mèmes
leurs épreuves ou sc faisaient aider dans cette besogue par des amis, des étu-
diants, des docteurs de Sorbonne, voire même par des professeurs renommés,
qui prenaient intérêt à fa diffusion de la science et de l’instruction par le
livre imprimé.
C'est ainsi que l'on verra Jean de La Pierre, ancien recteur de l’Uni-
versité, Guillaume Tardif, célèbre professeur au College de Navarre, Pierre
Le Secourable, principal du Collège d'Harcourt, et d’autres, prêter lan-
çon cours aux imprimeurs parisiens.
Ce n'est que plus tard, lorsque l'imprimé détrôna tout à fait le manu-
scrit, qu'ou livra à la presse toutes sortes d'ouvrages bons ou mauvais, et que
les travaux pour les éditeurs affluant de plus en plus, l'emploi spécial de cor-
recteur d'imprimerie devint nécessaire* neanmoins ou avait encore souvent
recours à des professeurs et à des savants, lorsqu'il s'agissait de préparer, de
revoir ou de corriger les textes les plus importants.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
JJ2
Dans cetie nomenclaiure, nous avons faii précéder d’un asiénsque(*) les
noms des imprimeurs qui oui prolongé leur exercice après 1500,
1, Atelier de la Sorbonne, Michel Frieurger de Colmar, Ulrich Gering de
Constance et Martin Chantz de Sicin, imprimeurs associés. — Johann
Heynunt de Stein, dit Jean df. La Pit-Riu:, correcteur. - Erhartf Vindsberg ,
correcteur ', - Leonard, corrccicur*. — i4yo-i4yz ■
2. Aicficr du Soleil cVOr de la rue Saim-Jaccjucs. - Frieurger, Gering et Crantzh
imprimeurs associés jusqu’en 1 4yy- Gering seul, en t4y$ et l^79m ~
GERtNG et Guillaume Maynial3 associés en i48o, Gering seul, de t4Si
à 1483, — 1473 1483.
1 Clievillier, hililiotliécaire de Sorbonne, ilans
son Origine rie txxxxprinxvrie rie Peirxsf p, 1 52, conjec-
ture ïjifErhard trin.it alors étm [ian t en médecine,
d’après une lettre de i486, a.i I ress-é e île Saxe à
Jean Rencli I in H dans laquelle il lui annonce quHil
est iloctcnr en médecine. On peut ilnnc être eer-
lain que, sHil exerça la médecine une duuzaine
■ humées après, il ifavait pas cic reçu dans cote
faculté h Paris, car son niini ne figure pas dans le
regisiredes éiudians de h bih lioth eqiic de EÉeole
de médecine, Depuis que nims avnns rédigé le
passage qui le concerne, nous avons trouvé les
grades unit ersiuires dHErlinrd ihms les registres île
Ihiicienne Sorbonne. Il était du diocèse de Râle,
et fut reçu bacli elier en 1 46j , suus le recuirai de
Léimaril Henimeily, 1 le Constance (Areliircs na-
tionales, H 2^88), ei liceicié en 1 466, Nicolas
île Delfi étmi pi (k tireiir de la Natinn german iipic
( Àrcli i \ es de l'Université, regisire 9), En i46H,
il fli t nnninié procureur île sa Naiimi (Archives
de EUnirersiié, registre 10).
' Oesi h Lénnard quHa appartenu l'exemplaire
du Speaéx ni ivVæ., à la suite duquel ontéié
recueillies les dédicaces îles imprimeurs île Sor-
Lonneaii rni Louis XI, an iliic Jean de Ëinirlinn
et an Irévôt de Paris, Rnhert d'Estoiiterille. À la
fin du volume un jieni lire celle ni eniiiiii H d'une
écriture du iciiips : Hoc cjuts Speeuhxxxt kxxtxiem vite
flrtimiyr.üYimi hEOetAnot est. Ces dédicaces, impri-
mées sur des fenil 'ci s séparés, qui accimi|iagiiaieii t
les ouvrages deslin es aux persil 11 nages en qiiestim ,
ne fàisaiem pas partie des exemplaires livrés an pu-
blic. Elles 11 "ou t ji n ène rémi ies que par il il fàm Nier
de fini prim erie , probablement le correcteur du
livre, qui en aura joint îles épreuves à la fin de sou
exemplaire. Nous croyons pouvoir identifier ce
Léonard avec un éiudaant de l'Uuirersité de Paris,
d en 1 e nom, compatriote d'Erhard Vfiudsberg,
figuran 1 dans le registre des receveurs de la Naiion
germanique (Archives nationales, II 2387} et qui
fin reçu bachelier eu 1 ^ 5 0 h sous la rubrique sui-
vante : «Hexwkm Leo^ardi Bàritri riwc , , . 4 sol. «
^ Ti 111 s les bibliographes lEcnneni ;i Alaynial le
prénom de Georges, que lien ne justifie. Nous
avons examiné ies livres signés de Maynial pend ant
son association avec Gering, et nous nHy avons
trouvé que lHi ■ il iale G de son prénom . Dans aucun
il’enx ou ne lit wjSjfcghxs en lomes lettres, comme
lH indique Panzer, du ut on a admis l'autorité sans
la coimbler. D'éminents bibliographes, lels que
MM. Robert IVocior et Gordon DufF, se sont
laissé irimiperel uni repiiuluii celle asseriion sans
aroir remarque r erreur. Après avoir rédigé, long-
lem ps apres , le passage concernant l 'associât imi de
Maynial avec Gering (voir t, fw, p. 86), nous
avnns cru nous être trompé en donnant à Maynial
le plénum de Guillaume, imprimé en mutes letires
sur des volumes dHune date posiérieure, et nous
avnns fait de Georges et de Guillaume deux im-
primeurs ilifféren is , sans duuie parer is, mais qu'il
ne fallait pas confondre. (Voir p. 1 et 4 = ) Nous
avons procédé à une contre-vérification qui peut
permeiire 1 le ies identifier. Le prénom de Georges
du il être remplacé par celui de Guillaume, sous
lequel suii signées les mures productions de sa
seuimlc presse.
LISTE DES IMPRIMEURS PARISIENS
553
3- +Gering transfère latclicr du Soleil d* Or rue 1 Te la Sorbonne, Jean Hicman tra-
vaille dans ï atelier de t4^4 à >4^9- — Georges Wûlff de Baden le remplace
île 1490 il - Guillaume Prévost succède à Wolff an Soleil d'Or\
Gering en reprend la direction et s'associe définitivement en 1494 avec Ber
thold Renbolth ïfObcrelicnltcim, en Alsace . - Gilles de Dclft, docteur de
SorbonncH et Pierre Le Secourable [Suceurrihilis)^ correcteurs \ — 1 484_t 500,
4. Pierre Yagener ou Wagner , dit César (Cesaris1], de Scliwicbiis, en Silcsie, et
Jean Stoll, imprimeurs associés, rue Saint-Jacques, a l'enseigne du Chevalier
au Cygne, —
f Gui IJaii m e P rêv osr W'ûhdims Prepesitï) nous
était déjà connu coin me associé de Jean Higman
ei Wolfgang Hopyl, avec lesquels il avait imprime
une édition des tragédies de Sénèque, en latin ,
exécutée avec les caractères de Gering (voir r I"
|i. 4 1 o), mais n ous ignorions qidil eiït exercé préa-
lalilement û\i Sded d'Or de la ruede la Sorbonne
après que Wolff eui quille cei atelier pour s'établir
â sou conque, l.e fait nous a été révélé par nue
édition îles Stotnto syneddio dhrests Audegovensis
qui se trouve au musée Dobrée, â Nantes. Le livre
a ei ë lerm in è Je 2 mai 1 4p4 * CÜIM me l'indique le
liliellé suivant : Infirmé J Forts peur et au nm d?
Aloistre GwUlmwwe Prévost* demeurant a Forts, en la
rite de Serfaime, a /'enseigne duSdeil d'Or . A partir
de 1 484, le num de Gering ne figure plus sur
aucun livre. Peu ila ■ t neuf années consécutives,
les i ni pression s du Sdêl d' Or n e son 1 pas signées
de lui. Elles portent les noms de Jean Higman,
de 1 hj S 4 I de Georges WolfF, île <49° fi
1 4$2ï e| de Guillaume Prévost, en 1 4$4‘ Cepeii-
dan t Gering était resté propriétaire de lH lin primerie
Ç vu ir 1. jH, p.97), et il avait passé bail de la maison
il 11 Sdeild'Or , ancien n cm eut du Buis (yd Buxnm),
avec les docteurs de Sorliiin n eH pour sa vie duran t
(voir t. Lr, p. 9092), Il fuit cmiclure que,
pendant cet intervalle, il avait loué son matériel
à des confrères, qui notaient peut être que des
associés icm polaires, jusqu'au ni oui eut ou il con-
clut mie association définitive avec Renboit. Wolff
quitta Je Sded d'Or dans le cou ram de 1^92.
U est probable que Guillaume Prévust, qui était
maître, le remplaça et qu'il pqirima, en 1 4<?3 h des
livres non signés. Six jours après que l'révusi
eut achevé l'mipressimi des Stai nts synodaux d'An-
gers, le 11 mu de Gering reparaissait avec celui d'un
nouvel associé, Berthohl Renboit, k la fin d'une
édition dusermon de saint Augustin sur la Mon
tagne. (Voir fac sim i lés, 1. P, p, 98.
Lticafiié entre Strasbourg et Scli elesiadt.
Nu us avons récemment découvert le lieu de nais
sauce de Bertliold Renboit dans l'un îles registres
des Receveurs de f| Naiion germanique aux Ar
ch ives de l'Université. Elu receveur en 1306, Ken-
boit exécute bii iiiéme la miniature du folio 87 de
ce registre, au-dessous de laquelle il a inscrit qu'il
était originaire d'Ohercli eu fieim ( c.v Ehenheiw jii-
perhri cr\\\\iÂ\sf dpi ce si s Argentiuvnsis — Bertliold
était le fils de RenbiiJi il'Eli enli eim qui figure
e témoin dans le premier procès de Guten
berg à Strasbourg, en 1439-
3 Nous avmis déjà parlé de Pierre Sncairri
kilts, collecteur au Sdeil d'Or , qui avait revu
les épreuves des Lettres de saint Paul (voir 1. ï",
p. 97), dont le texte préparé par Gilles de Delft,
dncteur de Sorbonne, parut le 29 février 1^9-
(n. st.). Nous ne eon naissions pas encore son véri-
table 11 u ni , qui est Pierre Le Secourable. Dans
1111 acte du 4 décembre \4ÿ4* ^es notaires Jean
Oroztii et Guy Rigaudeau (Archives nationales,
S 860) , relat if A un e constitution de rente sur deux
maisons sises me des Sept Voies et appartenant Ii
l'imprimeur Baligault et à sa femme, il est qualifie
île «vénérable et scientifique personne Maisue
Pierre Le Secouraele, docteur régent à Paris en
la Faculté de Théologie, et grand archidiacre du
Rouen». Il était régem au Collège d'Harcourt fi
Paris, de i486 fi 1509. Pi^re Le Secourable
était de Saint Lô. Pour plus de détails sur sa
fam ille, voir les Aléxndres de le Seciftè d' arrhidigie
de la Manche (VHP vol., p. 1 64 167 et 1S3;
Saint Lti , i 111 pr i ni erie Jaequelin , 1S89; i n ■ 3°).
7°
J}4 HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
y, Atelier cooperatif du Sûuÿlel Vert , rue Suini-Jacqnes, près des Jacobins, -- Gaspar
et RussANCxts, Louts Simonel ou Simonet de Bourges, Richard Blandin
d'Évreux, Jean Simon et autres. - Guiilaumc Tardif, correcteur, — 1^74-1484.
6. ÂtcJicr de V Image J atr/f- Christophe , rue Nenve-Notre-Dame, au coin du marché
Palu. Pasquier Bonhomme, ]i braire -imprimeur jusqu en 1 4^83 , - Jean Bon-
homme, son fils, lui succède à partir de t4$4 ei cesse d'imprimer apres
juillet 1490. — 1475^490,
7. Atelier anonyme. - Impression des Dialogi d'Ockham, en juillet et en août, de
X Or do judï'a anus de Nicolas de Païenne. Le matériel passe en partie k Angers
l’année suivante, chez de La Tour et Morel. —
8. Autre atelier anonyme. - Impression de Valerius Maximus en français, de Josephus
en latin et de la Légende dorée de Voraginc, en français. — Vers t47^,
p. Richard Blandin d’Evreux et Guillaume Fréyier ou Février, imprimeurs asso-
cies, rue Ncuve-Noire-Damc, a V Image Sainte Catherine. — f477<
10. Atelier anonyme. Caractères en majeure partie semblables à ceux de l'atelier
de César et S loti, sauf le changement de la lettre d minuscule en forme de
delta grec. — * Vers 1 479-
1 1, Guillaume Le Fêvre, imprimeur, — t48o,
12,* Jean Du PrÉ, rue Saint- Jacques, a l'enseigne des Deux Cygnes, près de Saint-
Severin. - D'abord associé avec Didier Huym. - Jean Du Pre s'appelait de son
vrai nom Jean Larcher, Il est le premier qut ait introduit la gravure pour
l'illustration du livre i Paris', - Jean Le Poyvre et Pierre Gérard travaillent
dans son atelier en 1488. (Voir p. y6t, note t } — t48t-iyoo.
1 C'est grâce aux recherches persévérâmes de
M. Ph. Renmiard, qui a eu ta générosité de nous
communiquer aiissuot sa décnnverie, que nous
devons , an dernier moment, lie connaître Je véri-
lalile nom de cet imprimeur. Déjà nous avions
répliqué qii’n n e partie de son maiériel était pas-
sée a Nantes, chez Eiienne Larcher (voir t. I",
p. 2$ qui n'était antre que son frère. Voici
les documents qui établissent le fait, d’apres le re-
gisire d audiences de la Prévôté de Paris: aSomdi,
xxvic par d'octobre (1504). Àujounriuiy liuno-
1 aille femme Clere Diinenclie, vefve de feu maistre
Jdiau La 11 eu en , dit uu Pré, en son vivait 1 libraire,
denuinrani à Paris, et Estienne Larcher, soy disant
frère ci heritier d'icelluy deffunct, sont venu?, et
aimparuz, eic..., Jesquelz, après serment, eic...,
ont fait la sollempuité d'avoir bien et inyai liment
monstre et enseigne tous et chasciins les biens,
meubles et immeubles, lellres, ileliles et créances
estans de Ja succession AL Jehan du Pré et terni
finvenioire faits liesdits biens demonrez du décez
d’icellui deffunct pour dnz ;i Ja conservation d’au-
cuns biens que icelle vefvc dit non avoir esté
inventoriez, lesquelz elle dédairera ei baillera par
escripi ei aux lunaires qui ont fait ledit inventaire
dedens linictainc, et dedens Ja biiictaine après en-
LISTE DES IMPRIMEURS PARISIENS
555
13. Atelier du College de Narbonne, Simon Bôttiger, d’AIIenstein, en Prusse
(St ma Doieatoris de Prusni). recteur de lHUniversiié île Paris et imprimeur. -
La durée de cet atelier 11'a pu être fixée, les livres, sauf un seuiH riétam pas
datés, - — 1481 et années suivantes.
i4« Anioinc Caillaut et Louis Martineau, originaire de Touraine, imprimeurs rue
Saint -Jacques, à limage Suint- Antoine. Martineau a travaillé soit séparément,
soit en société avec Caillant a des reprises differentes. Il est le premier impri-
meur parisien qui ait adopté une marque dés 1 484- -Hector Deschamps et
Philippe PrGOUCHr.T travaillent dans l'atelier de Caillaut et Martineau en 1 463 ^
— Antoine Caillaut achète, en 1 494 h la maison de la Coupe d' Or, même rueH
et y transfère son atelier — i48i’ 1 500.
1 5. * Guy ou Guyot Marchant, prêtre h maîire ès arts et imprimeur, originaire de
Bourgogne, au champ Gaillard, derrière le Collège de Navarre et à l'Hôtel
île Bcaurcgard, rue Clopin, - Temporairement en >493, rue Saint Jacques,
dans la maison de la Fleur de Lys. - Jean Petit commandite l'aidier annexe
de Bcaurcgard. - Guy Jouveneau ou Jouenneaux, correcteur — 1483-1500.
16. Jean Hfg.man, imprimeur, originaire des Flandres ou des Pays Bas, Travaille
d’abord dans l’ atelier du Soleil d'Or, chez Gering, En 1489 n, si. , il est établi
au Clos Bruneau, prés des Écoles de Décret. En 1496, s'associe avec Woligang
Hopvi., son compatriote. Associé avec Guillaume Prévost à une date indéter-
minée. -Bohemus et Josse Clichtoue, deNienpoort , correcteurs. — 1 484- 1 4pp-
suivani, elle viendrai lenlr ledu invenioire pour
cloz. » (Archives nation aies, Y 3233, fol. 1 1 1 rû.)
— « Entre Prévosi, procureur Me Gilles Cuuiiin,
eslcn île Paris, demandeur en maliérc d’ancsl,
dHune pan, el Goclie, procureur Estienne Larcher
ei cou sors, déclaré liérilier de feu Jehan du Pré,
en son vivant libraire, defendeur ei opposam,
d autre pari; dit esl par provision el sans préju-
dice , etc., que en baillant par ledict delïcndenr
caulion soiiffisame de la somme de deux cens
.xxxm I, X solz, Elisant mol 1 ié du coiilenn es
cédules dam ledici prévosi a baillé coppie audict
Goclic, que la moilié des biens arrestez apparlenaiis
a la succession dndict deftunci lui seront recreuz,
baillez et délivrez, ledici Courtiu piéseni ou s 01 1 f-
fisammenl appelé a venir bailler ladîcie camion,
après ce que ledici Larcher pour estre convenu eu
ceste cause et es deppciidences eu icelle a esleu
ilomicille en l’osiel dudict Goclie, rue de la Ga-
lande, et mardi prochain ledici Larcher viendra en
personne pour confesser 011 nyer les irois cédules
que ledict prévosi dist esne signées de la main
dudicl deffimct qui luy seront exhibez, el le pro-
chain jour de plaiiloieric d’après h ToiissjIui le
Jicl Larcher viendra dire ses causes d'opposiiion
a rencontre de l’exploit ei arresl dudil jour el
an, duquel ledict Gnche a eu coppie, ensemble
desdicies cédules, » (Archives naiionales, Y 5233,
fol. 111 xn.)
1 Le nom de Guy jouenneaux [Gmd& Juveua/is)
comme correcienr nous esl révéle a la fin d’une
édiiioii in-quarto jusqu ici inconnue de Msagogkus
libellas Aiignsîhn Dali in ekqueuùe précepte achevée
d’imprimer par Guy Marchani le 1 7 des calendes
de sepiembre [16 aoiil ) 1^93, A la dernière page,
au-dessus de ri marque de ['imprimeur, ou [il ces
lignes sigilificalives : Hune libellant recensait al pw
rvcegihmi Guide Juveutdis; duo qaeque precepUi Unira,
damnant qui a l.anrcucw Va lia fuisse damuaia prïus
cousît. /,
HISTOIRE DK L'IMPRIMERIE EN FRANCE
JJ*
17/ Pierre Levet, imprimeur, rue Saint-Jacques, près le Peiii-Pont, à renseigne de
la Balance d' Argent. Il quîne h rue Saint- Jacques apres i4po ci va s’éiablir au
faubourg de Saint-Gcrmairi-tlcs-Prés, h la Croix d’ Or. S'associe en >499 avec
Raoul Couturier et Jean Hardquin. — Jean Framery iravaille dans son jjre-
mier atelier en j ^ 88. (Voir p. 56 1, noie 1 — i4Sj-iyoo.
18. Pierre Le Rouge, de Chablis, imprimeur et libraire du Roi, rue Ncuvc-Noire-
Dame, à l'enseigne de la Rose Rouge , près de Sainte- Geneviève -des- Ardents*
— t487-i493-
19. Janon Carchain ou CARCAtN, imprimeur sur le pom Saint-Michel, à l'Image
Saint-Jean-Baptiste. Il n'est pas ccriain que cet imprimeur, que Ion retrouve à
Lyon, aii exerce jéeflcmcn t à Paris* L'adresse qu'il donne esi celle du libraire
Michel Le Noir, qui se fit ensuiie imprimeur* — 1487*
20. Guillaume Maynial, imprimeur1. Précédemment associé avec Ulrich Gering, en
t48o* — 1487-1490-
2i*+Georges Mittelhus de Strasbourg, libraire et imprimeur, rue Saini-Jacques,
près du Peiii-Pom, a ienseigne de la Clef dl Argent * — 1488-1 500.
2 2.*Philippc PigoUciiet, libraire de l’Université et imprimeur* Ancien ouvrier de
Caillaui ei Man in eau en 1483. S'établit rue île la Harpe, au Collège de Dain-
viiie, en face de l’église Sain t-Côme- et- Saint- Damien. — 1488-1500.
23* Pierre Le Dru, maître ès ans et imprimeur, rue Saint- Jacques, près des Math urins*
S’associe avec Eiienne Ji.hannot, mahre es ans comme lui. Exerce seul à partir
de 1498- - Claude Clerard, maître es arts, correcteur. — 1488-1500.
Depuis que le chapitre consacré à batelier de
Gnilla Maynial, par lequel commence le tome
deuxieme, a été imprimé, La prévision que nous
avions omise (voir p. 3-4) s’ est rcaiisce* Nous ve-
nons de découvrir ü hi Bibliothèque royale de
Bruxelles 1111 nouveau volume, jusqu'ici iuconmi,
de cet imprimeur. C’est un in-oclavo de 21 lignes
p*ar page, divise en deux pallies et imprimé en
l onge et noir avec le gros caractère de 13 poims
du ut u 0 us avons donne I alpha bel p. 4)- Le livre,
qui comprend le Psautier et les Hymnes de
l’Eglise, débuté par un calendrier de 8 leuilleis
11011 chiffrés. Le Psauiier proprement dit coin prend
cxxxv feuillets chiffres, qui sunl suivis d'une tahle
en 4 fenilfeis non chiffrés, dont le premier est
hlanc. L achève d’imprimer, place a la fin de la
l;ibfe du Psautier, esl dalê du 18 mai 14S3 et
ainsi libelle ; Finit tabula knjus Psaherii Parisius
p€t Gnilfennnni Ai ay aval inipressi. Anne Demhn
ai * cccc. lxxxix, J le vers xviü A'faii. Vieil lient les
Hymnes en XXXi feuillets chiffres, dont le pre-
mier est entièrement blanc, el qui commencent,
au second feuillet, par cel iulilulc imprime en
ronge : Scqnniitiir Hynini qui in Vesperis, Mamûvis
nuque a /iis bris caiienids in eedesia Del per tonna
aninnn kgunUv * Cette seconde parlic se termine
parle colophon suivant, daté du iq juillet de la
même année : H junior van a pas Pari sms per Gui lier -
iiiinn Mayuyat il apres s mu finit féliciter. A mie Demi ni
m * cccc* xxix, die vers xix Juin*
LISTE DES IMPRIMEURS PARISIENS
557
24 * Wolfgang Hopylh imprimeur, originaire de la Haye, an diocèse tl'EItrecIit,
établi d'abord rue Saint- Jacques, à l’Image Sainte-Barbe , et ensuite même rue,
â B Image Suint- Georges. S'associe en avec Jean HlGMAN. Associé également
avec Guillaume Prévost, à une date non déterminée. Travaille seul après 1 499 ■
— David Taux, d'Ëdimbourg, correcteur. Lucas Vaultier, de Conti, Guillaume
Gontier, Jean Griettan et Pierre Grisèle, correcteurs, — 1489-1500-
25/Prerrc Le Caron, libraire et imprimeur, établi d abord Grande-Rue du-Tempic
près de Sainte-ÂvoyeH au coin de la rue GeofTroi-Langevin; puis, en décembre
i4p3> rue Quincampoix,^ la Croix Blanche H ensuite, en novembre t4p4, rue
Neuve- Saint- Merry, après l'enseigne des Rats; et définitivement, après 1495,
rue de la Juiverie, dans la Cité, à l'enseigne de la Rose. À partir de 1494*
Le Caron tient «ouvroir» ou boutique à la première porte du Palais, où il
débite ses impressions, — 1489-1500,
26, Georges Wolff, de Baden, imprimeur. Travaille, en février 1490 (n. st. dans
l'atelier du Soleil d'Or de la rue de la Sorbonne, dicz Gering. Quelques mois
après, il imprime, rue Bordelle, près du College de Boncourt, dans la maison
de Pierre de Cliastcaupers, En 1 4^> 1 > Volff revient au Soleil dOr et y reste
jusqu'en 1492. En 1493, il s'installe me Saint-Jacques, à V Image Sainte Barbe.
En 1494 et 149 J, il est associé avec Jean Philippe, de Krcuznacli. Il quitte le
local de l' Image Sainte-Barbe , on il laisse son associé en i4pà> et, à partir de
i497< il s'associe définitivement avec Tliiclman Kerver, de Coblentz. ~ Jean
Chapus ou Chàpuis, de Bourges, correcteur, — 1490-1500.
27. Germain Bineaut ou Beneaut, libraire et imprimeur, rue de la Calandre, à
l'enseigne du Saumon , devant le Palais. Son fils Guillaume travaille avec lui.
Voir p. 305 — 1 490.
28, Denis Mes LIEU, libraire et imprimeur, me de la Harpe, au Pilier Vert. Après
1 49 1 s'éiablit rue Saint-Jacques, à l'enseigne des Trais Pigeons. — 1 490-1495 '■
1 Les impressions tle Denis Meslier soin telle-
meil rares que nous ne pouvons niiiis dispenser
de constater l'existence dune édition des Prineipie
grainmatkafta , petit I i vret dH c co le qu i aya i t é chl ppc
jusqu’alors a nos recherches ei que nous avons
découvert [oui récent ni eut a la bibliothèque de la
ville de Valenciennes, ail milieu d'un recueil de
pièces analogues, coté K 7, 22, el qui provient
de l'abbaye de Saint- Am and. C'est 11 n cahier peiil
in-4û de ^0 lignes a la page, imprime avec le ca-
rtel ère de l);î tarde employé pour la Vk et légende
de sema Pierre (voir p. 1 1 2 le poème latin De
Ceniemptn Afttodi (voir p, 1 ^ et d 'antre s livres,
don! nous avons donné lalpliabei, (Voir p. 1 1
La pièce est sans date, comme la plupart des im
pressions de Denis Meslier; mais sa marque, qu’on
voit sur le titre avec son nom , est fendillée exacte
ment comme celle qui se trouve en tète de la Vie
de saint Fabien et saint Sébastien (voir p. 1 1 1 et
indique que rhnpression est postérieure au 21 no-
vembre 14^1 ainsi que nous l'avons dénionrré
par un examen comparatif!
HISTOIRE DE L' IMPRIMERIE EN FRANCE
JJ*
2 9/ Le Petit Laurens, imprimeur, nie Saim -Jacques, à la Croix Blanche t prés de la
chapelle Saint- Yves, — i 49 ] ■ 1 5 oo.
30/Andrc Bocard, libraire et imprimeur, originaire du Poitou, — 1491-1 ^00,
31 /Jean Trepi.rel, libraire et imprimeur sur le pont Notre-Dame,// V Image Sahit-
Laurmi. Après la chute du pont Notre-Dame, en octobre 1499, d s’installe
temporairement rue de la Tannerie, au Cheval Noir, et c 11 su il c rue Saint-
Jacques, prés de Saint Yves, où il reprend son enseigne de l'Image Sa mi-Laurent.
— 1 49 1 JOO,
3 2 /Michel Le Noir, libraire ci imprimeur sur le pont Sa bit- Michel, a l'enseigne de
Saint-J eau-Baptiste. — 1 4p 2 1500.
33/Gilles ou Gillet Couteau et Jean Miênart, imprimeurs. Ensuiic Gillei Couteau
travaille seul et va demeurer rue Grenier-Saint- Lazare, près de ia me Saint-
Manin. - — ■ 1492-1 500.
34/Jeaii üe Coulonce, d’abord libraire, puis imprimeur. Tient boutique sur le pont
Notre-Dame, â l'enseigne des Chantres. S'éiablit plus tard imprimeur rue Saim
Jacques et y transporte son enseigne. — 1492-1 500.
3 y. *M:dicl Tholoze ou Toulouse, imprimeur an Clos Brnncau, à la Corne de Cerf.
En >496, rue des Amandiers, a Limage Saint-Jean, dans la maison de Jean
haveneau. — 1492-1500.
36/Félix: Baligault, originaire de Champagne, libraire et imprimeur, rue Saint
Jacques, à la Corne de Cerf prés du Collège de Beauvais, A partir de 1 4p4
s'ctablii à la Montagne Sainte-Geneviève, an coin de la rue des Sepi -Voies ci
de celle des Amandiers, à Limage Saint-Ctienne > en face du Collège de Reims.
— 1 492-1 500.
37/ Jean MAURAND ou Morand, imprimeur. Établi d'abord rue -Saint -Victor. En 1496,
rue Saintdacques, à Limage Saint-Nicolas. — — 1492-1 500.
38. Atelier anonyme qui a produit un livre d'heures illustré avec des bois apparte-
nant à Vérard. Voir p, 383. — Avant 1 /f 93 -
39. Laurent Philippe, imprimeur, rue Galandc, devant Saint-Biaise. — 1 T9 3-
4o/Jcan Lambert, imprimeur et ensuite libraire, me Saint-Séverin, à la Corne de
Daim ; puis me Saint-Jacques, a Limage Notre-Dame ^ en face de Saint-Benoît;
plus tard au Clos Bruncau, A Limage S ami- Claude. — 1 493- i 500.
LISTE DES IMPRIMEURS PARISIENS
559
4 1 /Jacques Moerart, originaire de Tournai en Flandre, libraire et imprimeur, rue
Saint- Jacques, â l’enseigne de la Bouteille , k côté de Saint Yves* - — 1493- 1 500.
42-/Jcan Philippe, originaire de Krciiznach, au diocèse de Mayence, paraît avoir tra-
vaillé d’abord dans i’atelier établi au Collège de Narbonne par Simon Bôttigcr,
d Àllcnstcin, après j 43 J, à une date qu’il n’est pas possible de déterminer. (Voir
t+ I", p. 290.) Il s'étabJii imprimeur en i4p4, me Saim -Jacques, d l'Image
Sainte-Barbe ? et s'associe avec Georges Wolpf, dont il se sépare en ï4t)6. En
i4p7> il transporte son atelier rue Saint-Marcel, à l’enseigne de la Trinité. -
Àugnstin- Vincent Caminade, correcteur. — 1493-1500*
43* Guillaume Prévost travaille dans l'atelier du Soleil d'Or de la rue de ia Sor-
bonne, chez Gering, apres Wolff. Il s’associe ensuite avec Jean Hïgman et
Wolfgang Hopyl. - — i494-
44- Guillaume Du Bois [De Bosco), imprimeur, près du puits Sainte- Geneviève* — 1 4p4-
4j. Etienne Jehannot, originaire de l’Anjou, maîite ès arts et imprimeur. Bien que
son nom ne figure sur aucun livre connu avant 1495 , il est toutefois à peu près
certain qu'il exerçait avant cetic date, car le matériel spécial d’illnstration de
ses livres d'heures se retrouve dans les Petites Heures royales imprimées pour
ic libraire Antoine Vérard, dont l’almanach commence en 1488, qui ont dû
paraître avant les Grandes Heures de >4^0, ainsi que dans les Heures datées de
juillet 1 dpi, an nom de Jean de Coulonce. K a travaillé par intermittences
avec Pierre Le Dru* En 149J, Ü s’associe avec Etienne Guerson de Ville-
longue. Après 1498, Pierre Le Dru continue seul avec le même matériel.
Etienne Jehannot avait son atelier rue Saint- Jacques, en face des Mathurins,
à côté de la boucherie de Saint-Benoît. — i49J'i498.
46* Pierre Poullïac ou Poulac, imprimeur, prés des Bernardins* —
47- Guillaume Mïgnàrt, imprimeur, rue Saint-Martin. — i49J-
48. Guillaume Guerson de Vïllilongue, étudiant de f’Université de Paris, libraire
et imprimeur, associé temporairement avec Etienne Jehannot. Il demeurait
Montagne Sainte-Geneviève, en l'hôtel de Jean de Fonte, devant le Collège de
Reims, du côté de l'église Sainte-Geneviève. — 149L tjoo3.
* Alix cinq impressions de Guillaume Gnersou iii-Ê°, sans date, de 4 feuillets seulement, avec
de Villelonffiie que nous avons citées voir p. 326- figure sur bois : Le dicûh de Frere Jehan Tisserrant *
329J, nous sommes en mesure d’en ajouter une Au-dessous de ce titre, â h fin, on lit ce libellé :
sixième, que nous venons de trouver h la Biblio- Sf fiassent les erahms et dkûe du ha et devest père
ihcque royale de Bruxelles. Cesï nn livret petit frère Jehan TysseranL Nem’elletnùnt imprimées p,rr
jtfo HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
ifç/Âmoine Denidel, maître è$ arts, libraire et imprimeur. S’associe avec Nicole
de La Barre, puis avec Robert Goi/hmont en 1 4p9< H a d’abord demeuré
auprès du College de Coqnerct, à l’enseigne de /■/. Chaire. Il donne son adresse
■ conjointement avec Robert Gourmont, au College de Trignet, et ensuite tout
à côté, rue du Mont-Saint-Hilaire, à la Corne de Cmf - — \£ÿy\ $oo\
jo.^TIiidinan Kervi-r, de Coblentz, libraire sur le pont Saint-Michel, h I enseigne
de la Licorne , et imprimeur rue des Mathurins, en face de l'Hôtel de Cluny.
En 1 497^ Il s’associe avec Georges Wolff. — 1497-1 î00<
ji.*Nicolc de La Barre, originaire du Soissonnais, maître es arts et régent. Imprb
meur et libraire. Associé a ses débuts avec Antoine Denidcl, au College de
Coqueret. Établit ensuite son atelier rue de la Harpe, devant VÉcu de France.
— 1497-1 yoo.
ja. Raptisic Bourguet, imprimeur, peut-être ailleurs qu’a Parie. — Vert; 1497-1 500-
yj. * Alexandre AliATE, de Milan, libraire et imprimeur. D’abord rue Saint Jacques,
i l'enseigne de Sainte Barbe; en 1 498, devant le College de Navarre, près de la
boucherie Sainte Geneviève; et en 1300, Montagne Sainte* Geneviève, à F Image
Saint-Louis , devant le Collège de la Marche. — 1497-1 joo.
j4. Jean Dr] art, imprimeur, me Saint-Jacques, aux Trois Pucelles. — 149S.
jj. Jean Poitevin, libraire et imprimeur. —
j 6, ^Nicolas Des Prez, de Troyes, imprimeur, rue Saint- Étiennc dcs-Gics , devant la
petite porte de l’église, a l’enseigne du Miroir — 1 498- 1 JOO.
j7-*Robert Gourmont, de Saint-Gerrnaiii-de-Varreville, prés de Valognes, libraire
et imprimeur. Associé alternativement avec Antoine Denidel et avec Nicole
de La Barre, au College de Tréguier ou Trignet; exerce ensuite, en 1500,
près du Collège de Coqucret, à la Corne de Cerf, — 1499 1 joo.
Ad autre Gwiffauuie Guerssmi (aie de Vitfelmgwe t esta- r Ou necounïLÎI pas de livres nu nom d'Antoine
d\m\£ ii PanSj demeurant m Fesfet de Maistre J eh au Denidel :i van I i^9> (voir p. 26 1 cepemhmi il
de Fm\îef devant ie Celiïege de Re'ti\s} pris de Saiuete sérail fîm possible ijn'il ei'n commencé une aimée
Geweviejre j et Dm 1 tes treuverra fui 'rvecrpics plusieurs pins tôl. Nous venons ife recnmmire les caracières
autres bemxlx Heves nmweanlx tant ett latin rpie tii fan- ilonï il s’esi servi dans ses premières impressions
fris eu diverses srimees et facultés. Cet npuscule esi el lors île son associaiion avec Nicole de La Barre,
imprime avec îles a y p e s différents de ceux de l'Orct- mélangés avec une leitre majuscule C de forme
loge de ta Pjjjmi et îles Nerfs. Ils nous ont paru ronde (voir Eic simsté, p, 263), dans une édition
apparienir aux fontes employées par André Bncard petit in- ijuarlo de Afemaltns s TracUtus repnsbaùonts
dans fOvide du 6 septembre 149b. ( Pour le gros rfiitmfb? P \ la ti , sans nom de typographe, imprimée
canclère dn dire, vnir l'alphabet, p. 1^3; |>onr le pnur leeninpie Hn libraire De Marnef et dalée de
type du lexie , voir l'alphabet, p. 1 Paris, le j 1493 1 4^4 11- st. ).
LISTE DES IMPRIMEURS PARI S U: NS
56l
5 8. ^Gaspard Philippin imprimeur, rue Saint Jacques t dcabortl â riintclleric du Grand
Saint-Antoine , à côic du couvent des Jacobins; ensuite même rue, à renseigne
des 1 rois Pigeons • puis aux Deux Dauphins couronnés, an dessous de Saint
Yves. Gaspard Philippe a transféré son atelier typographique il Bordeaux vers
1516. — 1499-1500.
59. Antoine Chàppleu imprimeur* rue Saini Jean dc-Latran t au College de Trignei.
- — 1500.
60. *Jcan MÉRAU.sse* imprimeur et libraire t à Hiôiel de Beaurcgard, ensuite me
Sailli Jacques j aux Deux Cachet z. — 1500.
61. Narcisse Brun, imprimeur, originaire d'Alsace* au diocèse de Strasbourg. —
1 500.
Sur ces soixante et un ateliers, une trentaine, soit près tic la moitié, fonc-
tionnaient concurremment en 1500 a Paris.
Nous avons eu la curiosité de dresser la statistique des ateliers typogra-
phiques qui ont été établis au xvc siècle dans les autres grandes villes d'Europe;
le résultat de cette comparaison numérique est à 1 avantage et à Plionncur
de Pans, que [es premiers imprimeurs proclamaient déjà la Ville-Lumière.
(Voir t. I", p. 20.)
D apres tas tables de M. Proctor [Index ro early pvïnttd books , ouvrage cité),
à l'exactitude desquelles 011 peut se fier, le nombre des imprimeurs se dé-
compose ainsi pour les principales villes de l'Allemagne et de ['Italie :
ALLEMAGNE.
lni|jfôiif uts,
Mayence 1 1
Strasbourg 217
Augsbourg 23
Nuremberg 19
Cologne 33
Leipzig 11
Bâle U
ITALIE.
LmpmntiKS.
Rome
38
Milan
3 1
Florence
2.2.
Naples
20
Pndoue
1 3
Viccncc
12
Bologne
46
Nous 11e faisons pas état des aunes pays, tels que [‘Espagne, qui ne comptait
pas plus de dix imprimeurs pour les centres typographiques les plus impor-
tants de Barcelone et de Valence, et l’Angleterre, qui, pour Londres et West-
minster réunis, nen compte juste que dix, au nombre desquels il y avait au
n. 7 1
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
moins deux ateliers dirigés par des imprimeurs français, Riclnux) Pynson,
originaire de Normandie, Juliejj Le Notaire et Jean Barbier. Les chiffres les
plus élevés pour les Pays-Bas s’élèvent à onze imprimeurs pour Louvain,
grand centre universitaire, et a dix pour Anvers.
Ainsi il y a en à Paris, de 1470 à J 500, les Soixante et un ateliers dont
nous venons de faire la nomenclature avec les noms de ceux qui étaient h
leur tète. Nous n’avons pas compris dans ce nombre des imprimeurs dont on
ne connaît aucun livre imprimé, et dont les noms ne figurent que dans des
documents d'archives. Ils appartenaient très probablement aux ateliers dénom-
més ci-dessus, dans lesquels ils travaillaient comme collaborateurs ou ouvriers .
Mathieu, qui, de son côté, a donné une liste des imprimeurs parisiens",
en a énuméré soixante-six pour fa même période. Il est arrivé à ce chiffre en
dédoublant les imprimeries qui étaient conduites par des typographes asso-
ciés, et en y comprenant des éditeurs tels que les de Marncf, dont il a fait
trois numéros distincts, Antoine Vérard, Durand Gerlier, Jean Petit, Denis
Rocc, Jean Richard, Guillaume Le Caron et Jean Bclin. Il a mis par erreur
au rang des typographes parisiens les imprimeurs ou éditeurs lyonnais : Nicolas
Wolff, Jean Dyamantier, François Fradin et Jean Pivart. Il a inscrit à Paris,
en 1 4 5? 3 * Jossc Bade qui était alors correcteur à Lyon, chez Jean Trechsel,
et Robinet Macc, en j 486, qui était libraire à Rouen et à Caen. Il a cité
Nous avons trouve thiis le registre d'écrou du
Châielei (Archives naiionales , Y y 2.66 ) Jes nains
suivants . «Jehan Frajierv, imprimeur, demou-
r:m l en la nie Sailli Jaques, etnx Balances {£o\ . 6 v°) ;
François Fiîuissart, imprimeur, demoaraul eu la
rue des Prouvaires (fol. vHH ); Pierre Gérard an
Ci ram ii , i mi |i ri ni ciir de livres, demoiuani ei Li me
Sain [ Jaques » (fa I. £i vft). Nous cra vu ns que ce
dernier faisait pmlic de l'jiiclier de la maison des
Deux Cygi icj, dirigé p;ir Jean Larcher dil Du Pré.
(Vnir i. I", ji. 283, La chose csl certaine panr 1111
«litre qui fui mrclc le 23 janvier 1 4 ^9 : ^ Jcliîlii
Le Poi vre, imprimeur de livres, dem mirant rue
Ssiiiil- -Jaques H aux Denx Cyixes » fa 1 . 2 1 4 i*). Nous
y «vous vu aussi le nam de Nicolas Roussel, in
p ri menr, arrcic le 2<j décembre i488 (Ri 1. 191 v°) .
d.ms un «u Ire regisire, figure Gealfruy Le Maçon,
i "i primeur, «couda é ledit Gealî'roy en cinq
sols tournois d'amende qu'il ;i payée ci dcfi'ense
à peine de vingi livres et de prison de méfia ire,
ni ni eddire, eic. » (Àrcli ives nationales, Z ' J 272,
ffil. 9 y vc). Nous n avons pas compris non pins, parni i
les imprimeurs du xve siècle, Jacques Pouciiin,
deinciium rue des Candies, qui esi indiqué dans
le catalogne de la veille du comte de Marsy, fiiiie
récemment à Compïègne H cainnic ayant imprime
en 1 497 le traiié de Gerson : De ecck'su isiktx jw-
tfàtatÉ, pour le libraire Régnault Chaudière. Ce
dernier n*a commencé a exercer qn en 1 5 i4- La
dale qifon lit a la fin du volume est 1 4 1 7. qui esi
celle de la coin p cisi'iia 11 de l'ouvrage de Gcrsou
et non celle de l’impression. Elle esi d'ailleurs
rcpéiée a la fin de toutes les édiiions du livre;
coiisêquem m en 1 H celle in ier|i relation en 1 4^7
comme daie d’impression esi fausse de ions pain is .
! Lettres A' un Bthlh'gr<jpk\, suivies dun Es s Ai sur
t engine de l'imprimerie ti I*tiris. yù série. Paris, Ern.
Leroux, 1878; ln-841, ji. 7.4 y 2.4 7: ouvrage ciié.
ÉDITEURS ET IMPRIMEURS PARISIENS
563
en 1484 Denis Janot, qu’il a confondu avec Étienne Jchamiot, qui appar-
tient an xvl£ siècle. Comme tous ses devanciers, il a placé à Paris les ate
liers de Bonyer et Bouchet, imprimeurs à Poitiers, que nous avons retran-
chés de notre liste. D’antres noms ont été omis, cic sorte qn’après toutes
ces diminutions nécessaires, le nombre qu i! a indique sc réduit en réalité
à trente-neuf imprimeurs, avec des dates plus on moins exactes.
Les tables dressées par M. Pli. Renouard à la fin de scs Imprimeurs parisiens
donnent les noms de cinquante chefs d’ateliers connus. La liste présentée
par M. Proctor, dans son Index of earfy pnntul hooks } que nous avons vérifiée
et contrôlée de point en point, est de toutes la plus exacte. Hile comprend
cinquante-deux ateliers. Nous avons ajoute les ateliers du College de Narbonne
(Simon Bottichcr, d’Àllenstein), en 1 48 1 ; de Guillaume Prévost, an Soleil d' Or
de la rue de la Sorbonne, en 1 4 5? 4 ; de Robert Gourmont, an Collège de
Trégnier, en 1498; de Jean Mérausse et de Narcisse Brun, en 1500. Nous
avons dédouble ceux de la Sorbonne et du Soleil d*Or. Nous avons fait encore
état de l’atelier anonyme où a été imprimé le Valerms Maximus en français,
dont le lieu d’impression est incertain, ainsi que de l’atelier anonyme à la
lettre d en forme de delta grec qui 11’est peut-être qu’un dédoublement de
celui de César et Stoll. Nous avons ajouté en dernier lien Pâte lier anonyme
qui a produit 1111 livre d’heures avec des bordures empruntées au matériel
d’illustration de Vérnrd. (Voir fac-similés, p. 383.) Ces diverses adjonctions
ont ainsi porté notre chiffre exactement à soixante et un ateliers grands ou
petits qui se sont succédé depuis 1 470, date de ['introduction de l’art
typographique dans la capitale de la France. Sur ce nombre, une trentaine
fonction 11 aieni concurremment à la fin du xv£ siècle.
Iis travaillaient non seulement pour les libraires et les éditeurs parisiens,
mais imprimaient aussi pour les libraires des pays étrangers et principalement
pour l’Angleterre, où le marché leur était tout grand ouvert et l'importation
des livres du continent favorisée par un acte du Parlement1.
Si nous faisions le dénombrement des livres qui ont été imprimés à Paris
au xvc siècle et du nombre de feuilles qui les composaient, nous arriverions à
un chiffre formidable qn’011 était loin de soupçonner.
1 Ce document légistatif, qni protégeait spécia- 77w Pr'mters^ Stüûenen and BihMmfers âf lmdpn and
|cment les indtisuries du livre, daie de i 4^- H Cs[ MsTwimerm ikeftfmitkCmtury; Privately primed
cité par M. E. Gordon Dnflfttans l'ouvrage suivant : (Aberdeen, Université Press), ] 8^9: in p. 62.
7 1 ■
}64
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Cette activité de la presse parisienne, qm est le véritable critérium du mou-
vement intellectuel de la France à l’aube de la Renaissance, n’a été dépassée
que par une seule ville, par Venise, la reine de l’Adriatique, qui avait fait du
livre imprimé un article de commerce et d’exportation que ses vaisseaux im-
portaient partout en Europe et jusqu’en Orient. Les produits des presses véni-
tiennes ont ainsi pénétré dans les pays les plus éloignés. La cite des Doges
était alors une véritable école typographique ouverte à tous, ou l’on venait
s’initier aux secrets de l’art de Gutenberg Celui qui avait donné l’impulsion
était un Français, Nicolas Jenson, de Sommevoire en Champagne, ancien
graveur de la Monnaie de Tours, que la tradition représente comme ayant
été l’élcve de Gutenberg. (Voir t. Ier, p. i i.)
Nous ne saurions mieux terminer l'Imprimerie h Paris' qu’en reproduisant le
portrait d'Ulrich Gcring, le doyen des imprimeurs parisiens, d’après une
ancienne estampe copiée sur le tableau original qui se trouvait, avant la
Révolution , au Collège de Montaigu, dont il était un des bienfaiteurs2.
’ L*i m primeur flamand Thierry Martens, qui
exerça à Àlost, K Anvers et â Louvain t avait appris
son art â Venise, il le déclaré â la fin du Tr&çtütuhis
fratrh Baptiste Ahutifanr de i vV j jW/ji , qu’il acheva
il ’i' n i primer en i4j4) L jour de la Sain I Rem i :
fU >t intpressi Altfrfiiis Tlteedaricns Alosti
Qui y'e’Hetiim scha. FlanifreusîLns ajftro cnrexa.
J'.ii imprimé ce htre â Aloii, moi Thicéff Martens, qui
appone aux Flamands tout iç que E'on sait faire â Venise.
Les Le Ronge ont appris êgalemen i Timprim erie
â Venise. (Voir TI. Moxce*ux, Les Le B^ge_, Je
ChaUis^ CAUtgr&phes rt mwhititristes; ouvrage cite.)
Jean Du Pré avait ram eue d 'Italie de très habiles
nuvriers vénitiens qu'il occupait dans son atelier
(voir i. IIT, Prcfiee, p. vnt note i)t et il est â pré-
sumer q im| a hiii son apprentissage a Ven ise, comme
beaucoup d'imprimeurs français.
Ce portrait pdm se trouvait avec ceux des
bienfaiteurs du Collège dans mie salle hauiet an
dessus de la chapelle. H fut gravé vers la fin du
xvii1' siècle par L. Boudantet on le trouve dans
quelques rares exemplaires de VHhteire Je Pltttp/t
tittvie et Je ia Hhrdhk } de J. de La Caille. Pendant
Pelé de iy^6t le baron de Zurlauben , historien
suisse, qui se trouvait alors a Paris* découvrit le
portrait « poudreux et 1res \<ieux » dans la salle des
Thèses dn Collège. ZJ en fil faire une esquisse an
crayon et a la sanguin e qucil envoya â F. Balthasar,
de Lucerne. Celui-ci* qni formait une galerie de
portraits suisses, fit exécuter d’après ce dessin*par
Tro.xter, de Munster* mi portrait a l’Jiuile qui se
trouve aujourd'hui â la bibliothèque de Lucerne,
mais dans lequel Geriiig.a été rajeuni. Cette copie
lions inspire moins de confiance que celle de
Boudait, qui représente Gering sous les traits
dtmi bon vieillard, tel que le dépeint Cl. Ilêméré
dans son ouvrage sur les origines, les lioninies
illustres,, etc., du College de Sorbonne* dont un
manuscrit est conservé a la Bibliothèque de l 'Ar-
senal a Paris : Ab efficma stia qttûttt de rice S*rbett&
erexerat, si\b faram eupiettd? quartette ■Serhome^
xqtwiiJte bottes Gthtrttttts ht eo habite vetmahaï.
PORTRAIT D'ULRICH GF.RING
ru MKFU ÎMUKIMT'TU PARIS Tl X
DuprAf If tableau <lu Collège de Mou t aigu t reproduit par la gravure en
Les pages intermédiaires sont blanches
Les pages intermédiaires sont blanches
Nous sommes arrivé' au terme de nos recherches pour l'Imprimerie
de Paris. Avant de continuer par l’Imprimerie de Lyon et des
autres 'villes qui apporteront leur continrent à l’histoire de la typographie
française et en compléteront le faisceau, nous considérons comme un
devoir de notre part d’exprimer publiquement notre vive reconnaissance
d M. A. Christian , directeur de l’Imprimerie nationale, sentiments qui
seront partagés par tous les bibliophiles. C’est d son initiative éclairée
que nous devons la conception de cet ouvrage , et grâce d sa généreuse
instigation nous avons pu dresser le plan d’une oeuvre vraiment nationale
que personne, dans aucun pays, n’aurait osé entreprendre.
A l’occasion de l’Exposition universelle de igoo, M, A. Christian a
voulu non seulement montrer l’habileté technique de son personnel d’élite,
mais élever un monument impérissable d l’ Imprimerie française. En met-
tant libéralement au service de la science bibliographique les passantes
ressources materielles dont dispose le grand etablissement de l’État, il nous
a mis d même de reconstituer un passé glorieux et oublié de l’histoire
artistique de la vieille France. C’était faire œuvre de réparation et de
justice en nous permettant de retracer, pièces en main, l’histoire de ces
humbles artisans français du livre jusqu ici méconnus qui, par la voie
de la presse, ont porté leur art au plus haut degré de perfection, dissip'
les ténèbres de l’ignorance, vulgarisé les connaissances humaines, répandu
la lumière dans les masses et préparé ainsi l’avènement des temps
modernes.
Les pages intermédiaires sont blanches
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE XIX
Piigrs.
Atelier ijf. Guillaume Maynial ( 1^87- i4?°)- — Le missel de Salisbnry* — Les siatuts
synodaux de Charires. — Le rituel de l'église de Chartres. — La naiionaliié de Maynial ... 1
CHAPITRE XX
Atelier de Georges Mittelmus i joo). — Le premier livre imprime par Mittdhtis.
— Date contestée. — Ses débuts réels en i4$8. — Ses marquer typographiques et ses
devises. . * * * * * * * * . * * * + . + + + + . + + + + + + + . . . . + + + + ^
CHAPITRE XXI
Atelier de Philippe Pigouchet 1 500). — Les premiers livres de Pîgoiidiet*
Ses livres d'heures illustrés. — Heures i l'usage de Paris. — Heures de Jîouen. Heures
de Lyon. - Grandes heures à Lisage de Rome imprimées pour Simon Vostre. — Détail
des illustrations* — Heures a l'usage d'Amiens. — Nouvelle ornementaiion. — La Dditse
des Morts représentée dans les cadres de bordure. — Livres de liiteratme française et aniresH
imprimés par Pigouchet . * * * * * * . . * * * * * ... . 1 ^
CHAPITRE XXII
Atelier de Pierre Le Dru ( 1488 - i joo). - Exercice de Pierre Le Dm plus ancien qu'un
11c supposait* — La première édition des Geste Francerutn de Gaguin. - Autres impressions
de Pierre Le Dm. l.es Stdîïifimcitta Rhptfi* Association de Le Dru avec Etienne
Jehannoi ******.**** ***.*** 57
CHAPITRE XXIII
Atelier de Wolfgang Ilom. l 4 ^ 9 - * >°°î- J — Les débuts de Wolfgang HopyL - Il change
île demeure. — Sun association avec Jean Higman. - — Soins méticuleux de correction apportés
a ses éditions. Le missel d'Utrcclit. La marque d'Hopyl * * ........ 6j
CHAPITRE XXIY
Atelier d Pierre Le Caron (i4^9 1500). - Premiers livres imprimes par Le Caron.
. — ■ Ses changements successifs d'adresses et de marques. - Ses publications populaires*
Sa veuve lui succède* ..*.**** * * * * ****..**.... ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ■ ♦ ■ ■ ♦ 7 J
y 68
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
CHAPITRE XXV
Atelier de Georges Woi i f (i 490-1500).* — * Débuts de :m Soh'tl d'Orzi dans la maison
de Ckasteavpcrs* - Ses associations successives. — Son nom dans les bordures d'un livre
d’heures en 1 4pS- “ Fat si miles de ses signatures
CHAPITRE XXVI
Atelier i>f. Denis AIeslier ( 1 4 '4^5 )■ - — La première demeure de Denis Meslier et sa
marque. - -Ses deux livres if heures. — Changement d’adresse. — Ses antres publications. . .
CHAPITRE XXVII
Atelier du Petit Laorens - i ^00). — Premières impressions du Petit Laurens daiêes.
— Scs livres illustrés. — V Ordiwayre des Ores tiens. - - La Dans? 1 11 acahre hystariêe. — La Nef
des Folles. — Ses au 1res puldications. - — Le Rm*m m la R tse. — Rareté des productions de
cei imprimeur. — Sa marque et sa devise
CHAPITRE XXVIII
Atelier d’André Bocard (1491-1500). - — Bocard < libraire et im primeur. — Son pays
d’origine. — Livres imprimés pour lui et par lui. — Nom d’un de ses correcteurs. — Ses
initiales ornées
CHAPITRE XXIX
Atelier de Jean Trêpekel (1491-1500) — - Les débnis de Tréperel comme libraire.
Ses publications populaires. — Ses principaux livres datés et non datés. — Sa nmqne et sa
devise. — Les mes et les églises de la ville de Paris avec la despewse p\} se fait par ehascnw jour.
— Les relations de Trépcrcl avec Michel Le Noir. — Le Grant T'esta tueur de Villou. —
Cli a nge me nt d'adresse
CHAPITRE XXX
Atelier de Michel Le Noir (1492 - 1 500). » Les débuts de Michel Le Noir. — Ses prin-
cipales publications. — Se: rapports avec son confrère Pierre Levet. — Ses marques et sa
devise
CHAPITRE XXXI
Atelier de Gillet Couteau i:t Jean Ménard (1492,- 1 500). — Couteau et Ménard termiiieni
un livre illustré, commencé par Pierre Le Rouge, ci travaillent pour Vérard. — La Danse
macabre k\ stance* — Les Figures di Vieil Testament et dit Neuve!, imprimées par Gillet Couteau
seul. — La marque de h fiim ilk Couteau
TABLE DES MATIERES
CHAPITRE XXXII
Ateijer de Félix Bali Gault ( 1 4 9 2 ■ i J oo ‘ — Baligaub „ li braire ei ini prim eur, — Ses prin ci paies
pu bli cati on s. - Ses lettres iniiiaies ornées — Sa marque ei ses difFérenies devises. — Ses adresses h
CHAPITRE XXXIII
Atelier de Jean Morand joo)* — Le premier livre connu an nom de Jean Morand. —
Cei imprimeur exécuie pourVérard /.es Crm’ufuei de Frotta — Impression d'un missel ei d'un
rituel de Paris Changemeni d'adresse de son aielier. — ■ Il iravaille p ur Jean PeiiiH Durand
Gcrlier, de Paris, ei Pierre Régnault, de Caen. — Habileié typographique de Jean Morand.,
CHAPITRE XXXIV
Atelier de Jean Lambert i 4 p 3 ■ 1 5ÛO) — Le premier livre daié de Jean Lamberi. m- Le
Cftexwfter délibéré et ses illustrations. — Uimibttmt en français. - - La Nef des Fûf dît mçndc. - —
Autres livres sortis des memes presses, — Les deux marques de Jean Lambert. — Ressem-
blance de ses types avec ceux de Baligault
CHAPITRE XXXV
Atelier de Jean Philippe ^ i 4^-4 ■ 1 5°°)- ~ ^ Les antécédenis de Jean Philippe. - — Son asso-
ciai cm avec Georges Wtilff. — Séparation des deux associés; Jean Philippe iravaille seul. —
Ses relations avec Kerver. — Changement de demeure Sa marque.’ — La première édiiion
d Adages d*Ér;isme, — Nom d'un correcteur de l'atelier de Jean Philippe
CHAPITRE XXXVI
Atelier d'Etienne Jehannot 4^7 La marque d'Etienne Jeharmot, Scs pre
mitres impressions connues. — Ses livres dTienrcs illustrés, Association avec Guillaume
Guerson de Villelongne. — Âuire association d’Étienne Jehannoc avec Pierre Le Dru
CHAPITRE XXXVII
Atelier d Antoine Denidel (1495-1500) La première im pression de Denidel. - -Empb
cenient de son atelier. — Son édition des Epures d'Horaec Ses deux associai ion s avec
Nicole de La Barre et Robert de Gourmoni. - Sa marque Sou changement d'adresse.
- — pin de son exercice «
CHAPITRE XXXVIII
Atelier de Thielman Kerver i 4p7 1500). — - Les débms de Thielman Kerver a Paris
comme libraire. — Son assoeiRtiou avec Georges Wblflf, avec lequel il s établit imprimeur. —
Il se spécialise dans les livres d'heures illusmés. Beanié de ses caractères et de ses illustra-
tions. Emplacement exact de son atelier. — Impression du C&mpettdhim de Fraiteertmt
gesth de Robert Gaguiu. — Habileté de Kerver
72
11.
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
97 °
CHAPITRE XXXIX
Àteuer de Nicole de La Barre ( 1 497 - 1 500}* — Antécédents universitaires de Nieole de
La J Sarre. — Son associai ion avec Denidel. La Vie du terrible Robert le Dyable * - La
Légende dorée en françois. — La Vie de saincte Régné* La Danse macabre. — Marques de
Nicole de La Barre* —Ses différemes demeures * * * * . . . . 287
CHAPITRE XL
Les petits ateliers (i^o-ijoo). — - Germain Bineaut* — - Jean de Coulouce. — Robin
Chalot. - Michel Toulouse. — Laurent Philippe* - Jacques Moerart. — Guillaume
Du Bois. — Pierre Ponllliac. Guillaume Mignart. Guillaume Gnerson de Vîlieiongue.
— Jean Driart. Baptisie Bonrguet. — Nicolas Higman. — Alexandre A Mate de Milan.
Antoine Chappiei. — Jean Poiievin. Nicolas Desprez. Robert Gourm ont. Gaspard
Philippe. — Jean Mérausse. — Narcisse Brun* — Ateliers anonymes * * 30 y
CHAPITRE XLI
Antoine Vérard, libraire éditeur ( 1 4 ® > - 1 5°°}- — Les débuts d'Antoine Vérard. — Premiers
essais de vi es d'heures illustrés. Heures coni mandées par ie Roi. - Illustrations de L'Art
de bien vivre et de L'Art de bien mourir. Les Cromqnes de France. — 'Thhence en François,
prose et l ime. — Exemplaires royaux et priueiers des iivres édiiés par Vérard. — Les ininia-
tnr :s de Lancelot dn Lac* — L'Arbre des batailles. — U Ordinaire des chrestiens , présenié au
roi Charles VJ II. - Portraii de Vérard. Romans de chevalerie, livres de poésie, mystères
et antres ouvrages de littérature française puMiés par Vérard* * *...**
CHAPITRE XLII
Editeurs et imprimeurs 3'àrisienS (i486 i joo}. — Rapports des libraires et des éditeurs avec
les imprimeurs. Leurs marques; leurs enseignes. - Vincent Commiii* — Simon Vo.stre*
Les de Marnef! Durand Geriier. - Jean Beiin et Guiliaunie Le Caron. -Antoine
Raqudier. Claude Jaumar et Thomas Julien. Denis Roce. Jean Petit* — Jean
Richard. Hans de Cobientz. — François Régnault. Gillet Remacle. — Gilles Gour
uioni. -Guillaume Eustace. Nicolas Chevalier* — Robin Chalot. — Jean de Couionce*
Toussaint de Moinjay. - Michel Morin* — Jean Nicolas *****....*...
Liste chronologique dis imprimeurs parisiens. ...***.** **..*.
TABLE
DES FAC-SIMILÉS HORS TEXTE
ET EN COULEURS
DES DEUX TOMES CONCERNANT L’IMPRIMERIE A PARIS
TOME PREMIER
Payes.
Gasfapini EpistOlæ ( i 470} — Première page 1I11 premier livre imprimé a Paris, avec bordnre
des enlumineurs île la Sorbonne. — Achevé li’tmpriinê avec Fhommage des Imprimeurs à la
Ville de Paris* . . * * * * * . * * * * . * * 23
Ficheti Rhetorica (1471): exemplaire ayant appartenu h Laurent Bureau , docteur de Sorbonne* 3 5
Guidonis de Monterocherii M am ru lus Curatorum 21 mai 1473}; premier livre en
caractères gothiques imprimé par Michel Fribnrger, Ulrich Gering et Martin Crantz, après
leur départ de la Sorbonne* — Première page de l’exemplaire de la Bibliothèque nationale. ... 63
Chroniques de France; premier livre français imprimé h Paris* — Page enluminée aux armes
de Malestroit; exemplaire de Jean de Malestroit et d’Hëïène de Laval. — Bibliothèque de
l’Arsenal. *...***.***,.** **..**.****.,**.. 177
Valère Maxime traduit par Simon de Hesdin et Nicolas de Gonesse* — Une place publique;
miniature du quatrième livre. - — - Bibliothèque nationale* **..**.***..**..***..**.... 201
Yvi.ÈpE Maxime traduit par Simon de Hesdin et Nicolas de Gonesse*- — Les effets de £ intempérance;
mtniatnre du second livre* — Btblioihèque nationale 203
Calendrier des Btrgers. — - Titre aux armes de France. — Exemplaire du roi Charles VIII,
enluminé par Anioine Vérard * . * * * **....*..*** 3
Calendrier des Bergers* Lu Complainte dit Limaçon* — Exemplaire du roi Charles VI! I,
enluminé par Antoine Vérard, avec la marque de ce dernier* *.********************** 37^
TOME fl
La Danse macabre historiée* — UÀbbè et le Bailli; V Astrologue et le Bourgeois. — Exemplaire
imprimé snr velin et miniature, provenant du difitean de Blois. — Bibliothèque nationale. . . 181
Î7Z
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
La Danse macahré historiée* — U Archevêque et le Chevalier; le Chartreux et le Sergent. —
Exempta ire imprimé sur vélin et mfnîaturé, provenant du châieau de Bloîs* — Bibliothèque
nationale * ***...♦♦■♦ ♦ ♦ 1 85
La Nef des Fols du monde, édition parisienne de 1 4^7- “ Titre mmiatnré* — Exemplaire
imprimé sur vélin. — Bibliothèque nationale* * . . * **...*** 22p
La Nef des Fols du monde, édition parisienne de i497- — Fin de la table arec le mouegr anime
A’ A ne due Vérard peint en tn/niœtnre. — Exemplaire Imprimé sur vélin. — - Bibliothèque natio-
nale *....* ♦ 23 1
Le Mystère de i.A Passion, édition an ri buée aux presses de Pierre Le Dru et Etienne Jehaimot*
— Exemplaire imprimé sur vélin ei miniaiuré. — Bibliothèque nationale * * * * .
L Ordinaire des Chrétiens, e+dition de i494- — JJ éditeur Àn îciue Vérard présentant le l'wre an
nn Charles VI IL Excuiptaire imprimé sur vélin. — Bibliothèque nationale* 39 J
LA nBRE des Batailles. — J J 1 auteur empesant s eu livre* — - Exemplaire du roi Charles VN J,
imprimé sur vélin* - — Bibliothèque nationale* * * 44}
Les PararOi.es de maître Alain* — Maître Alain expliquant son livre à nu auditeiie Aes deux sexes.
- — - Exemplaire du roi Charles VIII, imprimé sur vélin. - — -Bibliothèque nationale* . . . ** 4^9
LjArbre des Batailles* — U auteur explique a sen Souverain FaUegme des Averses classes seriales
représentées dans F Arbre des Batailles. - — Exemplaire du roî Charles VJ II, imprimé sur vélin* —
Bibliothèque nationale*. .**..*..*****..** **..****.* * * * . * * * „ £61
I AN cei O T du Lac* — - Miniature Ai prologue f représentant 111 Tournoi. — - Le rd qui assiste à la ktte
dans iwe loge surélevée, a gauche, reçoit le livre des nirfiW de Vérard, f éditeur* — Exe ni plaire du
roi Charles VIH, imprimé sur vélin* — BibJioihèque nationale* .****....* * 4^3
Lancelot du Lac* — La Bataille entre les BAs* — Exemplaire du roi Charles VIII, imprimé
sur vélin. — BibJioihèque nationale *..***.** * * * . $67
Lancelot du Lac* — Les Chevaliers de la Cable rende* — Lxem plaire du roi Charles VIII,
imprimé sur vëlîn. — Bibliothèque nationale * . * * *..**... 4^9
Le grand Bofce de Consolation. — Aï mature du premier livre* — Exe ni plaire du roi
Charles VIII imprimé sur vélin. - - Bibliothèque nationale *..*...** 47 1
L’Ordinaire ?}es Chrétiens, édition de 1 4 $4* — Dernière page avec la marque et le Monogramme
de Vêrard. Exemplaire tin roi Charles V J J J , imprimé sur vélin. — Bibliothèque nationale. 473
Portrait d'Ui.rich Gering, premier imprimeur parisien, d apres Je tableai du Collège de Mont-
aign, repnoduii par [a gravure en 1 6S9 **..*....*.****..* **..**.. 36c
FIN DU TOME DEUXIÈME
Les pages intermédiaires sont blanches